Objectif 3 : Créer et partager des outils de gestion des risques afin de soutenir les efforts d’adaptation faits partout dans la province

À mesure qu'on comprendra mieux les effets du changement climatique, on créera des outils de gestion des risques et on les partagera avec les communautés partout dans la province.

Outils de gestion des risques :

  • Pratiques exemplaires;
  • Documents d’orientation;
  • Éducation et formation.

Au cours des quatre prochaines années, le gouvernement de l’Ontario fournira aux communautés des outils pour les aider dans les domaines suivants :

  • L’aménagement du territoire;
  • La gestion des situations d’urgence;
  • La santé publique;
  • Les ressources en eau;
  • La gestion des infrastructures.

Il est essentiel d’investir dans la sensibilisation et l’éducation de la communauté si l’on veut que les outils offerts soient utilisés pour se préparer adéquatement aux conséquences du changement climatique.

Le gouvernement de l’Ontario investit en outre dans l’éducation des futurs décideurs — nos jeunes — pour qu'ils comprennent le changement climatique et saisissent l’importance de protéger l’environnement, dans l’intérêt de l’économie et de la société.

Outils pour l’aménagement du territoire

La façon dont les communautés sont aménagées influe sur leurs émissions de gaz à effet de serre et leur résilience aux conséquences du changement climatique.

En Ontario, l’aménagement du territoire est guidé par la Déclaration de principes provinciale (DPP) en application de la Loi sur l’aménagement du territoire. Les plans communautaires, comme le Plan de la ceinture verte et le Plan de croissance de la région élargie du Golden Horseshoe, relèvent d’autres lois. Les municipalités prennent des décisions d’aménagement à l’échelle locale et s'occupent de documents tels que les plans officiels et les règlements de zonage.

Le cadre de planification de l’aménagement du territoire de la province a été conçu pour inclure les nouvelles connaissances scientifiques et les nouvelles données. Il sera important pour le gouvernement de l’Ontario de revoir les politiques d’aménagement de la province pour qu'elles soient aussi à jour que possible et adaptées aux nouveaux enjeux tels que le changement climatique.

Action 21 : Faire mieux connaître les outils d’aménagement du territoire

Le ministère des Affaires municipales et du Logement prend des mesures pour faire mieux connaître les outils d’adaptation au changement climatique qui s'appliquent à l’aménagement du territoire à l’échelle locale.

En 2007, la Loi sur l’aménagement du territoire a été amendée, créant dans la foulée de nouveaux outils axés sur le développement durable et assortis de plusieurs mesures pouvant servir à l’adaptation au changement climatique et à son atténuation.

Ces amendements ont été suivis par une série de fiches d’information, notamment « Réagir au changement climatique », et par la publication de « Pierres d’assise de la planification durable », une série de 12 bulletins d’une page servant à illustrer comment et pourquoi utiliser ces nouveaux outils d’aménagement à des fins d’adaptation et d’atténuation du changement climatique. La sensibilisation à l’utilisation de ces outils d’aménagement dans le contexte de l’adaptation au changement à l’échelle locale devrait encourager une utilisation généralisée.

Les municipalités peuvent utiliser la réglementation du plan d’implantation ou le système de délivrance de permis d’exploitation pour exiger des constructions de conception durable qui favorisent :

  • La conservation de l’eau;
  • L’efficacité énergétique;
  • Les options de transport durables;
  • L’amélioration de la qualité de l’eau et de l’air.

En matière de conservation de l’eau, par exemple, des aménagements à faible impact, comme des chaussées perméables, permettent l’infiltration de l’eau en plus de réduire l’écoulement des eaux de ruissellement et d’encourager la réutilisation de l’eau. De telles mesures aideront à réduire la pression sur les infrastructures des égouts municipaux, l’énergie utilisée et l’environnement naturel en plus d’aider à gérer l’augmentation des précipitations prédite.

Le ministère des Affaires municipales et du Logement prend des mesures pour sensibiliser la population aux outils d’aménagement du territoire

En 2010, le ministère des Affaires municipales et du Logement a créé un portail de l’aménagement communautaire, L’aménagement du territoire en 3 dimensions, accessible au public sur son site Web. Ce portail propose des animations des résultats que peuvent avoir diverses politiques d’aménagement sur le terrain. Il permet de visualiser des options d’aménagement et de conception pour construire des communautés durables, saines et résilientes sur le plan économique.

Le ministère distribue du matériel éducatif dans toute la province et donne des sessions de formation sur l’aménagement aux autres ministères, aux planificateurs municipaux et aux offices de protection de la nature. De plus, il fait la promotion d’initiatives de sensibilisation du secteur de la mise en valeur. On trouvera de plus amples renseignements dans les Bureaux des services aux municipalités.

L’Ontario, en partenariat avec l’Association des municipalités de l’Ontario (AMO) et l’Institut des planificateurs professionnels de l’Ontario (IPPO), travaille sur une nouvelle initiative d’éducation et de sensibilisation appelée « Raison d’être de l’aménagement ». S'étalant sur plusieurs années, cette initiative comprendra un volet réservé au changement climatique et s'inspirera des discussions des forums éducatifs qui ont débuté lors du congrès de l’AMO en août 2010 et du symposium de l’IPPO à l’automne de 2010.

Action 22 : Intégrer des politiques d’adaptation dans la Déclaration de principes provinciale

En mars 2010, le ministère des Affaires municipales et du Logement a décidé de réviser la Déclaration de principes provinciale (DPP). La DPP contient actuellement un certain nombre de politiques qui présentent des avantages concomitants en matière d’adaptation et d’atténuation :

  • Protection des caractères du patrimoine naturel;
  • Orientation du développement à l’extérieur des zones sujettes aux inondations;
  • Promotion d’une gestion efficace des eaux pluviales, de la conservation de l’eau et d’une utilisation efficace de l’eau en général.

Cet examen de la DPP fournira au public, aux ministères, aux communautés autochtones, aux organismes locaux et provinciaux et à d’autres intervenants (groupes écologistes, secteur de l’aménagement) l’occasion de faire des suggestions pour promouvoir davantage l’adaptation au changement climatique et son atténuation.

Conscient de l’importance d’intégrer divers éléments d’adaptation et d’atténuation dans le système d’aménagement du territoire, le ministère poursuivra ses efforts pour actualiser les politiques, les outils et les documents d’orientation en utilisant des mesures du rendement et des méthodes de révision continue.

Le ministère reconnaît que les municipalités jouent un rôle prépondérant dans la mise en œuvre et s'engage à s'associer avec le secteur municipal, notamment pour ce qui est de la sensibilisation et de la formation.

Action 23 : Tenir compte du changement climatique dans le Plan de croissance du Nord de l’Ontario

L’environnement fait partie des six grands thèmes du Plan de croissance du Nord de l’Ontario 2011. Le Plan reconnaît également le besoin d’adaptation aux changements climatiques et de leur atténuation, d’une importance particulière dans le Nord.

Les températures moyennes grimpent plus rapidement dans le Nord qu'ailleurs en Ontario, ce qui aura pour effet de transformer la forêt boréale et ce qui aura des conséquences sur l’écologie sensible des voies d’eau, des lacs et des terres humides. Cela menace la biodiversité de la région, augmente le risque de tempêtes et de feux de forêts et raccourcit la saison des transports des communautés éloignées qui dépendent des routes de glace temporaires pour l’importation de produits essentiels.

Les changements climatiques présenteront aussi des perspectives économiques nouvelles pour les producteurs agricoles comme la prolongation de la saison de végétation et la création d’un marché de crédits compensatoires pour l’émission de carbone.

