Modernisation du réseau et de la distribution

L’innovation et les changements des comportements des consommateurs favorisent la diffusion des nouvelles technologies. Le stockage d’énergie, les maisons intelligentes, les microréseaux, les ressources énergétiques distribuées, les véhicules électriques et l’électrification croissante du transport et du transport en commun modifieront la manière dont les services publics interagiront avec les consommateurs et leur gestion des systèmes.

Pour la plupart des consommateurs d’électricité, les sociétés de distribution locale (SDL) représentent le réseau d’électricité de l’Ontario qui amène l’électricité jusqu'à leur porte. Les SDL continuent d’investir pour entretenir leurs biens afin d’offrir un service fiable à leurs clients. Les SDL doivent trouver un équilibre entre le besoin de répondre à la qualité de service attendue par les clients et de celui de limiter l’augmentation des coûts. Elles doivent également intégrer des approches novatrices pour gérer leurs propres demandes. Il s'agit donc de répondre aux besoins de leurs clients, de gérer leurs coûts, d’entretenir et moderniser leurs biens et de tirer parti des possibilités qu'offrent les nouvelles technologies et les nouveaux modèles de gestion.

Les SDL utilisent les technologies de réseau intelligent pour combiner leurs biens vieillissants et neufs en vue de bâtir un réseau de distribution moderne et intelligent pour l’Ontario. La modernisation du réseau donnera aux consommateurs d’énergie un accès aux nouvelles technologies qui améliorera leur compréhension et le contrôle de la consommation d’énergie et leur permettra même de produire leur propre électricité. L’adoption à grande échelle de véhicules électriques et de technologies de stockage aura des répercussions importantes sur la manière dont les Ontariens et Ontariennes consomment l’électricité. Tous ces changements nécessiteront un réseau de distribution moderne.

L’Ontario a utilisé Le Fonds de développement du réseau intelligent, ainsi que les fonds de conservation de la SIERE et les fonds d’innovation de la CEO afin d’aider la CEO à explorer de nouvelles technologies qui peuvent contribuer à l’établissement d’un réseau moderne et efficace. Cependant, certaines SDL pourraient faire face à des défis relatifs à la nature et au rythme des changements attendus. Le rapport Smart Grid Assessment and Roadmap (en anglais seulement) établit un certain nombre d’obstacles qui empêchent les SDL d’aboutir à un réseau entièrement modernisé.

L’Ontario doit créer des conditions dans le secteur de la distribution qui lui permette de moderniser le réseau et de fournir des mesures incitatives pour accroitre le rendement, la productivité et atteindre une fiabilité optimale. Les cadres politiques et réglementaires de l’Ontario doivent promouvoir les améliorations rentables en matière de qualité, de fiabilité et d’efficacité du service de distribution, ainsi que l’économie d’énergie et la réduction des demandes à l’heure de pointe. Ils doivent donner aux modèles de gestion des SDL suffisamment de souplesse afin que les distributeurs puissent répondre plus efficacement aux gains en efficacité des technologies émergentes.

Distribution du gaz naturel
L’accès au gaz naturel aide particulièrement les petites collectivités en Ontario. Ce type d’énergie peut stimuler l’économie en attirant de nouvelles entreprises et en offrant aux consommateurs une énergie moins chère. Le gaz naturel peut rendre le transport commercial plus abordable et permettre aux producteurs agricoles d’utiliser du gaz naturel moins coûteux pour faire sécher leurs récoltes et chauffer leurs bâtiments.

Dans le cadre du Plan énergétique à long terme 2013 (PÉLT), l’Ontario s'est engagé à travailler avec les distributeurs et les municipalités pour explorer les options qui permettraient de développer les pipelines de gaz naturel afin de desservir un plus grand nombre de collectivités dans les régions rurales et du nord de l’Ontario. Ces engagements ont été renforcés dans le dernier budget de l’Ontario lorsque le gouvernement a annoncé qu'il offrirait des prêts et des subventions pour aider les collectivités à travailler avec leurs services publics en vue d’obtenir l’approvisionnement en gaz naturel.

Grâce au soutien du ministère de l’Énergie, du ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Affaires rurales et du ministère de l’Infrastructure, le gouvernement de l’Ontario est en train de mettre sur pied deux programmes :

  • Un Prêt pour l’accès au gaz naturel de 200 millions de dollars pour aider les collectivités à travailler avec leurs services publics en vue d’avoir accès au gaz naturel.
  • Subvention pour l’accès au gaz naturel de 30 millions de dollars pour accélérer les projets qui offrent un réel potentiel pour le développement économique.

En juin 2016, la CEO a réexaminé comment elle peut faciliter le développement des pipelines de gaz naturel dans la province. La CEO a tenu des audiences et reçu de nombreuses soumissions de la part de parties intéressées. Elle devrait rendre sa décision au début de l’automne 2016.

Éléments de réflexion

  • Quels sont les défis importants auxquels les services publics doivent faire face et que peut faire le gouvernement pour les relever?
  • Quels sont les principaux avantages d’un réseau moderne? Fiabilité accrue? Plus de données sur votre consommation d’énergie?
  • Quelles sont les politiques supplémentaires que le gouvernement devrait considérer afin d’étendre l’accès au gaz naturel?

Microréseaux

Il existe une ouverture intéressante pour les technologies destinées aux microréseaux, qui résulte de la convergence entre l’innovation, la production d’énergie renouvelable et les perspectives économiques. L’Ontario est une grande province qui compte de nombreuses collectivités rurales et éloignées. Ces collectivités étaient généralement reliées à des lignes électriques simples, parfois sur de longues distances, qui peuvent toucher la fiabilité de leur approvisionnement. D’autres collectivités ne sont pas reliées au réseau électrique et dépendent de la production de diesel. Dans les deux cas, un microréseau modernisé pourrait être une solution. L’Ontario s'est imposée comme chef de file de l’innovation grâce à cette technologie.

Un microréseau, comme le suggère le nom, est une version miniature du réseau principal. Il s'agit d’un réseau qui transporte l’électricité produite par exemple par des panneaux solaires ou des centrales combinées électricité-chaleur pour ensuite l’acheminer jusqu'aux maisons, écoles et bureaux pour les besoins des consommateurs locaux. On peut aussi l’imaginer comme une « île » au sein d’un réseau plus grand, mais une « île » qui interagit avec le grand système. Dans le cas d’une interruption de service étendue, le microréseau a la capacité de s'isoler et de continuer à produire de l’électricité. Cet aspect est essentiel pour les utilisateurs comme les hôpitaux où la fiabilité et l’adaptabilité sont vitales.

