Une photo de l’Asclépiade à quatre feuilles
Photo : Michael J. Oldham

Renseignements sur l’espèce

Ce chapitre fait un survol des progrès accomplis vers la protection et le rétablissement de l’asclépiade à quatre feuilles en Ontario de 2007 à 2016.

L’asclépiade à quatre feuilles (Asclepias quadrifolia) est une vivace herbacée de la famille des asclépiadacées. Elle produit entre une et quatre grappes de 10 à 25 fleurs de couleur rose blanchâtre. L’espèce est pollinisée par des insectes et ses graines sont vraisemblablement largement dispersées par le vent. L’espèce, qui est présente dans l’ensemble du nord-est des États-Unis, se manifeste également à deux endroits, en Ontario, qui se trouvent dans le comté de Prince Edward situé dans la région de la baie de Quinte. L’espèce n’a pas été redécouverte dans aucun de ses sites historiques ni dans les emplacements dans la région de Niagara ou dans le comté de Lennox-Addington. En Ontario, les deux populations existantes fréquentent les sites de type alvars secs qui sont établis sur un sol mince reposant sur du limon et qui sont parsemés d’essences d’arbres comme le chêne à gros fruits (Quercus macrocarpa), le caryer ovale (Carya ovata) et le clavalier d’Amérique (Zanthoxylum americanum). Ce type d’habitat, extrêmement rare en Ontario, est classé comme gravement en péril par le Centre d’information sur le patrimoine naturel de l’Ontario.

Aux deux endroits qu’elle est réputée fréquenter en Ontario, l’asclépiade à quatre feuilles est confrontée à plusieurs menaces pour sa survie et son rétablissement, notamment : la perte d’habitat engendrée par l’exploitation des terres agricoles et des terrains résidentiels, la perte et la dégradation de l’habitat causées par la succession naturelle de végétations boisées et d’espèces de plantes envahissantes ainsi que le piétinement attribuable aux activités humaines comme l’utilisation de véhicules tout-terrain et la randonnée pédestre.

La survie et le rétablissement de l’asclépiade à quatre feuilles sont également influencés par d’autres facteurs. L’espèce, qui se trouve à la limite nord de son aire de répartition en Amérique du Nord, peut avoir toujours été rare en Ontario.

L’asclépiade à quatre feuilles est inscrite comme une espèce en voie de disparition sur le plan provincial (Liste des espèces en péril en Ontario); elle n’est pas inscrite en vertu de la Loi sur les espèces en péril sur le plan fédéral. À l’échelle mondiale, elle est considérée comme une espèce non en péril (NatureServe).

Situation provinciale

Le Comité de détermination du statut des espèces en péril en Ontario (CDSEPO) a classé l’asclépiade à quatre feuilles comme une espèce en voie de disparition. Elle a donc été ajoutée à la Liste des espèces en péril en Ontario en vertu de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition (la LEVD ou « la Loi ») en 2010. Dans les prochaines évaluations, le CDSEPO pourrait prendre en considération les renseignements obtenus dans le cadre des mesures de protection et de rétablissement qui portent sur les menaces qui guettent l’espèce et les tendances qui se dessinent sur les plans de la population et de la répartition.

Protection de l’espèce et de l’habitat

La protection de l’asclépiade à quatre feuilles et de son habitat est un élément clé de la mise en œuvre de la LEVD et elle continue de s’inscrire dans les mesures menées par le gouvernement qui sont énoncées dans la réponse du gouvernement. En tant qu’espèce en voie de disparition, l’asclépiade à quatre feuilles bénéficie d’une protection qui empêche quiconque de la tuer, de la blesser, de la harceler, de la capturer ou de la prendre en vertu de la LEVD depuis son inscription en 2010. De plus, l’habitat de l’espèce est protégé contre l’endommagement et la destruction depuis 2010. La protection de l’habitat de l’espèce reposait initialement sur la définition générale de l’habitat contenue dans la LEVD. L’habitat de l’asclépiade à quatre feuilles est désormais protégé par un règlement sur l’habitat qui a pris effet en 2014.

