Aider les jeunes à réussir leur passage à l'âge adulte nécessite de bien comprendre les stades de développement prévisibles. Même si chaque jeune est unique et a une histoire, des capacités, des caractéristiques, un vécu et un contexte qui lui sont propres, il existe des événements majeurs liés au développement communs à tous les adolescents et qui sont susceptibles de survenir au moment de la transition entre l'enfance et l'âge adulte. Vous trouverez ci-dessous des renseignements pratiques et utiles sur les jalons de développement chez les jeunes. Ils peuvent aider à définir les soutiens dont les jeunes peuvent avoir besoin au fil de leur développement.

Comprendre le développement des jeunes

Âges et stades : à propos du développement des jeunes

Chaque jeune a un développement qui lui est propre

Même si un certain nombre d'événements liés au développement sont communs à la plupart des jeunes de notre époque, de nombreux facteurs personnels entrent également en jeu. Certaines personnes vont atteindre des jalons à un âge précoce, alors qu'il faudra plus de temps à d'autres et certains ne les atteindront peut-être même pas du tout.

La présente ressource définit la progression des trajectoires de développement qui sont communément suivies par la majorité des jeunes. Elle entend favoriser une compréhension commune du développement des jeunes et cultiver des interactions positives et constructives avec ces derniers.

Les feuilles de route du développement des jeunes ne sont pas un « calendrier » à échéances fixes, pas plus qu'elles ne représentent la trajectoire de développement de tous les jeunes.

De la ligne au cercle

Les événements liés au développement présentés dans cette section sont clairement regroupés en domaines et tranches d'âge spécifiques afin que cette ressource soit pratique et facile à utiliser. En réalité, le phénomène de croissance de l’être humain est bien plus complexe.

La figure 1 est un cercle divisé en quatre sections égales. À chaque section correspond une couleur différente. Chaque section représente l’un des domaines du développement humain : cognitif (en jaune, en haut à gauche), émotionnel (en vert, en haut à droite), social (en bleu, en bas à gauche) et physique (en violet, en bas à droite).

La nature interdépendante et interreliée du développement humain peut être imaginée comme un cercle (Figure 1) dans lequel l'évolution vécue dans un domaine donné se répercute sur les autres domaines connexes (Simard, 2011; Ontario Federation of Indian Friendship Centres, 2011). En avançant dans les diverses feuilles de route exposées dans cette section, il est important de ne pas oublier que la maturation s'inscrit toujours dans un ensemble. Nos partenaires autochtones l'affirment depuis fort longtemps : le développement sain de l'esprit, du corps et de l'intelligence est subordonné à l'équilibre et à l'interconnexion. Il est également important de se familiariser avec les événements qui ont déjà pu avoir lieu et avec ceux qui pourraient survenir rapidement, quel que soit l'âge de l'adolescent concerné. En ayant une vision globale du développement des jeunes, vous pourrez mieux anticiper et soutenir leur croissance.

La figure 2 est similaire à la figure 1, avec en plus un anneau bleu qui entoure le cercle représentant le développement humain. Cet anneau symbolise l’importance de l’environnement ou du contexte en ce qui concerne le développement des jeunes.

Le contexte compte!

Les conversations menées avec les chercheurs, les responsables communautaires et la jeunesse sur le développement des jeunes ont clairement fait ressortir un message : le contexte compte! (Figure 2) Il est important de savoir si un jeune a grandi en milieu urbain ou en milieu rural, dans un quartier où le statut socio-économique est élevé ou faible, en situation minoritaire francophone ou dans une communauté culturelle spécifique, (par exemple, dans l'une des nombreuses communautés autochtones de l'Ontario). En effet, l'environnement et le vécu ont une influence sur les expériences vécues par un jeune, sur les défis qu'il doit relever, sur les options et les soutiens qui lui sont offerts, et enfin sur les choix qu'il fait.

Sens du soi : un concept clé

Bon nombre de chercheurs, de jeunes et de responsables communautaires nous ont indiqué que, malgré tous les changements rapides et importants qui ont lieu lors du passage à l'âge adulte, il reste un élément clé qui perdure (même s'il évolue) en chaque être, à savoir le sens du soi (Figure 3). Il s'agit de cette « force de gravité » qui unit tous les aspects du développement et le vécu. Le concept du soi prend différents sens selon les gens. Par exemple :

  • pour certaines personnes d'origine autochtone, le soi a une signification spirituelle – Simard (2011) remarque que « nourrir l'esprit est tout aussi important que nourrir le corps et il faut assurer ces deux fonctions avec bienveillance » [traduction libre];
  • le soi peut aussi avoir une signification culturelle. Les jeunes francophones, par exemple, peuvent percevoir leur héritage francophone et leur langue comme une composante centrale de leur soi profond;
  • d'autres encore peuvent attribuer au soi une nature religieuse;
  • enfin, certains jeunes peuvent parfois n'accorder que peu d'attention à leur sens de soi.

La figure 3 ressemble à la figure 2, avec en plus un cercle au centre du cercle représentant le développement humain. Ce petit cercle représente le soi ou l’esprit.

