Une photo d’une Couleuvre à nez plat
Photo : Joe Crowley

Renseignements sur l’espèce

Ce chapitre fait un survol des progrès accomplis dans la protection et le rétablissement de la couleuvre à nez plat en Ontario de 2007 à 2016.

La couleuvre à nez plat (Heterodon platirhinos) est un serpent au corps trapu qui se distingue par l’écaille rigide qui orne l’extrémité de son museau. L’espèce a des crochets arrière et un venin très faible qui aide à amadouer sa proie, mais qui n’est pas dangereux pour les humains. Bien qu’elle puisse atteindre jusqu’à un mètre de longueur, la couleuvre adulte fait généralement entre 50 et 85 centimètres. Les couleurs et les motifs varient beaucoup d’un individu à l’autre. Certaines couleuvres ont des motifs bien visibles avec des taches foncées, tandis que d’autres, qui ont des taches pales ou qui n’ont aucune tache, sont principalement d’une couleur grise, brune ou olive intense. L’espèce fréquente généralement seulement les secteurs où ses proies préférées, le crapaud d’Amérique (Bufo americanus) et le crapaud de Fowler (Bufo fowleri), sont présentes. Elle est reconnue pour son mécanisme de défense élaboré. Lorsque ce serpent se sent menacé, il lève la tête, il aplatit son cou et il émet des sifflements forts, mais il mord rarement. Si la menace persiste, il peut se tordre, se mettre sur le dos et faire le mort.

La couleuvre à nez plat est présente dans l’est de l’Amérique du Nord aussi loin au nord que le Minnesota, l’ouest du Kansas, le sud de la Floride et la côte du golfe. En Ontario, elle fréquente deux régions géographiques distinctives : la région carolinienne du sud‑ouest de l’Ontario, où elle est présente dans quelques endroits isolés, ainsi que la région des Grands Lacs et du Saint-Laurent au centre de l’Ontario, où elle est largement dispersée. L’espèce fréquente habituellement des secteurs au sol sablonneux dont elle a besoin pour faire son nid, mais les individus fréquentent une grande variété d’habitats pendant le reste de la saison active, notamment des forêts, des plages, des dunes, des vieux champs, des affleurements rocheux, des aires de déboisement et des lisières de forêts ainsi que des rivages.

La couleuvre à nez plat est confrontée à plusieurs menaces pour sa survie et son rétablissement, telles que la perte, la dégradation et la fragmentation de son habitat, la mortalité routière, la persécution, la collecte illégale ainsi que les contaminants présents dans l’environnement. La grande mobilité de cette espèce augmente les risques de répercussions néfastes attribuables à la fragmentation de son habitat, surtout en raison de la mortalité sur les routes.

La survie et le rétablissement de la couleuvre à nez plat sont également influencés par d’autres facteurs. Le déclin des populations de crapauds pourrait aussi constituer une menace pour la survie de l’espèce au fil du temps.

La couleuvre à nez plat est inscrite comme une espèce menacée à l’échelle provinciale (Liste des espèces en péril en Ontario) et fédérale (Annexe 1 en vertu de la Loi sur les espèces en péril. À l’échelle mondiale, elle est considérée comme une espèce non en péril (NatureServe) (en anglais seulement).

Situation provinciale

Avant la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition (la LEVD ou « la Loi »), le Comité de détermination du statut des espèces en péril en Ontario (CDSEPO) a classé la couleuvre à nez plat comme une espèce menacée. À la suite de cette évaluation, elle a été inscrite sur la Liste des espèces en péril en Ontario comme espèce menacée en 2004 et elle était encore menacée lorsque la LEVD est entrée en vigueur en 2008. Dans les prochaines évaluations, le CDSEPO pourrait prendre en considération les renseignements obtenus dans le cadre des mesures de protection et de rétablissement à l’égard des menaces qui guettent l’espèce et des tendances qui se dessinent sur les plans de la population et de la répartition.

Protection de l’espèce et de l’habitat

La protection de la couleuvre à nez plat et de son habitat est un élément clé de la mise en œuvre de la LEVD et elle continue de s’inscrire dans les mesures menées par le gouvernement qui sont énoncées dans la réponse du gouvernement. En tant qu’espèce menacée, la couleuvre à nez plat bénéficie d’une protection qui empêche quiconque de la tuer, de la blesser, de la harceler, de la capturer ou de la prendre en vertu de la LEVD depuis son entrée en vigueur en 2008. De plus, l’habitat de l’espèce est protégé contre l’endommagement et la destruction depuis le 30 juin 2013. La couleuvre à nez plat jouit également d’une protection générale en tant que reptile spécialement protégé en vertu de l’Annexe 9 de la Loi de 1997 sur la protection du poisson et de la faune. La LEVD n’exige pas qu’un règlement sur l’habitat soit élaboré pour les espèces qui sont en transitionfootnote 1 comme la couleuvre à nez plat.

Toute personne qui a un effet néfaste sur la couleuvre à nez plat ou son habitat avant d’obtenir une autorisation peut être poursuivie en justice en vertu de la LEVD.

La couleuvre à nez plat bénéficie d’une protection qui empêche quiconque de la tuer, de la blesser, de la harceler, de la capturer ou de la prendre depuis 2008.

De plus, l’habitat de la couleuvre royale est protégé de l’endommagement et de la destruction depuis June 30, 2013.

Programme de rétablissement

Un programme de rétablissement pour la couleuvre à nez plat a été publié le 7 décembre 2011, c’est-à-dire avant la fin du délai prescrit dans la LEVD. Les programmes de rétablissement sont des conseils destinés au gouvernement qui représentent les meilleures connaissances scientifiques disponibles. Le programme détermine les besoins en matière d’habitat de la couleuvre à nez plat ainsi que les menaces auxquelles elle est confrontée, tout en recommandant des objectifs et des approches pour la protection et le rétablissement de l’espèce. Le programme de rétablissement comprend également des recommandations sur les zones d’habitat à prendre en considération au moment d’élaborer un règlement sur l’habitat.