On s'attend à ce que l’innovation et l’expertise technique que procurent les démonstrations à l’échelle commerciale entrainent une baisse des coûts des microréseaux. Le ministère de l’Énergie tire profit du succès de son projet pilote financé par le Fonds de développement du réseau intelligent. Les microréseaux prennent tout leur sens dans les collectivités éloignées qui dépendent du diesel polluant pour produire de l’électricité. Dans ces collectivités, les microréseaux peuvent utiliser de l’énergie renouvelable pour pallier l’utilisation de génératrices diesel. Elles peuvent aussi améliorer la fiabilité de l’approvisionnement dans ces régions isolées. Même si la priorité du gouvernement est de relier autant que possible ces collectivités au réseau de transport, il existe des solutions complémentaires, à savoir le recours à des microréseaux, en particulier pour les collectivités qui ne peuvent pas être reliées pour le moment.

Éléments de réflexion

  • Quels sont les meilleurs moyens d’utiliser les microréseaux en Ontario?
  • Existent-ils des obstacles à l’utilisation des microréseaux?

Transport

Transport de l’électricité
Le système de transport de l’électricité de l’Ontario est un ensemble de fils électriques à haute tension formant la charpente du réseau d’électricité ontarien. Hydro One détient et exploite la majeure partie de ce réseau. Environ 15 milliards de dollars ont été investis depuis 2003 pour améliorer et renouveler les systèmes d'Hydro One. Ces changements comprennent des travaux d’amélioration effectués sur plus de 15 000 kilomètres de lignes de transport et de lignes de distribution à basse tension. Grâce à ces travaux, les résidents et les entreprises de l’Ontario ont un accès fiable à de l’électricité propre.

Réseau de transport d’énergie de l’Ontario

Carte 1 Réseau de transport d’énergie de l’Ontario (Source : Rapport sur l’énergie de l’Ontario, 2e trimestre 2016)

Les Plans énergétiques à long terme de 2010 et 2013 ont défini un certain nombre de projets prioritaires liés aux améliorations du transport de l’électricité dans le nord-ouest de l’Ontario :

  • La ligne de transmission en vrac du nord-ouest permettant d’améliorer l’approvisionnement en électricité et sa fiabilité dans la région à l’ouest de Thunder Bay;
  • Une ligne Est-Ouest qui renforcera le réseau entre Wawa et Thunder Bay; et
  • Le branchement des collectivités des Premières Nations éloignées au réseau d’électricité, y compris une nouvelle ligne vers Pickle Lake qui soutiendra ce branchement.

Les promoteurs continuent de planifier et de mettre en place ces projets, et cherchent à obtenir les autorisations réglementaires nécessaires.

On prévoit que le système de transport d’électricité existant, y compris les projets déjà en cours, sera suffisant pour répondre aux niveaux actuels de demande en électricité. Toutefois, les entreprises de transport devront remplacer l’équipement de transport vieillissant. Cette situation leur offre l’occasion d’améliorer continuellement l’efficacité du système.

Dans les perspectives liées à la forte demande (section Outlooks C&D du document Ontario Planning Outlook de la SIERE), l’électrisation nécessiterait une croissance considérable de l’approvisionnement en électricité de l’Ontario, et de nouvelles sources de production d’électricité seraient aussi requises. De plus, des investissements additionnels dans le transport de l’électricité seraient nécessaires pour approvisionner les utilisateurs avec l’électricité produite. Par exemple, le développement de projets hydroélectriques à grande échelle dans le nord de l’Ontario nécessiterait d’importants investissements dans la production d’électricité afin de raccorder la nouvelle électricité produite au réseau et pour renforcer le réseau de manière à ce qu'il s'adapte aux volumes plus élevés de flux d’électricité. Il s'agirait de coûts liés au système qui seraient partagés entre les consommateurs d’électricité.

Dans un autre cas que celui décrit ci-dessus, si un client donné a besoin de travaux d’amélioration du transport afin de répondre à ses propres besoins, comme l’approvisionnement d’électricité pour une nouvelle usine industrielle, le coût de ces travaux doit être payé par ce client. L’Ontario applique actuellement un principe « d’utilisateur payeur » pour s'assurer que le bénéficiaire direct assume les coûts, et pas les autres consommateurs. Selon ce même principe, les lignes de transport ne sont pas allongées pour attirer de nouveaux clients.

Pipelines
Le Plan énergétique à long terme de 203 a présenté six principes que l’Ontario utiliserait pour évaluer les pipelines destinés au pétrole et au gaz naturel, comme le projet Énergie Est de TransCanada. Ces principes stipulent que :

  • Les pipelines doivent être conformes aux normes techniques les plus strictes qui soient pour assurer la sécurité du public et la protection de l’environnement;
  • Les pipelines doivent être régis par les programmes de planification d’urgence et d’intervention en cas d’urgence parmi les meilleurs au monde;
  • Les promoteurs et les gouvernements doivent respecter leurs obligations en ce qui a trait au devoir de consulter les communautés autochtones;
  • Les municipalités locales doivent être consultées;
  • Les projets devraient procurer - des avantages et des opportunités économiques tangibles à la population de l’Ontario, et ce, tant à court terme qu'à long terme;
  • Les risques et les responsabilités sur les plans économique et environnemental, incluant les mesures d’assainissement, devraient être assumés exclusivement par les sociétés pipelinières, qui doivent également fournir une garantie financière prouvant qu'elles sont en mesure d’intervenir en cas de fuites et de déversements.

L’Ontario et le Québec ont adopté de manière conjointe ces six principes en novembre 2014, et y ont ajouté le besoin de tenir compte des gaz à effet de serre, ainsi que des intérêts des consommateurs de gaz naturel.

En 2015, la Commission de l’énergie de l’Ontario a entrepris des consultations publiques à l’échelle de la province sur la façon de garantir qu'il y ait un équilibre approprié, pour les Ontariens, entre les avantages et les risques liés au projet Énergie Est. Le rapport de la CEO, Donner la parole aux Ontariens sur le projet Énergie Est, contribuera à façonner la participation de l’Ontario aux audiences de l’Office national de l’énergie, qui serviront à déterminer si le projet sera accepté ou non.

Le gouvernement de l’Ontario s'engage à s'assurer que le projet Énergie Est sert l’intérêt des Ontariens. Cela comprend la protection de l’environnement et de la sécurité des Ontariens, le maintien de la fiabilité de l’approvisionnement de la province en gaz naturel, et la garantie d’obtenir des avantages économiques futurs pour la province.

