Message de la ministre

Le lac Simcoe, connu en langue huronne au XVIIe siècle sous le nom de « Ouentiron » ou « belle eau », abrite les Chippewas de Georgina Island, une communauté anishinaabeg située dans la partie sud de ses rives. Plus qu’une simple source d’eau, le lac Simcoe sert d’une bouée de sauvetage pour les nombreuses communautés qui en dépendent. Le ministère de l’Environnement, de la Protection de la nature et des Parcs s’est donc engagé à verser un total d’environ 2,1 millions de dollars pour des projets qui préservent la propreté du lac Simcoe. Ces fonds ont été attribués à des partenaires du lac Simcoe, comme l’Office de protection de la nature de la région du lac Simcoe, qui a reçu un total d’environ 1,6 million de dollars pour des projets visant à améliorer la gestion des eaux de ruissellement et à réduire la pollution par le phosphore. La protection et la restauration du lac et de son bassin versant ont représenté l’une des principales priorités de notre gouvernement afin de garantir un avenir durable aux Ontariennes et Ontariens.

Notre rapport annuel souligne les efforts continus déployés par le gouvernement en partenariat avec les collectivités autochtones, les municipalités, les offices locaux de protection de la nature, les secteurs agricole et commercial et les résidents, en vue de mettre en œuvre le Pan de protection du lac Simcoe. La mobilisation du public a joué un rôle important dans l’examen législatif du Plan de protection du lac Simcoe. Il s’agit de l’examen le plus important et le plus exhaustif de la Loi sur la protection du lac Simcoe depuis son entrée en vigueur. En 2020 et 2021, les habitants du bassin versant et tous ceux qui s’intéressent à la santé du lac ont été encouragés à donner leur avis sur la mise en œuvre du Plan de protection du lac Simcoe. Nous tenons à remercier toutes les personnes qui ont participé à l’examen et qui ont fait part de leurs commentaires et de leurs connaissances sur l’évolution de la science du lac et sur les mesures prises pour restaurer le lac Simcoe et son bassin versant.

Voici quelques exemples de mesures prises en 2021-2022 :

  • appuyer la surveillance et la science dans le domaine de la recherche et de la collecte de données sur la qualité de l’eau
  • améliorer la qualité de l’eau et la santé des sols en concevant et en mettant en œuvre des pratiques exemplaires de gestion afin d’atténuer les répercussions potentielles sur le bassin versant
  • investir dans les efforts visant à réduire le ruissellement des sels de voirie dans le lac Simcoe
  • protéger et améliorer le patrimoine naturel et la reproduction des poissons d’eau froide, tels que le touladi, le grand corégone et le cisco de lac

En ce qui concerne l’avenir, nous savons qu’il reste encore beaucoup à faire pour consolider nos progrès.

En 2021 et 2022, le ministère de l’Environnement, de la Protection de la nature et des Parcs a alloué environ 26,1 millions de dollars à la protection et à la restauration du lac Simcoe. L’Ontario s’est notamment engagé à investir 24 millions de dollars dans un nouveau projet de réduction du phosphore, afin de diminuer les rejets de phosphore de la rivière Holland dans le lac Simcoe de jusqu’à 5 tonnes de phosphore par an. L’idée est à l’étude depuis des décennies, et nous sommes en train de la concrétiser.

La protection de notre environnement, et du lac Simcoe en particulier, nécessite une approche pangouvernementale. Le travail de collaboration entre notre ministère et tous les partenaires nous a permis de respecter les engagements du Plan de protection du lac Simcoe. Je suis convaincue qu’en continuant de travailler ensemble, nous pourrons atteindre notre objectif commun : la protection du lac Simcoe pour les générations à venir.

Introduction

L’Ontario continue d’investir dans des programmes provinciaux et des projets menés par ses partenaires à l’appui des mesures environnementales prioritaires dans le bassin versant du lac Simcoe. Depuis l’adoption de la Loi sur la protection du lac Simcoe (LPLS) en 2008, l’Ontario investit chaque année dans les municipalités du bassin versant, l’office local de protection de la nature, les organisations non gouvernementales et les universités, ainsi que dans de nombreux autres organismes, le tout en vue de respecter les engagements communs pris dans le cadre du Plan de protection du lac Simcoe (PPLS).

Le rapport annuel 2021-2022 décrit les mesures prises pour mettre en œuvre le PPLS. En ce qui concerne l’amélioration de la qualité de l’eau dans le lac Simcoe, la surveillance régulière et la recherche indiquent que des progrès substantiels ont été réalisés grâce aux investissements dans le lac Simcoe. Les charges de phosphore fluctuent, mais les concentrations de phosphore continuent à diminuer. Les recherches montrent également que le lac est en train de changer en raison du climat et des espèces envahissantes.

Le rapport met également en lumière les conversations engagées avec le public et les intervenants au sujet de l’examen décennal du PPLS. Les conclusions tirées de cet examen permettent de suivre et de soutenir les activités sur le terrain afin de mieux protéger et de restaurer le lac Simcoe.

Au cours de la dernière décennie, le Comité scientifique du lac Simcoe et le Comité de coordination pour le lac Simcoe ont contribué à la mise en œuvre du PPLS. Vous y trouverez leurs recommandations sur la manière de continuer à protéger et à restaurer le lac, ainsi que l’examen des fonctions des deux comités.

La province reconnaît l’importance de mettre en œuvre les politiques du PPLS de concert avec les partenaires du bassin versant afin de protéger et de restaurer le lac Simcoe. Nous avons mis en œuvre ces politiques ensemble et, lorsqu’un travail continu s’impose, nous continuons à suivre et à soutenir les activités sur le terrain.