Réponse du gouvernement

Le ministère des Richesses naturelles et des Forêts (« le ministère ») a publié la réponse du gouvernement pour la couleuvre à nez plat le 7 septembre 2012, c’est-à-dire à l’intérieur du délai prescrit par la LEVD. La réponse du gouvernement est une politique qui contient l’objectif du gouvernement de l’Ontario pour le rétablissement de la couleuvre à nez plat.

Afin de contribuer à l’atteinte de cet objectif, le gouvernement mène et appuie des mesures de rétablissement qui sont indiquées dans la réponse du gouvernement. Les mesures courantes que le gouvernement doit mener dans le cadre des efforts qu’il déploie afin d’atteindre l’objectif de rétablissement pour une espèce sont énoncées dans la section 2.5 du rapport État du programme de protection des espèces en péril (2008-2015). L’une des mesures particulières que le gouvernement doit mener afin de contribuer à la protection et au rétablissement de la couleuvre à nez plat consiste à :

bjectif de rétablissement

L’objectif du gouvernement pour le rétablissement de la couleuvre à nez plat consiste à maintenir les niveaux de population actuels et, dans la mesure du possible, à accroître la connectivité des populations existantes, en plus d’assurer l’expansion naturelle de son aire de répartition.

  • élaborer un protocole de relevé qu’utiliseront les promoteurs et les partenaires pour détecter la présence ou l’absence de la couleuvre à nez plat.

La réponse du gouvernement pour la couleuvre à nez plat énumère également sept mesures que le gouvernement encourage les autres à prendre pour l’espèce. Ces mesures appuyées par le gouvernement s’inscrivent dans les objectifs fixés dans la réponse du gouvernement, qui consistent à :

  • réduire le nombre de menaces et améliorer la connectivité de l’habitat de la couleuvre à nez plat;
  • accroître les connaissances en ce qui concerne la présence, la répartition et l’abondance de la couleuvre à nez plat en Ontario;
  • approfondir les connaissances sur l’habitat, la viabilité de la population et les proies de la couleuvre à nez plat;
  • sensibiliser la population à la présence de la couleuvre à nez plat et encourager l’intendance de cette espèce en Ontario.
2004 Inscription comme espèce menacée
 
2008 Protection de l’espèce
 
2011 Achèvement du programme de rétablissement
 
2012 Achèvement de la déclaration du gouvernement en réponse au programme de rétablissement
 
2013 Protection de l’habitat par la définition générale du terme « habitat » figurant dans la LEVD depuis 2013
 
2017 Achèvement de l’examen quinquennal
 

Projets financés par le gouvernement

L’une des mesures importantes menées par le gouvernement qui figure dans la réponse du gouvernement pour la couleuvre à nez plat consiste à aider les partenaires à entreprendre des activités afin de protéger et de rétablir l’espèce. À l’aide du Programme d’intendance des espèces en péril, le ministère a soutenu, en tout, 105 projets qui visaient à contribuer à la protection et au rétablissement de la couleuvre à nez platfootnote 1. Trois de ces projets portaient exclusivement sur l’espèce (120 218 $), tandis que les 102 autres (4 428 435 $) ciblaient plusieurs espèces en péril, dont la couleuvre à nez plat.

En plus du financement offert par le truchement du Programme d’intendance des espèces en péril, les partenaires qui se concentraient exclusivement sur la couleuvre à nez plat ont déclaré avoir réussi à obtenir 61 855 $ en aide financière supplémentaire et en soutien en nature auprès d’autres sources, tout comme les partenaires dont les projets visaient à profiter à plusieurs espèces en péril, notamment à la couleuvre à nez plat (7 101 289 $). Ces sommes englobent l’aide financière supplémentaire et le soutien en nature, c’est-à-dire le temps et l’expertise des bénévoles.

Les partenaires d’intendance ont déclaré que le financement gouvernemental les a aidés à obtenir un soutien en nature, en mobilisant 18 bénévoles qui ont consacré 320 heures à des activités de protection et de rétablissement qui visaient exclusivement la couleuvre à nez plat, qui s’élève à une valeur estimative de 7 600 $. En outre, 34 371 personnes ont fait 80 708 heures de bénévolat dans le cadre d’activités de protection et de rétablissement pour plusieurs espèces en péril, y compris la couleuvre à nez plat, dont la valeur estimative s’élève à 1 793 461 $.

Les partenaires d’intendance ont déclaré que, grâce à leurs efforts et aux efforts des bénévoles déployés pour mettre en place les mesures contenues dans la réponse du gouvernement, ils ont réussi à améliorer une superficie d’habitat de 2 786 hectares dont plusieurs espèces en péril pourront profiter, notamment la couleuvre à nez plat. Les partenaires d’intendance ont également déclaré avoir fait de la sensibilisation à l’égard de la couleuvre à nez plat auprès de 2 500 personnes ainsi que de la sensibilisation axée sur les écosystèmes pour plusieurs espèces, dont la couleuvre à nez plat, auprès de 1 603 388 personnes.

Le reste de la présente section met en évidence quatre projets soutenus à l’aide du Programme d’intendance des espèces en péril ainsi que les mesures de rétablissement appuyées par le gouvernement correspondantes pour l’espèce.

Les travaux d’intendance réalisés par la Réserve de biosphère du littoral de la Baie Georgienne (RBBG) depuis 2008 ont abordé collectivement plusieurs mesures énoncées dans la réponse du gouvernement afin de favoriser la protection et le rétablissement de la couleuvre à nez plat. En 2011, la RBBG a préparé un document sur les meilleures pratiques de gestion pour les activités de travaux publics qui pourraient contribuer à protéger plusieurs espèces en péril et leurs habitats. Le document décrit la période de déplacement et de nidification de pointe pour la couleuvre à nez plat ainsi que des moyens pour atténuer les répercussions, en plus d’inclure les périodes moins risquées pour entreprendre différents travaux publics. En 2014, la RBBG a procédé à des relevés sur des routes choisies dans la région de la baie Georgienne afin de déterminer les points sensibles à la mortalité routière et a installé des affiches qui indiquent la présence de passages pour des espèces en péril. On a observé plusieurs espèces en péril au cours des relevés, dont la couleuvre à nez plat.

