Le processus de participation des Autochtones sera plus efficace si vous l’envisagez comme une chance d’enrichir votre évaluation archéologique. Pour favoriser une participation véritable, il ne suffit pas de publier un avis (par exemple, en envoyant une lettre circulaire ou en publiant un avis général). Il faut surtout chercher à établir une compréhension mutuelle des enjeux, des attentes et des possibilités de trouver des solutions et de forger un partenariat.

Pour planifier le processus de participation, vous devriez tenir compte du fait que chaque communauté est unique, que chacune a des intérêts, des connaissances et des capacités qui lui sont propres pour répondre aux demandes de participation. Au lieu de tout planifier vous-mêmes, il serait bon que vous demandiez à des représentants de la communauté quelle serait la meilleure façon de collaborer avec la communauté et de l’encourager à participer à l’élaboration d’un projet archéologique.

Les directives vous encouragent à entamer le processus de participation dès le stade 1 d’une évaluation archéologique. Une telle mesure facilitera la participation future portant sur des sites archéologiques particuliers qui pourraient être découverts à des stades ultérieurs. Par exemple, si l’archéologue-conseil évalue qu’un site archéologique autochtone répond au critère pour passer au stade 3 et qu’il présente manifestement une valeur ou un caractère sur le plan du patrimoine culturel, ainsi que la forte possibilité qu’il nécessite des mesures du stade 4, la première étape recommandée est d’informer les communautés autochtones intéressées dès la fin du stade 2 afin de procéder aux préparatifs en vue de leur participation au stade 3.

La participation précoce vous aidera également à établir des liens à long terme avec la communauté, indépendamment d’un projet archéologique précis, et à cultiver au fil du temps des sentiments mutuels de confiance, de respect et de compréhension.

Il convient de communiquer avec les communautés autochtones et votre client (c'est-à-dire le promoteur du projet d’aménagement, le consultant en planification du territoire, la firme de gestion ou tout autre représentant) au sujet des possibilités de coordonner les mécanismes de participation visant le processus archéologique avec les mécanismes de participation visant le projet d’aménagement dans son ensemble. En plus d’assurer une plus grande efficacité pour toutes les parties concernées, la coordination des mécanismes de participation peut faire en sorte que les communautés autochtones soient informées et puissent participer dès le début du projet d’aménagement, avant même que l’évaluation archéologique ne commence.

Les pages qui suivent décrivent certains moyens qui se sont avérés fructueux dans le domaine de l’archéologie ainsi que dans d’autres secteurs qui ont fait appel à la participation des communautés autochtones en Ontario.

2.1 Qui inviter à participer

Pour déterminer qui il convient d’inviter à participer, on doit avoir pour objectif de trouver des personnes autochtones qui peuvent parler de manière éclairée du patrimoine culturel d’un secteur et représenter les intérêts des communautés concernées.

2.2 Déterminer les communautés susceptibles d’avoir un intérêt pour le projet

Souvent, plus d’une communauté a un intérêt dans votre projet archéologique et des liens historiques avec la zone visée. Voici quelques facteurs à prendre en considération lorsque vous tentez de déterminer les communautés autochtones susceptibles d’avoir un intérêt pour votre projet :

  • Le lieu géographique du projet est-il à proximité de communautés autochtones ou sur le territoire traditionnel d’une communauté autochtone contemporaine?
  • Est-ce que des peuples autochtones de diverses cultures ont habité la région par le passé? Par exemple, dans le Sud de l’Ontario, des peuples de langues iroquoiennes et de langues algonquiennes ont occupé les terres au cours des siècles. Plusieurs tribus ou nations appartiennent à ces grands groupes linguistiques. Certaines d’entre elles vivent dans des communautés habitant encore la région de nos jours (Chippewas, Mississaugas, Six Nations) et certaines en son absentes (Hurons).
  • Le lieu du projet est-il situé sur des territoires établis ou revendiqués en vertu d’un traité?
  • Quels liens culturels a-t-on constatés pour le ou les sites archéologiques dans la zone du projet selon les conclusions tirées des travaux archéologiques sur le terrain et de l’analyse?

Lorsque l’affiliation culturelle de la zone du projet ou des sites archéologiques situés dans la zone du projet est incertaine, approchez les communautés autochtones qui pourraient éventuellement avoir un intérêt, en leur donnant autant d’informations que possible, et demandez-leur leurs points de vue pour éclairer votre interprétation professionnelle.

Les communautés autochtones qui pourraient avoir in intérêt peuvent aussi comprendre :

  • les communautés qui ont exprimé un intérêt pour le projet d’aménagement de votre client
  • les communautés connues pour l’intérêt qu’elles portent à l’archéologie dans la region dans laquelle vous travaillez

Il peut être utile d’obtenir les conseils de vos collègues (par exemple, universitaires, collègues de travail, experts-conseils), de votre association professionnelle, de votre client et de tout organisme autochtone œuvrant dans la région.

Dans la plupart des cas, la participation à un projet archéologique se fait à l’échelon de la communauté. Souvent, plusieurs communautés prendront part au processus de participation (voir la section 5 du présent bulletin). Vous voudrez peut-être communiquer avec des organismes autochtones régionaux ou collectifs pour leur demander de vous aider à déterminer les communautés autochtones dans un secteur ou vous fournir les coordonnées de personnes à contacter. Pour de plus amples renseignements sur les organismes collectifs, comme les organisations politiques territoriales ou les conseils tribaux des Premières nations et la Métis Nation of Ontario, veuillez consulter les ressources proposées à la section 5 du présent bulletin.

2.3 Repérer les personnes ressources au sein d’une communauté

Une fois que vous avez déterminé les communautés les plus susceptibles d’avoir un intérêt pour le projet archéologique, la prochaine étape consiste à prendre contact. L’un des avantages d’établir des liens à long terme avec les communautés autochtones, c’est que vous connaîtrez sans doute des personnes avec qui vous pourrez déclencher le mécanisme de participation. Certaines communautés ont désigné des personnes pour traiter des demandes de consultation et de participation de la part du gouvernement et des promoteurs. Certaines communautés ont également désigné une personne responsable des questions relatives au territoire et aux ressources au sein de la communauté. Le représentant ou la représentante de la communauté pourrait être un membre élu du conseil de bande, un membre salarié du personnel ayant ou n’ayant pas d’expertise en archéologie, un membre d’une société traditionnelle, une ou un universitaire autochtone, ou une ancienne ou un ancien connaissant bien les coutumes et l’histoire de son peuple. S’il n’y a pas de représentant désigné, il pourrait être utile de demander l’avis de vos collègues, de votre association professionnelle, de vos clients ou du bureau administratif de la communauté autochtone pour repérer des personnes ressources appropriées au sein de la communauté.

Après la prise de contact initiale, la communauté déterminera comment elle entend vous offrir sa participation. Cette décision sera fondée, en partie, sur l’information que vous lui fournissez sur le processus archéologique en général et sur votre projet archéologique en particulier. Une communauté pourrait souhaiter que plusieurs personnes contribuent au processus de participation. Vous et ce groupe devrez alors discuter de la meilleure façon de travailler ensemble pour ensuite intégrer les mesures adoptées au mécanisme de participation pour le projet archéologique.