Lisez la suite pour en savoir plus sur les progrès réalisés en 2021 et 2022 dans la mise en œuvre des priorités du PPLS, notamment l’amélioration de la qualité de l’eau, la restauration de la santé aquatique et la mise en valeur du patrimoine naturel.

Examen décennal du Plan de protection du lac Simcoe

De décembre 2020 à mars 2021, nous avons invité la population et d’autres intervenants à participer à l’examen décennal du PPLS

Au cours de cette période, nous avons consulté :

  • les municipalités locales
  • l’Office de protection de la nature de la région du lac Simcoe (OPNRLS)
  • des organismes publics
  • des collectivités autochtones
  • des secteurs clés
  • le Comité scientifique du lac Simcoe
  • le Comité de coordination pour le lac Simcoe
  • le public

Voici des points saillants de la consultation :

  • affichage pendant 75 jours dans le Registre environnemental de l’Ontario
  • plus de 1 000 sondages publics en ligne complétés
  • plus de 3 300 contributions écrites reçues de la part des intervenants et de la population
  • environ 290 personnes qui ont échangé des idées lors d’une séance publique virtuelle
  • participation de 41 partenaires autochtones et organisations agricoles, touristiques, de petites entreprises et d’aménagement à 5 séances d’écoute
  • participation de 160 partenaires des secteurs scientifique et technique à un événement scientifique virtuel sur le lac Simcoe
  • trois réunions conjointes du Comité scientifique du lac Simcoe et du Comité de coordination pour le lac Simcoe

Grâce à la mobilisation du public, la province a partagé les dernières données scientifiques et les connaissances les plus récentes, telles que les changements survenus dans la biologie du lac et certaines de nos hypothèses sur la relation entre le phosphore et l’oxygène dissous.

La province continuera d’investir dans des projets visant à réduire les charges de phosphore dans le lac, ainsi que dans la science et la surveillance afin de mieux comprendre ces relations.

Mise à jour de la surveillance et des données scientifiques sur la qualité de l’eau

La province a écouté les renseignements reçus lors de l’examen décennal. En outre, elle suit la recommandation du Comité scientifique du lac Simcoe de soutenir activement la recherche et la collecte de données sur la qualité de l’eau, la quantité d’eau et la vie aquatique, y compris l’étude des relations entre le phosphore, l’oxygène dissous, la qualité de l’eau et la vie aquatique. La province continue d’assurer une surveillance environnementale régulière afin d’approfondir les connaissances sur les changements observés dans le lac.

En 2021 et 2022, la province a accompli ce qui suit :

  • La poursuite de la surveillance de la qualité de l’eau du lac Simcoe, ainsi que du phytoplancton (c.-à-d. des algues) et du zooplancton (petits animaux qui mangent le phytoplancton et servent de nourriture aux poissons). Cette initiative s’appuie sur les données recueillies par le ministère de l’Environnement, de la Protection de la nature et des Parcs depuis plus de 40 ans, que le public peut consulter sur la page Surveillance du lac Simcoe – Jeu de données – Catalogue de données. Ces données sont présentées tous les cinq ans dans le rapport de surveillance technique du ministre sur le lac Simcoe. Les renseignements servent à suivre l’évolution du lac et du bassin versant au fil du temps, le tout à l’appui de la recherche dans des domaines clés et de notre approche de gestion adaptative. Depuis les années 1980, les tendances des indicateurs clés de la santé des lacs, la concentration en phosphore total et la concentration en oxygène dissous semblent s’améliorer. En 2021 et 2022, les concentrations de phosphore sont restées faibles; cependant, les concentrations d’oxygène dissous en eau profonde étaient plus élevées en 2020 qu’en 2021 et 2022. Les concentrations d’oxygène dissous représentent l’un des principaux indicateurs de rendement de l’Ontario; les concentrations de 2021 et 2022 se trouvent sur la page Publication des plans d’activités et rapports annuels de 2022-2023 : ministère de l’Environnement, de la Protection de la nature et des Parcs.
  • Un investissement de 745 000 $ sur 3 ans pour continuer à soutenir l’OPNRLS dans sa surveillance de la qualité de l’eau et des communautés aquatiques dans les affluents. Les projets de surveillance permettent à l’OPNRLS d’évaluer les progrès accomplis en vue d’atteindre les objectifs et les indicateurs liés à la qualité de l’eau et à la santé aquatique dans le cadre du PPLS.
  • De concert avec l’OPNRLS, nous avons poursuivi l’étude des changements récents dans le lac qui ont perturbé les relations entre la quantité de phosphore entrant dans le lac et les conditions dans le lac, notamment les charges de phosphore et les niveaux d’oxygène dissous en eaux profondes. Les charges de phosphore sont une estimation de tout le phosphore entrant dans le lac chaque année. Le rapport le plus récent sur les charges de phosphore se trouve sur la page suivante (en anglais seulement) : Phosphorus Loads Update – Lake Simcoe Region Conservation Authority
  • L’octroi de 192 500 $ à l’Université de Guelph pour mener des recherches sur les techniques de mesure des microplastiques dans les sols agricoles et les amendements organiques, et pour élaborer de nouvelles techniques d’extraction des plastiques du sol à des fins de mesure. Les principales conclusions indiquent que les plastiques s’accumulent dans les sols à partir d’amendements organiques. Les résultats ont été présentés lors du Congrès mondial de la science du sol de 2022.
  • Une contribution à trois articles scientifiques publiés en 2022 sur l’écosystème du lac Simcoe qui étudient les changements à long terme de la qualité de l’eau, la répartition saisonnière et spatiale de la communauté de zooplancton, et les microplastiques dans les poissons.

