Une photo d’un Gomphe de laura
Photo : Lois Stacey

Renseignements sur l’espèce

Ce chapitre fait un survol des progrès accomplis vers la protection et le rétablissement du gomphe de Laura en Ontario de 2007 à 2016.

Le gomphe de Laura (Stylurus laurae) est une libellule de taille moyenne qui fait environ six centimètres de longueur. La face, brun foncé, présente une ou deux bandes transversales de couleur foncée et les yeux sont grands et verts. Le thorax est pourvu de rayures vertes ou jaunes très visibles et l’abdomen est foncé avec une rayure dorsale étroite de couleur jaune. Comme c’est le cas pour les autres libellules, l’élargissement à l’extrémité de l’abdomen est une marque distinctive de l’espèce. Le gomphe de Laura a besoin d’habitats aquatiques et terrestres tout au long de son cycle de vie. Les œufs, qui sont déposés à la surface des eaux très mouvantes, éclosent entre cinq et 30 jours plus tard. Les larves passent de deux à quatre ans au fonds du cours d’eau à se nourrir d’organismes unicellulaires, d’invertébrés, de petits poissons et de tétards. Elles sortent de l’eau en juin et muent, en laissant l’exuvie (la peau qui reste après l’émergence des adultes) derrière elles. Comme les autres espèces de libellules, les adultes ont un vol puissant et elles s’attaquent à une variété de petits insectes volants.

L’aire géographique de l’espèce couvre la majeure partie de l’est des États-Unis. En Ontario, elle a été répertoriée pour la première fois en 1999, dans le sud-ouest de la province, le long de deux affluents qui se déversent dans le lac Érié en passant par la plaine sablonneuse de Norfolk, le ruisseau Big et le grand ruisseau Otter (Catling et Catling 1999). Il s’agit de l’un des climats les plus chauds au Canada et les ruisseaux, qui ont de bons débits, sont relativement peu pollués. L’espèce a une préférence pour les cours d’eau au fond constitué de sable ou de limon et aux rives boisées. Les adultes se nourrissent dans les rapides sur haut-fond et se perchent sur la végétation au bord des cours d’eau. Ils ont besoin d’une forêt à proximité pour s’abriter et se nourrir.

Le gomphe de Laura est confronté à plusieurs menaces pour sa survie et son rétablissement, dont la dégradation de l’habitat et l’altération de l’habitat aquatique et terrestre. Les menaces qui pèsent sur son habitat aquatique sont notamment les activités anthropiques qui causent des dommages aux débits d’eau, comme un retrait de l’eau à grande échelle pour l’irrigation, la canalisation et les barrages. Les modifications du pH de l’eau, l’oxygène dissous et les niveaux de température ainsi que les répercussions néfastes sur la qualité de l’eau causés par le ruissellement qui contient des pesticides, des herbicides et du sel de voirie qui pénètrent dans les ruisseaux fréquentés par l’espèce figurent parmi les autres menaces. L’habitat terrestre est menacé par l’altération du rivage et la perte des végétations riveraines qui forment un habitat pour les larves, ce qui pourrait avoir un effet néfaste sur les populations de gomphes de Laura. De plus, les adultes ont tendance à demeurer dans des régions boisées à proximité des sites de reproduction et à ne pas se disperser dans d’autres parcelles de type habitat (Williamson 1932, Catling et Catling 1999).

La survie et le rétablissement du gomphe de Laura sont également influencés par d’autres facteurs. Les espèces envahissantes comme le gobie à taches noires (Neogobius melanostomus) et la moule zébrée (Dreissena polymorpha) peuvent altérer considérablement l’habitat aquatique du gomphe de Laura. La mortalité routière des adultes est une autre menace, surtout dans les régions où les routes croisent et fragmentent un habitat situé dans un cours d’eau (COSEPAC 2010). Ces facteurs continuent de limiter la répartition de l’espèce en Ontario.

Le gomphe de Laura est inscrit comme une espèce en voie de disparition sur le plan provincial (Liste des espèces en péril en Ontario); il n’est pas inscrit en vertu de laLoi sur les espèces en péril sur le plan fédéral. À l’échelle mondiale, il est considéré comme une espèce apparemment non menacée (NatureServe - anglais seulement).

