Aperçu

Les ressources patrimoniales comprennent les objets ou les collections muséales, les bâtiments ou les structures (p. ex., édifices, ponts, infrastructure ou monuments historiques), les paysages du patrimoine culturel (p.ex., rues, parcs, pistes et complexes industriels historiques), et les sites archéologiques.

La province d'Ontario reconnaît que les ressources du patrimoine culturel peuvent avoir des attributs matériels (comme les caractéristiques et les détails qui rendent un édifice ou un paysage important) et immatériels (comme les histoires et les coutumes se rattachant à la valeur du patrimoine culturel d'une propriété).

Il est de plus en plus reconnu au niveau international que des pratiques ou des traditions immatérielles, comme des traditions orales, des expressions, une langue, des pratiques sociales, des rituels, des cérémonies, un savoir traditionnel et des techniques, peuvent en eux-mêmes avoir une valeur patrimoniale culturelle.footnote 320 La préservation de la langue et la transmission culturelle sont particulièrement importantes pour la population autochtone et la communauté francophone.

En Colombie-Britannique, en plus des biens culturels matériels, le First Peoples’ Cultural Council aide les communautés et les particuliers à sauvegarder le patrimoine culturel immatériel à travers des programmes linguistiques et artistiques et le projet FirstVoices.footnote 321 Autre exemple, en 2014 le gouvernement du Québec a désigné le chant guttural inuit comme faisant partie de son patrimoine culturel, la première désignation de ce type dans le cadre de la nouvelle législation.footnote 322

De nombreux partenaires œuvrent à conserver, protéger et promouvoir le patrimoine partagé de l'Ontario, notamment les organismes du patrimoine communautaire, les musées, les experts-conseils en patrimoine et archéologie, les développeurs, les propriétaires privés, les bénévoles, le monde universitaire, le gouvernement de l'Ontario, les gouvernements fédéraux et les administrations municipales. Leurs efforts améliorent le développement de la communauté, favorisent la durabilité de l'environnement et apportent des avantages économiques.

La Fiducie du patrimoine ontarien conserve et protège d'importants sites patrimoniaux bâtis, culturels et naturels en Ontario. En plus de ses programmes éducatifs et commémoratifs, la Fiducie détient 188 propriétés patrimoniales, dont 27 propriétés bâties, en fiducie pour la population de l'Ontario, et a un accord de servitude de conservation sur 270 propriétés patrimoniales.footnote 323 La Fiducie a érigé plus de 1 200 plaques commémoratives dans toute la province pour souligner des personnes, des événements et des lieux importants.footnote 324

Cadre législatif

La Loi sur le patrimoine de l'Ontario fournit le cadre législatif pour l'identification, la désignation, la protection et la conservation du patrimoine ontarien.footnote 325 Elle définit également les rôles des municipalités et du gouvernement provincial dans la conservation du patrimoine culturel. Elle donne aux conseils municipaux le pouvoir de désigner les propriétés patrimoniales de particuliers et les districts de conservation du patrimoine. Elle interdit toute transformation, enlèvement ou démolition d'un bâtiment ou d'une structure sur une propriété désignée sans accord de la municipalité.

Elle garantit la conservation des biens du patrimoine culturel détenus ou contrôlés par la Couronne provinciale ou des organismes publics prescrits. Cet objectif est atteint grâce aux Normes et lignes directrices relatives à la conservation des biens à valeur patrimoniale de l'Ontario.footnote 326

Selon la Loi, toute personne qui mène des travaux archéologiques sur le terrain en Ontario doit détenir une licence d'archéologue valide délivrée par le ministère du Tourisme, de la Culture et du Sport.footnote 327 La publication Normes et directives à l'intention des archéologues-conseils définit les règles du travail sur le terrain et de la production de rapports, notamment les exigences en matière de participation des communautés autochtones.

La protection du patrimoine est intégrée dans de nombreuses dispositions législatives. Par exemple, il s'agit d'un aspect important des processus d'aménagement du territoire et de prise de décision en matière de développement abordés dans la Loi sur les évaluations environnementales, la Loi sur l'aménagement du territoire, et la Déclaration de principes provinciale (2014).footnote 328 Les processus d'aménagement du territoire prévoient l'identification, la protection et la conservation des ressources du patrimoine architectural et culturel importantes et la protection des ressources archéologiques.

Avantages économiques et sociaux du patrimoine culturel

La conservation du patrimoine culturel est en relation étroite avec la qualité de vie, l'appartenance et l'identification au passé, et le contact et la coopération entre cultures et groupes d'âge.footnote 329 L'engagement dans le patrimoine culturel peut susciter le sentiment d'appartenir à une communauté plus large, augmentant la cohésion sociale et le sentiment d'inclusion.footnote 330 L'accès au patrimoine culturel élargit également les possibilités d'éducation et d'apprentissage continu.