Le gouvernement a élaboré le règlement sur l’habitat (Règlement de l’Ontario 242/08, article 27.0.1) pour l’asclépiade à quatre feuilles afin de clarifier les zones protégées qui font partie de son habitat auprès de la population et des autres parties intéressées. L’habitat réglementé comprend les zones dont l’espèce a besoin pour accomplir ses processus de vie (par exemple la respiration, la croissance, la reproduction) à l’intérieur de son aire de répartition en Ontario. Le règlement sur l’habitat a été élaboré en s’appuyant sur des renseignements sur les besoins de l’espèce en matière d’habitat ainsi que sur des facteurs sociaux et économiques recueillis auprès de différentes sources, notamment des commentaires reçus lors de la consultation publique.

Toute personne qui a un effet néfaste sur l’asclépiade à quatre feuilles ou son habitat avant d’obtenir une autorisation peut être poursuivie en justice en vertu de la LEVD.

L’asclépiade à quatre feuilles bénéficie d’une protection qui empêche quiconque de la tuer, de la blesser, de la harceler, de la capturer ou de la prendre depuis 2010.

De plus, l’habitat de l’asclépiade à quatre feuilles est protégé de l’endommagement et de la destruction depuis 2010. La protection de l’habitat reposait initialement sur la définition générale du terme « habitat » figurant dans la LEVD. L’habitat de l’asclépiade à quatre feuilles est désormais protégé par des dispositions réglementaires sur l’habitat qui ont pris effet en 2014.

Programme de rétablissement

Un programme de rétablissement pour l’asclépiade à quatre feuilles a été publié le 7 décembre 2011. Les programmes de rétablissement sont des conseils destinés au gouvernement qui représentent les meilleures connaissances scientifiques disponibles. Le programme détermine les besoins en matière d’habitat de l’asclépiade à quatre feuilles ainsi que les menaces auxquelles elle est confrontée, tout en recommandant des objectifs et des approches pour la protection et le rétablissement de l’espèce. Le programme de rétablissement comprend également des recommandations sur les zones d’habitat à prendre en considération au moment d’élaborer un règlement sur l’habitat.

Réponse du gouvernement

Le ministère des Richesses naturelles et des Forêts (« le Ministère ») a publié la Déclaration du gouvernement en réponse au programme de rétablissement pour l’asclépiade à quatre feuilles le 7 septembre 2012, c’est-à-dire à l’intérieur du délai prescrit par la LEVD. La réponse du gouvernement est une politique qui contient l’objectif du gouvernement de l’Ontario pour le rétablissement de l’asclépiade à quatre feuilles.

Afin de contribuer à l’atteinte de cet objectif, le gouvernement mène et appuie des mesures de rétablissement qui sont indiquées dans la réponse du gouvernement. Les mesures courantes menées par le gouvernement dans le cadre des efforts qu’il déploie afin d’atteindre l’objectif de rétablissement pour une espèce sont énoncées dans la section 2.5 du rapport État du programme de protection des espèces en péril (2008-2015).

Objectif de rétablissement

L’objectif du gouvernement pour le rétablissement de l’asclépiade à quatre feuilles consiste à assurer la persistance d’une population autosuffisante en Ontario.

La réponse du gouvernement pour l’asclépiade à quatre feuilles énumère également trois mesures que le Ministère encourage les autres à prendre pour l’espèce. Ces mesures appuyées par le gouvernement s’inscrivent dans les objectifs fixés dans la réponse du gouvernement, qui consistent à :

  • Protéger les populations existantes et l’habitat qui s’y rattache et atténuer les menaces;
  • Améliorer les connaissances sur l’habitat, l’écologie et les menaces de l’asclépiade à quatre feuilles.

Loi de 2015 sur les espèces envahissantes de l’Ontario

La réponse du gouvernement pour l’asclépiade à quatre feuilles indique que les espèces envahissantes constituent une menace pour la survie et le rétablissement de l’espèce en Ontario. Le Plan stratégique contre les espèces envahissantes de l’Ontario de 2012 et la Loi de 2015 sur les espèces envahissantes à l’échelle provinciale forment le cadre politique et législatif destiné à faciliter la prévention, la détection et le contrôle des espèces envahissantes en Ontario. Ce cadre peut favoriser des mesures qui visent à réduire les menaces que présentent les espèces envahissantes pour les espèces indigènes et en péril, dont l’asclépiade à quatre feuilles.

2010 Inscription comme espèce en voie de disparition
 
2010 Protection de l’espèce
 
2010 Protection de l’habitat en vertu de la définition générale du terme « habitat » figurant dans la LEVD depuis 2010, puis par un règlement  sur l’habitat qui ont pris effet en 2014.
 
