Introduction

Le chapitre présente une projection à long terme de l’économie de l’Ontario entre 2024 et 2046. Cette projection repose sur un ensemble d’hypothèses économiques externes, ainsi que sur les tendances démographiques décrites dans le chapitre 1, Tendances et projections démographiques. Entre 2024 et 2046, le produit intérieur brut (PIB) réel de l’Ontario devrait augmenter de 2,1 % en moyenne par année.

Comparativement au Rapport sur les perspectives économiques à long terme de l’Ontario de 2020, la croissance du PIB réel devrait être en moyenne supérieure de 0,1 point de pourcentage. Cependant, l’économie de l’Ontario devrait croître à un rythme plus lent à long terme par rapport à sa tendance historique. Cette décélération découle du ralentissement prévu de la croissance de la main-d’œuvre, attribuable en partie au vieillissement de la population. L’immigration continuera de soutenir l’augmentation de la population en âge de travailler de la province au cours de la période visée et contribuera à compenser une partie de ce ralentissement. Durant cette période, la croissance de la productivité devrait être légèrement plus lente comparativement à la tendance historique, un défi qui peut être relevé en renforçant la capacité de production de la main-d’œuvre grâce à l’innovation, à la formation professionnelle et à un accroissement de l’investissement des entreprises.

Tableau 2.1
Sommaire des perspectives économiques à long terme de l’Ontario
Croissance annuelle moyenne (en pourcentage)
 1982-20232024-2046
PIB5,24,0
PIB2,42,1
Indice des prix à la consommation2,92,0
Productivité du travail1,11,0
Main-d’œuvre1,41,1

Nota : La moyenne historique de la croissance de la productivité du travail couvre la période de 1998 à 2022.

Sources : Statistique Canada et ministère des Finances de l’Ontario.

Relance économique de l’Ontario à la suite de la pandémie

La pandémie de COVID-19 a entraîné un des ralentissements économiques les plus importants de l’histoire moderne, mais la relance a été vigoureuse. Au début de la pandémie, le PIB réel de l’Ontario a diminué de 12,8 % au deuxième trimestre de 2020 par rapport au niveau d’avant la pandémie au quatrième trimestre de 2019. Pratiquement toutes les industries ont été fortement touchées par la pandémie. On a constaté une diminution marquée du PIB réel pour ce qui est de l’hébergement et la restauration (-60 %), les arts, le divertissement et les loisirs (-56 %), ainsi que les transports et l’entreposage (-38 %). Au troisième trimestre de 2021, le PIB réel de l’Ontario était revenu à son niveau d’avant la pandémie et, au quatrième trimestre de 2023, il était supérieur de 5,5 % au niveau d’avant la pandémie.

Graphique 2.1 : Rétablissement du PIB réel de l’Ontario depuis la pandémie

Description accessible du graphique 2.1

Images de travailleurs durant la pandémie

Au cours des premiers mois de la pandémie, l’Ontario a également subi une baisse marquée de l’emploi (-16 %), cette baisse ayant été plus grave et s’étant produite plus rapidement que lors de tous les ralentissements économiques antérieurs de l’ère moderne. Cependant, la reprise de l’emploi a également été plus rapide et plus forte que lors de toute récession précédente, dépassant son niveau d’avant la pandémie en septembre 2021.

Malgré l’impact économique soudain et important de la pandémie, la projection à long terme présentée dans le présent chapitre indique que de nombreux indicateurs économiques de l’Ontario sont bien supérieurs à leur niveau d’avant la pandémie, y compris le PIB et l’emploi.

Graphique 2.2 : Reprise de l’emploi en Ontario

Description accessible du graphique 2.2

Contexte économique externe

L’Ontario fait partie d’une économie mondiale intégrée, qui est grandement influencée par la croissance économique d’autres régions, les prix des produits de base, le taux de change du dollar canadien et les taux d’intérêt. Les hypothèses relatives à ces facteurs externes clés constituent la toile de fond de cette projection à long terme et sont largement alignées sur les prévisions du secteur privé.