Le Plan comprend deux politiques qui visent particulièrement l’adaptation aux changements climatiques et leur atténuation :

  • 6.3.3 La province travaillera de concert avec le gouvernement fédéral, les municipalités et d’autres partenaires afin d’incorporer des mesures d’atténuation et d’adaptation aux changements climatiques, le cas échéant, dans la planification et la prise de décisions, auxquelles s'ajoutent aussi des programmes et des outils permettant de mesurer et de mieux comprendre les changements climatiques et leurs impacts sur le Nord de l’Ontario.
  • 6.3.5 La province travaillera de concert avec le gouvernement fédéral, les municipalités et d’autres partenaires afin d’inclure des mesures visant à protéger et à préserver la qualité de l’air, la quantité et la qualité de l’eau ainsi que le patrimoine naturel lorsqu'elle concevra un plan contre l’impact des changements climatiques et en faveur de la durabilité de l’environnement.

Outils pour la gestion Des situations d’urgence

La Loi sur la protection civile et la gestion des situations d’urgence exige que les municipalités et les ministères de la province aient tous un Programme de gestion des situations d’urgence.

Ces programmes définissent l’état de préparation et la capacité d’intervention en cas de situations d’urgence. De plus, ils proposent une approche proactive et coordonnée pour réduire les risques et gérer les situations d’urgence occasionnées par les vagues de chaleur, les tornades, les pluies torrentielles, des crues subites, des incendies et des crises de santé.

Concevoir un outil pour la gestion des risques par les municipalités aux termes de l’Initiative de collaboration pour l’adaptation régionale en Ontario

Dans le cadre de l’Initiative de collaboration pour l’adaptation régionale en Ontario (ICAR), le ministère des Affaires municipales et du Logement montera sur la Toile un outil de gestion des risques pour aider les municipalités dans l’élaboration de leurs stratégies d’adaptation. On trouvera de plus amples renseignements concernant l’Initiative de collaboration dans la section consacrée à l’Objectif 5.

Outils pour garantir la santé humaine

Le changement climatique influe de bien des manières sur la santé humaine. Les phénomènes météorologiques extrêmes, comme les canicules, les vents violents et la pollution de l’air se traduisent par de graves problèmes de santé pour les Ontariens et les Ontariennes, sans oublier l’incidence accrue de maladies infectieuses comme la maladie de Lyme.

La combinaison d’extrêmes climatiques — comme une canicule s'ajoutant à la pollution de l’air — peut avoir un effet multiplicateur qui décuple les conséquences sur la santé. Au niveau communautaire, le gouvernement de l’Ontario continue de travailler avec les bureaux de santé publique pour les doter des outils capables de protéger la santé publique contre les dangers du changement climatique.

Bureaux de santé publique

L’Ontario est servie par 36 conseils de santé locaux responsables de l’organisation et de la prestation des services et des programmes de santé publics, de la prévention des maladies de même que de la promotion et de la protection de la santé de la population de la province.

Action 24 : Faire mieux connaître les risques du changement climatique pour la santé

Le ministère de la Santé et des Soins de longue durée a établi l’exigence d’augmenter la sensibilisation du public aux facteurs de risque pour la santé qui sont associés au changement climatique dans les Normes de santé publique de l’Ontario et compte lancer des activités de sensibilisation dans les conseils de santé.

Les Normes de santé publique de l’Ontario ont été adoptées en 2009 en application de la Loi sur la protection et la promotion de la santé.

Ces normes définissent ce que le ministère attend des conseils de santé qui régissent les bureaux de santé publique. La norme visant la prévention et la gestion des dangers environnementaux exige formellement de sensibiliser le public aux risques que le changement climatique fait peser sur la santé ainsi qu'aux nouveaux problèmes de santé provoqués par les conditions météorologiques exceptionnelles. Plusieurs bureaux de santé publique ont déjà appliqué des mesures liées au changement climatique. Par exemple le système d’avis de chaleur extrême à Toronto, London et Niagara est déclenché dès que la température et l’humidité sont dangereusement élevées.

Le ministère de la Santé et des Soins de longue durée s'est engagé dans un large éventail d’activités stratégiques visant à augmenter la responsabilité et le rendement des bureaux de santé publique, notamment des contrats de responsabilité et un cadre de gestion du rendement.

Création d’un outil de vulnérabilité thermique dans le cadre de l’Initiative de collaboration pour l’adaptation régionale en Ontario

Les vagues de chaleur de plus en plus fréquentes et de plus en plus longues sont un sujet de préoccupation important pour les autorités. Par l’entremise de l’Initiative de collaboration pour l’adaptation régionale en Ontario, Toronto Public Health cartographie la ville en fonction de l’intensité de la chaleur et cible les populations les plus vulnérables afin d’améliorer la planification et les interventions. On trouvera de plus amples renseignements sur l’Initiative de collaboration dans la section consacrée à l’Objectif 5.

Le changement climatique a des répercussions sur la qualité de l’air

Même si la qualité de l’air s'améliore constamment en Ontario depuis 1988, le changement climatique risque de renverser la tendance ( p. ex. augmentation du smog, des feux de forêt et du pollen); l’augmentation des émissions produite par les changements de comportements des citoyens, comme le recours toujours plus grand au conditionnement de l’air, est aussi à incriminer (Santé Canada, 2008). Pour contrôler la qualité de l’air (extérieur) dans la province et informer les habitants de la mauvaise qualité de l’air, le ministère de l’Environnement a adopté l’indice Qualité de l’air Ontario (QAO) qui donne la qualité de l’air et spécifie les risques potentiels pour la santé publique.

Action 25 : Informer le public sur la maladie de lyme

Le ministère de la Santé et des Soins de longue durée applique une surveillance, éduque le public et le renseigne sur les régions vulnérables à la maladie de Lyme.

La maladie de Lyme est une nouvelle maladie infectieuse qui est transmise aux humains par la morsure d’une tique occidentale à pattes noires. Au premier stade, la maladie de Lyme peut être confondue avec la grippe. Si elle n'est pas traitée, elle peut s'aggraver et provoquer des symptômes chroniques graves.

La population de tiques qui donnent la maladie de Lyme s'est répandue dans de nouvelles régions de la province à cause du réchauffement climatique. Les cas de maladie de Lyme ont augmenté de façon notable en Ontario depuis l’an 2000 (Ontario College of Family Physicians 2008).

Pour l’instant, on trouve les tiques porteuses de la maladie surtout dans les parcs et les aires de conservation sur la rive nord du lac Érié et du fleuve Saint-Laurent, mais il est possible d’attraper la maladie partout dans la province. La connaissance de la maladie de Lyme est encore faible dans la population. C'est une maladie qui peut être difficile à diagnostiquer, mais on peut l’éviter si on est bien renseigné et si on se protège adéquatement. C'est aussi une maladie qui se traite par traitement antibiotique quand elle est diagnostiquée tôt.

Le ministère de la Santé et des Soins de longue durée prend les mesures suivantes pour protéger el public contre la maladie de Lyme :

  • Surveillance des cas de maladie de Lyme dans les populations de tiques et chez les humains;
  • Avec les parcs et les Offices de protection de la nature, affichage partout où la maladie de Lyme est présente;
  • Éducation des Bureaux de santé publique quant aux tendances de la maladie en Ontario, au Canada et aux États-Unis;
  • Lancement d’une campagne d’éducation pour faire connaître la maladie portant, notamment sur :
    • Comment reconnaître les tiques et les morsures de tiques;
    • Les symptômes de la maladie;
    • Les moyens de protection.

