Aperçu

Les entreprises culturelles participent à la création, la production et la diffusion de biens et de services culturels.footnote 145 Les industries culturelles de l’Ontario comprennent la production cinématographique et télévisuelle, les produits multimédias interactifs numériques, l’industrie de la musique, et l’édition de livres et de revues. L’activité économique générée par les industries culturelles est représentative de l’évolution d’une économie industrielle vers une économie fondée sur la connaissance, en Ontario et dans de nombreuses régions du monde.

Les sociétés de l’industrie culturelle élaborent, produisent et commercialisent des produits et des services dont la valeur réside dans leur propriété intellectuelle. Elles font le commerce de droits de propriété intellectuelle, en particulier de droits d’auteur,footnote 146 ce qui assure la valeur économique de ces produits. Par la création du Compte satellite de la culture (CSC) canadien, Statistique Canada reconnaît le rôle crucial de la propriété intellectuelle dans la chaîne de valeur économique de l’industrie culturelle.footnote 147

Le gouvernement de l’Ontario aide principalement l’industrie culturelle de la province au travers des programmes et des services proposés par la Société de développement de l’industrie des médias de l’Ontario et le Conseil des arts de l’Ontario.

L’industrie culturelle est confrontée à un certain nombre d’obstacles, mais bénéficie aussi d’occasions de développement :

  • La transformation numérique a profondément modifié la production de contenus, les modèles économiques et les modes de consommation de contenu
  • Le piratage entraîne la perte des revenus
  • La rapidité de la diffusion permet de toucher des publics plus larges, mais ne se traduit pas forcément par des revenus supérieurs
  • Le volume gigantesque de contenus, produits à la fois par des amateurs et des professionnels, nuit à la visibilité (la découverte en ligne des contenus par les publics cibles)

L’industrie culturelle de l’Ontario est la plus importante au pays, avec presque la moitié du PIB du secteur au Canada.footnote 148 La majorité des entreprises du secteur culturel sont des petites ou des microentreprises, dont la plupart n’ont pas accès aux capitaux nécessaires pour se développer.footnote 149. Les conditions d’emploi dans ce secteur peuvent être variées : employés permanents, autoentrepreneurs, travailleurs contractuels ou travailleurs autonomes. Étant donné que ce secteur présente un potentiel de création d’emploi, l’industrie culturelle continuera à jouer un rôle important dans la croissance et la prospérité de l’Ontario.footnote 150

Approche sectorielle choisie par l’Ontario pour l’industrie culturelle

Depuis les années 90, le gouvernement de l’Ontario a opté pour une approche sectorielle pour valoriser l’industrie culturelle dans la province, en définissant le « secteur créatif » comme l’ensemble des personnes et des sociétés dont la principale occupation est la création, la production et/ou la monétisation de produits créatifs fondés sur la propriété intellectuelle.footnote 151 Le secteur créatif englobe toutes les activités directement concernées par l’élaboration et la production de produits et de services créatifs, ainsi que l’industrie sous-jacente permettant la production et la diffusion du contenu créatif.footnote 152

L’approche sectorielle facilite le partage des locaux ou le regroupement géographique d’industries complémentaires et l’abolition des barrières qui freinent la collaboration, qu’elles soient physiques, sociales ou culturelles.footnote 153 Cette approche a été soulignée publiquement dans le rapport de 2010 Le secteur de la création et du divertissement de l’Ontario : Un cadre propice à la croissance.

Bien que la province soutienne principalement le segment de l’industrie culturelle du secteur créatif, elle reconnaît qu’il est important d’entretenir l’ensemble de l’écosystème créatif. D’après la théorie sectorielle, les industries et les entreprises interreliées tirent avantage d’être coimplantées dans des régions où elles peuvent à la fois coopérer et être mises en concurrence. En effet, elles ont de meilleures chances d’accéder à l’expertise de travailleurs qualifiés, au financement, aux réseaux d’affaires et de recherche, à une collaboration accrue et au transfert de connaissances. Au travers d’investissements ciblés dans l’écosystème du secteur créatif et de programmes de soutien à la collaboration et aux partenariats, la politique sectorielle de l’Ontario a été axée sur la formation d’un réseau diversifié de sociétés et d’institutions qui a permis d’offrir au secteur d’importants avantages.

L’approche sectorielle est cohérente avec celles d’autres régions du monde. Aux États-Unis, des états comme l’Arkansas, le Colorado et le Mississippi soutiennent le développement de centres d’innovation, de districts culturels et d’espaces où les artistes et d’autres talents créatifs peuvent se regrouper.footnote 154 Les secteurs forts sont également associés à l’innovation et à l’entrepreunariat.footnote 155

Le secteur de la création et du divertissement de l’Ontario : Un cadre propice à la croissance désigne les six piliers qui soutiennent la croissance du secteur créatif en Ontario.  La politique du secteur créatif en Ontario a été axée sur la définition de ces piliers : développer l’investissement et le financement privés; acquérir une présence mondiale et élargir le marché; stimuler l’innovation et faciliter la transition numérique; développer un écosystème fort; acquérir des compétences et mettre en place une infrastructure d’encadrement, et encourager la collaboration entre le gouvernement et l’industrie. Les priorités de la politique sectorielle ont servi de base aux investissements de l’Ontario dans ce secteur, en aidant à tisser des liens à l’intérieur de l’industrie culturelle de la production cinématographique et télévisuelle, des produits multimédias interactifs numériques, de la musique et de l’édition de livres et de revues, ainsi que des connexions entre l’industrie et le noyau artistique du secteur, l’industrie créative sous-jacente et l’économie au sens large.