Éléments de réflexion :

  • Comment l’Ontario peut-il continuer d’améliorer la fiabilité du système de transport dans toutes les régions de la province?
  • Le modèle « d’utilisateur payeur » actuel est-il une manière efficace de répondre aux besoins de l’Ontario? Permet-il d’avoir un équilibre approprié des objectifs en matière de développement économique et de protection des contribuables?
  • Les principes de l’Ontario en matière de pipelines protégeront-ils les intérêts fondamentaux des Ontariens et permettront-ils une participation éclairée à l’examen du projet Énergie Est par l’Office national de l’énergie? Quels facteurs devraient être pris en compte?

Stockage

Comme le terme « réseau intelligent », le terme « stockage d’énergie » englobe diverses technologies, chacune ayant ses propres fonctionnalités et capacités. Le potentiel du stockage d’énergie a capté l’attention du monde entier, en particulier dans ce contexte où, mondialement, on cherche à utiliser des sources d’énergie plus propres comme l’énergie solaire et l’énergie éolienne. Cependant, la simplicité du concept cache la complexité réelle d’intégrer le stockage d’énergie dans le réseau.

C'est dans ce domaine que l’Ontario se distingue comme pionnier. En vertu du Plan énergétique à long terme de 2013, l’Ontario s'est engagé à fournir 50 mégawatts de stockage d’énergie afin d’apprendre comment le stockage d’énergie fonctionne dans des applications réelles. Au cours des deux prochaines années, ces projets - qui portent sur une gamme complète de technologies et de services - seront mis en ligne et montreront le véritable potentiel du stockage d’énergie comme ressource énergétique révolutionnaire.

L’intérêt de l’Ontario envers le stockage ne s'arrête pas là. Plusieurs projets financés par le Fonds de développement du réseau intelligent mettent à l’essai l’utilisation du stockage de l’énergie dans divers scénarios et en combinaison avec d’autres technologies complémentaires. Cela nous permettra d’approfondir nos connaissances sur la façon dont le stockage à l’échelle du transport haute tension peut servir le réseau de l’Ontario en aidant les entreprises de services publics et de stockage locales à mettre leurs appareils à l’essai sur des réseaux de distribution de l’électricité.

Plus tôt cette année, la SIERE a publié un rapport sur le stockage de l’énergie qui décrit ce qui a été appris à ce jour et identifie les situations où le stockage a le potentiel de résoudre les problèmes liés aux systèmes en vrac. Pour compléter ce rapport, le ministère de l’Énergie publiera une étude indépendante cet automne sur la valeur du stockage au niveau de la distribution.

Le stockage est déjà utilisé pour répondre à la demande saisonnière de carburants utilisés pour chauffer les maisons et les commerces. En matière de gaz naturel, l’Ontario utilise le système de stockage sous-terrain de Dawn Hub, près de Sarnia, dans le sud-ouest de l’Ontario, pour gérer la demande saisonnière. Pour ce faire, le système Dawn Hub stocke du gaz naturel pendant l’été et le fournit pendant l’hiver. Le système Dawn Hub est l’une des plus grandes installations de stockage en Amérique du Nord et est utilisé pour gérer la demande en gaz naturel en Ontario, au Québec et dans l’est des États-Unis. La région de Sarnia dispose aussi d’installations de stockage pour le propane et d’autres liquides de gaz naturel.

Comme le gaz naturel est aussi utilisé pour produire de l’électricité, les installations de stockage en Ontario peuvent aussi être utilisées pour alimenter des génératrices pendant les périodes de forte demande en électricité.

Éléments de réflexion

  • Seriez-vous disposé à participer à un programme dans le cadre duquel votre entreprise de services publics pourrait utiliser votre appareil de stockage maison de temps à autre pour faire fonctionner un système de distribution d’électricité plus fiable?
  • Quel rôle prévoyez-vous que le gaz naturel jouera pour être un complément et un supplément aux options existantes de stockage de l’électricité de la province?
  • Comment l’Ontario peut-il soutenir davantage les technologies novatrices de stockage de l’énergie qui tirent parti de nos actifs existants liés au gaz naturel et de notre système d’électricité propre?

Innovation et croissance économique

L’Ontario a fait de l’innovation en matière de technologies énergétiques une priorité. En encourageant l’innovation dans notre secteur de l’énergie, l’Ontario a créé des possibilités d’emploi et de croissance et a suivi le rythme d’un environnement énergétique changeant. Pour ce faire, les organisations de soutien comme l’Advanced Energy Centre, dont la mission est d’encourager l’adoption de nouvelles compétences et technologies en Ontario et au Canada, et d’exporter ces compétences et technologies à l’échelle internationale.

La volonté ferme de l’Ontario à mettre l’accent sur l’innovation en matière d’énergie a conduit au développement et à la mise en place de nouvelles technologies d’un bout à l’autre de la province. Le Fonds de développement du réseau intelligent a fait de l’Ontario un chef de file de l’innovation en matière d’énergie, en soutenant 26 projets uniques qui aident les entreprises de l’Ontario à croître. Une autre ronde de financement est presque terminée, ce qui continuera d’encourager une culture de l’innovation au sein du secteur de la distribution et d’accroître l’adoption d’un grand nombre de nouvelles technologies comme le stockage de l’énergie et les véhicules électriques.

Le gouvernement s'est également engagé à cultiver un climat commercial dynamique et novateur en Ontario. En conséquence, il examine activement des possibilités de s'ouvrir au-delà des frontières de la province et de partager l’expertise de l’Ontario en matière d’énergie. On s'attend à ce que l’expertise croissante en matière de réseau intelligent, d’efficacité énergétique, d’énergies renouvelables, de stockage d’énergie et d’innovation en matière d’énergie soit une industrie d’exportation importante pour l’Ontario. Le ministère travaille de concert avec des entreprises pour concevoir et soutenir des initiatives de commerce qui renforceront les relations internationales et créeront de nouvelles possibilités commerciales. De cette manière, notre secteur de l’énergie pourra faire appel à son expertise croissante en matière d’innovation énergétique au profit de tous les Ontariens.

Une autre priorité clé de l’Ontario est de « décarboniser » l’économie de la province. L’accent mis sur la réduction des émissions de GES aura une incidence sur la sélection et la consommation de combustibles au sein de la province. On prévoit une transition entre les combustibles conventionnels et les énergies à plus faible teneur en carbone. Les initiatives prévues par les Plans contre le changement climatique pourraient accélérer cette transition en stimulant l’innovation et en récompensant l’efficacité énergétique.

