Chapitre 7 : Autres menaces et activités

Nouvelles espèces (envahissantes) introduites

Contexte

De nombreuses espèces aquatiques et terrestres présentes dans l’écosystème du lac Simcoe ont été nouvellement introduites dans le lac ou dans le bassin hydrographique. Pour qu’elles soient considérées comme des espèces envahissantes, il faudrait toutefois qu’elles ne soient pas originaires du bassin hydrographique du lac Simcoe, qu’elles se propagent par les activités humaines et qu’elles menacent l’environnement, l’économie ou la société.

La propagation des espèces envahissantes cause une réduction de l’abondance des espèces indigènes, constitue une cause majeure du risque d’extinction des espèces et perturbe les cycles nutritif et énergétique. Les espèces de poissons indigènes des eaux froides sont particulièrement vulnérables à une invasion d’espèces non indigènes.

Les espèces envahissantes peuvent aussi produire un effet important sur l’économie, notamment la perte de recettes relatives aux richesses naturelles ainsi qu’une augmentation des coûts attribuables à la surveillance et à l’entretien des installations.

La plupart des espèces envahissantes sont introduites de manière involontaire, souvent à cause d’un manque de sensibilisation du public quant aux dommages environnementaux qu’elles causent. Les espèces aquatiques peuvent entrer dans le bassin hydrographique du lac Simcoe de diverses façons : en s’attachant aux bateaux, aux remorques pour embarcations, aux engins de pêche utilisés dans d’autres eaux ou en se déplaçant dans une voie navigable Trent-Severn, rejetés à l’eau ou s’échappant dans le cas des poissons-appâts vivants capturés à l’extérieur du bassin hydrographique, en s’échappant des étangs de retenue pour arriver dans la plaine d’inondation et à cause de personnes qui vident leur aquarium dans les voies d’eau naturelles. Les espèces terrestres, y compris les plantes, les animaux, les insectes et les maladies peuvent être introduites par le jardinage ornemental, par le déplacement de bois de chauffage (p. ex. agrile du frêne) ou par le transfert de graines dans les semelles des bottes de randonnée et des pneus de bicyclettes.

Une fois que les espèces envahissantes sont établies, leur éradication devient une tâche difficile et coûteuse. Lorsque la prévention échoue, la détection précoce est extrêmement importante pour que des mesures soient prises afin de comprendre l’effet éventuel de l’espèce envahissante, d’éradiquer cette espèce ou de la contenir ou d’en atténuer l’impact. Les programmes locaux de surveillance du bassin hydrographique sont bien établis et ont prouvé leur capacité de détection rapide lorsqu’il s’agit d’espèces envahissantes aquatiques. Par ailleurs, des programmes habituels de surveillance aquatique (portant notamment sur les maladies de poissons) existent dans les bassins hydrographiques adjacents et les Grands Lacs. Mais les mesures de surveillance en place pour ce qui est des espèces envahissantes terrestres sont très limitées et, par conséquent, on connaît peu sur leur incidence, leur répartition ou leur impact dans le bassin hydrographique du lac Simcoe.

La gamme d’espèces envahissantes ne cesse de s’élargir et cette expansion risque de s’accentuer avec le changement climatique. De plus, l’introduction et la propagation des espèces envahissantes poseront probablement un danger plus grand en Ontario car cette province représente une part importante de la population canadienne (39 %). Au Canada, la perte cumulative annuelle de revenus causée par les effets de 16 espèces envahissantes seulement dans les forêts, les champs et les eaux se situerait entre 13,3 et 34,5 milliards de dollars.

Des politiques et des programmes s’établissent au palier local, provincial et fédéral pour aider à gérer le danger que présentent les espèces envahissantes. Toutefois, à l’heure actuelle, les moyens réglementaires disponibles pour contrôler les voies d’entrée à risque élevé sont d’une portée limitée.

Dans l’intervalle, en collaboration avec les intervenants et les organismes partenaires, le Plan serait centré sur les politiques et programmes visant les espèces terrestres et aquatiques et prônant les activités suivantes :

  • sensibilisation, mobilisation du public et activités d’intendance pour prévenir l’introduction de nouvelles espèces envahissantes;
  • évaluation et atténuation du potentiel des voies d’entrée à risque élevé;
  • établissement une approche plus coordonnée et plus globale en ce qui concerne la surveillance des espèces envahissantes dans le bassin hydrographique du lac Simcoe; et
  • recours aux outils réglementaires disponibles pour s’attaquer aux voies de passage à risque élevé.