Situation provinciale

Le Comité de détermination du statut des espèces en péril de l’Ontario (CDSEPO) a classé le gomphe de Laura comme une espèce en voie de disparition. Il a donc été ajouté à la Liste des espèces en péril en Ontario en vertu de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition (la LEVD ou « la Loi ») en 2010. Dans les prochaines évaluations, le CDSEPO pourrait prendre en considération les renseignements obtenus dans le cadre des mesures de protection et de rétablissement qui portent sur les menaces qui guettent l’espèce et les tendances qui se dessinent sur les plans de la population et de la répartition

Protection de l’espèce et de l’habitat

La protection du gomphe de Laura et de son habitat est un élément clé de la mise en œuvre de la LEVD et elle continue de s’inscrire dans les mesures menées par le gouvernement qui sont énoncées dans la réponse du gouvernement. En tant qu’espèce en voie de disparition, le gomphe de Laura bénéficie d’une protection qui empêche quiconque de le tuer, de le blesser, de le harceler, de le capturer ou de le prendre en vertu de la LEVD depuis son inscription en 2010. De plus, l’habitat de l’espèce est protégé contre l’endommagement et la destruction depuis 2010. La protection de l’habitat de l’espèce reposait initialement sur la définition générale de l’habitat contenue dans la LEVD. L’habitat du gomphe de Laura est désormais protégé par un règlement sur l’habitat qui a pris effet en 2014.

Le gomphe de Laura bénéficie d’une protection qui empêche quiconque de la tuer, de la blesser, de la harceler, de la capturer ou de la prendre depuis 2010.

De plus, l’habitat de le gomphe de Laura est protégé de l’endommagement et de la destruction depuis 2010. La protection de l’habitat reposait initialement sur la définition générale du terme « habitat » figurant dans la LEVD. L’habitat de le gomphe de Laura est désormais protégé par des dispositions réglementaires sur l’habitat qui ont pris effet en 2014.

Le gouvernement a élaboré le règlement sur l’habitat (Règlement de l’Ontario 242/08, article 28.0.0.1) pour le gomphe de Laura afin de clarifier les zones protégées qui font partie de son habitat auprès de la population et des autres parties intéressées. L’habitat réglementé comprend les zones dont l’espèce a besoin pour accomplir ses processus de vie à l’intérieur de son aire de répartition en Ontario. Le règlement sur l’habitat a été élaboré en s’appuyant sur des renseignements sur les besoins de l’espèce en matière d’habitat ainsi que sur des facteurs sociaux et économiques recueillis auprès de différentes sources, notamment des commentaires reçus lors de la consultation publique.

Toute personne qui a un effet néfaste sur le gomphe de Laura ou son habitat avant d’obtenir une autorisation peut être poursuivie en justice en vertu de la LEVD.

Programme de rétablissement

Un programme de rétablissement pour le gomphe de Laura a été publié le 7 décembre 2011. Les programmes de rétablissement sont des conseils destinés au gouvernement qui représentent les meilleures connaissances scientifiques disponibles. Le programme détermine les besoins en matière d’habitat du gomphe de Laura ainsi que les menaces auxquelles il est confronté, tout en recommandant des objectifs et des approches pour la protection et le rétablissement de l’espèce. Le programme de rétablissement comprend également des recommandations sur les zones d’habitat à prendre en considération au moment d’élaborer un règlement sur l’habitat.

Réponse du gouvernement

Sources d’information

Le ministère des Richesses naturelles et des Forêts (« le Ministère ») a publié la Déclaration du gouvernement en réponse au programme de rétablissement du gomphe de Laura le 7 septembre 2012, c’est-à-dire à l’intérieur du délai prescrit par la LEVD. La réponse du gouvernement est une politique qui contient l’objectif du gouvernement de l’Ontario pour le rétablissement du gomphe de Laura.

