Aperçu

Les zones de protection de l’eau potable sont des territoires où les sources d’eau potable risquent d’être contaminées par certaines activités. C’est dans cette zone que vous devez concentrer vos efforts de gestion pour protéger votre source. Vous pouvez créer une zone de protection en utilisant :

  • des renseignements sur l’utilisation des terres
  • des renseignements sur la vulnérabilité de votre région
  • une méthode scientifique pour créer des zones de protection autour de votre puits ou prise d’eau potable

Si vous envisagez d’établir un nouveau réseau municipal résidentiel d’eau potable à l’intérieur d’une zone de protection des sources ou d’ajouter de nouveaux puits ou prises d’eau à un réseau municipal résidentiel d’eau potable existant à l’intérieur d’une zone de protection des sources, il existe des règles en vertu de la Loi sur l’eau saine pour la création de zones de protection. Utilisez l’Atlas d’information sur la protection des sources pour savoir si vous êtes situé dans une zone de protection des sources établie.

Il est important de connaître les zones spécifiques du territoire où certaines activités peuvent présenter un risque pour votre source d’eau potable. Vous pouvez également en savoir plus sur les différentes approches pour gérer ces activités.

Utiliser les renseignements sur l’utilisation des terres

Les sources d’eau potable peuvent être contaminées par des activités à proximité associées à diverses utilisations du sol. Vous pouvez examiner l’utilisation actuelle et future des terres pour déterminer les zones que vous devez protéger et établir la zone de protection en fonction des limites de propriété (lots et concessions ou parcelles de terrain). Vous pouvez utiliser cette approche lorsque vous disposez de renseignements sur les activités d’utilisation des terres qui peuvent présenter un risque pour votre source d’eau potable. Il s’agit d’un moyen rentable et facile d’identifier une zone de protection nécessitant peu d’efforts. Toutefois, sa base scientifique limitée pourrait inciter à surprotéger certaines zones ou à ne pas en protéger d’autres.

Pour les municipalités et les services d’urbanisme

Lorsqu’il y a peu ou pas d’aménagement du territoire autour de votre puits ou de votre prise d’eau, vous pouvez désigner cette zone comme étant une zone de protection et faire en sorte qu’une partie ou la totalité de l’aménagement se fasse dans d’autres zones.

Lorsqu’il y a une activité près de votre puits ou de votre prise d’eau qui cause ou pourrait causer un problème au niveau de votre eau potable, vous devriez peut-être concentrer les mesures de protection dans les zones où ont lieu les activités.

Vous pouvez également protéger les sources d’eau potable partagées.

Exemple : Si tous les puits d’un hameau tirent leur eau de la même source, vous pouvez désigner un bloc ou des lots combinés où certaines activités seraient gérées ou restreintes.

Utiliser les renseignements sur les zones vulnérables

La vulnérabilité est une façon de décrire la facilité avec laquelle une source d’eau potable pourrait être contaminée par des activités à proximité. La vulnérabilité d’une source d’eau potable est basée sur les caractéristiques naturelles de l’environnement qui déterminent la facilité avec laquelle les contaminants se déplacent. Pour les sources d’eau souterraine, ces caractéristiques comprennent le type de sol et de roche de la zone et la vitesse à laquelle l’eau peut les traverser. Pour les sources d’eau de surface, ces caractéristiques comprennent le type de source (lac ou rivière), l’écoulement de l’eau et les conditions de vent, les précipitations, la pente du terrain, la présence de surfaces végétalisées ou pavées, et le type de sol.

Une zone vulnérable en vertu de la Loi sur l’eau saine est une zone de protection où les activités susceptibles de présenter un risque pour l’eau potable sont gérées ou limitées. Des évaluations de la vulnérabilité ont été réalisées dans le cadre du travail technique à l’appui de l’élaboration de plans de protection des sources en vertu de la Loi sur l’eau saine. Les zones vulnérables se voient attribuer une note numérique (de 2 à 10) qui indique le degré de vulnérabilité (c.-à-d. de sensibilité) de la source d’eau potable à la contamination. En général, plus la note de vulnérabilité attribuée dans une zone vulnérable est élevée, plus la source d’eau potable est vulnérable. L’Atlas d’information sur la protection des sources affiche les notes de vulnérabilité et propose des liens vers les plans locaux de protection des sources pour vous aider à en savoir davantage sur les politiques qui ont une incidence sur les activités et les décisions d’aménagement du territoire dans les zones vulnérables.

Aquifères hautement vulnérables

Si vous êtes situé dans une zone de protection des sources établie en vertu de la Loi sur l’eau saine, vous pouvez consulter la cartographie des aquifères hautement vulnérables de votre région dans l’Atlas d’information sur la protection des sources. Vous pouvez également consulter la cartographie des aquifères pour les zones situées en dehors des zones de protection des sources issues d’études municipales sur les eaux souterraines.