Amélioration de la qualité de l’eau

La réduction du phosphore reste une priorité. Cependant, le phosphore n’est pas la seule menace pour la qualité de l’eau. Une attention croissante est accordée à d’autres contaminants qui affectent la qualité de l’eau, notamment : le chlorure provenant du sel de voirie, qui continue d’augmenter dans le lac; les produits pharmaceutiques et de soins personnels; les bactéries, comme l’E. coli; et les microplastiques.

Pour améliorer la qualité globale de l’eau, la province continue de soutenir les efforts de réduction du phosphore, ainsi que les partenaires du bassin versant dans leur travail de réduction de la quantité de polluants entrant dans le lac et d’amélioration de la qualité de l’eau. Ce faisant, elle appuie divers projets, comme la conception et la mise en œuvre de pratiques exemplaires de gestion des eaux pluviales, la réduction des sels de voirie, des produits pharmaceutiques et de soins personnels, des bactéries et des microplastiques. En 2021 et 2022, la province a accompli ce qui suit.

Soutien à la communauté agricole

  • L’octroi de 365 000 $ à la Holland Marsh Growers Association dans les buts suivants : définir 7 domaines dans lesquels les empaqueteurs de légumes pourraient économiser l’eau; élaborer une stratégie qui minimise les pertes de sol lors de la récolte des carottes; élaborer une stratégie relative à la santé des sols; et étudier les premières étapes de la récupération et de la réutilisation du plastique dans la production de légumes dans le marais Holland.
  • L’octroi à l’Ontario Soil Network d’un financement de près de 54 000 $ pour élaborer son programme et son réseau de chefs de file en matière de sols de l’Ontario dans la région du lac Simcoe. Ainsi, les réseaux d’agriculteurs pourront améliorer la qualité des sols grâce à l’apprentissage par les pairs. L’objectif : former des agriculteurs novateurs du bassin versant du lac Simcoe et de la province, afin qu’ils deviennent des chefs de file et fassent profiter d’autres agriculteurs de leur expérience en matière de pratiques exemplaires de gestion.
  • Près de 100 000 $ ont été versés à Kawartha Conservation à l’appui de 4 projets de démonstration agricole dans le bassin versant de la rivière Talbot, afin de promouvoir les pratiques exemplaires de gestion pour les agriculteurs du bassin versant faciles à mettre en œuvre et relativement peu coûteuses qui améliorent la qualité de l’eau dans les affluents du lac Simcoe. Dans le cadre de ce travail, la qualité de l’eau locale à proximité des sites de démonstration a été surveillée, et les renseignements recueillis ont servi à des fins de sensibilisation et d’éducation.

Investissement dans les efforts visant à réduire le ruissellement des sels dans le lac Simcoe

  • En mars 2022, la province a organisé cinq séances de consultation avec des experts, des entreprises et des organismes sans but lucratif pour recueillir des renseignements sur les facteurs à l’origine de l’épandage excessif de sels de voirie, sur les obstacles à l’adoption des pratiques exemplaires, et sur les idées pour optimiser l’utilisation des sels de voirie dans le cadre de l’entretien hivernal. Les participants ont souligné l’importance de promouvoir la sensibilisation du public, la formation professionnelle et la certification dans la mise en œuvre de pratiques exemplaires.
  • La province a encouragé l’adoption de pratiques de pointe en matière d’entretien hivernal, qui réduisent à long terme les niveaux de sel dans le bassin versant du lac Simcoe. Pour ce faire, elle a octroyé un financement de près de 35 000 $ au programme de formation et de certification du Smart About Salt Council. Smart About Salt est un programme primé à but non lucratif conçu pour promouvoir de meilleures pratiques de déneigement et de déglaçage des stationnements et des trottoirs, afin de réduire la quantité de sel de voirie rejetée dans l’environnement.
  • Un financement de près de 200 000 $ a été accordé à l’appui des efforts de l’OPNRLS pour sensibiliser la population aux avantages des pratiques exemplaires d’entretien hivernal et des solutions de remplacement du sel, qui garantissent la sécurité et réduisent l’impact environnemental du sel sur le lac Simcoe et son bassin versant.

Expertise et soutien aux activités qui minimisent les eaux de ruissellement qui se déversent dans le lac Simcoe

  • Plus de 250 000 $ ont été alloués à l’OPNRLS pour soutenir les efforts visant à améliorer la capacité des municipalités en matière de gestion des eaux de ruissellement. Il s’agissait notamment de fournir des services techniques pour améliorer le fonctionnement des installations de traitement des eaux pluviales, de former plus de 400 inspecteurs et gestionnaires et de promouvoir l’adoption d’outils de gestion qui réduisent les polluants dans les eaux pluviales avant d’éviter qu’ils ne pénètrent dans les cours d’eau.
  • Près de 115 000 $ ont été versés à l’Orillia Museum of Art and History (Musée des beaux-arts et de l’histoire d’Orillia) pour sensibiliser la population aux mesures que peuvent prendre les membres de la communauté pour ramener les berges à l’état naturel et réduire l’incidence des eaux de ruissellement sur le lac Simcoe.
  • Le financement de 220 000 $ à l’OPNRLS pour travailler avec les municipalités locales sur les effets transfrontaliers des eaux de ruissellement dans le bassin versant de la rivière East Holland, située dans le bassin du lac Simcoe. Ce projet innovant représente une avancée majeure dans la planification et la gestion des infrastructures de gestion des eaux pluviales en vue d’atteindre les objectifs en matière de charge en phosphore.
  • Plus de 200 000 $ ont été consacrés à l’intégration d’infrastructures vertes dans le cadre de 5 projets de rétablissement de la gestion des eaux pluviales rurales. L’OPNRLS a, de concert avec les propriétaires fonciers, conçu les travaux de restauration qui atténueront les répercussions des volumes d’eau pluviale et de la réduction des sols.
  • Une contribution de plus de 150 000 $ à l’appui de la conception de plans de gestion des eaux pluviales rurales, qui ont permis de réduire le ruissellement de surface, l’envasement et la charge en phosphore dans le lac à partir de propriétés agricoles à Beaverton et Ramara. Ce projet a également permis d’informer le public sur les avantages des activités de restauration des eaux pluviales rurales pour la santé des cours d’eau et des rivages.