Le GNR est un exemple d’énergie à faible teneur en carbone présentant un potentiel intéressant. Le GNR (aussi connu sous le nom de biométhane) est du méthane provenant de sources biologiques, notamment les gaz d’enfouissement, les résidus agricoles et les matières résiduelles provenant de la fabrication d’aliments et de boissons. Comme le GNR est produit à partir de ressources renouvelables, il s'agit d’un combustible carboneutre. Une fois que le GNR est traité pour en retirer les impuretés, il peut être mélangé à du gaz naturel conventionnel et utiliser les mêmes pipelines et le même équipement. Le Plan d’action de l’Ontario contre le changement climatique propose d’exiger que le gaz naturel contienne une part d’éléments renouvelables. Cette exigence accroîtra probablement l’approvisionnement en GNR et l’utilisation de celui-ci.

Les règlements existants en Ontario exigent déjà que le secteur des transports utilise l’éthanol et le diesel d’origine biologique. La majeure partie de l’éthanol actuellement utilisé en Ontario est produit à partir du maïs. L’utilisation d’autres matières premières comme les résidus de plantes cultivées et de bois, des cultures énergétiques spécialement conçues à cette fin, et des matières résiduelles industrielles pourrait diminuer les émissions de GES provenant de l’éthanol produit à partir du maïs. Malgré des décennies de recherche et de développement, ces autres sources d’éthanol ont actuellement une faible viabilité commerciale.

Le défi à relever sera lié à la façon dont la transition entre ces combustibles sera gérée. Le secteur des combustibles en Ontario est détenu et exploité par des intérêts commerciaux qui répondent aux besoins énergétiques différents des secteurs résidentiel, commercial et industriel de l’Ontario, ainsi qu'à ceux du secteur des transports. L’Ontario devra trouver un équilibre entre l’objectif de réduire les émissions de GES et son incidence sur les activités économiques globales.

Il existe des technologies à faible teneur en carbone réalisables aujourd'hui, ou qui devraient devenir plus réalisables au fil du temps. Ces technologies de remplacement nécessiteront des changements de politiques et le retrait d’obstacles réglementaires avant qu'elles ne soient adoptées à grande échelle. Les économies d’échelle et le manque d’infrastructures pourraient aussi faire partie des autres obstacles. Les coûts et avantages connexes devront aussi être envisagés avec soin.

Éléments de réflexion

  • Quelles innovations offrent le maximum d’avantages à votre collectivité et au système énergétique dans son ensemble?
  • Comment les secteurs public et privé devraient-ils collaborer pour encourager l’innovation dans le secteur de l’énergie?
  • Quelles mesures le gouvernement pourrait-il prendre pour soutenir l’adoption des combustibles de rechange?

Économies d’énergie et efficacité énergétique

Dans le Plan énergétique à long terme de 2013, le gouvernement a adopté une politique visant à accorder la priorité à la conservation de l’énergie avant de construire de nouvelles infrastructures énergétiques chaque fois que cette priorité est rentable. Les économies d’énergie apparaissent comme la solution la plus propre et la plus rentable. Elle offre aussi aux ménages et aux entreprises une façon de gérer leurs factures d’énergie et diminue le besoin de construire de nouvelles infrastructures énergétiques.

D’importants progrès ont été réalisés grâce à la définition de nouvelles normes d’efficacité énergétique et à l’amélioration des normes existantes pour les produits et les appareils électroménagers, à la mise en place de cadres de référence pour la conservation destinés aux distributeurs d’électricité et de gaz naturel, et aux consultations sur d’autres initiatives gouvernementales. Entre 2005 et 2014, les Ontariens ont conservé :

  • 9,9 TWh d’approvisionnement en électricité - suffisamment d’électricité pour alimenter les villes d’Ottawa et de Windsor en 2014;
  • 3 628 MW de demande de pointe - plus que l’équivalent des demandes de pointes de Mississauga, Brampton et Ottawa en 2014;
  • 1 880 millions de mètres cubes de gaz naturel grâce aux programmes de conservation à eux seuls - l’équivalent de la quantité de gaz naturel utilisé annuellement par 817 000 foyers.

La conservation et l’efficacité énergétique nécessitent un engagement continu afin de permettre des économies constantes à long terme. L’Ontario définit des normes d’efficacité énergétique pour les produits et les appareils électroménagers depuis plus de 25 ans; il est la première juridiction canadienne à l’avoir fait. Depuis 2012, la province a défini de nouvelles normes d’efficacité énergétique ou amélioré les normes existantes pour plus des trois quarts des plus de 80 produits et appareils électroménagers qu'elle régit. Les nouvelles normes et les normes améliorées en matière d’efficacité énergétique aident à diminuer les factures d’énergie des clients, améliorent les choix de produits écoénergétiques offerts sur le marché, et jouent un rôle majeur dans la diminution de la consommation d’énergie et des émissions de GES.

Ontario a lancé le Cadre de gestion axée sur la demande de 2015-2020 pour le gaz naturel en 2014, puis le cadre Priorité à la conservation de l’énergie pour l’électricité en 2015. Ces nouveaux cadres fournissent les règles, les lignes directrices et le financement qui gouvernent la prestation des programmes de conservation pour l’électricité et des programmes d’efficacité énergétique pour le gaz naturel au sein de la province. Ces deux cadres fournissent aux distributeurs la souplesse dont ils ont besoin pour répondre aux besoins locaux, et exigent que les programmes soient rentables pour s'assurer du meilleur rendement possible de l’argent investi.

Voici deux exemples de remises et de mesures de soutien que les distributeurs d’électricité et de gaz naturel offrent aux foyers et aux entreprises pour améliorer leur efficacité énergétique :

  • Les programmes de vérification et de rénovation résidentielles d’Enbridge Gas Distribution et d’Union Gas fournissent des remises aux propriétaires résidentiels pour des vérifications liées à l’utilisation de l’énergie et des rénovations écoénergétiques comme l’isolation, les chaudières et les chauffe-eau, les fenêtres et les portes; et
  • Le programme d’éclairage pour petites entreprises offert par les SDL fournit aux petites entreprises des évaluations gratuites de leur éclairage et des mesures incitatives favorisant la mise à jour écoénergétique de l’éclairage.

Pour faire suite aux directives du ministre de l’Énergie formulées en mars 2014, la SIERE a modifié avec succès ses programmes de réponse à la demande pour qu'ils soient axés sur une approche fondée sur les marchés. Lors du premier appel d’offres, près de 400 MW ont été fournis pour 2016-2017. Le prochain appel d’offres aura lieu en décembre 2016. La réponse à la demande peut diminuer le besoin de construire des installations de production coûteuse en réduisant l’utilisation de l’électricité pendant les heures de forte demande, généralement lors des journées chaudes de l’été. La réponse à la demande peut également diminuer les émissions de GES, puisque les usines qui fournissent l’électricité de pointe utilisent le gaz naturel pour produire cette électricité.

