Message du ministre

Le lac Simcoe est un joyau de l’Ontario. En plus de leur contribution à une économie vigoureuse bénéficiant aux 450 000 personnes qui vivent sur leurs rives, le lac et son bassin hydrographique servent de fondement à des écosystèmes sains, à de l’eau potable salubre et à des activités récréatives sans égales pour un secteur touristique florissant.

Depuis plus d’une décennie, le Plan de protection du lac Simcoe guide les mesures prises par le gouvernement provincial et par ses partenaires, les municipalités, les offices de protection de la nature, les collectivités autochtones et le grand public, pour restaurer et protéger le lac Simcoe pour les générations futures.

En tant que ministre de l’Environnement, de la Protection de la nature et des Parcs, je suis heureux de publier mon premier rapport annuel sur la mise en œuvre du Plan de protection du lac Simcoe. En plus de ce rapport annuel, mon cabinet effectue un examen approfondi du Plan de protection du lace Simcoe et analyse actuellement les commentaires du public.

Le présent rapport annuel présente les nombreuses mesures prises par mon ministère et nos partenaires en 2019 et 2020 pour protéger le lac et son bassin hydrographique. Pendant cette période, nous avons consacré des ressources et une expertise considérables aux mesures suivantes :

  • surveillance de la santé des communautés de poissons d’eau chaude et de poissons d’eau froide du lac Simcoe
  • surveillance permanente des paramètres clés de la qualité de l’eau et incitation à l’adoption de mesures visant à réduire le phosphore, les chlorures et les microplastiques grâce, par exemple, à la promotion et à la mise en œuvre de pratiques de gestion exemplaires
  • diminution des eaux de ruissellement par l’incitation à l’utilisation des infrastructures vertes, comme les dispositifs de l’aménagement à faible impact
  • travaux de restauration de plus de 139 acres de terres humides dans le bassin hydrographique du lac Simcoe, dans le cadre du Plan conjoint des habitats de l’Est
  • prévention, contrôle et réduction de la propagation des espèces envahissantes, comme l’aloès d’eau, une plante aquatique, dans le bassin hydrographique du lac Simcoe au moyen de programmes comme le Programme de sensibilisation aux espèces envahissantes

Grâce aux mesures que nous avons prises, nous avons constaté des améliorations, comme l’augmentation de l’oxygène dissous et la diminution de la quantité d’algues dans le lac Simcoe à long terme, ce qui améliore la qualité de l’eau, comme l’a souligné le rapport décennal du ministre sur le lac Simcoe.

Les gouvernements, les organisations et les citoyens qui mettent en œuvre de concert le Plan de protection du lac Simcoe ont en commun l’amour du lac et reconnaissent son rôle essentiel dans la vie de nos collectivités. Nous sommes heureux de réfléchir aux progrès accomplis en 2019 et 2020 et impatients de poursuivre cette amélioration continue au cours des années à venir.

J’espère que ce rapport inspirera tous ses lecteurs à renouveler leurs efforts en vue de protéger le lac Simcoe et de rendre la région plus propres, plus saines et plus prospères pour tous ceux qui y vivent.

L’honorable David Piccini
Ministre de l’Environnement, de la Protection de la nature et des Parcs

Aperçu

Le bassin hydrographique du lac Simcoe contient d’importants systèmes naturels, urbains et agricoles qui sont vitaux pour la région et pour l’Ontario. Au fil des ans, les changements apportés au paysage naturel, attribuables à l’urbanisation, à l’utilisation intensive des terres, ainsi qu’à des facteurs de stress, comme le changement climatique et les espèces envahissantes, ont causé une importante dégradation du lac.

Le Plan de protection du lac Simcoe (le plan) a été lancé en 2009 pour mettre en œuvre une série de mesures visant à améliorer la santé du lac et à régler les nombreux défis auxquels son bassin hydrographique est confronté. Avec la Loi de 2008 sur la protection du lac Simcoe (la Loi), le plan constituent pour le gouvernement provincial et ses partenaires un cadre de collaboration à des initiatives aux résultats positifs pour le lac et l’environnement.

Pour guider la mise en œuvre du plan, le ministère de l’Environnement, de la Protection de la nature et des Parcs (MEPP) coordonne un partenariat interministériel avec le ministère des Richesses naturelles et des forêts (MRNF) et le ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Affaires rurales de l’Ontario (MAAARO), responsable de l’application de nombreuses politiques dans le cadre du plan.

Le gouvernement de l’Ontario investit constamment dans les programmes provinciaux et les projets gérés par ses partenaires à l’appui des mesures environnementales prioritaires dans le bassin hydrographique. Nous travaillons également en partenariat avec les offices de protection de la nature locaux, les municipalités du bassin hydrographique, les communautés autochtones, les organisations non gouvernementales et les universités et de nombreux autres intervenants, afin de réaliser de les engagements communs pris dans le plan.

Le présent rapport décrit nos efforts concertés, déployés en 2019 et en 2020, pour mettre en œuvre le plan et il respecte les exigences applicables aux rapports annuels, décrites au paragraphe 12 (1) de la Loi. Le présent rapport résume également les mesures prises dans le cadre des priorités clés suivantes pour régler les problèmes de santé les plus critiques du lac Simcoe :

  • restauration de la santé de la vie aquatique dans le bassin hydrographique du lac Simcoe
  • amélioration de la qualité de l’eau, y compris en réduisant les chargements de phosphore dans le lac
  • maintien de la quantité d’eau et compréhension de la variabilité face à un climat changeant
  • protection et enrichissement du patrimoine naturel
  • lutte contre les espèces envahissantes

Mise en œuvre du plan pendant la pandémie de COVID‑19

La pandémie mondiale de COVID‑19 continue d’avoir, une incidence sur notre capacité collective de mettre en œuvre des mesures sur le terrain à l’appui du plan. Depuis le début de la pandémie, l’Ontario et ses partenaires ne ménagent pas leurs efforts pour adapter leurs méthodes de travail en vue d’assurer la sécurité du personnel et le respect des lignes directrices de santé publique et de minimiser les répercussions sur les programmes et les projets liés au plan. Ils se sont notamment efforcés pendant toute l’année 2020 de faciliter la surveillance continue des principaux indicateurs du plan et la recherche en vue d’améliorer la compréhension des facteurs de stress subis par le lac et de définir, de concert avec les partenaires locaux, des solutions novatrices et encourager leur adoption.

