Chapitre 2 : Tabler sur les anciennes mesures

Les efforts et mesures coopératifs entrepris par les partenaires du bassin hydrographique ont déjà commencé à se traduire par une amélioration de la santé du lac Simcoe. Par exemple, les niveaux d’oxygène dissous dans les eaux profondes du lac ont augmenté et il existe des signes d’une reproduction naturelle dans la communauté des poissons d’eaux froides.

Des efforts de collaboration sont déployés depuis longtemps déjà pour protéger la santé du lac Simcoe. Nous en décrivons plusieurs ci-après.

Stratégie de gestion environnementale du lac Simcoe (SGELS)

La Stratégie de gestion environnementale du lac Simcoe (SGELS) a commencé en 1990 dans le but de rétablir la reproduction autonome des poissons d’eaux froides dans le lac Simcoe en améliorant la qualité de l’eau. Il s’agissait d’un partenariat multiple engageant la participation du MEO, du MRN, du MAAAR, du MAML, du MEI et de l’OPNRLS. Plus récemment, les municipalités du bassin hydrographique, la Première nation des Chippewas de Georgina Island, Environnement Canada, et Pêches et Océans Canada (POC) se sont joints au partenariat. L’OPNRLS a présidé le partenariat.

La SGELS était centrée essentiellement sur le contrôle et la réduction du phosphore déversé dans le lac Simcoe durant les trois principales phases de mise en œuvre de la stratégie.

  • Durant la phase I (de 1990 à 1995), la SGELS a permis de réduire les quantités de phosphore entrant dans le lac, les faisant passer de plus de 100 tonnes par an à une moyenne de 67 tonnes.
  • Durant la phase II (de 1996 à 2001), mentionnons, parmi les projets réalisés, 55 projets d’amélioration de la qualité de l’eau, une réduction de 2,5 tonnes métriques de la quantité annuelle de phosphore déversée dans le lac Simcoe, l’établissement d un bilan de masse hydrologique du lac et la tenue d’une étude de la qualité hydrique totale s’intéressant aux avantages des mesures de contrôle du phosphore.
  • La IIIe et dernière phase (de 2002 à 2008) a abouti à la production d’un rapport sur l’état du bassin hydrographique du lac Simcoe (2003), qui fournit une vue d’ensemble des conditions existantes (par ex. géologie, patrimoine naturel, qualité de l’air et de l’eau, pêches, etc.) et un rapport sur l’ensemble du bassin du lac Simcoe (2008) dans lequel sont décrites les mesures prises actuellement en vue de protéger et de restaurer le bassin et définir les problèmes qui se font jour dans le bassin hydrographique du lac Simcoe.

Certains des résultats recueillis dans le cadre de la SGELS ont été regroupés et adoptés par le Comité consultatif scientifique du lac Simcoe et sont utilisés dans le Plan de protection du lac Simcoe.

Plan d’action intergouvernemental (2006)

Pour desservir les intérêts communs en matière de protection environnementale, de certitude en matière d’aménagement et une intendance efficace et viable, la province a créé un partenariat avec les 19 municipalités du comté de Simcoe, notamment Barrie et Orillia, pour établir le Plan d’action intergouvernemental (PAI).

Mesures agricoles et communautaires

Les agriculteurs du bassin hydrographique du lac Simcoe ont réalisé des progrès importants dans l’utilisation de pratiques et technologies agricoles améliorées. Les progrès accomplis comprennent notamment la création d’une bande tampon le long des régions riveraines, des installations améliorées pour l’entreposage du fumier et des systèmes de culture technologiquement avancés. Certains de ces travaux ont été accomplis par des agriculteurs et d’autres l’ont été dans le cadre de programmes d’intendance officiels comme le Plan agro-environnemental, le programme d’amélioration de la qualité de l’eau du lac Simcoe, le programme Intendance environnementale Ontario et une foule d’autres programmes municipaux, provinciaux et fédéraux-provinciaux à frais partagés.

Dans d’autres régions du bassin hydrographique, des propriétaires de terrains ruraux, des groupes communautaires et des particuliers ont participé à une variété de programmes d’intendance, de sensibilisation et de mobilisation qui ont réduit l’érosion des berges, amélioré l’habitat des poissons, augmenté le couvert naturel et encouragé les mesures viables dans l’ensemble du bassin hydrographique.

Étude sur la capacité assimilative du lac Simcoe

L’une des initiatives clés du PAI était l’étude sur la capacité assimilative du bassin hydrographique du lac Simcoe. L’étude a été élaborée en collaboration avec le gouvernement fédéral, le gouvernement provincial, les municipalités, l’Office de protection de la nature de la région du lac Simcoe, l’Office de protection de la nature de la vallée de Nottawasaga et d’autres intervenants.

L’étude a permis de produire un outil de modélisation pour faire connaître aux décideurs les impacts potentiels des divers types d’utilisation des terres actuellement en cours ou planifiées sur la qualité de l’eau. Elle a aussi donné lieu à l’élaboration d’un processus permettant de fixer des cibles de charges pour les sous-bassins hydrographiques.