Le matériel de la campagne « Combattons la maladie de Lyme! » a déjà été distribué dans tous les bureaux de santé publique de la province. Le ministère de la Santé et des Soins de longue durée continuera de sensibiliser le public à la maladie en collaboration avec ses partenaires et d’autres intervenants. La province augmentera en outre la surveillance pour détecter les nouvelles zones où la maladie se serait déclarée en Ontario.

Surveillance des maladies transmises par des vecteurs

La surveillance des maladies transmises par des vecteurs (par des insectes comme les moustiques ou les tiques, par exemple) comme la fièvre du Nil occidental et l’encéphalite équine de l’Est, fait appel à la collaboration des 36 bureaux de santé publique de l’Ontario et s'étale de juin à octobre chaque année. Chaque bureau fait la surveillance des moustiques adultes en utilisant des pièges lumineux et en testant les moustiques adultes chaque semaine pour détecter la présence de virus. Les bureaux utilisent un assortiment de facteurs pour déterminer la gravité du risque de transmission de maladies dans leur secteur. Les résultats sont transmis au ministère de la Santé et des Soins de longue durée qui les étudie et les analyse dans le but de déterminer le niveau de risque dans la province. L’analyse est consignée dans un rapport de surveillance hebdomadaire qui est distribué aux bureaux de santé public. La surveillance des vecteurs de la maladie de Lyme comprend à la fois une surveillance passive (le public ou les vétérinaires envoient les tiques trouvées sur eux-mêmes ou sur leurs animaux de compagnie) et une surveillance active (le ministère sillonne le territoire pour débusquer de nouvelles zones de tiques et les examine pour détecter la maladie).

Outils pour les ressources en eau

Les experts s'attendent à ce que le changement climatique augmente les menaces sur la quantité et la qualité de l’eau en Ontario. Pour garantir l’accès à l’information la plus à jour sur les ressources en eau, le gouvernement de l’Ontario ouvrira un guichet unique sur les ressources en eau et les régimes météorologiques, ce qui facilitera les démarches d’adaptation des communautés. Ce guichet sera mis au point par le ministère des Richesses naturelles, en collaboration avec l’Association for Canadian Educational Resources dans le cadre de l’Initiative de collaboration pour l’adaptation régionale en Ontario (voir l’Objectif 5).

Outils pour faciliter la conception des infrastructures

Les inondations sont la principale cause d’intervention de la protection civile en Ontario. Elles endommagent les propriétés, coupent les services essentiels et occasionnent même des blessures et des pertes de vie (Conservation Ontario 2009).

Certains outils s'avèrent fort utiles pour la conception des infrastructures dans le contexte du changement climatique. Les courbes intensité-durée-fréquence (IDF) permettent de prédire les chutes de pluie et constituent un outil précieux pour l’évaluation des risques dans la conception des infrastructures.

Action 26 : Mettre à jour les courbes intensité- durée-fréquence

Au vu des effets escomptés du changement climatique, le ministère des Transports actualise ses courbes intensité-durée-fréquence (IDF) et amé- liore la collecte des données des pluviomètres.

Les courbes IDF partent de la configuration historique des pluies pour projeter les précipitations futures (intensité, durée et fréquence des chutes de pluie). On commence à voir une augmentation sensible de la fréquence et de l’intensité des pluies. Quand ils disposent de données de qualité, les concepteurs sont en mesure de calculer correctement la capacité de drainage afin d’éviter la surconception ou la sous-conception des éléments de drainage (pour les routes et les ponts, par exemple).

En collaboration avec l’Université de Waterloo, le ministère des Transports (MTO) a récemment conçu un outil web présentant les courbes IDF. Auparavant, cette information était accessible sur papier seulement aux bureaux de district du MTO. Utilisant les données les plus à jour d’Environnement Canada, l’outil convivial fournit les courbes IDF en ligne partout en Ontario.

Le MTO reconnaît la nécessité de recueillir des données de base pour actualiser les courbes IDF. C'est ainsi que, en collaboration avec le ministère des Richesses naturelles, il a entrepris d’améliorer la collecte des données de pluviométrie dans le Nord de l’Ontario. Les données ainsi recueillies serviront à la prévision des inondations et des conditions routières et au lancement des alertes. Les données des pluviomètres peuvent être utilisées en combinaison avec celles des stations climatiques pour vérifier et mettre à jour les courbes IDF.

Outils pour aider le secteur agricole

Le changement climatique lance des défis particuliers au secteur agricole :

  • Allongement de la saison de croissance;
  • Changements dans la quantité et la qualité de l’eau;
  • Augmentation du risque d’érosion durant les orages violents;
  • Introduction de nouvelles cultures, expansion de la zone de culture, apparition de nouvelles maladies et de nouveaux organismes nuisibles.

Action 27 : Actualiser le plan agroenvironnemental

Le ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Affaires rurales mettra à jour le plan agroenvironnemental en vue d’augmenter la résilience du secteur agricole au changement climatique.

Le plan agroenvironnemental, qui s'inscrit dans le programme fédéral-provincial Cultivons l’avenir, est un programme d’éducation et de sensibilisation environnementale à participation volontaire. Il encourage l’adaptation des fermes au changement climatique en associant formation, évaluation des risques et aide technique et financière pour l’adoption de pratiques exemplaires. Les risques environnementaux de chaque ferme participante sont évalués, et un plan d’action est mis au point pour relever les défis qui lui sont propres.

Le ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Affaires rurales travaille présentement avec Agriculture et agroalimentaire Canada, la Ontario Farm Environmental Coalition et d’autres partenaires pour réviser et mettre à jour le manuel du plan agroenvironnemental. Cette révision permettra de veiller à ce que les plans agroenvironnementaux tiennent correctement compte des nouveaux risques résultant du changement climatique et soient adaptés en vue d’améliorer la résilience.

Approche communautaire et éducation

Action 28 : Sensibiliser et former les communautés

Le ministère de l’Environnement a lancé l’Initiative d’adaptation communautaire pour aider les communautés dans leur évaluation des conséquences locales du changement climatique et mettre en place avec elles des stratégies d’adaptation efficaces.

En plus de fournir des outils de gestion des risques à une foule de secteurs, le gouvernement de l’Ontario tient aussi à rejoindre et à éduquer les communautés. Le changement climatique aura des répercussions importantes à l’échelle locale et obligera toutes les régions de la province à s'adapter et à devenir plus résilientes. Deux programmes provinciaux, l’Initiative de collaboration pour l’adaptation régionale (un programme fédéral-provincial) et l’Initiative d’adaptation communautaire (un programme provincial) s'adressent aux décideurs dans les communautés, tant dans les municipalités que dans les collectivités des Premières nations, et ont pour but d’augmenter les connaissances et l’expertise en matière d’adaptation à l’échelle locale.