L’utilisation d’appâts vivants est une tradition de longue date dans l’histoire de la pêche. Elle est importante pour des générations de pêcheurs à la ligne et présente des avantages pour l’économie locale. Les poissons-appâts sont gérés comme une ressource durable. Toutefois, l’utilisation d’appâts vivants par le pêcheur à la ligne et leur circulation présentent un risque élevé d’introduction d’espèces envahissantes :

  • Un nombre d’espèces qui étaient présentes dans le lac Érié ont été introduites dans le lac Simcoe et on présume que cela est dû à l’utilisation d’appâts vivants;
  • Des sondages révèlent qu’un fort pourcentage de pêcheurs achètent leurs appâts, les déplacent sur de longues distances et, à la fin de la journée, les relâchent, dans plus de 20 % des cas, dans le lac où ils pêchent même si c’est illégal.
  • Des initiatives (règlementaires et liées aux meilleures pratiques de gestion) ont été misesen œuvre à l’échelle de la province pour réduire le risque de propagation des espèces envahissantes par la pêche commerciale et la vente d’appâts vivants. Jusqu’à présent, bien que d’importants efforts aient été déployés en vue de sensibiliser la communauté de pêcheursà la ligne, peu de mesures ont été prises pour limiter la circulation des appâts vivants par les pêcheurs.

Une proposition réglementaire sera élaborée dans le cadre de ce Plan pour aider à prévenir l’introduction par la circulation des appâts de pêcheurs de nouvelles espèces envahissantes dans le bassin hydrographique du lac Simcoe.

Par ailleurs, les politiques 6.16 et 6.17 du chapitre 6 du Plan, Les Rives et le patrimoine naturel, font état de l’élaboration d’un règlement pris en application de l’article 26 de la Loi de 2008 sur la protection du lac Simcoe, qui pourrait inclure des mesures pour contrôler la propagation des espèces envahissantes.

Faits saillants

  • Voici les espèces envahissantes dont on connaît l’existence dans le lac Simcoe et leur année d’introduction :
    • La carpe – 1896
    • L’éperlan – 1962
    • La myriophylle en épi – 1984
    • Le potamot crispé – 1961-1984
    • La marigane noire – 1987
    • La moule zébrée – début des années 1990
    • Le cladocère épineux – 1993
    • Le crapet arlequin – 2000
    • La moule quagga – 2004
    • L’écrevisse américaine – 2004
    • L’amphipode eurasien, L’Echinogammarus ischus- avant 2005
    • Le gobie à taches noires – 2006
  • Il y a peu de données sur la date d’introduction des espèces envahissantes terrestres et leurdistribution en raison de la surveillance et des rapports limités à cet égard. Les espèces envahissantes terrestres dont la présence est connue dans le bassin hydrographique du lac Simcoe comprennent la berce du Caucase, la renouée japonaise, le cynanche, l’herbe à l’ail et leroseau commun.
  • Ces espèces peuvent causer des dommages aux éléments du patrimoine naturel et à la biodiversité des espèces et peuvent avoir des répercussions indirectes sur la qualité de l’eau par leur incidence sur la végétation du bassin hydrographique.
  • 34 % des plantes vasculaires qu’on retrouve en Ontario sont introduites.
  • En moins de 10 ans, les moules zébrées ont considérablement réduit les populations naturelles de moules et de coques dans le lac Simcoe et ont eu un impact à l’échelle du système, nuisant ainsi à de nombreuses autres espèces.
  • Après la perte de leur habitat, ce sont les espèces envahissantes qui constituent la principale cause de risque d’extinction des espèces.
  • Certaines des voies d’introduction les plus communes sont la navigation de plaisance, les aquariums, les jardins d’eau et les métiers d’horticulture, le commerce des poissons vivants et la circulation des appâts vivants pour la pêche.
  • Depuis l’ouverture de la Voie maritime du Saint-Laurent en 1959, 65 % des espèces introduites dans les Grands Lacs y ont été transportées par l’intermédiaire des eaux de ballast des navires. Le risque d’introduction a été grandement réduit par la promulgation en 2006 de règlements par Transports Canada. Les Commissions canadienne et américaine de la Voie maritime du Saint-Laurent en 2008 exigent quant à elles que tous les navires rejettent leur eau de ballast en haute mer pour que l’eau salée puisse tuer les organismes d’eau douce contenus dans leurs citernes. Des vérifications de conformité sont effectuées sur tous les navires pour veiller à ce qu’aucun d’eux ne puisse entrer dans les Grands Lacs sans avoir pris les précautions adéquates requises.
  • L’industrie commerciale de l’appât appuie la mise en place d’une formation sur l’analysede risques et la maîtrise des points critiques pour tous les récolteurs et négociants pour s’assurer que les mesures sont identifiées aux points de contrôle critiques pour empêcher la propagation des espèces envahissantes. Les plans d’analyse des risques et de maîtrise des points critiques sont approuvés par le MRN et les conditions d’émission de permis appliquées en conséquence à tous les exploitants d’appâts commerciaux.
  • Depuis 1992, le MRN et la fédération ontarienne de chasseurs et de pêcheurs à la ligne (OFAH) travaillent en partenariat en vue de sensibiliser le public et de déterminer la distribution des espèces envahissantes. Au nombre des initiatives efficaces qui ont été prises, mentionnons la ligne d’information sans frais pour obtenir des renseignements et faire des signalements, des activités scolaires répondant aux attentes du curriculum, un site Web interactif, des expositions et des présentations à l’occasion d’événements et des programmes de surveillance bénévoles. Grâce à ce partenariat, plus de 300 partenaires participent à ce programme.

