Introduction

Selon un entrepreneur qui a créé plusieurs entreprises dans le secteur alimentaire, la réussite dans le secteur de l’alimentation et des boissons peut prendre 15 ans, mais peut aussi survenir du jour au lendemain. La réussite exige un investissement important en argent, en temps et en engagement. Vous devez également faire preuve de patience, d’indulgence et de prévoyance à mesure que votre entreprise se développe.

Alors que votre entreprise prend de l’expansion, demandez-vous si elle a atteint la taille qui vous satisfera à long terme. Il n’est jamais trop tôt pour prévoir un plan de sortie ou de relève. Vous pourriez vous contenter d’une entreprise de vente de produits alimentaires à temps partiel. De nombreux entrepreneurs du secteur alimentaire ont développé des marques qu’ils vendent ensuite à de plus grandes entreprises. D’autres créent des entreprises qu’ils transmettent à leurs enfants. Il est conseillé de déterminer la taille que vous souhaitez pour votre entreprise ainsi que votre plan de sortie lorsque vous rédigez votre plan stratégique (voir Création de votre entreprise).

Chaque phase de la création d’une entreprise d’alimentation comporte des obstacles et des « difficultés de croissance ». Les entreprises florissantes traversent chacune de ces phases. Passez en revue ces phases. Cela vous aidera à savoir ce à quoi vous attendre.

Dans cette section, vous étudierez :

  • La phase de la microentreprise
  • La phase artisanale
  • La phase de l’entreprise émergente
  • La phase de la fabrication à petite ou moyenne échelle
  • La phase de l’entreprise multinationale ou de grande taille
  • Remue-méninges - ne vous limitez pas à une idée

La phase de la microentreprise (ventes de moins de 25 000 $ par année)

Il s’agit de la phase du démarrage pendant laquelle vous apprenez comment fabriquer un produit commercial.

Développement du produit

Les marchés de producteurs agricoles et les magasins spécialisés constituent d’excellentes solutions pour tester un marché. Si vous avez un produit ou une gamme de produits qui attirent des clients réguliers et dont la demande croît au cours d’une période de 18 à 24 mois, c’est peut-être une indication que vous êtes prêt à passer à la prochaine phase de développement.

Préparation de votre produit

Vous faites un prototype chez vous, et maintenant, lors de la phase de la microentreprise, vous avez besoin d’un lieu approuvé et inspecté pour la préparation des aliments. Beaucoup d’entrepreneurs commencent dans une église, un centre communautaire ou une cuisine municipale dotée d’un incubateur culinaire qui a été inspecté.

Vente des produits

Les produits sont habituellement vendus dans des marchés saisonniers de producteurs agricoles et d’artisanat ou dans des magasins spécialisés, ainsi qu’en ligne. Certaines microentreprises ont un stand dans un marché quelques jours par semaine ou vendent dans des stands agricoles le long de la route. Vous voudrez peut-être vendre vos produits dans des marchés de producteurs agricoles et des foires artisanales, ou encore investir dans un stand afin d’ouvrir un point de vente saisonnier dans un centre commercial local. À ce stade, la vente en ligne vous permet d’atteindre un marché à l’extérieur de votre communauté locale moyennant des frais relativement faibles, ce qui peut être intéressant pour les micro-entreprises. De nombreuses personnes y ont recours pour acheter des produits de toutes sortes, y compris des aliments transformés, et on prévoit que ce mode d’achat continue de se développer à l’avenir.

Le stade de la microentreprise peut également être propice à la conduite d’un essai de mise en marché qui vous aidera à connaître vos clients et la fréquence de leurs achats. Cette information sous-tendra votre plan d’activités si vous choisissez de développer votre entreprise au-delà de ce stade.

Étiquetage des produits

Visitez le site Web de l’Agence canadienne d’inspection des aliments pour accéder à l’Outil d’étiquetage de l’industrie. Il s’agit d’un outil de référence en matière d’étiquetage des aliments utilisé par tous les inspecteurs des aliments et les parties prenantes au Canada.

Pendant cette phase, les produits sont souvent étiquetés à la main. Si vous fabriquez votre propre produit, vous pouvez le livrer et (ou) le vendre à des stands sur le bord de la route, dans des expositions artisanales, des marchés aux puces, des marchés de producteurs agricoles locaux, des magasins spécialisés, des érablières ainsi qu’en ligne.