Tableau 2.2
Principales hypothèses économiques externes
(Moyenne annuelle)
 1982-20232024-2046
PIB réel du reste du Canada (variation en pourcentage)2,12,0
PIB réel des É.-U. (variation en pourcentage)2,72,0
Dollar canadien (en cents américains)79,778,9
Taux des bons du Trésor de 90 jours (en pourcentage)4,62,8
Taux des obligations de 10 ans du gouvernement du Canada (en pourcentage)5,73,5
Taux des bons du Trésor américains de 90 jours (en pourcentage)3,72,8
Taux des obligations de 10 ans du gouvernement américain (en pourcentage)5,43,5
Prix du pétrole West Texas Intermediate (WTI) ($ US le baril en 2023)65,977,4

Nota : La moyenne historique pour les prix du pétrole West Texas Intermediate correspond à la période entre 1986 et 2023.

Sources : Statistique Canada, U.S. Bureau of Economic Analysis, Banque du Canada, U.S. Energy Information Administration, Réserve fédérale et ministère des Finances de l’Ontario.

Économie mondiale

Après le fort regain d’activité connu à la suite de la pandémie, la croissance économique mondiale devrait ralentir. Les perturbations de la chaîne d’approvisionnement, les tensions géopolitiques persistantes et la demande excédentaire ont contribué à une inflation record, ce qui a incité de nombreuses banques centrales à relever leurs taux d’intérêt directeurs. L’impact du resserrement des conditions de crédit et de la politique monétaire restrictive devrait peser sur la demande mondiale à court terme.

Dans l’ensemble, le PIB réel mondial devrait progresser à un rythme annuel moyen de 3,1 % à long terme, en baisse par rapport à sa moyenne historique de 3,4 %. À long terme, la croissance de la population active devrait ralentir dans de nombreuses régions en raison du vieillissement de la population, ce qui entraînera une décélération de la croissance économique mondiale.

Graphique 2.3 : Projections de croissance économique mondiale

Description accessible du graphique 2.3

États-Unis

La croissance économique des États-Unis est un facteur essentiel des exportations et de l’économie globale de l’Ontario. Les États-Unis représentent le plus important partenaire commercial de la province, avec près de 82 % des exportations de marchandises en 2023. Les projections à long terme supposent que l’économie américaine croîtra à un rythme annuel moyen de 2,0 %, ce qui est inférieur à sa moyenne historique de 2,7 %.

Selon le Congressional Budget Office (CBO) des États-Unis, le ralentissement de la croissance démographique et le vieillissement de la population active pèseront sur la main‑d’œuvre et la croissance du PIB réel potentiel à long terme. Toutefois, l’augmentation du niveau d’éducation et de l’espérance de vie de la population en âge de travailler devrait compenser partiellement ce ralentissement.

Prix des produits de base

Les marchés mondiaux des produits de base ont connu une grande volatilité ces dernières années. Après avoir fortement baissé pendant la pandémie de COVID-19, les prix mondiaux du pétrole brut ont rebondi, en raison notamment de l’augmentation de la demande, du resserrement des conditions de l’offre et de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. L’Ontario étant importateur net de produits de base, la hausse des prix du pétrole augmente les coûts pour les entreprises et les consommateurs et affaiblit généralement les termes de l’échange de l’Ontario.

À long terme, les prix du pétrole devraient augmenter en raison notamment d’une demande mondiale soutenue, tout particulièrement dans les marchés émergents comme la Chine et l’Inde. Cette projection suppose que les prix du pétrole brut West Texas Intermediate (WTI) atteindront 134 $ US le baril d’ici 2046. En chiffres absolus, les prix devraient augmenter légèrement, pour se rapprocher des 84 $ US le baril à la fin de la période de projection. Cette projection est soumise à une grande incertitude en raison des événements géopolitiques actuels et inattendus et de la transition vers des technologies énergétiques plus propres, qui pourraient avoir un impact significatif sur les marchés pétroliers à l’avenir.

Graphique 2.4 : Perspectives à long terme des prix du pétrole brut

Description accessible du graphique 2.4

Taux d’intérêt

Les perturbations de l’approvisionnement mondial résultant de la pandémie de COVID-19, les tensions géopolitiques persistantes et la demande excédentaire ont entraîné une forte inflation, tant au pays qu’à l’étranger. En réaction, la Banque du Canada, à l’instar de nombreuses autres banques centrales, a relevé ses taux d’intérêt directeurs afin de rétablir la stabilité des prix. La Banque du Canada a relevé son taux directeur, qui est passé de 0,25 % en mars 2022 à 5,0 % en juillet 2023.