Production cinématographique et télévisuelle

L’industrie de la production cinématographique et télévisuelle englobe des sociétés spécialisées dans la production et la postproduction, l’animation et les effets visuels. Elle produit du contenu pour les programmes de télévision et les longs métrages, qui sont ensuite vendus ou concédés aux télédiffuseurs et/ou distributeurs. L’industrie englobe également les distributeurs, les guildes, les festivals de cinéma, les associations commerciales, les diffuseurs et de multiples industries annexes.

L’Ontario est toujours la première province au Canada en ce qui concerne la production de films pour le cinéma et la télévision, en contribuant à hauteur de 2,3 milliards de dollars en dépenses de production (soit 40 % du cumul national) et en soutenant de manière directe ou indirecte 44 410 emplois en 2013-2014.footnote 156 Deuxième destination au Canada pour les productions étrangères, après la Colombie-Britannique, la province représente 24 % de la production étrangère totale ayant choisi le Canada en 2013-2014.footnote 157

La production cinématographie et télévisuelle a contribué au PIB de l’Ontario à hauteur de 1,9 milliard en 2010.footnote 158 La contribution économique du secteur se manifeste également au fur et à mesure du développement de l’industrie et au travers des effets indirects sur les secteurs du tourisme et de la construction.footnote 159

En moyenne, les Canadiens regardent des films canadiens par l’intermédiaire de services de vidéo sur demande et de télévision à la carte quelques fois par année, et 12 % d’entre eux téléchargent ou regardent en continu des films canadiens sur Internet au moins une fois par semaine.footnote 160  L’abonnement payant aux services de vidéo en continu a augmenté, pour passer de 22 % en 2012 à 30 % en 2014.footnote 161

Le nombre de films visionnés dans le monde n’a jamais été aussi important, compte tenu de la diversité des formats et des appareils disponibles.footnote 162 La proportion des Canadiens qui regardent des films sur des appareils mobiles chaque mois a augmenté de 9 % en 2012 à 17 % en 2014.footnote 163 Si les films avaient auparavant la préférence des spectateurs, ce sont maintenant les séries télévisées,footnote 164 de plus en plus regardées sur des appareils mobiles. Entre 2012 et 2013, le nombre de Canadiens qui ont regardé la télévision sur leurs appareils mobiles a augmenté de 34 % pour atteindre presque 2,5 millions.footnote 165 Aux États-Unis, le temps passé à regarder la télévision sur des appareils mobiles a dépassé le temps de visionnement sur un écran de TV en 2014.footnote 166

En 2013, les Canadiens ont passé en moyenne 29 heures à regarder la télévision traditionnelle par semaine. Ceux qui préfèrent Internet ont généralement passé un peu plus de cinq heures à regarder des émissions.footnote 167 En moyenne, la programmation canadienne représente 43 % des émissions regardées par semaine. Indépendamment des pays dans lesquels elles sont produites, les dramatiques et les comédies sont les plus regardées, avec 41 % du temps passé par semaine. Les documentaires ponctuels ont attiré 4 % des spectateurs et la musique, la danse et la variété presque 2 %.footnote 168

Le problème de mesure d’audience généré par le passage des écrans traditionnels aux nouveaux appareils touche à la fois l’industrie et les décideurs politiques. L’initiative « Parlons télé » du CRTC vise à remédier à ce problème en créant un groupe de travail destiné à mettre au point un système de mesure et d’analyse d’audience au moyen d’un boîtier numérique.

Principales tendances

Contexte financier

Les diffuseurs et les groupeurs de contenus sur le Web, tels que Netflix, Hulu, YouTube et Amazon, se différencient en produisant leurs propres contenus originaux, à des coûts parfois plus élevés que ceux payés pour les contenus sur catalogue.footnote 169 Ces services offrent aux producteurs de nouvelles sources de financement et d’autres possibilités de vendre leurs contenus sur de nouvelles plateformes. Cette tendance devrait s’intensifier, car les contenus propres aux diffuseurs leur permettent de mettre en place une stratégie de différenciation par rapport à la concurrence, afin de promouvoir et vendre leurs services de diffusion.

