Objectif 1 : Éviter les sinistres et les investissements insoutenables tout en tirant avantage des nouvelles perspectives economiques

Dans le contexte du changement climatique, un sinistre s'entend d'une perte pouvant être importante, telle que la perte d'une vie et les dommages aux biens et aux ressources.

La modification des régimes de vent et de la température de l'air contribuera vraisemblablement à l'augmentation de la fréquence des épisodes de chaleur extrême en Ontario. Des pluies torrentielles, des grands vents et des tornades, des sécheresses et des vagues de chaleur mettront notre santé et notre sécurité en danger de diverses façons. Par exemple, nos routes et nos maisons seront endommagées, notre eau potable sera contaminée et la chaleur accablante causera des malaises.

Le gouvernement de l'Ontario doit adopter une nouvelle façon de penser s'il veut surmonter les conséquences du changement climatique et éviter les sinistres qu'il occasionnera.

Le BAC félicite le gouvernement provincial de son rôle de chef de file en adaptation au changement climatique. Les gestes posés par le gouvernement constituent une grande avancée en matière de sensibilisation aux répercussions, sur les collectivités de l'Ontario, des changements dans les ré- gimes climatiques.Don Forgeron, président et chef de la direction du Bureau d'assurance du Canada

The Province recognizes the importance of developing, applying and amending risk-management tools — through legislation, policies and programs — to better prepare for the impacts of climate change and avoid making unsustainable investments.

Plus le changement climatique se fera sentir, plus les petites collectivités devront relever des défis épineux et affronter des coûts grandissants pour assurer la protection des vies et des biens contre la chaleur extrême et les autres aléas climatiques… La science apporte quelques réponses qui obligeront les sociétés à s'adapter. Il reste que les décideurs locaux et nationaux continueront de nager dans l'incertitude quand viendra le temps de faire des choix en matière de politiques et d'investissements et de répondre à toutes les conséquences du changement climatique.Swiss Re, Weathering Climate Change (2010)

Le changement climatique aura des répercussions sur tous les types d'infrastructure — bâtiments, transports, énergie, eau potable et eaux usées.

Dans le Review on the Economics of Climate Change (2006), Stern estimait que les coûts annuels des phénomènes météorologiques extrêmes occasionnés par le changement climatique dans les pays développés représenterait de 0,5 à 1 % du PIB mondial d'ici le milieu du siècle. Pour l'Ontario, cela représenterait environ 5,66 milliards de dollars par année1. Dans la province, le Programme ontarien de secours aux sinistrés a versé plus de 60 millions de dollars depuis 1998 et ce, uniquement pour les inondations. Il est de plus en plus impérieux, du simple point de vue financier, de tenir compte des conséquences du changement climatique dans les décisions concernant l'aménagement du territoire. Voici quelques faits :

  • Les données émanant d'autres territoires tendent à montrer que l'adoption de mesures proactives pour réduire les conséquences de la chaleur extrême permet d'économiser à long terme. Par exemple, une étude indépendante menée par la Federal Emergency Management Agency des États-Unis a conclu qu'il était possible d'économiser 4 $ pour chaque dollar investi dans des mesures d'atténuation des dégâts (National Institute of Building Sciences, 2005).
  • En 2008, Ernst & Young a conclu que le changement climatique constituait le risque principal pour l'industrie de l'assurance.
  • L'Ontario a connu une augmentation des inondations en milieu urbain depuis quelques années : Peterborough (en 2002 et 2004), Ottawa (en 2004 et 2009), Sudbury (en 2009) et Hamilton (en 2005 et 2009).
  • Les inondations causées par un système de tempête intense qui a traversé le Sud-ouest de l'Ontario en août 2005 ont endommagé l'infrastructure dans une large région, causant pour près de 550 millions de dollars de demandes de règlement d'assurance.
  • Les dégâts causés par des inondations sont à l'origine de la majorité des demandes de règlement d'assurance au Canada; elles ont principalement trait au nettoyage des refoulements d'égouts.
  • Les dégâts d'eau causés par des inondations sont maintenant la première cause des demandes de règlement d'assurance habitation, dépassant les pertes pour vols ou incendies en Ontario.

Le changement climatique pourra favoriser la croissance économique de certains secteurs de l'Ontario, notamment du tourisme et de l'agriculture :

  • La hausse des températures pourrait avoir un effet positif sur certaines formes de tourisme basé sur la nature et sur les activités récréatives extérieures en toute saison;
  • L'allongement de la saison de végétation pourrait avantager les agriculteurs;
  • L'élévation des températures pourrait réduire les dépenses de chauffage des entreprises, des industries et des propriétaires fonciers (sauf qu'elle pourrait être compensée par une augmentation des coûts de climatisation).

Les investissements et les politiques de l'Ontario doivent prévoir les changements et intégrer des mesures d'adaptation pour qu'il soit possible de tirer profit des occasions qui se dessineront immanquablement.

Pour prévenir les lourdes pertes et les investissements insoutenables tout en tirant avantage des possibilités de croissance économique, le gouvernement de l'Ontario fait porter son action sur quatre domaines distincts :

  1. Gestion de l'eau
  2. Infrastructure
    • Environnement bâti
    • Eau
    • Transports
    • Énergie
  3. Agriculture
  4. Tourisme

La gestion de l'eau

Le territoire de l'Ontario recèle quelques-unes des plus précieuses sources d'eau douce de la planète.

Le changement climatique devrait entraîner un abaissement du niveau des eaux (à cause des changements dans les précipitations et le ruissellement) et une augmentation des inondations (à cause des phénomènes météorologiques extrêmes).

À mesure que la température estivale moyenne augmentera dans la province, la demande en eau pour l'irrigation des terres agricoles et l'arrosage des pelouses et des jardins augmentera elle aussi.

La combinaison de l'augmentation de la demande en eau et de l'imprévisibilité des précipitations avec la plus forte évaporation, le raccourcissement des hivers et les changements dans l'enneigement modifiera l'alimentation de la nappe souterraine et les modèles de ruissellement des eaux de surface, ce qui risque de réduire la quantité d'eau dans les cours d'eau ainsi que l'approvisionnement en eau.

Lorsque le niveau des eaux descend, l'approvisionnement diminue d'autant, ce qui peut avoir les conséquences suivantes :

  • Diminution des récoltes par manque d'irrigation;
  • Diminution de la capacité hydroélectrique;
  • Réduction du transport maritime;
  • Diminution de la valeur des propriétés riveraines.

L'élévation de la température des eaux – autre conséquence attendue du changement climatique – peut contribuer à la prolifération des microbes et des algues et modifier la distribution des populations de poissons d'eaux chaudes et d'eaux froides partout dans la province.

L'augmentation des événements météorologiques exceptionnels peut occasionner des crues subites qui menacent l'infrastructure, notamment les collecteurs pluviaux et les égouts.

En investissant tôt dans des projets bien planifiés et bien ciblés pour augmenter la résilience aux aléas climatiques, la province sera plus efficace qu'en misant sur des mesures complexes de secours aux sinistrés après une catastrophe. Par exemple, les dommages aux infrastructures causés par les inondations peuvent être atténués par les mesures suivantes :

  • Installation de ponceaux de plus grand diamètre pour absorber davantage d'eau;
  • Application de solutions proactives qui encouragent l'infiltration des eaux pluviales dans le sol, en augmentant par exemple les surfaces perméables dans les zones bâties;
  • Amélioration de la protection des infrastructures électriques et de télécommunications de telle sorte que ces services ne seront pas rendus inopérants par un phénomène météo exceptionnel.Specific actions related to water infrastructure are covered in a following section.

Les mesures précises concernant l'infrastructure de l'eau sont traitées dans une section subséquente.

Action 3 : Promouvoir la conservation de l'eau

La Loi sur le développement des technologies de l'eau et la conservation de l'eau a reçu la sanction royale le 29 novembre 2010. Cette loi table sur l'expertise de l'Ontario en technologie de l'eau saine, jette les bases de nouveaux emplois et positionne l'Ontario pour qu'elle devienne le chef de file nord-américain du développement et de la vente de nouvelles technologies et de services en matière de conservation et de traitement de l'eau.

La Loi permet à la province d'établir des règlements qui exigeront des moyens nouveaux et innovateurs de réduire la pression sur les ressources en eau existantes en plus de s'attaquer aux effets du changement climatique :

  • En créant le Projet de développement accéléré des technologies de l'eau (TechnEAU Plus) pour favoriser le développement d'entreprises concurrentielles à l'échelle planétaire et fournir des emplois de qualité en Ontario dans le secteur de l'eau et des eaux usées;
  • En encourageant les Ontariens et les Ontariennes à utiliser l'eau de manière plus efficace et en adoptant des approches innovatrices en matière de conservation;
  • En assurant la durabilité de l'infrastructure municipale des eaux en aidant les municipalités à cerner les besoins à long terme et à planifier les travaux de renforcement.

Plus précisément la Loi obligera les municipalités, par voie de règlement, à créer un plan de viabilité de l'eau comprenant des plans de conservation ainsi qu'un plan d'évaluation et de gestion des risques qui tiennent compte des conséquences du changement climatique sur les ressources en eau.

Le ministère de l'Environnement propose aussi de s'associer aux municipalités pour élaborer une méthode permettant de planifier la viabilité des systèmes d'eau potable, des collecteurs pluviaux et des égouts en tenant compte des conséquences probables du changement climatique.

Action 4 : Réviser le programme d'intervention en matière de ressources en eau de l'Ontario

Le ministère des Richesses naturelles, en collaboration avec le ministère de l'Environnement, le ministère de l'Agriculture, de l'Alimentation et des Affaires rurales et le ministère des Affaires municipales et du Logement, révisera le Programme d'intervention en matière de ressources en eau de l'Ontario dans le but d'améliorer la capacité du gouvernement de la province de réduire les répercussions d'une sécheresse sur l'approvisionnement en eau.

Le Programme d'intervention en matière de ressources en eau de l'Ontario a été élaboré pour réagir à l'augmentation des cas de bas niveau des eaux dans la province par suite de l'évolution du régime climatique. Par exemple, la grande sécheresse des années 1988 et 1989 avait été particulièrement préoccupante.

Le Programme d'intervention en matière de ressources en eau de l'Ontario vise à mieux préparer la province. Le Centre de contrôle des eaux de surface du ministère des Richesses naturelles gère un réseau provincial de contrôle, analyse les données en vue d'émettre des alertes rapides et coordonne la réaction provinciale en cas de sécheresse. Les offices de protection de la nature et les bureaux de district du ministère sont responsables de la réaction à l'échelle locale en cas de sécheresse.

Le ministère des Richesses naturelles évalue les tendances de l'écoulement fluvial et des précipitations à partir de l'information recueillie par le réseau de jaugeage et par les stations climatiques du gouvernement fédéral.

