Photo par : Karen Little, Illinois State Museum

Situation

Préoccupante

Espèce indigène sensible aux activités humaines ou aux événements naturels, ce qui pourrait faire en sorte qu’elle devienne en péril de disparition (par ex. monarque).

Date de son ajout à la liste des espèces en péril de l’Ontario

La villeuse irisée a déjà été évaluée comme une espèce menacée lors de l’entrée en vigueur de la Loi sur les espèces en voie de disparition en 2008. L’espèce a été réévaluée comme une espèce préoccupante en juin 2016.

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Apparence

La villeuse irisée est une petite moule d’eau douce pouvant habituellement atteindre huit centimètre de longueur. L’extérieur de la coquille est jaune, vert ou brun. C’est l’intérieur iridescent de la coquille qui a valu son nom à cette moule. La villeuse irisée se distingue des autres moules de l’Ontario par sa forme oblongue parcourue de nombreux rayons interrompus vert foncé. Cette moule arbore un leurre qui imite l’apparence et le mouvement d’une écrevisse.

Habitat

La villeuse irisée préfère les rivières petites ou moyennes au courant modéré à fort et au substrat sableux, rocheux ou graveleux. On la trouve dans ou non loin des radiers, ainsi qu’en bordure de zones riches en végétation aquatique où la profondeur de l’eau est inférieure à un mètre. Toutes les moules filtrent l’eau pour se nourrir, habituellement de bactéries et d’algues. Les larves de moules s’attachent à un poisson (appelé « hôte »), dont elles se nourrissent jusqu’à leur métamorphose en juvéniles, après quoi elles s’en détachent. En Ontario, la villeuse irisée a plusieurs hôtes, incluant le méné rayé, l’achigan à petite bouche, l’achigan à grande bouche, le crapet vert, le dard vert, le dard arc-en-ciel et la perchaude.

Présence

Au Canada, on ne trouve la villeuse irisée qu’en Ontario, dans les rivières Ausable, Bayfield, Détroit, Grand, Maitland, Moira, Niagara, Salmon, Saugeen, Sydenham, Thames et Trent, ainsi que dans le lac Sainte-Claire. Elle pourrait avoir disparu des rivières Sainte-Claire, Détroit et Niagara ainsi que du lac Érié.

présence de la villeuse irisée

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Menaces

La moule zébrée représente une grave menace pour la villeuse irisée. Cette espèce envahissante originaire d’Europe tue les moules indigènes en se fixant à elles, ce qui nuit à leur respiration et à leur alimentation. De plus, l’apport accru, dans les cours d’eau, de sédiments, de nutriments et de polluants provenant de l’agriculture et du développement urbain, affecte la qualité de l’eau et met l’espèce en péril.

Mesures que nous prenons

Les espèces menacées et leur habitat général sont automatiquement protégés.

Ce que vous pouvez faire

Signalez son présence

Signalez une observation d’un animal ou d’une plante en péril au Centre d’information sur le patrimoine naturel. Les photographies avec localisation précise ou les coordonnées cartographiques sont toujours utiles.

Devenez bénévole

Faites du bénévolat auprès de votre club de nature local ou du parc provincial en participant à des tâches d’enquête ou d’intendance axées sur les espèces en péril.

Soyez un bon gardien

Les propriétaires de terres privées ont un rôle très important à jouer dans le rétablissement des espèces en péril. Si vous trouvez la villeuse irisée sur votre propriété, vous pourriez être admissible à des programmes d’intendance qui contribuent à la protection et au rétablissement des espèces en péril et de leurs habitats.

Signalez les activités illicites

Signalez toute activité illégale se rapportant aux plantes et à la faune en composant le 1 877 TIP-SMNR (847-7667).

Faits en bref

  • les larves de moules doivent s’attacher à un poisson, appelé « hôte », dont elles se nourrissent jusqu’à leur métamorphose en juvéniles
  • la villeuse irisée pêche le poisson; elle utilise un leurre qui ressemble à une écrevisse, incluant un œil et des pattes en mouvement; lorsqu’un poisson hôte mord au leurre, la moule éjecte ses larves, qui ont ainsi plus de chance de trouver leur hôte parce qu’il se trouve tout près
  • les œufs de la villeuse irisée éclosent dans une poche spéciale située dans les branchies de la femelle, le marsupium; les larves demeurent dans le marsupium tout l’hiver, jusqu’à ce que la femelle les projette vers le poisson hôte, au printemps
  • les moules sont un bon indicateur de l’état d’un écosystème; en raison de leur cycle vital complexe, de leur longévité (certaines vivent jusqu’à 100 ans!) et de leur mode d’alimentation (en filtrant l’eau, elles captent les polluants), les moules donnent un portrait instantané de l’état des cours d’eau où elles vivent
  • les peuples autochtones récoltaient les moules pour se nourrir et pour créer des bijoux ou fabriquer des outils; dans les années 1800, des quantités énormes de moules ont été récoltées dans la rivière Grand pour fabriquer des boutons; des millions de boutons ont été vendus hors territoire chaque année, jusque dans les années 1940, lorsque le plastique est devenu plus populaire