La conservation du patrimoine peut faire partie de la solution aux problèmes du changement climatique. La réaffectation des bâtiments historiques conserve l'énergie qui est en eux. La conservation des paysages du patrimoine culturel favorise également le développement durable des territoires, équilibrant la protection des ressources du patrimoine culturel, la gestion et la planification de nouveaux développements.

Il a été démontré que l'investissement dans les rues à caractère patrimonial a un impact positif sur les communautés. Par exemple, la conservation des quartiers historiques de la RopeWalks à Liverpool et le Merchant City à Glasgow a abouti à une importante amélioration de la perception des résidents de leurs quartiers par rapport à d'autres.footnote 331 La conservation des bâtiments historiques peut également aider à créer des emplois et d'autres avantages économiques. Aux États-Unis, un investissement de 1 million de dollars pour la réhabilitation d'un édifice patrimonial du Delaware a créé 14,6 emplois, contre 11,2 emplois pour un investissement similaire dans un nouveau bâtiment et 9,2 emplois pour un investissement dans la construction.footnote 332

Les musées, les archives et les lieux historiques de l'Ontario emploient 5 275 personnes et ont généré plus de 432 millions $ de revenus en 2011.footnote 333 La province d'Ontario représente juste un peu plus de 30 % du PIB total attribué au patrimoine culturel du Canada.footnote 334

Musées et organismes voués au patrimoine

L'Ontario compte des centaines de musées, de lieux historiques, d'organismes voués au patrimoine, de sociétés historiques, d'archives, de centres culturels et d'institutions connexes.footnote 335

Les musées et les organismes voués au patrimoine contribuent à l'identité et à la fierté des communautés, attirent les touristes, encouragent la créativité et l'innovation, aident les jeunes à se développer et offrent des programmes éducatifs destinés aux enfants et aux adultes.footnote 336 Les musées soutiennent le développement de compétences importantes pour réussir dans l'économie du savoir, p. ex. la pensée critique, la créativité et la collaboration. Les organismes voués au patrimoine promeuvent le patrimoine communautaire à travers des visites à pied guidées, des conférences, des événements Portes ouvertes et la recherche. Un grand nombre de ces organismes fonctionnent exclusivement grâce à des bénévoles.

Les musées et les lieux historiques de l'Ontario ont enregistré 12 millions de visites en 2011,footnote 337 dont plus de 14 000 groupes scolaires.footnote 338 Les visiteurs virtuels ont également accès aux collections des musées et à des expériences patrimoniales. Les services numériques permettent aux gens d'explorer des collections, de personnaliser leurs expériences grâce à la possibilité de rechercher, de trier et d'accéder aux documents qui les intéressent.footnote 339 En 2011, les musées, les lieux historiques et les archives ont enregistré plus de 15 millions de visites en ligne.footnote 340

Principales tendances

Passage au numérique

Les musées et les sites patrimoniaux numérisent leurs collections aux fins de conservation à long terme, ainsi que pour augmenter l'accès et l'engagement du public. Le Centre du patrimoine régional de Red Lake, en partenariat avec les membres locaux des Premières Nations, a créé une exposition virtuelle d'un sage racontant la légende du lac Red comme il l'a entendue racontée par ses ancêtres, et enregistrée en langue ojibwe et en anglais.footnote 341

La numérisation des collections appuie le développement d'un éventail de plus en plus large d'applications muséales et de conversations sur les médias sociaux où les utilisateurs peuvent partager, étiqueter (identifier) ou commenter les collections patrimoniales. L'Association des musées de l'Ontario propose une application géodépendante intitulée On Museums qui met à l'honneur les offres spéciales, les expositions en cours et les musées situés à proximité immédiate. Le Musée des soins de santé de Kingston a créé une application qui raconte l'histoire des Soins infirmiers à Kingston à travers des photos, des reconstitutions audiovisuelles et des jeux.

Pour faire participer les jeunes, les musées reconnaissent qu'ils doivent fournir des occasions d'échanges authentiques et de dialogues. Les conseils de jeunes, comme celui du Musée Bytown d'Ottawa, permettent aux jeunes gens de participer à la création d'expériences numériques pour leurs pairs et à l'organisation d'activités et d'expositions.footnote 342

Les stratégies en matière d'engagement numérique vont continuer à prendre de l'importance. Elles permettent aux musées d'établir des liens avec la communauté et de lui fournir ce à quoi elle accorde de la valeur. Elles peuvent cibler des populations mal desservies, des communautés de cultures différentes, des personnes âgées, et sensibiliser en particulier les plus jeunes générations. L'engagement numérique contribue également à la pérennité en introduisant de nouveaux moyens de joindre des bienfaiteurs pour générer des revenus.