Compte tenu de la baisse de l’inflation, le taux directeur devrait tomber à des niveaux compatibles avec le taux d’intérêt neutre, c’est-à-dire le taux nécessaire pour maintenir l’activité économique à son potentiel à long terme et l’inflation à son niveau cible. La Banque estime que le taux neutre se situe entre 2,25 et 3,25 %. Cette projection repose sur l’hypothèse que le taux des bons du Trésor à trois mois du gouvernement canadien s’établira à 2,8 % en moyenne. Les taux à plus long terme, comme le taux des obligations à dix ans du gouvernement canadien, devraient s’établir en moyenne à 3,5 % au cours de la période de projection.

Dollar canadien

Le taux de change entre le dollar canadien et le dollar américain est particulièrement important pour l’Ontario, car les États-Unis sont de loin le principal partenaire commercial de la province. Le dollar canadien devrait augmenter quelque peu au cours de la période de projection à long terme, conformément à la hausse constante des prix des produits de base. Le Canada étant un exportateur net de pétrole, une hausse progressive des prix du pétrole devrait stimuler la croissance économique, en particulier dans les provinces productrices de pétrole, et entraîner une appréciation progressive du dollar au fil du temps.

Reste du Canada

Le reste du Canada devrait rester une destination importante pour les exportations de l’Ontario. La croissance économique dans le reste du pays devrait être en moyenne de 2,0 % par année à long terme, soutenue par une légère hausse des prix des produits de base et une croissance économique stable aux États-Unis.

Vue d’un paysage de montagnes

Production économique potentielle de l’Ontario

La production économique potentielle désigne la vitesse à laquelle l’économie peut croître à long terme sans hausser le taux d’inflation. Deux éléments clés de la croissance potentielle à long terme sont l’offre de main-d’œuvre et l’efficacité avec laquelle les travailleurs utilisent le capital pour produire, soit la productivité.

Main-d’œuvre

La croissance de la main-d’œuvre repose sur l’accroissement de la population en âge de travailler et du taux d’activité, soit le pourcentage de la population en âge de travailler qui occupe un emploi ou en cherche un. L’augmentation du nombre de personnes en âge de travailler en Ontario est fondée sur les projections démographiques présentées au cc.

Malgré l’incidence du fort accroissement démographique stimulé par l’immigration, la croissance de la main-d’œuvre de l’Ontario devrait ralentir au cours de la période de projection. Ce ralentissement est attribuable au taux d’activité de la province, qui devrait passer de sa moyenne historique de 66,9 % à 63,1 % au cours de la période de projection. Les tendances démographiques suivantes devraient avoir un impact sur les marchés du travail à long terme.

Main-d’œuvre vieillissante

La participation au marché du travail des travailleurs plus âgés (55 ans et plus) a progressivement augmenté au cours des dernières décennies. En particulier, les taux d’activité de la cohorte des personnes de 55 à 64 ans, qui approchent de l’âge de la retraite, se sont améliorés considérablement depuis la fin des années 1990. L’accroissement de la participation au marché du travail est dû à plusieurs facteurs, notamment la hausse des niveaux d’éducation, l’amélioration de l’état de santé et l’augmentation des possibilités d’emploi. En outre, la suppression de l’âge de la retraite obligatoire a également contribué à la progression des taux d’activité des 65 ans et plus.

Le vieillissement de la population de l’Ontario devrait peser sur l’offre de main-d’œuvre au cours de la période de projection. Les travailleurs plus âgés atteignant l’âge de la retraite ont des taux d’activité plus faibles que les autres cohortes de personnes en âge de travailler, ce qui devrait exercer une pression à la baisse sur le taux d’activité global.

Immigration

L’immigration est le principal moteur de la croissance de la population active de l’Ontario, puisqu’elle représente plus de la moitié de l’augmentation enregistrée entre 2006 et 2023. Au cours de cette période, l’écart de participation à la population active entre les nouveaux immigrants et les non-immigrants s’est progressivement réduit, en partie grâce aux politiques qui ont permis d’attirer des travailleurs qualifiés et instruits dans la province. À long terme, l’immigration continuera de stimuler la croissance de la population ontarienne en âge de travailler et contribuera à compenser partiellement l’effet du vieillissement de la population sur la main-d’œuvre, plaçant ainsi l’Ontario dans une position démographique plus avantageuse que celle de nombreuses autres économies avancées.