Les aquifères hautement vulnérables sont des aquifères qui peuvent facilement être contaminés puisque les couches de sol sus-jacentes sont minces ou perméables. Il peut s’agir ou non de sources d’eau potable. Les rapports d’évaluation de la protection des sources locales fourniront plus de renseignements sur la façon dont les aquifères hautement vulnérables locaux ont été délimités et sur les aquifères qui sont présentés dans la cartographie des aquifères hautement vulnérables. La cartographie et les notes des aquifères hautement vulnérables aident à délimiter d’autres zones vulnérables où les politiques du plan de protection des sources peuvent s’appliquer.

La cartographie des aquifères hautement vulnérables peut vous aider à créer une zone de protection où vous pouvez prendre des mesures pour protéger votre source d’eau potable.

Utiliser une méthode scientifique

Des zones de protection peuvent être créées autour d’un puits ou d’une prise d’eau potable. Ces zones de protection peuvent être déterminées à l’aide de méthodes scientifiques et de renseignements sur le sol et l’eau autour du puits ou de la prise d’eau. Il existe deux approches pour créer des zones de protection :

  • Utiliser une distance fixe du puits ou de la prise d’eau pour déterminer la limite de la zone de protection, également appelée rayon fixe.
  • Calculer la distance jusqu’à la limite de la zone de protection en fonction du temps qu’il faudrait aux contaminants pour atteindre le puits ou la prise d’eau, également appelé temps de déplacement de l’eau.

Il existe plusieurs méthodes pour calculer la distance jusqu’à la limite de la zone de protection depuis le puits pour une source d’eau souterraine et depuis la prise d’eau pour une source d’eau de surface. Une carte est utile pour visualiser la zone de protection que vous créez autour du puits ou de la prise d’eau.

Les calculs du temps de déplacement de l’eau peuvent constituer un travail géoscientifique. La géoscience est une profession réglementée en Ontario en vertu de la Loi sur les géoscientifiques professionnels. L’hydrogéologie, ou l’étude des eaux souterraines, est un domaine de la géoscience. Les géoscientifiques professionnels et les ingénieurs professionnels, qui sont à la fois compétents et qualifiés, effectuent des travaux hydrogéologiques.

Il existe parfois un lien entre les eaux souterraines et les eaux de surface dans les puits d’eau potable. Cela peut se produire dans les puits situés à proximité de plans d’eau de surface ou lorsque les puits sont mal construits, mal entretenus ou abandonnés. Ce lien entraîne souvent la pénétration d’agents pathogènes des eaux de surface dans les eaux souterraines. Les zones de protection pour ces réseaux d’eaux souterraines peuvent être établies par des méthodes d’eaux souterraines ou combinées avec des méthodes d’eaux de surface. Les géoscientifiques professionnels et les ingénieurs professionnels peuvent déterminer une méthode appropriée pour délimiter ces zones de protection.

Zones de protection des eaux souterraines

Les zones de protection des eaux souterraines représentent la surface du territoire à la surface du sol où l’eau est captée par le puits. À l’intérieur de cette zone, certaines activités peuvent présenter un risque de contamination de l’eau potable. En dehors de ces zones, l’eau souterraine ne se déplace pas vers le puits et il n’est pas nécessaire d’en tenir compte lors de la détermination des zones de protection.

L’approvisionnement en eau de votre puits provient de la zone de captage du puits, qui comprend les zones de recharge des hautes terres et la zone d’influence.

Les zones de recharge sont celles où la pluie et la neige fondante s’infiltrent directement dans le sol au lieu de s’écouler sur le terrain.

La nappe phréatique est l’endroit sous le sol dans lequel les espaces dans le sol ou les fissures dans la roche sont remplis d’eau. Les eaux souterraines ne se déplacent pas dans les rivières souterraines, mais s’écoulent plutôt sous l’influence de la gravité le long d’une pente d’écoulement depuis les zones où le niveau de la nappe phréatique est plus élevé (vers l’amont) vers les zones où le niveau de la nappe phréatique est plus bas (vers l’aval).

La zone d’influence est la zone qui fournit de l’eau au puits de rabattement. Lorsque l’eau souterraine est pompée dans un puits, elle est entraînée vers le puits de toutes les directions. Cette action est la plus forte au niveau du puits et diminue au fur et à mesure que l’on s’éloigne du puits.

Vous pouvez utiliser une ou plusieurs méthodes scientifiques pour créer une ou plusieurs zones de protection autour de votre puits d’eau potable afin de protéger la source.