Par exemple, le gouvernement et un grand nombre de ses partenaires de la mise en œuvre du plan ont dû fermer leurs bureaux et passer à un modèle de travail à domicile au début de l’année 2020. Le travail sur le terrain a donc été interrompu jusqu’à ce qu’il soit possible de mettre en œuvre des mesures et des protocoles de sécurité. Quand la surveillance de routine du lac du ministère a pu reprendre en juillet 2020, les mesures et les protocoles de sécurité ont diminué le nombre de stations et d’indicateurs surveillés dans le lac pendant le reste de l’année. Pour certains programmes de surveillance, plusieurs capteurs ont été installés afin de maintenir le recueil des données quand il était impossible de se rendre sur le terrain, ce qui a réduit la perte de données. Quand le travail sur le terrain était impossible, des efforts accrus ont été consacrés à la gestion et à l’analyse des données, au partage des résultats préliminaires et à la planification des futurs projets.

Pendant la pandémie, nous avons maintenu la liaison avec nos partenaires pour atténuer ou éviter l’interruption de la collecte s de données indispensables. Cette approche stratégique et souple a permis de maintenir les mesures prévues par le plan et éclairera sa mise en œuvre à l’avenir, pendant que l’Ontario se rétablira des répercussions plus générales de la pandémie.

Qualité de l’eau

Le gouvernement provincial et ses partenaires partagent la responsabilité de la protection et de l’amélioration de la qualité de l’eau du lac Simcoe et des rivières et des ruisseaux de son bassin hydrographique et soutiennent à cette fin une approche adaptative du recensement des dégradations de la qualité de l’eau et des mesures à prendre pour les enrayer. Les municipalités et l’Office de protection de la nature de la région du lac Simcoe (OPNRLS) veillent de concert à l’application des pratiques de gestion exemplaires dans la gestion des eaux pluviales, des fosses septiques et dans les activités de modification des sites associées aux collectivités rurales et urbaines du bassin. Le MEPP et l’OPNRLS partagent la responsabilité de la surveillance continue des principaux paramètres de la qualité de l’eau, tout en promouvant, réalisant et soutenant la recherche dans des domaines clés afin d’éclairer la prise de décisions et de combler les lacunes des connaissances.

En 2019 et en 2020, nous avons continué de soutenir la surveillance permanente des principaux paramètres de la qualité de l’eau, comme l’oxygène dissous, le phosphore, le phytoplancton et les chlorures, afin de mieux comprendre les problèmes auxquels le bassin hydrographique est confronté et d’évaluer les progrès réalisés au fil des ans.

Oxygène dissous

Comme les niveaux de phosphore élevés peuvent réduire la teneur en oxygène dissous, le Plan de protection du lac Simcoe encourage l’adoption de mesures visant à réduire la charge de phosphore. Le niveau d’oxygène dissous dans les eaux profondes du lac constitue un indicateur clé de la qualité de l’eau, selon le plan qui fixe la cible de sept milligrammes par litre. Des travaux de recherche antérieurs ont estimé que cette cible correspondait au niveau nécessaire à l’autosuffisance de la communauté de poissons d’eau froide du lac Simcoe. Le niveau d’oxygène dissous en eaux profondes (de 18 mètres de la surface au fond du lac) varie d’une année à l’autre et a augmenté sur une longue période. En revanche, les niveaux demeurent inférieurs à la cible de sept milligrammes par litre du plan.

Depuis que la cible du plan pour l’oxygène dissous a été fixée il y a plus d’une décennie, le lac Simcoe a connu d’importants changements qui semblent avoir fait évoluer le lien entre l’oxygène dissous et la charge de phosphore. Il est donc important de réexaminer ce lien pour comprendre ce qui a changé et les mesures à prendre pour continuer à se rapprocher de la cible en matière d’oxygène dissous. Le ministère a octroyé en 2019 un financement à l’OPNRLS pour analyser les publications scientifiques et les mesures prises par d’autres provinces et territoires afin d’étudier les explications possibles de l’absence de lien constatée entre les charges de phosphore et la concentration du phosphore dans le lac. Ces travaux préliminaires ont indiqué que les changements du climat et des espèces envahissantes ont vraisemblablement modifié le déversement et le cycle du phosphore dans le lac Simcoe. Ces premiers résultats ont guidé la conception de la phase de recherche suivante à réaliser par l’OPNRLS avec le soutien du gouvernement provincial.

Phosphore

Dans le cadre de notre partenariat avec l’OPNRLS, nous participons à la surveillance, à l’évaluation et à la déclaration des charges de phosphore dans le lac Simcoe depuis les années 1990. Les charges de phosphore sont la quantité estimée de phosphore rejeté chaque année dans le lac. Le calcul des charges se fait habituellement tous les trois ans hydrologiques, l’année hydrologique s’échelonnant du 1er juin au 31 mai de l’année suivante. La dernière publication des charges de phosphore (des années hydrologiques 2015 à 2017), en janvier 2020, figure sur le site Web de l’OPNRLS (en anglais seulement). L’OPNRLS calcule en ce moment les charges pour les années hydrologiques 2018 à 2020.

Bien que les charges de phosphore soient demeurées élevées ces dernières années, les concentrations de phosphore dans le lac (la quantité de phosphore dans une unité d’eau, exprimée en microgrammes par litre [µg/L]) se sont améliorées au fil des ans, comme l’indique le Rapport sur dix ans du ministre sur le lac Simcoe (juillet 2020).

Les efforts de réduction des nutriments dans le lac Simcoe demeurent principalement axés sur le phosphore. Nous continuons de soutenir des initiatives visant à améliorer la connaissance des sources et de l’écoulement du phosphore en milieu rural et en milieu urbanisé. Par exemple, les projets suivants ont été financés par le gouvernement provincial et se sont poursuivis en 2019 et en 2020 :