L'investissement continu dans la numérisation est essentiel, car il y aura des utilisations des fonds numérisés qui n'ont pas encore été conçues ni imaginées.footnote 343 Les fonds numériques pourraient former la base de nouvelles entreprises pour atteindre de nouveaux marchés et générer des revenus. De nombreuses institutions de plus grande envergure tirent déjà parti de la possibilité d'attribuer des licences aux images détenues dans leurs collections et de créer des produits numériques, par exemple pour soutenir l'éducation, qui pourraient être sous licence ou sur souscription. L'établissement de relations de co-marquage peut être possible pour les musées ayant des marques ou des marques commerciales reconnaissables comme moyens de monnayer leur réputation. Pour les musées plus petits, la difficulté consiste à acquérir la capacité pour exploiter ces occasions de manière à la fois réalisable et enrichissante sur le plan financier. Un grand nombre de ces occasions requièrent des investissements initiaux importants, un financement collectif ou une entreprise à vocation sociale.

Les musées devront trouver un équilibre entre leur mission publique et les occasions commerciales, et ils auront besoin de personnel doté d'un réel sens des affaires et d'une bonne connaissance des principes du marché. Dans ce contexte, démontrer la valeur publique des musées et des organisations patrimoniales, ainsi que leur pertinence pour les communautés restera une priorité majeure.footnote 344

Organismes durables

En tant qu'organismes sans but lucratif et bénévoles, les musées et les organisations patrimoniales éprouvent régulièrement des difficultés financières et s'efforcent d'en faire plus avec moins.footnote 345 Les besoins financiers urgents incluent des fonds pour les travaux d'amélioration, la conservation et la préservation numériques, et la diffusion et l'engagement.

En marge des enjeux financiers, le renouvellement du personnel, et l'aptitude à offrir des débouchés intéressants aux nouveaux venus dans la profession, sont un problème majeur dans le secteur des musées.footnote 346 Les principales organisations muséales et patrimoniales actuelles sont vieillissantes, de même que toute la population de l'Ontario, et les organisations ont besoin de stratégies pour attirer une nouvelle génération de dirigeants et de bénévoles dévoués.footnote 347 Le besoin de compétences mises à jour et de formation (p. ex., des compétences en technologie numérique), de stabilité d'emploi, et de salaires et d'avantages sociaux équitables est une préoccupation de premier ordre des professionnels de bibliothèques, archives et musées au niveau international.footnote 348

Les petites communautés rurales rencontrent toutes ces difficultés de façon plus aiguë. Les réseaux et partenariats régionaux avec les bibliothèques, les archives et les galeries d'art locales peuvent aider à répondre aux besoins organisationnels requis. Par exemple, le Réseau des musées d'Ottawa, qui représente 11 musées communautaires, a conclu un partenariat avec la Ville d'Ottawa pour obtenir une licence et une formation pour le nouveau logiciel de gestion des collections.footnote 349

Relations avec les Premières Nations, les Métis et les Inuits

Les questions de voix et de représentation, qui parle pour qui, comportent des critiques caractérisées du réseau des musées au cours des décennies récentes. Par exemple, le Rapport de la Commission royale sur les peuples autochtones reconnaissait l'autorité des Autochtones du Canada à parler par eux-mêmes sur leurs représentations dans les musées, en particulier en reconnaissant leur rôle dans le développement de l'histoire et de la vie contemporaine du Canada. La commission a recommandé que les musées et les Premières Nations travaillent ensemble pour corriger les iniquités.footnote 350 Ces recommandations ont été réitérées dans le Rapport de la Commission de vérité et réconciliation du Canada de 2015.footnote 351

Les musées et les organisations patrimoniales développent de nouvelles relations avec les communautés autochtones. Certains ont convenu de nouveaux protocoles pour décrire, rechercher, manipuler et partager des artefacts à valeur culturelle.footnote 352 C'est le cas du Musée des Abénakis au Québec, qui a consulté la communauté autochtone et l'a faite participer à l'établissement du musée et a inclus depuis des membres de la communauté des Abénakis. Le musée sert de plateforme de discussion des problèmes et des luttes de cette communauté autochtone.footnote 353

En Ontario, Sustainable Archaeology a établi un comité consultatif composé d'un nombre égal d'archéologues et de membres des Premières Nations afin d'explorer tous les enjeux des pratiques archéologiques et du patrimoine. L'objectif principal du comité est de conseiller et de diriger les objectifs opérationnels de Sustainable Archaeology, en respectant les valeurs culturelles des Premières Nations et archéologiques de façon co-gérée. Par exemple, si un chercheur souhaite voir des artefacts à valeur culturelle, les archéologues et les membres de Premières Nations doivent donner leur accord.

