Survol

Le gouvernement de l’Ontario a publié l’Examen des progrès accomplis vers la protection et le rétablissement des espèces en péril en Ontario — 2020, qui inclut des rapports sur quatre espèces en péril et qui décrit les activités récemment entreprises dans le cadre du Programme de protection des espèces en péril de la province.

En vertu de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition (LEVD), un examen des progrès accomplis en matière de protection et de rétablissement de l’espèce doit être effectué au plus tard à la date précisée dans la déclaration du gouvernement en réponse au programme de rétablissement pour chaque espèce en voie de disparition, menace ou disparue, ou au plus tard cinq ans après qu’une déclaration du gouvernement en réponse aux programmes de rétablissement est publiée, si aucune date n’est précisée.

Les progrès accomplis dans la protection et le rétablissement d’une espèce, qui figurent dans l’examen des progrès accomplis, s’appuient des progrès réalisés en ce qui a trait à la mise en œuvre des mesures énoncées dans la déclaration du gouvernement en réponse aux programmes de rétablissement de l’espèce. De plus, l’examen pourrait aider à déterminer les lacunes en matière de mise en œuvre ou d’autres possibilités d’ajuster les mesures en matière de protection et de rétablissement pour aider à réaliser l’objectif de rétablissement de l’espèce, selon les renseignements et les ressources disponibles au moment de l’examen.

En 2020, un examen des progrès accomplis en matière de protection et de rétablissement est requis pour les quatre espèces au sujet desquelles une déclaration du gouvernement en réponse aux programmes de rétablissement a été publiée en 2015, notamment :

Au total, trois rapports sur les progrès accomplis en matière de protection et de rétablissement de ces quatre espèces sont publiés — deux rapports consacrés à une seule espèce et un concernant plusieurs espèces (c.-à-d. le goglu des prés et la sturnelle des prés).

Les rapports sur les progrès accomplis comprennent un chapitre d’introduction qui fournit une mise à jour au sujet des activités récentes menées en ce qui a trait au Programme de protection des espèces en péril de l’Ontario, et des rapports d’étape détaillés des résultats accomplis envers la protection et le rétablissement des espèces en péril pour chacune des espèces mentionnées ci-dessus.

Liste des espèces en péril de l’Ontario

Aucune modification n’a été apportée à la Liste des espèces en péril de l’Ontario (LEPO) en 2020 — aucune nouvelle espèce n’a été placée sur la liste et le statut d’aucune espèce figurant sur la liste n’a été modifié. Autrement dit, le statut des espèces qui figurent sur la LEPO pour 2020 est identique à celui de 2019.

En décembre 2020, il y avait 117 espèces en voie de disparition, 54 espèces menacées, 56 espèces préoccupantes et 16 espèces disparues sur la LEPO, pour un total de 243 espèces classées.

D’après le statut des espèces figurant sur la LEPO, la protection des espèces s’applique maintenant à 187 espèces classées comme étant en voie de disparition, menacées ou disparues. Des mesures de protection de l’habitat sont fournies aux 171 espèces classées comme étant en voie de disparition ou menacées.

  • 117
    voie de disparition
  • 54
    menacées
  • 56
    préoccupantes
  • 16
    disparues

Le registre provincial des espèces en péril

Le personnel œuvrant au Centre d’information sur le patrimoine naturel (CIPN) du ministère des Richesses naturelles et des forêts (MRNF) fait le suivi des espèces en péril de l’Ontario en recueillant, en examinant et en gérant les renseignements sur les espèces, qui sont ensuite intégrés dans la base de données provinciale exhaustive appelée Information sur les terres de l’Ontario (ITO). En octobre 2020, la base de données ITO renfermait plus de 761 165 signalements et renseignements relatifs à plus de 26 277 occurrences d’espèces en péril en Ontario.

Programmes de rétablissement

En décembre 2020, des programmes de rétablissement ont été mis en œuvre pour 158 espèces en péril. Des progrès sont accomplis vers l’élaboration de programmes de rétablissement pour 17 autres espèces en péril et en voie de disparition. Le gouvernement de l’Ontario coopère avec les organismes fédéraux pour l’élaboration de la majorité de ces programmes et l’établissement de priorités en matière d’élaboration de programmes de rétablissement aux termes de la LEVD pour les espèces restantes.