Poursuite du soutien aux efforts de réduction du phosphore

  • L’annonce d’un financement de 24 millions de dollars sur 3 ans pour un nouveau projet de réduction du phosphore dans le bassin versant du lac Simcoe. Les gouvernements provincial et fédéral se sont engagés à verser un total de 40 millions de dollars pour le projet. Ce nouveau projet préviendra l’introduction de jusqu’à cinq tonnes de phosphore provenant des eaux de drainage agricole qui se déversent dans le lac Simcoe chaque année.
  • Les affluents contribuent à plus de la moitié de la charge en phosphore du lac Simcoe. Près de 75 000 $ ont été accordés à l’OPNRLS pour renforcer la capacité des municipalités à élaborer des plans de surveillance et à collecter des données sur les eaux de ruissellement urbaines et les charges de phosphore dans les affluents du lac Simcoe. Ces connaissances soutiennent les efforts ciblés de réduction du phosphore.
  • La province a soutenu des projets visant à examiner les pratiques exemplaires de gestion pour optimiser le rendement des stations d’épuration et les décisions relatives aux infrastructures dans le cadre des processus d’approbation environnementale et de planification. Elle a également appuyé des projets qui assurent le respect des limites annuelles de concentration et de charge en phosphore par les stations d’épuration. Les propriétaires et les exploitants de stations d’épuration ont continué à optimiser ou à moderniser les procédés de traitement afin de réduire le plus possible les charges de phosphore en 2021 et 2022.
  • Plus de 120 000 $ ont été versés à l’Université Western Ontario pour une étude visant à mieux comprendre comment le phosphore et d’autres contaminants se déplacent des fosses septiques vers les cours d’eau voisins qui se jettent dans le lac Simcoe. On estime à plus de 33 000 le nombre de fosses septiques autonomes dans le bassin versant. Le projet de recherche a montré que les effets des effluents septiques sont plus importants lorsque le débit est élevé. En outre, les systèmes plus anciens ont un pourcentage plus élevé d’effluents qui atteignent les cours d’eau. Les municipalités peuvent utiliser les renseignements tirés de l’étude pour promouvoir l’importance de l’inspection et de l’entretien réguliers des fosses septiques afin de réduire les charges polluantes dans le lac Simcoe.

Protection et mise en valeur du patrimoine naturel et restauration de la vie aquatique

La protection des éléments du patrimoine naturel, la restauration de la couverture naturelle, ainsi que les liens entre les politiques clés en matière de patrimoine naturel, restent des éléments essentiels de nos activités dans le bassin versant. Tous soutiennent la mise en œuvre du PPLS.

La province a appuyé non seulement l’élaboration d’outils en ligne pour cartographier la couverture du patrimoine naturel, mais aussi la recherche sur la couverture naturelle, son rôle dans la fourniture de services écosystémiques, et la conformité des plans officiels des municipalités.

En 2021 et 2022, la province a accompli ce qui suit :

  • L’octroi de 110 000 $ à l’Université de Toronto pour améliorer l’accès du public et des intervenants aux renseignements sur la couverture naturelle, en créant un système en ligne dédié au stockage et au partage des informations sur la couverture naturelle dans le bassin versant du lac Simcoe. Dans le cadre des efforts de surveillance, l’université a également consulté les propriétaires fonciers locaux, les étudiants et la population en tant que « scientifiques citoyens ».
  • Un soutien à l’OPNRLS pour la réalisation d’une analyse géospatiale détaillée afin d’étayer les discussions lors de l’examen décennal du PPLS. Le projet décrit les changements dans l’aménagement du territoire, tels que la couverture imperméable (p. ex. les stationnements) et la couverture naturelle dans le bassin versant. Les résultats montrent que les surfaces imperméables et la couverture naturelle ont augmenté entre 2003 et 2017.
  • Restauration et amélioration des terres humides du bassin versant par l’intermédiaire du Programme de partenariat pour la protection des terres humides (le Programme). Le Programme, lancé en 2020, est un investissement de 30 millions de dollars sur 5 ans pour la restauration et l’amélioration des terres humides dans l’ensemble de l’Ontario. Sous la direction de Canards Illimités Canada et de l’Ontario Federation of Anglers and Hunters, le Programme a, au cours de ses 2 premières années, soutenu 4 projets couvrant près de 484 acres dans le bassin versant du lac Simcoe. Le plus grand de ces projets, d’une superficie de 435 acres, est la restauration du marais Holland Sud menée par Canards Illimités Canada. Selon Canards Illimités Canada, ce projet augmentera la superficie totale des terres humides. Après la restauration de la terre humide, il permettra de retenir 1 267 kg par an de phosphore de sources non ponctuelles et 66 528 kg par an d’azote de sources non ponctuelles.
  • La poursuite du soutien à l’Ontario Federation of Anglers and Hunters dans le cadre d’initiatives de sensibilisation visant à prévenir et à gérer l’incidence des espèces envahissantes dans le bassin versant du lac Simcoe. Il s’agit notamment de l’élaboration d’un guide et d’une vidéo sur les espèces aquatiques envahissantes afin de sensibiliser le public à l’incidence des espèces envahissantes sur le plan écologique, économique et récréatif. Des affiches et des renseignements sur les nouveaux règlements et les pratiques exemplaires concernant le nettoyage, la vidange et le séchage des embarcations, ainsi que sur l’utilisation et l’élimination des appâts, ont été mis à la disposition des partenaires (p. ex. Fishing Simcoe, exploitants d’un commerce d’appâts) et diffusés à divers points d’accès du bassin versant.