Graphique 2.5 : Forte activité sur le marché du travail parmi les immigrants récents

Description accessible du graphique 2.5

Taux d’activité

Au cours des dernières décennies, la participation des femmes à la population active a augmenté de manière significative, ce qui a permis de réduire l’écart entre les taux d’activité des hommes et des femmes, qui est passé de 23,1 points de pourcentage en 1982 à 8,8 points de pourcentage en 2023. L’augmentation de la participation au marché du travail est attribuable à plusieurs facteurs, notamment le niveau d’éducation plus élevé des travailleuses. La part de la main-d’œuvre que représente le groupe principal des femmes en âge de travailler et titulaires d’un diplôme universitaire est passée de 18 % en 1990 à 51 % en 2023. Les taux d’activité des hommes ont toujours été relativement stables, affichant une légère baisse à long terme pour le groupe principal des hommes en âge de travailler.

Au cours de la période de projection, les taux d’activité des hommes et des femmes devraient diminuer quelque peu, à mesure que les travailleurs plus âgés prendront leur retraite.

Graphique 2.6 : Taux d’activité des hommes et des femmes sur le marché du travail

Description accessible du graphique 2.6

Résidents non permanents au sein de la population active de l’Ontario

Comme le souligne le chapitre 1, Tendances et projections démographiques., le nombre de résidents non permanents en Ontario a augmenté de plus de 400 000 au cours des deux dernières années, pour atteindre environ un million. La majorité des résidents non permanents qui vivent actuellement dans la province ont un permis de travail ou sont autorisés à travailler en vertu d’un permis d’études ou en tant que demandeurs d’asile. Par conséquent, ces personnes constituent probablement l’un des segments de la population active de l’Ontario qui connaît la croissance la plus rapide. Les résidents non permanents constituent intrinsèquement un groupe transitoire, mais ils représentent aujourd’hui une proportion importante de la main-d’œuvre dans de nombreuses industries de la province, notamment dans l’agriculture, le commerce de détail et l’accueil. Au cours de la période de prévision, le nombre de résidents non permanents devrait continuer d’augmenter, mais à un rythme beaucoup plus lent que ce qui a été enregistré récemment.

Productivité

La croissance de la productivité du travail, définie selon le PIB réel par heure travaillée, est un élément de mesure clé de la prospérité économique et des niveaux de vie. Comme la main-d’œuvre de l’Ontario devrait augmenter plus lentement à long terme, les gains de productivité deviendront un moteur de plus en plus important de la production économique potentielle. La croissance de la productivité du travail dépend en grande partie des investissements des entreprises dans le capital‑actions, des compétences de la main-d’œuvre et des progrès technologiques.

Au cours des deux dernières décennies, la productivité du travail en Ontario a connu des périodes de variation cyclique. Après une période de croissance plus rapide entre 1998 et 2002, la productivité a progressé à un rythme beaucoup plus lent de 2003 à 2011, en partie à cause de la hausse des prix mondiaux des produits de base, de l’appréciation du dollar canadien et de l’impact de la crise financière mondiale de 2008-2009. Après cette période, la productivité de l’Ontario s’est améliorée, augmentant à un rythme annuel moyen de 1,0 % entre 2012 et 2019.

Travailleurs dans un atelier de menuiserie

La pandémie de COVID-19 a eu une incidence sans précédent sur la croissance de la productivité. Au début de la pandémie, le nombre d’heures travaillées a diminué plus rapidement que la production, ce qui a entraîné une hausse significative de la productivité en 2020. Le nombre d’heures travaillées ayant par la suite augmenté plus vite que la production, la productivité a fortement chuté en 2021 et en 2022. La productivité devrait croître à un rythme modéré à moyen terme, avant de retourner à sa moyenne historique de 1,1 % par année pendant la période de projection à long terme.