Le Programme d'intervention en matière de ressources en eau de l'Ontario est lancé lorsque les conditions tombent sous le seuil prescrit et indiquent qu'il y a effectivement sécheresse. Au niveau du bassin hydrographique, les mesures employées peuvent comprendre la conservation volontaire et des restrictions quant à l'utilisation non essentielle de l'eau. Si les conditions continuent de se détériorer, des restrictions plus larges peuvent être imposées.

Gestion des inondations : Alerte et réaction rapides

Étant donné l'augmentation de la fréquence des conditions météorologiques exceptionnelles, l'extension du développement urbain et la croissance de la population, il sera de plus en plus important que l'Ontario dispose d'un système d'annonce de crue de pointe. Au Centre de contrôle des eaux de surface, des climatologues étudient systématiquement les conditions météorologiques et surveillent les satellites et radars météorologiques, l'écoulement fluvial et le niveau des cours d'eau, l'humidité du sol, l'enneigement et le potentiel de débâcle. Ces données permettent d'envoyer des annonces de crue aux offices de protection de la nature et aux bureaux de district du ministère des Richesses naturelles pour qu'ils puissent intervenir localement.

Offices de protection de la nature

Les offices de protection de la nature ont été créés en application de la Loi sur les offices de protection de la faune dans le but de mettre en œuvre des programmes de gestion des ressources dans les bassins hydrographiques de l'Ontario. Le mandat des offices de protection de la nature se résume comme suit :

  • Augmenter la sécurité publique;
  • Gérer les dangers naturels reliés à l'eau;
  • Contrôler les crues et l'érosion;
  • Prévoir les inondations et lancer des alertes en cas d'inondation imminente;
  • Gérer les glaces et les dangers afférents;
  • Réglementer le développement dans les régions sujettes aux avaries;
  • Déterminer les dangers potentiels dans les plans municipaux et les plans de situation.

Plusieurs des programmes appliqués par les offices de protection de la nature contribuent puissamment à protéger la vie et les biens contre les dégâts causés par les inondations en plus d'aider à la gestion des effets du changement climatique.

L'environnement bâti

L'augmentation des inondations, les longues périodes sans pluie causant des sécheresses et d'autres conditions météorologiques exceptionnelles vont inévitablement peser lourd sur l'infrastructure de la province.

Pour la plupart, les infrastructures ontariennes ont été bâties avant que le changement climatique soit apparent. La moyenne d'âge de l'infrastructure publique de l'Ontario est de 15,4 ans (Statistique Canada, 2009). Bien que les variations climatiques naturelles et les extrêmes historiques aient été pris en compte dans leur conception et leur construction, il est peu probable que les changements induits par des phénomènes météorologiques extrêmes aient été inclus dans l'équation.

À l'avenir, il est essentiel que l'Ontario tienne compte des incidences du changement climatique dans la conception et l'entretien de l'infrastructure publique.

Les marchés exigent la communication d'information

La Commission des valeurs mobilières de l'Ontario (CVMO) exige la communication d'information environnementale des entreprises qui émettent des titres. En octobre 2010, elle a publié des directives définitives pour clarifier comment les entreprises doivent présenter les risques découlant du changement climatique dans le contexte des obligations existantes en matière de présentation de rapports (Administrateurs de la Commission des valeurs mobilières de l'Ontario, 2010). Les directives comprennent l'évaluation des risques environnementaux devant être divulgués, notamment les risques matériels des questions environnementales tels que les conséquences d'une contamination industrielle, l'évolution des régimes météorologiques et la disponibilité en eau. Les répercussions y sont décrites et comprennent les dommages matériels, les questions de santé et de sécurité, la désorganisation des opérations et l'augmentation des coûts d'assurance. La CVMO explique aussi la nécessité d'évaluer les stratégies d'adaptation ou d'atténuation des risques qui ont été ou seront adoptées.

La United States Securities and Exchange Commission (SEC) a adopté de nouvelles directives (en février 2010) pour obliger les sociétés ouvertes à communiquer aux investisseurs les risques matériels que leur entreprise pourrait avoir à gérer à cause du changement climatique.

Action 5 : Modifier le code du bâtiment en tenant compte des incidences du changement climatique

Le ministère des Affaires municipales et du Logement consulte actuellement pour mettre le Code du bâtiment à jour afin que les nouvelles constructions de la province soient plus résilientes au changement climatique et plus aptes à conserver l'eau et l'énergie.

Le Code du bâtiment de l'Ontario est un puissant mécanisme d'intervention pour réagir aux effets directs et indirects du changement climatique. Le ministère des Affaires municipales et du Logement travaille présentement sur la nouvelle version du Code. À cet égard, le ministère a entrepris ce qui suit :

  • Apporter au Code du bâtiment — après consultation publique et examen technique — des changements qui rendront les constructions ontariennes plus résilientes face aux conséquences des conditions exceptionnelles résultant du changement climatique;
  • Insister sur l'amélioration de la conservation de l'eau et de l'énergie dans les bâtiments;
  • Avec les autres provinces et le gouvernement fédéral, par le truchement de la Commission canadienne des codes du bâtiment et de prévention des incendies, mettre à jour les données climatiques (précipitations, vitesse des vents, températures) qui serviront de modèle au Code national du bâtiment et aux nouveaux codes du bâtiment provinciaux partout au Canada.

Action 6 : Entreprendre l'évaluation de la vulnérabilité de l'infrastructure

Le gouvernement de l'Ontario entreprendra des études de cas d'évaluation de la vulnérabilité de l'infrastructure afin de mieux saisir les vulnérabilités qui découlent du changement climatique.

Le Comité d'experts a recommandé à la province d'entreprendre des évaluations de la vulnérabilité de régions et de types d'actifs représentatifs afin de mieux comprendre les risques que le changement climatique représente pour l'infrastructure matérielle.

À partir du protocole du Comité sur la vulnérabilité de l'ingénierie des infrastructures d'Ingénieurs Canada, le ministère de l'Infrastructure et la Société immobilière de l'Ontario ont entrepris une évaluation pilote de la vulnérabilité de trois édifices gouvernementaux. Le ministère de l'Environnement propose de s'associer aux municipalités pour évaluer les collecteurs pluviaux et les égouts (égouts sanitaires et unitaires) en utilisant les courbes d'intensité-durée-fréquence (IDF) des pluies locales. Ces évaluations fourniront de l'information utile pour la création d'infrastructures résilientes dans le contexte du changement climatique.

Lignes directrices pour la modernisation des immeubles

L'Institut de Prévention des Sinistres Catastrophiques, de concert avec l'Initiative de collaboration pour l'adaptation régionale en Ontario, fournira des lignes directrices aux propriétaires concernant les meilleurs moyens de moderniser leur maison pour qu'elles soient capables d'affronter le changement climatique. On trouvera de plus amples renseignements sur l'Initiative de collaboration pour l'adaptation régionale en Ontario dans la section réservée à l'Objectif 5.

Construire solide, construire pour l'avenir

Le Comité sur la vulnérabilité de l'ingénierie des infrastructures a été formé pour rédiger un protocole pour la conduite des évaluations de la vulnérabilité de l'ingénierie de l'infrastructure publique du Canada face au changement climatique. Son financement est partagé par Ressources naturelles Canada et Ingénieurs Canada. Les recommandations découlant de l'utilisation du protocole peuvent servir de cadre au processus décisionnel entourant le fonctionnement, l'entretien, la planification et le développement des infrastructures. Ce comité étudie quatre catégories d'infrastructures publiques :

  • Les bâtiments;
  • Les routes et les structures connexes;
  • Les collecteurs pluviaux et les égouts;
  • Les ressources en eau.

Programme de protection des infrastructures essentielles

Le gouvernement de l'Ontario a élaboré le Programme de protection des infrastructures essentielles de l'Ontario pour assurer le fonctionnement ininterrompu des infrastructures essentielles – électricité, hôpitaux – en cas de situation d'urgence, peu importe qui en est le propriétaire ou l'exploitant. Ce programme provincial :

  • Recense et évalue les installations, systèmes et réseaux essentiels de la province ainsi que leurs dépendances et interdépendances;
  • Propose une stratégie pour assurer un fonctionnement ininterrompu quel que soit le danger en cause.

Tornades de Vaughan en 2009

Le 20 août 2009, deux tornades distinctes accompagnées de vents de 180 à 250 km/h (catégorie F2) ont provoqué des dégâts importants à Vaughan. Plusieurs pannes répétées de la tenue structurale ont été observées. Les chercheurs de l'Institut de Prévention des Sinistres Catastrophiques (IPSC) ont concluque les dégâts auraient pu être moindres, voire totalement évités, si les bâtiments avaient été construits selon des normes plus rigoureuses que celles du Code du bâtiment. Le Bureau d'assurance du Canada a classé les tornades de Vaughan parmi les événements météorologiques les plus coûteux de 2009, les demandes de règlement d'assurance ayant dépassé les 76 millions de dollars pour cette seule journée (IPSC 2010).

Action  : Intégrer l'adaptation au changement climatique dans le plan décennal d'infrastructure de l'Ontario

Le gouvernement de l'Ontario poursuivra les objectifs de la stratégie d'adaptation et du plan d'action en tenant compte des conséquences du changement climatique lors des investissements dans l'infrastructure.

L'Ontario travaille à l'élaboration d'un nouveau plan décennal d'infrastructure qui fera partie du plan Ontario ouvert sur le monde pour la création d'emplois et de nouvelles occasions de croissance. Publié en 2011, le plan définira les principaux enjeux, les tendances et les priorités pour assurer la modernisation et l'expansion des infrastructures publiques au cours des dix prochaines années. Le plan décennal tiendra compte des conséquences possibles du changement climatique sur l'infrastructure publique de l'Ontario dans le but de faire des investissements durables.

Action 8 : Intégrer les conséquences du changement climatique dans le processus d'évaluation environnementale

Le ministère de l'Environnement mettra à jour les directives existantes pour intégrer les questions liées au changement climatique dans le processus des évaluations environnementales.

La Loi sur les évaluations environnementales préconise la bonne planification environnementale en exigeant que les effets possibles des projets d'infrastructure soient évalués avant la levée de la première pelletée de terre. La Loi s'applique à la plupart des projets publics et à certains projets privés, notamment aux routes, aux sites d'enfouissement, aux conduites d'eau, aux égouts et aux projets d'électricité.

La Loi — qui est entrée en vigueur en 1976 et a été modifiée en 1997 — ne précise pas que les promoteurs doivent tenir compte des risques liés au changement climatique dans le cadre de l'évaluation environnementale des projets.