Relativement nouvelle, la tendance du financement participatif en capital est prometteuse pour les films indépendants à petit budget. Cette source de financement participatif qui connaît la croissance la plus rapide devrait permettre de lever 2,6 milliards de dollars de fonds en 2015.footnote 170 Au Canada, les regroupements dans le secteur privé de la télédiffusion ont diminué le nombre de possibilités de financement pour les producteurs. C’est pourquoi d’autres outils de financements sont recherchés dans ce contexte de financement de plus en plus restreint.footnote 171

La Documentary Australia Foundation a lancé une initiative de financement qui bénéficie du soutien du secteur philanthropique. La fondation soutient les efforts des documentaristes pour collecter des fonds, fait la promotion de leurs projets en ligne et leur fournit des outils de recherche de financements, une plateforme de financement participatif et un service de délivrance de reçus d’impôt. La fondation a également accueilli Good Pitch2 Australia, un événement destiné à rapprocher le secteur du documentaire et le secteur philanthropique lors d’une journée fructueuse de collecte de fonds.footnote 172

Un certain nombre de pays soutiennent la réalisation de films à petit budget, comme la Suède avec le programme Rookie Film du Swedish Film Institute. Ce programme a permis de financer à hauteur de 80 % des films dont le budget maximum était de 1,08 million d’euros (1,56 million de dollars). Lancé sous forme de projet pilote en 2009, il a permis de soutenir cinq films. En France, l’Institut pour le financement du cinéma et des industries culturelles se charge de faciliter l’accès au financement bancaire. Issu d’un partenariat entre l’état français et les banques publiques et privées, il offre une garantie de prêt pour les productions audiovisuelles et les sociétés cinématographiques,footnote 173 ce qui leur facilite l’accès à un financement adapté aux besoins et en temps utile.footnote 174

Plusieurs provinces ont réévalué leur soutien direct à la production cinématographique et télévisuelle. Certaines, comme la Saskatchewan, ont supprimé le crédit d’impôt pour la production cinématographique. D’autres, à l’instar de la Nouvelle-Écosse, ont remplacé les crédits d’impôt par des subventions. Ces dernières années, certains rapports, y compris ceux de la Commission de la réforme des services publics de l’Ontario, ont plaidé en faveur d’une restriction ou d’une redéfinition des soutiens directs du gouvernement de l’Ontario à l’économie, y compris en ce qui concerne les crédits d’impôt accordés aux supports culturels.footnote 175 Dans le budget 2015, le gouvernement de l’Ontario a réduit les crédits d’impôt pour les services de production et l’animation informatique.

Les modifications réglementaires résultant des décisions du CRTC après les débats « Parlons télé » peuvent également changer les perspectives financières des producteurs de contenu sur écran. L’élimination et la réduction de certains soutiens réglementaires au contenu canadien et le choix du dégroupage des canaux TV ne sont que deux exemples de changements significatifs récents qui peuvent toucher le secteur de la production en Ontario.footnote 176

Visibilité

Les types d’écrans sur lesquels regarder les films vont continuer à se multiplier et, que ce soit à la maison ou à l’extérieur, il sera possible d’accéder à la vidéo sur demande et aux services Internet sur une grande variété d’appareils. Cependant, les sorties en salle continueront d’offrir de la visibilité aux longs métrages canadiens et de promouvoir leur visionnement sur toutes les autres plateformes.footnote 177

Toutes les activités du secteur sont touchées par ces tendances, mais plus particulièrement celles des producteurs et des distributeurs. Les distributeurs ont déjà adopté de nouveaux modèles d’affaires en optant pour la planification événementielle, des fenêtres de diffusion plus courtes et des stratégies de sortie sur plusieurs plateformes. Il sera de plus en plus important de recourir à la promotion et au marketing de manière innovante pour renforcer la visibilité des émissions de télévision et des longs métrages canadiens.

Modèle canadien unique, CineCoup Film Accelerator, soutient à la fois les productions de cinéastes indépendants et s’engage auprès du public. Le modèle aide les cinéastes à développer leurs projets en organisant le soutien des admirateurs par l’intermédiaire d’un marketing en ligne.footnote 178

Sachant que les programmes tournés au Canada doivent être disponibles et visibles par le plus grand nombre pour réussir dans le contexte actuel, le CRTC a l’intention d’accueillir un sommet pour inciter les intervenants à prendre part à l’élaboration de stratégies et de mécanismes, afin d’améliorer la visibilité et la promotion des contenus canadiens.footnote 179

La visibilité dépend de nombreux facteurs, dont la promotion fait partie au premier chef. Dans le cadre de ses recherches de stratégies innovantes pour exploiter la propriété intellectuelle, l’Institute for Capitalising on Creativity (ICC) de l’université de St. Andrews a mis en place un partenariat de transfert de connaissances (KTP, Knowledge Transfer Partnership). Ce partenariat réunit un chercheur, un membre de l’industrie et l’institut, qui travaillent sur des projets lancés par l’industrie. En l’occurrence, le projet visait à étudier les meilleures méthodes pour mettre au point des stratégies de propriété intellectuelle destinées à soutenir le retour sur investissement. Les principales questions soulevées étaient les suivantes : Gestion des droits numériques, concession de licences, ventes directes, autres sources de revenus, licence Creative Commons, marquage et droits de propriété intellectuelle formels (brevets, marques de commerce, droits d’auteurs, secrets de fabrication, droits attachés aux dessins ou modèles). Ainsi, Creative Scotland, l’organisme de financement national des arts, du cinéma et des industries créatives, a multiplié par dix ses fonds consacrés au marketing et à la diffusion.footnote 180

Le British Film Institute aide les diffuseurs à utiliser de nouvelles approches pour atteindre le public, des nouvelles techniques de marketing, des plateformes de diffusion ou des maquettes d’exposition novatrices.footnote 181 L’institut a également soutenu les essais de sortie des films sur plusieurs plateformes.footnote 182