Ce sont des réalisations importantes, mais le récent rapport de la Commission de vérité et réconciliation a souligné la nécessité d'en faire davantage pour renforcer les relations entre les musées et les Premières Nations, les Métis et les Inuits.footnote 354 Le rapport recommande un examen national des politiques et des pratiques exemplaires des musées pour déterminer le niveau de conformité à la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones et faire des recommandations.footnote 355

Pressions sur la gestion des collections

Les organisations patrimoniales détenant des collections, les musées et les archives p. ex., doivent de plus en plus trouver des moyens pour rendre leurs collections plus accessibles au grand public et aux communautés autochtones tout en assurant leur préservation continue. Bon nombre trouvent difficile de pouvoir se permettre des réserves convenables pour leurs collections, de mener des recherches à leur sujet et de les partager avec le public.

De nombreux musées prennent en charge l'héritage d'années de collecte non planifiée et ont besoin de stratégies réalistes pour documenter et gérer les collections au sein des ressources disponibles. Certains envisagent d'autres options, comme l'aliénation.footnote 356 D'autres encore concluent des partenariats avec d'autres institutions culturelles, des bibliothèques p. ex., pour offrir un accès plus grand à leurs collections à travers des projets conjoints de conservation numérique.

La technologie numérique a permis d'ouvrir plus grand l'accès aux collections et potentiellement d'augmenter les revenus, mais les ressources doivent la mettre en œuvre. De nombreux musées de l'Ontario participent au Réseau canadien d'information sur le patrimoine (RCIP) lancé par le ministère du Patrimoine canadien dans les années 1970. Il comprend des bases de données d'artefacts de tout le Canada et le Musée virtuel du Canada, qui prend en charge et met en ligne des expositions développées par les musées locaux.footnote 357

L'atelier Re-Org Canada offert par l'Institut canadien de conservation offre une solution aux difficultés de gestion des collections auxquelles les musées communautaires sont confrontés.footnote 358 L'initiative de formation a pour objectif d'aider les musées à régler leurs problèmes d'entreposage grâce à la méthodologie Re-Org, qui est internationalement reconnue.footnote 359 Les participants déterminent les principaux problèmes qui affectent l'accès à leurs collections et leur conservation, élaborent des options de réorganisation, et appliquent des solutions.

Patrimoine bâti

Le patrimoine bâti nous relie aux précédents modes de la vie quotidienne, de la culture et du travail. Il inclut des biens comportant des bâtiments résidentiels, commerciaux, institutionnels ou industriels, des monuments, des lieux de culte, et des structures, telles que des ponts ou des barrages.

De nombreuses administrations municipales reconnaissent le rôle que les édifices et les districts patrimoniaux, ainsi que d'autres ressources du patrimoine peuvent jouer dans la dynamisation de leurs communautés. En 2015, 7 836 biens patrimoniaux ont été désignés individuellement par les municipalités en vertu de la Loi sur le patrimoine de l'Ontario. En outre, les municipalités de l'Ontario ont désigné 121 districts de conservation du patrimoine, représentant 20 800 biens.footnote 360 Les municipalités utilisent également d'autres outils de conservation pour protéger les biens patrimoniaux, notamment des plans de conservation, des évaluations des répercussions sur le patrimoine culturel, des remboursements de taxes, et des programmes de prêts et de subventions du patrimoine.

La conservation du patrimoine bâti joue un rôle pour attirer les investissements, les entreprises et les professionnels qualifiés dans le secteur. D'importantes activités économiques et des créations d'emplois sont associées à la conservation et à la réaffectation des édifices du patrimoine.footnote 361 Dans certains cas, la mise en valeur du patrimoine (la rénovation qui appuie l'utilisation continue ou la réutilisation des bâtiments historiques) s'est révélée compétitive sur le plan économique par rapport à une construction nouvelle. Même lorsque le coût est supérieur, les promoteurs de biens patrimoniaux sont en règle générale gratifiés d'un taux élevé de rendement des investissements.footnote 362

Principales tendances

Réutilisation adaptative des sites patrimoniaux

Dans les communautés urbaines et rurales, la réutilisation adaptative des bâtiments historiques crée des espaces de vie et de travail uniques. Des immeubles historiques, des rues et des centres-villes entiers sont réaménagés pour les transformer en de formidables lieux de vie et de travail. Un large éventail de projets de mise en valeur du patrimoine ont été réalisés en Ontario, dont la plupart sont des projets du secteur privé.footnote 363 On peut citer par exemple, l'Alton Mill, une ancienne manufacture de bonneterie et de caoutchouc qui a été restaurée et réhabilitée en marché et galerie d'art; la caserne de pompiers no 1 de Kenora, réhabilitée et restaurée pour héberger une brasserie artisanale; et le Merritton Cotton Mill à St. Catharines, restauré par un entrepreneur local et loué à un célèbre et rentable restaurant. Un facteur important de la réussite de la mise en valeur du patrimoine tient de développeurs créatifs et dynamiques, osant prendre des risques.footnote 364