Voici deux cas où les conséquences du changement climatique pourraient être considérées dans le processus d'évaluation environnementale :

  1. L'incidence d'un projet sur l'environnement risque d'être amplifiée si elle s'ajoute aux conséquences du changement climatique; par exemple, les besoins en eau d'un projet devraient être calculés compte tenu du déclin prévisible de l'approvisionnement en eau par suite du réchauffement des températures et de l'augmentation de l'évapotranspiration attribuables au changement climatique.
  2. Les risques de changement climatique futur peuvent imposer des limites à un projet; par exemple, lorsque construire à un endroit particulier peut augmenter le risque d'inondation vu l'augmentation des épisodes de forte pluie.

Le ministère de l'Environnement offre des documents d'orientation aux promoteurs qui souhaitent une évaluation environnementale et une approbation. Il s'engage à étudier ces lignes directrices ( p. ex. les codes de pratiques) et, au besoin, à les mettre à jour en incluant les considérations d'ordre climatique dans le processus des évaluations environnementales. De plus, à mesure que les évaluations environnementales de portée générale « connexe »2 sont renouvelées ou sur le point de l'être, le ministère de l'Environnement demandera ce qui suit aux promoteurs :

  • Évaluer les conséquences du changement climatique et les mesures d'adaptation;
  • Modifier les documents généraux en conséquence.

Infrastructures hydrauliques

Le réseau d'infrastructures hydrauliques sert aux fins suivantes :

  • Traiter les eaux usées;
  • Gérer les eaux pluviales;
  • Produire de l'électricité;
  • Réguler le niveau des eaux;
  • Assurer l'approvisionnement en eau potable.

Toutes les infrastructures servant à la gestion et au traitement de l'eau seront mis à mal par le changement climatique.

Le changement climatique mettra en danger autant la quantité d'eau que la qualité de celle-ci. Comme l'eau deviendra moins abondante et de moins bonne qualité à cause du réchauffement des températures, les structures matérielles et les systèmes de fonctionnement devront être adaptés pour faire face à la multiplication des phénomènes météorologiques extrêmes :

  • Les barrages hydroélectriques devront vraisemblablement être modifiés pour tenir compte de la baisse du niveau des eaux;
  • Les systèmes de gestion des eaux pluviales devront sans doute être modernisés avec l'augmentation des orages et des pluies torrentielles;
  • Les installations de traitement auront probablement besoin de nouvel équipement et de nouveaux procédés pour tenir compte de la variation des populations microbiennes, comme les bactéries et les virus qui prolifèrent dans les eaux plus chaudes.

Par le passé, les normes de conception des nouvelles infrastructures étaient élaborées à partir de l'évolution historique de l'intensité, de la durée et de la quantité des précipitations. Or, les nouvelles infrastructures devront plutôt tenir compte des projections climatiques, lesquelles s'éloignent sensiblement des tendances historiques. En cernant les nouvelles tendances et en les incluant dans les manuels de conception et les modes d'emploi, l'Ontario pourra se doter d'infrastructures hydrauliques résilientes.

Action 9 : Inclure des solutions d'adaptation dans la gestion de l'eau potable

Le ministère de l'Environnement pilote une démarche visant à assurer que les questions climatiques soient intégrées au filet de sécurité de l'eau potable et au cadre de protection de l'eau de source de la province.

Le « filet de sécurité » de l'eau potable de l'Ontario garantit la protection de l'eau potable, de la source au robinet, en vertu de deux cadres réglementaires (Loi sur la salubrité de l'eau potable et Loi sur l'eau saine). Le changement climatique a le potentiel de nuire à plusieurs éléments critiques de ce filet de sécurité.

Pour faire face à la menace, un projet a été lancé pour réunir des experts en changement climatique et en eau potable afin qu'ils évaluent la vulnérabilité du filet de sécurité de l'eau potable et d'autres programmes connexes. Ils détermineront ce qu'il faut faire pour protéger nos systèmes et veiller à la production d'eau potable saine.

De plus, le ministère de l'Environnement évalue si le programme de gestion de l'eau potable de l'Ontario est capable de s'adapter. L'objectif est de consolider ce programme en dressant la liste des priorités et en déterminant des mesures irréprochables pour le court, le moyen et le long terme. Aucun aspect du programme n'échappera à l'examen, que ce soit l'infrastructure, les procédés de traitement, les normes de conception, les analyses de laboratoire, la conformité et la certification de l'eau potable et la formation ou la protection des sources.

Le ministère de l'Environnement s'est engagé à déterminer, avant 2012, les principaux risques que le changement climatique fait peser sur le filet de sécurit de l'eau potable en Ontario et à s'attaquer aux risques les plus sérieux avec ses principaux partenaires.

Cadre de protection de l'eau de source

Le ministère de l'Environnement travaille à augmenter l'inclusion des conséquences du changement climatique dans le cadre de protection de l'eau de source établi par la Loi sur l'eau saine. Le processus part d'une approche intégrée du bassin hydrographique pour garantir que les collectivités déterminent les risques pour leur source d'eau potable et prennent des mesures pour atténuer ces risques. Le changement climatique pourrait aggraver diverses menaces pour la quantité et la qualité de l'eau et se traduire notamment par des variations saisonnières de la disponibilité de l'eau, selon l'importance des précipitations et la hausse des températures.

Les rapports d'évaluation préparés par les Comités de protection des sources montrent les régions où la quantité et la qualité de l'eau pourraient être sensibles à la contamination ou sujettes à l'appauvrissement, maintenant ou dans un proche avenir. Les Plans de protection des sources précisent comment les menaces les plus graves mises en lumière dans les rapports d'évaluation seront gérées dans les régions à protéger et doivent être présentés au ministère de l'Environnement avant 2012. Une fois que les Plans sont approuvés, les décisions prises en application de la Loi sur l'aménagement du territoire (y compris les plans officiels), de même que les documents provinciaux prescrits, doivent se conformer aux politiques obligatoires.

Le ministère de l'Environnement intégrera les données et la science du climat dans le cadre de protection de l'eau de source et évaluera des mesures de gestion des risques taillées sur mesure pour l'adaptation au changement climatique. Cette démarche éclairera les politiques élaborées pour les plans locaux de protection des sources et garantira que les conséquences du changement climatique sont bien gérées à l'échelon local.

Comme ils sont l'une des composantes techniques des rapports d'évaluation, les bilans hydriques sont des outils d'inspiration scientifique qui suivent un processus gradué pour évaluer les risques pour l'approvisionnement en eau et sa capacité à répondre aux besoins actuels et futurs de la collectivité. Ces bilans tiennent compte des données climatiques historiques et des tendances, des incidences des sécheresses et de l'évaluation de la croissance en fonction de l'utilisation de l'eau.

En application de la Loi sur l'eau saine, des règlements techniques sont envisagés au ministère de l'Environnement pour inclure la science du climat dans les futurs rapports d'évaluation.

De concert avec le ministère de l'Environnement et Environnement Canada, le ministère des Richesses naturelles a publié un guide d'évaluation des effets hydrologiques du changement climatique en Ontario. Il s'agit là d'une méthode pour intégrer les projections du changement climatique dans la modélisation hydrologique. Ce guide devrait aider à éclairer la préparation des bilans hydriques aux termes de la Loi sur l'eau saine en plus d'avoir plusieurs autres applications et utilisateurs cibles.

Action 10 : Élaborer des directives pour la gestion des eaux pluviales

Garantir que les systèmes de gestion des eaux pluviales de l'Ontario sont capables d'absorber un large éventail de régimes de précipitations afin de limiter les répercussions sur la qualité des eaux littorales et sur les écosystèmes.

Le ministère de l'Environnement a entrepris l'examen des pratiques exemplaires dans d'autres territoires pour préparer les plans municipaux de la viabilité de l'eau stipulés par la Loi sur le développement des technologies de l'eau et la conservation de l'eau. Cet examen porte notamment sur les systèmes d'eau potable, d'eaux pluviales et d'eaux usées des municipalités pour extraire l'information nécessaire à l'adaptation des systèmes aux conséquences du changement climatique. Voici une liste partielle des enjeux et des pratiques visés par l'examen :

  • Contrôle des sources (réutilisation et développement à faible impact);
  • Égouts d'adduction;
  • Ouvrages de traitement avant rejet;
  • Conservation de l'eau;
  • Captation et infiltration;
  • Dérivations et débordements d'égouts unitaires.

La province doit présenter de nouvelles directives portant sur la résilience des systèmes de gestion des eaux pluviales et leur adaptation au changement climatique.

Le ministère entreprend des projets pilotes et des démonstrations auprès des édiles municipaux et des chefs de file de l'industrie de l'Ontario dans le but de faciliter la rédaction de ces directives. Par exemple, il propose de s'associer aux municipalités pour élaborer les directives concernant la façon d'appliquer la réutilisation et un développement à faible impact à la gestion des eaux pluviales dans les parcs commerciaux et industriels.

Augmentation de la résilience des usines de traitement des eaux usées

Le ministère de l'Environnement, avec la Water Environment Association of Ontario et Environnement Canada, a rédigé le Guide relatif aux vérifications des procédés des usines de traitement des eaux usées. Ce guide répertorie les meilleures méthodes et pratiques scientifiques et techniques actuelles, notamment les procédures qui permettent aux usines de traitement des eaux usées d'absorber les pointes de débit lors des orages forts. Le public peut le consulter sur le site Web de la Water Environment Association of Ontario.

Le ministère rédige en outre un manuel sur la conservation de l'eau et de l'énergie dans le réseau d'assainissement qui sera terminé au courant de 2011.

Sécurité de l'exploitation et de l'entretien des barrages

Les barrages ont plusieurs fonctionnalités :

  • Rétention de l'eau pour contrôler les crues;
  • Approvisionnement en eau des ménages, des industries et des fermes;
  • Production d'hydroélectricité;
  • Loisirs;
  • Augmentation du débit d'étiage;
  • Lutte à la pollution;
  • Extinction des feux.

Quand les barrages cèdent, les localités en aval sont directement touchées. Les conséquences sociales et économiques sont importantes et la qualité de l'eau s'en ressent. Le changement climatique devrait entraîner une grande variation des niveaux d'eau et du débit des cours d'eau, les plus grands extrêmes se situant à la base et au sommet de la courbe. Les barrages seront soumis à de plus grands stress structurels à cause des fluctuations dans les périodes de gel et de dégel hivernal et à une plus forte érosion à cause de la fluctuation du débit.