Graphique 2.7 : Croissance de la productivité du travail en Ontario

Description accessible du graphique 2.7

À long terme, des facteurs structurels tels que le vieillissement de la population et le niveau d’instruction pourraient avoir une incidence sur la croissance de la productivité. Compte tenu de l’incertitude inhérente aux projections de productivité, les répercussions de taux de croissance de la productivité plus faibles et plus élevés sur l’économie de l’Ontario sont examinées plus loin dans le chapitre au moyen de différents scénarios.  

Croissance économique à long terme de l’Ontario

Selon les projections, la croissance annuelle moyenne du PIB réel potentiel devrait être de 2,1 % pour l’Ontario, ce qui est inférieur à celle de 2,4 % enregistrée entre 1982 et 2023, ce qui est surtout attribuable au ralentissement à long terme de la croissance de la main-d’œuvre. On prévoit que d’ici 2046, le PIB réel de l’Ontario se chiffrera à près de 1,5 billion de dollars.

Graphique 2.8 : Composantes de la croissance économique à long terme de l’Ontario

Description accessible du graphique 2.8

Le PIB nominal devrait croître à un rythme plus lent à long terme en raison du ralentissement de la hausse des prix dans l’ensemble de l’économie. L’inflation de l’indice des prix à la consommation (IPC) de l’Ontario devrait être ramenée à 2,0 % en 2025 et rester à ce pourcentage au cours de la période de projection à long terme. Le déflateur du PIB, quant à lui, devrait afficher une croissance moyenne de 1,9 % par année. On s’attend à ce que le PIB nominal progresse à un taux annuel moyen de 4,0 % au cours de la période de projection, soit à un rythme plus lent que la moyenne historique de 5,2 % par année. D’ici 2046, le PIB nominal de la province devrait se chiffrer à près de 2,7 billions de dollars.

Graphique 2.9 : Croissance plus lente du PIB nominal prévue

Description accessible du graphique 2.9

Comparaison avec le Rapport sur les perspectives économiques à long terme de 2020

Comparativement au Rapport sur les perspectives économiques à long terme de 2020, la croissance annuelle moyenne du PIB nominal à long terme devrait être légèrement plus élevée et s’établir à 4,0 %. Cette croissance plus forte du PIB nominal s’accompagne d’une croissance plus vigoureuse du PIB réel (2,1 %), principalement attribuable à un accroissement plus soutenu de la main-d’œuvre dû à une plus forte immigration. Cette croissance est partiellement contrebalancée par une augmentation un peu plus faible de la productivité, découlant d’une croissance inférieure à la moyenne au cours des premières années de la projection. Les perspectives d’inflation à long terme, qui sont toujours fondées sur l’objectif de 2 % de la Banque du Canada, demeurent inchangées.

Graphique 2.10 : Comparaison avec le Rapport sur les perspectives économiques à long terme de 2020

Description accessible du graphique 2.10

Risques pour les perspectives

L’Ontario, qui est une économie ouverte de petite envergure, est soumis au risque important que constituent la tendance récente vers la montée du protectionnisme commercial, comme les différends commerciaux non résolus entre la Chine et les États-Unis, ainsi que les conflits géopolitiques en cours et émergents. Ces éventuelles barrières commerciales posent également des défis, tout comme les perspectives de ralentissement de la croissance mondiale.

Les avancées dans le domaine de l’intelligence artificielle ont le potentiel d’entraîner l’automatisation de certains aspects du travail réalisés actuellement par des êtres humains. On s’attendait d’abord à ce que cette technologie touche principalement les professions plus routinières et moins complexes sur le plan cognitif, mais les progrès récents laissent entrevoir la possibilité d’un impact beaucoup plus vaste sur le marché du travail. Si cette nouvelle technologie peut engendrer des avantages économiques considérables, elle peut aussi présenter des défis pour certains secteurs. Voir le chapitre 5, Mise à profit des forces sectorielles pour soutenir la croissance, pour plus de détails sur les nouvelles technologies et leur impact éventuel pour l’Ontario.

Le fait que la migration internationale est le principal moteur de la croissance de la main‑d’œuvre provinciale pose des risques liés à l’évolution des politiques d’immigration. Les récentes hausses des objectifs nationaux en matière d’immigration et l’augmentation du nombre de résidents non permanents qui s’est produite au cours des dernières années ont découlé de politiques précises qui pourraient subir d’autres changements à long terme.