De plus, les efforts de sensibilisation ciblés réalisés par la RBBG depuis 2008 ont encouragé les cantons dans la région de la baie Georgienne, les particuliers et différents organismes à mettre en place les meilleures pratiques de gestion afin de protéger l’habitat des couleuvres. La RBBG a tenu plusieurs ateliers destinés au personnel des travaux publics et de la planification qui proviennent de quatre cantons. Ces ateliers ont permis à plus de 200 participants de suivre une formation sur les meilleures pratiques de gestion afin qu’ils puissent mieux connaître les couleuvres et leur habitat, tenir compte des espèces en péril dans leurs tâches quotidiennes et consigner les observations d’espèces en péril. Des efforts de sensibilisation importants ont également ciblé les membres de la population, les communautés et les organisations des Premières Nations et des Métis, les chasseurs et les pêcheurs, les clubs nature, les écoles ainsi que d’autres organisations afin d’encourager la mise en place de ces pratiques. Les occasions de sensibilisation ont permis au personnel de la RBBG de mieux faire connaître les espèces en péril de la région, les besoins de ces dernières en matière d’habitat ainsi que les menaces qui les guettent et d’encourager la population à participer aux activités d’intendance. Les efforts d’intendance considérables réalisés par la RBBG ont abordé les mesures énoncées dans la réponse du gouvernement afin d’évaluer et d’atténuer les menaces, de repérer les endroits sensibles à la mortalité routière et de trouver des moyens pour les atténuer, en plus d’accroître la sensibilisation.

Le Long Point Basin Land Trust a mené un projet échelonné sur huit ans qui vise à protéger les reptiles caroliniens dans le bassin Long Point. Le projet consiste à faire des relevés des reptiles et à surveiller les populations, à exécuter un programme de signalement et de renseignement sur les reptiles par la population, à faire des efforts de diffusion et de sensibilisation ainsi qu’à créer et à surveiller un habitat pour les reptiles caroliniens. En 2014-2015, les objectifs consistaient à diminuer la mortalité causée par les humains, à créer et à surveiller un habitat amélioré, à mettre des relevés en place et à en élargir la portée, à consigner les cas actuels et historiques, à faire de la sensibilisation à l’égard des reptiles et à inciter les propriétaires fonciers à participer à des efforts de rétablissement à des endroits précis. Voilà un bel exemple d’un projet communautaire à long terme qui s’affermit de plus en plus auprès de la population, qui est appelée à participer directement au signalement des reptiles ainsi qu’à la création et à la surveillance de l’habitat. Le projet a également bénéficié des partenariats formés par plusieurs groupes de conservation, organismes et associés du monde des affaires. Les partenaires ont travaillé ensemble afin d’ériger et de surveiller des barrières de protection de la faune le long des routes, de cibler la sensibilisation sur des groupes clés, de mieux faire connaître les menaces et de les réduire et de créer un programme de signalement et de recensement local afin d’éclairer la planification des efforts d’atténuation et des sites propices à la création d’habitats. Ce projet pluriannuel qui vise plusieurs espèces a abordé plusieurs mesures contenues dans la réponse du gouvernement, y compris les mesures hautement prioritaires pour évaluer et atténuer les menaces qui pèsent sur la couleuvre à nez plat ainsi que pour repérer les endroits où il faut réduire la mortalité routière en prenant des moyens comme des panneaux de signalisation, des écopassages et des clôtures. Les renseignements qui proviennent des relevés et des signalements peuvent contribuer à la conception et à la mise sur pied d’un programme uniformisé de surveillance des populations, d’inventaire et de communication.

En 2015, Eastern Hog-nosed Snake Stewardship Cooperative et Riverstone Environmental Solutions ont reçu un financement pour un projet de trois ans afin d’examiner les changements qui se sont opérés au sein de la population de couleuvres à nez plat qui fréquente la plage Wasaga depuis une étude qui s’est déroulée de 2001 à 2005. Les chercheurs ont procédé à des relevés quotidiens sur la plage Wasaga, notamment des relevés de la mortalité routière. Ils ont implanté des émetteurs radio dans des couleuvres individuelles afin de documenter leurs déplacements, leurs comportements ainsi que leur utilisation de l’habitat. Les caractéristiques physiques, comme le sexe, l’âge et la taille, ont également été consignées. Ces renseignements aideront à comprendre l’état de santé de la population par rapport aux données historiques et à surveiller les changements sur les plans de la taille, de la structure et de l’utilisation de l’habitat par la population. Ce projet comportait aussi des efforts d’éducation et de sensibilisation qui consistaient à mobiliser les usagers du parc, à donner des présentations à des événements communautaires ainsi que dans les écoles élémentaires de la région et à poster des cartes qui comprenaient des renseignements sur la couleuvre à nez plat dans les quartiers avoisinants du parc afin d’encourager les habitants à signaler les observations. La réponse de la population aux envois par la poste a permis de repérer deux nouvelles couleuvres. On a muni une de ces couleuvres d’un transmetteur qui a révélé que les efforts de sensibilisation importants ont contribué à la collecte de renseignements précieux sur la couleuvre à nez plat. Les résultats préliminaires de deux ou trois années de recherche ont abordé plusieurs mesures énoncées dans la réponse du gouvernement qui consistaient notamment à surveiller l’espèce et à consigner les renseignements sur la population à l’aide de méthodes de recensement uniformisées, à déterminer les tendances et la persistance de la population et à accroître la sensibilisation à l’égard de l’espèce afin de diminuer la persécution et de favoriser sa protection ainsi que son rétablissement.