Coûts de revient et prix des produits

Il y a une différence entre le coût de revient d’un produit et son prix de vente.

Le coût de revient d’un produit est la somme de tous les frais engagés pour le fabriquer. Comme votre entreprise est en démarrage, votre modèle de calcul du coût du produit doit être viable. Voir Fabrication de votre produit pour en savoir plus sur les modèles d’établissement des coûts des produits.

Le prix du produit est le prix de vente final de votre produit. Ce prix dépend du coût de votre produit et de ce que les clients sont prêts à payer (voir Établissement du prix de votre produit).

Emballage, ingrédients et marge brute

Dans les microentreprises fructueuses, le coût de l’emballage (y compris l’étiquetage), l’équipement, la main-d’œuvre et les services publics (eau, électricité) requis pour la fabrication ainsi que les ingrédients représentent habituellement entre 20 et 40 % du prix de vente du produit. Il s’agit de coûts variables. La différence entre votre prix de vente et vos coûts variables s’appelle la marge brute.

Par exemple, les coûts variables d’une bouteille de condiments de 250 mL proposée à 7 $ peuvent se situer entre 1,80 $ et 3,00 $, ce qui laisse une marge brute entre 80 et 60 % respectivement (voir le Tableau 1 : Exemple de modèle d’établissement du coût de revient d’un produit sous Fabrication de votre produit).

Coûts opérationnels

Il s’agit de frais fixes qui comprennent le loyer de l’espace utilisé pour vos bureaux ou la production ainsi que les frais pour la mise au point des produits, les ventes, la mise en marché, le financement et les dépenses de transport. Fabrication de votre produit donne un bon exemple de modèle d’établissement du coût de revient d’un produit que vous pouvez facilement suivre. N’oubliez pas de vous payer vous-même et de tenir de bons livres comptables en utilisant soit un logiciel, soit les services d’un comptable.

Formation à la manipulation des aliments

Avant de commencer à préparer des aliments pour la vente, suivez un cours de manipulation sécuritaire des aliments et une formation en salubrité des aliments. Vous pouvez trouver ces cours en ligne à peu de frais.

Passage à la phase suivante

Plusieurs défis vous attendent pour faire passer votre entreprise au niveau suivant, notamment  :

  • Besoin de plus de main-d’œuvre lorsque le chiffre d’affaires augmente à 50 000 $ et 100 000 $
  • Besoin de capital pour louer ou acheter un local
  • Engagement de personnel pour la gestion et d’autres fonctions
  • Attention particulière à votre modèle d’établissement des coûts des produits pour assurer une marge brute saine
  • Changement dans la façon dont vous pensez aux ventes de votre produit allant de « au pot » à « à la caisse »

Phase « artisanale » (ventes de moins de 250 000 $ par année)

L’offre d’un ou de plusieurs produits répondant à la demande des consommateurs et une bonne mise en marché sont des facteurs clés de la croissance de votre microentreprise. À mesure que votre entreprise se développe, vous investirez dans les emballages et les étiquettes, et vous testerez les ventes de produits sur des forums en ligne. Vous pouvez aussi vous procurer un stand intérieur dans un marché; commencer à vendre un peu plus de produits dans des magasins spécialisés; construire votre propre boutique intérieure et (ou) investir dans deux ou trois points de vente saisonniers dans des centres commerciaux. Pour certains entrepreneurs, c’est la taille idéale d’une entreprise. Cette taille garantit l’indépendance et le gain d’un revenu modeste.

Vous pouvez aussi changer votre approche en passant de la vente « à l’unité » à la vente « par caisse ».

Travailler intelligemment

Il n’est jamais trop tôt pour éviter le gaspillage et instaurer une culture de la conservation. La façon dont vous fabriquez votre produit peut avoir une forte incidence sur son coût de fabrication. Les points de contact (points ou des personnes touchent le produit dans un processus), l’ergonomie (comment les travailleurs se déplacent dans une installation), la maintenance et l’entretien des locaux font tous une différence.