Lorsque plusieurs puits ont des zones de protection qui se chevauchent, vous pouvez combiner les zones des différents puits en une seule zone plus grande pour prendre des mesures de protection. De même, s’il existe d’étroites bandes de terre entre les zones de protection de puits voisins, vous pouvez incorporer la zone intermédiaire et protéger l’ensemble de la zone en tant qu’une seule zone.

Méthode Coût et complexité Précision Ressources nécessaires
Rayon fixe arbitraire – eaux souterraines Faible coût, rapide et facile Pas la plus précise Très peu
Rayon fixe calculé Faible coût, facile à mettre en œuvre Assez précise Peu
Méthode d’écoulement uniforme Coût modéré, moyennement complexe Précise Quelques-unes
Modèle analytique à deux dimensions Coût modéré, moyennement complexe Précise Quelques-unes
Modèle tridimensionnel par ordinateur Coût élevé, très complexe Peut être très précise Beaucoup

Rayon fixe arbitraire – eaux souterraines

Pour cette méthode, il suffit de tracer un cercle autour de votre puits. Vous pouvez l’utiliser lorsque les ressources en matière de données et de renseignements sont limitées ou lorsque vous souhaitez créer rapidement une zone de protection avec peu d’expertise technique. Il s’agit d’un moyen rentable et facile d’identifier une zone de protection nécessitant peu d’efforts. Toutefois, sa base scientifique limitée pourrait inciter à surprotéger certaines zones ou à ne pas en protéger d’autres.

Vous devez connaître l’emplacement du puits et la distance que vous souhaitez protéger. Vous pouvez déterminer cette distance à partir de critères très généraux concernant le sol et les eaux souterraines ou en vous appuyant sur un jugement professionnel.

Exemple : Le rayon fixe pourrait être établi à partir de la moyenne des distances correspondant à un temps de déplacement de l’eau pour divers types de sol, comme c’est le cas dans l’État de la Californie, qui utilise un rayon minimum de 300 mètres et de 450 mètres pour représenter les zones de temps de déplacement de l’eau de 5 et 10 ans, respectivement, pour les aquifères de sable et de gravier hautement perméables. Pour les aquifères en roche fracturée, ils augmentent de 50 % le rayon de chaque zone de protection.

Ou vous pouvez également envisager les options suivantes :

  • les Règles techniques du directeur en vertu de la Loi sur l’eau saine, qui utilise un rayon fixe de 100 mètres pour protéger la zone la plus vulnérable à proximité d’un puits
  • le Règlement de l’Ontario 267/03 en vertu de la Loi sur la gestion des éléments nutritifs protège également les puits municipaux par une zone tampon de 100 mètres
  • en Colombie-Britannique, un rayon fixe arbitraire de 300 mètres est souvent utilisé

Le choix d’un grand rayon fixe peut permettre d’accroître la protection, mais peut également signifier que davantage de personnes vivant et travaillant dans la zone de protection pourraient être affectées inutilement. Il pourrait également être plus difficile de défendre les limites de la zone de protection si elles sont contestées ultérieurement. Le soutien du public pour le recours à cette méthode est un facteur important à prendre en compte.

Il se peut que vous souhaitiez établir plusieurs zones de protection. Cette stratégie vous permet d’utiliser des outils plus rigoureux pour gérer les activités qui pourraient poser un risque pour l’eau potable dans les zones de protection plus proches du puits et des outils plus souples pour gérer les activités dans les zones de protection plus éloignées du puits.

Rayons fixes arbitraires suggérés

Il s’agit d’estimations approximatives basées sur les moyennes des plans de protection des sources approuvés par les provinces.

  • 100 mètres pour une protection de la zone la plus vulnérable à proximité du puits.
  • 500 à 900 mètres pour une protection contre les agents pathogènes tels que les bactéries et les virus qui meurent généralement au bout d’environ deux ans de déplacement avant d’atteindre le puits.
  • 1 000 à 1 600 mètres pour la protection contre les contaminants chimiques et les agents pathogènes qui se décomposent généralement en une dizaine d’années de déplacement avant d’atteindre le puits.
  • 1 700 à 3 000 mètres pour la protection contre les produits chimiques persistants et dangereux qui persistent généralement dans l’environnement pendant environ 25 ans de temps de déplacement avant d’atteindre le puits.

Si vous savez contre quels contaminants vous voulez vous protéger, vous pouvez choisir de délimiter des zones de protection en corrélation avec les temps de déplacement ci-dessus.

Exemple : Si les agents pathogènes provenant des activités agricoles à proximité de votre puits sont votre seule préoccupation, vous n’aurez peut-être pas besoin de délimiter une zone pour vous protéger contre les contaminants chimiques persistants et dangereux.