Ontario Nature reçoit une aide financière du Fonds d’intendance des espèces en péril depuis 2009 afin d’élargir et d’encourager l’utilisation de l’Ontario Reptile and Amphibian Atlas (ORAA), un outil conçu pour signaler et consigner les observations de reptiles et d’amphibiens en Ontario. L’ORAA réalise de vastes campagnes de sensibilisation afin de renseigner la population sur la conservation des reptiles et des amphibiens et d’encourager des activités d’intendance à l’échelle locale. Les activités de sensibilisation visent principalement à renseigner les résidents de l’Ontario sur la diversité des espèces de reptiles et d’amphibiens qui existent dans la province, sur les menaces auxquelles ces espèces sont confrontées, sur leur importance ainsi que sur les possibilités pour contribuer aux efforts d’intendance. L’ORAA a recueilli 40 000 observations d’espèces en péril, dont 630 signalements de couleuvres à nez plat. Ces données ont permis de mettre à jour l’aire de répartition connue de cette espèce. Cet outil de signalement clé, qui a augmenté considérablement nos connaissances sur la couleuvre à nez plat ainsi que sur d’autres espèces de reptiles et d’amphibiens en péril, facilite l’exécution de la mesure hautement prioritaire contenue dans la réponse du gouvernement qui consiste à élaborer et à mettre en œuvre un programme uniformisé de surveillance des populations, d’inventaire et de communication. Rien qu’en 2014, l’ORAA a reçu plus de 25 104 nouvelles observations de reptiles et d’amphibiens à inscrire dans l’atlas et a réalisé six événements BioBlitz qui mettaient en cause plus de 670 individus aux quatre coins de l’Ontario.

Fonds d’intendance des espèces en péril

 

  • Couleuvre à nez plat
    120 218 $

    pour le couleuvre à nez plat exclusivement

  • multiple projects
    4 428 435 $

    pour des projets visant plusieurs espèces, dont le couleuvre à nez plat

  • dollar coin
    7 101 289 $

    en appui et financement supplémentaires

  • number sign
    105

    projects incluaient le couleuvre à nez plat

  • two hands up
    34 371

    bénévoles

  • clock
    80 708

    heures de bénévolat

  • megaphone
    1 603 388

    personnes atteintes par la sensibilisation

  • landscape picture
    2 786

    hectares d’habitat amélioré

Efforts pour minimiser les effets nuisibles et de procurer un avantage plus que compensatoire pour la couleuvre à nez plat

Le soutien accordé aux partenaires afin qu’ils puissent entreprendre des activités destinées à protéger et à rétablir la couleuvre à nez plat à l’aide des permis et des conditions assorties est une importante mesure menée par le gouvernement énoncée dans la réponse du gouvernement pour l’espèce.

En tout, 26 permis ont été délivrés pour la couleuvre à nez plat depuis que l’espèce bénéficie d’une protection en vertu de la LEVD : 21 « permis pour raison de protection ou de rétablissement » (en vertu de l’alinéa 17(2)b)) et cinq « permis d’avantage plus que compensatoire » (en vertu de l’alinéa 17(2)c)) ont été délivrés.

Des « permis pour raison de protection ou de rétablissement » sont délivrés lorsque l’activité autorisée vise à aider à la protection ou au rétablissement d’une espèce en péril. Parmi les 21 « permis pour raison de protection ou de rétablissement » émis pour l’espèce, un a été délivré exclusivement pour la couleuvre à nez plat et 20 ont été délivrés pour plusieurs espèces. Ces permis ont autorisé divers organismes à entreprendre des activités qui se résumaient à effectuer des relevés de la couleuvre à nez plat, à évaluer l’efficacité des mesures pour atténuer les répercussions néfastes sur les reptiles le long des routes ou des autoroutes et à faire des recherches sur l’utilisation de l’habitat par les couleuvres.

Cinq permis d’avantage plus que compensatoire ont été délivrés, qui ciblaient plusieurs espèces, dont la couleuvre à nez plat. Plusieurs des conditions rattachées à ces permis visent à exécuter les mesures appuyées par le gouvernement qui sont indiquées dans la réponse du gouvernement pour la couleuvre à nez plat, notamment les suivantes :

  • Créer des sites de nidification et de mue artificiels et en surveiller l’efficacité;
  • Rétablir et protéger l’habitat à l’aide d’une servitude de conservation ou d’un autre mécanisme afin d’assurer la sécurité de l’habitat à long terme;
  • Concevoir des brochures éducatives qui seront distribuées aux propriétaires nouveaux et existants et proposer les meilleures pratiques de gestion aux personnes qui habitent à proximité de l’habitat d’une espèce en péril.

Les autres conditions qui visent à réduire les effets nuisibles au maximum comprenaient, mais non de façon exclusive, les initiatives suivantes :

  • Imposer des délais aux activités proposées afin de protéger les espèces pendant les périodes de l’année où elles sont les plus vulnérables;
  • Installer et entretenir des clôtures d’exclusion temporaires autour des zones de construction;
  • Concevoir et installer des panneaux éducatifs afin de mieux faire connaître la couleuvre à nez plat et de la protéger.

De plus amples renseignements sur les « permis d’avantage plus que compensatoire » sont accessibles dans le Registre environnemental de l’Ontario.

En tout, 33 ententes ont été conclues pour la couleuvre à nez plat. Ces ententes ont été réalisées en vertu du Règlement de l’Ontario 242/08 (avant la modification du 1er juillet 2013). Les conditions des ententes consistaient à exécuter des mesures contenues dans les plans d’atténuation, notamment les suivantes :

  • Réduire autant que possible les effets nuisibles (par exemple en déterminant les périodes de vulnérabilité de l’espèce et en réalisant des activités précises en dehors de ces périodes);
  • Donner les grandes lignes des mesures pour aborder les rencontres fortuites afin de protéger les individus, les nids et les jeunes;
  • Offrir, aux travailleurs sur le terrain, une formation sur la manipulation des espèces en péril et les sensibiliser aux espèces en péril.