La vie aquatique est un indicateur important de la santé des écosystèmes. L’évolution de l’état des lacs, en raison des facteurs naturels et humains, a entraîné des répercussions importantes sur les pêcheries, ce qui a influé sur les activités de loisirs et les avantages socio-économiques qui en découlent.

La province continue de soutenir les travaux visant à comprendre la santé aquatique des affluents et du lac.

En 2021 et 2022, la province a accompli ce qui suit :

  • L’examen du programme d’ensemencement en poissons d’eau froide pour assurer sa conformité au PPLS et aux objectifs liés aux pêches. La poursuite de la mise en œuvre de mesures de gestion conformes aux objectifs de la communauté de poissons du lac Simcoe et aux priorités du PPLS.
  • Pour étudier le comportement et la survie des truites et des grands corégones sauvages et ensemencés dans le lac Simcoe, un réseau de 44 récepteurs a été déployé dans tout le lac afin de recueillir des données sur les mouvements des poissons marqués. Ces récepteurs ont depuis été téléchargés, entretenus et redéployés. Des essais à court et à long terme ont été réalisés et se poursuivent. À l’automne 2021, 33 truites de lac supplémentaires ont fait l’objet d’une chirurgie visant à implanter un émetteur acoustique. À l’automne 2022, 4 autres truites de lac et 51 grands corégones se sont fait implanter un émetteur. Les données des émetteurs collectées au printemps 2022 ont été analysées.
  • L’évaluation de l’état de la communauté des poissons d’eau froide par l’étude de la production, de la croissance et de l’alimentation des larves de poissons. Au printemps, la province a réalisé un échantillonnage sur le terrain des larves de poissons et du plancton. Pour étudier l’abondance et la diversité du plancton, l’identification génétique et la mesure des larves de poisson ont été achevées et des échantillons de plancton ont été traités. Un étudiant de cycle supérieur analyse les données dans le cadre de son mémoire de maîtrise à l’Université Trent.
  • La surveillance annuelle des poissons et des pêcheries, y compris des enquêtes menées l’été et l’hiver auprès des pêcheurs à la ligne et au filet récréatifs pour évaluer les communautés de poissons. Il s’agit notamment de l’échantillonnage de la biodiversité des petits poissons, de la pêche au filet benthique au large des côtes, de la pêche au filet benthique à proximité des côtes et de la surveillance à grande échelle. Les collectes d’œufs de grands corégones sont terminées.
  • Après plusieurs années au cours desquelles très peu de poissons ont été capturés et encore moins de familles ont été recueillies lors des collectes d’œufs de truites de lac sauvages, il a été décidé de ne plus collecter ce type d’œufs dans le lac Simcoe. En outre, il a été déterminé que les truites du lac Simcoe n’étaient pas génétiquement différentes de certaines souches de truites actuellement ensemencées dans les Grands Lacs.
  • L’élaboration d’un nouveau protocole pour interroger les pêcheurs pendant la pêche hivernale, lorsque la glace ne permet pas aux équipes d’évaluation de mener des enquêtes de type itinérant traditionnelles à bord de motoneiges.
  • L’élaboration et la planification d’un nouveau cadre statistique flexible pour le calcul d’importants indices de pêche hivernale, notamment l’activité des pêcheurs à la ligne et les taux de capture. Ce cadre permet une utilisation plus large des différents types d’enquêtes possibles (p. ex. l’enquête en motoneige, l’enquête d’accès, l’enquête aérienne ou l’enquête postale) pour obtenir des renseignements de la part des pêcheurs. Le cadre est en cours de révision, aux fins de publication dans un ouvrage de l’American Fisheries Society sur les enquêtes auprès des pêcheurs à la ligne.

Conclusion

La province et ses partenaires continuent de progresser dans la réalisation de leur engagement à long terme de restaurer et de protéger le lac Simcoe. Cependant, nous avons encore beaucoup à apprendre sur les changements survenus dans le bassin versant du lac Simcoe. Il reste du travail à faire pour améliorer la situation à long terme. En vue d’atteindre les objectifs du PPLS, nous continuerons à tirer parti des résultats de la recherche scientifique et de la surveillance actuelles pour informer notre approche de gestion adaptative dans le cadre de notre travail de collaboration.

Annexe : Recommandations du Comité de coordination pour le lac Simcoe et du Comité scientifique du lac Simcoe

La ministre de l’Environnement, de la Protection de la nature et des Parcs est soutenu par deux comités consultatifs composés d’experts scientifiques et d’intervenants clés du bassin hydrographique : le Comité scientifique du lac Simcoe et le Comité de coordination pour le lac Simcoe. Ces comités conseillent la ministre sur la mise en œuvre du Plan de protection du lac Simcoe et sur la santé écologique du bassin versant du lac Simcoe. Les points de vue, réflexions et opinions exprimés par les comités leur sont propres et ne reflètent pas ceux de la province.

Vous trouverez ci-dessous les recommandations formulées par les deux comités à l’intention du ministre dans le cadre de l’examen décennal du Plan de protection du lac Simcoe (PPLS).