Déclarations du gouvernement en réponse aux programmes de rétablissement

Le gouvernement de l’Ontario publie une déclaration du gouvernement en réponse aux programmes de rétablissement pour déterminer et communiquer la façon dont il entend appuyer le rétablissement d’une espèce. La déclaration est une réponse stratégique aux conseils scientifiques fournis aux fins du programme de rétablissement de l’espèce. Une déclaration du gouvernement en réponse aux programmes de rétablissement comprend l’objectif de rétablissement du gouvernement pour l’espèce et les mesures qu’il dirigera ou appuiera pour aider à atteindre cet objectif.

En décembre 2020, le gouvernement a publié des déclarations en réponse au programme de rétablissement pour 163 espèces classées comme étant en voie de disparition, menacées ou préoccupantes sur la LEPO.

Intendance des espèces en péril dans les parcs de l’Ontario

Parcs Ontario est un partenaire fondamental dans la mise en œuvre d’une gamme d’activités qui visent à appuyer la protection et le rétablissement des espèces en péril en Ontario. Chaque année, des projets dirigés par le personnel de Parcs Ontario, comportant des volets de recherche, de surveillance, de création, de gestion et de rétablissement de l’habitat, d’éducation et de sensibilisation sur l’habitat, continuent de nous rapprocher de nos objectifs en matière de rétablissement et de nos priorités relatives à plusieurs espèces en péril.

Projet de recherche sur l’engoulevent bois-pourri dans le parc Algonquin

Un projet appuyé par les Amis du parc Algonquin, Oiseaux Canada, Parcs Ontario et le Programme d’intendance des espèces en péril est en cours au parc provincial Algonquin afin d’examiner si l’engoulevent bois-pourri (Antrostomus vociferous) utilise de façon disproportionnée des zones associées avec un type de pratique forestière par rapport à un autre. Les approches en matière de gestion forestière diffèrent en fonction du type de forêt et de la zone de gestion donnée.

Sachant que l’engoulevent bois-pourri chante plus fréquemment au moment de la pleine lune, les équipes se rendent dans les bois chaque soir de clair de lune durant la saison de reproduction de l’engoulevent bois-pourri afin de recenser les différents types de forêts. L’objectif est de noter la présence ou l’absence d’oiseaux et de commencer à combler les lacunes dans les connaissances concernant les préférences d’habitat de l’engoulevent bois-pourri. Le type de gestion forestière utilisée et le moment depuis la dernière récolte forestière dans les zones recensées varient, tout comme la taille et la forme des îlots boisés étudiés.

En mettant l’accent sur un oiseau sensible comme l’engoulevent bois-pourri, les Amis du parc Algonquin et Oiseaux Canada visent à améliorer l’intégrité écologique du parc provincial Algonquin, en aidant à protéger et à préserver cette espèce d’oiseau unique et importante. Une recherche comme celle-là orientera la planification de la gestion forestière pouvant être appliquée dans le parc et sur les autres terres de la Couronne.

De plus amples renseignements sur cette étude et d’autres projets dirigés par le personnel de Parcs Ontario comportant des volets de recherche, de surveillance, de création, de gestion et de rétablissement de l’habitat, d’éducation et de sensibilisation sur l’habitat peuvent être trouvés dans le blogue de Parcs Ontario.

Améliorer la manière dont nous évaluons les effets de la pollution sur les espèces en péril

Selon une nouvelle recherche menée par des partenaires et le gouvernement de l’Ontario, la portée de l’exposition à la pollution des espèces canadiennes est sous-estimée lorsque leur risque d’extinction est évalué. Des chercheurs ont élaboré un outil de cartographie pour aider à améliorer la précision de ce processus (McCune et coll., 2019).

Christina Davy, chercheuse scientifique, espèces en péril du ministère des Richesses naturelles et des Forêts de l’Ontario, a aidé à concevoir une méthode pour évaluer la portée de l’exposition à la pollution des espèces en péril au Canada.

L’équipe de recherche a d’abord cartographié la répartition de 588 espèces en péril parallèlement aux sources de pollution connues. Les chercheurs ont ensuite élaboré une méthode quantitative pour mesurer l’étendue de l’exposition à la pollution des espèces à risque au Canada. Ils ont constaté en moyenne que 57 pour cent de la répartition des espèces chevauchaient des sources identifiées de pollution.