Lorsque l'on envisage les réalités personnelles et contextuelles qui influencent le développement des jeunes, il est important de garder à l'esprit cet autre facteur qu'est le soi. En reconnaissant qu'il existe un soi profond, on peut davantage faire preuve de sensibilité et mieux comprendre les besoins uniques d'un jeune. Et bien qu'il ne soit pas toujours immédiatement apparent, l'être profond d'un jeune peut souvent être mis au jour en discutant avec lui et en lui prêtant une oreille attentive.

Le sens de soi d'un jeune peut constituer une aide précieuse pour rendre ses expériences de développement pertinentes et motivantes. Il peut également participer à l'approfondissement de sa croissance sur le plan du développement (en l'aidant à se forger une identité ou à obtenir l'estime de son groupe social).

Éveiller l'intérêt d'un jeune de sorte qu'il établisse une relation avec son soi doit être fait avec sensibilité et de façon réfléchie. Si vous avez l'impression de ne pas posséder les compétences ou le savoir permettant d'entamer un tel dialogue avec lui, ou si cela vous met mal à l'aise, nous vous conseillons de demander l'aide de personnes (aînés, leaders communautaires) ou d'organismes possédant cette expertise, et de travailler en partenariat avec elles.

Quelle voie choisir?

Nous ne considérons pas qu'il n'existe qu'une seule voie pour réussir. Chaque personne commence son chemin à partir d'un point de départ unique et se dirige probablement de la même façon vers une destination qui lui est propre. Les caractéristiques d'une personne, les choix de vie et les facteurs environnementaux interagissent pour donner une direction générale à la vie d'un jeune. Même si certains chemins sont plus susceptibles que d'autres de mener à des résultats positifs, cela n'implique pas nécessairement qu'il n'y a qu'une seule voie vers l'âge adulte. Un jeune qui emprunte un certain chemin peut toujours prendre une nouvelle direction avec de l'aide et des conseils – cette ressource permet simplement de fournir une feuille de route.

Vue d'ensemble : l'adolescence et le début de l'âge adulte

L'adolescence est une période de changements rapides

Les adolescents et jeunes adultes vivent de nombreux changements, qui surviennent souvent de façon simultanée ou qui s'enchaînent rapidement. À la puberté, les jeunes présentent des changements physiques majeurs en même temps que :

  • leurs capacités de pensée et de raisonnement commencent à croître;
  • leurs réponses émotionnelles s'intensifient;
  • leur univers social s'étend, avec l'importance plus grande des groupes de pairs et le début des relations amoureuses.

Alors qu'ils négocient ces évolutions, les jeunes doivent également gérer leur identité émergente, prendre des décisions importantes pour leur avenir et faire face à un certain nombre de passages transitionnels :

  • entrée et sortie de l'école secondaire;
  • entrée dans le système d'éducation postsecondaire ou sur le marché du travail;
  • arrivée à l'âge légal pour pouvoir conduire, puis à l'âge adulte légal;
  • départ du foyer familial et établissement de leur indépendance.
Les quatre dimensions du développement

Les feuilles de route de développement présentées ultérieurement dans cette partie s'articulent autour de quatre aspects du développement des jeunes – à savoir le développement cognitif, émotionnel, social et physique. Une description succincte est fournie dans les pages qui suivent afin de mettre en évidence les caractéristiques propres à chacun de ces domaines.

Développement cognitif

Évolutions au niveau cérébral

Le cerveau continue de s'adapter après les premières années

Jusqu'au milieu des années 1990, la majorité des neuroscientifiques pensaient encore que les aspects les plus importants du développement cérébral s'achevaient à environ trois ans. Aujourd'hui, nous savons que le cerveau continue de s'organiser, de s'adapter et de se modifier bien après les premières années de la vie. De fait, les changements qui surviennent dans le cerveau à la fin de l'enfance, à l'adolescence et au début de l'âge adulte sont particulièrement importants (Jetha et Segalowitz, 2011) [traduction libre].

La fonction cérébrale devient de plus en plus efficace et spécialisée

Le cerveau humain atteint sa taille adulte juste avant la puberté (aux alentours de 12 ans). Dans plusieurs régions du cerveau, la matière grise (les neurones ou cellules cérébrales) s'accroît jusqu'au début de la puberté, puis décroît alors que les neurones sont éliminés s'ils ne sont pas sollicités. Ce processus contribue à l'accroissement de l'efficacité de la fonction cérébrale pendant l'adolescence et à l'augmentation de la capacité des adolescents à traiter des données complexes et à apprendre de nouveaux concepts. En même temps, la substance blanche (la myéline et les axones) s'accroît, accélérant la transmission des signaux entre les cellules cérébrales, ce qui contribue à l'efficacité accrue du cerveau.