Cible :

Empêcher l’introduction de nouvelles espèces envahissantes

Indicateur :

Présence d’espèces nouvellement introduites

Politiques :

7.1-SA : Le MRN, en collaboration et partenariat avec d’autres ministères, les collectivités des Premières nations et des Métis, la fédération ontarienne de chasseurs et de pêcheurs à la ligne (OFAH), l’OPNRLS et d’autres intervenants, présenteront chaque année au grand public et aux intervenants clés des programmes d’information et de sensibilisation; ceux-ci porteront sur la manière de détecter et d’empêcher la propagation des espèces envahissantes aquatiques et terrestres. Certaines des voies les plus communes sont la navigation de plaisance, les aquariums, les jardins d’eau et les métiers d’horticulture, le commerce du poisson et la circulation d’appâts vivants pour la pêche. Des mesures d’intendance qui permettent d’identifier les espèces envahissantes et de lutter contre elles seront incorporées dans les programmes d’intendance de plus grande envergure élaborés dans le cadre de ce Plan et dans les initiatives d’intendance existantes.

7.2-SA : Au cours des deux années suivant la date d’entrée en vigueur du Plan, le MRN, l’OPNRLS et la fédération ontarienne de chasseurs et de pêcheurs à la ligne (OFAH), en collaboration avec les collectivités des Premières nations et des Métis, les organismes de tourisme locaux et les entreprises associées à la pêche mèneront un projet communautaire de marketing social. Le projet permettra de trouver les méthodes qui incitent les intervenants à modifier leur comportement en vue de réduire l’introduction et la propagation d’espèces envahissantes dans le bassin hydrographique du lac Simcoe.

7.3-SA : Au cours des trois années suivant la date d’entrée en vigueur du Plan, le MRN, en collaboration avec les collectivités des Premières nations et des Métis, les associations de pêcheurs à la ligne, l’industrie commerciale des appâts et d’autres intervenants, élaborera un projet de règlement qui exigerait que les pêcheurs à la ligne utilisant des appâts vivants dans le bassin hydrographique du lac Simcoe n’utilisent que des appâts vivants récoltés dans le bassin hydrographique. Ce projet de règlement fera l’objet de consultations publiques avant que le MRN ne recommande au gouvernement fédéral d’envisager de promulguer un règlement aux termes de la Loi sur les pêches fédérale1. L’approche réglementaire contribuerait à atténuer le risque d’introduction d’espèces envahissantes dans le bassin hydrographique.

Lors de l’élaboration de ce projet de règlement, les questions suivantes seront prises en compte :

  1. les nouvelles données scientifiques sur les espèces envahissantes et les voies d’entrée;
  2. les types d’appât utilisés (p. ex. poissons-appâts, sangsues, etc.);
  3. la durabilité des ressources d’appât; et
  4. la simplicité, l’efficacité, la communication et l’application.