Soixante-quatre (64) activités susceptibles d’avoir une incidence sur la couleuvre à nez plat ou son habitat ont été consignées pour les besoins du Règlement de l’Ontario 242/08 en vertu de la LEVD. Onze (11) activités ont été consignées sous « Activités de protection et de rétablissement des espèces » (article 23.17), 41 sous « Menaces non imminentes pour la santé et la sécurité » (article 23.18), huit sous « Puits d’extraction et carrières » (article 23.14), trois sous « Disposition transitoire : aménagement continu lors de la première inscription d’une espèce » (article 23.13) et une sous « Installations de drainage » (article 23.9). Pour consigner ces activités, la personne enregistrée doit se conformer à toutes les conditions du Règlement, notamment aux suivantes :

  • Prendre des mesures afin d’éviter l’activité pendant les périodes de l’année où l’espèce est susceptible d’accomplir les processus de vie liés à l’hibernation ou à la reproduction, y compris l’élevage;
  • Faire en sorte que toute personne qui exécute toute partie de l’activité reçoive une formation afin d’apprendre à repérer l’espèce et son habitat, à déceler toutes menaces potentielles pour l’espèce et son habitat posées par l’activité et à déterminer les mesures à prendre afin de réduire autant que possible tout effet néfaste;
  • Signaler les observations de l’espèce au ministère.
  • 21
    permis pour raison de protection ou de rétablissement
  • 5
    permis pour avantage plus que compensatoire
  • 33
    accords
  • 64
    enregistrements

Guides et ressources sur la couleuvre à nez plat

La boîte à outils de référence pour les espèces en péril est une bibliothèque électronique qui contient des pratiques de gestion optimales et des ressources techniques susceptibles d’aider les promoteurs et les praticiens à répondre aux exigences de la LEVD et de son règlement d’application.

Comme la mortalité routière constitue une menace importante pour la couleuvre à nez plat, l’un des principaux objectifs contenus dans la réponse du gouvernement pour l’espèce se résume à la réduire. En 2013, le ministère a préparé un document d’orientation intitulé « Meilleures pratiques : Clôtures d’exclusion pour les reptiles et les amphibiens » dans le but d’aider les propriétaires fonciers, les spécialistes de la conservation et les experts-conseils en environnement à réduire les menaces que représentent les routes d’accès et les travaux routiers qui s’y rattachent pour les espèces d’amphibiens et de reptiles en péril ainsi que pour leur habitat. En s’appuyant sur ce document d’orientation, le ministère a préparé, en 2016, un document intitulé « Best Management Practices for Mitigating the Effects of Roads on Amphibian and Reptile Species at Risk in Ontario » (pratiques de gestion optimales visant à atténuer les conséquences routières sur les espèces d’amphibiens et de reptiles en Ontario). Cette pratique de gestion optimale renferme des sujets comme les incidences des routes et des ponts sur les reptiles, les facteurs à prendre en considération pour éviter et atténuer les effets, la construction de passages pour la faune, la surveillance de l’efficacité des mesures d’atténuation ainsi que les mesures à prendre afin d’exercer une influence sur les comportements des animaux sauvages et des conducteurs. Ce document facilite l’exécution de la mesure hautement prioritaire contenue dans la réponse du gouvernement qui consiste à déterminer les endroits où on sait que la mortalité routière est élevée et, si c’est faisable, de mettre des mesures d’atténuation adéquates en place.

L’élaboration d’un protocole de relevé à l’usage des promoteurs et des partenaires pour déceler la présence ou l’absence de la couleuvre à nez plat figure dans la réponse du gouvernement comme l’une des mesures menées par le gouvernement. En 2016, le ministère a publié le document Survey Protocol for Ontario’s Species at Risk Snakes (protocole de relevé des espèces de couleuvres en péril en Ontario). Ce document, qui propose des méthodes de relevé scientifiques fiables pour les espèces de couleuvres en Ontario, dont la couleuvre à nez plat, est disponible sur demande auprès du bureau de district du MRNF de votre région. Le protocole procure de l’information sur la méthodologie des relevés, notamment sur la marche à suivre pour examiner les documents, l’importance de tenir compte des conditions environnementales au moment de faire des relevés, l’identification des sites propices aux relevés, les techniques de recensement, les délais d’action et les efforts de recherche. Un formulaire de relevé suggéré est fourni afin de consigner les renseignements recueillis pendant les relevés ainsi que toutes les observations de la couleuvre à nez plat.

Occurrences de la couleuvre à nez plat en Ontario

Centre d’information sur le patrimoine naturel (CIPN)

Soixante-sept (67) populationsfootnote i de couleuvres à nez plat ont été consignées en Ontario. Trente-deux d’entre elles sont considérées comme existantes (c’est-à-dire qu’elles ont été observées au cours des 20 dernières années), 19 sont considérées comme historiquesfootnote ii et 16 sont considérées comme disparues. L’aire de répartition de la plus grande population existante connue de couleuvres à nez plat s’étend de la baie Georgienne jusqu’au parc provincial des Hautes-Terres de Kawartha. Les autres populations existantes sont présentes à différents endroits dans le sud-ouest de l’Ontario ainsi que dans le centre de l’Ontario, allant de la baie North jusqu’à une région située légèrement à l’est de Peterborough.

Depuis 2008, l’entrepôt de données central du ministère au Centre d’information sur le patrimoine naturel (CIPN) a reçu plus de 3 400 documents sur l’espèce. Ces documents, qui s’appuient sur des observations réalisées entre 1858 et 2016, proviennent de différentes sources. Les documents acheminés ont contribué à redéfinir les endroits que l’espèce est réputée fréquenter et avoir fréquenté et ils ont apporté des renseignements supplémentaires sur son habitat ainsi que sur les menaces qui la guettent. Par exemple, plus de 1 500 observations (dont plusieurs remontent à peine en 2016) ont été transmises pour les populations qui sont situées de la baie Georgienne jusqu’aux Hautes-Terres de Kawartha. Ces documents supplémentaires ont confirmé que plusieurs populations plus petites dans cette région devraient être considérées comme une seule population.

Les observations transmises au CIPN ont permis de reconfirmer la présence de 19 populations existantes et de repérer neuf nouvelles populations existantes. De plus, quatre populations qui étaient considérées auparavant comme historiques sont désormais considérées comme existantes. Par contraste, huit populations qui étaient considérées antérieurement comme existantes sont maintenant considérées comme historiques compte tenu de la date à laquelle les espèces ont été observées pour la dernière fois. Le passage du statut de population existante au statut de population historique témoigne de nos connaissances sur la population; il peut ne pas indiquer un changement au sein de la population. Cinq populations qui étaient considérées auparavant comme historiques sont maintenant considérées comme disparues. Les transmissions de données récentes ont également permis de répertorier deux populations historiques ainsi qu’une population disparue qui n’étaient pas connues auparavant dans la base de données provinciale.