Les fonctions « exécutives » arrivent lentement à maturité

La région du cerveau qui connaît les plus grands changements après la puberté est le cortex préfrontal. Elle est associée aux fonctions « exécutives », à savoir la surveillance, l'organisation, la planification, la prise de décisions, l'anticipation des conséquences, le contrôle des pulsions et le report de la satisfaction. La maturation du cortex préfrontal est un processus lent qui a lieu pendant toute la durée de l'adolescence et au début de l'âge adulte. Ce processus de maturation dépend dans une vaste mesure de l'expérience forgée – les fonctions exécutives sont acquises et perfectionnées grâce à la pratique. Les ressources et les diverses expériences auxquelles accèdent les adolescents et les jeunes adultes, ainsi que la façon dont ils décident de passer leur temps, contribuent à la diversité existant entre les individus en ce qui concerne le développement cérébral.

Capacités de traitement de l'information et de raisonnement

La vitesse de traitement de l'information, la concentration et la mémoire s'améliorent

La vitesse de traitement de l'information (c'est-à-dire la rapidité avec laquelle une nouvelle information est intégrée) s'accroît jusqu'au milieu de l'adolescence. Les adolescents améliorent progressivement leurs capacités à ignorer les renseignements non pertinents afin de se concentrer sur les renseignements pertinents à la tâche demandée. En outre, les jeunes parviennent de mieux en mieux à remplacer une réponse déjà établie lorsqu'une réponse nouvelle et différente est nécessaire. La mémoire de travail et la capacité à mener plusieurs tâches de front s'améliorent pendant l'adolescence et au début de l'âge adulte.

Les capacités de raisonnement s'améliorent

L'amélioration de ces capacités s'accompagne d'améliorations au niveau des capacités de raisonnement. La capacité d'abstraction devient plus importante à l'adolescence, de même que la capacité de penser logiquement et d'envisager différents points de vue. Les jeunes deviennent également mieux à même d'entreprendre des raisonnements scientifiques – de formuler et de vérifier des hypothèses pour en tirer des conclusions.

Prise de perspective

Les jeunes enfants ont souvent du mal à séparer leur point de vue de celui des autres, ou à comprendre que les autres puissent avoir un point de vue différent sur une situation ou une question donnée.

À l'adolescence, les jeunes parviennent à intégrer que d'autres personnes peuvent avoir des points de vue différents et que ces personnes acceptent elles-mêmes différents points de vue (il s'agit d'une prise de perspective mutuelle). À la fin de l'adolescence, les jeunes comprennent comment ces points de vue mutuellement acceptés sont influencés par le rôle social de chacun. Cette progression du développement n'est pas étroitement liée à l'âge. Ainsi, alors que de nombreux jeunes adolescents sont capables d'accepter divers points de vue, il n'est pas rare de voir des jeunes plus âgés incapables d'adopter cette attitude.

Néanmoins, il ne suffit pas d'être capable d'adopter la perspective d'autrui. Sans la capacité émotionnelle d'empathie, par exemple, une personne peut tirer avantage d'autrui en utilisant les connaissances acquises grâce à sa capacité à se mettre à la place de l'autre.

Les stratégies d'apprentissage s'améliorent

Les stratégies d'apprentissage s'améliorent généralement pendant l'adolescence et au début de l'âge adulte. Les adolescents sont capables de réfléchir sur leur propre façon de penser et d'observer comment ils apprennent pour élaborer des stratégies visant à améliorer leur apprentissage.

L'apprentissage et l'influence des médias numériques

Les médias numériques pourraient avoir influencé les styles d'apprentissage des adolescents

Certains chercheurs estiment que les médias numériques et les technologies de communication ont eu de profondes répercussions sur les styles d'apprentissage et sur les comportements des jeunes d'aujourd'hui (Martinovic, Freiman et Karadag, 2011) [traduction libre] qui :

  • préfèrent recevoir l'information rapidement;
  • excellent à traiter l'information rapidement;
  • préfèrent mener plusieurs tâches de front et avoir un accès non linéaire à l'information;
  • apprennent de façon kinesthésique, par l'expérience, sur le tas – il est plus facile de mobiliser leur attention par des jeux, des simulations, des méthodes d'apprentissage et des jeux de rôle où ils tiennent le premier rôle (Junco et Mastrodicasa, 2007; Oblinger et Oblinger, 2005; Tapscott, 2009) [traduction libre].

Ils dépendent également fortement des technologies de communication pour accéder à l'information et avoir des interactions sociales et professionnelles (Veen et Vrakking, 2006; Pletka, 2007) [traduction libre].

Croyances sur le savoir

Les adolescents acquièrent une approche plus rationnelle quant au savoir

En plus de réfléchir sur leur propre façon de penser, les adolescents commencent à réfléchir sur le savoir et sur le degré de fiabilité des personnes affirmant posséder certaines connaissances. Certains peuvent devenir sceptiques relativement à toutes les sources de savoir, alors que d'autres peuvent accepter l'affirmation de connaissances d'une seule source faisant autorité et rejeter toutes les autres.

Au fur et à mesure, les adolescents et les jeunes adultes peuvent adopter une approche plus rationnelle quant au savoir, acceptant que toutes les sources de savoir ne sont pas uniformément vraies (ou fausses) et qu'il est possible de discerner ce qui est le plus susceptible d'être vrai en prenant en compte les preuves et les arguments.