7.4-SA : Au cours de l’année qui suit la date d’entrée en vigueur du Plan, le MRN élaborera une liste de surveillance des espèces envahissantes aquatiques et terrestres (y compris les maladies des poissons et de la faune ainsi que des insectes nuisibles) classées par ordre de priorité et susceptibles d’être introduites dans le bassin hydrographique du lac Simcoe. De plus, au cours des cinq années suivant la date d’entrée en vigueur du Plan, le MRN, en collaboration avec d’autres organismes publics, élaborera et mettra en vigueur des plans d’intervention portant sur les espèces envahissantes présentes dans le bassin hydrographique et sur la liste de surveillance. La compilation de ces documents sera fondée sur le risque, les plans d’intervention pour les espèces à forte priorité étant préparées les premiers. Ces plans cerneront les exigences en matière de ressources, les rôles des partenariats et les mécanismes de financement nécessaires à leur mise en œuvre. La liste de surveillance et les plans d’intervention seront mis à jour à l’occasion.

7.5-SA : Au cours des deux années suivant la date d’entrée en vigueur du Plan, le MRN, avec la collaborera de Parcs Canada et d’autres organismes publics, procèdera à une étude d’évaluation du risque potentiel de mouvement des espèces envahissantes dans la voie navigable Trent-Severn résultant de la dispersion naturelle et de la circulation des bateaux. Le MRN rendra public un résumé des conclusions de l’étude.

7.6-SA : Au cours des deux années suivant la date d’entrée en vigueur du Plan, le MRN évaluera l’étendue du commerce des poissons-appâts dans le bassin hydrographique du lac Simcoe et préparera un rapport à ce sujet. S’il y a lieu, le ministère évaluera le niveau de risque associé à la pratique et déterminera les options de gestion pertinentes.

7.7-SA : Au cours des six années suivant la date d’entrée en vigueur du Plan, le MRN, en collaboration avec l’OPNRLS, évaluera le niveau de risque relatif aux étangs dans la plaine d’inondation et contribuant à la propagation des espèces envahissantes, notamment les étangs de retenue contenant les poissons-appâts, les jardins aquatiques privés et les étangs de retenue associés au commerce des jardins aquatiques qui peuvent contenir des poissons, des plantes et des invertébrés. Il préparera par ailleurs un rapport à ce sujet. Si le risque identifié justifie une action supplémentaire, le MRN élaborera dans les années ultérieures une politique sur la sécurité et l’évaluation des risques dans les installations.

7.8-SA : À partir de la troisième année du Plan, le MRN, en partenariat avec la fédération ontarienne de chasseurs et de pêcheurs à la ligne (OFAH), élaborera et mettra en vigueur un programme triennal itinérant de lavage des bateaux afin de sensibiliser davantage les plaisanciers aux meilleures pratiques de gestion et les encourager à améliorer leur comportement.

7.9-SA : Le MRN examinera annuellement les programmes et partenariats de financement provinciaux existants pour les projets scientifiques afin de déterminer les possibilités de financement de la recherche et de création de partenariats qui aideront à enrichir les connaissances liées à l’incidence et au contrôle des espèces envahissantes dans le bassin hydrographique du lac Simcoe.

7.10-M : Au cours de la première année du Plan, et en collaboration avec d’autres ministères, les collectivités des Premières nations et des Métis, l’OPNRLS, la fédération ontarienne de chasseurs et de pêcheurs à la ligne (OFAH) et d’autres ONG, le MRN élaborera et mettra en vigueur un programme de surveillance annuel portant sur les espèces envahissantes terrestres (notamment les insectes et animaux nuisibles/maladies de la faune) dans le bassin hydrographique du lac Simcoe. Ce programme facilitera la détection et l’intervention à une étape précoce et aidera à faire connaître et à adapter les programmes de sensibilisation et de mobilisation du public ainsi que les programmes d’intendance.

Changement Climatique

Ces trois graphiques illustrent les effets du changement climatique à l’échelle du globe entre 1961 et 1990. Le premier graphique montre une hausse de la température moyenne, le deuxième graphique montre une hausse du niveau de la mer et le troisième graphique montre une baisse de la couverture de neige dans l’hémisphère nord.

Agrandir cette image

Contexte

Les scientifiques prévoient qu’en raison du réchauffement de la planète et du changement climatique, les températures moyennes dans le sud de l’Ontario pourraient augmenter de deux à quatre degrés Celsius au cours des 40 prochaines années.