Il se peut que des observations de la couleuvre à nez plat n’aient pas été transmises au ministère. L’incitation à signaler les observations de la couleuvre à nez plat au ministère est l’une des mesures menées par le gouvernement qui sont incluses dans la réponse du gouvernement. La transmission des observations des espèces au ministère nous permet de mieux comprendre où elles se trouvent, en plus de jouer un rôle important dans l’évaluation de la viabilité des populations.

Toutes les personnes sont encouragées, ou peuvent être tenues de le faire par une autorisation ou une approbation, à transmettre les observations de la couleuvre à nez plat, et de toutes autres espèces en péril observées, au Centre d’information sur le patrimoine naturel afin qu’elles soient intégrées au répertoire provincial des observations.

3 400 signalements de cette espèce ont été communiqués au CIPN depuis 2008

Résumé des progrès accomplis dans l’atteinte de l’objectif de rétablissement

Résumé des progrès

On a réalisé des progrès dans le cadre de toutes les mesures menées par le gouvernement et de la plupart des mesures appuyées par le gouvernement qui sont énoncées dans la réponse du gouvernement pour la couleuvre à nez plat. Le gouvernement de l’Ontario a entrepris directement les mesures suivantes :

  • Mettre au point un protocole de relevé à l’usage des promoteurs et des partenaires pour déceler la présence ou l’absence de la couleuvre à nez plat;
  • Renseigner les autres organismes et autorités qui prennent part aux processus de planification et d’évaluation environnementales quant aux exigences de protection prévues à la LEVD;
  • Encourager la présentation de données sur la couleuvre à nez plat à l’entrepôt de données central du ministère au Centre d’information sur le patrimoine naturel ou à l’atlas des reptiles et des amphibiens de l’Ontario.
  • Entreprendre des activités de communication et de diffusion afin d’augmenter la sensibilisation de la population quant aux espèces en péril en Ontario;
  • Protéger la couleuvre à nez plat par l’entremise de la LEVD. Élaborer et mettre en application les dispositions liées à la protection de l’habitat contenues dans la Loi d’ici le 30 juin 2013;
  • Appuyer les partenaires en conservation, et les organismes, les municipalités, les industries et les collectivités autochtones partenaires, pour qu’ils entreprennent des activités visant à protéger et à rétablir la couleuvre à nez plat. Ce soutien prendra la forme de financement, d’ententes, de permis (assortis de conditions) et de services consultatifs, le cas échéant.
  • Établir et communiquer des mesures prioritaires annuelles pour l’appui gouvernemental afin d’encourager la collaboration et de réduire le chevauchement des travaux.

Les mesures appuyées par le gouvernement s’articulent autour de domaines d’intervention visant le rétablissement. Des progrès ont été accomplis à l’égard de tous les objectifs de rétablissement appuyés par le gouvernement et de la plupart des mesures associées qui sont formulées dans la réponse du gouvernement pour la couleuvre à nez plat.

En ce qui concerne l’objectif qui consiste à réduire le nombre de menaces et améliorer la connectivité de l’habitat de la couleuvre à nez plat, des progrès considérables ont été accomplis en vue de l’exécution de deux mesures :

  • Évaluer les menaces pour l’habitat de la couleuvre à nez plat et les atténuer lorsque cela est indiqué (p. ex. participer aux activités de restauration du paysage afin de mettre en œuvre des mesures stratégiques de restauration de l’habitat de l’espèce dans le but de maintenir la connectivité des types d’habitat). (mesure no 1; hautement prioritaire).
  • Repérer les lieux de mortalité due à la circulation routière et, lorsque cela est faisable, mettre en œuvre des mesures d’atténuation adéquates pouvant comprendre les suivantes (mesure n2; hautement prioritaire) :
    • une campagne de sensibilisation des conducteurs;
    • la construction d’écopassages et l’installation de clôtures le long des routes pertinentes afin de protéger les couleuvres;
    • la fermeture temporaire de routes si nécessaire

Ces mesures ont été mises en place dans le cadre de plusieurs projets soutenus par le Programme d’intendance des espèces en péril et selon les conditions des autorisations accordées en vertu de la LEVD. De nombreux projets étaient axés sur l’évaluation et l’atténuation des menaces, sur la création et la restauration d’habitats ainsi que sur l’évaluation et l’atténuation de la mortalité routière. Par exemple, l’une des routes principales dans le parc provincial Rondeau a été fermée temporairement afin de diminuer la menace que pose la mortalité routière pour la couleuvre à nez plat. Dans la région de la pointe Long, on a construit des écopassages afin d’améliorer la connectivité de l’habitat de l’espèce.

En ce qui a trait à l’objectif qui consiste à accroître les connaissances en ce qui concerne la présence, la répartition et l’abondance de la couleuvre à nez plat en Ontario, des progrès considérables ont été réalisés en vue de l’exécution de la quatrième mesure :

  • Élaborer et mettre en œuvre un programme uniformisé de surveillance des populations, d’inventaire et de communication permettant (mesure no4; hautement prioritaire) :
    • de surveiller les populations afin de repérer et de suivre les changements touchant l’abondance des populations;
    • de repérer les gîtes d’hibernation et d’autres caractéristiques de l’habitat;
    • d’étendre la portée de l’étude pour y inclure d’autres espèces en péril, lorsque cela est indiqué, afin de déterminer la présence et la répartition de la couleuvre à nez plat.

Des progrès considérables dans le cadre de cette mesure ont été mis en œuvre à grande échelle à l’aide du projet pluriannuel Ontario Reptile and Amphibian Atlas (ORAA) qui bénéficie du soutien du Programme d’intendance des espèces en péril. L’ORAA est un outil de signalement clé qui a eu pour effet d’accroître considérablement nos connaissances sur la répartition de la couleuvre à nez plat et d’autres espèces de reptiles et d’amphibiens en péril. La mesure a également bénéficié du soutien de plusieurs projets réalisés par la Réserve de biosphère du littoral de la Baie Georgienne (RBBG), le Long Point Basin Land Trust et Riverstone Environmental Solutions afin de surveiller, d’inventorier et de signaler les espèces de reptiles en péril, dont la couleuvre à nez plat et son habitat.