Recommandations du Comité de coordination pour le lac Simcoe

Lors de la réunion du 12 août 2021 du Comité de coordination pour le lac Simcoe, le ministère a demandé au Comité d’examiner la nécessité de modifier le plan. Le Comité de coordination pour le lac Simcoe a le plaisir de vous faire part de ses recommandations quant à la nécessité de modifier le Plan de protection du lac Simcoe.

Nous avons examiné le plan décennal du ministre pour le lac Simcoe et pris en considération les renseignements fournis par les différents organismes provinciaux, ainsi que la littérature scientifique.

Des progrès considérables ont été réalisés au cours des dix dernières années pour améliorer la qualité de l’eau. Les initiatives de votre ministère ont clairement montré l’importance du Plan, ainsi que de la protection et de la restauration des eaux et du bassin hydrographique du lac Simcoe. Malgré les progrès considérables réalisés sur de nombreux fronts, certains des objectifs définis dans le Plan n’ont pas été atteints et il est difficile de déterminer la meilleure approche pour y parvenir. Nous recommandons au ministère d’envisager des objectifs intermédiaires réalisables avec une mise en œuvre tangible et bien coordonnée des plans qui contribueront à en satisfaire les priorités. Certaines des mesures figurant dans le Plan de protection du lac Simcoe nécessitent une mise à jour afin de faire avancer les priorités définies dans le plan de 2009. Dans cette optique, le Comité de coordination pour le lac Simcoe se permet de recommander à la ministre et à ses collaborateurs de réexaminer le plan décennal.

Le Comité de coordination pour le lac Simcoe se réjouit de continuer à remplir son mandat, qui consiste à fournir au ministre des conseils pratiques. Si vous avez des questions ou des préoccupations, n’hésitez pas à communiquer avec notre président.

Le tout respectueusement soumis par

Rob Hare, président du Comité de coordination pour le lac Simcoe

Membres du Comité de coordination pour le lac Simcoe :

  • Willian Terrence Clayton
  • Avia Eek
  • John Hemsted
  • Anne Kell
  • Shelley Charles
  • Judy Carter
  • Suzanne Howes
  • Kathy MacPherson
  • Karen Hansen

Renseignements complémentaires concernant la modification du Plan de protection du lac Simcoe

Le Comité de coordination pour le lac Simcoe a examiné les dernières études et les renseignements limités disponibles. Il a aussi fourni les exemples suivants qui restent préoccupants et pour qui une modification du Plan de protection du lac Simcoe serait avantageuse.

  • Les espèces envahissantes existantes et futures ont entraîné des changements dans la dynamique de l’écosystème du lac Simcoe. À ce jour, 19 espèces envahissantes ont été repérées dans le lac. Elles ont changé et continueront d’avoir une incidence sur l’écosystème du lac. Il est nécessaire de sensibiliser davantage le public pour réduire la propagation des espèces envahissantes.
  • Certains paramètres de qualité de l’eau, tels que les concentrations de phosphore total dissous, affichent des tendances positives. Le déclin de ces tendances ne se maintient pas et est même en légère augmentation. Les concentrations de phosphore varient d’une année à l’autre et sont supérieures à l’objectif de 44 tonnes par an fixé dans le Plan de protection du lac Simcoe. L’objectif de 44 tonnes de phosphore par an est-il réalisable et durable? Faut-il revoir cet objectif?
  • Les niveaux de chlorure provenant de plusieurs sources identifiées continuent d’augmenter. Le maintien des pratiques exemplaires de gestion pour l’application du chlorure sur les routes est fortement recommandé.
  • Les niveaux totaux d’oxygène dissous ont augmenté et sont maintenant plus proches de l’objectif de 7 mg/L, qui est essentiel pour la restauration des pêches des espèces d’eau froide. L’amélioration récente ne peut être attribuée à la réduction de la charge en phosphore et ne doit pas être considérée comme permanente ou durable.
  • Certaines observations anecdotiques faites par des pêcheurs indiquent que la pêche d’espèces d’eau chaude, en particulier la perchaude et l’achigan à petite bouche, est soumise à des tensions. Les observations des pêcheurs indiquent que le nombre de perchaudes et d’achigans à petite bouche est en baisse en raison des conséquences possibles de la prédation des œufs et des alevins par le gobie à taches noires.
  • Le changement climatique continue de représenter un facteur de stress majeur pour l’écosystème du lac. Les répercussions sur l’écosystème qui en découlent sont mal comprises. La poursuite de la surveillance et de la recherche ainsi que des plans et pratiques de gestion adaptative sont essentiels pour contrer les effets du changement climatique.

Exemples de raisons pour lesquelles une modification du Plan de protection du lac Simcoe est nécessaire