Rayon fixe calculé

Cette méthode, également connue sous le nom de « méthode du cylindre », crée une zone de protection circulaire. Le rayon du cercle est calculé en utilisant l’une des deux méthodes suivantes :

  • le volume d’eau pompé par le puits pendant une période déterminée
  • le calcul de la vitesse des eaux souterraines et la multiplication par un temps de déplacement déterminé

Elle s’appuie sur des principes hydrogéologiques simples et nécessite une expertise technique limitée.

Vous aurez besoin de données sur le taux de pompage ou l’utilisation de l’eau, l’épaisseur de l’aquifère ou la longueur du filtre du puits, et la porosité de l’aquifère. La porosité représente la quantité d’espaces entre les grains du sol, estimée en pourcentage du volume total de l’espace poreux retenu par l’eau, pour différents types de sol.

Exemple : Le sable et le gravier peuvent avoir un pourcentage de porosité allant de 25 à 50 %, alors que pour une roche dense et solide, il peut être inférieur à 0,1 %.

Vous pouvez délimiter plusieurs zones à l’aide de cette méthode et adopter une approche de gestion similaire à celle présentée dans la méthode du rayon fixe arbitraire.

Méthode modifiée du rayon fixe calculé

La méthode du rayon fixe calculé ne tient pas compte de la direction dans laquelle les eaux souterraines s’écoulent. Par conséquent, avec cette méthode, on risque de surprotéger la zone en aval du puits (où l’eau souterraine a déjà dépassé votre puits) et de sous-protéger la zone en amont du puits (d’où provient l’eau souterraine). Vous pouvez utiliser la méthode modifiée du rayon fixe calculé (en anglais seulement) si vous connaissez la direction de l’écoulement des eaux souterraines. Ainsi, vous déplacez le cercle vers l’amont et pouvez assurer une meilleure protection des activités en amont qui peuvent présenter un risque pour votre source d’eau potable.

Pour utiliser cette méthode modifiée, il faut d’abord calculer le rayon fixe. La partie vers l’amont de la zone de protection est estimée à une fois et demie le rayon calculé. La partie vers l’aval de la zone de protection est égale à la moitié du rayon calculé. La forme résultante est un cercle de rayon R, décalé vers le haut d’une distance de 0,5 R.

Pour déterminer la direction de l’écoulement des eaux souterraines, vous aurez besoin des conseils d’un géoscientifique professionnel ou d’un ingénieur professionnel qui est à la fois compétent et qualifié pour entreprendre de telles activités. Vous pouvez trouver des professionnels en consultant les listes locales de votre région. Vous pouvez également consulter les registres publics des géoscientifiques professionnels sur le site Web de Professional Geoscientists Ontario (en anglais seulement) et des ingénieurs professionnels sur le site Web de Professional Engineers Ontario (en anglais seulement).

Méthode du rayon fixe calculé en demi-cercle

La méthode du rayon fixe calculé en demi-cercle (en anglais seulement) intègre la direction de l’écoulement en remplaçant la forme circulaire de la zone de protection par un demi-cercle qui a la même superficie. Cette méthode permet d’obtenir une zone de protection qui ressemble davantage aux formes obtenues à partir de la méthode de l’écoulement uniforme. Le demi-cercle est orienté dans la direction vers l’amont de l’écoulement des eaux souterraines.

Pour assurer la protection de la zone d’influence en aval, un petit cercle est délimité autour du puits. Des lignes sont tracées à partir du plus petit cercle jusqu’à la limite du demi-cercle. Le rayon du petit cercle dépend du taux de pompage du puits. En général, si le taux de pompage est de 9,5 mètres cubes par jour ou moins, le rayon du petit cercle est de 15 mètres.

Méthode d’écoulement uniforme

Cette méthode consiste à calculer la distance jusqu’à la limite de la zone de protection en résolvant des équations analytiques à partir d’un temps de déplacement connu. Elle suppose que les eaux souterraines se déplacent à un régime constant et que les conditions naturelles sont assez uniformes. La méthode de l’écoulement uniforme peut être réalisée par des calculs manuels ou à l’aide de programmes informatiques relativement simples. Faites appel à un géoscientifique professionnel ou à un ingénieur professionnel qualifié pour effectuer des évaluations hydrogéologiques afin de réaliser ce travail pour vous. Vous pouvez trouver des professionnels en consultant les listes locales de votre région. Vous pouvez également consulter les registres publics des géoscientifiques professionnels sur le site Web de Professional Geoscientists Ontario (en anglais seulement) et des ingénieurs professionnels sur le site Web de Professional Engineers Ontario (en anglais seulement).