Initiative d’adaptation communautaire

Le ministère de L’Environnement finance l’Initiative d’adaptation communautaire pour profiter de la sensibilisation et de la formation fournie par l’Initiative de collaboration pour l’adaptation régionale en Ontario. L’Initiative d’adaptation communautaire est un projet géré conjointement par le Clean Air Partnership et le Centre ontarien de ressources sur les impacts climatiques et l’adaptation. D’une durée de deux ans, ce programme veut aider les Ontariens et les Ontariennes à mieux se préparer au changement climatique. Ses activités se déclinent comme suit :

  • Organiser des ateliers éducatifs dans le Nord de l’Ontario et les régions rurales;
  • Organiser des forums citoyens pour aborder avec le public les sujets du changement climatique et de l’adaptation à ses conséquences;
  • Création de vidéos pour diffuser des exemples de communautés ontariennes qui ont commencé à s'adapter au changement climatique;
  • Préparer des études de cas qui étudient en profondeur quelques-unes des activités d’adaptation de collectivités ontariennes qui semblent particulièrement prometteuses;
  • Créer des ressources pour diffuser de l’information importante sur l’internet : fiches techniques, données sur les tendances climatiques, pratiques exemplaires et bulletins sur la science du climat;
  • Organiser des webinaires pour développer la capacité d’adaptation parmi les membres d’associations professionnelles;
  • Organiser des ateliers techniques dirigés par des experts pour aider les intervenants à se préparer aux conséquences du changement climatique en milieu urbain.

Parmi les groupes et les individus choisis pour participer à l’Initiative d’adaptation communautaire, on retrouve les conseils municipaux, les offices de protection de la nature, des chefs d’entreprise, des ONG, des associations professionnelles locales et régionales et des représentants des communautés autochtones. Le grand public est aussi invité à y participer.

L’Ontario a prouvé sa détermination à lutter contre le changement climatique en élaborant une stratégie détaillée d’adaptation.Paul Kovacs,
directeur général, Institut de prévention des sinistres catastrophiques,
professeur de recherche auxiliaire en économie à l’Université Western Ontario

Communautés autochtones

Les communautés autochtones du Nord de l’Ontario seront vraisemblablement encore plus touchées que les autres par le changement climatique. L’initiative d’adaptation communautaire fournira sensibilisation et formation à leurs décideurs.

Dans le cadre de l’Initiative d’aménagement du Grand Nord, le ministère des Richesses naturelles discutera de la création d’un organisme mixte avec les Premières nations intéressées. S'il voit le jour, l’organisme mixte fournira des conseils concernant l’élaboration, la mise en œuvre et la coordination de l’aménagement du territoire du Grand Nord en plus de faire des recommandations au ministre concernant les sujets devant être inclus dans la Stratégie d’aménagement du Grand Nord, y compris l’utilisation des déclarations de principes. La Loi de 2010 sur le Grand Nord décrète que le changement climatique et l’adaptation doivent être pris en compte lors de la rédaction des déclarations de principes.

Formuler la stratégie d’aménagement du Grand Nord

La Loi de 2010 sur le Grand Nord pose comme exigence que le ministre formule une stratégie d’aménagement du Grand Nord pour aider à la préparation de plans communautaires d’aménagement du territoire et orienter l’intégration de sujets qui débordent du cadre géographique des plans individuels. La Stratégie d’aménagement du Grand Nord servira de base à la politique et fondera l’information qui donne une vue d’ensemble, des intérêts d’aménagement à grande échelle dans le contexte du Grand Nord, pour favoriser un aménagement axé sur la collectivité.

S'appuyant sur la Loi de 2010 sur le Grand Nord, le ministère des Richesses naturelles continuera de travailler avec les Premières nations du Grand Nord pour protéger au moins 225 000 kilomètres carrés grâce à un plan communautaire d’aménagement. L’aménagement permet de prendre des décisions éclairées qui favorisent autant la conservation que le développement économique durable.

Lorsqu'un plan communautaire d’aménagement sera proposé par une Première nation, il sera finalisé par une équipe mixte composée de représentants des Premières nations et de l’Ontario. Pour préparer ce genre de plan, l’équipe mixte devra tenir compte des objectifs de la Loi, à savoir :

  • Favoriser un rôle important pour les Premières nations dans l’aménagement du territoire;
  • Protéger les zones à valeur culturelle et les écosystèmes dans le Grand Nord en incluant une superficie d’au moins 225 000 kilomètres carrés dans un réseau interrelié de zones protégées désignées dans les plans communautaires d’aménagement du territoire;
  • Maintenir la diversité biologique, les processus et fonctions écologiques, y compris le stockage et la séquestration du dioxyde de carbone dans le Grand Nord;
  • Permettre un développement économique durable qui profite aux Premières nations.

Le soutien consultatif pour l’Initiative a été fourni par le Conseil consultatif du Grand Nord et le Comité consultatif scientifique du Grand Nord.

Dans son rapport, le Conseil consultatif du Grand Nord a souligné l’importance de prendre en considération les grands buts régionaux et provinciaux, tels que l’engagement de l’Ontario à tenir compte du changement climatique, dans l’aménagement du territoire du Grand Nord.

Le rapport du Comité consultatif scientifique du Grand Nord (« Science for a Changing Far North », avril 2010) affirme sans ambages que le changement climatique aura de lourdes conséquences pour l’infrastructure du Nord et le développement des richesses naturelles. Ces conséquences varieront cependant selon la situation géographique de chaque collectivité.

Le rapport souligne l’importance de l’Initiative d’aménagement du territoire du Grand Nord, car il estime que c'est un excellent moyen d’étudier les effets potentiels du changement climatique et de proposer des stratégies pour augmenter la résilience des communautés.

Éducation

En plus d’éduquer les collectivités et de les sensibiliser sur le terrain, le gouvernement de l’Ontario a pris l’engagement d’investir dans l’éducation environnementale afin d’éduquer les générations actuelles et futures et de les informer sur le changement climatique. « Préparons l’avenir dès aujourd'hui : La Politique d’éducation environnementale pour les écoles de l’Ontario » a été publié par le ministère de l’Éducation en 2009 et vise à aider l’ensemble des écoles et des conseils scolaires de langue anglaise et française à former des élèves actifs, engagés et renseignés en matière d’environnement.

Action 30 : Inclure le changement climatique dans le curriculum

Dans le cadre du processus de révision continue du curriculum, les programmes-cadres élémentaire et secondaire révisés se pencheront davantage sur les problèmes environnementaux comme le changement climatique et ses répercussions. En plus des programmes-cadres, des ressources d’apprentissage soutenant l’éducation environnementale seront offerts à l’ensemble des 5 000 écoles de langue anglaise et française en Ontario.

À l’heure actuelle, l’initiation au changement climatique se fait surtout dans le curriculum élémentaire de sciences et technologie et dans le nouveau curriculum de sciences du secondaire. Par exemple, dans le cours de sciences et technologie de 8e année, les élèves doivent pouvoir identifier certains facteurs (comme les précipitations annuelles, la température, le changement climatique) qui réduisent la taille des glaciers et de la calotte glacière et pouvoir décrire les effets de ces changements sur les réseaux hydrographiques locaux et mondiaux.

Dans le cours de sciences de 10e année (académique), les étudiants doivent pouvoir :

  • Analyser certains des effets du changement climatique dans le monde et évaluer l’efficacité des initiatives visant à contrer les effets du changement climatique;
  • Étudier divers facteurs humains et naturels qui influent sur le climat de la Terre et le changement climatique;
  • Montrer qu'ils comprennent les facteurs humains et naturels, notamment l’effet de serre, qui influence le climat de la Terre et contribue au changement climatique.

Les concepts du changement climatique sont aussi abordés dans les cours de sciences humaines et sociales (de la 1re à la 6e année), d’histoire et géographie (7e et 8e année) et d’études canadiennes et mondiales (de la 9e à la 12e année). Ces programmes-cadres sont en cours de révision et on pourrait y inclure un enseignement plus approfondi des concepts environnementaux, comme le changement climatique. Des normes en matière d’éducation environnementale dans le curriculum ont été établies pour veiller à ce qu'on considère de façon appropriée les occasions qui s'offrent aux étudiants d’en apprendre plus sur le changement climatique à l’occasion du processus de révision du curriculum.