  • Les effets du changement climatique sur l’augmentation de la température et de la clarté de l’eau du lac sont considérables. L’augmentation de la température et de la clarté de l’eau favorise la croissance d’espèces envahissantes qui ont des effets négatifs.
  • Les pratiques exemplaires de gestion relatives au niveau de phosphore doivent être mises au point ou mises à jour et mises en œuvre. L’installation d’une station de traitement des eaux de ruissellement du marais Holland doit être mise en œuvre. L’installation d’une station de traitement de l’eau pour le marais Holland aurait un effet sur la qualité de l’eau du lac. La recherche sur les méthodes permettant de capter et retenir le phosphore doit être renforcée. Il faut intensifier les efforts de sensibilisation pour aider à réduire le ruissellement du phosphore en provenance des zones urbaines. Ce processus de sensibilisation pourrait être entrepris avec des partenaires tels que l’Office de protection de la nature de la région du lac Simcoe.
  • Le bassin hydrographique du lac Simcoe compte actuellement 14 stations de traitement municipales et une station de traitement industrielle. Sept de ces stations déversent l’eau traitée dans le lac Simcoe, tandis que huit autres déversent l’eau dans des cours d’eau qui se déversent à leur tour dans le lac. Ces stations de traitement doivent s’assurer de respecter les pratiques exemplaires.
  • Une plus grande sensibilisation à l’application de chlorure sur les surfaces dures (routes) dans les aires de stationnement entraînera des conséquences directes sur la qualité de l’eau entrant dans le lac. Il est fortement recommandé d’élargir le programme Salt Smart actuellement offert par l’Office de protection de la nature du lac Simcoe.
  • En 2012, le Comité scientifique du lac Simcoe a recommandé au ministère de l’Environnement, de la Protection de la nature et des Parcs de chercher à mieux comprendre le nombre de fosses septiques à proximité des cours d’eau et la manière dont le phosphore migre à partir des fosses septiques. Un plan a été mis en œuvre dans le Code du bâtiment de l’Ontario, qui exige que tous les systèmes septiques situés à moins de 100 mètres du lac Simcoe soient inspectés et améliorés, si nécessaire, d’ici à 2015. Le ministère doit assurer le suivi de ces inspections des systèmes septiques et veiller à ce que ces fosses soient vidangées et réinspectées tous les cinq ans.
  • Les programmes de couverture forestière doivent être poursuivis et ciblés afin de garantir que les objectifs fixés soient atteints ou dépassés. Des partenaires tels que le LEAF et les programmes de semis du Lake Simcoe seraient très utiles pour atteindre les objectifs fixés.
  • Les agriculteurs des régions septentrionales du comté de Simcoe autorisent ce dernier à épandre des biosolides provenant de stations de traitement des eaux usées sur les cultures en dessous des surfaces des champs. L’épandage de ces biosolides, qui se présentent sous forme liquide avec 4 % de matières solides, sur les champs labourés permet d’éviter le ruissellement et les odeurs. Malheureusement, cela place les agriculteurs en opposition par rapport aux membres du personnel de MEPP. Nous recommandons au ministre et à ses collaborateurs d’examiner cette pratique et de faire part de leurs préoccupations au comté et aux agriculteurs.

Recommandations du Comité scientifique du lac Simcoe

Lors de la réunion du 12 août 2021 du Comité scientifique et du Comité de coordination pour le lac Simcoe, le ministère a demandé au Comité scientifique d’examiner la nécessité de modifier le plan.  Le Comité scientifique du lac Simcoe (CSLS) a le plaisir de vous faire part de sa recommandation quant à la nécessité de modifier le Plan de protection du lac Simcoe (ci-après, le Plan).

Nous avons examiné le rapport décennal du ministre sur le lac Simcoe (mis à jour le 15 juillet 2021) et avons tenu compte des renseignements fournis par divers organismes provinciaux et par les études publiées dans la littérature scientifique.

Nous saluons les progrès réalisés au cours des dix dernières années en matière de qualité de l’eau et les initiatives de votre ministère qui démontrent l’importance du Plan pour la protection et la restauration du lac et du bassin hydrographique.

Malgré des progrès substantiels sur de nombreux fronts, certains des objectifs définis dans le Plan n’ont pas été atteints, et il est difficile de déterminer la meilleure approche pour y parvenir. Nous recommandons au ministère d’envisager des objectifs intermédiaires réalisables, assortis de plans de mise en œuvre concrets et bien coordonnés, qui contribueront à la réalisation des priorités du Plan. En outre, nombre des mesures initiales indiquées dans le plan de 2009 (un peu moins de 50 % du total des initiatives politiques et autres) devaient être menées à bien dans un délai d’un à six ans. Certaines de ces mesures nécessitent une mise à jour pour faire avancer les priorités définies dans le plan de 2009; elles sont réitérées dans l’examen décennal.

Compte tenu de ces points et des renseignements fournis à l’annexe 1, le CSLS recommande que le Plan de protection du lac Simcoe soit modifié. L’annexe 1 (ci-jointe) est un résumé de nos observations et constitue une explication supplémentaire des raisons pour lesquelles une modification est justifiée.

Le CSLS se réjouit de continuer à remplir son mandat en fournissant des conseils pratiques au ministère. Si vous avez des questions ou des commentaires, n’hésitez pas à communiquer avec notre président.

Cordialement,

Peter Dillon, président du Comité scientifique du lac Simcoe

Membres du Comité du lac Simcoe :

  • Erin Dunlop
  • Bahram Gharabaghi
  • Paul Harpley
  • Ben Longstaff
  • Lewis Molot
  • Bill Napier
  • Anne Neary
  • Mark Palmer
  • Joelle Young

Renseignements complémentaires concernant les observations et les questions relatives à la modification du Plan de protection du lac Simcoe

Le CSLS a examiné les tout derniers renseignements disponibles en matière de recherche et de surveillance et fournit les exemples suivants de problèmes persistants qui tireraient parti d’une modification du Plan.