Vous devrez disposer de données sur la géologie de la région et l’hydrogéologie de l’aquifère. La méthode de l’écoulement uniforme est plus flexible que les équations analytiques standard, car elle peut s’adapter aux changements de direction de l’écoulement. L’inconvénient est que cette méthode ne prend généralement pas en compte les limites hydrogéologiques comme les cours d’eau, les lacs, les zones de recharge, etc. ou la variabilité de l’hydrogéologie.

Modèle analytique à deux dimensions

Cette méthode consiste à calculer la distance jusqu’à la limite de la zone de protection en résolvant des équations analytiques (comme la méthode de l’écoulement uniforme) en utilisant un temps de déplacement connu. Les équations du modèle cartographient les zones de protection en vue en plan (deux dimensions). Elle est relativement facile à utiliser avec une certaine expertise technique. Faites appel à un géoscientifique professionnel ou à un ingénieur professionnel qualifié pour effectuer des évaluations hydrogéologiques afin de réaliser ce travail pour vous. Vous pouvez trouver des professionnels en consultant les listes locales de votre région. Vous pouvez également consulter les registres publics des géoscientifiques professionnels sur le site Web de Professional Geoscientists Ontario (en anglais seulement) et des ingénieurs professionnels sur le site Web de Professional Engineers Ontario (en anglais seulement).

Vous devrez disposer de données sur la géologie de la région et l’hydrogéologie de l’aquifère. Des modèles analytiques à deux dimensions par ordinateur, tels que le modèle WHPA (Wellhead Protection Area) et le modèle WhAEM (Wellhead Analytic Element Model), sont accessibles gratuitement auprès de l’Environmental Protection Agency des États-Unis, ou d’autres programmes informatiques peuvent être utilisés.

Un modèle analytique peut souvent fournir une bonne approximation des limites de temps de déplacement. Cependant, les endroits présentant des caractéristiques naturelles variables peuvent nécessiter des méthodes plus sophistiquées, telles qu’une cartographie hydrogéologique détaillée ou une modélisation numérique.

Modèle tridimensionnel par ordinateur

Cette méthode consiste à utiliser un ordinateur pour résoudre des équations mathématiques afin de simuler ou de « modéliser » le mouvement de l’eau et des contaminants dans les eaux souterraines. Essentiellement, le programme informatique crée une grille tridimensionnelle qui simule l’aquifère. À chaque nœud de la grille, des données hydrogéologiques sont entrées dans le programme, ce qui permet au modèle de prédire l’écoulement des eaux souterraines et le mouvement des contaminants. Lorsqu’ils sont correctement configurés et calibrés, ces modèles produisent des estimations de temps de déplacement plus réalistes que les approches analytiques ou semi-analytiques.

Vous aurez besoin de beaucoup de données de bonne qualité sur les éléments suivants :

  • la géologie de la région
  • l’hydrogéologie de l’aquifère
  • la qualité de l’eau

Les modèles tridimensionnels par ordinateur tiennent compte des données locales et des caractéristiques naturelles complexes pour une meilleure précision, mais la mauvaise qualité des données peut avoir une incidence sur les prévisions du modèle.

L’exploitation de modèles tridimensionnels par ordinateur nécessite une expertise technique spécialisée. Faites appel à un géoscientifique professionnel ou à un ingénieur professionnel qualifié pour effectuer des évaluations hydrogéologiques afin de réaliser ce travail pour vous. Vous pouvez trouver des professionnels en consultant les listes locales de votre région. Vous pouvez également consulter les registres publics des géoscientifiques professionnels sur le site Web de Professional Geoscientists Ontario (en anglais seulement) et des ingénieurs professionnels sur le site Web de Professional Engineers Ontario (en anglais seulement).

Zones de protection des eaux de surface

L’eau potable provenant d’une source d’eau de surface est transportée par un tuyau directement depuis le lac, la rivière ou le ruisseau. Le point d’entrée de votre approvisionnement en eau brute s’appelle la prise. Les zones de protection des eaux de surface sont constituées des terres et des eaux situées à proximité de l’emplacement de la prise d’eau. La partie terrestre de la zone de protection est appelée la marge de recul. Dans ces zones, certaines activités et utilisations des terres peuvent présenter un risque pour les sources d’eau potable.