Viabilité au travers du marché international

Les films sont des « actifs immobilisés dont la durée de vie semble augmenter avec l’émergence de nouveaux marchés dans le monde ».footnote 183 Les accords de coproduction internationaux permettent aux producteurs canadiens d’accéder à des budgets plus importants et de gagner en visibilité sur les marchés étrangers, car le marché canadien est à ce point restreint qu’il est difficile de récupérer les coûts liés à la production. Si un producteur peut désormais compter sur de nouveaux débouchés à l’extérieur du pays, il faut également tenir compte du fait que la plupart des sociétés de production de l’Ontario sont de petites entreprises et qu’elles pâtissent de leur manque de contact à l’étranger qui les empêche de véritablement s’implanter sur le marché international.

Avec des antennes dans 13 pays membres de l’Union européenne, l’ECBN (European Creative Business Network) favorise la collaboration en mettant en relation des entrepreneurs créatifs et des agences de développement situées en Europe. Au travers d’échanges et de missions commerciales, l’ECBN aide les sociétés créatives à surmonter les obstacles qui les empêchent de travailler sur la scène l’internationale, comme la difficulté de trouver l’information, la bureaucratie, le manque de personnes-ressources et de collaborateurs.footnote 184

Australians in Film est une association pour les cinéastes et les interprètes australiens aux États-Unis qui fonctionne avec le soutien du gouvernement de l ’Australie. Elle permet à ses membres d’accéder à des laboratoires de production et d’écriture, à des comités et des séminaires de l’industrie, et de pouvoir réseauter avec d’autres professionnels du secteur.footnote 185

Produits multimédias interactifs numériques

L’industrie des produits multimédias numériques interactifs (MNI) englobe les jeux vidéo, les applications mobiles, les médias interactifs et l’apprentissage en ligne. La plupart des sociétés de ce secteur recourent à des canaux de diffusion numériques pour atteindre leurs clients directement ou au travers de magasins en ligne et d’applications tierces.footnote 186

La demande de produits multimédias interactifs numériques continue de grimper. D’après un rapport d’enquête, plus de la moitié des Canadiens ont joué à un jeu vidéo dans les quatre semaines précédant le sondage.footnote 187 Plusieurs nouveautés vont contribuer à accentuer l’intérêt pour les jeux vidéo, comme les jeux gratuits, les nouvelles consoles de jeux et autres matériels à venir, et les vidéos de jouabilité générées par les utilisateurs.footnote 188

L’industrie des produits multimédias interactifs numériques en Ontariofootnote 189 a contribué au PIB à hauteur de 917 millions de dollars et représentait 8 041 emplois en 2010.footnote 190 La province compte le plus fort taux d’entreprises dans ce domaine au Canada, soit environ 31 %. Environ un tiers des très grandes entreprises sont des multinationales, qui génèrent la majeure partie de leur chiffre d’affaires du secteur au Canada.footnote 191 Quelques-unes d’entre elles rapportent plus de 10 millions de dollarsfootnote 192, mais la majorité sont des petites et moyennes entreprises qui gagnaient moins de 1 million de dollars en 2011.

L’approche résolument indépendante de la scène du jeu vidéo en Ontario attire les investissements dans la province. En 2012, les 96 éditeurs de jeux vidéo installés en Ontario employaient directement 1 850 personnes.footnote 193 Parmi ceux-ci, 88 % étaient sous contrôle canadien, contre 76 % pour la moyenne des entreprises canadiennes.footnote 194 Le salaire moyen des employés à temps plein de ces sociétés était de 76 400 dollars, soit légèrement supérieur à la moyenne nationale de 72 500 dollars pour cette industrie.footnote 195 Selon une étude, 67 % des Canadiens pensent que l’industrie des jeux vidéo offre des perspectives de carrière intéressantes pour les jeunes.footnote 196

Les jeux vidéo présentent le grand avantage de s’insérer facilement dans des applications éducatives et économiques. La « ludification » permet d’intégrer des éléments ludiques aux activités de formation, d’éducation et de marketing. En éducation, l’apprentissage en ligne est perçu comme un avantage, à la fois par les élèves et par les enseignants.footnote 197

Principales tendances

Ouverture vers les marchés internationaux

De plus en plus, les sociétés des MNI conçoivent leurs produits pour les marchés internationaux, en les localisant par la langue, les noms et d’autres éléments spécifiques à la culture.