Parmi les ressources mises au point pour aider les enseignants à élaborer des programmes d’enseignement qui traitent d’éducation environnementale, comme le changement climatique, citons :

  • « Le curriculum de l’Ontario de la 1re à la 8e année – portée et enchaînements des attentes et contenus d’apprentissage » et « Le curriculum de l’Ontario de la 9e à la 12e année – portée et enchaînements des attentes et contenus d’apprentissage » élaborés pour permettre aux enseignants de trouver des occasions d’intégrer l’éducation environnementale à chaque niveau et dans chaque domaine. (Ces documents sont mis à jour chaque année et diffusés par voie électronique, avec de nouvelles attentes et occasions liées au curriculum.)
  • « Le changement climatique et vous! Relever le défi », un guide pour les enseignants de la 9e à la 12e année préparé par L’Éducation agro-alimentaire de l’Ontario avec l’aide du ministère de l’Éducation, explique le changement climatique et appuie l’adoption d’un programme d’enseignement révisé.

En outre, le ministère poursuit son travail avec de nombreux intervenants pour soutenir l’initiation à l’environnement, y compris au changement climatique, par la création de ressources d’apprentissage liées au curriculum et d’occasions d’apprentissage professionnel.

Vision pour l’avenir

Santé publique : Le ministère de la Santé et des Soins de longue durée continuera de surveiller les nouveaux enjeux de santé publique, y compris ceux qui découleront du changement climatique, et informera les bureaux de santé publique de toute préoccupation nouvelle.

Le ministère de l’Environnement saisira toutes les occasions de collaborer avec l’Agence ontarienne de protection et de promotion de la santé afin de trouver les meilleurs moyens de protéger la santé humaine des effets négatifs du changement climatique et de partager ces découvertes.

Sensibilisation et éducation du public : Le ministère de l’Environnement étudiera des moyens de sensibilisation et d’éducation pour mobiliser le public et informer les Ontariens et les Ontariennes du changement climatique, des risques qu'il pose et des mesures d’adaptation qui sont prises. Les efforts seront construits autour des ressources éducatives existantes, telles que les projections climatiques du ministère des Richesses naturelles. Par l’entremise de l’Initiative d’adaptation communautaire, la province pourrait aussi utiliser des méthodes éducatives comme les conférences et les forums citoyens.

Infrastructure : Le gouvernement de l’Ontario étudie des moyens d’augmenter stratégiquement le nombre de pluviomètres dans la province afin d’améliorer la collecte des données servant à établir les courbes IDF. Il faudra peut-être aussi entreprendre des recherches pour déterminer si des techniques plus poussées seront nécessaires à l’avenir pour calculer et actualiser l’information comme les courbes IDF et les statistiques de flux extrêmes.

La province cherche à brosser un portrait plus complet et plus récent des plaines inondables de l’Ontario. À l’heure actuelle, la cartographie des plaines inondables est mise à jour par le ministère des Richesses naturelles et les bureaux de protection de la nature, le plus souvent en réponse à des demandes de lotissement. On dispose de peu de renseignements sur les zones qui sont depuis toujours sujettes aux inondations.

Le ministère des Richesses naturelles est à la recherche de nouvelles méthodes pour actualiser de manière stratégique et proactive la cartographie des plaines inondables dans les régions les plus vulnérables.

Le ministère de la Santé et des Soins de longue durée continuera de surveiller les nouveaux enjeux de santé publique, y compris ceux qui découleront du changement climatique, et informera les bureaux de santé publique de toute préoccupation nouvelle.

Objectif 4 : Mieux comprendre les conséquences futures du changement climatique sur l’ensemble de la province

Jusqu'à présent, nous avons analysé les relevés météorologiques antérieurs pour décider de nos actions futures.

Or, étant donné l’accélération des changements, les moyennes du passé ne sont plus nécessairement garantes des conditions à venir. C'est pourquoi les gouvernements, les entreprises, les collectivités et les sociétés devront dorénavant se fier davantage aux projections climatiques pour prendre des décisions. Cette technique exige une approche adaptative de la gestion (voir la Figure 5) où les décisions sont systématiquement réévaluées et adaptées pour s'adapter à des besoins nouveaux et souvent imprévisibles. Voici les outils qui forment la base du processus de gestion adaptative :

  • La surveillance des conséquences du changement climatique pour aider à observer les tendances qui se dessinent et à suivre les changements historiques;
  • La modélisation pour aider à projeter les tendances climatiques futures à l’échelle planétaire aussi bien qu'au palier régional;
  • L’évaluation des vulnérabilités pour examiner les conditions passées et présentes afin de déterminer à quel degré un système est sensible au changement et s'il est capable de faire face aux conséquences possibles du changement climatique;
  • Des outils d’évaluation des risques pour déterminer le niveau de risque d’une situation donnée et pour reconnaître les menaces futures posées par le changement climatique.
Figure 5 : Cadre d’adaptation aux changements climatiques
Étapes Exigences Boîte à outils
Cadre de décisions en matière d’adaptation
  • Mettre en place une structure, une direction et des objectifs de gouvernance
  • Former des partenariats
  • Dresser la liste des moyens pris par les organisations pour traiter la question des changements climatiques
Se poser les bonnes questions
Évaluation de la vulnérabilité
  • Évaluer les vulnérabilités existantes et les indicateurs de changement
  • Élaborer des scénarios d’estimation des conditions de demain
  • Déterminer la sensibilité et la capacité adaptative des secteurs et des écosystèmes relativement aux changements climatiques
Modélisation climatique; modélisation environnementale et socioéconomique
Évaluation des risques Déterminer la cote de risque en fonction des probabilités et des conséquences possibles relativement aux incidences économiques, sociales, environnementales et culturelles Connaissances d’experts; outils d’évaluation des risques
Options d’adaptation
  • Évaluer les options de gestion des risques possibles
  • Adopter les mesures prioritaires
  • Surveiller les changements climatiques et la mise en œuvre des mesures d’adaptation
Surveillance

Surveillance

Action 31 : Améliorer la surveillance du climat

Le gouvernement de l’Ontario réévaluera les programmes de contrôle existants pour déterminer s'ils permettent effectivement de détecter les conséquences du changement climatique. Dans le Grand Nord de l’Ontario, là où il devrait y avoir le plus de conséquences, le gouvernement a entrepris d’élaborer de nouveaux programmes de contrôle pour colliger des données en vue d’éclairer la prise de décision.

La surveillance des conditions environnementales, notamment de l’eau, des richesses naturelles et des conditions existant partout dans la province, y compris dans le Grand-Nord, permet de mieux comprendre les conséquences du changement climatique et de prendre des décisions éclairées en fonction du risque dans une grande variété de domaines.

Contrôle de l’eau

Le changement climatique risque d’avoir un effet tant sur la quantité que sur la qualité de l’eau. Par exemple, le niveau des Grands Lacs devrait diminuer. Il pourrait y avoir plus souvent de fortes précipitations et des chutes de neige fondante occasionnant des crues. La hausse des températures causée par le changement climatique pourrait entraîner une prolifération d’algues et modifier les écosystèmes à un point tel que les espèces de poissons vivant en eaux froides pourraient migrer plus au nord.