Afin de contribuer à l’atteinte de cet objectif, le gouvernement mène et appuie des mesures de rétablissement qui sont indiquées dans la réponse du gouvernement. Les mesures courantes menées par le gouvernement dans le cadre des efforts qu’il déploie afin d’atteindre l’objectif de rétablissement pour une espèce sont énoncées dans la section 2.5 du rapport État du programme de protection des espèces en péril (2008-2015). L’une des mesures particulières que le gouvernement doit mener afin de contribuer à la protection et au rétablissement du gomphe de Laura consiste à :

Objectif de rétablissement

L’objectif du gouvernement pour le rétablissement du gomphe de Laura consiste à assurer la survie à long terme d’une population autosuffisante à l’intérieur de son aire de répartition actuelle en Ontario.

  • Élaborer un protocole de relevé qu’utiliseront les promoteurs et les partenaires pour détecter la présence ou l’absence du gomphe de Laura.

La réponse du gouvernement pour le gomphe de Laura énumère également sept mesures que le gouvernement encourage les autres à prendre pour l’espèce. Ces mesures appuyées par le gouvernement s’inscrivent dans les objectifs fixés dans la réponse du gouvernement, qui consistent à :

  • déterminer la distribution, l’abondance et les besoins en matière d’habitat du gomphe de Laura;
  • améliorer les connaissances sur les menaces, la biologie et l’habitat du gomphe de Laura;
  • protéger, maintenir et améliorer la quantité et la qualité des habitats actuels du gomphe de Laura.

Loi sur les espèces envahissantes de l’Ontario

La réponse du gouvernement pour le gomphe de Laura indique que les espèces envahissantes constituent une menace pour la survie et le rétablissement de l’espèce en Ontario. Le Plan stratégique contre les espèces envahissantes de l’Ontario de 2012 et la Loi de 2015 sur les espèces envahissantes à l’échelle provinciale forment le cadre politique et législatif destiné à faciliter la prévention, la détection et le contrôle des espèces envahissantes en Ontario. Ce cadre peut favoriser des mesures destinées à réduire les menaces que présentent les espèces envahissantes pour les espèces indigènes et en péril.

2010 Inscription comme espèce en voie de disparition
 
2010 Protection de l’espèce
 
2010 Protection de l’habitat en vertu de la définition générale du terme « habitat » figurant dans la LEVD depuis 2010, puis par un règlement  sur l’habitat qui ont pris effet en 2014.
 
2011 Achèvement du programme de rétablissement
 
2012 Achèvement de la déclaration du gouvernement en réponse au programme de rétablissement
 
2017 Achèvement de l’examen quinquennal
 

Projets financés par le gouvernement

L’une des mesures importantes menées par le gouvernement qui figure dans la réponse du gouvernement pour le gomphe de Laura consiste à encourager les partenaires à entreprendre des activités afin de protéger et de rétablir l’espèce. À l’aide du Programme d’intendance des espèces en péril, le Ministère a soutenu un projet destiné à contribuer à la protection et au rétablissement du gomphe de Laura. Le projet visait plusieurs espèces en péril, dont le gomphe de Laura, et le partenaire a déclaré avoir réussi à obtenir une aide financière supplémentaire auprès d’autres sources. Le projet avait pour objectif d’effectuer des relevés du gomphe de Laura le long du ruisseau Big, du grand ruisseau Otter et d’autres rivières et affluents dans la région. On a procédé à un référencement de la réponse du gouvernement afin de cartographier les caractéristiques propices de l’habitat, comme des rives boisées et des rapides sur haut-fond, dans les secteurs que le gomphe de Laura est réputé fréquenter ainsi que dans tous les nouveaux emplacements où il a été découvert. Un autre objectif du projet consistait à recommander des mesures de restauration et de gestion de l’habitat afin de faciliter la protection et le rétablissement de l’espèce.

On a réalisé trois grandes activités qui mettent le gomphe de Laura en cause :

  1. Un inventaire de l’espèce le long du ruisseau Big, du grand ruisseau Otter et de plusieurs autres rivières et affluents dans la région;
  2. Un géoréférencement des zones d’habitat propices;
  3. Des relevés de la mortalité à des emplacements où des routes croisaient des cours d’eau.