Image de conteneurs d’expédition empilés

Autres scénarios

La voie vers la croissance économique à long terme en Ontario est fondée sur des tendances et des hypothèses soumises à de l’incertitude et à des risques. La section ci-après décrit l’incidence que pourraient avoir les risques et les tendances clés sur l’économie, ainsi que l’influence que des variations des principaux facteurs pourraient avoir sur la croissance à long terme de la province.

Augmentation de la population active

Comme il en est question au chapitre 1, Tendances et projections démographiques., la croissance démographique pourrait suivre diverses trajectoires en Ontario. Pour la projection à long terme, un scénario de plus forte augmentation de la population active entraînerait une croissance annuelle moyenne du PIB réel de 2,7 %, le PIB réel se chiffrant en 2046 à environ 1,7 billion de dollars comparativement à 1,5 billion de dollars prévu dans le scénario de référence. En revanche, dans un scénario de plus faible augmentation de la population active, la croissance du PIB réel serait en moyenne de 1,6 % par année, le PIB réel se chiffrant en 2046 à environ 1,3 billion de dollars au lieu de 1,5 billion de dollars comme le prévoit le scénario de référence.

Tableau 2.3
Autres scénarios concernant la population active 
(Moyenne annuelle)
 Projection à long terme - Plus faible augmentation de la population activeProjection à long terme - Scénario de référenceProjection à long terme - Plus forte augmentation de la population active
Croissance du PIB réel1,62,12,7
Croissance démographique0,91,42,0
Augmentation de la population active0,61,11,7

Source : ministère des Finances de l’Ontario.

Travailleurs dans un entrepôt

Augmentation de la productivité

L’augmentation de la productivité à long terme de la province est un autre facteur qui pourrait varier. L’Ontario a connu des périodes où la hausse de la productivité du travail a beaucoup fluctué. Pour la projection à long terme, un scénario de forte productivité entraînerait une croissance annuelle moyenne du PIB réel de 2,4 %, le PIB réel s’établissant en 2046 à environ 1,6 billion de dollars, comparativement au 1,5 billion de dollars du scénario de référence. En revanche, dans un scénario de faible productivité, avec une croissance annuelle moyenne de 1,8 %, du PIB réel le PIB réel en 2046 serait d’environ 1,4 billion de dollars, par rapport au 1,5 billion de dollars du scénario de référence.

Tableau 2.4
Autres scénarios concernant la productivité du travail 
(Moyenne annuelle)
 Projection à long terme - Faible productivitéProjection à long terme - Scénario de référenceProjection à long terme - Productivité élevée
Croissance du PIB réel1,82,12,4
Augmentation de la population active1,11,11,1
Augmentation de la productivité du travail0,71,01,3

Source : ministère des Finances de l’Ontario.

Personne travaillant à un ordinateur portable

Autres perspectives concernant la croissance à long terme

La projection de la croissance à long terme du PIB réel présentée dans le présent chapitre est en grande partie conforme aux opinions exprimées par d’autres prévisionnistes, notamment Le Conference Board du Canada et l’Université de Toronto. La projection à long terme du ministère des Finances de l’Ontario se situe dans la fourchette de ces estimations.

Tableau 2.5
Comparaison avec d’autres projections concernant le PIB réel à long terme de l’Ontario
(Variation en pourcentage, moyenne annuelle)
 PIB réel
Le Conference Board du Canada2,1
Ministère des Finances de l’Ontario2,1
Université de Toronto2,0

Sources : Policy and Economic Analysis Program, Long-Term Forecast de l’Université de Toronto (2024), Provincial Outlook Long-Term Economic Forecast: Ontario du Conference Board du Canada (2024) et ministère des Finances de l’Ontario.

Description des graphiques

Graphique 2.1 : Rétablissement du PIB réel de l’Ontario depuis la pandémie

Ce graphique linéaire illustre la variation en pourcentage du PIB réel de l'Ontario par rapport à son niveau d'avant la pandémie (indexé au 4e trimestre 2019). La période couverte par le graphique s'étend du 4e trimestre 2019 au 4e trimestre 2023.

Au deuxième trimestre 2020, le PIB réel de l'Ontario s'est contracté de 12,8 % par rapport à son niveau d'avant la pandémie. Le PIB réel de l'Ontario est revenu à son niveau prépandémique au 3e trimestre 2021 et était supérieur de 5,5 % à son niveau prépandémique au 4e trimestre 2023.