La pollution de l’air, de l’eau ou du sol peut menacer les espèces en Ontario. Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) utilise une calculatrice des menaces, qui résume les données et l’expertise disponibles provenant des experts pour deux mesures : 1) la portée (mesure dans laquelle l’aire de répartition d’une espèce est impactée par la menace donnée) et 2) la gravité (quel est l’effet ou la répercussion sur l’espèce). Ces facteurs sont examinés de façon indépendante pour chaque menace. Cependant, des données mesurables ou une expertise particulières à chaque menace ne sont pas toujours disponibles, et sans ces renseignements, la « portée » de la menace de pollution est souvent inscrite comme absente ou négligeable, malgré de nombreux chevauchements d’aires de répartition, en particulier pour les plantes vasculaires.

Le nouvel outil de cartographie élaboré par l’équipe de recherche peut être utilisé pour améliorer la précision des évaluations du risque en quantifiant la portée de l’exposition à la pollution de façon uniforme parmi les espèces.

Favoriser la participation du public aux activités d’intendance des espèces en péril

L’intendance est la pierre angulaire de la Loi sur les espèces en voie de disparition (LEVD). Le Programme d’intendance des espèces en péril (PIEEP) offre une aide financière pour permettre aux particuliers et aux organismes de participer directement à la protection et au rétablissement des espèces en péril de l’Ontario.

Depuis la création du Programme d’intendance des espèces en péril en 2007, l’Ontario a financé 1 170 projets qui ont soutenu la protection et le rétablissement des espèces en péril de la province. Ensemble, ces projets ont mis en œuvre des mesures de rétablissement sur le terrain pour près de 200 espèces en péril. Les partenaires d’intendance de l’Ontario ont signalé que l’aide financière du gouvernement les a aidés à faire participer 74 079 particuliers qui ont offert bénévolement 593 770 heures de leur temps pour les différents projets. Les projets financés par le provincial ont contribué à la restauration d’environ 55 459 hectares d’habitat pour des espèces en péril. Les partenaires d’intendance ont indiqué que des millions de personnes ont obtenu des renseignements sur des espèces en péril grâce à leurs activités d’éducation et de sensibilisation.

Mise à jour des lois et des politiques relatives aux espèces en péril

L’Ontario est déterminé à offrir des protections aux espèces en péril, tout en continuant de travailler avec les intervenants, les peuples autochtones et le public afin d’améliorer l’efficacité du Programme de protection des espèces en péril, de la manière décrite dans notre plan environnemental conçu en Ontario.

L’Ontario propose des modifications réglementaires qui mettront en place de façons plus innovatrices et coordonnées d’aider les espèces en péril touchées par les projets d’aménagement.

Voici certaines des modifications proposées :

  • Permettre l’utilisation du Fonds pour la conservation des espèces en péril par les promoteurs qui sont autorisés à entreprendre des activités qui ont des répercussions sur des espèces en péril : au lieu de réaliser des mesures bénéfiques pour les espèces subissant des répercussions en raison de leurs aménagements, les promoteurs pourront choisir de verser au Fonds un droit pour la conservation des espèces. Peu importe l’option choisie, les promoteurs auront encore l’obligation d’adopter des mesures pour minimiser les répercussions sur les espèces en péril et leurs habitats, comme l’exige la loi. Un nouvel organisme provincial administrera le Fonds et déterminera la meilleure manière de mettre en œuvre des activités stratégiques, à long terme et à grande échelle de protection et de rétablissement bénéficiant aux espèces admissibles.
  • Désigner les espèces admissibles et les droits pour la conservation des espèces découlant de l’approche du Fonds pour la conservation des espèces en péril.
  • Mettre sur pied un nouvel organisme provincial, la Fiducie pour la conservation des espèces en péril, pour administrer le Fonds pour la conservation des espèces en péril. L’organisme comprendra des membres compétents qui possèdent des connaissances et une expertise scientifiques reliées à la protection ou au rétablissement des espèces en péril.
  • Actualiser les règles entourant le processus d’approbation de la LEVD pour certaines activités qui ont des mesures d’atténuation communes et courantes et qui ont bien compris les exigences de réduction des répercussions sur les espèces.

Références