  • Un projet de l’Université de Guelph étudie le lien entre la stabilité des chenaux et l’écoulement du phosphore dans les systèmes fluviaux urbains. Les chercheurs ont analysé les effets de l’urbanisation sur le régime d’écoulement et, par conséquent, sur la charge de sédiments en suspension dans plusieurs cours d’eau de la région du Grand Toronto (RGT) et du bassin hydrographique du lac Simcoe. Les charges de sédiments et de phosphore provenant des bassins hydrographiques ruraux ont été comparées à celles des bassins hydrographiques urbains pendant les périodes de pré et de posturbanisation. Les résultats de cette étude éclaireront l’utilisation des terrains et la planification de l’atténuation pour protéger les cours d’eau et pour gérer les sédiments et la charge de phosphore connexe.
  • Un autre projet de l’Université de Guelph s’est achevé à l’été de 2020. Il était axé sur la contribution des sources de phosphore non agricoles, comme les poussières émanant des chantiers de construction et transportées par le vent pour être déposées dans le lac Simcoe. Cette recherche a déterminé les répercussions négatives potentielles des émissions de poussières des chantiers de construction, les aspects complexes de l’atténuation efficace de ces émissions et les pratiques de gestion exemplaires, à des coûts optimisés, qui permettraient de supprimer la poussière dans les chantiers de construction.
  • L’Université de Guelph a également achevé un projet d’un an en 2019 visant à atténuer le risque de déversements de phosphore provenant des fosses septiques dans les zones vulnérables du bassin hydrographique du lac Simcoe. Compte tenu de la grande différence des méthodes d’inspection au sein du bassin, ce projet visait à améliorer la capacité de gestion des organismes publics responsables des programmes de réinspection. Le personnel du projet a analysé les programmes d’inspection actuels des fosses septiques et a cerné des solutions possibles pour aider les municipalités à suivre le nombre de fosses septiques et à faire rapport des résultats des inspections. Un cadre conceptuel de gestion de la conformité a été créé et présenté à deux ateliers en 2019, suivis par des professionnels de l’industrie (des représentants des offices de protection de la nature, de l’industrie de la conception et de l’excavation des fosses septiques, des municipalités, des ministères provinciaux et des consultants privés).
  • L’OPNRLS a poursuivi en 2020 son projet de cartographie de l’évolution des types de couverts naturels au fil du temps dans le bassin hydrographique du lac Simcoe. L’équipe de ce projet a réussi à s’adapter aux restrictions liées à la pandémie, qui ont eu une incidence sur sa réalisation en 2020, et a poursuivi l’analyse des données à distance. Ce projet est axé sur la couche imperméable, une catégorie générale de couvert terrestre qui comprend les routes, les parcs de stationnement et les bâtiments. L’accroissement de la population du bassin est allé de pair avec celui des surfaces imperméables, ce qui peut augmenter les écoulements contaminés, susceptibles de nuire à la qualité de l’eau. Ce projet comprendra la création d’une série chronologique de cartes du couvert terrestre et l’analyse des modifications du couvert imperméable afin de mieux cibler la prestation des programmes relatifs à la gestion des eaux pluviales urbaines et à la réduction du sel.
  • L’Institut des sciences environnementales du fleuve Saint-Laurent (River Institute) étudie dans un projet l’utilisation de l’imagerie satellitaire multispectrale (télédétection) pour repérer les points de fortes concentrations de nutriments, qui sont des sources non ponctuelles potentielles de phosphore. Associées à la modélisation prédictive, les données multispectrales peuvent fournir des estimations à fine échelle du phosphore dans le sol. Ce projet a débuté dans les sous-bassins versants du ruisseau Pefferlaw/Uxbridge et de la rivière Beaver et a pris de l’ampleur en 2019 pour évaluer son adaptabilité au reste du bassin hydrographique du lac Simcoe. Il a permis de créer une carte en ligne, qui indique les prévisions relatives au phosphore, des renseignements topographiques, les décisions de gestion des cultures à l’échelle locale et les prévisions en matière de pertes de sol pour mettre en lumière et cartographier les zones prioritaires où la perte de nutriments est la plus élevée. Quand il sera achevé, cet outil pourrait servir aux gestionnaires du bassin, aux urbanistes et à d’autres intervenants pour cerner les possibilités d’intendance.
  • Un projet de l’Office de protection de la nature de la région du lac Simcoe vise à sensibiliser aux avantages des plans de rétablissement de la gestion des eaux pluviales rurales. Avec l’aide de l’équipe spécialisée de l’OPNRLS, une étude de réduction du volume d’eaux de ruissellement a été réalisée pour Goodyear Farms à Beaverton, en 2019. L’OPNRLS et cette exploitation agricole, avec le soutien du gouvernement provincial, ont apporté d’importantes améliorations en 2020. Des voies d’eau gazonnées, des bassins de régulation des sédiments, des zones tampons, des brise-vent et de nouveaux fossés font tous partie des nombreux dispositifs installés en vue de réduire la quantité de phosphore, de sédiments et d’autres contaminants qui pourrait atteindre le lac Simcoe.

Les propriétaires et les exploitants des stations d’épuration des eaux d’égout continuent d’optimiser les procédés d’assainissement pour réduire le plus possible les charges de phosphore et ont maintenu leur conformité aux limites de phosphore fixées par les autorisations environnementales pendant les années 2019 et 2020. Ils ont continué de fonctionner largement en deçà de la charge totale autorisée pour toutes les stations d’épuration des eaux d’égout (7,2 tonnes par année), imposée par la Stratégie de réduction du phosphore.

Agriculture, santé du sol et qualité de l’eau

Les types d’agriculture et de transformation alimentaire du bassin hydrographique du lac Simcoe sont parmi les plus diversifiés en Ontario. Les terres agricoles occupent plus de la moitié du bassin hydrographique et la production agricole génère plus de 450 millions $ par an. Les agriculteurs modifient à l’heure actuelle leur méthode de gestion des sols pour améliorer la santé du sol et pour réduire les pertes de nutriments afin de protéger la qualité de l’eau. Les pratiques de gestion de l’eau des usines de conditionnement de légumes visent à réduire le volume d’eau et la quantité d’énergie utilisés. Nous soutenons le secteur agricole qui met au point de nouvelles technologies afin d’accroître les économies, tout en atténuant les effets sur l’environnement, notamment par la réduction des déversements de nutriments dans le lac Simcoe.

Le MAAARO encourage l’innovation et aide les agriculteurs et les transformateurs à adopter de nouvelles technologies grâce à divers programmes, dont ceux-ci :

  • Le Programme de protection du lac Simcoe octroie un financement provincial réservé à la mise en œuvre des mesures stratégiques décrites dans le plan.
  • Le Partenariat canadien pour l’agriculture (PCA), une initiative fédérale-provinciale-territoriale quinquennale (2018-2023), offre une aide financière à frais partagés, de la formation et des services de planification aux secteurs agricoles et alimentaires.
  • Le Programme de protection des Grands Lacs appuie les projets novateurs, les démonstrations et le rayonnement ciblé, dont certaines retombées positives sont transférables au lac Simcoe.
  • L’Alliance pour l’innovation agroalimentaire en Ontario (en anglais seulement) et son programme de recherche ouverte, dont les projets appuient le développement des connaissances et de la technologie pour réduire les pertes de nutriments des champs et pour améliorer la santé du sol, ce qui contribue à améliorer la qualité de l’eau des cours d’eau et des eaux souterraines.