2011 Achèvement du programme de rétablissement
 
2012 Achèvement de la déclaration du gouvernement en réponse au programme de rétablissement
 
2017 Achèvement de l’examen quinquennal
 

Soutenir nos partenaires

Le soutien accordé aux partenaires afin qu’ils puissent entreprendre des activités destinées à protéger et à rétablir l’asclépiade à quatre feuilles grâce au Programme d’intendance des espèces en péril et à l’aide des permis et des conditions assorties est une importante mesure menée par le gouvernement énoncée dans la réponse du gouvernement pour l’espèce. Jusqu’à présent, aucune autorisation ou disposition réglementaire n’a été émise ou consignée pour l’espèce.

À l’aide du Programme d’intendance des espèces en péril, le Ministère a soutenu cinq projets en tout qui visaient à contribuer à la protection et au rétablissement de l’asclépiade à quatre feuilles. L’un de ces projets (8 650 $) était exclusivement centré sur l’espèce, tandis que les quatre autres (93 500 $) ciblaient plusieurs espèces en péril, dont l’asclépiade à quatre feuilles. En plus du financement gouvernemental, les partenaires qui avaient des projets avantageux pour plusieurs espèces en péril, y compris l’asclépiade à quatre feuilles, ont été en mesure d’obtenir une aide financière supplémentaire ainsi qu’un soutien en nature (241 805 $) auprès d’autres sources. Cette somme englobe l’aide financière supplémentaire et le soutien en nature, c’est-à-dire le temps et l’expertise des bénévoles.

Les partenaires d’intendance ont déclaré que le financement gouvernemental les avait aidés à obtenir un soutien en nature en mobilisant 42 bénévoles qui ont consacré 668 heures à des activités de protection et de rétablissement pour plusieurs espèces en péril, y compris l’asclépiade à quatre feuilles, qui s’élève à une valeur estimative de 21 250 $.

Les partenaires d’intendance ont déclaré que, grâce à leurs efforts et aux efforts des bénévoles déployés pour mettre en place les mesures contenues dans la réponse du gouvernement, ils ont réussi à améliorer une superficie d’habitat de 1,6 hectare dont plusieurs espèces en péril pourront profiter, y compris l’asclépiade à quatre feuilles. Les partenaires d’intendance ont également déclaré avoir fait de la sensibilisation auprès de 2 787 personnes à l’égard de plusieurs espèces en péril, dont l’asclépiade à quatre feuilles.

Le reste de la présente section met en évidence deux projets soutenus par le Programme d’intendance des espèces en péril ainsi que les mesures de rétablissement appuyées par le gouvernement correspondantes pour l’espèce.

En 2014, Jenny McCune a utilisé des modèles informatisés afin de prédire un habitat convenable pour huit espèces de plantes des boisés rares en Ontario dans le cadre de sa recherche postdoctorale à l’Université de Guelph. Les modèles peuvent aider à établir la priorité des secteurs ciblés par la recherche de populations d’espèces qui n’étaient pas réputées les fréquenter auparavant. Lors des essais, les modèles ont prédit efficacement la répartition de sept des huit espèces étudiées et ont mené à la découverte de nouvelles populations pour quatre espèces (McCune 2016). Afin de tirer parti de cette recherche, Mme McCune a obtenu un financement d’intendance dans le but de concevoir des modèles pour 12 autres espèces des boisés en péril, dont l’asclépiade à quatre feuilles. En se servant des emplacements des espèces et de 14 variables environnementales (par exemple les précipitations, la température, l’élévation, le type de sol et la géologie superficielle), Jenny McCune a créé une carte qui prédisait les habitats convenables pour l’asclépiade à quatre feuilles. En collaboration avec des propriétaires fonciers privés, on a effectué des relevés dans 25 zones boisées qui, selon les prédictions du modèle, constituaient un habitat convenable pour l’asclépiade à quatre feuilles, ainsi que dans 131 zones qui n’étaient pas censées contenir un habitat propice pour l’asclépiade à quatre feuilles, mais qui devaient convenir à au moins une autre espèce végétale en péril. L’asclépiade à quatre feuilles n’a pas été observée dans aucune de ces zones. En examinant les résultats pour toutes les espèces des boisés rares, l’étude a montré que les modèles de répartition des espèces peuvent quand même aider à déterminer les sites propices à des relevés de plantes rares. Mme McClure a également préparé des feuilles de renseignements destinées aux propriétaires fonciers qui contenaient des photos de l’espèce, une carte de la région de l’Ontario qui devrait constituer l’habitat le plus convenable, une description de l’habitat ainsi que des conseils pour la distinguer des autres espèces qui lui ressemblent. Les propriétaires fonciers intéressés ont aussi reçu des listes de toutes les espèces végétales aperçues sur leur terrain. Bien que les recherches sur le terrain n’aient pas permis de trouver d’autres populations d’asclépiades à quatre feuilles dans les endroits que le modèle avait prédits, cette étude nous a aidés à mieux comprendre les endroits fréquentés par l’espèce, en plus de contribuer à la mesure énoncée dans la réponse du gouvernement qui consiste à élaborer et à mettre en œuvre un programme uniformisé de surveillance et d’inventaire en évaluant les conditions de l’habitat des populations actuelles et en effectuant des recherches plus approfondies afin de trouver un habitat convenable pour les populations qui n’ont pas été découvertes.