Surveillance de la qualité de l’eau

Pour bien connaître les changements dans la qualité de l’eau, le ministère de l’Environnement exploite des réseaux de contrôle des eaux des Grands Lacs, du lac Simcoe, du lac des Bois et d’autres plans d’eau intérieurs. La qualité des eaux de surface et des eaux souterraines est surveillée, tout comme celle de l’eau potable. Plusieurs partenaires travaillent à colliger et à analyser ces données en vue de dégager des tendances à long terme. À partir des renseignements compilés sur des années, il est ainsi possible d’évaluer tout changement dans la qualité de l’eau qui peut être attribuable au changement climatique.

Aux termes de l’Accord Canada-Ontario concernant l’écosystème du bassin des Grands Lacs (ACO), Conservation Ontario a évalué deux programmes pour déterminer s'ils étaient capables de détecter les effets du changement climatique et de fournir des données cardinales pour bâtir des modèles climatiques et hydrologiques. Cet examen a pris fin en août 2010. Les programmes évalués étaient les suivants :

  • Le Réseau provincial de contrôle des eaux souterraines – Avec les offices de protection de la nature et les municipalités, recueille et gère des renseignements sur le niveau des eaux souterraines et la qualité des eaux de surface dans plus de 470 localités de l’Ontario.
  • Le Réseau provincial de contrôle de la qualité de l’eau – Recueille de l’information sur la qualité des eaux de surface des rivières et des ruisseaux dans plus de 400 localités de l’Ontario.

Cet examen a permis de découvrir qu'il fallait plus de stations de surveillance dans le bassin des Grands Lacs pour détecter le changement climatique et s'y adapter. De plus, l’examen a recommandé que les programmes de surveillance adoptent une approche intégrée pour mesurer les composantes du cycle hydrologique à un endroit précis en vue d’accumuler des renseignements pertinents pour la gestion actuelle et à venir des eaux.

Le gouvernement de l’Ontario améliore le réseau de contrôle des eaux de surface dans toute la province en adoptant de nouveaux programmes d’échantillonnage et en ajoutant des stations de contrôle. Mentionnons notamment un programme d’échantillonnage du ministère de l’Environnement pour étudier la chimie et la biologie des eaux de plusieurs lacs du Grand Nord. La province entreprend aussi une étude de trois ans menée par le ministère des Richesses naturelles dans le but de prioriser et d’installer de nouvelles stations de jaugeage dans le Grand Nord pour recueillir des données plus précises sur le changement climatique.

Contrôle de la quantité d’eau

Pour surveiller la quantité d’eau, le ministère des Richesses naturelles travaille de concert avec Environnement Canada et les offices de protection de la nature à la collecte de données journalières au Centre de contrôle des eaux de surface. Situé à Peterborough, le Centre fonctionne 24 heures sur 24, sept jours sur sept, pour gérer les risques de crues et de sécheresse. Il gère un réseau de jaugeage qui surveille les niveaux d’eau et le débit en temps réel et utilise des stations d’échantillonnage climatique qui lui fournissent des données sur les précipitations et les températures, l’enneigement, des prévisions météorologiques et des modèles informatisés permettant de déterminer l’état du bassin hydrographique.

L’analyse du bassin hydrographique est partagée avec plusieurs partenaires. Par exemple, un site Web géré par le ministère des Richesses naturelles fournit des données et de l’information à durée de vie critique aux gestionnaires de l’eau partout dans la province. Ces travaux permettent de prédire les crues et les épisodes de basses eaux qui devraient se multiplier avec le changement climatique et d’en minimiser les conséquences potentielles.

Contrôle des richesses naturelles

La province contrôle la santé de plusieurs ressources naturelles dont les poissons, la faune sauvage et la forêt. Le changement climatique risque de modifier les habitats, la distribution des espèces et la composition des écosystèmes. Le gouvernement de l’Ontario étudie actuellement les programmes de contrôle existants dans le but d’améliorer leur utilisation dans la détection des conséquences du changement climatique.

Contrôle des espèces sauvages

Les programmes du ministère des Richesses naturelles visent à survieller l’abondance et la distribution des espèces sauvages. Par exemple, le cerf de Virginie a récemment été vu aussi loin au nord que Sioux Lookout et Red Lake. En hiver, les déplacements des cerfs sont limités par l’épaisseur de la neige et la rigueur du climat. Depuis quelques années, les hivers plus doux et moins neigeux semblent avoir favorisé la migration des cerfs.

Les cerfs de Virginie sont parasités par un « ver des méninges » qui ne leur fait aucun mal, mais qui pourrait affecter gravement les orignaux et les caribous des bois. Le cerf pourrait aussi nuire indirectement à l’orignal et au caribou en augmentant le nombre de prédateurs dans leurs ravages.

Contrôle des forêts

Le Réseau de surveillance biologique des forêts de l’Ontario du ministère de l’Environnement de l’Ontario a été créé en 1986. Il surveille les effets de la qualité de l’air des régions sur la santé des écosystèmes dans les forêts décidues mixtes au moyen de 104 points de surveillance implantés dans le Sud et le Centre de l’Ontario. En 2008, des points de surveillance précis ont été mis à niveau pour surveiller les effets induits par le changement climatique sur la santé des forêts décidues mixtes de la province. Les améliorations apportées comprennent ce qui suit :

  • Divers paramètres pédologiques et météorologiques — température de l’air, température du sol, précipitations, humidité du sol, manteau neigeux, humidité relative, lumière et température du corps des arbres;
  • Phénologie des plantes et des oiseaux chanteurs ou événements du cycle de la vie — date de feuillaison et de floraison d’espèces végétales précises, arrivée de certains oiseaux migrateurs ciblés;
  • Débris d’arbres abattus et régénération des semis, surveillance de la diversité du sous-étage et populations de salamandres.

Forêts Canada et le ministère des Richesses naturelles ont implanté des placettes d’échantillonnage de l’Inventaire forestier national partout en Ontario. Ces placettes permettront de mieux comprendre l’état de référence de la forêt et les incidences cumulatives du changement climatique.

Surveillance de la couverture terrestre

Le ministère des Richesses naturelles analyse les images transmises par satellite pour constater l’état de la couverture terrestre, les perturbations des cartes et les changements dans l’utilisation des terres. Les données de l’imagerie satellitaire sont essentielles à l’examen des conséquences du changement climatique et de la variabilité du climat sur la surface de la Terre. Ces renseignements peuvent servir à fournir un inventaire fiable et à jour en plus d’assurer le contrôle à l’échelon provincial. Le ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Affaires rurales de l’Ontario procède à des analyses similaires des terres agricoles.

Savoir traditionnel

Les personnes qui vivent dans les collectivités autochtones éloignées dans le Grand Nord tirent leur subsistance de la pêche et de la faune. De concert avec l’Université de Trent, le MRN a lancé un projet de recherche de troisième cycle pour étudier le savoir traditionnel de deux communautés des Premières nations vivant dans les basses-terres de la baie d’Hudson (Moose Cree et Weenusk Cree). Ce projet vise à déterminer l’abondance des oies, leurs migrations et la récolte de l’espèce au fil du temps. Il importe de saisir les effets du changement climatique sur ces ressources naturelles pour aider les Autochtones à trouver des moyens d’adaptation.

Surveillance du Grand Nord

Comme la neige fond et que le sol dénudé absorbe davantage de chaleur du soleil, le Grand Nord de l’Ontario se réchauffe plus rapidement que les autres régions. Le Grand Nord recèle une réserve de carbone biologique importante à l’échelle planétaire et ses tourbières sont uniques, en ce sens qu'elles capturent le carbone et peuvent l’emmagasiner pendant des milliers d’années.