Les marges de recul sont des zones de terrain qui se déversent dans la source d’eau de surface. Cette partie du terrain située à côté d’une source d’eau de surface permet de contrôler l’écoulement du ruissellement (ralentir la vitesse de l’eau) et de laisser suffisamment de temps pour que l’eau s’infiltre dans le sol. Lorsqu’il pleut beaucoup ou que la neige fond, certains ruisseaux et certaines rivières débordent dans une zone plate de faible altitude appelée plaine inondable. Lorsque le ruisseau ou la rivière est sur le point de déborder sur sa plaine inondable, le niveau d’eau dans le canal est appelé la laisse de haute mer. Les marges de recul peuvent être mesurées à partir de la laisse de haute mer ou vous pouvez utiliser la superficie du terrain dans la cartographie de la plaine inondable pour une inondation centennale, similaire à la limite réglementaire des offices de protection de la nature (en anglais seulement). La laisse de haute mer peut être mesurée à l’aide d’un marqueur physique ou observée comme une ligne naturelle dans le paysage.

Les inondations et les plaines inondables sont évaluées statistiquement en fonction de la durée prévue entre les inondations.

Exemple : Une inondation centennale est une inondation qui devrait se produire une fois tous les 100 ans. Autrement dit, elle a 1 % de chances de se produire au cours d’une année donnée.

En général, une distance de 120 mètres mesurée à partir de la laisse de haute mer est une distance adéquate. Cette distance (ou les limites réglementaires des offices de protection de la nature, selon celle qui est la plus grande) est utilisée dans les Règles techniques du directeur en vertu de la Loi sur l’eau saine pour établir les zones de protection. Vous pouvez également utiliser cette distance en l’absence de données ou de ressources techniques.

Les marges de recul peuvent également être élargies pour tenir compte de données locales telles que le type de sol de surface, la topographie locale du terrain, la taille du cours d’eau, les voies préférentielles et l’utilisation des terres. Des marges de recul plus petites peuvent être utilisées si la zone située dans un rayon de 120 mètres ne se déverse pas dans la zone de protection associée au cours d’eau.

Le cadre provincial de planification de l’utilisation des terres suggère généralement que si une utilisation des terres est proposée à moins de 120 mètres d’un élément d’eau de surface (tel qu’un lac, une rivière ou un ruisseau), une évaluation hydrologique est requise pour établir une zone de protection végétale autour de cet élément. Cette mesure est conforme à la politique 4.2.4 du Plan de croissance et au Plan de conservation de la moraine d’Oak Ridges, qui utilisent la terminologie « éléments hydrologiques clés » au lieu de l’expression plus générale « eau de surface » et qui peuvent aider à protéger l’élément et sa fonction, à condition qu’une marge de recul minimale de 30 mètres soit maintenue.

Les offices de protection de la nature disposent de cartes d’inondation qui indiquent leurs limites réglementaires. Lorsque la cartographie des plaines inondables n’est pas disponible dans le bassin versant de l’office de protection de la nature, d’autres cartes, telles que la cartographie de la réglementation des remblais ou des zones réglementées, sont parfois disponibles. Les ressources en matière de plaines inondables et d’autres ressources cartographiques se trouvent sur le site Web de Conservation Ontario (en anglais seulement). Pour les régions où il n’existe pas d’offices de protection de la nature, le ministère des Richesses naturelles et des Forêts a publié des guides techniques sur les risques naturels afin d’aider les municipalités à mettre en œuvre les politiques relatives aux risques naturels énoncées dans la Déclaration de principes provinciale. Ces documents peuvent être commandés directement auprès du ministère des Richesses naturelles et des Forêts pour aider à la cartographie des inondations, au besoin.

Vous pouvez utiliser une ou plusieurs méthodes scientifiques pour créer une ou plusieurs zones de protection autour de votre prise d’eau potable afin de protéger la source.

Méthode Coût et complexité Précision Ressources nécessaires
Rayon fixe arbitraire – eaux de surface Faible coût, rapide et facile Pas la plus précise Très peu
Approche analytique Coût modéré, complexité variable Précise Quelques-unes
Modèle numérique Coût élevé, très complexe Peut être très précise Beaucoup

Rayon fixe arbitraire – eaux de surface

Cette méthode consiste à dessiner un cercle ou un demi-cercle autour de la prise. Vous pouvez l’utiliser lorsque les ressources en matière de données et de renseignements sont limitées ou lorsque vous souhaitez créer rapidement une zone de protection avec peu d’expertise technique. Il s’agit d’un moyen rentable et facile d’identifier une zone de protection nécessitant peu d’efforts. Toutefois, sa base scientifique limitée pourrait inciter à surprotéger certaines zones ou à ne pas en protéger d’autres.