L'Ontario exige que les propriétaires de barrages demandent l'autorisation du ministère des Richesses naturelles pour toute construction de barrage et toute réparation importante d'un barrage existant (et de ses structures) en application de la Loi sur l'aménagement des lacs et des rivières. Depuis 2006, le MRN travaille avec un comité consultatif des intervenants en vue de moderniser les exigences provinciales touchant la sécurité des barrages en Ontario. Voici quelques-unes des améliorations envisagées :

  • L'actualisation des normes de conception et de construction existantes;
  • La promotion de la sécurité publique autour des barrages;
  • L'adoption de nouvelles exigences pour l'exploitation et l'entretien des barrages;
  • La création d'un registre des barrages ontariens;
  • L'amélioration des inspections périodiques et de la capacité d'intervention dans les situations d'urgence.

Ces changements amélioreront à n'en pas douter la sécurité de l'exploitation et de la gestion des barrages en Ontario en plus de garantir leur résilience aux conséquences du changement climatique.

Infrastructure de transport

Action 11 : Consolider le réseau de routes d'hiver

Le ministère du Développement du Nord, des Mines et des Forêts et Affaires indiennes et du Nord Canada travaillent avec les communautés des Premières nations en vue d'affronter les conséquences du changement climatique en modifiant le tracé des routes et en consolidant le réseau dans le Nord de l'Ontario.

Le ministère des Transports de l'Ontario pour sa part, remplace les génératrices alimentées au diesel dans des aéroports éloignés par des génératrices fonctionnant à l'énergie solaire ou éolienne afin de réduire le transport de carburant sur les routes d'hiver.

L'infrastructure de transport deviendra de plus en plus vulnérable aux conséquences du changement climatique car les routes souffriront des dégâts causés par les phénomènes météorologiques extrêmes et les changements de température. Dans le Grand Nord, les routes praticables l'hiver (routes de glace) constituent le filin de sécurité pour les communautés éloignées. Ces routes, qui traversent souvent des lacs et des marécages gelés, nécessitent des périodes de gel prolongé. Or, depuis quelques années, l'augmentation des températures a raccourci ces périodes de gel et de praticabilité du réseau des routes d'hiver.

Dans le Grand Nord, les routes d'hiver constituent le filin de sécurité pour les communautés éloignées.

Lorsque le transport terrestre relativement bon marché sur les routes d'hiver devient impossible, les communautés du Nord doivent se rabattre sur le transport aérien souvent plus cher, sur le transport par barge, plus lent et pas toujours possible, ou envisager de déplacer les routes d'hiver sur des terres plus élevées, ce qui coûterait très cher. Le besoin de routes accessibles en toute saison se fera aussi sentir si les tendances climatiques actuelles se maintiennent et si le réseau de routes d'hiver devient trop peu fiable.

Infrastructure énergétique

Le secteur énergétique de la province pourrait être sollicité de toutes parts par le changement climatique, notamment par les répercussions des pluies torrentielles et des tempêtes de vents plus fréquentes et plus violentes sur l'infrastructure de distribution et de transport de l'électricité.

Les agences ontariennes responsables de la distribution de l'électricité sont très préoccupées par la situation et évaluent continuellement les systèmes et les processus à la lumière des possibles conséquences des aléas météorologiques. L'Ontario s'est aussi engagé à développer des sources d'énergie propres qui diversifieront son approvisionnement et laisseront une empreinte écologique beaucoup moins importante que les combustibles fossiles.

La Société indépendante d'exploitation du réseau d'électricité (SIERE) gère le réseau électrique en gardant à l'esprit les phénomènes météo extrêmes. Elle s'est engagée dans la vérification et l'évaluation systématiques des processus et des normes aux échelons local, régional et nord-américain pour voir comment aborder les risques d'événements peu fréquents mais très dommageables. En qualité de participant actif au processus de développement de normes de la North American Electric Reliability Corporation, la SIERE étudie continuellement et avec vigilance ses normes et processus, adoptant de nouvelles stratégies et de nouvelles technologies chaque fois que c'est nécessaire pour assurer la sécurité du réseau électrique de l'Ontario.

Hydro One, qui possède 97 % des installations de transmission de l'Ontario et presque 30 000 kilomètres de lignes à haute tension, a été citée en exemple en 2009 pour son adaptation au changement climatique par le Réseau de recherche sur la durabilité des entreprises. Cette reconnaissance lui vient du fait qu'elle a adopté un modèle de gestion des risques d'entreprise qui a uniformisé les processus d'identification, de mesure, de traitement et de compte rendu des facteurs de risque. Les objectifs clés de l'entreprise, comme la fiabilité de la distribution de l'électricité, sont modélisés sur une carte d'impact-probabilité des risques qui tient compte de la magnitude, de la probabilité et de la force des événements et des contrôles existants dans une grille qui montre la réduction du risque par dollar dépensé ainsi que les responsables du risque ciblé. Cette approche permet de tenir compte du risque climatique dans les priorités d'investissement et dans la délégation des actions visant à élaborer des plans d'action concrets.

En 2004, Hydro One a ouvert un nouveau Centre de conduite du réseau de l'Ontario (CCRO) qui fait appel à quelques-unes des technologies les plus avancées du monde pour bien gérer le gros du réseau électrique de l'Ontario en temps réel. Les exploitants du CCRO surveillent le réseau à distance, ce qui leur permet de réagir rapidement et efficacement aux événements routiniers de même qu'aux situations d'urgence. Dans son rapport d'octobre 2006, la North American Electric Reliability Corporation a écrit que la sécurité matérielle et celle du réseau, les programmes de formation et le centre de contrôle high-tech d'Hydro One étaient des exemples d'excellence dont les autres devraient s'inspirer.

Pour réagir rapidement et efficacement aux urgences météorologiques et autres, Hydro One a signé des ententes de réciprocité avec les autres services publics nord-américains pour que tous s'entraident en cas de panne majeure. Tout récemment, les équipes d'Hydro One ont prêté main-forte à leurs homologues américains dans plusieurs situations d'urgence, notamment après les ouragans de 2004 et de 2005 en Floride. En 2007, c'est le Vermont qui a fait appel à Hydro One par suite d'une grosse tempête ayant provoqué des pannes importantes. En septembre 2008, plus de 170 employés d'Hydro One (monteurs de ligne) ont été dépêchés en Ohio avec de l'équipement pour rétablir le courant après le passage de l'ouragan Ike.

La province prend aussi des mesures pour déterminer s'il est faisable de brancher les communautés des Premières nations du Nord-Ouest de l'Ontario au réseau provincial. Les communautés éloignées sont actuellement alimentées par le carburant diesel, qui présente de nombreux inconvénients, notamment l'émission de GES et le risque de fuite. De plus, de nombreuses communautés éloignées comptent sur les routes d'hiver pour s'approvisionner en carburant, et ce mode de transport devient de plus en plus aléatoire depuis que la saison hivernale raccourcit. C'est pourquoi le gouvernement a annoncé, dans le Plan énergétique à long terme de l'Ontario, qu'il demanderait à l'Office de l'électricité de l'Ontario, lequel planifie le système électrique de la province, de préparer un plan pour le branchement des communautés éloignées au nord du lac Pickle. Ce plan pourrait aussi proposer la production d'électricité sur place grâce à de petites éoliennes ou à de petites centrales hydroélectriques, réduisant par le fait même la dépendance au diesel.

La tempête de verglas de 1998 – Le plus important désastre naturel au Canada

Ressources naturelles Canada prévoit que le changement climatique entraînera une recrudescence des épisodes de pluie verglaçante. La pluie verglaçante a causé la tempête de verglas qui a frappé l'Est de l'Ontario et l'Ouest du Québec au début de 1998. La tempête avait énormément perturbé les services essentiels comme l'énergie, les communications et l'approvisionnement en eau. Le poids de la glace avait endommagé ou abattu les lignes électriques, les fils téléphoniques, les tours de transmissions et les poteaux d'électricité. Plus de 1 200 000 foyers de l'Est de l'Ontario avaient connu des pannes d'électricité allant de quelques heures à près de trois semaines. La tempête avait aussi entraîné la mort de 25 personnes en Ontario et au Québec. Finalement, 700 000 demandes de règlement d'assurance avaient été présentées pour les dégâts causés par la tempête dans les deux provinces, pour un total de près de 1,5 milliard de dollars.

Après la tempête, une équipe d'examen indépendante d'Ontario Hydro (maintenant Hydro One) a produit un rapport dont les recommandations ont en bonne partie été incorporées dans les pratiques d'Hydro One. Parmi ces recommandations, il y avait celle d'accorder la priorité au renforcement des installations de transmission datant d'avant les années 1960. Depuis 2003, Hydro One a modernisé plus de 5 000 kilomètres de lignes de transmission et de distribution, ce qui a amélioré la fiabilité du réseau. Une autre recommandation a mené à la création, en 2004, du Centre de conduite du réseau de Barrie, et d'une installation de secours entièrement fonctionnelle à Toronto. Les leçons tirées de catastrophes naturelles comme la tempête de verglas de 1998 ont servi à l'élaboration d'une approche préemptive des phénomènes extrêmes. Les installations centralisées de Barrie ont une organisation de commande et de contrôle structurée qui surveille les régimes climatiques à la grandeur de la province, prévoit les événements catastrophiques et voit à ce que des décideurs expérimentés soient toujours accessibles pour lancer des mesures préemptives correctrices. Par exemple, en prévision d'un événement météo imminent, Hydro One mobilise maintenant des ressources humaines et matérielles, comme des poteaux, des équipes et des camions-nacelles de régions à l'extérieur de la trajectoire de la tempête, afin d'assurer le rétablissement rapide du courant.

Grâce à ce rapport et à nos efforts pour mettre en œuvre ses recommandations, l'Ontario rejoint le groupe restreint des chefs de file mondiaux en matière d'adaptation au changement climatique.Ian Burton (Ph. D.), professeur émérite à l'Université de Toronto,
récipiendaire du prix Nobel,
auteur principal du quatrième Rapport d'évaluation du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) et coprésident du Comité ontarien d'experts sur l'adaptation au changement climatique

Loi sur l'énergie verte et l'économie verte

La Loi sur l'énergie verte et l'économie verte – qui vise à protéger l'environnement, stimuler une économie propre et créer une nouvelle génération d'emplois – a reçu la sanction royale en mai 2009. Le cœur de cette Loi est le programme de Tarifs de rachat garanti le plus complet en Amérique du Nord, lequel favorise le développement de sources d'énergie renouvelable, telles que les éoliennes, l'énergie hydraulique, l'énergie solaire, la biomasse ou le biogaz. En incorporant davantage d'énergie renouvelable dans son réseau, l'Ontario réduit les émissions de GES, diversifie son approvisionnement et augmente la résistance de son système.