Des entreprises à vocation sociale pour la revitalisation du patrimoine ont de multiples répercussions, à la fois économiques et sociales. À Toronto, Artscape a réaménagé plusieurs immeubles patrimoniaux en ateliers d'art libre, habitations, galeries, théâtres, et espaces pour des groupes sans but lucratif, ainsi que des espaces de vie/travail destinés aux artistes. Artscape Queen Street West, qui était autrefois un entrepôt, a été le premier espace de vie/travail légal à Toronto axé sur les cachets d'artistes. Aujourd'hui, il se trouve au cœur d'un quartier de galeries prospères.footnote 365

Les gouvernements locaux utilisent différentes approches pour financer le réaménagement des friches industrielles, notamment les abattements fiscaux (gel des tarifs ou déductions pendant une période donnée), fonds de crédit renouvelable ou emprunts de collectivités locales.footnote 366 Par exemple, en 2002 la Ville de Toronto a désigné les bâtiments industriels de l'ancienne briqueterie Don Valley Brick Works. L'année suivante, la ville a lancé une demande de proposition à la recherche d'un promoteur pour soulever le capital nécessaire afin de restaurer et de réutiliser les 16 structures patrimoniales du site, et créer un centre de sensibilisation à l'environnement et d'écologie urbaine.footnote 367 Le projet, dirigé par l'entreprise à vocation sociale Evergreen, a été financé par des prêts du gouvernement provincial, fédéral et municipal, ainsi que par un financement privé. Le réaménagement et l'établissement du premier centre environnemental communautaire à grande échelle du Canada a été achevé en 2010.footnote 368

Durabilité de l'environnement

Il est prouvé que l'empreinte écologique des bâtiments historiques est plus petite que celle d'une nouvelle construction, même comparée à des immeubles modernes conçus pour être économes en énergie. Il s'avère que le rendement des immeubles du début du 20e siècle est aussi bon, si ce n'est meilleur que des bâtiments plus récents.footnote 369 Ceci est dû au fait que les méthodes et les matériaux de construction historiques optimisaient souvent les sources naturelles de chauffage, éclairage et ventilation. En exploitant l'intelligence de la conception d'origine dans les bâtiments existants, la modernisation des immeubles anciens peut parvenir à des niveaux de consommation d'énergie comparables aux nouvelles constructions ayant la certification argent LEED.footnote 370

En outre, il faut des décennies avant qu'un bâtiment neuf ne récupère, grâce à des économies d'énergie, l'énergie intrinsèque d'un vieux bâtiment, en tenant compte de l'énergie utilisée pour la démolition et la nouvelle construction. Des études ont estimé qu'il faut entre 10 et 80 ans à un immeuble neuf pour surmonter les incidences environnementales négatives de la construction.footnote 371

Une étude réalisée à Portland, Oregon sur la réutilisation des immeubles rapporte que la réutilisation des bâtiments existants réduirait de manière significative les incidences environnementales négatives liées au développement immobilier. L'étude a montré que 15 % des objectifs de réduction des émissions totales de CO2 du pays seraient atteints simplement en réutilisant 1 % du parc immobilier total de Portland pendant 10 ans au lieu de les remplacer par de nouveaux bâtiments éco-efficaces.footnote 372

La réutilisation d'un bâtiment a presque toujours moins de répercussions sur l'environnement qu'une nouvelle construction. Elle offre également des réductions immédiates sur les effets des changements climatiques.footnote 373 Les déchets de démolition et de construction sont estimés représenter presque 30 % de la totalité des déchets envoyés dans les sites d'enfouissement au Canada.footnote 374 La réutilisation d'un ancien bâtiment diminue également la quantité de matières résiduelles enfouies, protège les zones vertes et peut diminuer les émissions de gaz à effet de serre.

La conservation des ressources patrimoniales bâties présente des débouchés économiques associés aux éco-industries, par exemple par le développement et l'utilisation de technologies de conservation durables. Ces nouvelles possibilités auront des répercussions sur le secteur de la construction, créant la nécessité de compétences nouvelles.footnote 375 Les professionnels du secteur de la construction devront acquérir des compétences dans les domaines de la conservation, la réparation et la maintenance des biens patrimoniaux, ainsi que des compétences liées à la durabilité, la régénération, l'efficacité énergétique et le changement climatique. Ces efforts nécessiteront une ample diffusion de l'information, des conseils et de l'orientation, ainsi que des pratiques exemplaires concernant les méthodes et les matériaux.footnote 376

Développement et richesses du patrimoine

Malgré la preuve que les valeurs des biens dans les districts de conservation du patrimoine tendent à être plus élevées que la valeur du marché, la viabilité financière des immeubles patrimoniaux et les projets de valorisation du patrimoine font toujours l'objet de stigmates.footnote 377 Des difficultés relatives à l'accès au financement des banques ont été constatées.footnote 378 Les promoteurs devront de plus en plus garantir qu'ils disposent de modèles de gestion viables pour attirer le financement approprié pour la conservation et la protection continue des ressources.