Vous devez connaître le type de plan d’eau (rivière, lac ou les deux), l’emplacement de la prise d’eau et la distance que vous souhaitez protéger. Les Règles techniques du directeur en vertu de la Loi sur l’eau saine utilisent les rayons fixes suivants pour protéger les zones les plus vulnérables à proximité de la prise d’eau :

Source d’eau potable Distances courantes de rayon fixe
Lac Cercle complet de 1 000 mètres
Grande rivière ou rivière reliant les Grands Lacs Demi-cercle de 1 000 mètres en amont de la prise et un rectangle de 100 mètres s’étendant vers l’aval
Petite rivière ou rivière intérieure Demi-cercle de 200 mètres en amont de la prise et un rectangle de 10 mètres s’étendant vers l’aval

Lorsque le cercle ou le demi-cercle est entièrement dans l’eau, la zone de protection n’a pas besoin d’inclure le terrain. Lorsque le cercle ou le demi-cercle traverse le terrain, une marge de recul doit être incluse dans la zone de protection. En l’absence de données ou de ressources techniques, vous pouvez utiliser une distance de 120 mètres à partir de la laisse de haute mer comme marge de recul.

Vous pouvez également établir plusieurs zones de protection à l’aide de la méthode du rayon fixe. Cette stratégie vous permet d’utiliser des outils plus rigoureux pour gérer les activités qui pourraient poser un risque pour l’eau potable dans les zones de protection plus proches de la prise d’eau et des outils plus souples pour gérer les activités dans les zones de protection plus éloignées de la prise d’eau. Vous trouverez ci-dessous quelques suggestions de rayons fixes arbitraires que vous pouvez utiliser pour établir plusieurs zones de protection. Il s’agit d’estimations approximatives basées sur les moyennes des plans de protection des sources approuvés par les provinces.

Pour les rivières et les lacs intérieurs :

  • 200 mètres pour la protection contre les contaminants qui auraient peu ou pas de chance d’être dilués avant d’atteindre la prise d’eau (où vous n’auriez pas le temps de réagir à un déversement)
  • 500 à 1 000 mètres pour assurer un délai d’intervention d’environ 2 heures en cas de déversement
  • 1 500 mètres ou le cours d’eau de l’ensemble du bassin versant

Pour les grands plans d’eau comme les Grands Lacs et leurs voies interlacustres :

  • 1 000 mètres pour la protection contre les contaminants qui auraient peu ou pas de chance d’être dilués avant d’atteindre la prise d’eau (où vous n’auriez pas le temps de réagir à un déversement)
  • 2 000 mètres pour assurer un délai d’intervention d’environ 2 heures en cas de déversement
  • 3 000 mètres

Approche analytique

Cette méthode consiste à calculer la distance le long du plan d’eau de surface jusqu’à la limite de la zone de protection en résolvant des équations analytiques à partir d’un temps de déplacement connu, par exemple 2 heures. Les distances sont déterminées en fonction du concept simple de la vitesse, du temps et de la distance (Distance = Vitesse × Temps). Elle est relativement facile à utiliser avec une certaine expertise technique.

Trois éléments qui contribuent à la source d’eau peuvent être inclus dans les calculs :

  • le type de plan d’eau (rivière, lac ou les deux)
  • les réseaux de canalisations d’eaux pluviales ou d’égouts (le cas échéant)
  • une marge de recul sur le terrain (si nécessaire)

Vous aurez besoin de données sur la taille et la forme du canal, la vitesse de l’eau et les caractéristiques des réseaux d’égouts, le cas échéant. L’équation de Manning est le moyen le plus courant d’estimer la vitesse de l’eau (Vitesse = 1/n × R2/3 × S1/2), où n est le coefficient de Manning (coefficient de frottement), qui varie de 0,001 à 0,03 en fonction du type de matériau au fond de la rivière et de l’écoulement, R est le rayon hydraulique (en mètres), qui dans la plupart des cas équivaut à la profondeur de l’eau dans la rivière, et S est la pente de la rivière.

Vous pouvez utiliser un temps de déplacement de 2 heures ou augmenter le temps de déplacement si vous connaissez le délai d’intervention de votre réseau d’eau potable en cas de déversement, également connu comme le temps nécessaire pour interrompre ou fournir un traitement en cas de déversement.

Modèle numérique

Cette méthode consiste à utiliser un ordinateur pour résoudre des équations mathématiques afin de simuler ou de « modéliser » le mouvement de l’eau et des contaminants dans les rivières, les ruisseaux et les lacs. Vous aurez besoin d’un grand nombre de données de bonne qualité sur la taille et la forme du canal, la profondeur et la vitesse de l’eau, la vitesse du vent, les courants d’eau et les paramètres de qualité de l’eau tels que la température et la turbidité (une mesure du caractère trouble de l’eau dû aux sédiments en suspension dans l’eau). Les modèles numériques tiennent compte des données locales et des caractéristiques naturelles complexes pour une meilleure précision, mais la mauvaise qualité des données peut avoir une incidence sur les prévisions du modèle.