Le changement climatique devrait influencer, directement et indirectement, tous les éléments du bassin hydrographique du lac Simcoe, notamment la qualité de l’eau, le volume d’eau, les écosystèmes aquatiques, les régions naturelles et les rives. En fait, des études ont déjà indiqué que le changement climatique a réduit la période durant laquelle le lac est couvert de glace, ce qui a raccourci la saison de pêche blanche, importante activité récréative en hiver. Cela étant, les conséquences précises du changement climatique demeurent incertaines, notamment à l’échelle locale. Nous ne savons pas très bien de quelle manière le lac Simcoe sera modifié et comment il réagira.

Le Plan mise sur les travaux déjà en cours. Un certain nombre d’outils et de mécanismes existants permettent de s’attaquer aux répercussions du changement climatique dans l’ensemble du bassin hydrographique du lac Simcoe et en Ontario, de façon plus générale – nombre d’entre eux ont été formulés dans le Plan d’action sur le changement climatique de la province.

Atténuation

Le Plan d’action de l’Ontario contre le changement climatique – Créer notre avenir durable établit des cibles rigoureuses que devra atteindre l’Ontario pour réduire les émissions de gaz à effet de serre à un niveau inférieur de 6 % à celui de 1990 d’ici 2014; de 15 % d’ici 2020 et de 80 % d’ici 2050. Le Plan d’action décrit les initiatives clés à mettre en place pour atteindre ces cibles. Mentionnons, à titre d’exemples, les investissements continus dans le transport en commun, l’élimination graduelle des centrales au charbon, la promotion des énergies renouvelables, les mesures pour attirer les investissements et les emplois verts en Ontario et la protection des espaces verts comme la forêt boréale et la ceinture de verdure de l’Ontario.

Adaptation

L’Ontario se prépare également à faire face aux impacts du changement climatique. En décembre 2007, le ministre de l’Environnement a constitué le Comité d’experts sur l’adaptation au changement climatique pour aider le gouvernement de l’Ontario, les municipalités et les Ontariens à se préparer aux effets du changement climatique dans les domaines comme la santé publique, l’environnement, l’infrastructure et l’économie et à faire des plans à cet égard.

Une des façons les plus fondamentales et durables de se préparer au changement climatique est de protéger la résilience naturelle de l’ensemble de l’écosystème du bassin hydrographique du lac Simcoe dont dépendent les résidents et les entreprises – pour améliorer sa capacité naturelle à s’adapter.

L’évaluation du risque et les plans d’adaptation sont d’une importance critique pour améliorer la capacité du bassin hydrographique à s’adapter naturellement aux futurs changements climatiques. Dans un premier temps, la stratégie d’adaptation du lac Simcoe au changement climatique aidera à déterminer les effets du changement climatique sur le bassin hydrographique et les possibilités d’adaptation.

Le changement climatique peut avoir une incidence sur l’ampleur des problèmes existants. Le tableau ci-dessous présente quelques exemples des répercussions possibles :

Exemples des répercussions possibles
Domaine du PlanRépercussions Possibles du Changement Climatique
Vie aquatique (chapitre 3)
  • Changement de la température de l’eau et de son approvisionnement se répercutant sur la pêche en eaux froides et l’habitat
  • Changement au niveau de la stratification thermique saisonnière du lac
  • Changement de la quantité d’oxygène dissous, se répercutant sur la vie aquatique
  • Une réduction de la couche de glace sur les eaux peu profondes où frayent les poissons exposerait leurs œufs à l’action destructive du vent et des vagues
  • Perte d’accès saisonnier aux poissons et aux espèces fauniques (p. ex. durée de la saison de la pêche blanche)
Qualité de l’eau (chapitre 4)
  • Pannes périodiques de l’infrastructure d’épuration des eaux d’égout et du contrôle des inondations
  • Augmentation des charges de phosphore
  • Augmentation de la concentration des contaminants
  • Augmentation des éléments nutritifs, des sédiments et des contaminants du transportés par le vent et les eaux d’inondation
  • Problèmes d’approvisionnement en eau potable, d’odeur et de goût de l’eau en raison de la concentration d’algues et d’herbes dans les prises d’eau
Volume d’eau (chapitre 5)
  • La demande d’eau pourrait éventuellement dépasser l’approvisionnement dans certaines régions
  • Changements au niveau de la couche de glace pouvant avoir des effets sur l’évaporation, le niveau des lacs, l’érosion des berges, les précipitations, le cycle saisonnier et la neige due aux effets du lac
  • Réduction des débits d’eau souterraine
  • Variation du régime des cours d’eau et du niveau des lacs se répercutant sur les poissons, la faune, les habitats aquatiques et le dépôt de sédiments
les rives et le patrimoine naturel (chapitre 6)
  • Évolution ou perte de biodiversité dans les terrains boisés, les zones riveraines et les terres humides
  • Répercussions inconnues sur les terres humides et leurs fonctions
  • Modification du couvert forestier et des fonctions de l’écosystème dans le bassin hydrographique
  • Événements hydrologiques extrêmes causant sécheresse et inondations, risque d’incendie
  • Modifications de la composition de l’écosystème
les espèces envahissantes (chapitre 7)
  • Changement des températures, créant un milieu favorable aux espèces envahissantes, augmentant ainsi leur présence, leur abondance et leur distribution
  • Augmentation de la prolifération des plantes aquatiques
les activités récréatives (chapitre 7)
  • La qualité esthétique des plages pourrait souffrir en raison de la dégradation de la qualité de l’eau
  • Décalage des saisons sur les activités récréatives (p. ex. pêche blanche, natation)