Il est dit que de faibles rendements des investissements ont un effet dissuasif sur les efforts de conservation, tandis que des subventions et des mesures incitatives les encouragent.footnote 379 Les États-Unis ont des crédits d'impôt fédéral pour la réhabilitation des bâtiments historiques depuis 1977. Depuis que le programme a commencé, plus de 38 000 projets ont généré 2,4 millions d'emplois et réalisé 66 milliards de dollars d'investissements privés. Le crédit d'impôt s'est révélé être un outil pour la revitalisation des immeubles inoccupés et sous-utilisés et des anciens quartiers urbains et centres-villes, la création de logements abordables, la stimulation de la communauté et l'augmentation de la valeur des biens.footnote 380

En vertu de la Loi sur le patrimoine de l'Ontario, les municipalités peuvent créer des programmes de subvention ou de prêt destinés à aider les propriétaires de biens patrimoniaux à couvrir les frais de réparation et de restauration ou à mettre en valeur de manière adaptative des bâtiments patrimoniaux dans des zones d'amélioration communautaire. Certaines municipalités offrent des subventions, des prêts et des remboursements de taxes, notamment Ottawa, Toronto, Peterborough, Stratford, Cobourg, et bien d'autres.footnote 381 L'allègement fiscal à l'égard des biens patrimoniaux de l'Ontario est un programme provincial qui offre un remboursement de taxes aux propriétaires de biens patrimoniaux dans les municipalités participantes. La province et la municipalité partagent le coût du programme. Actuellement, 41 municipalités participent au programme.footnote 382

Paysages du patrimoine culturel

Un paysage du patrimoine culturel est « une région géographique définie qui a pu être modifiée par l'activité humaine et qui revêt de l'importance ou présente un intérêt sur le plan du patrimoine culturel pour une collectivité, y compris une communauté autochtone. Cette région peut comporter des caractéristiques telles que des structures, des lieux, des sites archéologiques ou des éléments naturels qui, ensemble, sont jugés importants en raison de leurs rapports, significations ou associations. »footnote 383

Les exemples de paysage du patrimoine culturel font partie des districts de conservation du patrimoine désignés en vertu de la Loi sur le patrimoine de l'Ontario, villages, parcs, jardins, champs de bataille, rues principales et quartiers, cimetières, sentiers, belvédères, aires naturelles et complexes industriels. Ils peuvent inclure également des régions reconnues par les autorités de désignation fédérales ou internationales.

Les paysages du patrimoine culturel peuvent être associés à une pratique traditionnelle, comme l'élevage de poissons ou d'animaux, l'installation de camps saisonniers, ou le rassemblement pour des évènements rituels et cérémoniels. Ces pratiques représentent une relation continue avec un lieu, mais ne modifient pas nécessairement le paysage. Par exemple, les routes de longue distance utilisées par les Inuits pour voyager dans l'Extrême-Arctique disparaissent à chaque chute de neige.footnote 384

En Ontario, les districts de conservation du patrimoine sont désignés comme un type de paysage du patrimoine culturel qui peut inclure des zones résidentielles, commerciales et industrielles, des paysages ruraux ou des hameaux possédant des caractéristiques ou une configuration des terres qui évoquent l’impression harmonieuse d’un lieu ou d’une époque. Par exemple, le district de conservation du patrimoine de Oil Springs dans le comté Lambton inscrit la pratique de l'extraction du pétrole à petite échelle comme élément de l'identité de la communauté locale et protège les paysages ruraux et du patrimoine industriel de la région.footnote 385 Les districts de conservation du patrimoine, en marge d'importants éléments physiques, peuvent inclure également des points de vue et des belvédères, donnant par exemple sur des espaces du district.footnote 386

Un paysage du patrimoine culturel peut être également une propriété unique. Par exemple, la galerie McMichael en Ontario comprend un jardin de sculptures, un jardin sauvage destiné à refléter les paysages nordiques du Groupe des Sept, et un petit cimetière où six membres du Groupe des Sept et les fondateurs de la galerie Robert et Signe McMichael ont été inhumés. Le McMichael est engagé actuellement dans la création d'un plan directeur pour guider son développement et sa garde à long terme. La mise en valeur et l'entretien des terres dans le cadre d'un paysage du patrimoine culturel représentent un composant majeur du plan.footnote 387

Principales tendances

Utilisation stratégique des paysages du patrimoine culturel pour le développement économique et communautaire