En 2014, la Fédération canadienne de la faune et l’écologiste-conseil Holly Bickerton ont reçu un financement afin d’entreprendre un projet voué au rétablissement de l’asclépiade à quatre feuilles. Les partenaires d’intendance ont fait des relevés dans la zone de protection de la nature de la Montagne Macaulay, qui a été décrite et cartographiée comme un habitat occupé et convenable à cet emplacement. À l’aide des méthodes de classification écologique des terres, elles ont repéré et fouillé d’autres zones d’habitat propices dans le comté de Prince Edward (et à proximité), dressé un plan de gestion, élaboré un protocole de surveillance uniformisé et conçu du matériel de communication. Pendant les relevés, on a trouvé des asclépiades à quatre feuilles dans deux nouvelles aires à l’intérieur et à côté de la zone de protection de la nature. Cette découverte a élargi nos connaissances sur la répartition à cet endroit. Le plan de gestion créé pour la montagne Macaulay a permis de cerner les principales menaces qui pèsent sur l’espèce (les espèces envahissantes et la fréquentation des sentiers récréatifs) et de formuler des recommandations pour la surveillance et le contrôle des espèces envahissantes. Ce projet contribue à la mesure hautement prioritaire énoncée dans la réponse du gouvernement qui consiste à élaborer et à mettre en œuvre de bonnes pratiques de gestion pour les communautés boisées contenant des alvars qui s’attaquent aux menaces connues et potentielles. Le projet contribue aussi de manière importante à la mesure indiquée dans la réponse du gouvernement qui consiste à élaborer et à mettre en œuvre un programme uniformisé de surveillance et d’inventaire en faisant des relevés des populations, en évaluant les conditions d’habitat et en réalisant un protocole uniformisé de surveillance et d’inventaire.

Fonds d’intendance des espèces en péril

  • sar-four-leaved-milkweed-sm
    8 650 $

    pour le l’asclépiade à quatre feuilles exclusivement

  • multiple projects
    93 500 $

    pour des projets visant plusieurs espèces, dont le l’asclépiade à quatre feuilles

  • dollar coin
    241 805 $

    en appui et financement supplémentaires

  • number sign
    5

    projects incluaient le l’asclépiade à quatre feuilles

  • two hands up
    42

    bénévoles

  • clock
    668

    heures de bénévolat

  • megaphone
    2 787

    personnes atteintes par la sensibilisation

  • landscape picture
    2

    hectares d’habitat amélioré

Occurrences de l’asclépiade à quatre feuilles en Ontario

Centre d’information sur le patrimoine naturel (CIPN)

On a documenté cinq populationsfootnote 1 d’asclépiades à quatre feuilles en Ontario. Deux populations situées dans le comté de Prince Edward sont considérées comme existantes (c’est-à-dire observées au cours des 20 dernières années), deux populations documentées dans la région de Greater Napanee et de la baie de Quinte sont considérées comme historiquesfootnote 2 et une population documentée dans la région de Niagara est considérée comme disparue (c’est-à-dire qui n’existe plus). Aucun document n’a été consigné dans la région de Niagara depuis 1956 malgré les nombreux relevés effectués.