La Loi prévoit également la promotion et le développement d'un réseau intelligent, soit un système électrique moderne qui fait appel à des senseurs, à la surveillance, aux communications, à l'automatisation et à l'informatique pour améliorer la souplesse, la sécurité, la fiabilité, l'efficacité et la sécurité. Dans son budget de 2009, l'Ontario a engagé 50 millions de dollars sur cinq ans pour lancer les projets de recherche, d'immobilisations et de démonstration nécessaires à la création d'un réseau électrique intelligent en Ontario. Entre autres avantages, les technologies du réseau intelligent devraient avoir un effet positif sur la fiabilité en permettant la réduction des répercussions, de la fréquence et de la durée des pannes.

Leaders Ontariens de l'innovation et avantages concomitants

Electrovaya Inc. conçoit et fabrique des solutions de stockage de l'énergie en Ontario. L'entreprise détient 150 brevets pour sa technologie exclusive de batteries au lithium-ion SuperPolymer qui permettent d'emmagasiner plus d'énergie en moins d'espace. En 2009, le ministère du Développement économique et du Commerce a investi 16,4 millions de dollars dans Electrovaya par le biais du Fonds pour les emplois dans les secteurs émergents. Ces fonds sont attribués à la recherche et au développement de technologies pour les véhicules à zéro émission.

La technologie du lithium-ion SuperPolymer peut aussi servir à stocker les surplus d'électricité produits par le réseau, assurant ainsi un approvisionnement continu aux clients même si les centrales tombent en panne durant un événement météo extrême.

Agriculture

L'Ontario jouit d'un secteur agricole fort et diversifié qui représente à lui seul près du quart des rentrées agricoles du Canada. Le changement climatique est menaçant, certes, pour l'agriculture, mais il présente aussi des perspectives économiques en réchauffant les températures et en allongeant la saison de végétation.

De tout temps, les agriculteurs ontariens ont su s'adapter aux aléas climatiques. Ce qui importe aujourd'hui, c'est que le monde agricole s'adapte de manière proactive plutôt que réactive. Si les producteurs ontariens y parviennent, ils pourront profiter d'avantages concurrentiels et mieux assurer leur stabilité économique à long terme.

Action 12 : Protéger la santé animale

Le gouvernement de l'Ontario a pris des mesures pour contrer les menaces du changement climatique sur la santé animale en adoptant la Loi de 2009 sur la santé animale et en s'associant officiellement avec le laboratoire de santé animale de l'Université de Guelph qui se consacre à la détection et à la surveillance des maladies des animaux, notamment de celles qui découlent du changement climatique.

Le changement du climat de l'Ontario pourrait avoir un effet sur la production d'animaux d'élevage. Par exemple, le thermostress causé par les vagues de chaleur pourrait diminuer la production et augmenter les dépenses de climatisation. De nouveaux pathogènes pourraient s'attaquer à nos aliments et à notre économie. Le réchauffement pourrait faire accroître les risques de maladies animales puisque les pathogènes sensibles au froid survivent maintenant en plus grand nombre à nos hivers.

Avec ses partenaires du secteur agricole, le ministère de l'Agriculture, de l'Alimentation et des Affaires rurales travaille à protéger la santé animale en améliorant constamment la détection précoce et la prévention de nouvelles maladies animales et en peaufinant sa capacité de réaction.

Le ministère de l'Agriculture, de l'Alimentation et des Affaires rurales collabore en finançant la recherche appliquée sur les maladies animales émergentes et évolutives qui sont influencées par le changement climatique. Ce travail inter-agences réunit des partenaires clés tels que le Centre de la santé publique et des zoonoses (maladies transmises des animaux aux humains) et le laboratoire de santé animale de l'Université de Guelph.

Le ministère de l'Agriculture, de l'Alimentation et des Affaires rurales adopte une série de mesures pour faire face aux risques annoncés, notamment les menaces attribuables au changement climatique. Il vise entre autres à améliorer la coordination et les partenariats, l'infrastructure, la recherche et l'évaluation des risques par les moyens suivants :

  • Adoption de la Loi de 2009 sur la santé animale — un outil essentiel pour prévenir, détecter et contrer les risques pour la santé des animaux, y compris les risques découlant du changement climatique;
  • Prévention de l'éclosion de nouvelles maladies animales par la sensibilisation des vétérinaires, l'évolution des pratiques et des protocoles de biosécurité3, la surveillance des maladies et leur détection précoce; association avec l'Université de Guelph et maintien de liens avec d'autres initiatives de surveillance des maladies au pays et à l'étranger;
  • Association avec le ministère des Richesses naturelles, le ministère de la Santé et des Soins de longue durée et le Centre canadien coopératif de la santé de la faune pour formuler et améliorer des outils et des techniques visant la détection de maladies graves de la faune sauvage qui pourraient se transmettre au bétail et dont certaines pourraient être amenées par le changement climatique.

Action 13 : Protéger les végétaux

Le ministère de l'Agriculture, de l'Alimentation et des Affaires rurales formule de nouvelles approches pour protéger les végétaux en cherchant de nouvelles variétés végétales et de nouveaux systèmes de culture et en encourageant l'adoption de pratiques de gestion optimales dans les fermes ontariennes.

Des étés plus chauds et des hivers plus courts pourraient permettre d'étendre la culture de plantes comme le maïs, le soja, le fourrage et d'autres espèces horticoles vers le nord. Pourtant, le changement climatique présente aussi des risques de taille pour les opérations agricoles.

Les changements dans la fréquence et la gravité des sécheresses et dans l'intensité des précipitations et des orages, de même que l'arrivée de nouveaux ravageurs, de nouvelles maladies et d'espèces envahissantes constituent tous des risques pour la rentabilité et la compétitivité des fermes en plus d'avoir un effet sur l'environnement.

Le ministère de l'Agriculture, de l'Alimentation et des Affaires rurales examine les pratiques exemplaires d'autres territoires, cherche des experts en santé des végétaux auxquels il pourrait faire appel et étudie des moyens d'améliorer la capacité de surveillance et de réaction de la province.

Le ministère de l'Agriculture, de l'Alimentation et des Affaires rurales continue de collaborer avec les chercheurs universitaires et autres et contribue au financement de la recherche appliquée sur les nouvelles maladies des plantes et les nouveaux ravageurs. Appuyée par le ministère, l'Université de Guelph fait des recherches dans les domaines suivants :

  • Détermination des risques et des occasions qui émergeront en horticulture par suite du changement climatique;
  • Détermination de la manière dont le secteur agricole ontarien pourrait s'adapter au mieux aux changements prévus dans le rendement, la variabilité et la qualité des récoltes.

La plus grande précision de la modélisation des systèmes de culture dans des conditions qui évoluent rapidement permet de faire ressortir les principales vulnérabilités du secteur et aider les agriculteurs à éviter les répercussions négatives du changement climatique.

Le programme a pour but l'adoption plus généralisée de pratiques exemplaires qui favorisent l'adaptation au changement climatique, par exemple une irrigation qui favorise l'économie d'eau, la gestion intégrée des ravageurs, l'agriculture à faible labour ou sans labour, et l'incorporation de bandes tampons (à savoir la plantation de végétation permanente à côté des sources d'eau pour gérer les polluants et d'autres éléments préoccupants du point de vue de l'environnement). De plus, le ministère de l'Agriculture, de l'Alimentation et des Affaires rurales essaie d'améliorer continuellement son matériel de sensibilisation en matière de pratiques agricoles au fur et à mesure que de nouvelles données sont accessibles.

Action 14 : Encourager la gestion des risques de l'entreprise

Par la recherche et la consultation, le ministère de l'Agriculture, de l'Alimentation et des Affaires rurales évalue la capacité des nouveaux modèles de gestion des risques de l'entreprise de mieux refléter le stimulus du changement climatique, notamment des modèles visant les nouvelles cultures. Le ministère étend la recherche aux répercussions du changement climatique sur le rendement, la variabilité et la qualité des récoltes.

Les programmes de gestion des risques de l'entreprise aident les agriculteurs à faire face aux risques qui peuvent nuire à court terme à la production et à la rentabilité de leur entreprise, comme les phénomènes météorologiques extrêmes, les organismes nuisibles et la sécheresse.

Une série de programmes de gestion des risques de l'entreprise — Agri-investissement, Agri-stabilité, Agri-relance et Agri-protection — est offerte aux termes de l'Accord-cadre multilatéral Cultivons l'avenir, programme fédéral-provincial-territorial de cinq ans. Les volets Agri-protection et Agri-relance visent à répondre aux besoins des agriculteurs et les aident à faire face aux changements dans les régimes climatiques. Les agriculteurs continuent de plaider en faveur de l'adaptation de ces programmes de manière à répondre aux besoins futurs.

Le ministère de l'Agriculture, de l'Alimentation et des Affaires rurales s'est associé à des partenaires agricoles importants, comme la Fédération de l'agriculture de l'Ontario, pour revoir le Plan agroenvironnemental de manière qu'il tienne davantage compte des nouveaux risques liés au changement climatique et pour augmenter la résilience des agriculteurs. Ces enjeux seront mis de l'avant par le fédéral, les provinces et les territoires lors des discussions portant sur l'entente-cadre qui succédera à Cultivons l'avenir.

Chefs de file en innovation et avantages concomitants pour le climat

Leamington Area Drip Irrigation Inc. est un regroupement de 13 agriculteurs qui cherchaient à réduire la consommation d'eau de leur ferme. Au terme de longues consultations avec des organismes et des spécialistes, ces agriculteurs ont créé un nouveau système d'irrigation qui augmente la fiabilité de l'approvisionnement et la qualité de la production.

Grâce à un pipeline long de 36 kilomètres, à une station de pompage et à un système de filtration, la quantité d'eau dérivée du lac Érié vers les 2 500 acres de champs de tomates de la région de Leamington est contrôlée avec grande précision. Les producteurs participants ont constaté une baisse des coûts de l'énergie et des intrants de même qu'une hausse de la qualité et du rendement de leurs récoltes. La technologie de dispersion en gouttelettes fait en sorte que l'eau ne se dissipe pas par évaporation, comme c'est le cas avec l'irrigation traditionnelle.

En 2010, le groupe a remporté le Prix du premier ministre pour l'excellence en innovation agroalimentaire qui comprenait une bourse de 100 000 dollars en reconnaissance de sa gérance environnementale.

Tourisme

En 2008, le tourisme a rapporté 22 milliards de dollars en Ontario en plus de soutenir quelque 300 000 emplois directs et indirects. La majeure partie des activités touristiques de l'Ontario sont tributaires du climat, surtout celles, fort nombreuses, qui se déroulent à l'extérieur et dans la nature. Les parcs provinciaux et nationaux sont très prisés pour plusieurs de ces activités.

Les attractions culturelles comme les festivals d'été et d'hiver, les événements organisés par les Premières nations, les musées, les centres scientifiques, les théâtres et les sites historiques et architecturaux font souvent partie d'itinéraires ou de forfaits qui sont également tributaires du temps qu'il fait.