Les prévisions de revenus pour l’industrie des applications mobiles de l’Ontario tournent autour de 1,9 milliard de dollars en 2016 et 3,3 milliards de dollars en 2018.footnote 198 L’exportation devrait être responsable de la majeure partie de la croissance de l’industrie. Les États-Unis représentent un marché important, avec environ 27 % des revenus du secteur qui y sont générés.footnote 199

D’une manière générale, les ventes de jeux mobiles devraient surpasser celles des jeux sur consoles en 2015,footnote 200 pour atteindre un chiffre d’affaires de 30,3 milliards de dollars (26,4 milliards de dollars pour les jeux sur consoles). Les marchés émergents de l’Asie du Sud-Est et de la Chine sont à l’origine de l’augmentation du chiffre d’affaires.footnote 201 Cette croissance rapide des revenus des jeux mobiles est une bonne nouvelle pour l’Ontario, qui bénéficie d’un bassin important de développeurs d’applications mobiles.footnote 202

Cependant, en Amérique du Nord, les ventes de jeux sur consoles devraient continuer à dépasser celles des jeux mobiles. En 2015, les ventes de jeux sur consoles devraient s’élever à 11,1 milliards de dollars et celles des jeux mobiles à 7,2 milliards de dollars.footnote 203 Cette tendance devrait protéger les développeurs de jeux sur consoles des effets les plus néfastes du rétrécissement du marché.

Aide financière au démarrage

Les emprunts et le capital-risque sont difficiles à obtenir au Canadafootnote 204 et de nombreuses entreprises éprouvent de la difficulté à accéder à une aide financière au démarrage. Des études montrent que l’autofinancement et le financement interne prévalent dans le capital de départ.footnote 205 Certaines sociétés des MNI se tournent vers les États-Unis pour l’aide financière au démarrage.footnote 206

Le Fonds des médias du Canada a présenté un certain nombre d’initiatives de financement innovantes visant à faciliter l’accès aux investisseurs. Le Programme pilote de partenariat avec des accélérateurs (3PA) vise à offrir aux producteurs de projets de médias numériques, au travers d’accélérateurs, un meilleur accès aux marchés, au mentorat et aux capitaux.footnote 207

Au Royaume-Uni, le programme d’investissement SEIS (Seed Enterprise Investment Scheme) cherche à aider les petites entreprises à un stade précoce de développement à trouver des financements par actions en offrant aux particuliers des allègements fiscaux. Le SEIS prévoit également des allègements fiscaux plus importants pour les entreprises en phase de démarrage.footnote 208 En outre, le gouvernement du Royaume-Uni a lancé un nouveau programme d’allègement fiscal pour des jeux vidéo britanniques agréés. Les produits doivent réussir un examen culturel, fondé sur un système de points répartis entre le contenu culturel, l’apport culturel, l’endroit où le jeu est produit et la nationalité du personnel clé travaillant sur le projet.footnote 209

Main-d’œuvre qualifiée

Pour être compétitives à l’échelle mondiale, les entreprises des MNI ont besoin de main-d’œuvre dans différents domaines. Le secteur manque de travailleurs hautement qualifiés. Ce sont les compétences techniques qui manquent le plus, et la pénurie va s’accentuer dans les prochaines années. Aux compétences techniques et créatives en demande viennent s’ajouter des compétences commerciales et d’analyse des données, ainsi que la maîtrise de la monétisation, essentielle pour profiter des occasions offertes par le marché des applications. Les compétences de leadership et de gestion de production font également défaut.footnote 210 Les pénuries de compétences du Canada sont compensées à l’étranger. Presque 40 % des éditeurs de jeux vidéo, par exemple, ont externalisé une ou plusieurs de leurs fonctions en 2012.footnote 211

La stratégie des industries créatives du Royaume-Uni reconnaît l’importance de l’apport artistique aux compétences scientifiques pour stimuler l’innovation. Cette stratégie soutient les matières créatives, la sensibilisation à la propriété intellectuelle, l’informatique et les compétences entrepreneuriales/commerciales dans le cursus scolaire britannique.footnote 212

Industrie musicale

Les Canadiens pensent que la musique améliore leur qualité de vie et qu’il est important de pouvoir accéder à la musique des artistes canadiens.footnote 213

Les Canadiens, et surtout les adolescents, consacrent de plus en plus de temps à écouter de la musique.footnote 214 Les plupart des Canadiens (90 %) écoutent en moyenne 24 heures de musique par semaine, mais ce chiffre passe à 31 heures pour 95 % des adolescents. La plupart des Canadiens écoutent de la musique en fond sonore. Les adolescents passent un tiers de leur temps d’écoute à faire autre chose (jouer aux jeux vidéo, lire et naviguer sur Internet).footnote 215

La consommation de musique sur tablettes et téléphones intelligents atteint des sommets sans précédent. La diffusion de musique en continu augmente toujours.footnote 216 Au moins la moitié de ceux qui écoutent de la musique sur un téléphone intelligent ou un ordinateur passent par un service de musique numérique.footnote 217

La plupart des Canadiens se fient à la radio et au bouche-à-oreille pour découvrir de nouveaux sons. Les sources sur le Web, comme les stations de radio en ligne, les réseaux sociaux et les magasins de musique en ligne constituent également des moyens privilégiés pour découvrir de nouvelles musiques.footnote 218

L’industrie de la musique de l’Ontario est la plus importante du Canada. Elle représente 78 % du chiffre d’affaires de la musique enregistrée au pays,footnote 219 et 39 % des établissements de l’industrie musicale se trouvent en Ontario.footnote 220 Cette industrie comprend les artistes entrepreneurs, les maisons et éditeurs de disques canadiens (« indépendants »), les maisons de disques étrangères (« grands joueurs »), les entreprises de musique en direct (agents, agents d’artistes, festivals musicaux, promoteurs et présentateurs), et les distributeurs de musique (radios, services de diffusion en continu). Le secteur musical connexe englobe les associations professionnelles, les établissements de formation et les organismes techniques/de service (studios d’enregistrement, entreprises de technologie musicale, etc.).