Nota : Le point de données le plus récent est 2023T4.

Source : ministère des Finances de l’Ontario.

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Graphique 2.2 : Reprise de l’emploi en Ontario

Ce graphique linéaire montre la variation en pourcentage par rapport au sommet de l'emploi, par mois, au cours des récessions précédentes en Ontario. Les périodes de récession comprennent 1982, 1990-1991 et 1992, 2008-2009 et 2020. Par rapport aux récessions précédentes, la récession de 2020 a connu la plus forte contraction de l'emploi, avec une baisse de 16 % par rapport au sommet atteint. Toutefois, la reprise de l'emploi a été plus rapide et plus forte que lors de toutes les récessions précédentes, dépassant son niveau d'avant la pandémie en septembre 2021.

Nota : Le point de données le plus récent est celui de mars 2024.

Sources : Statistique Canada et ministère des Finances de l’Ontario.

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Graphique 2.3 : Projections de croissance économique mondiale

Ce graphique à barres montre la croissance annuelle moyenne historique et projetée du PIB réel pour l'Union européenne, les économies avancées, le Canada, les États-Unis et l'économie mondiale. Les taux de croissance historiques couvrent la période de 1982 à 2023, tandis que les taux de croissance projetés couvrent la période de 2024 à 2046.

Entre 1982 et 2023, la croissance annuelle moyenne du PIB réel a été de 1,9 % pour l'Union européenne, de 2,4 % pour les économies avancées, de 2,2 % pour le Canada, de 2,7 % pour les États-Unis et de 3,4 % pour l'économie mondiale.

Entre 2024 et 2046, la croissance annuelle moyenne du PIB réel devrait être de 1,5 % pour l'Union européenne, de 1,7 % pour les économies avancées, de 2,0 % pour le Canada, de 2,0 % pour les États-Unis et de 3,1 % pour l'économie mondiale.

Sources : Fonds monétaire international (avril 2024), Statistique Canada, U.S. Bureau of Economic Analysis et ministère des Finances de l’Ontario.

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Graphique 2.4 : Perspectives à long terme des prix du pétrole brut

Ce graphique linéaire montre le prix nominal et réel du baril de pétrole brut West Texas Intermediate entre 1986 et 2023 et entre 2024 et 2046. Le graphique comprend également une ligne verticale séparant la période des données historiques de la période de projection.

Le prix nominal du pétrole brut devrait augmenter jusqu'à environ 134 $ US le baril d'ici 2046, tandis que le prix réel du pétrole brut (évalué en $ US de 2023) devrait atteindre 84 $ d'ici 2046.

Sources : U.S. Energy Information Administration, U.S. Bureau of Economic Analysis et ministère des Finances de l’Ontario.   

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Graphique 2.5 : Forte activité sur le marché du travail parmi les immigrants récents

Ce graphique linéaire montre les taux d'activité des immigrants récemment arrivés en Ontario (5 ans ou moins auparavant) et des personnes nées au Canada. Les taux d'activité sont présentés pour la cohorte des 25 à 54 ans et couvrent la période de 2006 à 2023.

Le taux d'activité des personnes nées au Canada est passé de 88 % en 2006 à 90 % en 2023. Par ailleurs, le taux d'activité des immigrants récemment admis est passé de 75 % en 2006 à 85 % en 2023.

Source : Statistique Canada.

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Graphique 2.6 : Taux d’activité des hommes et des femmes sur le marché du travail

Ce graphique linéaire montre les taux d'activité des hommes et des femmes en Ontario entre 1982 et 2023. Le taux d'activité des hommes (15 ans et plus) a diminué, passant de 79 % en 1982 à 70 % en 2023. En revanche, le taux d'activité des femmes (15 ans et plus) est passé de 56 % en 1982 à 61 % en 2023.

Source : Statistique Canada.