Depuis 2019 et 2020, le MAAARO a lancé plusieurs projets, grâce auxquels les éleveurs et les producteurs de légumes contribuent aux améliorations du bassin hydrographique du lac Simcoe. Ces projets permettent d’améliorer la santé du sol et la qualité de l’eau en faisant principalement appel à des démonstrations aux fins de formation et d’information des producteurs et des conditionneurs de légumes du bassin. En voici quelques exemples :

  • Un projet de l’Université de Guelph, réalisé à l’Ontario Crops Research Centre à Bradford, a comporté la mise à l’essai et la démonstration de l’utilisation de diverses cultures de couverture qui protègent la surface du sol pendant l’hiver et réduisent l’application de pesticides. Divers mélanges de plantes couvre-sol ont été cultivés à la suite de carottes et d’oignons pour évaluer l’efficacité de la lutte antiparasitaire « naturelle », ainsi que leur contribution à la réduction des pertes de phosphore.
  • Kawartha Conservation a travaillé avec plusieurs agriculteurs pour améliorer la qualité de l’eau de surface au moyen de la naturalisation des zones riveraines et du contrôle des eaux de ruissellement des cours de ferme. Ce projet s’appuie sur des fiches d’information, des vidéos et des démonstrations sur le terrain pour informer, former, ainsi que pour promouvoir des projets dans la région.

En plus de ces projets, les programmes du PCA permettent aux agriculteurs, aux transformateurs et aux autres agro-entreprises de participer à des programmes de formation et d’évaluation des risques ou de solliciter d’autres fonds à frais partagés pour mettre en œuvre des projets qui renforcent leur compétitivité et leur durabilité. Dans le cadre du PCA, le programme des plans agroenvironnementaux aide les cultivateurs à effectuer une évaluation volontaire en vue d’améliorer leur sensibilisation à l’environnement dans 23 différents domaines de leur exploitation. Les fonds à frais partagés sont disponibles dans la province pour soutenir la mise en œuvre de projets d’intendance environnementale relevant de 13 catégories différentes dans les exploitations agricoles, dont, par exemple, la modification de l’équipement pour améliorer la distribution des éléments nutritifs et pour réduire le labour et le compactage du sol. De nombreux agriculteurs du bassin hydrographique du lac Simcoe participent à ces projets financés par le PCA et améliorent la viabilité de leur exploitation, tout en réduisant l’incidence de la production agricole sur l’environnement.

Réduction des chlorures

Les chlorures provenant des sels de voirie constituent un facteur de stress important qui se répercute sur les ressources d’eau potable, les écosystèmes, l’infrastructure publique et les cultures agricoles dans le bassin hydrographique. Le sel de voirie le plus répandu, le chlorure de sodium, est bon marché, disponible et facile d’emploi. La gestion des chlorures provenant des sels de voirie est difficile, car ils peuvent être retenus dans les bassins hydrographiques pendant des mois ou des années. La surveillance récente montre que les concentrations de chlorures dans le lac Simcoe ont continué d’augmenter, comme l’indique le Rapport sur dix ans du ministre sur le lac Simcoe (juillet 2020).

Tout au long de 2019 et de 2020, le MEPP a participé à une table ronde multisectorielle sur l’eau douce visant à réduire l’épandage excessif des sels de voirie, à promouvoir les pratiques exemplaires en matière d’entretien hivernal et à protéger les écosystèmes d’eau douce. Les leçons tirées de la mise en œuvre des projets de réduction des sels de voirie dans le bassin hydrographique du lac Simcoe ont été mises à profit par la table ronde sur l’eau douce aux fins de la gestion des répercussions de l’utilisation des sels de voirie. La table ronde a formulé quatre recommandations en 2020 axées sur les domaines suivants :

  1. Promotion des pratiques de gestion exemplaires
  2. Formation et certification
  3. Protection en matière de responsabilité
  4. Formation et sensibilisation

Pendant ces deux années, le MEPP a continué de travailler avec les municipalités, les offices de protection de la nature, le secteur privé et d’autres partenaires pour promouvoir les pratiques exemplaires en épandage des sels de voirie, la certification, ainsi que des solutions de remplacement.

En 2020, plusieurs projets axés sur les sels de voirie ont été entamés dans le bassin hydrographique du lac Simcoe dont ceux-ci :

  • L’Office de protection de la nature de Toronto et de la région a travaillé à la conception de pratiques de gestion exemplaires de la neige et de la glace et a encouragé leur adoption, tout en améliorant la compréhension de l’incidence des sels de voirie sur la qualité de l’eau et la santé de l’écosystème aquatique.
  • L’Université Ryerson a réalisé un travail de recherche visant à améliorer la compréhension des répercussions des mesures de contrôle de la gestion des eaux pluviales sur le moment et l’ampleur du transport des chlorures vers les cours d’eau récepteurs.
  • L’Université Queen’s a étudié les effets des modifications de la composition chimique de l’eau sur la toxicité des chlorures pour la vie aquatique afin de mieux comprendre dans quels cas la recommandation canadienne pour la qualité des eaux relative aux chlorures peut stipuler une protection insuffisante ou excessive.
  • L’OPNRLS a encouragé l’adoption de pratiques exemplaires de remplacement des sels de voirie, a surveillé les taux d’épandage et les concentrations de chlorures, en tenant compte des coûts pour l’infrastructure. Ce travail s’est appuyé sur la formation des entrepreneurs indépendants à l’utilisation intelligente du sel qui les incite à remplacer les sels de voirie par des saumures liquides, ce qui pourrait réduire considérablement les chargements de chlorures.

Autres contaminants de la qualité de l’eau

La Loi exige que le gouvernement provincial soutienne la surveillance d’autres paramètres clés de la qualité de l’eau, dont les nouveaux contaminants comme les microplastiques et les produits pharmaceutiques. Voici quelques exemples de ce soutien :

  • L’Université de Toronto a achevé en mars 2020 une étude des quantités et des types de microplastiques mesurés dans les eaux du lac Simcoe, les sédiments au fond du lac et les poissons. Les effets potentiels de l’ingestion de microplastiques sur la santé humaine sont de plus en plus préoccupants. Cette étude visait à déterminer si les concentrations de microplastiques bioaccumulés dans les poissons de plus grande taille et prédateurs au sommet de la chaîne alimentaire sont en hausse. Il s’agissait de comprendre l’incidence potentielle de l’ingestion de microplastiques par les humains lors de la consommation de poisson. Les quantités de microplastiques trouvées dans les estomacs des poissons du lac Simcoe étaient similaires à celles trouvées ailleurs dans le monde et généralement inférieures à celles des poissons des Grands Lacs.
  • Le MEPP lutte contre la pollution par les matières plastiques en employant de nombreuses méthodes, y compris en encourageant, de concert avec ses partenaires de l’industrie, l’adoption des pratiques exemplaires aux sites industriels. Le ministère examine actuellement les politiques et les cadres législatifs en vigueur et leur apporte des améliorations en réponse aux rejets de matières plastiques et de microplastiques dans l’eau pour assurer une application rigoureuse pour les pollueurs récidivistes.
  • Le MEPP poursuit la recherche, la surveillance et la collaboration en vue de déterminer les effets des produits pharmaceutiques et d’autres produits chimiques entrant dans la composition des produits d’utilisation quotidienne, comme les insectifuges, les écrans solaires, la caféine et les édulcorants artificiels, sur nos cours d’eau. Ces produits chimiques sont introduits dans notre eau parce qu’ils ne sont pas complètement éliminés lors de l’assainissement des eaux usées. Nous surveillons donc la présence de ces produits chimiques dans le lac Simcoe, ainsi que dans les Grands Lacs. Nos résultats indiquent qu’ils sont détectables à de faibles concentrations. Le ministère poursuivra son étude de leur présence en tenant compte des nouvelles données scientifiques qui deviendront disponibles.