Outre les politiques énoncées dans le présent chapitre, d’autres politiques conçues pour protéger la résilience naturelle de l’écosystème et contribuer à l’adaptation au changement climatique sont incorporées dans le Plan.

  • Élaborer des objectifs pour la communauté aquatique/halieutique pour le lac Simcoe et ses affluents; ces objectifs serviront à améliorer la capacité d’adaptation de la communauté aquatique du lac Simcoe aux répercussions du changement climatique (voir Vie aquatique, politique 3.1);
  • Mener des projets de recherche sur les communautés aquatiques du lac Simcoe et de ses affluents. Cette recherche aurait pour objectif de combler les lacunes au niveau des connaissances et comprendrait une évaluation des répercussions du changement climatique sur la communauté halieutique (voir Vie aquatique, politique 3.5);
  • Inciter les municipalités à élaborer et à mettre en œuvre des plans directeurs exhaustifs sur la gestion des eaux pluviales qui tiendraient compte des impacts éventuels du changement climatique sur l’efficacité des installations de gestion des eaux pluviales (voir Qualité de l’eau, politique 4.5);
  • Promouvoir, mener et appuyer les projets de recherche scientifiques sur la qualité de l’eau qui mettent à profit les programmes de recherche et de surveillance existants, identifient les enjeux émergents et soutiennent le principe d’une gestion adaptative globale. La recherche comprendra l’évaluation des impacts associés au changement climatique et d’autres questions émergentes (voir Qualité de l’eau, politique 4.23);
  • Exiger que les municipalités dressent des plans de conservation et de valorisation de l’eau qui tiennent compte des répercussions potentielles du changement climatique (voir Volume d’eau, politique 5.3); et
  • Mettre en œuvre un programme de surveillance des cibles et des indicateurs associés aux éléments et aux zones naturelles. Le plan de surveillance recueillera également des données sur les espèces touchées par le changement climatique (voir Les rives et le patrimoine naturel, politique 6.50).

Faits saillants

  • Les modèles de changement climatique analysent les tendances historiques et prévoient d’importants changements climatiques.
  • Selon toutes les indications, des changements sont déjà en cours. Parmi ces changements, citons la fréquence accrue des phénomènes météorologiques extrêmes et les cas de vents à grande vitesse, ainsi que la modification du régime d’enneigement et de la couche de glace sur les lacs.
  • Au cours des cinq dernières décennies, la prise de la glace est survenue plus tard et la débâcle plus tôt que d’habitude sur le lac Simcoe. Au cours de l’hiver 2001-2002, la réduction de la couche de glace sur le lac Simcoe a entraîné l’annulation du championnat canadien de pêche blanche, ce qui a causé des pertes importantes à l’économie locale.
  • La perte du couvert végétal et l’adoucissement des températures peuvent favoriser la présence d’agents pathogènes, plus courants dans le sud, comme la maladie de Lyme (tique du chevreuil), le virus du Nil occidental (moustique) et le typhus épidémique (tique).
  • À partir d’une étude de 23 lacs nord-américains, y compris le lac Simcoe, on émet l’hypothèse que le réchauffement pourrait exacerber la bioaccumulation de contaminants dans le touladi.