Depuis 2010, l’entrepôt de données central du Ministère au Centre d’information sur le patrimoine naturel (CIPN) a reçu approximativement 65 documents sur l’espèce. Ces documents, qui s’appuient sur des observations réalisées entre 1868 et 2014, proviennent de différentes sources. Les documents acheminés ont contribué à redéfinir les endroits que l’espèce est réputée fréquenter et avoir fréquentés et ils ont apporté des renseignements supplémentaires sur son habitat ainsi que sur les menaces qui la guettent. Aucune nouvelle population d’asclépiades à quatre feuilles n’a été repérée depuis 2010. En 2006 et en 2007, par contre, deux nouvelles populations dans le comté de Prince Edward (McMahon Bluff and Macaulay Mountain Conservation Area) ont été découvertes puis reconfirmées en 2012. En 2014, un partenaire d’intendance a découvert deux nouvelles parcelles en effectuant des relevés dans la zone de protection de la nature de la Montagne Macaulay qui étaient financés par le Fonds d’intendance des espèces en péril. La viabilité de la population est donc devenue bonne, ce qui indique un certain degré de certitude quant à la persistance de la population à long terme.

Il se peut que des observations de l’asclépiade à quatre feuilles n’aient pas été transmises au Ministère. L’importance d’encourager le signalement au Ministère des observations de l’asclépiade à quatre feuilles est l’une des mesures menées par le gouvernement qui sont incluses dans la réponse du gouvernement. La transmission au Ministère des observations des espèces nous permet de mieux comprendre où elles se trouvent, en plus de jouer un rôle important dans l’évaluation de la viabilité des populations.

Toutes les personnes sont encouragées, ou peuvent être tenues de le faire par une autorisation ou une approbation, à transmettre les observations de l’asclépiade à quatre feuilles, et de toutes autres espèces en péril observées, au Centre d’information sur le patrimoine naturel afin qu’elles soient intégrées au répertoire provincial des observations.

65 signalements de cette espèce ont été communiqués au CIPN depuis 2010

Résumé des progrès accomplis vers l’atteinte de l’objectif de rétablissement

Résumé des progrès

On a réalisé des progrès dans le cadre de toutes les mesures menées par le gouvernement et de toutes les mesures appuyées par le gouvernement qui sont énoncées dans la réponse du gouvernement pour l’asclépiade à quatre feuilles. Le gouvernement de l’Ontario a entrepris directement les mesures suivantes :

  • Renseigner les autres organismes et autorités qui participent aux processus de planification et d’évaluation environnementales quant aux exigences de protection prévues à la LEVD;
  • Encourager la soumission de données sur l’asclépiade à quatre feuilles à l’entrepôt de données central du Ministère au Centre d’information sur le patrimoine naturel;
  • Entreprendre des activités de communication et de diffusion afin d’augmenter la sensibilisation de la population quant aux espèces en péril en Ontario;
  • Protéger l’asclépiade à quatre feuilles et son habitat par l’entremise de la LEVD. Élaborer un règlement prescrivant l’habitat de l’espèce et veiller à son application;
  • Appuyer les partenaires en conservation, et les organismes, municipalités, industries et les collectivités autochtones partenaires pour qu’ils entreprennent des activités visant à protéger et à rétablir l’asclépiade à quatre feuilles. Ce soutien prendra la forme de financement, d’ententes, de permis (assortis de conditions) et de services consultatifs, le cas échéant;
  • Établir et communiquer des mesures prioritaires annuelles pour l’appui gouvernemental afin d’encourager la collaboration et de réduire le chevauchement des travaux.

Les mesures appuyées par le gouvernement s’articulent autour de domaines d’intervention visant le rétablissement. Des progrès ont été accomplis à l’égard de tous les objectifs de rétablissement appuyés par le gouvernement et de toutes les mesures associées qui sont formulées dans la réponse du gouvernement pour l’asclépiade à quatre feuilles.

En ce qui concerne l’objectif qui consiste à protéger les populations existantes et l’habitat qui s’y rattache et à atténuer les menaces, des progrès initiaux ont été réalisés à l’égard d’une mesure :

  • Élaborer et mettre en œuvre les meilleures pratiques de gestion des boisés constitués d’alvars afin de lutter contre les menaces connues et potentielles comme la perte et la dégradation d’habitats en raison de l’utilisation de terres à des fins résidentielles ou agricoles, la succession des espèces d’arbres et la présence d’espèces envahissantes (mesure no 1; hautement prioritaire).

Des progrès initiaux à l’égard de cette mesure ont été mis en œuvre dans la foulée d’un projet soutenu par le Programme d’intendance des espèces en péril qui consistait notamment à concevoir un plan de gestion pour la population de la montagne Macaulay qui comportait des directives sur les moyens à prendre pour surveiller les populations et pour réduire et gérer les espèces envahissantes.