Quantité d’eau et changement climatique

Les changements des niveaux et des écoulements d’eau dans les affluents du bassin hydrographique peuvent influer sur d’autres éléments de celui-ci, comme la santé d’éléments clés du patrimoine naturel et la qualité de l’eau du lac. De nombreuses politiques stipulées dans le plan visent à assurer la protection des fonctions de recharge par les nouveaux aménagements et réaménagements urbains et à minimiser les chargements totaux et les volumes d’eaux pluviales dans le bassin hydrographique du lac Simcoe. L’Ontario soutient également les infrastructures et les activités vertes qui augmentent l’infiltration sur place et qui réduisent les écoulements d’eaux pluviales.

En 2019 et en 2020, le MEPP a financé et soutenu sur le plan technique les projets ci-dessous :

  • Le programme STEP (Sustainable Technologies Evaluation Program), mis en œuvre par plusieurs organismes et dirigé par l’Office de protection de la nature de Toronto et de la région, a amélioré l’accès à l’information sur les solutions d’aménagement à faible impact en créant une page wiki sur le développement à faible impact (en anglais seulement) qui traite de la conception et de la planification de la gestion des eaux pluviales faisant appel à l’aménagement à faible impact. Tout le contenu wiki est créé, révisé, modifié et organisé par les experts en la matière du programme STEP et le site comporte un mécanisme de rétroaction qui permet à ses utilisateurs, dont les professionnels de la gestion des eaux pluviales et les universitaires, entre autres experts, d’examiner et de commenter ce contenu. Ce type de collaboration assurera l’évolution de notre compréhension collective des pratiques exemplaires, ainsi que la capacité des professionnels du terrain.
  • Également en partenariat avec le programme STEP, l’OPNRLS a élaboré et assuré la prestation d’un programme de formation sur les pratiques exemplaires en matière d’inspection de l’infrastructure des eaux pluviales et a aidé les municipalités du bassin hydrographique à gérer l’information sur ce type d’infrastructure. De meilleures activités d’inspection et d’entretien amélioreront le fonctionnement des bassins d’eaux pluviales afin qu’ils puissent assurer, comme prévu, la protection contre les inondations et la capture des polluants.
  • L’OPNRLS a mis au point un outil de formation sur le traitement du développement à faible impact pour aider les promoteurs, les consultants, les municipalités et les propriétaires fonciers à comprendre et à mettre en œuvre des pratiques plus durables en matière de conception et de planification de la gestion des eaux pluviales dans le bassin hydrographique. La généralisation de l’adoption des techniques à faible impact dans les terrains de stationnement a été ainsi facilitée par le soutien et la formation des promoteurs et des municipalités, afin de réduire l’incidence des eaux pluviales urbaines sur le lac Simcoe.
  • L’OPNRLS a également réalisé un travail de recherche sur les facteurs qui influent sur la sédimentation et la turbidité des bassins d’eaux pluviales dans le sous-bassin versant de la rivière Holland, comme on croit que ces facteurs peuvent avoir une incidence sur les charges de phosphore et de nutriments qui s’écoulent dans le lac Simcoe. Cette étude a aidé les propriétaires de bassins d’eaux pluviales à mieux comprendre les facteurs qui nuisent à leur rendement (par exemple, la salinité liée à l’épandage du sel en hiver ou la turbidité persistante) et leurs exigences en matière d’entretien, ce qui permet de mieux planifier et gérer l’infrastructure des eaux pluviales.
  • L’OPNRLS a également achevé en 2019 sa recherche sur l’écoulement des eaux souterraines du sous-bassin versant de la rivière East Holland afin d’aider les planificateurs municipaux et les ingénieurs responsables des eaux pluviales à planifier des options d’infrastructure dans ce sous-bassin versant sous pression. Ces travaux aideront les municipalités à élaborer des politiques qui protégeront la qualité et la quantité des eaux souterraines dans des zones de recharge vulnérables sur le plan écologique, ce qui constitue une exigence du plan. De plus amples renseignements sont consultables à ce sujet sur le site Web de l’OPNRLS (en anglais seulement).

Patrimoine naturel

Les éléments du patrimoine naturel, comme les terrains boisés, les terres humides et les cours d’eau et leurs fonctions (par exemple, habitat faunique et stabilisation des rives) constituent des composantes vitales de la résilience, de la capacité d’adaptation et de la durabilité d’un bassin hydrographique. Des éléments sains du patrimoine naturel aident à régulariser la qualité de l’eau et le volume d’eau en empêchant l’érosion, en stabilisant les rives, en filtrant les contaminants et en conservant le carbone, les éléments nutritifs et les sédiments. Le plan s’inspire des mesures de protection qui s’appliquent à la totalité ou à une partie du bassin hydrographique du lac Simcoe et qui font partie de plans provinciaux, notamment le Plan de conservation de la moraine d’Oak Ridges, le Plan de la ceinture de verdure et le plan En plein essor : Plan de croissance de la région élargie du Golden Horseshoe.

Des outils sont disponibles pour faciliter la planification du patrimoine naturel et les travaux de recherche à son sujet. Par exemple, l’application cartographique Créer une carte des espaces naturels patrimoniaux fournit de l’information qui pourrait servir d’outil de sélection pour les travaux de planification ou de recherche. Cette application permet aux utilisateurs de créer leur propre carte de certains espaces naturels patrimoniaux de l’Ontario, comme les terres humides, les régions boisées, les parcs provinciaux, les zones d’intérêt culturel et scientifique, les réserves de conservation et les systèmes naturels patrimoniaux associés à la moraine d’Oak Ridges, à la ceinture de verdure et à la région élargie du Golden Horseshoe. Elle présente également des données topographiques de base telles que les routes, les rivières et les limites municipales.

