Photos par : Brenda Kulon (gauche) et Jeffrey S. Pippen (droit)

Situation

Disparu de l’Ontario

Espèce indigène qui n’existe plus à l’état sauvage en Ontario, mais qui se trouve ailleurs (par exemple, tétras des prairies).

Date de son ajout à la liste des espèces en péril de l’Ontario

Le mélissa bleu a déjà été évalué comme une espèce disparue lors de l’entrée en vigueur de la Loi sur les espèces en voie de disparition en 2008.

Lire le rapport d'évaluation le plus récent (PDF en anglais seulement)

Le 26 janvier 2022, le nom scientifique de cette espèce a été changé sur la Liste des espèces en péril en Ontario de Lycaeides Melissa Samuelis à Plebejus samuelis pour suivre l’usage de NatureServe. Ce changement ne modifie pas les mesures de protection que la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition confère à cette espèce, ni l’applicabilité des politiques, permis et ententes, des documents d’orientation ou des pratiques de gestion optimales que le gouvernement de l’Ontario aurait publiés ou délivrés concernant cette espèce.

Apparence

Le mélissa bleu mâle est un beau petit papillon ayant une amplitude de 2,5 cm, soit environ la taille d’une pièce de vingt-cinq cents. Ses ailes bleu nuit ont une bordure noire accompagnée d’une frange blanche extérieure. La femelle est semblable, mais elle a une coloration plus foncée allant du bleu mauve au brun mauve, et les extrémités de ses ailes présentent une rangée de taches foncées bordée de croissants orange. Tant chez le mâle que chez la femelle, la face antérieure des ailes est gris argenté pâle avec des points noirs et des croissants orange le long des côtés extérieurs. Les larves sont recouvertes de poils très fins, et leur coloration les protège des prédateurs, car elle correspond au même ton de vert que les feuilles des plantes sur lesquelles elles vivent.

Le mélissa bleu femelle pond ses œufs sur le lupin vivace ou à proximité de cette plante, qui représente la seule source de nourriture de la larve. Deux générations de papillons naissent chaque année. Au printemps, les œufs pondus l’année précédente éclosent pour donner une première génération de chenilles. Ces chenilles se métamorphosent ensuite en chrysalides, puis en papillons adultes au mois de mai. Ces adultes se reproduisent et pondent leurs œufs en juin. Les œufs éclosent après une semaine, et les chenilles se nourrissent pendant trois semaines avant de se transformer en chrysalides, pour ensuite se métamorphoser en papillons adultes vers la fin de l’été. Les œufs pondus par cette génération n’écloront qu’au printemps suivant.

Habitat

L’habitat du mélissa bleu se limite aux endroits où pousse le lupin vivace : les sols sableux, les landes à pins sableuses, les dunes de plage et les savanes à chênes.

Présence

Le mélissa bleu forme des populations isolées dont l’aire de répartition s’étend d’est en ouest depuis le New Hampshire et l’État de New York jusqu’au Minnesota, en passant par le sud de l’Ontario et les États riverains des Grands Lacs. Le mélissa bleu a disparu de certains des États faisant partie de cette aire de répartition, mais quelques-uns (tels que l’Ohio et le New Hampshire) sont en train de le réintroduire.

Les plus récentes observations du mélissa bleu ont été enregistrées vers la fin des années 1980 à Port Franks et à St. Williams, dans le sud de l’Ontario. Cependant, certains documents indiquent que cette espèce a déjà été plus répandue, des spécimens ayant été observés à Toronto, à London et à Sarnia.

Raisons de sa disparition de l’Ontario

La perte d’habitat est responsable du déclin des populations de mélissa bleu sur l’ensemble de son aire de répartition. Une bonne partie des habitats de type savane et lande qui se trouvaient auparavant en Ontario ont été détruits par des activités de développement ou par un phénomène de succession naturelle qui a permis l’arrivée de plantes faisant de l’ombrage. Or, l’ombrage empêche la croissance du lupin vivace, qui a besoin d’un habitat dégagé et ensoleillé. La cessation des feux incontrôlés, qui permettaient auparavant de garder les habitats dégagés et libres d’arbustes faisant de l’ombrage, fait aussi partie des facteurs qui contribuent à la perte de ces habitats de plus en plus rares.

Mesures que nous prenons

Le mélissa bleu est une espèce protégée en vertu de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition.

Contribuez à empêcher la disparition d’autres espèces en péril de l’Ontario

Signalez son présence

Signalez une observation d’un animal ou d’une plante en péril au Centre d’information sur le patrimoine naturel. Les photographies avec localisation précise ou les coordonnées cartographiques sont toujours utiles.

Devenez bénévole

Faites du bénévolat auprès de votre club de nature local ou du parc provincial en participant à des tâches d’enquête ou d’intendance axées sur les espèces en péril.

Soyez un bon gardien

Les propriétaires fonciers privés ont un rôle important à jouer dans le rétablissement des espèces en péril. Il se peut que vous soyez admissible à des programmes d’intendance qui appuient la protection et le rétablissement d’espèces en péril et de leurs habitats.

Signalez les activités illicites

Signalez toute activité illégale se rapportant aux espèces en péril en composant le 1 866 MOE-TIPS (663-8477).

Faits en bref

  • C’est le romancier Vladimir Nabokov qui, en 1944, a été le premier à identifier le mélissa bleu.
  • Le mélissa bleu a une espérance de vie d’environ cinq jours au stade adulte.
  • La chenille du mélissa bleu se nourrit exclusivement des feuilles du lupin vivace; quant au papillon adulte, il ne dépend pas exclusivement du lupin, puisqu’il tire sa nourriture de diverses plantes à fleurs.
  • Les chenilles du mélissa bleu profitent d’une relation de mutualisme avec des fourmis construisant des nids à dôme, lesquelles les protègent contre les prédateurs, dont les araignées, et contre les parasites; en échange, les chenilles excrètent une substance sucrée que consomment les fourmis.
  • Le déclin des populations de lupin vivace et des écosystèmes de savane et de lande a aussi causé la disparition de deux autres espèces de papillons de l’Ontario : le lutin givré et l’hespérie Persius de l’Est.