Le ministère des Richesses naturelles a récemment évalué les incidences du changement climatique sur les parcs provinciaux de l'Ontario. Il a pesé notamment les changements possibles dans les écosystèmes (composition, structure et fonction), la gravité accrue des feux de forêts et leurs conséquences pour le tourisme.

Il est prévu que les visites dans les parcs augmenteront à mesure que la saison touristique commencera plus tôt au printemps pour se terminer plus tard en automne.

Parallèlement, le changement climatique devrait écourter la saison des loisirs d'hiver et réduire la fiabilité du couvert neigeux dans de nombreuses régions de l'Ontario. Par exemple, étant donné l'enneigement incertain, le ministère des Richesses naturelles ne dame plus les pistes de ski de fond dans le parc provincial de Presqu'île, une péninsule au sud de Brighton.

La valeur totale du tourisme, plus les retombées secondaires des ventes d'équipement de loisirs, ne changera probablement pas énormément et pourrait même augmenter. Ce qui se passera, cependant, c'est que les activités hivernales diminueront au profit des activités estivales. Si l'industrie réussit à s'adapter à cette nouvelle donne, on assistera à une transition graduelle plutôt qu'à une perturbation majeure de ce secteur économique très important pour l'économie de la province.

Action 15 : Piloter les stratégies d'adaptation dans le secteur touristique

Le gouvernement de l'Ontario encourage toutes les actions qui renforcent la résilience du secteur touristique face au changement climatique par des initiatives visant l'essor du tourisme estival.

Il est maintenant évident que l'industrie touristique ontarienne devra s'attaquer aux conséquences du changement climatique au cours des prochaines années. Étant donné que la longueur des saisons change, qu'il se peut que le niveau des cours d'eau baisse (touchant le tourisme aquatique) et que les attentes des visiteurs évoluent (lesquels stimulent les efforts d'adaptation de tout le secteur), le gouvernement de l'Ontario a déjà pris des mesures d'adaptation en appuyant des initiatives touristiques. Le ministère du Tourisme et de la Culture encourage et finance le tourisme utilisant les transports durables ( p. ex. le vélotourisme via le Train-Vélo). Le ministère finance aussi les exploitants d'entreprises touristiques qui privilégient les produits et boissons de provenance locale, lesquels constituent une attraction importante pour la clientèle écologiste.

Vision pour l'avenir

Infrastructure : À l'avenir, le gouvernement de l'Ontario envisage d'étendre les évaluations de la vulnérabilité à de nouvelles études de cas dans des régions données et d'évaluer des types d'infrastructures encore inédites.

Intégration de la santé humaine, écologique et animale : Le ministère de la Santé et des Soins de longue durée s'associera avec les autres ministères pour formuler une approche globale en matière de santé (One Health) pour cerner, évaluer et régler les enjeux de santé humaine, animale et écologique en Ontario. Cette approche permettra la surveillance, le contrôle et l'atténuation des nouvelles maladies dans tous les secteurs. Elle cherchera à dégager les liens existant entre la santé des humains et celle des animaux et des écosystèmes, et ce, en insistant sur la conservation de l'environnement. En adoptant cette approche globale comme cadre stratégique, l'Ontario pourra mieux prévenir les nouvelles maladies infectieuses d'origine animale, ce qui est de loin préférable à attendre pour réagir que les maladies aient commencé à se propager.

Tourisme : Pour que l'Ontario soit en position de préserver et de développer son industrie touristique, le Comité d'experts avait suggéré que le ministère du Tourisme et de la Culture fournisse la coordination stratégique pour orienter l'adaptation dans différents sous-secteurs de l'industrie. Pour créer cette stratégie, le ministère du Tourisme et de la Culture devrait consulter les universitaires et les principaux intervenants. Il pourrait aussi tirer profit des nouvelles recherches sur les risques et les avantages possibles.

Il serait aussi avantageux pour l'Ontario, autant sur le plan économique que sur le plan environnemental, d'aider les exploitants touristiques à devenir plus verts, notamment en faisant ce qui suit :

  • Aider des exploitants sélectionnés à rendre leurs installations plus économes en énergie;
  • Aider les exploitants à diversifier leurs sources d'énergie au profit de sources d'énergie renouvelables;
  • Par la communication et d'autres vecteurs, aider l'industrie à faire de la publicité auprès des visiteurs écolos.

Objectif 2 : Adopter des mesures raisonnables et pratiques pour augmenter la résilience des écosystèmes face aux aléas climatiques

Par résilience d'un écosystème, on entend sa capacité à s'adapter au stress et au changement.

Dans le contexte de l'adaptation, la résilience d'un écosystème s'entend de la capacité d'absorber les perturbations liées au changement tout en conservant la même structure de base et le même fonctionnement (GIEC, 2007). Le gouvernement de l'Ontario se concentre actuellement sur quelques domaines bien précis :

  • Biodiversité
  • Gestion des forêts
  • Grands Lacs
  • Lac Simcoe

Biodiversité

La stratégie de la biodiversité de l'Ontario (2005) définit la diversité biologique (biodiversité) comme la « diversité de la vie ». La biodiversité est façonnée par les forces et les facteurs écologiques qui s'expriment dans les gènes, les espèces et les écosystèmes. Or, la biodiversité est menacée de toutes parts :

  • Perte d'habitat;
  • Croissance démographique;
  • Espèces envahissantes;
  • Pollution;
  • Surconsommation.

Le changement climatique amplifie les menaces à la biodiversité et peut modifier grandement la distribution et l'abondance des espèces partout en Ontario. Par exemple :

  • La réduction de la couche de glace sur les Grands Lacs, y compris les nouvelles dates de gel et de débâcle, peut réduire l'apport de nourriture pour la faune aquatique, modifier le frai et pousser les oiseaux à changer leur route migratoire.
  • Le déplacement des espèces méridionales vers le Nord et l'Est/l'Ouest peut poser des menaces sérieuses et immédiates, qu'on pense seulement au dendoctrone du pin ponderosa (Langor, 2003, Lemprière et coll., 2008:21, Williamson et coll., 2009) et à la tique occidentale à pattes noires qui transporte la bactérie à l'origine de la maladie de Lyme (Ogden et coll., 2006, Varrin et coll., 2007:10).
  • L'étalement de l'habitat des espèces méridionales vers le nord risque de modifier les écosystèmes; la prolifération du petit polatouche et de la mésange de Caroline en est un exemple (Bowman et coll., 2005, Varrin et coll., 2007).
  • L'amincissement de la couche de glace dans la baie d'Hudson et la baie James a un effet sur la santé physique, la répartition et le taux de survie des ours polaires, car il met en péril leurs aires d'alimentation, d'accouplement et de repos (Obbard et coll., 2007).
  • L'habitat naturel d'espèces comme l'orignal, le mésangeai du Canada et l'ours polaire est déjà réduit (Varrin et coll., 2007, Waite et Strickland, 2006 et Obbard et coll., 2006).

Le Comité d'experts a conclu que, même si rien ne peut être fait pour empêcher l'exposition des écosystèmes au changement climatique, le gouvernement de l'Ontario peut en augmenter la résilience en adoptant des mesures proactives.

Espèces en péril

Plus de 190 espèces sauvages de l'Ontario sont en péril. Les causes en sont la perte d'habitat, la pollution, la modification de l'utilisation des sols, la dissémination d'espèces envahissantes et le changement climatique. Le rétablissement des espèces en péril est essentiel pour la conservation de la biodiversité de l'Ontario.

Le ministère des Richesses naturelles protège les espèces en péril et leurs habitats en appliquant la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition. Celle-ci insiste pour que l'évaluation des espèces soit faite par un organisme indépendant s'appuyant sur les connaissances scientifiques de pointe, le savoir commun et le savoir traditionnel des Autochtones. Le ministère des Richesses naturelles appuie aussi les efforts d'intendance des propriétaires privés, des utilisateurs des ressources et des organismes de conservation en coordonnant la formulation de stratégies de rétablissement des espèces en péril et en voie de disparition et en imposant des plans de gestion pour les espèces dont la survie est particulièrement préoccupante.

Les parcs provinciaux et les réserves de conservation préservent la biodiversité

Le réseau d'aires protégées de l'Ontario comprend plus de 650 parcs et réserves de conservation couvrant plus de 9,8 millions d'hectares, soit environ 9 % de la superficie de la province. Les aires protégées maintiennent la biodiversité en protégeant constamment les écosystèmes représentant l'ensemble des régions naturelles de la province et en protégeant les caractéristiques naturelles importantes, comme les espèces en voie de disparition. La Loi de 2006 sur les parcs provinciaux et les réserves de conservation stipule que ces aires doivent être aménagées et gérées de manière à préserver ou à rétablir leur intégrité écologique.

Le réseau provincial d'aires protégées joue un rôle déterminant dans la capacité de l'Ontario d'atténuer les conséquences du changement climatique et de s'y adapter. Les aires protégées :

  • Séquestrent et stockent le carbone dans les écosystèmes naturels;
  • Réduisent les dégâts causés par les désastres naturels;
  • Protègent les services écologiques ( p. ex. la purification de l'air, la décomposition des déchets);
  • Agissent comme refuges de la biodiversité;
  • Favorisent la résilience de l'écosystème de l'écopaysage.

Action 1 : Conserver la biodiversité et favoriser la résilience des écosystèmes

Le gouvernement de l'Ontario prend des mesures pour protéger la biodiversité et favoriser la résilience des écosystèmes.

La province finance la protection et le rétablissement des espèces menacées, en voie de disparition et disparues afin de préserver la biodiversité de l'Ontario. Le ministère des Richesse naturelles a entrepris une série d'actions, y compris l'actualisation de la Stratégie de la biodiversité de l'Ontario en 2011. Cette actualisation comprendra la sensibilisation aux effets attendus du changement climatique et des mesures d'adaptation en conséquence.

En partenariat avec la Forest Gene Conservation Association, des spécialistes locaux et le gouvernement fédéral, le MRN étudiera la migration assistée de certaines espèces d'arbres comme outil de gestion possible. Plusieurs essais de plantation ont été faits avec des semences indigènes du Sud pour des essences qui devraient élargir leur habitat naturel en Ontario à l'avenir.

La province travaille avec les partenaires de la protection de la faune pour dresser le bilan de la biodiversité de l'Ontario par l'intermédiaire du Centre d'information sur le patrimoine naturel. Ce centre tient à jour l'information sur les espèces à protéger, recueille de l'information sur les associations végétales représentatives dans le Grand Nord et alimente les données sur les zones littorales des Grands Lacs. L'Ontario continue de protéger les écosystèmes représentatifs, les espèces en voie de disparition et d'autres entités naturelles dans un réseau de parcs et de réserves de conservation provinciaux et de gérer ces aires de manière à protéger leur intégrité écologique.