Quant à l’objectif qui consiste à approfondir les connaissances sur l’habitat, la viabilité de la population et les proies de la couleuvre à nez plat, des programmes initiaux ont été réalisés en vue de l’exécution de la mesure suivante :

  • Effectuer des recherches à des endroits représentatifs de la répartition de l’espèce afin de déterminer la façon dont les adultes et les jeunes utilisent l’habitat, la taille du domaine vital et l’abondance des populations (mesure n5).

Des progrès initiaux en vue de l’exécution de la mesure no 5 ont été mis en œuvre dans le cadre d’un projet financé par le Programme d’intendance des espèces en péril par Riverston Environmental Solutions, qui a effectué des relevés et étudié les déplacements ainsi que l’utilisation de l’habitat des couleuvres à nez plat.

Pour ce qui est de l’objectif qui consiste à sensibiliser la population à la présence de la couleuvre à nez plat et à encourager l’intendance de cette espèce en Ontario, des progrès considérables ont été réalisés à l’égard de la mesure suivante :

Recueillir des renseignements et les fournir aux agents d’application des lois, aux propriétaires fonciers, aux personnes qui travaillent sur le terrain, aux collectivités autochtones, aux planificateurs municipaux et à l’industrie des animaux de compagnie afin de les informer, d’atténuer la persécution et d’encourager la protection et le rétablissement de la couleuvre à nez plat. Lorsque cela est indiqué, coordonner les efforts déployés avec d’autres initiatives de sensibilisation aux couleuvres à risque (mesure no 8).

Cette mesure a été mise en œuvre à l’aide des nombreuses initiatives d’intendance financées par le Programme d’intendance des espèces en péril. Le matériel d’information sur les espèces de reptiles en péril, les meilleures pratiques de gestion pour les municipalités, les envois postaux ciblés sur des espèces et les présentations publiques ne sont que quelques exemples des efforts de sensibilisation et d’éducation importants qui ont été déployés à l’échelle provinciale, régionale et locale pour les espèces de reptiles en péril, dont la couleuvre à nez plat.

L’objectif de rétablissement pour l’espèce consiste à maintenir les niveaux de population actuelles de couleuvres à nez plat et, dans la mesure du possible, à accroître la connectivité entre les populations existantes ainsi qu’à assurer l’expansion naturelle de leur aire de répartition. Les efforts considérables investis en vue de l’exécution des mesures menées par le gouvernement et appuyées par le gouvernement qui figurent dans la réponse du gouvernement ont aidé à réaliser des progrès vers l’atteinte de cet objectif. De plus, les observations transmises au CIPN pour la couleuvre à nez plat confirment la présence continue de l’espèce au sein de 19 populations existantes à l’échelle locale, de neuf populations nouvellement identifiées et de quatre populations historiques qui sont maintenant considérées comme existantes. La grande quantité d’observations pour la région située entre Parry Sound et le parc provincial des Terres-Hautes de Kawartha a permis d’accroître considérablement nos connaissances sur la répartition de l’espèce dans ce secteur.

Bien que des progrès aient été accomplis dans le maintien de la répartition actuelle de l’espèce, une plus grande quantité de données de suivi à long terme s’avère nécessaire afin d’évaluer les progrès réalisés vers l’atteinte de l’objectif qui consiste à maintenir ses niveaux de population actuels. En outre, cinq populations historiques sont maintenant considérées comme disparues et d’autres relevés doivent être effectués dans les sites historiques afin de déterminer si elles existent encore.

Il est important d’accroître la connectivité entre les populations existantes et d’assurer l’expansion naturelle de leur aire de répartition afin d’atteindre l’objectif de rétablissement énoncé dans la réponse du gouvernement. Des efforts ont été déployés afin de rétablir la connectivité de l’habitat pour l’espèce en péril à l’aide d’initiatives de restauration comme la construction d’écopassages dans la région de la pointe Long. De plus amples renseignements sur les efforts investis dans la connectivité de l’habitat sont également requis afin de déterminer les progrès accomplis vers la réalisation de cet aspect de l’objectif de rétablissement de la couleuvre à nez plat.

Recommandations

Tel qu’il est mentionné dans la réponse du gouvernement, l’examen des progrès accomplis dans la protection et le rétablissement de la couleuvre à nez plat peut servir à déterminer si des rajustements s’avèrent nécessaires afin d’assurer la protection et le rétablissement de l’espèce. Selon les progrès accomplis jusqu’à maintenant, l’orientation globale proposée dans la réponse du gouvernement pour la couleuvre à nez plat devrait continuer de guider les mesures de protection et de rétablissement pour l’espèce, surtout celles qui sont désignées hautement prioritaires dans la réponse du gouvernement. Quant aux mesures qui ont obtenu un niveau de soutien élevé, les mesures suivantes, qui ont été moins bien accueillies, peuvent être prises en considération dans les décisions à venir qui concernent la protection et le rétablissement de l’espèce :

Les mesures pour lesquelles les progrès ont été limités devraient être encouragées dans la planification future de la mise en œuvre :

  • Mesure no 3 : Lorsque cela est possible, soutenir la protection de l’habitat de la couleuvre à nez plat grâce aux programmes de préservation et d’intendance des terres existants;
  • Mesure no 6 : Utiliser des données de base sur le cycle biologique pour évaluer l’effet des tailles différentes des populations sur leur probabilité de survie;
  • Mesure no 7 : Déterminer dans quelle mesure la couleuvre à nez plat dépend des populations de crapaud pour survivre et étudier les préférences alimentaires des jeunes.

Malgré les progrès initiaux réalisés en vue de l’exécution de la mesure qui consiste à effectuer des recherches à des endroits représentatifs de la répartition de l’espèce afin de déterminer la façon dont les adultes et les jeunes utilisent l’habitat, la taille du domaine vital et l’abondance des populations (mesure no 5), d’autres efforts seront nécessaires afin d’exécuter pleinement cette mesure.