L’accès des clients à des données sur l’énergie et l’eau peuvent soutenir les outils et les renseignements dont les foyers et les entreprises ont besoin pour prendre des décisions éclairées sur leur consommation d’énergie. Plus tôt cette année, après avoir réalisé une analyse coûts-bénéfices, le ministère a consulté un vaste éventail de parties prenantes au sujet d’une proposition visant à exiger la mise en place de l’initiative du bouton vert. L’initiative du bouton vert permet aux foyers et aux entreprises d’accéder de manière électronique à leurs données d’utilisation d’électricité, de gaz naturel et d’eau et de partager ces données d’une manière normalisée et sécurisée. Ils peuvent alors utiliser des applications logicielles pour voir leur utilisation, leurs factures et leurs émissions de gaz à effet de serre et pour mieux gérer celles-ci. Le Plan énergétique à long terme de 2013 a fait la promotion de l’initiative du bouton vert comme façon de donner aux clients un accès à leurs données de consommation d’électricité. De plus, le Plan de l’Ontario contre le changement climatique s'est engagé à élargir l’initiative du bouton vert à l’ensemble de la province afin d’aider les foyers et les entreprises à gérer leur utilisation d’énergie et d’eau et à économiser ces dernières. Le ministère examine les commentaires qu'il a reçus des parties prenantes tout en élaborant une proposition pour la mise en place de l’initiative du bouton vert.

Les installations gouvernementales et les organisations du secteur public en général en Ontario font déjà preuve de leadership en publiant annuellement leur consommation d’énergie et leurs émissions de GES. Les organisations du secteur public en général doivent également publier des plans de conservation de l’énergie et de gestion de la demande tous les cinq ans.

Pour accroître le succès de cette initiative, le ministère propose d’élargir la production de rapports et l’analyse comparative liés à l’utilisation de l’énergie et de l’eau aux édifices commerciaux et multirésidentiels et à certains bâtiments industriels de 50 000 pieds carrés ou plus. Cette initiative aidera également les propriétaires de ces édifices de gérer l’utilisation de l’énergie et de l’eau et les coûts connexes, et permettra d’associer une valeur à l’efficacité énergétique des édifices.

Utiliser l’efficacité énergétique et les technologies à faibles émissions de carbone pour lutter contre le réchauffement climatique

Bien qu'il reconnaisse le succès des programmes de conservation de l’énergie et d’efficacité énergétique de la province, le gouvernement s'engage, par l’entremise du Plan d’action contre le changement climatique, à atteindre ses objectifs de réduction des GES par une action plus ambitieuse.

La SIERE et la CEO ont récemment effectué des études sur les économies potentielles d’électricité et de gaz naturel en Ontario. En voici les conclusions :

  • L’objectif de conservation de l’électricité de l’Ontario (30 TWh en 2032) est ambitieux et il est peu probable de réussir à conserver davantage d’électricité de façon rentable;
  • Il est fort possible de réussir à conserver le gaz naturel de façon rentable au-delà des niveaux actuels d’activité.

La province investit 100 millions de dollars dans le cadre de sa Stratégie en matière de changement climatique afin d’améliorer les programmes existants de vérification et de rénovation des logements sur le plan énergétique, offerts par Enbridge Gas Distribution et Union Gas. Les propriétaires ontariens qui chauffent leurs foyers au gaz naturel, au mazout, au propane ou au bois peuvent solliciter des réductions au titre des vérifications des foyers sur le plan énergétique et des rénovations visant l’efficacité énergétique. Cet investissement devrait permettre d’effectuer d’inspecter et de rénover près de 37 000 foyers dans tout la province, et d’économiser environ 1,6 Mt d’émissions de GES.

Le gouvernement s'est également engagé, par l’intermédiaire du Plan d’action contre le changement climatique, à élaborer un programme qui offrirait des vérifications énergétiques obligatoires gratuites avant la vente d’une maison. Ces vérifications seraient requises avant qu'une maison unifamiliale, nouvelle ou existante, puisse être affichée à vendre, et sa cote énergétique serait incluse dans la description de la propriété. L’évaluation du rendement énergétique d’une maison constitue un renseignement utile afin de comparer l’efficacité énergétique des propriétés, et d’encourager les améliorations en la matière et les réductions d’émissions de GES. Les vendeurs peuvent utiliser la vérification pour mettre l’accent sur les points à améliorer en ce qui a trait à l’efficacité énergétique, alors que les acheteurs peuvent s'en servir lorsqu'ils prévoient des rénovations visant à accroître cette efficacité. La province propose d’introduire le programme d’ici 2019.

Il existe des technologies à faibles émissions de carbone qui sont accessibles de nos jours ou devraient le devenir au fil du temps. Ces technologies de rechange nécessiteront des changements de politique et la suppression des obstacles réglementaires avant de pouvoir être largement adoptées. Parmi les autres obstacles pourraient figurer les économies d’échelle et le manque d’infrastructure. Les coûts et avantages connexes devront également être pris en compte très attentivement.

Le Plan d’action de l’Ontario contre le changement climatique indique la nécessité d’accroître l’utilisation des technologies à faibles émissions de carbone dans les foyers et les entreprises de la province, notamment l’énergie solaire, le stockage par piles, l’isolation de pointe et les pompes à chaleur. Un certain nombre de programmes financés par les retombées du programme de plafonnement et d’échange de droits d’émission sera également introduit en vue d’accroître les choix énergétiques judicieux offerts aux Ontariens.

Éléments de réflexion

  • L’Ontario devrait-il établir des objectifs provinciaux de conservation pour d’autres types de carburants, comme le gaz naturel, le mazout et le propane?
  • Comment peut-on améliorer les programmes de conservation de l’énergie ou d’efficacité énergétique, nouveaux ou existants, en vue d’atteindre les objectifs provinciaux au chapitre du réchauffement climatique, à court et long termes?
  • Comment peut-on continuer à informer et à mobiliser les consommateurs d’énergie?

Approvisionnement en énergie propre

Énergies renouvelables
L’Ontario dispose d’une capacité énergétique –éolienne, solaire, de bioénergie et hydroélectrique –d’environ 18 000 MW, en ligne, contractuelle et en développement. Cela aide à compenser sa dépendance aux combustibles fossiles et à réduire les émissions de GES de l’Ontario.