Indicateurs :

  • Données météorologiques (par ex. température, couche de glace, enneigement)
  • Structure thermique des lacs et bilan calorifique
  • Hydrodynamique des lacs
  • Hydrologie fluviale
  • Moment des processus saisonniers, comme le frai

Politiques :

7.11-SA : Au cours des deux années suivant la date d’entrée en vigueur du Plan, le MRN, en collaboration avec le MAAAR, les collectivités des Premières nations et des Métis, l’OPNRLS, les municipalités et les établissements d’enseignement supérieur intéressées, élaborera une stratégie d’adaptation au changement climatique pour le bassin hydrographique du lac Simcoe. Dans le cadre de cette stratégie, on identifiera les mesures d’adaptation clés recommandées pour améliorer la résilience du bassin hydrographique du lac Simcoe aux effets du changement climatique; cernera les rôles et les responsabilités des parties pertinentes; et identifiera les modifications potentielles à apporter au Plan pour voir à la mise en application des mesures recommandées. La stratégie sera modifiée, le cas échéant, à mesure que de nouveaux renseignements deviendront disponibles.

En vue de soutenir l’élaboration et la mise en œuvre de la stratégie, le MRN et les collaborateurs mentionnés plus haut devront entreprendre au moins les tâches suivantes :

  1. évaluer le risque des effets du changement climatique sur le bassin hydrographique;
  2. promouvoir, mener et appuyer des projets de recherche supplémentaires pour mieux comprendre les effets du changement climatique sur le bassin hydrographique, y compris les effets sur les terres humides, la vie aquatique, les espèces terrestres et les écosystèmes, les cours supérieurs des rivières, la conservation des cycles de vie, la température des eaux souterraines et le niveau de surface de la nappe;
  3. élaborer un programme de surveillance intégré sur le changement climatique pour éclairer le processus décisionnel et modéliser les effets du changement climatique sur le bassin hydrographique;
  4. commencer à dresser des plans d’adaptation au changement climatique et promouvoir la création d’une communauté de pratiques en matière de planification à l’adaptation pour le lac Simcoe.

Activités Récréatives

Contexte

La natation, le camping, la pêche, la navigation de plaisance, le golf et la motoneige ne sont que quelques-unes des activités auxquelles s’adonne la population sur le lac Simcoe et dans les environs. Comme la population du Sud de l’Ontario continue de croître, ces activités gagneront en popularité. Les activités récréatives ont le potentiel d’avoir une incidence sur la qualité de l’eau, le volume d’eau, la vie aquatique et la propagation des espèces envahissantes. Un important défi pour la région du lac Simcoe est de savoir comment continuer d’offrir des possibilités récréatives de qualité, tout en minimisant la congestion, les conflits entre les usages et usagers divers et l’impact sur l’environnement naturel. Par ailleurs, au cours des années à venir, le changement climatique pourrait modifier nos activités récréatives sur le lac. Par exemple, la diminution de la couche de glace en raison de la hausse des températures pourrait entraîner une réduction de la saison de pêche blanche.

Par ailleurs, d’autres défis se posent. Ainsi, les rejets déversés dans le lac par les bateaux de plaisance peuvent nuire au lac et à ses affluents. Les installations de loisirs, comme les ports de plaisance et les terrains de golf peuvent aussi nuire au lac par des déversements accidentels ou le ruissellement des eaux pluviales.

Le Projet de navigation écologique qui vise à réduire la pollution découlant des activités de la navigation de plaisance par des initiatives volontaires prises par les plaisanciers, les ports de plaisance, les fabricants et distributeurs de produits nautiques est l’un des programmes déjà en place pour favoriser la gestion de ces risques. Les terrains de golf de la région peuvent participer au système coopératif des sanctuaires Audubon, qui aide les terrains de golf à protéger l’environnement. Le présent Plan appuie ces initiatives et les met à profit dans le but d’établir des pratiques récréatives viables sur le plan de l’environnement dans le bassin hydrographique du lac Simcoe.

En regardant vers l’avenir, il est important de s’assurer que la population continue d’avoir accès aux installations de loisirs autour du lac Simcoe. La promotion d’activités à incidence limitée pour profiter du lac devrait, entre autres avantages, amener plus de personnes à le valoriser et, en fin de compte, amener plus de gens à prendre part à son intendance.

Ces politiques doivent être lues de concert avec les autres politiques du Plan qui abordent les activités récréatives. Un certain nombre de ces politiques peuvent établir des liens et guider la protection et le soutien des activités récréatives et touristiques, les utilisations et les aménagements dans le bassin hydrographique du lac Simcoe.