Les relevés ont révélé que la plupart (81 %) des exuvies recueillies appartenaient au gomphe de Laura avec un dénombrement total de 99 unités. On a trouvé des exuvies dans le grand ruisseau Otter et le ruisseau Big, au nord (aussi loin qu’à 3 km de distance) et au sud des sites où l’espèce avait été consignée auparavant. On a découvert deux nouveaux emplacements pour l’espèce — on a recueilli une seule exuvie dans le ruisseau Otter Sud et une autre dans le petit ruisseau Otter. L’espèce n’avait pas été consignée auparavant dans ces sites particuliers, mais elle est considérée faire partie des populations existantes.

Les activités de gestion de l’habitat recommandées dans le rapport consistent notamment à créer des caractéristiques comme des bassins de sédiments, des terres humides et des cicatrices de méandres dans le ruisseau Big ainsi que dans le grand ruisseau Otter. Ces caractéristiques contribuent à réduire au minimum l’entrée de sédiments et de nutriments excédentaires dans les ruisseaux, en plus d’améliorer le débit de base des ruisseaux. Les cicatrices de méandres et les terres humides recommandées à côté du ruisseau Big auraient également pour effet d’accroître la superficie à l’intérieur de laquelle les libellules peuvent butiner.

Efforts pour minimiser les effets nuisibles sur le gomphe de Laura

L’une des mesures importantes menées par le gouvernement se résume à soutenir les partenaires à l’aide des permis et des conditions assorties.

Un « permis pour raison de protection ou de rétablissement » (en vertu de l’alinéa 17(2)b)) a été délivré pour le gomphe de Laura depuis que l’espèce bénéficie d’une protection aux termes de la LEVD. Des « permis pour raison de protection ou de rétablissement » sont délivrés lorsque l’activité autorisée vise à aider à la protection ou au rétablissement d’une espèce en périlfootnote 1.

Le permis a été délivré afin d’autoriser des relevés dans le but de déterminer la présence ou l’absence de l’espèce sur les terres obtenues par un partenaire en conservation d’envergure nationale. Afin de réduire au minimum les effets nuisibles tout en dressant l’inventaire du gomphe de Laura, un protocole de soins animaliers a été exigé et tous les individus ont été remis en liberté promptement, après leur identification, au point de capture.

Aucune activité qui touche le gomphe de Laura n’a été enregistrée pour les besoins du Règlement de l’Ontario 242/08 en vertu de la LEVD depuis la création du registre en 2013.

  • 1
    permis pour raison de protection ou de rétablissement
  •  
  •  
  •  

Occurrences de la Gomphe de Laura en Ontario

Centre d’information sur le patrimoine naturel (CIPN)

On a documenté deux populationsfootnote 2 de gomphes de Laura en Ontario. Les deux populations, une au ruisseau BIg et une autre au grand ruisseau Otter dans le sud-ouest de la province, sont considérées comme existantes (c’est-à-dire qu’elles ont été observées au cours des 20 dernières années).

Le gomphe de Laura a été découvert pour la première fois en Ontario en 1999 au grand ruisseau Otter. En 2008 et en 2009, des experts ont effectué des relevés de berges ciblées le long du grand ruisseau Otter ainsi qu’à l’autre emplacement en Ontario, au ruisseau Big. Bien qu’aucun adulte mature n’ait été observé à l’un ou l’autre des endroits, une population totale de 580 individus a été estimée en 2008 en s’appuyant sur le dénombrement des larves, des exuvies (les peaux laissées derrière après l’émergence des adultes) et des ténéraux (des adultes nouvellement émergés qui ne sont pas encore prêts à voler) (COSEPAC 2010). En 2011, les relevés ont permis de documenter 99 exuvies le long du ruisseau Big et du petit ruisseau Otter qui comptaient deux nouveaux emplacements pour l’espèce. Ces deux observations nouvelles comprenaient une seule exuvie recueillie dans le ruisseau Otter Sud et une autre prélevée au petit ruisseau Otter. L’espèce n’avait pas été enregistrée auparavant dans ces sites particuliers, mais comme elle était considérée appartenir aux populations existantes, le nombre de documents dans la base de données provinciale est demeuré le même.