En 2013, les compagnies discographiques multinationales appartenant à des intérêts étrangers (p. ex., Universal Music Group, Warner Music et Sony Music) représentaient presque les quatre cinquièmes des ventes totales de l’industrie musicale.footnote 221 Le secteur indépendant est principalement constitué de petites et moyennes entreprises qui se consacrent à la production musicale, à la promotion des artistes, à l’édition, à la gestion et aux tournées. Ces sociétés représentaient 69 % du total des ventes des artistes canadiens la même année.footnote 222

Les revenus générés par les tournées sont importants pour les musiciens, et le tourisme musical peut contribuer à les augmenter.footnote 223 Le potentiel économique du tourisme musical ne fait aucun doute à Austin, au Texas, qui accueille chaque année deux festivals de musique majeurs : South by Southwest Film, Interactive and Music Conference et Austin City Limits Music Festival. Pour Austin, le tourisme musical a représenté presque la moitié des revenus globaux du tourisme, qui s’élevaient à 1,4 milliard de dollars en 2010. L’organisme Austin Convention & Visitors Bureau a contribué à ce succès en appuyant la promotion des musiciens et des entrepreneurs de la musique locaux, non seulement aux États-Unis, mais également à l’extérieur.footnote 224

Des initiatives similaires en Australie ont donné des rendements intéressants. D’après une étude de l’Australian Live Music Office, pour chaque dollar investi dans l’industrie des concerts en Australie, trois dollars sont réinjectés dans l’économie dans son ensemble.footnote 225

L’industrie de l’enregistrement sonore et de l’édition musicale en Ontario a contribué au PIB à hauteur de 275 millions de dollars et a employé 5 296 personnes en 2010. footnote 226 L’Ontario comptait 43 % de tous les emplois de l’industrie de l’enregistrement sonore au Canada en 2010.footnote 227

Le gouvernement de l’Ontario s’est engagé dans une stratégie de promotion des concerts. Présentée pour la première fois en 2013, cette stratégie fait la promotion du secteur des concerts musicaux en Ontario et place la province au premier rang pour les concerts et le tourisme musical.footnote 228 Dans le cadre de sa stratégie, le gouvernement de l’Ontario a lancé en 2014 Ontario En Concert.ca, un portail consacré à la promotion des concerts en Ontario.footnote 229

Principales tendances

Services de diffusion de musique en continu

L’industrie de la musique tire ses revenus des abonnements aux services musicaux, de la vente de CD et de disques vinyles, des téléchargements et des redevances des droits d’exploitation. Les services de diffusion de musique en continu ont changé la donne. Les services de diffusion en continu par abonnement ou financés par la publicité, qui représentaient 25 % en 2013 de l’ensemble des revenus générés par la musique numérique, sont passés à 32 % en 2014.footnote 230 Une étude menée sur 13 des marchés mondiaux les plus importants en 2015 a montré que 38 % des internautes avaient consommé de la musique sur des sites de diffusion en continu, tels que Spotify dans les six mois précédents.footnote 231

Stimulé par des services étrangers tels que Spotify, Google Play Music, Rdio, Slacker et Songzae, le modèle par abonnement à un service musical est celui qui se développe le plus vite. Le Canada a tardé à offrir des services de musique en continu, mais ils sont désormais populaires auprès du public. Par rapport aux derniers six mois de 2014 qui ont marqué le début des statistiques, les flux audio ont augmenté de 127 % pour la première moitié de 2015. Cette forte augmentation coïncide avec l’arrivée de Spotify au second semestre de 2014.footnote 232

Cette tendance a également une incidence sur le flux de rentrées financières des artistes, en leur offrant une source de revenus supplémentaire. Au cours des cinq années précédant 2014, les recettes provenant de la diffusion en continu ont augmenté d’une manière globale pour les artistes. Cependant, cette part des recettes reste relativement faible par rapport à l’ensemble des revenus.footnote 233

Essor à l’exportation

La réputation de pépinière de talents du Canada auprès du monde entier n’est plus à faire. Bien que les maisons de disque indépendantes s’intéressent surtout au marché national, les entreprises canadiennes ont la possibilité de tisser des relations internationales afin de commercialiser, promouvoir et soutenir les tournées des talents canadiens.footnote 234

Au Royaume-Uni, le programme Music Export Growth offre des subventions à des maisons de disque indépendantes pour leur permettre de commercialiser la musique britannique à l’étranger.footnote 235

Le programme Nomex (Nordic Music Export Program) est une plateforme commune à cinq pays nordiques : la Suède, la Finlande, le Danemark, l’Islande et la Norvège. Ce programme vise à consolider le marché dans le nord de l’Europe et à promouvoir les projets de Nomex dans d’autres pays. Cette initiative comprend une plateforme de réservation pour les artistes en tournée, une liste d’écoute de titres nordiques et des vitrines musicales au Royaume-Uni et au Japon.footnote 236