Le succès des programmes de tarifs de rachat garantis (TRG) et de TRG pour microprojets, ainsi que le processus concurrentiel d’approvisionnement pour les grands projets d’énergie renouvelable, ont fait de la province l’un des chefs de file nord-américains en matière de développement et d’utilisation d’énergie renouvelable, et de production de technologies connexes. Les 30 producteurs d’énergie solaire et éolienne actuellement en activité dans la province ont fait de l’Ontario le berceau du secteur des technologies propres, lequel affiche la croissance la plus rapide au Canada.

Les entreprises ontariennes sont prêtes à relever le défi de la concurrence étrangère et à exporter leurs produits et leur expertise, comme d’autres provinces, et à accélérer les efforts visant à s'approvisionner en technologies propres à la suite de la Conférence de 2015 des Nations Unies sur le réchauffement climatique (COP21), à Paris.

Il ne s'agit pas du seul changement dans le paysage du secteur des énergies renouvelables. Le ministère de l’Énergie met également en œuvre un programme de facturation nette à jour et simplifié. Cette entente de facturation permet aux consommateurs de produire de l’énergie renouvelable sur place pour leur utilisation personnelle, puis de voir leur facture créditée de tout excédent d’électricité envoyé au réseau. En prévision d’un avenir où l’énergie sera mieux distribuée, le nouveau règlement sur la facturation nette contribuerait à soutenir le développement d’énergies qui soient mieux intégrées dans le réseau électrique.

En août 2016, le ministère de l’Énergie a proposé de mettre à jour le règlement existant sur la facturation nette, qui est affiché aux registres environnementaux et réglementaires aux fins de commentaires publics.

À mesure que le réseau électrique offre une énergie mieux distribuée, les projets d’énergies renouvelables trouveront de nouvelles occasions de répondre aux besoins changeants du réseau. Le programme de facturation nette appuierait également la construction de bâtiments offrant une consommation énergétique nulle ou presque nulle, un élément clé du Plan d’action de l’Ontario contre le changement climatique.

Énergie nucléaire
Les centrales nucléaires de Darlington, Pickering et Bruce fournissent actuellement près de 60 % de l’électricité de l’Ontario. La production d’énergie nucléaire est importante parce qu'elle est fiable, rentable et libre d’émissions de GES. Les centrales nucléaires sont également capables de fonctionner seules de façon sécuritaire, fiable et continue, ce qui les rend idéales pour répondre aux besoins énergétiques de base, c'est-à-dire la demande basique qui est toujours présente dans le réseau. L’Ontario compte actuellement 18 réacteurs en activité sur trois sites, affichant une capacité combinée d’environ 13 000 MW. Deux réacteurs de la centrale de Pickering ont été fermés et seront mis hors service. L’Ontario utilise des centrales nucléaires de façon sécuritaire depuis plus de 40 ans.

Le gouvernement appuie l’énergie nucléaire et s'engage à les maintenir en activité en Ontario. Comme indiqué dans le Plan énergétique à long terme (PÉLT) de 2013, l’Ontario a adopté les plans de rénovation des quatre réacteurs de la centrale de Darlington et des six autres de celle de Bruce, entre 2016 et 2033. Ajoutés aux deux réacteurs déjà rénovés de la centrale de Bruce, ces investissements permettront de s'assurer que l’Ontario dispose d’une capacité de production d’énergie de base abordable, fiable et libre d’émissions de GES de plus de 9 800 MW. Cela aiderait, à son tour, la province à atteindre les objectifs de réduction des émissions de GES établis dans le Plan d’action de l’Ontario contre le changement climatique.

La société Ontario Power Generation commencera à rénover les premiers réacteurs de la centrale de Darlington en octobre 2016. La rénovation du premier réacteur de la centrale de Bruce débutera en 2020. L’Ontario avance prudemment et a fait preuve de souplesse dans la planification de ces deux projets :

  • Les sociétés Ontario Power Generation et Bruce Power feront l’objet d’une supervision stricte;
  • Le gouvernement dispose de portes de sortie afin de veiller à ce que le travail soit effectué seulement s'il demeure rentable pour les contribuables;
  • L’Ontario peut également arrêter les travaux s'il estime que changements bouleversants de la technologie ou du réseau énergétique de la province entraîneront une faible demande d’électricité pendant une durée prolongée.

La société Ontario Power Generation tente également d’obtenir les approbations réglementaires nécessaires afin de lui permettre de faire fonctionner la centrale de Pickering jusqu'en 2024. Passée cette date, elle sera fermée et mise hors service. Maintenir la centrale de Pickering en activité jusqu'en 2024 permettra de s'assurer que la province dispose d’une source d’électricité de base fiable, libre d’émissions de GES et suffisante pour mener à bien la rénovation des réacteurs de Darlington et des réacteurs initiaux de la centrale de Bruce.

Le secteur de l’énergie nucléaire compte plus de 180 entreprises et est un important moteur de l’économie ontarienne, qui emploie environ 60 000 personnes et génère des milliards de dollars d’activité économique chaque année. Les entreprises du secteur nucléaire et les laboratoires de recherche des communautés de l’Ontario possèdent une expertise en matière de conception et de construction de dispositifs et de composants sophistiqués pour les réacteurs actuels et futurs. En plus d’être utilisée dans toutes les centrales nucléaires de l’Ontario, la technologie nucléaire CANDU, élaborée dans la province, a été exportée en Argentine, en Roumanie, en Corée du Sud, en Chine, au Pakistan et en Inde. Les rénovations des centrales de Darlington et de Bruce appuieront le secteur de l’énergie nucléaire de l’Ontario, reconnu à l’échelle mondiale pendant les décennies à venir.

Commerce de l’électricité propre
Le gouvernement s'est engagé, par l’entremise du PÉLT de 2013 à conclure des ententes avec d’autres territoires de compétence en vue d’importer des l’énergie propre, lorsque ces importations seraient avantageuses pour le réseau électrique de la province et rentables pour les contribuables ontariens. Cet engagement a donné lieu à des discussions avec le Québec, le Manitoba et Terre-Neuve-et-Labrador.

Des discussions avec les provinces voisines sur les possibilités d’entente de commerce d’électricité ont été orientées par des objectifs de réduction des émissions, de réduction des coûts pour les contribuables ontariens et en vue de soutenir les projets en cours, comme le développement d’un mécanisme de vente à la capacité.