Soutien du développement cognitif

Les jeunes nous ont indiqué qu'ils veulent bénéficier d'un niveau raisonnable de soutien pour les aider à s'organiser dans la vie. Ils souhaitent qu'on leur rappelle amicalement les engagements à venir. Par exemple, ils nous ont confié qu'ils aimeraient recevoir des indications pour savoir comment utiliser un calendrier ou un programme des choses à faire. S'ils oublient un délai ou une obligation (par exemple à cause d'un conflit avec un ami), la plupart des adolescents attendent des partenaires adultes qu'ils fassent preuve de compréhension. Néanmoins, au fur et à mesure qu'ils perfectionnent leurs compétences, les jeunes adultes indiquent qu'ils ne voient aucun problème à recevoir des instructions moins directes et souhaitent qu'on les responsabilise davantage.

Lorsqu'ils doivent faire face à des décisions majeures de la vie, comme le choix de carrière à suivre, la plupart des jeunes indiquent qu'ils souhaitent entendre les expériences et les connaissances concrètes d'autres personnes et pouvoir en discuter avec ces dernières. Ils nous ont également dit qu'il était important d'être proches de nombreux adultes afin d'être davantage exposés à des points de vue variés (activités culturelles, perspectives sociales, etc.). En même temps, les jeunes ont affirmé qu'en fin de compte, ils souhaitent avoir la liberté de prendre les décisions qui les concernent.

Développement émotionnel

Le ressenti des émotions

Les émotions, la motivation et le stress sont accrus

Les adolescents ressentent souvent plus intensément les émotions et sont plus sensibles au plaisir et aux récompenses que les enfants ou les adultes. De plus, ils sont souvent particulièrement vulnérables au stress.

Les adolescents sont moins capables de réguler leurs désirs et leurs émotions

Les adolescents ne sont pas aussi capables que les adultes de limiter leurs envies de se faire plaisir, ce qui peut entraîner une hausse des comportements à risque. De la même façon, ils ne savent pas non plus gérer aussi bien leurs émotions et leur niveau de stress que les adultes, ce qui les rend plus vulnérables aux problèmes de santé mentale. De fait, le risque de survenue d'un trouble mental (par exemple, une anxiété ou une dépression) atteint un pic à l'adolescence.

Bien que les comportements à risque soient souvent associés à des résultats négatifs (p. ex., accidents de la route ou dépendances), la curiosité et le désir de vivre de nouvelles expériences qui alimentent cette prise de risques offrent également de formidables possibilités d'exploration, d'apprentissage et d'épanouissement pour les jeunes. Ainsi, apprendre à être indépendant est une entreprise très risquée, mais c'est aussi une partie essentielle de l'adolescence.

La régulation des émotions

Apprendre à gérer ses émotions est une étape clé de l'adolescence

La principale tâche des jeunes en matière de développement émotionnel est de parvenir à réguler eux-mêmes leurs émotions. Alors que les adolescents sont davantage en mesure de vivre des émotions, leurs capacités à les réguler et à prendre des décisions continuent de faire quelque peu défaut. Par conséquent, apprendre à réguler ses émotions est une tâche qui s'avère de prime abord très difficile pour les adolescents.

Les stratégies de régulation des émotions s'élargissent. Elles passent de stratégies principalement externes, axées sur le comportement et mises en place pendant l'enfance (lorsque les parents et d'autres adultes importants aident les enfants à réguler leurs émotions) à des stratégies plus intérieures et cognitives (basées sur la pensée) à l'adolescence et au début de l'âge adulte, lorsqu'il devient important de réguler ses émotions de manière autonome.

Les adolescents élaborent de nouvelles stratégies « adaptatives »

Certaines stratégies cognitives qui prennent naissance à l'adolescence sont efficaces pour réguler les émotions de façon autonome et sont considérées comme des stratégies « adaptatives ». Il s'agit par exemple des stratégies suivantes :

  • redéfinir ou recadrer une situation potentiellement source d'émotions de façon à amoindrir les répercussions émotionnelles (réévaluation cognitive);
  • penser à des réalités joyeuses ou plaisantes plutôt qu'à la source d'une réponse émotionnelle (recentrage positif);
  • remplacer les pensées ou caractéristiques négatives d'un événement ou d'une réalité source d'émotions par des pensées ou caractéristiques positives (réévaluation positive);
  • mettre les choses en perspective;
  • accepter l'état de fait.
Ils peuvent parfois recourir également à des stratégies mal adaptées

D'autres stratégies ont tendance à être moins efficaces pour aider à réguler les émotions de façon productive. Il s'agit de stratégies mal adaptées, comme :

  • penser de façon récurrente aux sentiments et réflexions associés à un événement négatif, souvent de manière involontaire (rumination);
  • se reprocher les émotions négatives ressenties (autocritique);
  • adresser les reproches aux autres;
  • inhiber les comportements sources d'émotions (suppression expressive)
L'autorégulation est un facteur essentiel de réussite pour les adolescents

Pouvoir réguler ses émotions de façon adaptée est l'un des facteurs contribuant à la capacité de gérer efficacement les situations particulièrement stressantes de la vie ou l'adversité et de s'y adapter. À l'adolescence, des stratégies adaptatives de régulation des émotions sont associées au maintien de bonnes relations sociales, à la réussite scolaire et à un bien-être psychologique général. À l'inverse, les stratégies mal adaptées de régulation des émotions sont associées à des résultats négatifs en matière de santé mentale. Au début de l'âge adulte, des stratégies adaptatives de régulation des émotions sont associées à des résultats bien meilleurs dans les domaines liés à la mémoire, aux relations et aux réactions à des événements stressants de la vie.