Faits saillants

  • La fréquence et la durée de fermeture des plages publiques ont augmenté depuis 2003.
  • Outre le nombre de résidents permanents dans la région, on compte plus de 12 000 chalets autour du lac, ce qui fait augmenter la population de 50 000 personnes au cours des mois d’été.
  • Les activités récréatives injecteraient plus de 200 millions de dollars par année dans l’économie locale.
  • Le lac Simcoe est le lac intérieur qui connaît l’activité de pêche la plus intense dans la province. En 2005, les pêcheurs à la ligne ont passé plus de 700 000 heures à pêcher sous la glace du lac Simcoe de la fin de janvier jusqu’au milieu de mars.

Parcs Ontario, direction du ministère des Richesses naturelles. est un exemple de la façon dont la province travaille déjà à l’amélioration de la gestion, de la protection et de la planification d’éléments importants du paysage naturel et culturel d’Ontario.

Le mandat du ministère des Richesses naturelles comprend la gestion et la protection du réseau de zones protégées de l’Ontario. Il existe cinq parcs provinciaux dans le bassin hydrographique du lac Simcoe : Sibblad Point, Mara et McRae Point (p. ex. parcs de loisirs, plages et terrains de camping), et Holland Landing Prairie et Duclos Point (p. ex. réserves naturelles, établies pour représenter et protéger les habitats et formes terrestres naturelles distinctes).

La Loi de 2006 pour les parcs provinciaux et les réserves de conservation présente des objectifs pour la protection, les activités récréatives de plein air, l’appréciation du patrimoine et la recherche. Elle mentionne aussi le maintien de l’intégrité écologique comme principale priorité dans la planification et la gestion des parcs provinciaux et des réserves de conservation de l’Ontario. Les parcs provinciaux contribuent donc aux objectifs du Plan.

Politiques :

7.12-SA : Au cours de l’année suivant la date d’entrée en vigueur du Plan, la Province, en collaboration avec les municipalités, l’industrie des loisirs et du tourisme et les associations connexes élaboreront une stratégie récréative toutes saisons pour le bassin hydrographique du lac Simcoe afin d’améliorer les conditions des activités récréatives viables sur le plan de l’environnement par les mesures suivantes :

  1. mesurer la viabilité des activités récréatives qui contribueront à l’amélioration de la qualité de vie et à la préservation de l’écosystème; et
  2. envisager un examen des plans d’activités récréatives pertinents, le cas échéant.

Dans le cadre de cette stratégie, on identifiera les mesures clés recommandées tout en prenant en considération au moins les impacts environnementaux des activités récréatives (p. ex. navigation de plaisance) qui pourraient nuire à la salubrité écologique du lac Simcoe; les problèmes liés à l’accès public (p. ex. qualité des sites, viabilité financière, possibilités d’intendance du public, stationnement disponible); et cernera les zones prioritaires (p. ex. zones riveraines, acquisitions potentielles de terres publiques, lieux culturels et historiques).

La stratégie permettra de cerner les modifications éventuelles à apporter au Plan pour s’assurer que les mesures recommandées sont prises et terminées d’ici 2012.

7.13-HR : En approuvant un projet d’aménagement le long de la rive du lac Simcoe, les municipalités s’assureront de maintenir l’accès public au lac.

7.14-HR : Dans les cas où, conformément aux politiques du Plan, l’aménagement et l’altération du site sont permis à moins de 120 mètres de la rive du lac Simcoe ou d’un cours d’eau permanent ou intermittent ou d’une terre humide, l’aménagement ou l’altération du site sera intégrée, dans la mesure du possible, aux parcs et sentiers existants ou proposés.

7.15-SA : Le MTR, le MRN, le MEO, le MPS et d’autres ministères continueront à promouvoir les pratiques récréatives et touristiques viables pour aider à protéger le patrimoine écologique et culturel du bassin hydrographique du lac Simcoe.

7.16-SA : Les propriétaires et exploitants de ports de plaisance, de terrains de golf et d’autres entreprises du secteur récréatif devraient, en collaboration avec les associations récréatives, élaborer et mettre en œuvre des programmes qui font la promotion des meilleures pratiques de gestion et d’initiatives menées par le secteur pour aider à protéger et à rétablir l’intégrité écologique du lac Simcoe et de son bassin hydrographique.

7.17-SA : Le MEO, aidé par les associations récréatives intéressées, les municipalités et d’autres partenaires se chargera de surveiller et de promouvoir la certification environnementale des ports de plaisance, des terrains de golf et d’autres entreprises récréatives.


1 Ce projet de règlement serait visé par les lois provinciales et fédérales.