Au cours des prochaines étapes, la protection et le rétablissement de la couleuvre à nez plat demeureront une responsabilité partagée qui nécessitera la participation d’un nombre important de particuliers, d’organismes et de collectivités. Un soutien financier pour la mise en place des mesures pourrait être offert par le truchement du Programme d’intendance des espèces en péril. Le ministère peut également émettre des directives si un projet proposé risque d’avoir des effets nuisibles sur la population ou son habitat et, dans le cas où les répercussions ne peuvent être évitées, si une autorisation pourrait être exigée. En travaillant ensemble, nous pouvons continuer d’accomplir des progrès dans la protection et le rétablissement de la couleuvre à nez plat en Ontario.

Résumé des progrès accomplis vers la protection et le rétablissement de la couleuvre à nez plat (2007 à 2016)

Situation provinciale

La couleuvre à nez plat est classée comme une espèce menacée en vertu de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition (LEVD). Avant sa transition vers la LEVD, la couleuvre à nez plat était inscrite comme une espèce menacée sur la Liste des espèces en péril en Ontario. L’espèce bénéficie d’une protection qui empêche quiconque de la tuer, de la blesser, de la harceler, de la capturer ou de la prendre depuis 2008 et son habitat est protégé contre l’endommagement ou la destruction en vertu de la LEVD depuis 2013.

Documents et directives propres à l’espèce publiés par le gouvernement

Projets d’intendance soutenus par le gouvernement

  • À l’aide du Programme d’intendance des espèces en péril, le ministère des Richesses naturelles et des Forêts (« le ministère ») a permis à ses partenaires d’intendance de réaliser, en tout, 105 projets qui ont favorisé la protection et le rétablissement de la couleuvre à nez plat. Trois projets (120 218 $) portaient exclusivement sur la couleuvre à nez plat, tandis que les 102 autres, (4 428 435 $) ciblaient plusieurs espèces en péril, dont la couleuvre à nez plat.
  • Le soutien du ministère a aidé ses partenaires d’intendance à mobiliser 34 371 bénévoles qui ont consacré 80 708 heures à des activités de protection et de rétablissement pour des espèces en péril, dont la couleuvre à nez plat. La valeur estimative de ces contributions volontaires, y compris l’aide financière supplémentaire et le soutien en nature, s’élève à 7 101 289 $.
  • Les partenaires d’intendance ont déclaré que, grâce à leurs interventions, une superficie d’habitat de 2 786 hectares a été améliorée pour la couleuvre à nez plat ainsi que pour d’autres espèces en péril qui occupent le même écosystème.
  • Les partenaires d’intendance ont déclaré avoir fait de la sensibilisation à l’égard de plusieurs espèces en péril, y compris la couleuvre à nez plat, auprès de 1 603 386 personnes.

Soutien des activités humaines tout en assurant l’appui nécessaire au rétablissement de l’espèce

  • Le ministère des Richesses naturelles et des Forêts (« le ministère ») a émis 26 permis pour cette espèce : 21 « permis pour raison de protection ou de rétablissement » ont été délivrés en vertu de l’alinéa 17(2)b) et cinq « permis d’avantage plus que compensatoire » ont été délivrés en vertu de l’alinéa 17(2)c) de la LEVD.
  • En tout, 33 ententes ont été conclues pour la couleuvre à nez plat. Ces ententes ont été réalisées en vertu du Règlement de l’Ontario 242/08 (avant les modifications du 1erjuillet 2013).
  • Soixante-quatre (64) activités ont été consignées pour l’espèce. Les activités ont été inscrites sous « Activités de protection et de rétablissement des espèces » (article 23.17), sous « Menaces non imminentes pour la santé et la sécurité » (article 23.18), sous « Puits d’extraction et carrières » (article 23.14), sous « Disposition transitoire : aménagement continu lors de la première inscription d’une espèce » (article 23.13) et sous « Installations de drainage » (article 23.9). en vertu du Règlement de l’Ontario de la LEVD.

Occurrences et répartition

Soixante-sept (67) populations de couleuvres à nez plat ont été consignées en Ontario. La plupart des populations sont dispersées dans le sud-ouest et dans le centre de l’Ontario, tandis qu’une population est répartie dans un secteur qui s’étend de Parry Sound jusqu’au parc provincial des Hautes-Terres de Kawartha. À l’heure actuelle, 32 de ces populations sont existantes, 19 sont considérées comme historiques et 16 sont considérées comme disparues. Depuis 2008, huit populations sont passées d’existantes à historiques compte tenu de la date de leur dernière observation, et cinq populations qui étaient auparavant considérées comme historiques sont maintenant considérées comme disparues. Les observations récentes acheminées au CIPN ont permis de reconfirmer 19 populations existantes et d’identifier neuf nouvelles populations. De plus, quatre populations qui étaient antérieurement considérées comme historiques sont désormais considérées comme disparues.

Renseignements connexes

Références

Robson, L.E. et Blouin-Demers, G. 2013. Eastern Hognose Snakes ( Heterodon platirhinos) avoid crossing paved roads but not unpaved roads. Copeia. 3 :507-511.

COSEPAC. 2007. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur la couleuvre à nez plat Heterodon platirhinos au Canada. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Ottawa. viii + 41 p. (www.registrelep-sararegistry.ca/sar/index/default_f.cfm).


Notes en bas de page

  • note de bas de page[1] Retour au paragraphe Une « espèce en transition » aux fins du présent rapport est une espèce en voie de disparition ou menacée qui figure à l’Annexe 1, 3 ou 4 de la LEVD et n’a pas changé de statut depuis juin 2008.
  • note de bas de page[i] Retour au paragraphe Une population est définie comme une zone terrestre ou aquatique sur ou dans laquelle un élément (c.-à-d. la couleuvre à nez plat) est ou était présent. Elle est fondée sur une ou plusieurs observations. Il s’agit d’un emplacement important pour la conservation de l’espèce. Une occurrence d’élément est le terme technique utilisé pour la décrire.
  • note de bas de page[ii] Retour au paragraphe Une population est considérée comme historique si elle n’a pas été enregistrée dans les 20 dernières années. Il se peut que des populations historiques existent encore, mais des renseignements mis à jour ne sont pas disponibles.