Édition de livres et de revues

Les Canadiens ont une haute opinion de la lecture et lui confèrent des atouts sociaux, comme la littéracie, la créativité, la qualité de vie, la cohésion sociale et une économie en bonne santé.footnote 237

Des études montrent qu’il existe un lien entre la lecture et l’engagement social. Les lecteurs consacrent du temps à aider des organismes sans but lucratif et donnent de l’argent ou des marchandises à des œuvres caritatives, dans une proportion beaucoup plus élevée que ceux qui ne lisent pas. En général, leur sentiment d’appartenance au Canada est beaucoup plus fort.footnote 238

La lecture occupe environ un quart du temps de loisirs des Canadiens. La plupart des Canadiens (8 sur 10) lisent des livres et consacrent en moyenne plus de cinq heures par semaine à la lecture. Environ un tiers des Canadiens passent au moins 75 % de leur temps de lecture à lire des œuvres de fiction.footnote 239

L’industrie de l’édition du livre en Ontario englobe les entreprises canadiennes et celles à capitaux étrangers. Les maisons d’édition étrangères sont souvent de grandes sociétés multinationales. Les éditeurs canadiens sont plus souvent de petites entreprises, spécialisées par genre. La plupart des éditeurs de l’Ontario impriment des livres en anglais et sont installés à Toronto. L’Ontario compte un certain nombre d’éditeurs de langue française situés à Ottawa, Sudbury et Toronto.

Les ventes de livres physiques ont été à l’origine de la grande majorité (89 %) des recettes des éditeurs de livres de l’Ontario en 2011.footnote 240 Les librairies classiques ont généré la moitié des ventes (50 %), alors que les canaux de distribution numérique n’ont pas atteint les 4 % des ventes.footnote 241

Au cours des dernières années, les éditeurs de livres ont pu constater la popularité croissante des livres numériques. Environ la moitié des lecteurs au Canada lisent des livres numériques. Ce sont les plus jeunes lecteurs qui en lisent le plus, mais parmi les lecteurs plus âgés, quatre sur dix lisent des livres numériques, que ce soit sur un appareil mobile ou un ordinateur. Ils considèrent les livres numériques comme très pratiques en voyage.footnote 242

La plus importante au Canada, footnote 243 l’industrie de l’édition du livre de l’Ontario a généré presque 1,23 milliard de dollars en 2012, ce qui représente presque les deux tiers des recettes nationales du secteur.footnote 244 En 2010, l’industrie de l’édition du livre de l’Ontario a contribué au PIB à hauteur de 499 millions de dollars et créé 5 435 emplois.footnote 245

L’Ontario possède l’industrie d’édition des revues la plus importante au pays, avec 1,13 milliard de dollars de recettes en 2013.footnote 246 L’édition de revues a contribué au PIB à hauteur de 739 millions de dollars et ce secteur a employé 8 516 personnes en Ontario en 2010.footnote 247 En 2013, les magazines de l’Ontario ont déclaré 511 millions de dollars de revenus publicitaires (environ la moitié du total national) et 306 millions de dollars (environ les deux tiers du total national) en revenus de tirage.footnote 248

La plupart des périodiques nationaux sont publiés en Ontario. Ils s’agit de revues de consommation, d’affaires et culturelles, publiées en anglais et en français, ainsi qu’en langue autochtone ou autre.footnote 249 Les éditeurs de revues sont très différents les uns des autres, en termes d’envergure et de tirages. Le plus grand publie plus de 20 titres dans divers domaines, alors que les plus petits peuvent publier seulement un ou deux titres dans un domaine bien particulier.footnote 250 Les éditeurs publient les revues sous forme de tirages papier, en ligne ou pour des appareils mobiles.footnote 251

Quelles que soient les tranches de population considérées, les Canadiens sont des lecteurs assidus de revues dans presque toutes les phases de la vie. Malgré l’avènement des plateformes numériques, les lecteurs âgés de 12 à 24 ans lisent presque autant que les lecteurs de revues moyens qui consacrent 44 minutes à lire un magazine papier.footnote 252 Le tirage des 47 meilleures ventes de magazines en langue anglaise du Canada s’échelonne de 166 000 à 3,9 millions par numéro.footnote 253 Les magazines orientés vers un contenu canadien représentent 41 % des ventes et les titres canadiens représentent 80 % des abonnements.footnote 254

Principales tendances

Édition numérique

L’édition numérique devrait avoir une incidence grandissante et durable sur l’édition des livres et des revues. La vente des livres et des revues numériques devrait stimuler la croissance mondiale.footnote 255

La majorité des éditeurs en Ontario publient des livres électroniques, mais les ventes numériques commencent tout juste à compenser la perte des revenus résultant du déclin du papier. La demande de revues et de livres numériques a augmenté, mais les promesses des nouveaux canaux de diffusion numérique n’ont pas encore été tenues. D’après les éditeurs, les ventes numériques représentent moins de 15 % de leurs revenus.footnote 256

Les ventes de livres papier devraient chuter à un taux de croissance annuel composé (TCAC) de -3,1 %. La demande de livres électroniques devrait stimuler les ventes mondiales, avec une croissance annuelle de 1,3 % attendue annuellement jusqu’en 2019.footnote 257