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Graphique 2.7 : Croissance de la productivité du travail en Ontario

Ce graphique à barres montre la croissance annuelle de la productivité du travail en Ontario entre 1998 et 2022. La productivité du travail de l'Ontario a augmenté à un rythme annuel de 1,2 % en 1998, de 3,6 % en 1999, de 3,7 % en 2000, de 0,8 % en 2001 et de 2,2 % en 2002. La croissance de la productivité du travail de l'Ontario a diminué de 0,4 % en 2007 et de 0,5 % en 2008. Toutefois, au cours des années qui ont suivi la récession de 2008-2009, la productivité de l'Ontario s'est améliorée, atteignant 2,2 % en 2014.

Pendant la pandémie de COVID-19, l'Ontario a connu d'importantes variations de la croissance de la productivité. En 2020, la croissance de la productivité du travail a atteint 9,1 %, avant de diminuer à 5,6 % en 2021 et à 1,6 % en 2022.

Source : Statistique Canada. 

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Graphique 2.8 : Composantes de la croissance économique à long terme de l’Ontario

Ce graphique à barres superposées montre le taux de croissance annuel moyen de la main-d’œuvre, de la productivité du travail et du PIB réel de l'Ontario. Le graphique comprend une ligne verticale séparant la période de données historiques de 1982 à 2023 et la période de projection de 2024 à 2046.

Entre 1982 et 2023, la main-d’œuvre et la productivité du travail de l'Ontario ont augmenté à un taux annuel moyen de 1,4 % et de 1,1 %, respectivement. Au cours de cette période, le PIB réel de l'Ontario a progressé à un taux annuel moyen de 2,4 %.

De 2024 à 2046, la main-d’œuvre de l'Ontario devrait augmenter à un rythme annuel moyen de 1,1 %, tandis que la productivité du travail et le PIB réel devraient progresser respectivement de 1,0 % et de 2,1 %.

* La moyenne historique de la croissance de la productivité du travail porte sur la période de 1998 à 2022.

Nota : Les totaux peuvent ne pas correspondre à la somme des chiffres, qui ont été arrondis.

Sources : Statistique Canada et ministère des Finances de l’Ontario.

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Graphique 2.9 : Croissance plus lente du PIB nominal prévue

Ce graphique à barres montre la croissance annuelle moyenne du PIB réel, du PIB nominal et du déflateur du PIB de l'Ontario pour les périodes de 1982 à 2023 et de 2024 à 2046. Le graphique comporte une ligne verticale séparant le taux de croissance annuelle moyenne du PIB réel et du déflateur du PIB de l'Ontario de celui du PIB nominal.

Entre 1982 et 2023, le PIB réel, le déflateur du PIB et le PIB nominal de l'Ontario ont progressé à un rythme annuel moyen de 2,4 %, 2,6 % et 5,2 %, respectivement. Au cours de la période de projection allant de 2024 à 2046, le PIB réel devrait croître à un rythme annuel moyen de 2,1 %, tandis que le déflateur du PIB devrait croître de 1,9 %. Le PIB nominal devrait croître à un taux moyen de 4,0 % par an au cours de la période de projection.

Nota: Les totaux peuvent ne pas correspondre à la somme des chiffres, qui ont été arrondis.

Source : ministère des Finances de l’Ontario.

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Graphique 2.10 : Comparaison avec le Rapport sur les perspectives économiques à long terme de 2020

Ce graphique à barres montre les taux de croissance annuelle moyenne projetés pour la main‑d’œuvre, l'emploi, la productivité du travail, l'indice des prix à la consommation, le PIB réel et le PIB nominal de l'Ontario. Ces projections à long terme sont présentées pour le rapport à long terme de 2020 et le rapport à long terme de 2024.

Dans le rapport à long terme de 2020, la main-d’œuvre de l'Ontario devait augmenter à un rythme annuel moyen de 0,9 %, la productivité du travail de 1,1 %, l'indice des prix à la consommation de 2,0 %, le PIB réel de 2,0 % et le PIB nominal de 3,9 %.

Dans le rapport à long terme de 2024, la main-d’œuvre de l'Ontario devrait augmenter à un rythme annuel moyen de 1,1 %, la productivité du travail de 1,0 %, l'indice des prix à la consommation de 2,0 %, le PIB réel de 2,1 % et le PIB nominal de 4,0 %.

Nota: Le Rapport sur les perspectives économiques à long terme de 2020 n’incluait pas de projection à moyen terme en raison de l’incertitude entraînée par la pandémie de COVID-19.

Source : ministère des Finances de l’Ontario.

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