En ce qui a trait à l’objectif qui consiste à améliorer les connaissances sur l’habitat, l’écologie et les menaces de l’asclépiade à quatre feuilles, des progrès ont été réalisés à l’égard de toutes les mesures :

  • Élaborer et mettre en œuvre un programme normalisé d’étude et de surveillance de l’asclépiade à quatre feuilles comprenant ce qui suit :
    • des inventaires des populations;
    • l’évaluation de l’habitat des populations actuelles;
    • des recherches supplémentaires en vue de repérer un habitat adéquat pour les populations non découvertes (mesure no 2).
  • Établir des priorités et effectuer des recherches afin de régler les dernières questions concernant les caractéristiques écologiques de l’espèce, notamment les suivantes :
    • le nombre de plantes présentes;
    • les exigences minimales à respecter pour assurer la viabilité des populations;
    • les mesures à prendre face aux menaces (mesure no 3).

Des progrès ont été accomplis à l’égard de ces deux mesures dans la foulée d’un projet soutenu par le Programme d’intendance des espèces en péril qui a permis de concevoir des modèles qui évaluent le caractère adéquat des habitats, un plan de gestion pour une zone de conservation ainsi qu’un protocole d’étude et de surveillance. La découverte de l’asclépiade à quatre feuilles dans deux nouveaux secteurs au sein de l’une des deux populations existantes dans la province a également aidé à mieux comprendre les endroits que l’espèce est réputée fréquenter.

L’objectif de rétablissement pour l’asclépiade à quatre feuilles consiste à assurer la persistance d’une population autosuffisante en Ontario. Les efforts déployés à l’égard des mesures menées par le gouvernement et appuyées par le gouvernement qui sont énoncées dans la réponse du gouvernement ont contribué à progresser vers l’atteinte de cet objectif. Le répertoire provincial des observations indique que l’asclépiade à quatre feuilles est persistante en Ontario. Bien que la viabilité de l’une des populations existantes n’ait pas été évaluée, on a observé de nombreuses tiges à cet endroit en 2012. L’autre population (c’est-à-dire la population de la montagne Macaulay) a été reconfirmée grâce aux efforts de recensement d’un partenaire d’intendance en 2014 et on estime que ses perspectives de viabilité sont bonnes. La conception de modèles qui évaluent le caractère adéquat des habitats, d’un protocole de surveillance uniformisé axé sur l’espèce et d’un plan de gestion pour le site de la montagne Macaulay procure également des outils afin de favoriser la persistance, la protection et le rétablissement de l’asclépiade à quatre feuilles en Ontario.

Recommandations

Tel qu’il est mentionné dans la réponse du gouvernement, l’examen des progrès accomplis vers la protection et le rétablissement de l’asclépiade à quatre feuilles peut servir à déterminer si des rajustements s’avèrent nécessaires afin d’assurer la protection et le rétablissement de l’espèce. Selon les progrès accomplis jusqu’à maintenant, l’orientation globale proposée dans la réponse du gouvernement pour l’asclépiade à quatre feuilles devrait continuer de guider les mesures de protection et de rétablissement pour l’espèce, surtout celles qui sont désignées hautement prioritaires dans la réponse du gouvernement. Quant aux mesures qui ont obtenu un niveau de soutien élevé, les mesures suivantes, qui ont été moins bien accueillies, peuvent être prises en considération dans les décisions à venir qui concernent la protection et le rétablissement de l’espèce :

  • Les mesures pour lesquelles les progrès ont été limités devraient être encouragées dans la planification future de la mise en œuvre. Par exemple, la mesure no 3, qui consiste à établir des priorités et à faire des recherches afin de régler les dernières questions concernant les caractéristiques écologiques de l’espèce nécessite plus d’efforts;
  • Malgré les progrès initiaux accomplis en vue de la conception d’un plan de gestion pour le site de la montagne McCaulay, d’autres efforts s’avèrent nécessaires afin d’exécuter pleinement la mesure no 1 dans le but d’élaborer et de mettre en œuvre les meilleures pratiques de gestion des boisés constitués d’alvars dans d’autres secteurs.