L'empathie

L'empathie se manifeste tardivement à l'adolescence

L'empathie, à savoir la capacité à reconnaître et à partager les émotions qu'une autre personne ressent, n'atteint généralement son plein potentiel qu'au début de l'âge adulte. Pendant l'enfance, une forme rudimentaire d'empathie émerge lorsque les enfants commencent à se sentir mal quand ils perçoivent la détresse émotionnelle d'une autre personne. Plus tard dans l'enfance et au début de l'adolescence, cette détresse est remplacée par une empathie lorsque le jeune fait la distinction entre ses propres réactions émotionnelles et celles de l'autre. L'empathie à l'adolescence met en jeu une réponse fortement émotionnelle, alors que le sentiment mature d'empathie ressenti au début de l'âge adulte implique une évaluation de nature plus cognitive de la réponse émotionnelle de l'autre personne.

La motivation

La motivation devient de plus en plus intériorisée

Au début de l'adolescence, les motivations qui génèrent un certain comportement commencent à passer de motivations extrinsèques à intrinsèques. Lorsque la motivation est extrinsèque, une personne s'engage dans une activité pour des raisons externes (par exemple, obtenir une récompense ou éviter une punition). Lorsqu'une personne est intrinsèquement motivée, elle s'engage dans une activité parce qu'elle l'intéresse et qu'elle est consciente des bénéfices qu'elle lui apporte.

Bien que certaines tâches, comme faire ses devoirs ou le ménage, ne soient généralement pas associées à une motivation intrinsèque (peu de personnes apprécient ces activités en soi), les raisons qui poussent à les effectuer commencent à être intériorisées au début de l'adolescence. Par exemple, les adolescents commencent à faire leurs devoirs d'eux-mêmes – et non plus du fait de l'insistance de leurs parents – parce qu'ils intériorisent les raisons de les faire (par exemple, ils veulent avoir de bonnes notes). L'intériorisation des motivations continue de croître durant l'adolescence au moment où les comportements sont plus autorégulés.

Soutien du développement émotionnel

Au moment où les jeunes améliorent leurs compétences pour gérer des émotions nouvelles et intenses, ils cherchent souvent du réconfort et un soutien, nous disent-ils, auprès de diverses sources : amis, familles et conseillers. Lorsqu'ils expriment leurs émotions, les adolescents s'attendent à ce que leurs sentiments soient respectés et reconnus. Ils se sentent pris de haut lorsque les autres minimisent leurs émotions par des expressions telles que « Ça ne peut pas aller si mal que ça » ou « Tu dois dépasser ça, maintenant ». Même lorsque les jeunes deviennent plus à même de gérer leurs émotions, il est important de ne pas oublier que nous avons tous besoin de quelqu'un à qui parler de temps en temps.

Tout en reconnaissant leur prédilection pour les situations excitantes et la prise de risques, les jeunes ont également exprimé le souhait de pouvoir prendre ces risques dans un environnement sécuritaire. Par exemple, l'un d'entre eux a mentionné un voyage de classe pour faire de l'escalade comme étant un moyen efficace de ressentir des sensations fortes en toute sécurité. Les jeunes ont également indiqué de façon catégorique qu'ils ont besoin de renseignements et de conseils sur les conséquences potentielles de comportements dangereux afin d'être mieux préparés à prendre des décisions avisées. Ils ont signalé que l'accès à des renseignements objectifs et francs est tout particulièrement essentiel pour les jeunes adultes qui doivent souvent prendre des décisions sans aucune supervision externe.

Développement social

Le développement social porte sur l'identité, les relations et l'aptitude morale

Les adolescents acquièrent un sentiment d'identité personnelle qui perdure jusqu'à l'entrée dans l'âge adulte. La construction identitaire peut inclure différentes composantes, comme l'identité sexuelle, l'appartenance à un groupe social (notamment pour les jeunes de groupes minoritaires) et l'identité spirituelle. Alors qu'ils entretiennent un sentiment lié à leur identité propre, les jeunes doivent développer leur capacité à entretenir des relations intimes avec leurs pairs et leurs partenaires amoureux, tout en acquérant une indépendance vis-à-vis de leurs parents. Afin de bien gérer leurs relations avec les autres, les jeunes doivent également élaborer des stratégies efficaces pour répondre à des questions d'ordre moral (Coté, 2011) [traduction libre].