Depuis que l’espèce a été inscrite sur la Liste en 2010, l’entrepôt de données central du Ministère au Centre d’information sur le patrimoine naturel (CIPN) a reçu approximativement 67 documents sur l’espèce. Ces documents, qui s’appuient sur les observations réalisées entre 1999 et 2011, proviennent de différentes sources. Les documents acheminés ont contribué à redéfinir les endroits que l’espèce est réputée fréquenter et avoir fréquentés et ils ont apporté des renseignements supplémentaires sur son habitat ainsi que sur les menaces qui la guettent. Les efforts de recensement de 1999 à 2011, y compris les deux nouveaux sites d’observation, ont confirmé que l’insecte persiste en Ontario.

Il se peut que des observations du gomphe de Laura n’aient pas été transmises au Ministère. L’importance d’encourager le signalement des observations du gomphe de Laura au Ministère est l’une des mesures menées par le gouvernement qui sont incluses dans la réponse du gouvernement. La transmission des observations des espèces au Ministère nous permet de mieux comprendre où elles se trouvent, en plus de jouer un rôle important dans l’évaluation de la viabilité des populations.

Toutes les personnes sont encouragées, ou peuvent être tenues de le faire par une autorisation ou une approbation, à transmettre les observations du gomphe de Laura, et de toutes autres espèces en péril observées, au Centre d’information sur le patrimoine naturel afin qu’elles soient intégrées au répertoire provincial des observations.

67 signalements de cette espèce ont été communiqués au CIPN depuis 2010

Résumé des progrès accomplis vers l’atteinte de l’objectif de rétablissement

Résumé des progrès

On a réalisé des progrès dans le cadre de la plupart des mesures menées par le gouvernement et des mesures appuyées par le gouvernement qui sont énoncées dans la réponse du gouvernement pour le gomphe de Laura. Le gouvernement de l’Ontario a entrepris directement les mesures suivantes :

  • Renseigner les autres organismes et autorités qui participent aux processus de planification et d’évaluation environnementales quant aux exigences de protection prévues à la LEVD;
  • Encourager la soumission des données sur le gomphe de Laura à l’entrepôt de données central du Ministère au Centre d’information sur le patrimoine naturel;
  • Entreprendre des initiatives de communication et de diffusion afin d’augmenter la sensibilisation de la population quant aux espèces en péril en Ontario;
  • Protéger le gomphe de Laura et son habitat par l’entremise de la LEVD. Élaborer le règlement prescrivant l’habitat de l’espèce et veiller à son application;
  • Appuyer les partenaires en conservation, et les organismes, municipalités, industries et les collectivités autochtones partenaires pour qu’ils entreprennent des activités visant à protéger et à rétablir le gomphe de Laura. Ce soutien prendra la forme de financement, d’ententes, de permis (assortis de conditions) et de services consultatifs, le cas échéant;
  • Établir et communiquer des mesures prioritaires annuelles pour l’appui gouvernemental afin d’encourager la collaboration et de réduire le chevauchement des travaux.

Les mesures appuyées par le gouvernement s’articulent autour de domaines d’intervention visant le rétablissement. Des progrès ont été accomplis à l’égard de tous les objectifs de rétablissement appuyés par le gouvernement et de la plupart des mesures associées qui sont formulées dans la réponse du gouvernement pour le gomphe de Laura.

En ce qui concerne l’objectif qui consiste à déterminer la répartition, l’abondance et les besoins en matière d’habitat du gomphe de Laura, des progrès initiaux ont été réalisés à l’égard de l’une des mesures :

  • Élaborer et mettre en œuvre un programme normalisé d’étude et de surveillance afin de déterminer la qualité de l’eau de l’habitat, de repérer un habitat potentiel et de suivre la répartition ainsi que l’abondance du gomphe de Laura (action n1; hautement prioritaire).

Cette mesure a été mise en œuvre dans la foulée d’un projet soutenu par le Programme d’intendance des espèces en péril et d’une autorisation, accordée en vertu de la LEVD, à recenser le gomphe de Laura afin de déterminer des aires supplémentaires pour l’espèce et de trouver et documenter un habitat convenable.