Sur le terrain, nous continuons d’appuyer les mesures de restauration et de protection de la santé écologique des éléments clés du patrimoine naturel du bassin hydrographique du lac Simcoe, comme c’est expliqué ci-dessous.

Le Plan conjoint des habitats de l’Est est un partenariat de collaboration d’organismes gouvernementaux et d’organisations non gouvernementales qui œuvrent de concert, dans l’est du Canada, à la conservation des terres humides et d’autres habitats importants pour la sauvagine et d’autres oiseaux migrateurs. Le MRNF siège au Conseil de gestion du Plan conjoint des habitats de l’Est (PCHE) depuis 1989.

En 2019-2020, le MRNF a noué un partenariat avec Canards Illimités Canada au profit de plusieurs projets de restauration de terres humides dans le cadre du partenariat PCHE, dont deux projets situés dans le bassin hydrographique du lac Simcoe :

  • dans le marais Holland, à West Gwillimbury, restauration de 103,7 acres de terres humides
  • à Eldon (Ontario), restauration de 35,9 acres de terres humides et protection de 61,8 acres de hautes terres

L’OPNRLS a poursuivi la mise en œuvre de sa stratégie relative au système naturel patrimonial et à la restauration en 2019 et en 2020. De concert avec ses partenaires municipaux et l’ensemble de la collectivité, cette stratégie vise à créer un système naturel patrimonial durable et résilient qui renforce les éléments et les fonctions du patrimoine régional, tout en offrant des services vitaux pour le bien-être humain.

Vie aquatique

La santé de la communauté des poissons d’eau froide, et plus particulièrement du touladi, est un indicateur fiable de la qualité de l’environnement et de la santé générale de l’écosystème du lac Simcoe. La santé de ses communautés de poissons d’eau chaude et des affluents est également importante pour évaluer l’efficacité de la fonction de l’écosystème aquatique.

Le programme de surveillance aquatique interministériel du lac Simcoe, qui fournit des renseignements importants, indispensables pour gérer la communauté de poissons du lac Simcoe en s’appuyant sur des éléments probants, comportait les volets suivants en 2019 et en 2020 :

  • Le MRNF a poursuivi la pêche indicatrice au filet dans la zone benthique extracôtière en 2019, mais ce travail a été interrompu provisoirement en 2020 en raison des restrictions liées à la pandémie de COVID‑19 qui limitaient le travail sur le terrain. Cette méthode permet de recueillir des données sur les espèces de poissons d’eau froide du lac Simcoe, comme le touladi, le grand corégone et le cisco (hareng de lac). Le MRNF a également effectué des relevés au sonar (hydroacoustique) et au filet de 2011 à 2019 pour surveiller le cisco et d’autres poissons-proies.
  • Le MRNF a réalisé une analyse comparative (devenue maintenant permanente) des résultats de la pêche indicatrice au filet traditionnelle dans la zone benthique extracôtière du lac Simcoe et de ceux d’une méthode de relevé au filet standard (employée dans tout l’Ontario). Cette analyse facilitera la comparaison des taux de prise dans le lac Simcoe à ceux des autres lacs en Ontario et mettra à profit les nouveaux outils provinciaux de conversion des taux de prise au filet en estimations de la densité réelle des poissons.
  • Des œufs de touladi et de grand corégone ont été recueillis dans des poissons capturés dans les hauts-fonds de frai en 2019 et en 2020 pour appuyer les efforts de rétablissement de l’empoissonnement de ces espèces.
  • La pêche au filet annuelle ciblant des espèces de la communauté des poissons d’eau chaude, comme l’achigan à petite bouche, la perchaude, le brochet et le crapet, s’est poursuivie en 2019 et en 2020 et a démontré la stabilité à long terme de cette communauté de poissons, malgré la variabilité des prises de certaines espèces d’une année sur l’autre, comme cela est indiqué dans le Rapport sur 10 ans du ministre sur le lac Simcoe de 2020.
  • La surveillance de la biodiversité des petits poissons permet de suivre les tendances des petits poissons-proies et des poissons-gibiers juvéniles qui vivent dans les zones peu profondes du lac Simcoe. Le gobie à taches noires, une espèce envahissante, faisait partie des espèces capturées. Les prises de gobies à taches noires étaient en hausse dans plusieurs parties du lac en 2019.
  • Les résultats de la surveillance de la pêche récréative hivernale et estivale ont été publiés dans un rapport technique du MRNF en 2020, intitulé The Lake Simcoe Recreational Fishery 2011-2018. Les résultats de cette surveillance ont montré que les activités de pêche étaient environ trois fois plus importantes en hiver qu’en été. Ils ont également révélé la hausse de l’effort de pêche et des prises en hiver au fil du temps. L’effort de pêche et les prises sont devenus plus variables pendant cette période à cause de l’état variable de la glace. La perchaude était l’espèce de plus fréquemment capturée, quelle que soit la saison.
  • Les efforts en 2019-2020 ont été axés sur la modernisation de la surveillance de la pêche récréative hivernale au lac Simcoe. Les méthodes traditionnelles consistant à interroger les pêcheurs à la ligne sur la glace sont exigeantes en main-d’œuvre et ont été entravées ces dernières années par l’état dangereux de la glace. Les méthodes plus récentes mises à l’essai consistent notamment à interroger les pêcheurs à la ligne aux points d’accès au rivage et à les dénombrer à partir d’un avion.

Le MRNF continue de soutenir la recherche sur les communautés aquatiques du lac Simcoe et de ses affluents, comme l’exige le plan. La recherche vise principalement à combler les lacunes des connaissances associées aux communautés aquatiques du bassin hydrographique, à tirer parti des connaissances existantes et à définir des solutions novatrices à l’appui de la gestion durable des pêches en eau froide. En 2019 et en 2020, les travaux de recherche suivants ont été réalisés à cette fin :