Pour l’heure, ces discussions ont offert quelques résultats positifs, notamment :

  • une entente décennale permettant à l’Ontario et au Québec d’échanger jusqu'à 500 MW de capacité selon la saison;
  • des discussions continues avec le Québec sur les autres occasions d’échange;
  • un groupe de travail incluant Terre-Neuve-et-Labrador en vue de discuter du potentiel d’échange d’électricité propre.

À mesure que l’Ontario étudie les possibilités d’entente de commerce d’électricité, elle devra tenir compte des répercussions de la fiabilité de l’approvisionnement et des émissions sur le processus de vente à la capacité de la province.

Éléments de réflexion

  • Quel rôle la production d’énergies renouvelables distribuées devrait-elle jouer dans la modernisation et la transformation continue du réseau électrique de l’Ontario?
  • Quelles stratégies l’Ontario devrait-il mettre en place pour exploiter le potentiel de son secteur nucléaire afin de répondre aux besoins énergétiques futurs?
  • Sur quels facteurs l’Ontario devrait-il mettre l’accent à mesure qu'elle exploite les occasions d’entente de commerce d’électricité avec les provinces et états voisins?

Planification régionale

L’Ontario est une vaste province qui présente des différences les régions. Cela se reflète dans l’utilisation de l’électricité. Certaines régions peuvent connaître une forte augmentation de la demande, alors que d’autres peuvent voir celle-ci stagner ou reculer. Les centres urbains présentent souvent des besoins différents des régions rurales, et les priorités énergétiques des zones fortement industrialisées peuvent différer de ceux des communautés résidentielles.

Le processus de planification régionale de la province tient compte de ces problèmes. Il crée un lien entre les processus de planification provinciaux et les besoins locaux de sorte que la planification des systèmes de production et de transport d’énergie à l’échelle provinciale puisse être intégrée aux plans énergétiques des administrations municipales ou des communautés autochtones. Cela garantira que l’on réponde de façon fiable aux besoins des 21 régions desservies en électricité de l’Ontario en tenant compte des préférences et des priorités locales.

Les 21 régions desservies en électricité de l’Ontario

Carte 2 : Les 21 régions desservies en électricité de l’Ontario (source : Plan énergétique à long terme de 2013)

Dans le PÉLT de 2013, l’Ontario s'est engagé à promouvoir la politique de Priorité à la conservation de l’énergie dans la planification des besoins électriques régionaux et à les incorporer dans les processus de planification mis en place à la fois par les distributeurs d’électricité et de gaz naturel. Le Ministère continue de surveiller les progrès de la SIERE et de la CEO en la matière.

La planification régionale est un processus collaboratif mené par la SIERE. Cette dernière collabore avec le transporteur et les sociétés de distribution locales (SDL) afin d’évaluer les besoins d’une région à court terme (1 à 5 ans), moyen terme (5 à 10 ans) et long terme (10 à 20 ans ou plus).

Il existe deux types de planifications régionales. Une planification régionale de l’infrastructure est une solution fondée « uniquement sur des câbles » dans laquelle on met à niveau les systèmes de transport et distribution pour répondre aux besoins en électricité de la région. Ce type de planification est dirigée par le transporteur. L’autre type de panification, une planification intégrée des ressources régionales, tient compte d’un plus large éventail de possibilités, notamment la conservation, la production ou d’autres solutions novatrices. Une planification intégrée des ressources régionales pourrait être mise en œuvre parallèlement à une solution par « câbles » ou la remplacer, selon la nature et l’urgence des besoins en question.

Ce type de planification est dirigée par la SIERE, de concert avec un groupe de travail auquel participent les SDL et le transporteur de la région. Étant donné que l’engagement communautaire constitue une part importante de la planification régionale, un comité consultatif local formule également des recommandations sur la manière d’élaborer les plans régionaux et prodigue des conseils sur des aspects plus vastes de l’engagement communautaire. Les comités consultatifs locaux se composent de représentants municipaux, autochtones, environnementaux, des entreprises, des communautés et de partisans de la viabilité énergétique.

Les 21 régions ont commencé ou achevé le premier cycle du processus de planification régionale.

À la suite de la publication du Plan d’action contre le changement climatique, il est possible d’envisager d’apporter des changements au processus de planification régionale en vue de soutenir une éventuelle croissance de l’utilisation de l’électricité.

Éléments de réflexion

  • Comment la province pourrait-elle contribuer à s'assurer, dans les domaines ruraux en passe de devenir suburbains en raison d’un intense développement, que des terrains de couloir soient réservés ou mis de côté avant qu'ait lieu le développement afin de réduire le plus possible les coûts et inconvénients potentiels de l’achat et du déboisement des terres aménagées à l’avenir?

Politique énergétique relative aux Autochtones

À mesure que le gouvernement de l’Ontario renforce et transforme ses réseaux électriques et de carburant, les communautés autochtones se sont révélées être des partenaires essentiels dans le secteur énergétique. Ces dernières peuvent apporter des perspectives, des connaissances et un leadership uniques en ce qui a trait aux projets énergétiques et à la planification de l’énergie.

Il existe plus de 150 communautés de Premières Nations et Métis en Ontario, dont un grand nombre bénéficient des droits des Autochtones et des droits issus de traités protégés par l’article 35 de la Constitution canadienne. Les projets énergétiques peuvent avoir des répercussions sur ces droits, ainsi que sur le bien-être social et économique des communautés.

Les communautés autochtones de tout l’Ontario font souvent face à des difficultés uniques sur le plan énergétique. Ces difficultés s'inscrivent dans des contextes historiques, territoriaux, géographiques et réglementaires complexes. L’Ontario reconnaît que la participation au secteur énergétique peut jouer un rôle clé dans le développement et le bien-être des communautés autochtones. La province encourage les communautés des Premières Nations et Métis à participer activement au secteur énergétique par l’entremise de la conservation et de la production énergétiques, et d’importants projets de transport d’énergie. Pour ce faire, le gouvernement a besoin du leadership, des commentaires et des conseils des communautés autochtones, et a mis sur pied des forums avec les dirigeants des communautés afin de s'assurer que ce dialogue important ait lieu régulièrement.