En ce qui a trait à l’objectif qui consiste à améliorer les connaissances sur les menaces, la biologie et l’habitat du gomphe de Laura, des progrès initiaux ont été accomplis en vue de l’exécution de l’une des mesures.

  • Entreprendre des recherches sur la biologie fondamentale du gomphe de Laura afin d’aborder les lacunes en matière de connaissances (par exemple en déterminant les caractéristiques des micro-habitats) (mesure no 5).

Cette mesure, qui a été mise en œuvre dans la foulée d’un projet soutenu par le Programme d’intendance des espèces en péril, comprenait un relevé de la mortalité routière et une documentation de l’habitat où on a trouvé l’espèce ainsi que des recommandations pour une étude plus poussée et une atténuation des répercussions sur l’habitat de l’espèce.

Quant à l’objectif qui consiste à protéger, maintenir et améliorer la quantité et la qualité des habitats existants du gomphe de Laura, des progrès initiaux ont été réalisés en vue de l’exécution de la sixième mesure.

  • Concevoir et encourager des méthodes ayant comme but d’atténuer les impacts et de restaurer l’habitat aquatique ainsi que la végétation naturelle qui borde les tronçons occupés des cours d’eau et les distribuer à la population, aux propriétaires fonciers ainsi qu’aux gestionnaires des terres (mesure no 6).

Cette mesure, qui a été mise en œuvre dans la foulée d’un projet soutenu par le Programme d’intendance des espèces en péril, consistait notamment à formuler des recommandations afin de faciliter et de coordonner les activités d’amélioration de l’habitat parmi les gestionnaires des terres et les propriétaires fonciers de la région.

L’objectif de rétablissement pour le gomphe de Laura consiste à assurer la survie à long terme d’une population autosuffisante à l’intérieur de son aire de répartition actuelle en Ontario. Les efforts déployés dans le cadre des mesures menées par le gouvernement et appuyées par le gouvernement énoncées dans la réponse du gouvernement ont contribué à progresser vers l’atteinte de cet objectif. En 2011, des exuvies du gomphe de Laura ont été découvertes le long de deux ruisseaux où l’espèce n’avait pas été documentée auparavant, soit à un site qui longe le ruisseau Otter Sud et à un autre endroit qui borde le petit ruisseau Otter. Dans l’ensemble, les données des relevés effectués de 1999 à 2011 qui ont été intégrées dans le répertoire provincial des observations indiquent que l’espèce persiste en Ontario.

Recommandations

Tel qu’il est mentionné dans la réponse du gouvernement, l’examen des progrès réalisés en vue de protéger et de rétablir le gomphe de Laura peut aider à déterminer si des rajustements s’avèrent nécessaires afin d’assurer la protection et le rétablissement de l’espèce. Selon les progrès accomplis jusqu’à maintenant, l’orientation globale proposée dans la réponse du gouvernement pour le gomphe de Laura devrait continuer de guider les mesures de protection et de rétablissement pour l’espèce, particulièrement celles qui sont jugées hautement prioritaires dans la réponse du gouvernement. Quant aux mesures qui ont obtenu un niveau de soutien plus élevé, les mesures suivantes, qui ont été moins bien accueillies, peuvent être prises en considération dans les décisions à venir qui concernent la protection et le rétablissement du gomphe de Laura :

  • Les mesures pour lesquelles les progrès ont été limités devraient être soutenues dans le cadre de la planification future de la mise en œuvre, comme l’intégration des recherches sur le gomphe de Laura aux programmes d’inventaires benthiques dans les cours d’eau de l’Ontario (mesure no 2);
  • Malgré les progrès initiaux accomplis, il reste du travail à faire afin d’exécuter pleinement ces mesures, à savoir : déterminer les répercussions des menaces comme la diminution de la qualité de l’eau, les espèces envahissantes et la mortalité routière sur les populations de gomphes de Laura (mesure no 3; hautement prioritaire); déterminer pourquoi le gomphe de Laura semble être naturellement présent uniquement dans un certain nombre des rivières apparemment propices en Ontario (mesure no 4); et entreprendre des recherches sur la biologie fondamentale du gomphe de Laura afin d’aborder les lacunes en matière de connaissances (par exemple déterminer les caractéristiques des micro-habitats) (mesure no 5).