Nul ne sait avec certitude comment l’écosystème du Grand Nord réagira au développement humain parce que les données de base font défaut et qu'il n'existe pas de projections des conséquences du changement climatique. Il faut continuer d’agir pour établir et modéliser des estimations locales et régionales fiables.

Le contrôle de la qualité de l’eau, des écosystèmes aquatiques et de nombreuses conditions de référence est essentiel au processus d’aménagement du territoire et à la gestion des ressources. Les nouvelles initiatives visant le Grand Nord sont les suivantes :

  • Réseau de contrôle du Grand Nord créé par le ministère des Richesses naturelles avec stations de surveillance permanente des variables climatiques — température et humidité de la tourbe, température du pergélisol et hauteur de la nappe aquifère — dans deux sites proches de la baie d’Hudson. (Ce réseau de surveillance prendra de l’expansion d’ici quelques années);
  • Deux stations de surveillance du flux de carbone dans les basses-terres de la baie d’Hudson établies par le ministère de l’Environnement afin de mieux comprendre le cycle de carbone dans le Grand Nord et saisir les effets que le changement climatique pourrait avoir sur cet important réservoir de carbone;
  • Ajout de nouveaux programmes d’échantillonnage et de stations de surveillance sur les lacs et les cours d’eau du Grand Nord (voir la section Surveillance de la qualité de l’eau ci-dessus).

Stockage du carbone dans les tourbières

Le ministère des Richesses naturelles a entrepris une étude sur le stockage et la séquestration du carbone dans les tourbières – par télédétection et recherche sur les lieux – afin de mieux comprendre comment les tourbières emmagasinent le carbone. Le projet se fait en association avec Forêts Canada, l’Université de Toronto et le ministère de l’Environnement. L’objectif est d’étudier comment l’activité de l’eau et du feu peut, sur une longue période, modifier la capacité de stockage du carbone des tourbières. Les résultats de cette étude devraient aider les scientifiques à comprendre les conséquences actuelles et futures du changement climatique sur le stockage et la séquestration du carbone dans les tourbières des basses-terres de la baie d’Hudson.

Modélisation des tourbières

Étant donné la situation éloignée des tourbières du Nord, l’information sur leurs précipitations, leur élévation et leur hydrologie est très ténue. Les cycles hydrologiques (cycles de l’eau) des tourbières influent sur la capacité de stockage ou de rejet de gaz à effet de serre de la région. Par conséquent, le Comité consultatif scientifique du Grand Nord a déterminé qu'il était essentiel d’élargir les connaissances que nous avons de cette région.

Le gouvernement de l’Ontario a entamé la modélisation hydrologique et géospatiale des tourbières du Grand Nord afin de mieux comprendre l’hydrologie de cet écosystème particulièrement sensible. Cette initiative devrait mieux nous préparer à affronter les conséquences du changement climatique et éclairer les décisions que nous prendrons lorsque nous évaluerons les conséquences écologiques des propositions de lotissement ou d’énergie renouvelable, la protection des sources d’eau potable ainsi que l’aménagement du territoire et des collectivités.

Contrôle de l’agriculture

Le ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Affaires rurales s'est engagé dans quantité d’activités de surveillance visant à déterminer les effets du changement climatique sur le secteur agricole. En voici quelques exemples :

  • Les hivers plus doux favoriseront la propagation de la rouille asiatique du soja. Le ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Affaires rurales fait partie du réseau nord-américain des parcelles sentinelles pour la surveillance de la rouille du soja qui coordonne la détection des éclosions de rouille dans les zones nord-américaines de production du soja en vue d’assurer une réaction rapide. Les renseignements glanés en Ontario contribuent aux efforts de surveillance et de prévision. Le réseau fournit des modèles de prévision ainsi que des ressources techniques aux producteurs de soja afin de les aider à prendre des décisions éclairées en matière de gestion du risque.
  • Le territoire du ver-gris occidental, qui s'attaque aux récoltes de maïs et de haricots secs, est en expansion. Le ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Affaires rurales relève plus de 400 pièges chaque semaine, surveille les récoltes, délimite des parcelles pour étudier des options de gestion du ver et distribue de la documentation aux producteurs.
  • La drosophile tachetée, un ravageur des fruits, a fait son apparition en Amérique du Nord en 2008 en provenance de l’Asie. Le ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Affaires rurales collabore avec l’Agence canadienne d’inspection des aliments pour surveiller ce ravageur, car il risque d’avoir des conséquences économiques graves sur la production ontarienne de petits fruits, de raisins et de fruits à chair tendre.
Les décisions basées sur la science climatique sont de judicieux investissements pour l’avenir. Notre infrastructure se doit d’être adaptée au climatGordon McBean,
scientifique du climat

Indicateurs climatiques

Action 32 : Faire l’étude des indicateurs de conséquences climatiques

Le ministère de l’Environnement entreprendra une étude orientatrice pour suivre à la trace les conséquences du changement climatique.

En plus de recourir aux programmes de surveillance environnementale existants, le ministère de l’Environnement surveillera les tendances économiques à l’aide de divers indicateurs propres au secteur ( p. ex. les dates d’ouverture et de fermeture de la saison de golf, l’augmentation ou la diminution des rendements agricoles, la vente de laissez-passer de ski, etc.) Les tendances sociales, pour leur part, seront examinées à travers la lorgnette d’indicateurs sociaux et de santé ( p. ex. le nombre de jours d’alerte santé, les cas de détresse respiratoire répertoriés, les restrictions municipales touchant la consommation de l’eau, etc.). Tous ces indicateurs permettront à la province de constater les incidences directes du changement climatique sur différents secteurs et sur certains pans de la société. Ces données seront utilisées conjointement avec les données sur la surveillance climatique existantes afin de dégager une tendance globale.

À l’instar des initiatives d’adaptation au changement climatique, les indicateurs de conséquences climatiques peuvent servir à compiler et à évaluer la réussite des politiques et des programmes du gouvernement décrits dans la stratégie d’adaptation et le plan d’action de l’Ontario en matière d’adaptation au changement climatique.

Modélisation

Il existe des modèles du changement climatique qui projettent le climat de demain, permettant ainsi de mieux comprendre l’étendue des conséquences du changement.

Les modèles climatiques mondiaux peuvent être réduits à une échelle régionale ou locale. Même s'ils ont leurs limites, ces modèles constituent un outil important pour éclairer l’élaboration des mesures d’adaptation.

Le Comité d’experts a fait ressortir l’importance d’augmenter les connaissances scientifiques et les capacités de modélisation de l’Ontario afin de prédire le climat futur et les conséquences qu'il aura. Il a recommandé au gouvernement d’accéder aux meilleures projections climatiques régionales et de travailler en partenariat avec les ministères, les agences, les municipalités et les intervenants non gouvernementaux.

La modélisation des conséquences du changement climatique est un domaine nouveau pour la province. À mesure que les modèles devenaient plus complexes et plus précis, le gouvernement de l’Ontario s'est attaché à développer sa capacité de reconnaître les modèles les plus pertinents et de concevoir des scénarios capables de présenter les conséquences sur une région et un secteur donnés afin d’aider à établir les priorités.

Action 33 : Établir des partenariats pour la recherche sur la modélisation climatique

Le ministère de l’Environnement investit dans la modélisation du changement climatique grâce à une série de partenariats conclus avec des établissements dans le but de mener des recherches en modélisation et de raffiner l’information sur les conséquences du changement climatique.