Soutien provincial aux initiatives agricoles et communautaires

  • La Province a fourni un soutien financier et technique à des initiatives agricoles et communautaires dans le cadre du Plan agro-environnemental, de l’Initiative de gérance agroenvironnementale du lac Simcoe, du Programme de participation communautaire à la gestion des pêches et de la faune, du Programme d’encouragement fiscal pour les forêts aménagées, du programme Intendance environnementale Ontario et d’autres programmes de conservation et programmes communautaires écologiques.
  • Dans le cadre du programme Intendance environnementale Ontario, la province offre son soutien aux conseils d’intendance. Ces conseils, établis dans les comtés, représentent une large assise des intérêts des propriétaires et de la collectivité dans leurs régions. La province facilite les partenariats et recueille les ressources financières et concrètes pour une foule de projets d’intendance, de sensibilisation et de mobilisation.

Les municipalités

Les municipalités ont pris des mesures importantes qui ont eu une incidence positive sur le lac. Parmi ces mesures, mentionnons par exemple les améliorations apportées aux stations d’épuration des eaux d’égout, la modernisation de la gestion des eaux pluviales, l’amélioration de l’habitat aquatique et la désaffection du système septique, des investissements dans les projets d’intendance et un soutien à l’Office de protection de la nature de la région du lac Simcoe.

Réduction du phosphore municipal

En vertu du Programme d’amélioration de la qualité de l’eau du lac Simcoe, les municipalités ont réduit les rejets de phosphore en prenant les mesures suivantes :

  • Remplacement des fosses septiques privées inadéquates
  • Modernisation des bassins d’eaux pluviales
  • Mise en œuvre de projets de contrôle de l’érosion des berges
  • Inspection régulière des stations d’épuration des eaux d’égout et présentation mensuelle d’un rapport sur les concentrations des effluents
  • Déclassement de 2 200 fosses septiques le long de la rive du lac Simcoe

L’office de protection de la nature de la région du lac Simcoe (OPNRLS)

Les offices de protection de la nature sont des organismes communautaires de protection de l’environnement. Ils représentent un ensemble de municipalités regroupées en fonction d’un bassin hydrographique et ils travaillent en partenariat avec d’autres organismes pour gérer leur bassin hydrographique respectif. La Loi sur les Offices de protection de la nature fournit à la province et aux municipalités de l’Ontario les moyens de s’associer pour constituer un office de protection de la nature dans une région donnée.

Le Plan de protection du lac Simcoe tire parti des efforts continus de l’OPNRLS, qui demeure un partenaire essentiel de la mise en œuvre du Plan et de la protection du bassin hydrographique. L’OPNRLS a pour mission de jouer un rôle de chef de file auprès des partenaires communautaires, municipaux et gouvernementaux en ce qui concerne la restauration et la protection de l’écosalubrité et de la qualité du lac Simcoe et de son bassin hydrographique.

L’office de protection de la nature de la région du lac Simcoe

L’OPNRLS a dirigé des stratégies de gestion améliorée des eaux pluviales pour les grandes municipalités autour du lac. Résultat : depuis 2000, tous les nouveaux projets d’aménagement autour du lac ont respecté ou dépassé les normes environnementales provinciales les plus élevées en matière de gestion des eaux pluviales.

Le gouvernement fédéral

Le gouvernement fédéral est également présent dans le bassin hydrographique par l’entremise de divers ministères. L’exemple de Parcs Canada montre comment divers niveaux de gouvernement fédéraux continue de protéger et de gérer l’écosystème du lac. Le lac Simcoe fait partie de la voie navigable Trent-Severn.

Le gouvernement fédéral a créé un Fonds pour le nettoyage du lac Simcoe qui favorise la réduction des quantités de phosphore déversées dans le lac, restaurer les habitats prioritaires, rétablir la pêche en eaux froides et enrichir les connaissances scientifiques sur le lac aux fins du processus décisionnel.

Les comités consultatifs pour la protection du lac Simcoe

En février 2008, la province a créé un Comité consultatif scientifique du lac Simcoe afin d’obtenir ses conseils sur la meilleure façon de protéger l’écosystème du bassin hydrographique du lac Simcoe en vue d’éclairer l’élaboration du Plan de protection du lac Simcoe. Le Comité a apporté de précieuses observations scientifiques sur l’état du lac et de son bassin hydrographique, sur les pressions que cet écosystème connaît actuellement et celles auxquelles il risque d’être soumis à l’avenir, sur le repérage des composants de l’écosystème qui ont besoin d’être protégés, sur des méthodes de gestion pertinentes et un plan de contrôle pour favoriser la mise en œuvre de la stratégie de protection adoptée.

En mai 2008, la province a créé un Comité consultatif des intervenants pour la protection du lac Simcoe dans le but de recueillir les avis de tout l’éventail d’intérêts présents autour du lac Simcoe. Le comité se composait de représentants de l’OPNRLS, des Premières nations, des municipalités, des agriculteurs et du secteur agricole, du tourisme, des pêches, des commerces, des promoteurs, des résidents, des propriétaires de chalets et des environnementalistes. Il a fourni au gouvernement des renseignements et conseils qui se sont avérés précieux pour l’élaboration du Plan de protection du lac Simcoe.

Ces deux comités seront remplacés par un Comité de coordination pour le lac Simcoe et d’un Comité scientifique du lac Simcoe, décrits au chapitre 8 : Mise en œuvre, du présent document.