Au cours des prochaines étapes, la protection et le rétablissement de l’asclépiade à quatre feuilles demeureront une responsabilité partagée qui nécessitera la participation d’un nombre important de particuliers, d’organismes et de collectivités. Un soutien financier pour la mise en place des mesures pourrait être offert par le truchement du Programme d’intendance des espèces en péril. Le Ministère peut également émettre des directives si des autorisations en vertu de la LEVD ou d’autres mesures législatives s’avèrent nécessaires pour entreprendre un projet. En travaillant ensemble, nous pouvons continuer d’accomplir des progrès vers la protection et le rétablissement de l’asclépiade à quatre feuilles en Ontario.

Résumé des progrès accomplis vers la protection et le rétablissement de l’asclépiade à quatre feuilles en Ontario (2007 à 2016)

Situation provinciale

L’asclépiade à quatre feuilles est classée comme une espèce en voie de disparition en vertu de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition (LEVD). L’espèce bénéficie d’une protection qui empêche quiconque de la tuer, de la blesser, de la harceler, de la capturer ou de la prendre et son habitat est protégé contre l’endommagement ou la destruction en vertu de la LEVD depuis 2010. La protection de l’habitat pour l’espèce repose désormais sur un règlement sur l’habitat qui a pris effet en 2014.

Documents et directives propres à l’espèce publiés par le gouvernement

Soutenir nos partenaires

  • À l’aide du Programme d’intendance des espèces en péril, le ministère des Richesses naturelles et des Forêts (« le Ministère ») a permis à des partenaires d’intendance de réaliser cinq projets en tout qui ont favorisé la protection et le rétablissement de l’asclépiade à quatre feuilles. Un projet (8 650 $) portait exclusivement sur l’asclépiade à quatre feuilles, tandis que les quatre autres (93 500 $) ciblaient plusieurs espèces en péril, dont l’asclépiade à quatre feuilles.
  • Le soutien du Ministère a aidé ses partenaires d’intendance à mobiliser 42 bénévoles qui ont consacré 668 heures à des activités de protection et de rétablissement pour des espèces en péril, dont l’asclépiade à quatre feuilles. La valeur estimative de ces contributions volontaires, incluant le financement supplémentaire et le soutien en nature, s’élève à 21 250 $.
  • Les partenaires d’intendance ont déclaré que, grâce à leurs interventions, une superficie d’habitat de 1,6 hectare a été améliorée pour l’asclépiade à quatre feuilles ainsi que pour d’autres espèces en péril qui occupent le même écosystème.
  • Les partenaires d’intendance ont déclaré avoir fait de la sensibilisation à l’égard de plusieurs espèces en péril, y compris l’asclépiade à quatre feuilles, auprès de 2 787 personnes.

Occurrences et répartition

On a documenté cinq populations d’asclépiades à quatre feuilles dans le comté de Prince Edwards, le secteur de Greater Napanee et la région de Niagara en Ontario. À l’heure actuelle, deux de ces populations sont existantes, deux sont considérées historiques et une est considérée disparue. Depuis 2008, aucune nouvelle population d’asclépiades à quatre feuilles n’a été documentée. En revanche, des membres du personnel du MRNF ont découvert deux populations existantes dans le comté de Prince Edward en 2006 qu’ils ont reconfirmées en 2012. Les deux nouvelles zones découvertes par des partenaires d’intendance au sein de la population de la montagne Macaulay ont été reconfirmées de nouveau en 2014, ce qui a pour effet d’élargir la répartition connue des populations existantes à cet endroit et de faire une mise à jour de la population qui passe de la catégorie viabilité inconnue à la catégorie bonne viabilité estimée.

Renseignements connexes

Références

COSEWIC. 2010. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur l’asclépiade à quatre feuilles Asclepias quadrifolia au Canada. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Ottawa. x + 46 p.

McCune, J.L. 2016. Species distribution models predict rare species occurrences despite significant effects of landscape context. Journal of Applied Ecology 53 : 1871-1879.doi :10.1111/1365-2664.12702.


Notes en bas de page

  • note de bas de page[1] Retour au paragraphe Une population est définie comme une zone terrestre ou aquatique sur ou dans laquelle un élément (c.-à-d. l’asclépiade à quatre feuilles) est ou était présent. Elle est fondée sur une ou plusieurs observations. Il s’agit d’un emplacement important pour la conservation de l’espèce. Une occurrence d’élément est le terme technique utilisé pour la décrire.
  • note de bas de page[2] Retour au paragraphe Une population est considérée comme historique si elle n’a pas été enregistrée dans les 20 dernières années. Il se peut que des populations historiques existent encore, mais des renseignements mis à jour ne sont pas disponibles.