  • Un nouveau projet de recherche a débuté en 2020 en faisant appel à la télémétrie acoustique pour améliorer notre connaissance des populations de poissons d’eau froide du lac Simcoe. À l’automne 2020, des étiquettes acoustiques qui indiquent leur emplacement par un « ping » ont été implantées dans 21 touladis et 12 grands corégones. Certaines de ces étiquettes peuvent également mesurer la profondeur et la température. Un réseau de 30 récepteurs submergés a été déployé dans le lac pour enregistrer cette information. Plus de poissons seront porteurs d’étiquettes et plus de récepteurs seront déployés au cours des prochaines années. Ce projet fournira des données sur les préférences en matière d’habitat, sur les interactions et sur les différences de comportement des poissons d’élevage et des poissons sauvages, sur la mortalité et sur le comportement en période de frai. Cette information facilitera la gestion des populations de touladis et de grands corégones du lac Simcoe et nous aidera à mieux comprendre les facteurs qui freinent leur rétablissement.
  • Les résultats d’une étude de modélisation de l’écosystème du lac Simcoe (en anglais seulement) ont été publiés dans une revue scientifique en 2020. Cette étude a été réalisée en collaboration par des chercheurs du MRNF, du MEPP et de l’Université de Toronto en utilisant l’abondance de données de surveillance recueillies pour recréer le réseau trophique aquatique du lac sous forme d’un modèle informatique. Cela a permis aux chercheurs de vérifier diverses hypothèses relatives à l’incidence de divers facteurs sur les populations de poissons. Le touladi bénéficie des réductions de phosphore et de l’amélioration de la qualité de l’eau, ce qui a constitué un résultat clé de cette étude, laquelle a néanmoins permis de conclure également que les moules envahissantes et les cladocères épineux (puces d’eau) nuisent à son rétablissement.
  • Une étude détaillée des données sur les pêches du lac Simcoe (en anglais seulement) a été publiée dans une revue scientifique en 2019. Les chercheurs ont utilisé des enregistrements des prises de la pêche commerciale datant des années 1860 et des données sur la pêche récréative dont la collecte a débuté dans les années 1960 pour appliquer au lac Simcoe des indicateurs conçus à l’origine pour les pêches maritimes (en eau salée). Les chercheurs ont constaté que, pendant la période de pêche commerciale (des années 1860 à 1950), les populations de gros poissons prédateurs ont connu un déclin dans un premier temps et la pêche a opéré une transition vers des poissons plus petits, plus proches de la base du réseau trophique. Cette tendance s’est renversée pendant la période de pêche récréative (des années 1960 à l’époque actuelle), les espèces envahissantes et l’empoissonnement faisant varier les tendances des prises. Cette étude met en perspective l’incidence des mesures de gestion, comme l’empoissonnement, sur les tendances des prises et les répercussions différentes des régimes de pêche (commercial par rapport à récréatif) sur les communautés de poissons.
  • La recherche en cours sur les densités des larves de poissons au printemps (nouvellement éclos) s’est poursuivie en 2019. Cette recherche a pour objectif de dévoiler les raisons pour lesquelles les ciscos et les grands corégones abondent certaines années, mais pas toutes les années. Un résultat clé obtenu jusqu’à présent révèle que les densités de larves, ainsi que la densité de leur source alimentaire, le zooplancton, diffèrent selon les années et les différentes zones du lac Simcoe. De plus, les taux de croissance des larves diffèrent d’une année sur l’autre, ce qui peut se répercuter sur leur survie.

Espèces envahissantes

Les espèces envahissantes font peser une menace environnementale et économique croissante sur le bassin hydrographique du lac Simcoe et sur l’Ontario. Les espèces envahissantes sont les espèces non indigènes dans le bassin, propagées par l’activité humaine, qui entraînent d’importantes répercussions environnementales, sociales ou économiques. Le plan, en association avec d’autres politiques, outils réglementaires provinciaux et interventions bénévoles, empêche l’introduction de nouvelles espèces envahissantes, contrôle leur propagation et surveille et réduit leurs effets néfastes sur la santé du bassin hydrographique.

Les espèces envahissantes peuvent modifier profondément la biodiversité et la santé des écosystèmes. L’invasion du lac Simcoe par le cladocère épineux au milieu des années 1990 a coïncidé avec le déclin de certaines espèces indigènes de zooplancton, abondantes auparavant. Le zooplancton, de petits animaux aquatiques qui jouent un rôle essentiel dans le réseau trophique d’un lac en transférant l’énergie des algues au poisson, est une source de nourriture pour le cladocère épineux, un zooplancton de taille légèrement plus importante. Un travail de recherche de l’Université Queen’s, financé par le MEPP, a été consacré à la vulnérabilité du lac Simcoe au cladocère épineux. Les chercheurs ont observé que les espèces de zooplancton de leur étude, surtout les plus petites, appelées bosminidés, peuvent être consommées facilement par le cladocère épineux. Cela renforce l’hypothèse selon laquelle le cladocère épineux pourrait être responsable des changements constatés dans la communauté de zooplancton du lac Simcoe au milieu des années 1990, à la suite de sa prédation du zooplancton plus petit, celle‑ci s’étant répercutée sur l’ensemble de l’écosystème.

Le Programme de sensibilisation aux espèces envahissantes, dirigé par la Fédération des chasseurs et pêcheurs de l’Ontario, avec le soutien du MRNF, réalise des activités d’information et de sensibilisation au sujet des espèces envahissantes dans le bassin hydrographique du lac Simcoe, en faisant appel à des guides, à des ateliers virtuels, à une signalisation et à divers médias. Ses autres activités, comme l’opération Seau d’appâts et l’opération de nettoyage des embarcations, visent à informer le public sur les problèmes liés aux espèces envahissantes et sur les pratiques de lutte exemplaires contre celles‑ci. Ces programmes mobilisent les pêcheurs à la ligne et les plaisanciers toute l’année durant, à l’occasion des tournois de pêche et d’autres événements du lac Simcoe.

De plus, le Programme de sensibilisation aux espèces envahissantes continue de gérer le site Web et la ligne d’assistance téléphonique Ontario Early Detection & Distribution Mapping System (EDDMapS) qui permet au public de signaler les espèces envahissantes repérées et de s’informer à leur sujet.

Signalez les envahisseurs

Si vous pensez avoir vu un envahisseur, veuillez appeler la Iigne d’assistance téléphonique pour les espèces envahissantes de la Fédération des chasseurs et pêcheurs de l’Ontario en composant le numéro sans frais 1 800 563-7711 pour signaler l’observation d’une espèce envahissante ou téléchargez l’application EDDMapS Ontario (en anglais seulement) pour signaler un envahisseur observé sur place.

L’aloès d’eau est une plante aquatique originaire d’Europe qui était vendue pour les jardins d’eau, avant sa réglementation en 2016. Depuis sa détection dans le sous-bassin versant de la rivière Black en 2015, les efforts de surveillance de contrôle de la Fédération des chasseurs et pêcheurs de l’Ontario (en anglais seulement) et des bénévoles se sont poursuivis sans relâche dans le bassin hydrographique du lac Simcoe où cette espèce semble maintenant éradiquée.

Pour assurer la prévention et le contrôle continus de la propagation des espèces envahissantes dans la province, le MRNF a réglementé récemment 13 nouvelles espèces et les embarcations, en tant que transporteurs d’espèces envahissantes, en vertu de la Loi de 2015 sur les espèces envahissantes. Plusieurs de ces espèces sont inscrites sur la liste de surveillance des espèces envahissantes du lac Simcoe (comme le sanglier sauvage, le cabomba de Caroline et la tanche).