Les équations du modèle numérique sont résolues pour plusieurs endroits et moments dans des conditions différentes afin de refléter les changements dans l’environnement naturel. Des valeurs uniques (constantes) peuvent être utilisées pour divers paramètres tels que la profondeur de l’eau, la vitesse et la température si le modèle numérique est utilisé pour simuler une courte période de temps. Si l’on dispose de suffisamment de données, les modèles peuvent simuler des périodes plus longues afin de refléter les modifications du réseau liées à des facteurs tels que les conditions météorologiques et le climat. Dans ce cas, la profondeur, la vitesse et la température de l’eau ne peuvent être considérées comme constantes et des valeurs multiples sont nécessaires.

Plusieurs codes de modélisation numérique sont disponibles et peuvent représenter l’environnement naturel en une, deux ou trois dimensions. L’option que vous choisissez dépend de la complexité de l’environnement naturel et des données dont vous disposez. Les codes numériques à une ou deux dimensions sont couramment utilisés. Les codes numériques à trois dimensions peuvent être utilisés dans les situations où la circulation de l’eau est trop compliquée pour être représentée par un modèle à une ou deux dimensions, comme dans le cas des Grands Lacs.

L’exploitation de modèles numériques requiert l’expertise technique spécialisée d’un hydrologue ou d’un ingénieur. Vous pouvez faire appel à un spécialiste pour effectuer ce travail à votre place.

Réseaux d’eau potable résidentiels municipaux nouveaux ou en cours de modification

Un réseau d’eau potable résidentiel municipal nouveau ou en cours de modification dans une zone de protection des sources établie peut ne pas encore être inclus dans un plan de protection des sources.

Le Règlement 205/18 de l’Ontario en vertu de la Loi sur la salubrité de l’eau potable exige que les municipalités situées dans les zones de protection des sources d’eau s’assurent que les sources d’eau potable des nouveaux réseaux résidentiels municipaux d’eau potable ou de ceux qui sont modifiés sont protégées avant de fournir de l’eau au public. Dans ces cas, le travail technique pour identifier les zones de protection doit suivre les Règles techniques du directeur en vertu de la Loi sur l’eau saine.

Dans les plans de protection des sources approuvés par la province, on utilise généralement la modélisation tridimensionnelle par ordinateur pour délimiter les zones de protection; toutefois, cette méthode n’est pas la seule façon de délimiter ces zones, et les Règles techniques du directeur autorisent des méthodes moins compliquées. Vous pouvez utiliser les méthodes scientifiques fournies ci-dessus, le cas échéant, pour vous aider à déterminer la meilleure méthode d’intégration de votre réseau d’eau potable dans votre plan de protection des sources locales, qui satisfait aux exigences des Règles techniques du directeur et qui est appropriée aux conditions locales et aux données et ressources accessibles.

Pour les sources d’eau souterraine, lorsque les limites de la zone de protection doivent être déterminées à l’aide d’une méthode basée sur le temps de déplacement, il s’agit notamment :

  • d’un modèle tridimensionnel par ordinateur de l’écoulement des eaux souterraines
  • de la méthode analytique à deux dimensions
  • de la méthode d’écoulement uniforme
  • de la méthode du rayon fixe calculé

Pour les sources d’eau de surface, vous pouvez utiliser l’approche analytique ou le modèle numérique conformément à la partie VI des Règles techniques du directeur.

Pour les municipalités

Les systèmes communautaires d’alimentation en eau potable peuvent éventuellement relever de votre responsabilité et de votre contrôle. Qu’il s’agisse d’une transition planifiée ou d’une nécessité en raison d’une exploitation inadéquate du réseau par le propriétaire, cette transition peut entraîner des responsabilités que vous n’aviez peut-être pas prévues, notamment :

  • la responsabilité d’incorporer, à vos frais, le réseau d’eau potable dans le plan local de protection des sources
  • des politiques de plan de protection des sources juridiquement contraignantes qui peuvent avoir des répercussions sur les propriétaires existants, les entreprises et votre municipalité

Envisagez la possibilité de devenir propriétaire à long terme de tout réseau communautaire d’alimentation en eau potable proposé. Vous pouvez exiger que les propositions d’aménagement qui dépendent de tels réseaux soient soumises à des conditions dans le cadre de l’approbation d’un projet d’aménagement. Les conditions peuvent inclure l’obligation pour le promoteur d’effectuer tout travail technique potentiellement nécessaire dans le cadre du plan de protection des sources ou une assurance financière pour effectuer ce travail si ce réseau relève de votre responsabilité à l’avenir.

Renseignez-vous sur la façon dont le Règlement de l’Ontario 205/18 vous concerne.