La valeur communautaire et économique potentielle de la conservation des paysages du patrimoine culturel est de plus en plus reconnue, et les juridictions mettent en œuvre des stratégies de conservation des paysages du patrimoine culturel.footnote 388 Des plans de conservation des paysages du patrimoine culturel, ainsi que des inventaires ou des directives existent dans un certain nombre de municipalités de l'Ontario, parmi lesquelles Hamilton, Mississauga, Caledon, Waterloo, Oakville, Kitchener et Vaughan. Les communautés peuvent poursuivre la conservation des paysages du patrimoine culturel pour des raisons pratiques ou économiques.footnote 389 Par exemple, la désignation patrimoniale de Markham Village et d'Unionville, tous deux situés dans la ville de Markham, a contribué à l'évolution de ces quartiers et s'est avérée avoir eu des retombées positives sur l'activité commerciale.footnote 390

Le patrimoine culturel a été l'agent catalyseur de la restauration durable de la gestion du patrimoine dans plusieurs villes européennes, comme la restauration primée de Grainger Town à Newcastle upon Tyne en Angleterre et les initiatives de Cracovie, Lille et Liverpool. À Manchester, une approche de politique intégrée aux paysages du patrimoine culturel a mené à la restauration d'un secteur plus large.footnote 391 La conservation du patrimoine culturel a joué un rôle essentiel dans la restauration du Cathedral Quarter de Belfast, où l'investissement dans la conservation du patrimoine a été le moteur de la restauration.footnote 392

Nouvelles approches en matière de conservation

Les objectifs de la durabilité écologique et de la conservation des paysages du patrimoine culturel convergent. De plus en plus, la conservation des paysages du patrimoine culturel est définie par la durabilité, ce qui mène à « repenser la manière dont nous utilisons la technologie, la vie dans les milieux urbains et comment nous comprenons la nature. »footnote 393 Par conséquent, certains projets de conservation des paysages du patrimoine culturel contribuent à la conservation de la biodiversité.footnote 394

La protection des paysages du patrimoine culturel continuera de jouer un rôle dans le développement durable des territoires, cependant le changement socioéconomique exercera des pressions sur les paysages du patrimoine culturel. Certains paysages du patrimoine culturel situés près de zones urbaines seront menacés par l'urbanisation et l'empiétement. Le défi grandissant consistera à élaborer des stratégies de conservation adéquates, reconnaissant les besoins d'une société en évolution tout en protégeant la valeur patrimoniale culturelle du paysage.footnote 395

La Convention européenne du paysage oblige les pays signataires à développer des stratégies et des plans pour conserver les paysages présentant une importance culturelle et les promouvoir, afin de renforcer la participation publique à la conservation du paysage et intégrer des considérations sur le paysage culturel dans des plans culturels et économiques plus larges.footnote 396 La stratégie nationale du paysage de l'Irlande, par exemple, vise à intégrer le paysage dans son approche de développement durable, en reconnaissant les interconnexions entre les paysages patrimoniaux, la biodiversité et le changement climatique.footnote 397

Le Memorial Landscape Berlin Wall est une utilisation innovante de la technologie pour conserver un paysage culturel et y sensibiliser le public. Il s'agit d'un système d'information géographique (SIG) basé sur le Web développé par le Département de conservation architecturale de l'Université de Technologie de Brandenburg. En plus de la conservation des vestiges et des traces physiques authentiques, la mémoire du Mur a été conservée numériquement, ce qui permet aux utilisateurs d'explorer les vestiges de manière virtuelle.footnote 398

Archéologie

Un site archéologique est un site qui contient un artéfact ou d'autres preuves physiques d'une utilisation ou d'une activité humaine dans le passé. Les sites peuvent comprendre les vestiges de camps, de villages, de champs de bataille, de foyers de pionniers, de lieux de sépulture et d'épaves. Ces sites racontent l'histoire et le développement de la région. Des sites archéologiques peuvent se trouver dans tous les endroits ayant pu attirer les humains dans le passé, y compris les centres urbains comme c'était le cas avec les vestiges du premier Parlement de l'Ontario de 1797.

L'archéologie en Ontario se pratique essentiellement comme une entreprise commerciale mue par les besoins du secteur de mise en valeur et d'aménagement du territoire.footnote 399 Le secteur de l'archéologie est estimé rapporter plus de 20 millions de dollars par an et est en forte augmentation.footnote 400 Il emploie actuellement environ 475 archéologues détenant une licence et des centaines d'autres travailleurs spécialisés, comme des équipes de terrain, du personnel de recherche et des gestionnaires de collections. Cependant, le changement survenu dans les pratiques professionnelles a amené certains professionnels à exprimer des craintes quant à la préparation des archéologues tout juste diplômés qui peut ne pas être adaptée aux responsabilités des carrières du secteur privé en tant qu'experts-conseils.footnote 401

Les travaux archéologiques sur le terrain entrepris en Ontario augmentent, découvrant un volume inégalé d'objets et de données. Ceci a posé un défi aux archéologues, musées, universités, et autres institutions qui ne disposent pas d'un espace suffisant pour héberger les collections de plus en plus volumineuses. On dénombre aujourd'hui plus de 20 000 sites archéologiques inscrits auprès du ministère du Tourisme, de la Culture et du Sport.footnote 402