  • L’implantation d’espèces envahissantes introduites avant la publication du Plan (par exemple, la moule quagga, le chara étoilé, le gobie à taches noires) a entraîné des changements dans la dynamique de l’écosystème du lac. L’évolution des populations d’espèces envahissantes devrait s’accompagner d’une modification correspondante de l’écosystème du lac.
  • Alors que certains paramètres de qualité de l’eau, tels que les concentrations de phosphore total (PT), affichent des tendances positives, d’autres paramètres, tels que le chlorure, continuent d’augmenter.
  • Les charges de PT dans le lac restent élevées, variables d’une année à l’autre, et supérieures à l’objectif de 44 tonnes fixé pour atteindre l’objectif en matière d’oxygène dissous (OD).
  • Bien que les niveaux d’OD aient augmenté et soient maintenant plus proches de l’objectif de 7 mg/L, ce qui est essentiel pour la restauration de la pêche de poissons d’eau froide, l’amélioration récente ne peut pas être attribuée à la réduction de la charge de PT et ne doit pas être considérée comme permanente ou stable.
  • Malgré l’amélioration des niveaux d’OD, la communauté des poissons d’eau froide n’a pas été restaurée ou rétablie. L’abondance et le recrutement des truites de lac ont quelque peu diminué. Cela souligne la nécessité de prendre davantage en considération les facteurs de stress, autres que la baisse de l’OD, ayant une incidence sur les poissons d’eau froide, que sont les espèces envahissantes, les récoltes et le changement climatique.
  • Le changement climatique continue d’être un facteur de stress majeur pour l’écosystème du lac. Les transformations de l’écosystème qui en résultent sont mal comprises. La poursuite de la surveillance et de la recherche ainsi que le développement de pratiques de gestion adaptatives sont essentiels.
  • Le couvert du patrimoine naturel continue de baisser sous les 35 %. Nous ne progressons pas vers l’objectif d’un couvert naturel de 40 % ou d’une plus grande proportion d’îlots de qualité.
  • De petites efflorescences de cyanobactéries nuisibles (c’est-à-dire toxiques) ont été signalées récemment dans le lac Simcoe. Si elles devaient s’intensifier, elles pourraient menacer l’approvisionnement en eau potable et les occasions de profiter d’activités récréatives. En effet, elles augmentent dans une grande partie de la province et devraient s’aggraver à mesure que le climat continue à se réchauffer. L’expansion du développement urbain dans le bassin hydrographique augmente également le risque d’efflorescences nuisibles en raison de l’augmentation des charges de PT. Bien qu’il n’y ait pas grand-chose à faire pour modifier le climat au niveau du bassin hydrographique, il est possible d’éviter le stress supplémentaire dû à l’augmentation de la charge de PT.

Exemples de raisons pour lesquelles une modification du Plan est nécessaire

Vous trouverez ci-dessous des exemples de cas où des modifications du Plan peuvent conduire à une amélioration des résultats.

  • Comme cela a été discuté avec le personnel du ministère lors de la réunion du CSLS du 12 août, la manière dont les priorités du Plan seront respectées n’est pas claire. Il est recommandé de modifier le plan en fixant des objectifs SMART provisoires et réalisables pour l’oxygène dissous, le phosphore total (« PT ») et la protection des fragments de patrimoine naturel de haute qualité.
  • Recentrer la science et la recherche : le Plan comprend plusieurs politiques de désignation et de suivi en faveur de la science et de la recherche, mais ces politiques doivent être modifiées de telle sorte qu’elles s’appuient sur les renseignements recueillis au cours des dix dernières années. En outre, sur la base d’études antérieures, il convient d’affiner les questions de recherche telles que celles des conséquences des espèces envahissantes, du changement climatique et du développement non planifié sur les structures des lacs et du réseau trophique, ainsi que sur la dynamique des nutriments.
  • Il est nécessaire de mettre en place des politiques en faveur de solutions plus rentables pour réduire les charges de polluants atmosphériques et d’autres facteurs de stress. Le Comité relève par exemple que le traitement des eaux de pompage du marais Holland est l’une des solutions les plus rentables pour réduire le PT.
  • L’augmentation des températures et la modification des régimes de précipitations attribuables au changement climatique ont été identifiées comme ayant des effets accrus sur la santé du lac et du bassin hydrographique. Une mise à jour complète du Plan devrait être entreprise pour renforcer les politiques en faveur d’une meilleure adaptation au changement climatique et des possibilités d’atténuation à l’échelle locale.
  • Nous notons qu’une stratégie de restauration du système du patrimoine naturel a été élaborée. Des politiques de soutien à la mise en œuvre de la stratégie pourraient être envisagées, reconnaissant l’importance de relier les habitats, les zones tampons des cours d’eau, la création d’une plus grande proportion d’îlots de qualité, l’atténuation du changement climatique et, ce faisant, la réalisation des objectifs du Plan, peut-être au moyen de programmes d’incitation. Des objectifs intermédiaires à atteindre dans les dix ans devraient être envisagés.
  • Les espèces envahissantes représentent une menace importante pour les habitats aquatiques et terrestres. Les politiques devraient être renforcées afin de détecter et d’éradiquer les espèces envahissantes avant qu’elles ne s’établissent, voire au fur et à mesure qu’elles s’établissent.
  • Outre les sources de ruissellement agricole, il est nécessaire de mieux comprendre les effets cumulés des stations de traitement des eaux usées existantes et futures et du ruissellement urbain résultant de la poursuite du développement sur le lac. Par exemple, l’expansion urbaine pourrait à l’avenir compromettre les progrès réalisés à ce jour et la capacité à protéger davantage le lac contre la baisse du taux d’oxygène dissous, la perte des populations de poissons d’eau froide et l’efflorescence de cyanobactéries nuisibles.
  • Il est nécessaire de mieux comprendre le lien entre la terre, les affluents et la santé du lac, en particulier la façon dont les processus physiques des sols, la morphologie des rivières, l’activité humaine et l’hydrologie influencent le phosphore, le chlorure et d’autres contaminants de source non ponctuelle qui sont préoccupants pour le lac Simcoe.