L'affirmation du soi et la construction identitaire

La plupart des adolescents vont explorer différentes identités

Les jeunes adolescents ont généralement tendance à repousser le moment où ils devront prendre des décisions relatives à l'identité. Lorsqu'ils gagnent en maturité, la plupart des jeunes explorent activement diverses possibilités identitaires (p. ex., ils s'informent sur diverses options de carrière). Beaucoup commencent à remettre en question les valeurs de leurs parents au moment où ils s'interrogent sur les leurs. D'autres peuvent « sauter » la phase de l'exploration identitaire et décider d'adopter des rôles fondés sur ce que les autres attendent d'eux (par exemple, laisser leurs parents prendre à leur place des décisions sur leur future carrière).

Après avoir exploré (parfois pendant un certain temps) qui ils sont et comment ils s'intègrent dans la société, les adolescents et les jeunes adultes commencent en règle générale à s'investir dans une identité qui inclut des rôles, des valeurs, des croyances et des objectifs. La construction identitaire comporte diverses composantes, comme les conceptions du soi, l'auto-efficacité et l'estime de soi.

Conceptions du soi

L'affirmation du soi commence avec l'émergence de conceptions que l'on a de soi. Pendant l'enfance, ces conceptions ont tendance à être très concrètes (par exemple, je vis au Canada, j'ai un chien, je veux être pompier quand je serai grand). Puis, au début de l'adolescence, elles deviennent plus abstraites (je suis un chef de file, je suis ambitieux, je suis amusant) et plus spécifiques à chaque personne.

Plus tard à l'adolescence, ces conceptions se distinguent davantage selon les contextes (par exemple, une personne peut faire preuve de déférence à l'égard de ses parents, être un meneur dans son cercle d'amis et être timide en classe) et les adolescents commencent à remarquer certains conflits internes à leurs conceptions de soi selon les situations. Ces conceptions parfois contradictoires peuvent être à l'origine d'angoisse chez les adolescents qui essaient de déterminer qui ils sont réellement.

Auto-efficacité

L'auto-efficacité correspond au jugement d'une personne sur sa capacité à organiser et à mener à bien un ensemble d'actions pour atteindre un objectif déterminé. Les compétences d'auto-évaluation commencent à s'améliorer au début de l'adolescence (par exemple, les croyances erronées de l'enfant quant à ses compétences sont remplacées par des évaluations réalistes du niveau de ses compétences) et les jeunes adolescents commencent également à se positionner socialement par comparaison (en comparant leur niveau de compétences à celui de leurs pairs). Cela entraîne souvent un déclin de l'auto-efficacité au début de l'adolescence. Les jeunes, notamment les jeunes filles, doutent alors de leurs capacités à atteindre des objectifs. Cette baisse de confiance se poursuit fréquemment jusqu'au milieu de l'adolescence, moment à partir duquel l'auto-efficacité repart à la hausse.

Estime de soi

L'estime de soi est une opinion plus générale qu'une personne a sur sa propre valeur. À l'inverse de l'auto-efficacité, qui repose sur le jugement que l'on porte sur ses capacités dans des domaines particuliers, l'estime de soi est basée sur des réponses émotionnelles, à savoir sur ce que l'individu pense de lui-même. L'estime de soi tend à baisser au début de l'adolescence (notamment chez les filles) et continue souvent à décliner jusqu'au début de l'âge adulte, période à laquelle elle a tendance à remonter de façon continue jusqu'à un âge plus avancé.

Identité sexuelle

L'établissement de l'identité sexuelle connaît des fluctuations au début de l'adolescence, alors que les stéréotypes concernant le rôle de chaque sexe commencent à s'intensifier. Les jeunes adolescents deviennent souvent plus attentifs et plus sérieux en ce qui concerne les stéréotypes sexuels. À l'inverse, en avançant dans l'adolescence, les jeunes ont tendance à devenir moins rigides par rapport à ce qu'il est approprié de faire pour un homme et pour une femme, et ils commencent à rejeter ces stéréotypes.

L'identité liée à l'appartenance à un groupe social se renforce également

Au début de l'adolescence, des changements s'opèrent également au niveau de l'identité liée à l'appartenance à un groupe social. Les jeunes adolescents (notamment ceux issus de groupes minoritaires) commencent à montrer une estime accrue liée à l'appartenance à un groupe social (ils témoignent d'une fierté croissante à appartenir à un groupe social qui leur est propre). Cette tendance se poursuit pendant toute l'adolescence et jusqu'au début de l'âge adulte. À ce moment-là, de nombreux jeunes possèdent une identité bien affirmée liée à une appartenance à un groupe social. Ils affichent un engagement ou un sentiment d'appartenance au groupe, ils se sentent à l'aise avec leur identité sociale et, après un examen indépendant de leurs propres croyances, ils rejettent les points de vue négatifs que d'autres peuvent avoir en raison de stéréotypes sur leur groupe social.