Le ministère de l’Environnement a investi dans une série de partenariats intéressants visant à assurer que les décisions prises en matière de changement climatique soient fondées sur des données scientifiques. Le travail porte actuellement sur la promotion de tels partenariats, l’amélioration des connaissances, l’exploration d’options pour la modélisation du changement climatique et l’élaboration de scénarios pour le climat futur de l’Ontario.

Pour atteindre cet objectif, le gouvernement de l’Ontario finance des travaux entrepris par divers établissements de recherche pour réduire l’échelle des projections des indicateurs de changement climatique. Autrement dit, les chercheurs prennent les modèles globaux (projections portant sur des centaines de kilomètres) et les ramènent à l’échelle régionale et locale (projections sur des dizaines de kilomètres) en employant les techniques de modélisation climatique de pointe.

La précision des modèles est souvent limitée, surtout dans le Nord de l’Ontario, à cause du peu de données et de renseignements dont on dispose pour réaliser une calibration et une validation fiables des résultats de la modélisation. Afin de mieux saisir les incertitudes dans les projections, la province étudiera les résultats de plusieurs modèles et scénarios. Les résultats obtenus fourniront une image plus claire des conséquences que le changement climatique aura localement sur nos collectivités, notre santé et nos industries.

Le ministère de l’Environnement s'est associé avec les établissements suivants :

  • Avec OURANOS, afin de mieux comprendre la distribution horizontale et les tendances en matière de grands indicateurs de changement climatique sur l’Ontario grâce à la réduction d’échelle à une résolution de 45 kilomètres effectuée par le Modèle régional canadien du climat (MRCC).
  • Avec l’Université de Regina, afin de mieux comprendre la distribution horizontale et les tendances en matière de grands indicateurs de changement climatique sur l’Ontario par la réduction d’échelle à une résolution de 25 kilomètres effectuée par le modèle United Kingdom (UK) Providing Regional Climates for Impacts Studies (PRECIS). On trouvera les résultats sur le site Web de l’Université de Regina. Les experts travaillent actuellement à réduire la résolution à 10 kilomètres avant le printemps 2011.
  • Avec l’Université de Toronto/SciNet, afin de modéliser le changement climatique en Ontario à une résolution de 10 kilomètres en utilisant le modèle United States Weather Research and Forecasting (WRF) sur le superordinateur de SciNet. Les chercheurs utiliseront également la réduction d’échelle statistique des modèles et scénarios climatiques globaux du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) applicables à l’Ontario pour produire des projections d’indicateurs de changement à l’échelle annuelle, saisonnière et mensuelle. Les résultats devraient être publiés au printemps 2011.
  • Avec l’Université York, afin d’étudier le changement climatique futur en Ontario et ses conséquences sur la qualité de l’air en utilisant des modèles de climat régional et de qualité de l’air à haute résolution et l’analyse des tempêtes de vent en Ontario à l’aide des données de réanalyse à haute résolution de la North American Regional Reanalysis (NARR). Les résultats sont attendus au printemps 2011.

Les modèles existants commencent à être appliqués en tant qu'outil de gestion des risques en gestion des ressources pour prédire les conséquences du changement climatique tels que les précipitations et les températures. Par exemple :

  • Le ministère de l’Environnement étudie des possibilités de partenariats avec les universités pour associer modèles hydrologiques et modèles climatiques en vue de comprendre les conséquences locales du changement climatique sur les ressources en eau.
  • Le ministère des Richesses naturelles et Forêts Canada partent des modèles climatiques pour projeter les conditions climatiques futures qui serviront à évaluer la vulnérabilité et les risques et à concevoir des options d’adaptation en foresterie.
L’évaluation de l’incertitude est la première étape essentielle qui permettra de prendre des décisions éclairées en matière d’adaptation au changement climatique. David Lapp,
ing., Ingénieurs Canada

L’outil de projection climatique

Le ministère des Richesses naturelles a créé l’outil de projection climatique à l’intention du public pour montrer à quel point le climat de l’Ontario pourrait bientôt être très différent de ce qu'il est aujourd'hui. Cet outil en ligne lancé en 2007 montre une estimation des températures et de la pluviométrie d’après les scénarios d’activités humaines et de rejets de gaz à effet de serre. (site Web du ministère des Richesses naturelles et des Forêts)

Utilisation des modèles climatiques en agriculture

Le ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Affaires rurales continue de puiser dans son réservoir de données sur le sol colligées depuis plus de 70 ans dans tous les comtés de la province et d’examiner des moyens innovateurs pour utiliser ces données. Il pourrait, par exemple, les utiliser comme intrants de référence dans une modélisation climatique permettant de prédire des changements tels que la sensibilité à l’érosion, l’importance des infiltrations, les taux de ruissellement, la distribution du carbone et l’évapotranspiration. Le ministère utilise aussi la modélisation climatique dans l’élaboration de recommandations pour la gestion intégrée des ravageurs.

Action 34 : Créer une initiative de collaboration pour la modélisation du climat

Le gouvernement de l’Ontario créera une Initiative de collaboration pour la modélisation du climat afin de renforcer l’application des projections climatiques aux décisions prises par la fonction publique de la province.

En dialoguant avec nos principaux partenaires, nous avons compris depuis longtemps que les gouvernements ont un rôle déterminant à jouer quand vient le temps de combler l’insuffisance d’information, entre autres en fournissant des projections de grande qualité pour favoriser la compréhension et éclairer le processus décisionnel dans le secteur public autant que dans le privé. Plus précisément, il manque d’information sur les conséquences potentielles futures du changement climatique à l’échelle locale. Les modèles capables de projeter des scénarios à l’échelle régionale devraient pouvoir aider à combler cette lacune.

Pour étoffer la science du climat et offrir des produits conviviaux, le gouvernement de l’Ontario a décidé de créer une Initiative de collaboration pour la modélisation du climat faisant appel à des partenaires et à des ressources qui mettront en commun un vaste assortiment de capacités de modélisation — allant des sciences et des techniques aux politiques et aux programmes — pour éclairer l’élaboration des politiques de la province. Cette Initiative de collaboration serait dirigée par le ministère de l’Environnement et comprendra des représentants de plusieurs ministères touchés par le changement climatique, notamment le ministère de la Santé et des Soins de longue durée, le ministère de l’Infrastructure, le ministère des Transports, le ministère des Richesses naturelles, le ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Affaires rurales, plus quelques autres.

Vision pour l’avenir

Contrôle : Le gouvernement de l’Ontario entend continuer d’évaluer les programmes de contrôle actuels et de travailler à intégrer les indicateurs de changement climatique. Les programmes de contrôle futurs pourraient profiter d’un certain nombre d’initiatives, à savoir :

  • L’examen des ensembles de données existantes provenant des réseaux de contrôle de la qualité de l’eau dans le but d’évaluer les conséquences du changement climatique sur les ressources en eau, en partenariat avec d’autres agences gouvernementales et le milieu universitaire;
  • L’installation possible de plusieurs stations de surveillance intégrée du climat, de l’eau des ruisseaux et des eaux souterraines dans le Grand Nord et dans les zones fragiles du Sud de l’Ontario;
  • L’examen de méthodes pour élargir le réseau de jaugeage, car certaines régions de la province n'en sont pas suffisamment dotées.

Modélisation : L’Initiative de collaboration pour la modélisation du changement climatique à l’intention de la fonction publique de l’Ontario pourrait améliorer la coordination et le partage des activités de modélisation entreprises par le gouvernement et déterminera de manière transparente et juste les priorités d’investissement dans la recherche sur le climat.