Le ministère des Richesses naturelles établit une chaire de recherche à l'Université Algoma pour étudier les espèces envahissantes et les menaces qu'elles représentent pour la biodiversité. Le MRN ouvre un nouveau Centre des espèces envahissantes à Sault Ste. Marie et élabore un plan d'action sur les espèces envahissantes telles que l'agrile du frêne et la spongieuse.

Le gouvernement de l'Ontario augmente le pourcentage de couverture arborée de grande qualité dans le paysage naturel en lançant le programme 50 millions d'arbres. Le programme s'affaire actuellement à rebâtir l'infrastructure nécessaire pour un reboisement à grande échelle grâce à une série de partenariats privés/publics entre le ministère des Richesses naturelles et les ONG environnementales, les collectionneurs de semences, les pépinières privées, les organismes de reboisement et les entrepreneurs.

Le ministère des Richesse naturelles protège la diversité génétique en entretenant la banque provinciale de semences d'arbres, en parrainant un plan de gestion des semences pour le programme 50 millions d'arbres et en appuyant un programme de gestion du stock de géniteurs pour la pisciculture. Le MRN crée également un outil pour aider les municipalités à concevoir des systèmes de patrimoine naturel dans l'optique de maintenir la connectivité des entités naturelles pour contribuer à préserver la biodiversité. Il étudie comment la conservation de la biodiversité pourrait être mieux intégrée dans la politique provinciale d'utilisation du territoire, comme la Déclaration de principes provinciale, afin de promouvoir la protection et la bonne gestion des richesses naturelles.

La province protège l'habitat des cours d'eau, la qualité de l'eau et le retour à l'état naturel des littoraux en lançant des initiatives d'intendance, comme le Plan Intendance environnementale Ontario, le Programme d'encouragement fiscal pour les forêts aménagées, le Programme d'encouragement fiscal pour les forêts protégées et le Programme agroenvironnemental. Ces programmes regroupent des activités comme celles qui suivent :

  • Restaurer et conserver les zones humides;
  • Reboiser;
  • Planter des bandes tampons rivulaires (à savoir prévoir la plantation de végétation à côté de la source d'eau);
  • Clôturer le cheptel;
  • Trouver des sources d'eau de remplacement pour les bovins.

Gestion des forêts

L'adoucissement des températures et l'augmentation des précipitations peuvent modifier l'habitat naturel des essences d'arbre en Ontario, de même que la composition des forêts et leur productivité. Les forêts seront aussi touchées par les changements dans la fréquence et la sévérité des perturbations telles que les feux de forêt, la sécheresse et les tempêtes de vent ainsi que l'afflux d'insectes et de maladies (Williamson et coll., 2009). L'augmentation du taux de dioxyde de carbone dans l'atmosphère aura aussi un effet sur la croissance des arbres à court terme, l'abondance des essences et le patrimoine génétique des forêts (Colombo, 2009).

Le principal objectif de la gestion des forêts de la Couronne en Ontario est d'assurer la viabilité de nos forêts pour qu'elles continuent de répondre aux besoins sociaux, économiques et environnementaux des Ontariens aujourd'hui et demain. Pour assurer la viabilité des forêts et leur santé à long terme, il faut aussi préserver la complexité de leur écosystème. Pour garantir la résilience des écosystèmes forestiers, il importe que les pratiques de gestion forestière s'adaptent et permettent la conservation de grandes forêts diversifiées, productives et en santé.

Action 1 : Évaluer l'état d'adaptation des forêts

Le ministère des Richesses naturelles étudie la vulnérabilité de l'écosystème des forêts aux répercussions du changement climatique.

En 2009, le ministère des Richesses naturelles a commandité une étude sur la vulnérabilité des essences d'arbres avec le Conseil canadien des ministres des forêts. S'inspirant de ces travaux, le ministère travaille actuellement, avec d'autres compétences canadiennes, à l'élaboration d'un cadre pour gérer l'adaptation des forêts. Celui-ci comprendra des techniques d'évaluation de la vulnérabilité et un « coffre à outils » de techniques de gestion adaptative à l'intention des agences, des organismes et des collectivités.

Les feux de forêts augmentent avec le changement climatique

Le changement climatique multipliera les feux de forêt irréprimés en Ontario, parce que les températures se réchaufferont et que les périodes de sécheresse seront plus fréquentes et plus longues. L'environnement étant plus chaud et plus sec, le nombre de feux allumés subitement augmentera, surtout dans le nord-ouest de l'Ontario. Ces feux se produisent en présence d'une source d'allumage, comme la foudre, quand il n'a pas plu depuis une ou deux semaines. En Ontario, les feux allumés par la foudre causent 80 % des dégâts. Or, le changement climatique risque de multiplier les orages.

Dans les écosystèmes du monde entier, y compris dans la forêt boréale, le feu est une force naturelle et essentielle de renouvellement qui garantit la productivité. Cependant, les projections climatiques pour le XXIe siècle montrent que les feux de broussailles dans la forêt boréale auront des conséquences plus graves, car le nombre d'incendies augmentera et que de plus grandes superficies seront ravagées. Le ministère des Richesses naturelles coordonne la détection, la surveillance et l'extinction des feux de forêts. De plus, il renseigne le public et étudie de nouvelles façons d'aborder la gestion des feux dans le contexte du changement climatique (RNCan, 2009).

Institut de recherche forestière de l'Ontario

Le personnel de l'Institut de recherche forestière de l'Ontario s'emploie à développer de nouvelles connaissances scientifiques pour assurer la gestion durable des forêts ontariennes dans le contexte du changement climatique. Les chercheurs étudient la génétique des arbres et la capacité d'adaptation de différentes essences en faisant pousser dans des conditions rigoureuses des essences variées provenant de différentes sources pour déterminer comment les arbres réagissent à l'élévation des températures et à l'augmentation de la concentration de gaz carbonique. Ils jumelleront leurs résultats avec les projections du futur climat de l'Ontario afin de déterminer comment les enveloppes climatiques (les zones possédant un climat propice pour une essence ou un écosystème donné) seront amenées à changer. Cette connaissance les aidera à déterminer si les essences d'arbres méridionales constituent un meilleur choix pour l'Ontario. Ils détermineront aussi les populations dont la génétique est la mieux adaptée aux nouvelles conditions. L'Institut évaluera finalement l'adaptation au changement climatique en comparant les populations naturelles d'arbres avec celles plantées sur un site expérimental correspondant à leur source de semence. Fort de cette information, l'Institut pourra préciser les lignes directrices servant à la sélection des sources de semences pour garantir que les arbres croissent dans un environnement qui leur est propice.

Grands lacs

Les changements dans l'utilisation du territoire, la présence d'espèces envahissantes, la perte d'habitat, la pollution et l'eutrophisation (enrichissement de l'eau par des nutriments) menacent tous la qualité de l'eau des Grands Lacs et leur résilience fondamentale au changement climatique. L'état des Grands Lacs a une importance critique pour la santé, l'économie et la beauté naturelle de l'Ontario. Il faut absolument enchérir sur ce qui se fait actuellement et étudier comment le changement climatique peut intensifier les effets de ces menaces, entraînant la baisse du niveau des eaux, la hausse de la température des eaux, des orages particulièrement violents et la dissémination des espèces envahissantes.

Action 18 : Inclure l'adaptation dans les ententes sur les Grands Lacs

Le gouvernement de l'Ontario préconisera l'inclusion des conséquences du changement climatique et de mesures d'adaptation dans toutes les ententes visant les Grands Lacs.

Quelques ententes ont été signées pour gérer la quantité et la qualité des eaux des Grands Lacs. L'Ontario partira du cadre des programmes et des ententes existants sur les Grands Lacs pour inclure les enjeux du changement climatique dans les pratiques de gestion de ce plan d'eau.

Entente sur les ressources en eaux durables du bassin des Grands Lacs et du Saint-Laurent

L'impératif de l'adaptation au changement climatique a été négocié spécifiquement dans cette entente infranationale conclue entre les 10 états et provinces limitrophes des Grands Lacs. L'entente se fonde sur le principe de précaution selon lequel « Attendu que, en fonction des possibles variations des conditions climatiques ainsi que des effets cumulatifs potentiels que la demande pour les eaux du bassin pourrait entraîner, les États et les provinces doivent agir pour garantir aux générations futures, la protection et la conservation des eaux du bassin et des ressources naturelles qui en dépendent; et attendu que, en cas de risque de dommages graves ou irréversibles, l'absence de certitude scientifique absolue ne doit pas servir de prétexte pour remettre à plus tard l'adoption de mesures visant à prévenir la dégradation de l'environnement ».

L'entente engage les provinces et les états limitrophes à tenir compte des incertitudes climatiques dans leurs évaluations périodiques des effets cumulatifs de l'utilisation de l'eau. L'Ontario a entrepris la formulation de règlements et de politiques qui en relèvent en plus de recourir à l'information et à la science pour respecter l'entente. La province a notamment :

  • Interdit les dérivations, sauf cas rares strictement réglementés;
  • Formulé des buts, des objectifs et des programmes de conservation de l'eau pour atteindre les objectifs visant l'ensemble du bassin;
  • Renforcé le rôle de l'information et de la science dans la prise de décisions et évalué les impacts cumulatifs de l'usage des eaux dans le contexte du changement climatique.

Accord Canada-États-Unis relatif à la qualité de l'eau dans les Grands Lacs (AQEGL)

Le Canada et les États-Unis ont conclu le premier accord relatif à la qualité de l'eau dans les Grands Lacs en 1972, engageant les deux pays à rétablir et à maintenir l'intégrité chimique, physique et biologique de l'écosystème du bassin des Grands Lacs. La dernière mise à jour de l'accord remonte à 1987 et des négociations visant son amendement ont commencé en 2009.

L'Ontario déploie de grands efforts pour garantir que les collectivités, les économies et les écosystèmes tributaires des Grands Lacs soient protégés par cet exercice. Le Comité d'experts sur l'adaptation au changement climatique a réaffirmé cet impératif et recommandé que toutes les ententes provinciales, nationales et internationales portant sur les Grands Lacs soient cohérentes et tiennent compte des conséquences du changement climatique et de l'adaptation au changement. Le gouvernement de l'Ontario plaide pour que l'adaptation au changement climatique fasse partie intégrante de l'Accord révisé.