L'identité spirituelle

L'identité religieuse ou spirituelle est un autre aspect qui peut aussi fluctuer au début de l'adolescence – les adolescents peuvent commencer à remettre en question et à explorer les fondements des croyances religieuses ou spirituelles qu'ils avaient jusqu'alors. Les jeunes adultes peuvent intégrer leurs croyances spirituelles ou religieuses dans une identité plus vaste. Il arrive aussi dans certains cas qu'ils abandonnent complètement leurs anciennes croyances.

Établissement de relations

L'amélioration de la prise de perspective et l'importance croissante des pairs ont des conséquences significatives pour le développement social survenant pendant l'adolescence.

La capacité à prendre en compte divers points de vue émerge

Très tôt, les enfants apprennent à intégrer le fait que d'autres peuvent avoir des points de vue différents des leurs (par exemple, ils peuvent avoir des croyances différentes et des désirs différents), mais le développement de la prise de perspective se poursuit jusqu'au début de l'âge adulte. Plus tard dans l'adolescence, les jeunes commencent à comprendre qu'un point de vue n'est presque jamais « neutre » et que la perspective de chacun est teinté par son contexte, ses croyances et son histoire.

Cela facilite des relations plus approfondies avec les pairs

Ces changements au niveau de la prise de perspective permettent d'établir des liens intimes plus profonds avec les pairs et les partenaires amoureux. Au début de l'adolescence, l'avis des pairs commence à être plus important et les jeunes se mettent à effectuer des comparaisons sociales avec leurs pairs, pour évaluer leurs capacités et leur popularité, par exemple. En même temps, les jeunes ont de plus en plus conscience d'eux-mêmes (notamment en présence de leurs pairs) et sont plus vulnérables à la pression des autres.

C'est parfois le début des relations amoureuses

Les jeunes adolescents commencent à s'intéresser aux relations amoureuses, même si celles-ci gravitent essentiellement autour du groupe de pairs. Ils s'intéressent aux histoires d'amour et commencent à ressentir des sentiments passionnés. Ils peuvent commencer à former des groupes d'amis composés de garçons et de filles et passent ainsi généralement du temps avec des pairs qui peuvent les attirer sur un plan amoureux. Pour les lesbiennes, les homosexuels, les bisexuels, les transgenres, les bi-spirituels ou les « queers » (LGBTTQ), une reconnaissance précoce de l'orientation sexuelle peut avoir lieu à cet âge, ce qui peut entraîner une certaine appréhension chez les jeunes qui éprouvent une attirance pour des personnes du même sexe en raison de la stigmatisation sociale (Scott et Walsh, 2011) [traduction libre].

Plus tard, les adolescents commencent à vivre leurs premières relations amoureuses. Elles ne reposent généralement pas sur une intimité émotionnelle, mais plutôt sur le divertissement et la camaraderie, même si certaines expressions d'intimité émotionnelle peuvent commencer à émerger et le comportement sexuel peut évoluer. Les LGBTTQ découvrent souvent leur orientation sexuelle au milieu de l'adolescence et peuvent parfois la dévoiler (« sortir du placard »). Ils peuvent parfois parler à un ami ou à un membre de leur famille en qui ils ont confiance d'un intérêt amoureux pour une personne du même sexe.

Au début de l'âge adulte, l'accent mis sur le divertissement et la camaraderie dans les relations amoureuses évolue pour former des liens émotionnels forts et intimes avec un partenaire compatible. Pour de nombreux jeunes, il peut être difficile de former des relations étroites avec un partenaire amoureux tout en préservant sa propre identité. Les LGBTTQ ont souvent leurs premières relations homosexuelles affichées au début de l'âge adulte.

Les relations avec les parents peuvent souffrir

Alors que les adolescents consacrent plus de temps et d'énergie à leurs relations avec leurs pairs et à leurs relations amoureuses, cela peut correspondre à une période de conflits exacerbés au niveau des relations avec leurs parents. Bien que des conflits fréquents, d'intensité élevée et imprégnés de colère ne soient pas nécessairement une caractéristique de l'adolescence, la fréquence des conflits quotidiens sur des sujets aussi bien importants qu'anodins a souvent tendance à s'intensifier. Les conflits avec les parents tendent à être plus fréquents au début de l'adolescence jusqu'au milieu de l'adolescence, et diminuent généralement par la suite.

Soutien du développement social

Les jeunes ont indiqué que l'accès à différentes formes artistiques et cérémonies culturelles, les voyages à l'étranger ou le bénévolat faisaient partie des éléments déterminant « qui ils sont ». Pendant cette période d'exploration, il est pour eux essentiel d'avoir la liberté de découvrir leur identité et d'exprimer leur individualité. Néanmoins, ils ont fait remarquer qu'ils peuvent avoir peur du jugement, de la critique et du rejet des autres. En tant qu'adulte partenaire, il est important de conserver un esprit ouvert pendant cette période, non seulement pour les aider à se sentir à l'aise au fur et à mesure de leur croissance, mais aussi car cela aura des conséquences favorables à long terme sur la qualité de leurs relations avec les adultes.