Au cours des prochaines étapes, la protection et le rétablissement du gomphe de Laura demeureront une responsabilité partagée qui nécessitera la participation d’un nombre important de particuliers, d’organismes et de collectivités. Un soutien financier pour la mise en place des mesures pourrait être offert par le truchement du Programme d’intendance des espèces en péril. Le Ministère peut également émettre des directives afin de déterminer si un projet proposé risque d’avoir des effets nuisibles sur l’espèce ou son habitat et, advenant que les répercussions ne puissent pas être évitées, si une autorisation pourrait être exigée. En travaillant ensemble, nous pouvons continuer d’accomplir des progrès vers la protection et le rétablissement du gomphe de Laura en Ontario.

Résumé des progrès accomplis vers la protection et le rétablissement du gomphe de Laura (2007 à 2016)

Situation provinciale

Le gomphe de Laura est classé comme une espèce en voie de disparition en vertu de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition (LEVD). L’espèce bénéficie d’une protection qui empêche quiconque de le tuer, de le blesser, de le harceler, de le capturer ou de le prendre et son habitat est protégé contre l’endommagement ou la destruction en vertu de la LEVD depuis 2010. La protection de l’habitat pour l’espèce repose désormais sur un règlement sur l’habitat qui a pris effet en 2014.

Documents et directives propres à l’espèce publiés par le gouvernement

Projets d’intendance soutenus par le gouvernement

  • À l’aide du Programme d’intendance des espèces en péril, le ministère des Richesses naturelles et des Forêts (« le Ministère ») a permis à un partenaire d’intendance de réaliser un projet qui a favorisé la protection et le rétablissement de plusieurs espèces en péril, dont le gomphe de Laura.

Soutien des activités humaines tout en assurant l’appui nécessaire au rétablissement de l’espèce :

  • Le ministère des Richesses naturelles et des Forêts (« le Ministère ») a délivré un « permis pour raison de protection ou de rétablissement » en vertu de l’alinéa 17(2)b) de la LEVD.

Occurrences et répartition

  • On a documenté deux populations de gomphes de Laura dans le sud-ouest de l’Ontario. À l’heure actuelle, les deux populations sont existantes. La situation des populations n’a pas changé depuis 2010.
  • En 2011, des relevés ciblés supplémentaires ont permis de documenter 99 exuvies et de découvrir le gomphe de Laura dans deux sites où l’espèce n’avait pas été consignée auparavant, soit un site qui longe le ruisseau Otter Sud et un site qui borde le petit ruisseau Otter. Il s’agit d’une forte indication que les deux populations connues de gomphes de Laura en Ontario continuent de persister.

Renseignements connexes

Références

Catling, P.M. et C.H. Catling. 1999. Laura's Clubtail (Stylurus laurae) new to Canada. Argia 11(3) :10-11.

COSEPAC. 2010. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur la gomphe de Laura Stylurus laurae au Canada. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Ottawa. vi + 37 p.

Williamson, E.B. 1932. Two new species of Stylurus (Odonata Gomphinae). Occasional Papers of the Museum of Zoology, University of Michigan. 247 :1-18.


Notes en bas de page

  • note de bas de page[1] Retour au paragraphe Certains projets soutenus dans le cadre du Programme d’intendance des espèces en péril peuvent nécessiter un permis en vertu de l’alinéa 17(2)b) afin d’être exécutés. Par conséquent, le permis en vertu de l’alinéa 17(2)b) indiqué à la section 6 du présent chapitre au sein du document a été délivré afin d’autoriser le projet.
  • note de bas de page[2] Retour au paragraphe Une population est définie comme une zone terrestre ou aquatique sur ou dans laquelle un élément (c.‑à-d. le gomphe de Laura) est ou était présent. Elle est fondée sur une ou plusieurs observations. Il s’agit d’un emplacement important pour la conservation de l’espèce. Une occurrence d’élément est le terme technique utilisé pour la décrire.