Accord Canada-Ontario concernant l'écosystème du bassin des Grands Lacs (ACO)

Cet accord définit comment les gouvernements du Canada et de l'Ontario doivent collaborer et coordonner leurs efforts pour restaurer, protéger et conserver l'écosystème du bassin des Grands Lacs en plus d'aider le Canada à respecter ses engagements aux termes de l'Accord relatif à la qualité de l'eau des Grands Lacs. L'un des objectifs de l'ACO est de comprendre les conséquences du changement climatique pour cet écosystème. À cette fin, l'Ontario soutient la recherche qui examine le rôle du changement climatique sur la dégradation des utilisations bénéfiques (dégradation de la qualité de l'eau) dans des secteurs préoccupants (zones des Grands Lacs fortement dégradées). Quand le prochain ACO sera négocié, le gouvernement de l'Ontario fera des pressions pour qu'il soit assorti de solides mesures d'adaptation au changement climatique.

Planification du changement climatique dans les Grands Lacs et mesures d'adaptation

Avec les gouvernements canadien et américain, le milieu universitaire et les organismes non gouvernementaux (ONG), le gouvernement de l'Ontario travaille à la formulation de plans de conservation de la biodiversité, tels que la toute récente Stratégie relative à la conservation de la biodiversité du lac Ontario. Celle-ci recommande, notamment, de tenir compte des conséquences du changement climatique et de prendre des mesures pour aménager des corridors facilitant la migration et le déplacement des espèces à l'intérieur des biocénoses.

Action 19 : Étudier les répercussions du changement climatique sur la pêche

Le ministère des Richesses naturelles évaluera la vulnérabilité des espèces de poissons au changement climatique en conduisant des activités de recherche.

Le maintien de la biodiversité des Grands Lacs revêt une importance cruciale, car un secteur des pêches en santé fournit d'importants avantages sociaux et économiques.

Le Comité d'experts avait recommandé à l'Ontario d'analyser la vulnérabilité des pêches dans les Grands Lacs afin que les politiques et les procédures de gestion des pêches prennent toutes en considération les conséquences potentielles du changement climatique sur les espèces, l'habitat des poissons et le réseau trophique aquatique.

Le ministère des Richesses naturelles parraine l'élaboration de méthodes pour évaluer la vulnérabilité des espèces de poissons dans le bassin hydrographique.

Par exemple, le ministère a récemment publié des projections régionales montrant comment le changement climatique affectera les populations de touladi de l'Ontario. Cette information aidera les gestionnaires de la ressource à comprendre comment l'avenir d'un grand prédateur comme le touladi influera sur la structure du réseau trophique et la stabilité des écosystèmes qui le sous-tendent.

Les projections de changement climatique aideront tous les gestionnaires de ressources de la province à planifier en tenant compte des conséquences écologiques et économiques du changement climatique.

Pour faire progresser la compréhension des répercussions du changement climatique sur les pêches, le ministère a aussi entrepris ce qui suit :

  • Étudier comment la recherche existante peut servir de référence pour comprendre les effets du changement climatique sur les pêches;
  • Déterminer comment collaborer avec la Commission des pêcheries des Grands Lacs à la poursuite de l'analyse de la vulnérabilité des pêcheries.
Les sociétés d'assurance appellent ça de la diligence raisonnable; les gens comme vous et moi appellent ça de la prévoyance, être prêt pour ce qui se présente. Voilà l'essence de l'adaptation au changement dans les régimes climatiques.David Pearson (Ph. D.),
professeur en Sciences de la terre à l'Université Laurentienne,
coprésident du Comité ontarien d'experts sur l'adaptation au changement climatique

Lac simcoe

Action 20 : Formuler une stratégie d'adaptation pour le lac simcoe

En collaboration avec le ministère des Richesses naturelles, les communautés Métis et des Premières nations locales, le ministère de l'Agriculture, de l'Alimentation et des Affaires rurales, les offices de protection de la nature de la région du lac Simcoe, les municipalités et les universités, le ministère de l'Environnement préparera une stratégie d'adaptation au changement climatique pour le bassin hydrographique du lac Simcoe avant la fin de 2011.

Le Plan de protection du lac Simcoe, publié en juin 2009, contient une feuille de route pour la restauration et la protection de la santé du lac. Il prône la prise immédiate de mesures pour contrer les menaces qui pèsent sur son écosystème, notamment le niveau excessif de phosphore.

Le changement climatique peut amener des changements dans la température des eaux du lac, ce qui nuirait à l'habitat des poissons d'eau froide et à la pêche de ces espèces et accélérerait encore plus la croissance des plantes aquatiques induite par l'apport élevé de phosphore. Ces facteurs nuisent à l'environnement ainsi qu'à l'économie locale qui est fondée sur les activités récréatives.

Les ministères de l'Environnement et des Richesses naturelles ont réuni des spécialistes éminents du climat pour procéder à l'évaluation des vulnérabilités et les conseiller dans l'élaboration d'une stratégie d'adaptation pour le lac Simcoe. Celle-ci devra d'ailleurs préciser ce qui suit :

  • Les principales mesures d'adaptation recommandées;
  • Le rôle et les responsabilités des parties en cause;
  • Les modifications qui pourraient être apportées au Plan de protection du lac Simcoe pour garantir que les mesures recommandées sont appliquées.

Évaluation de la vulnérabilité du lac Simcoe

Le ministère des Richesses naturelles a entrepris d'évaluer la vulnérabilité de la faune sauvage, du couvert végétal, des espèces en péril, du bassin hydrographique et de l'hydrologie du rivage, de l'habitat aquatique, du patrimoine naturel et des aires protégées du lac Simcoe et de son bassin hydrographique. De son côté, le ministère de l'Agriculture, de l'Alimentation et des Affaires rurales a entrepris l'évaluation de la vulnérabilité du secteur agricole de la région. Le lac Simcoe sert de projet pilote pour ce qui est du développement et de l'essai de ce genre d'analyse, le projet devant mener à des mesures significatives ici et ailleurs. Les experts utiliseront des indicateurs précis, notamment des scénarios d'avenir fondés sur le changement climatique, pour déterminer où et comment les systèmes naturels sont les plus vulnérables, puis faire des projections de risques quantifiées et choisir les options les plus prometteuses pour s'adapter à ces risques.

Pour préparer et mettre en œuvre la stratégie d'adaptation pour le lac Simcoe, le gouvernement de l'Ontario fera ce qui suit :

  • Calculer et évaluer le risque de conséquences climatiques sur le bassin hydrographique;
  • Promouvoir, mener et financer d'autres recherches pour mieux comprendre les conséquences du changement climatique sur le bassin hydrographique, notamment les conséquences pour les terres humides, la vie aquatique, les espèces terrestres et les écosystèmes, les eaux d'amont, la conservation des cycles biologiques, la température des eaux souterraines et la profondeur de la nappe phréatique;
  • Mettre au point un programme intégré de contrôle du changement climatique pour éclairer le processus décisionnel et modéliser les conséquences du changement climatique sur le bassin hydrographique;
  • Entreprendre la préparation des plans d'adaptation au changement climatique et promouvoir la construction d'une communauté de praticiens en planification adaptative pour le bassin hydrographique du lac Simcoe.

La stratégie d'adaptation pour le lac Simcoe constituera un modèle de planification de l'adaptation pour d'autres bassins hydrographiques de l'Ontario et hors de nos frontières.

Vision pour l'avenir

Biodiversité : Le gouvernement de l'Ontario poursuivra ses efforts pour préserver la biodiversité, protéger et assurer la subsistance de la biodiversité, protéger nos richesses naturelles et en assurer la subsistance et maintenir la résilience des écosystèmes dans le contexte du changement climatique.

Le Comité d'experts avait recommandé au ministère des Richesses naturelles de piloter ces efforts en procédant à des évaluations de la vulnérabilité et en adoptant des mesures favorisant la résilience des espèces et des écosystèmes les plus touchés et les plus vulnérables.

L'Ontario mènera des évaluations de la vulnérabilité des espèces et des écosystèmes dans une perspective écologique et en fera une étape critique de l'approche adaptative de la gestion des richesses naturelles.

Gestion des forêts : Il est important d'évaluer les outils législatifs, les politiques et les programmes en place qui sont susceptibles de faciliter l'adaptation des forêts au changement climatique.

Les politiques et les programmes concernant la forêt peuvent évoluer en réaction au changement climatique. Voici quelques possibilités :

  • Inclure le changement climatique dans les processus de planification de la gestion forestière;
  • Inclure des scénarios de changement climatique dans les prévisions des perturbations de l'environnement naturel;
  • Chercher des possibilités d'améliorer les programmes de reboisement dans le cadre de l'adaptation.

Pour que nos forêts soient résilientes au changement climatique et qu'elles conservent leur biodiversité, l'Ontario continuera de commanditer la recherche d'outils de gestion et de techniques adaptatives pour les forêts qui visent à :

  • Protéger les forêts des conséquences des incendies, des maladies et des insectes;
  • Mettre au point des traitements pour l'entretien et la culture des forêts (traitements sylvicoles);
  • Modéliser des processus écosystémiques pour évaluer la vulnérabilité, les seuils critiques et la réponse biologique selon différents scénarios de changement climatique.

Grands Lacs : Le gouvernement de l'Ontario continuera de travailler au rétablissement et à la protection de la santé à long terme des Grands Lacs dans un contexte de changement climatique.

L'Ontario continuera de pousser sa compréhension des conséquences du changement climatique en faisant ses propres recherches et en puisant aux recherches menées dans le cadre des accords internationaux.

Lac Simcoe : L'évaluation de la vulnérabilité et du risque des conséquences du changement climatique sur les bassins hydrographiques, comme celui du lac Simcoe, pourrait servir de modèle d'utilisation de ce type d'information pour élaborer et mettre en œuvre des plans d'adaptation locale en Ontario. On pourrait procéder de la même manière pour d'autres écosystèmes essentiels de la province.

Grand Nord : Il est essentiel d'adopter dans d'autres régions, comme le Grand Nord de l'Ontario, des approches de gestion qui maximisent la résilience des écosystèmes et minimisent les facteurs de stress externes pour la biodiversité et les écosystèmes.

Par la Loi de 2010 sur le Grand Nord, le gouvernement de l'Ontario a rendu possible la collaboration avec les Premières nations du Grand Nord en créant un organisme mixte qui émettra des déclarations de principes ayant un rapport avec l'adaptation au changement climatique et son atténuation (voir l'Objectif 4).


1 D'après une estimation proportionnelle pure basée sur le produit intérieur brut de 2009 fourni par le ministère des Finances.

2 Une évaluation environnementale de portée générale « connexe » renvoie à une procédure approuvée que les municipalités doivent suivre lors de la planification des projets d'infrastructures municipales. À défaut de suivre cette procédure, les municipalités peuvent faire une évaluation environnementale pour chaque projet, mais cet exercice peut s'avérer très long et très coûteux.

3 Les pratiques de biosécurité sont des mesures préventives dont le but est de réduire la propagation des maladies infectieuses, l'invasion d'espèces envahissantes, etc.