Les jeunes ont indiqué que leur sentiment d'identité était fortement influencé par les pairs, les membres de la famille, les responsables communautaires ainsi que les personnalités contemporaines et du passé. Ils ont souligné que l'accès à des modèles positifs était un élément clé de leur construction identitaire et d'un développement positif. Les jeunes nous ont également indiqué que, dans la mesure où ils n'ont de cesse d'observer, d'apprendre et d'imiter, des modèles positifs peuvent également les aider à se comporter de façon positive et constructive.

Développement physique

Activité physique

Force et endurance

Pendant toute l'adolescence et à l'entrée dans l'âge adulte, les jeunes remarquent des changements au niveau de leur endurance cardiovasculaire, de leur force musculaire, de leur endurance et de leur souplesse. Ces changements dépendent du niveau d'activités physiques auxquelles s'adonnent les jeunes. En règle générale, on note une diminution de l'activité physique à partir d'environ l'âge de 13 ans et jusqu'à l'âge adulte.

Repérer ses forces et ses limites sur le plan physique

Au début de l'adolescence, de nombreux jeunes prennent conscience de leurs points forts et de leurs limites sur le plan physique. À l'adolescence, beaucoup utilisent ces données pour prendre des décisions sur les activités qu'ils effectueront à l'âge adulte – abandonnant alors souvent des sports qu'ils appréciaient auparavant et se concentrant sur ceux dans lesquels ils sont les meilleurs (Lu, 2011) [traduction libre].

Changements corporels

Habitudes de sommeil

Les changements physiques de la puberté sont également associés à des modifications au niveau des habitudes de sommeil des adolescents. Ces derniers se sentent très éveillés et en forme jusque tard dans la nuit et ont du mal à se lever tôt le matin. Cela peut entraîner un manque de sommeil et contribuer à des sautes d'humeur et à une irritabilité, ainsi qu'à des troubles au niveau du traitement cognitif et de la régulation des émotions (Wolfson et Carskadon, 2003) [traduction libre].

La puberté signe le début de nombreux changements physiques

En majeure partie, les changements physiques qui surviennent à l'adolescence commencent à la puberté. Ils incluent une poussée de croissance marquant le début de l'adolescence. Celle-ci a généralement lieu vers l'âge de dix ans chez les filles et de douze ans chez les garçons. La puberté entraîne également le développement des caractères sexuels primaires et secondaires.

Image corporelle

Ces changements marqués au niveau du corps et de l'état d'esprit ont des conséquences significatives sur ce que ressentent les jeunes par rapport à leur apparence. Les filles, dont la masse corporelle tend à augmenter pendant la puberté, peuvent alors avoir une image négative de leur corps. Cela peut altérer leur humeur, leurs habitudes alimentaires et leur bien-être psychologique. À l'inverse, les garçons ont tendance à prendre de la masse musculaire et commencent à avoir une apparence masculine. Ils sont généralement plus satisfaits de leur apparence physique (Hayword, 2003) [traduction libre].

Quel que soit le sexe considéré, lorsque la puberté survient de façon extrêmement précoce ou tardive, on risque davantage de constater chez le jeune une insatisfaction de son image corporelle (Hayword, 2003) [traduction libre].

Exigences nutritionnelles

Les exigences nutritionnelles pour un développement sain augmentent également à l'arrivée de la puberté. L'apport calorique, notamment au moment de la poussée de croissance, peut monter en flèche. Les besoins protéiques de l'organisme augmentent également, car cela contribue à la masse musculaire. Le calcium, minéral nécessaire à la formation osseuse, est aussi essentiel pendant l'adolescence (Spear, 2002) [traduction libre].

Comme les jeunes passent plus de temps hors du foyer familial, leurs habitudes alimentaires deviennent souvent chaotiques. Ils commencent à sauter des repas (souvent le petit-déjeuner) et mangent sur le pouce. Une part croissante de l'énergie alimentaire d'un jeune provient de collations prises de façon coutumière entre les vrais repas.

Soutien du développement physique

Pour les jeunes, mener une vie saine et active est une priorité majeure, mais beaucoup d'obstacles compliquent les choses. Comme leur vie est remplie de préoccupations qui se font concurrence, les jeunes ont indiqué que l'aspect pratique était un facteur essentiel. Les activités récréatives à l'heure du déjeuner ont été citées comme une option attrayante, de même que les activités dans des lieux accessibles.

La diversité est également cruciale pour susciter et conserver l'intérêt des participants. Certains ont noté que les activités étaient ouvertement compétitives et nécessitaient un investissement trop important en temps et en ressources. La possibilité d'essayer des activités non traditionnelles comme la randonnée ou le yoga contribuerait également fortement, selon les jeunes, à les encourager à adopter un mode de vie sain.

En outre, les adolescents ont souligné leur désir d'organiser leurs propres initiatives récréatives. Selon eux, cela serait utile à deux égards : les jeunes organisateurs pourraient acquérir un large éventail de compétences précieuses (p. ex., auto-efficacité, création de relations), et les participants pourraient tirer parti de leur exposition à des modèles positifs dans un environnement constructif.