En 2011, le Ministère a mis en œuvre de nouvelles Normes et directives à l'intention des archéologues-conseils. Ce document définit, pour la première fois, les pratiques exemplaires et les exigences relatives à la participation des communautés autochtones aux travaux archéologiques sur le terrain et à la prise de décision. Le projet de bulletin technique, La participation des communautés autochtones au processus archéologique, fournit des directives supplémentaires aux archéologues.footnote 403 Les pratiques exemplaires incluent la protection sur place, avoir des agents de liaison communautaires sur site pendant les travaux sur le terrain, et la gestion adéquate des objets et des vestiges ancestraux autochtones.footnote 404

De même, en vertu de la Déclaration de principes provinciale de 2014 (DPP 2014), les offices d'aménagement doivent conserver des ressources archéologiques d'importance pour que l'aménagement puisse avoir lieu, et ce faisant tenir compte des intérêts des communautés autochtones. La DPP 2014 suggère également que les offices d'aménagement adoptent une approche proactive pour la conservation des ressources archéologiques en tenant compte des plans de gestion archéologique et en les soutenant.footnote 405

Principales tendances

Augmentation de la participation des communautés autochtones à l'archéologie

En Ontario, 80 % des sites archéologiques sont des sites autochtones, parmi lesquels des villages, des camps de chasse et des sites de portage des Premières Nations et des Métis. Les artefacts sont notamment des tessons, des pointes d'épée et de lance ainsi que des objets usuels. Certains sites et leurs contenus, comme les lieux de sépulture et les ossuaires contenant les restes d'ancêtres et des objets funéraires, sont délicats et doivent être traités avec respect et dignité.footnote 406

Les peuples autochtones expriment de plus en plus leur profond intérêt dans la conservation des lieux et des objets laissés par leurs ancêtres. Le dialogue entre les archéologues et les populations, les organisations et les communautés autochtones doit continuellement augmenter. Le ministère du Tourisme, de la Culture et du Sport a soutenu l'Association of Professional Archaeologists pour offrir une formation aux membres des communautés autochtones et au personnel de liaison sur les sites archéologiques dans le but de favoriser de bonnes communications entre les communautés autochtones et les archéologues.

En 2013, la Fiducie du patrimoine ontarien et l'Université de Toronto ont conclu un partenariat avec la Nation Huronne Wendat pour réinhumer les restes de 1760 ancêtres hurons-wendat. La réinhumation s'est déroulée à l'endroit des plus importants lieux de sépulture originaux, dans une zone de conservation appartenant à la Fiducie du patrimoine ontarien. Il s’agit de la plus importante cérémonie de réinhumation des restes humains d’ancêtres autochtones jamais organisée en Amérique du Nord.footnote 407

Manque d'accès public aux données archéologiques

La rapide croissance des travaux archéologiques dus à l'aménagement, en particulier dans le sud de l'Ontario, a généré des dizaines de millions d'objets et de grandes quantités d'enregistrements et de données (appelés collectivement « collections archéologiques »).

Certaines collections archéologiques ont été transférées vers des institutions publiques, mais la majorité d'entre elles ont été confiées aux soins privés d'archéologues-conseils et de cabinets d'experts, musées et gouvernements, détenus en fiducie pour les Ontariens. Les archéologues doivent déposer des rapports sur les travaux au registre des rapports du ministère qui est accessible au public. Cependant, l'accès aux objets et aux données détaillées à des fins de recherche, d'enseignement et d'information publique reste limité dans les circonstances actuelles.

La plupart des provinces canadiennes disposent d'un dépôt provincial, qui fait parfois partie du musée provincial. De nombreux états américains disposent de dépôts accrédités par le gouvernement pour les collections archéologiques, dont la plupart sont co-gérés avec les tribus amérindiennes.footnote 408

Internet joue un rôle essentiel pour faciliter le partage des renseignements sur l'archéologie en Ontario, avec un intérêt croissant pour l'interprétation publique en ligne (par exemple, pour les sites Web d'archéologues). Certains projets majeurs sont en train de consolider et de numériser des collections archéologiques afin de les rendre plus accessibles, mais le nombre impressionnant d'objets va compliquer la tâche dans un avenir prévisible.footnote 409

Une solution novatrice en cours d'élaboration en Ontario est la consolidation, le stockage et la numérisation de collections d'objets par Sustainable Archaeology, un projet conjoint entre l'Université McMaster et l'Université Western Ontario. Sustainable Archaeology accepte les collections d'objets des chercheurs de sites archéologiques et d'experts-conseils moyennant des frais. Cela facilitera l'utilisation future par les chercheurs et permettra finalement au public d'entrer en contact avec le patrimoine archéologique de l'Ontario.footnote 410


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