Le nombre croissant de magazines numériques et le lancement de services d’abonnement devraient avoir pour résultat de maintenir le chiffre d’affaires total des revues sur les quatre prochaines années, voire de l’augmenter légèrement. Cependant, le déclin des tirages papier et la baisse des revenus de la publicité devraient continuer à avoir des répercussions sur le secteur des périodiques.footnote 258

Le gouvernement australien met en place un certain nombre d’initiatives sur le plan national dans le but de soutenir son industrie du livre, et particulièrement l’envolée numérique. Il a créé un organisme de conseil public-privé représentant toute la chaîne logistique du livre, le Book Industry Collaboration Council, pour accompagner l’industrie sur des questions prioritaires.footnote 259

En avril 2015, le Québec a lancé un plan d’action sur le livre en 12 mesures. L’une des mesures vise à soutenir les projets innovants qui cherchent à augmenter la part de produits numériques dans les librairies agréées.footnote 260 Une partie du plan d’action sur le livre est financée par la stratégie culturelle numérique de la province, lancée en 2014, dont l’objectif est triple : accroître le contenu culturel disponible sous forme numérique, s’assurer que le contenu numérique est accessible et bien réparti, et créer un environnement propice à la culture numérique.footnote 261

L’Association of Canadian Publishers et l’Organization of Book Publishers of Ontario ont reçu l’appui des deux niveaux de gouvernement pour promouvoir l’industrie du livre, par la création de BookNet Canada, par exemple. Au travers de ce projet, l’industrie du livre met en place des technologies visant à promouvoir et vendre des livres, à simplifier les processus, et à analyser l’évolution du marché pour s’y adapter au fur et à mesure.footnote 262 Ce projet a pour vocation d’aider les maisons d’édition, les détaillants, les distributeurs, les agents commerciaux et les bibliothèques.

Marketing en ligne et visibilité

Le secteur des périodiques s’adapte aux possibilités offertes par la transformation numérique et aux problèmes qu’elle pose, en utilisant Internet et les applications mobiles pour étendre et renforcer ses relations avec les lecteurs.

Avec le marché du détail au Canada qui change et le déclin des librairies classiques, la visibilité représente un défi de taille, surtout pour les petites maisons d’édition. Cependant, la découverte de nouveaux livres passe toujours par les points de vente traditionnels, que les sites Web n’ont pas encore détrônés.footnote 263 Même si l’influence des points de vente traditionnels tend à diminuer, elle est encore importante.

À l’étranger, certains pays ont pris des initiatives pour soutenir le marketing en ligne et la visibilité des livres. Le programme Digital R&D Fund for the Arts du Royaume-Uni, qui s’est déroulé sur trois ans, avait pour but de favoriser la collaboration entre les organismes avec des projets artistiques, les fournisseurs de technologie et les chercheurs.footnote 264 Le fonds a soutenu le développement de l’application Bookspotting, conçue à partir d’une sélection organisée de livres tournant autour de l’Écosse.footnote 265

Au Canada, des projets collaboratifs soutiennent la visibilité numérique des livres. Un projet de l’Association of Canadian Publishers et du Canadian Publishers’ Council, 49thShelf.com vise à faciliter la découverte de livres canadiens en tout genre par le public, grâce à un large panel d’écrivains et d’éditeurs de partout au pays. Le projet est soutenu par le gouvernement fédéral et le gouvernement provincial.footnote 266

La technologie numérique, en apportant de nouveaux modèles, a rendu la diffusion plus efficace. Les améliorations induites par la technologie, comme la gestion des stocks, des réseaux de communication et un suivi des données des ventes, ont largement contribué à l’amélioration du système de diffusion. Le marketing en ligne peut permettre également d’atteindre de nouveaux publics.

Au Royaume-Uni, le projet Digital Skill Sharing a permis aux bibliothécaires et aux éditeurs de collaborer sur des campagnes de lecture par l’intermédiaire de plateformes de communications numériques et des réseaux sociaux. Les éditeurs ont pu faire partager leur expertise et leurs compétences, au travers de discussions et de présentations, y compris sur le Web, sur les avantages des plateformes numériques et des réseaux sociaux, et au cours de classes de maître sur les réseaux sociaux avec des leaders de l’innovation numérique.footnote 267 Les études de cas ont été mises en ligne en vue de communiquer les principales conclusions.

Accès aux capitaux

La faible ampleur du marché national continue de freiner la croissance des petites maisons d’édition. Le manque d’accès aux capitaux empêche certains éditeurs d’investir dans les systèmes et les technologies dont ils ont besoin pour asseoir leur compétitivité.footnote 268

Les éditeurs de revues ont les mêmes problèmes. Le manque d’accès aux capitaux a gêné l’expansion des produits numériques. En outre, le secteur est confronté à la baisse des revenus de la publicité.footnote 269

CultuurInvest est un fonds d’investissement public-privé belge destiné à soutenir les éditeurs. Ce fonds permet de financer des projets, la croissance et des prêts. CultuurInvest offre également aux entrepreneurs un soutien de gestion et des formations, afin de stimuler le développement de l’industrie.


Notes en bas de page