Photos : Cory Sheffield CC BY 4.0 (gauche), kimmann CC BY 4.0 (droite)

Statut

En péril

Le terme « En péril » signifie que l’espèce vit à l’état sauvage en Ontario, mais risque, de façon imminente, de disparaître.

Date de son ajout à la liste des espèces en péril en Ontario

25 janvier 2023

Lire le rapport d’évaluation (PDF en anglais seulement)

Apparence

Le bourdon de Suckley est un bourdon de taille moyenne (de 15 à 25 mm de longueur). Les femelles sont légèrement plus grosses que les mâles, et leur abdomen (la troisième section du corps la plus éloignée de la tête) comporte des tergums (segments dorsaux de l’abdomen) noirs brillants et des poils jaunes près de son extrémité. Les mâles présentent une coloration semblable, mais leur abdomen comporte plus de poils jaunes.

Le psithyre bohemian (Bombus bohemicus) est une espèce d’apparence similaire. Le bourdon de Suckley se distingue par ses carènes triangulaires prononcées sous le dernier segment de l’abdomen. En outre les mâles de l’espèce ont généralement plus de poils jaunes sur le corps.

Habitat

Le bourdon de Suckley fréquente divers habitats, dont :

  • les basses terres, les prés montagnards ou les prairies
  • les terres agricoles et cultivées
  • les zones urbaines
  • la forêt boréale

Au début du printemps, les espèces-hôtes du bourdon de Suckley font généralement leur nid dans les terriers de rongeurs souterrains abandonnés ou d’autres cavités naturelles sèches Comme le bourdon de Suckley parasite les nids, les sites de nidification de ses hôtes lui servent également d’habitat.

Le bourdon de Suckley est principalement une espèce néarctique occidentale, présente depuis le sud-est de l’Alaska jusqu’au nord de la Californie, et vers l’est jusqu’au Manitoba et au Colorado. L’espèce a été enregistrée dans toutes les provinces et tous les territoires du Canada, à l’exception du Nunavut. Bien qu’elle ait été enregistrée dans la côte est, elle se trouve principalement sur la côte ouest et devient plus rare à l’est du 100e méridien.

Présence en Ontario

Historiquement, la répartition du bourdon de Suckley est clairsemée et surtout limitée à des enregistrements sporadiques dans le sud de l’Ontario. Le nord-ouest de l’Ontario compte trois mentions de cette espèce, près des frontières du Manitoba et du Minnesota, et il existe une mention au sud de la baie James, près de la frontière du Québec.

Les nombreux relevés de bourdons dans le sud de l’Ontario n’ont pas permis d’observer le bourdon de Suckley depuis 1971. Cependant, les bourdons dans le centre et le nord de l’Ontario n’ont pas encore adéquatement inventorié pour déterminer si le bourdon de Suckley y est toujours présent.

Menaces

La principale menace pour le bourdon de Suckley est le déclin des populations de ses espèces-hôtes, soit :

  • le bourdon de l’Ouest (Bombus occidentalis) dans l’ouest du Canada
  • le bourdon terricole (Bombus terricola) dans l’est du Canada

Depuis les dernières années, la population de ces espèces hôtes sont en déclin, sans doute en raison de :

  • l’utilisation des pesticides
  • la dissémination d’agents pathogènes par les abeilles domestiques
  • la perte d’habitat attribuable à l’intensification de l’agriculture et aux modifications des systèmes naturels

Comme ils sont parasites, les bourdons de Suckley, comme les autres psithyres, sont moins communs que leurs bourdons hôtes non psithyres. Ils sont dépendants de la survie de leurs hôtes.

Mesures que nous prenons

L’espèce et son habitat sont protégés par la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition de l’Ontario.

À l’appui des efforts de rétablissement des espèces en Ontario, cette Loi exige également l’élaboration de programmes de rétablissement pour les espèces en voie de disparition, comme le bourdon de Suckley.

Dans le cadre du Programme d’intendance des espèces en péril, toutes les espèces figurant sur la Liste des espèces en péril en Ontario peuvent être admissibles à un financement gouvernemental.

Programme de rétablissement

Un programme de rétablissement propose au ministère des moyens pour faire en sorte que des quantités suffiantes de l’espèce reviennent en Ontario.

Lire le résumé (le plan complet est disponible en anglais seulement) (16 janvier 2024).

Ce que vous pouvez faire

Signalez sa présence

Soumettez vos observations d’une espèce en péril au Centre d’information sur le patrimoine naturel (CIPN), le centre de données sur la conservation de l’Ontario. Rejoignez le projet sur les espèces rares de l’Ontario (CIPN) dans iNaturalist pour faciliter la soumission de vos observations.

Devenez bénévole

Faites du bénévolat dans le cadre de programmes sur les espèces en péril, comme les enquêtes scientifiques communautaires, ou auprès de votre club de nature local, d’un parc provincial ou d’autres organismes de conservation.

Soyez un bon intendant

  • Les propriétaires de terres privées ont un rôle très important à jouer dans le rétablissement des espèces en péril. Si vous trouvez des espèces en péril sur vos terres, vous pourriez être admissible à des programmes d’intendance qui contribuent à la protection et au rétablissement des espèces en péril et de leurs habitats, comme le Programme d’intendance des espèces en péril.
  • Les pollinisateurs, comme les abeilles, sont en fort déclin dans le monde entier et jouent un rôle clé dans la survie de nombreuses plantes rares de l’Ontario. Pour en savoir plus sur la façon dont vous pouvez aider les pollinisateurs, consultez le site Seeds of Diversity (en anglais seulement).
  • Les espèces envahissantes constituent une grave menace pour un grand nombre d’espèces en péril de l’Ontario. Pour savoir ce que vous pouvez faire pour aider à réduire cette menace, visitez les sites suivants :

Signalez une activité illégale

Signalez toute activité illégale liée aux espèces en péril en composant le 1 866 MOE-TIPS (663-8477).

Faits en bref

  • Le psithyre est un parasite social obligatoire. Autrement dit, il dépend d’autres espèces de bourdons et de leurs nids pour accomplir son cycle de vie.
  • Les femelles psithyres ne possèdent pas de corbicule (corbeille à pollen) sur les pattes postérieures, puisqu’elles ne recueillent pas de pollen pour leur progéniture.
  • Une fois qu’elle a trouvé un nid hôte, la femelle psithyre neutralise ou tue la reine et pond ses propres œufs dans le nid; les ouvrières de la reine fondatrice prennent alors en charge les œufs de la femelle psithyre.