Il est généralement admis que le transport sur terre d’embarcations vers de nouveaux plans d’eau constitue la principale voie de propagation des espèces envahissantes aquatiques dans les eaux intérieures ou dans les lacs non reliés par des canaux de navigation. Pour éliminer ce risque, à compter du 1er janvier 2022, toutes les embarcations (bateaux, canots, kayaks), tout l’équipement des embarcations et tous les véhicules ou toutes les remorques à destination d’un plan d’eau ne doivent transporter aucun organisme aquatique avant d’atteindre leur rampe de lancement.

Le MRNF a également réglementé les cochons en tant qu’espèce envahissante faisant l’objet de restrictions et met en œuvre actuellement la Stratégie ontarienne de lutte contre les cochons sauvages envahissants. Ces mesures se justifient par les risques importants que les cochons sauvages peuvent poser pour l’environnement naturel, l’agriculture et leur fort potentiel de propagation de maladies.

Ces changements renforcent l’efficacité des efforts déployés et des outils disponibles pour empêcher, contrôler et réduire la propagation des espèces envahissantes dans le bassin hydrographique du lac Simcoe et, plus généralement, dans l’ensemble de la province.

Examen décennal du Plan de protection du lac Simcoe prévu par la loi

Bien que les pressions en constante évolution, comme la croissance démographique et le changement climatique, constituent un défi permanent à la santé du lac, les nouvelles données scientifiques et pratiques exemplaires continuent d’offrir de nouvelles solutions. C’est pour cela que, conformément au principe de la gestion adaptative, la Loi exige l’examen du plan tous les 10 ans pour déterminer si des modifications doivent lui être apportées.

Les préparatifs du premier examen ont débuté en 2019 et la période de consultation a été lancée, en décembre 2020, par l’affichage d’un bulletin d’information sur le Registre environnemental de l’Ontario (REO) et par un sondage du public sur Ontario.ca.

En raison des restrictions liées à la pandémie de COVID-19, les plans de consultation des intervenants et du public ont été adaptés afin de permettre l’utilisation de plateformes virtuelles à la place de séances de consultation en personne. Le public, les partenaires locaux, les communautés autochtones et les secteurs clés du bassin hydrographique ont été invités en 2020, dans les médias traditionnels, les médias sociaux et par sollicitation directe, à participer à l’examen. Deux séances de consultation virtuelle ont été tenues au début de l’année 2021 : une séance publique, le 11 février 2021, et un événement scientifique, le 28 janvier 2021. Les deux comités consultatifs du ministre, le Comité de coordination pour le lac Simcoe et le Comité scientifique du lac Simcoe, ont été également consultés en octobre 2020 pour connaître leur avis sur l’approche envisagée pour l’examen du plan.

Nous évaluons à l’heure actuelle les précieux commentaires du public et des intervenants et, quand ils seront finalisés, les résultats de l’examen et la décision du ministre seront affichés sur le REO. Toute modification proposée éventuellement pour le plan déclencherait la poursuite de la consultation du public.

Conclusion

La restauration du lac Simcoe exige un engagement à long terme et la reconnaissance que sa responsabilité est partagée entre le gouvernement provincial et ses partenaires. Nous sommes déterminés à poursuivre notre travail de collaboration en vue de faire évoluer d’une manière positive le bassin hydrographique du lac Simcoe en promouvant des utilisations durables des terres et de l’eau et en mettant au point et à l’essai des méthodes novatrices de réduction des polluants et de l’excès de nutriments qui pénètrent dans le lac. La recherche scientifique et la surveillance menées en permanence nous permettent de suivre les changements de l’écosystème et de prendre en toute connaissance de cause des décisions conformes aux données scientifiques probantes.

Nous poursuivrons sur la lancée des progrès que nous avons accomplis et nous adapterons notre approche au fil du temps pour lutter contre les nouvelles menaces et les facteurs de stress cumulatifs dans le bassin afin que les générations à venir puissent profiter du lac Simcoe.

Annexe – Comité de coordination et Comité scientifique du lac Simcoe

Le ministre de l’Environnement, de la Protection de la nature et des Parcs est soutenu par deux  comités consultatifs, composés d’experts scientifiques et d’intervenants clés du bassin hydrographique : le Comité scientifique du lac Simcoe (CSLS) et le Comité de coordination du lac Simcoe (CCLS). Ils ont été créés l’un et l’autre en 2010, en vertu de la Loi de 2008 sur la protection du lac Simcoe,pour offrir des conseils scientifiques objectifs sur les menaces écologiques et pour formuler des avis sur la mise en œuvre du plan, en représentant un large éventail d’intérêts liés au bassin hydrographique.

Les articles 18 et 19 de la Loi stipulent que le ministre peut préciser les règles de pratique et de procédure pour les comités. Au début de l’année 2019, le ministre, en consultation avec les présidents des comités, a entamé un examen des cadres de référence des comités pour déterminer s’il convenait de modifier la portée et l’objectif de leurs activités. À l’été 2020, le ministre a défini plusieurs mises à jour visant à assurer l’efficience et l’efficacité du fonctionnement des comités et à leur confier de nouveaux domaines à examiner.

Le gouvernement provincial a également terminé l’examen approfondi de tous les organismes provinciaux en 2019 afin de cerner les possibilités d’économies, de s’assurer que les organismes utilisent l’argent des contribuables de manière adéquate et efficace, d’aligner les organismes sur les priorités gouvernementales en vigueur et de vérifier qu’ils sont dotés de structures de surveillance appropriées. En 2020, à l’appui de la réponse plus générale à la COVID‑19, le gouvernement provincial a réalisé une évaluation approfondie des organismes pour s’assurer que leurs services sont tous centrés sur le client, fondés sur des données et le numérique et efficients. Le maintien du CSLS et du CCLS, avec certaines économies opérationnelles, a été recommandé à la suite de cet examen jusqu’à ce que leur examen puisse être réalisé dans le cadre de l’examen décennal du Plan de protection du lac Simcoe. Comme les comités ne se sont pas réunis pendant que ces examens étaient en cours, aucun conseil officiel n’a été exprimé par l’un ou l’autre pendant les années civiles 2019 ou 2020.

À la suite de ces examens approfondis, les comités ont repris leurs activités trimestrielles, conformément à leurs cadres de référence révisés, en octobre 2020. Leurs deux premières réunions conjointes ont été principalement axées sur l’orientation des nouveaux membres, le recueil d’avis sur la portée et l’objectif de l’examen décennal du Plan de protection du lac Simcoe et sur la participation des membres à l’examen des fonctions et des activités des comités.