L’Ontario a apporté un large éventail de politiques et de programmes visant à appuyer la participation et la mobilisation des communautés autochtones dans le secteur énergétique, et à améliorer leurs relations avec le gouvernement dans toute la province :

  • Grâce aux mesures incitatives des programmes d’énergies renouvelables, des communautés et des groupes de Premières Nations et de Métis dirigent ou sont partenaires de plus de 550 projets éoliens, solaires et hydroélectriques différents. Au total, ces projets affichent une capacité contractuelle de plus de 1 800 MW d’énergie propre.
  • Le Programme de garanties d’emprunt pour les Autochtones a versé plus de 200 millions de dollars en garanties afin de nouer des partenariats avec les communautés autochtones dans le cadre de projets d’énergie renouvelable et de transport d’énergie.
  • Le Fonds des projets d’énergie renouvelable pour les Autochtones a aidé 45 communautés et groupes divers en leur versant plus de 8,5 millions de dollars en vue d’évaluer et de développer des projets d’énergie renouvelable. Il a été remplacé par le nouveau Programme de partenariats énergétiques qui aidera les communautés autochtones à trouver des façons de participer à d’importants projets de transport et de production d’énergie renouvelable.
  • Le programme Aboriginal Conservation Program (programme d’économie d’énergie pour les Autochtones) a permis d’effectuer des évaluations et des rénovations de maisons qui ont donné lieu à des économies d’énergie dans 46 communautés des Premières Nations.
  • Quatre-vingt-neuf communautés des Premières Nations ont bénéficié d’un financement provincial pour développer des projets énergétiques communautaires.

Bon nombre de ces mesures ont donné lieu à des partenariats gratifiants et novateurs entre, d’une part, les collectivités des Premières nations et les collectivités métisses et, d’autre part, et les promoteurs de projets de développement énergétique . D’autres mesures appuient des collectivités autochtones afin que celles-ci prennent le contrôle de leurs propres besoins et intérêts en matière d’énergie.

En août 2015, les Chiefs of Ontario ont signé un accord politique historique avec le gouvernement de l’Ontario. Cet Accord oriente la relation entre les Premières Nations et la province. Le gouvernement s'engage à travailler sur divers sujets, dont des questions de territoire et de partage des retombées des richesses naturelles. L’Accord est en adéquation avec l’esprit et l’intention des appels à l’action publiés par la Commission Vérité et Réconciliation et dans la Déclaration des droits des peuples autochtones des Nations Unies.

Le gouvernement a également récemment effectué une démarche visant à faciliter l’expansion du réseau de transport jusqu'aux communautés des Premières Nations du nord-ouest de l’Ontario qui dépendent actuellement de la production de diesel. Une société dirigée par les Premières Nations, Wataynikaneyap Power, développe actuellement un projet qui reliera les communautés éloignées des Premières Nations au réseau.

En plus de respecter son obligation constitutionnelle, à savoir consulter les communautés des Premières Nations et Métis lorsque des projets énergétiques pourraient avoir une incidence sur les droits reconnus ou vérifiés de façon tangible des Autochtones et sur les droits issus de traités, l’Ontario collaborera avec des partenaires autochtones afin d’appuyer la réconciliation et le développement économique de ces communautés. Il est important, à mesure que nous mettons à jour le PÉLT, de continuer à soutenir les collectivités autochtones et leurs membres afin qu'ils puissent participer aux questions énergétiques, étudier les possibilités et gérer leur consommation d’énergie. Des programmes et des politiques devront évoluer pour refléter l’innovation technologique, un réseau électrique et de carburants changeant constamment, et les conséquences à plus grande échelle du réchauffement climatique. Nous avons hâte d’entendre les idées et les conseils des communautés des Premières Nations et Métis, ainsi que des organismes, promoteurs et autres partenaires clés qui renforceront la planification énergétique à long terme de la province.

Éléments de réflexion

  • Quels sont les meilleurs outils pour soutenir la participation et le leadership des Autochtones dans le secteur énergétique en Ontario?

Bouquet énergétique

Le PÉLT 2013 s'est fondé une approche pragmatique et souple pour planifier les futurs besoins énergétiques de l’Ontario. Il a été conçu pour trouver un juste équilibre entre le respect des principes de la rentabilité, de la fiabilité, de l’énergie propre et de la participation des collectivités, et l’accord d’une attention particulière au cadre Priorité à la conservation de l’énergie.

Le gouvernement continuera d’appliquer ces principes lors de l’élaboration du prochain PÉLT, tout en tenant compte des répercussions que le Plan d’action contre le changement climatique aura sur les secteurs de l’électricité et des combustibles. Compte tenu de l’étendue des perspectives liées à la demande future en matière d’électricité et de combustibles, il est d’autant plus important de disposer d’une marge de manœuvre suffisante en ce qui a trait à la planification à long terme. De plus, l’engagement pris par le gouvernement de réduire les émissions de gaz à effet de serre en Ontario nécessitera que l’on mette encore plus l’accent sur la conservation et les sources d’énergie propre.

Dans le secteur de l’électricité, le rapport OPO prévoit que la capacité installée de la province passera de 39,527 MW à 42,635 MW d’ici 2035. Il est possible que l’électrification accrue suscite une demande encore plus importante. Les sections relatives aux perspectives C et D du rapport OPO présentent un certain nombre de façons grâce auxquelles on pourra produire l’électricité nécessaire pour répondre à cette demande. Il n'est pas possible de répondre à tous les besoins des clients en tout temps en ne recourant qu'à une seule option. Le rapport OPO illustre ces choix au moyen d’options combinant le recours à l’énergie éolienne, à l’énergie solaire, à l’hydroélectricité, au gaz naturel, à la bioénergie, à la réaction à la demande, à l’énergie nucléaire et aux marchés d’importation à long terme. Les nouvelles technologies ne faisant pas encore partie des sources d’approvisionnement de l’Ontario font également partie des options présentées. Chaque combinaison aura des répercussions différentes sur les coûts, la fiabilité, les émissions ou l’infrastructure de soutien, telle que les systèmes de transport.

En ce qui concerne les combustibles, on s'attend à ce que les politiques gouvernementales sur le changement climatique exercent une pression baissière sur la demande de combustibles fossiles, tout en augmentant les possibilités liées à l’utilisation de l’électricité et de nouveaux combustibles plus propres, tels que le gaz naturel ou les biocarburants. La manière employée pour réaliser cette transformation au cours des vingt prochaines années aura des répercussions sur les coûts déboursés par les utilisateurs et sur l’utilisation de l’infrastructure de distribution des combustibles en place dans la province.

Éléments de réflexion

  • En vue de répondre à une demande énergétique plus élevée, quelle combinaison de nouvelles sources d’électricité permettrait de trouver un juste équilibre entre le respect des principes de la rentabilité, de la fiabilité, de l’énergie propre et de la participation des collectivités, et l’accord d’une attention particulière au cadre Priorité à la conservation de l’énergie?
  • Quelles politiques ontariennes devront être modifiées en raison de la transformation du secteur des carburants?