Organisez votre flux de réception, de fabrication, de stockage et de chargement pour qu’il soit le plus direct possible. Réfléchissez aux étapes de manipulation qui constituent des points de contact. Chaque fois que vous manipulez un produit, vous ajoutez un coût et pourriez accroître le risque lié à la salubrité alimentaire (points de contact). Quelques courtes chaînes de convoyeur entre les postes de travail font la différence à cet égard. Un flux croisé des matériaux risque d’entraîner de la congestion (ergonomie). L’agencement du flux des matériaux et de la production doit être conçu de manière à éviter que les personnes aient à traverser l’atelier, à trop s’étirer ou à traverser la bulle personnelle de leurs collègues pour accomplir leurs tâches. Tenez compte de la force de gravité et du fait que les convoyeurs à rouleaux réduiront les prises répétées du produit ainsi que le risque de blessures liées à l’ergonomie; veillez au bon espacement des postes de travail du début à la fin de la chaîne de transformation.

À ce stade précoce de lancement de l’entreprise, les habitudes de maintenance et d’entretien font une différence qui ne fera qu’augmenter à mesure que votre entreprise se développera. Un éclairage insuffisant, des planchers humides, des déversements, des fuites et des postes de travail exigus augmentent les risques de blessure et les problèmes de qualité en plus de faire grimper les coûts de fabrication de votre produit. Les principes de base régissant l’entretien courant, comme la réparation des fuites d’eau et la propreté des sols, doivent être respectés. Une bonne conception des lieux et un entretien préventif permettent d’éviter les dépenses découlant de ces problèmes.

Vos pratiques d’entretien courant sont un premier pas vers l’adoption de pratiques durables. Tout ce qui passe dans les drains de sortie occasionne un coût et peut provoquer des blocages, engorger votre fosse septique ou provoquer la visite d’un agent municipal chargé de la réduction du volume d’eaux usées. Les déchets alimentaires organiques peuvent être de trois à cinquante fois plus abondants que ceux contenus dans les eaux usées domestiques, selon le type de produit que vous fabriquez. Si vous êtes raccordé à un réseau municipal d’eau potable et d’égout, une charge organique élevée dans les eaux usées entraînera un surcroît de frais pouvant être de trois à dix fois supérieurs aux frais de base.

Enfin, il est important de comprendre les coûts que peut entraîner votre installation de production en dehors des heures d’activité. Les fuites d’eau, les fuites d’air comprimé, les équipements laissés en marche et l’éclairage laissé allumé après la fin des travaux de réception, de production et d’expédition entraînent des coûts supplémentaires. Ce sont des coûts inutiles que vous pouvez voir, entendre et palper. Les fuites d’eau peuvent ajouter des centaines de dollars par mois à votre facture d’eau et d’égouts (les municipalités ajoutent des frais d’égouts proportionnels à la consommation d’eau potable); une fuite audible de la taille d’un trou d’épingle dans une conduite d’air comprimé fait perdre plus de 1 000 $ par année. Les équipements électriques et les éclairages laissés allumés peuvent ajouter des centaines de dollars à vos dépenses d’électricité annuelles.

En évitant de gaspiller 1000 $ ou 2000 $ par année, vous ferez des économies de plusieurs milliers de dollars si vous décidez de développer votre entreprise.

Main-d’œuvre

Cette phase formative de l’entreprise nécessite plus de main-d’œuvre. Comme vous ne pouvez plus faire tout le travail seul, vous devrez peut-être faire appel à des amis ou à des membres de votre famille. Les membres de la famille, les amis et les étudiants sont souvent les premières personnes embauchées. Vous devrez vous assurer qu’ils ont suivi une formation sur la manipulation et la salubrité des aliments. Partagez votre culture des bonnes pratiques de conservation avec vos employés. L’encouragement du personnel à travailler intelligemment est un moyen judicieux d’intégrer des pratiques qui favorisent la distanciation physique au travail et les valeurs de respect de l’environnement. Ressources humaines fournit de l’information détaillée concernant la main-d’œuvre.

Coûts de revient et prix des produits

À cette échelle commerciale, vous devez réduire vos frais généraux par unité. Il vous est maintenant possible de fabriquer des produits pour environ 40 à 60 % de votre prix de vente. Vous devriez avoir un modèle d’établissement du coût de revient pour chaque type de produit que vous fabriquez. Cela vous aidera à distinguer les prix des articles de votre gamme de produits de façon à obtenir une marge brute constante pour chaque produit. Par exemple, vous savez ce que coûte la fabrication d’un pot de condiment de 250 mL que vous vendez à 7 $; vous savez maintenant que vous pouvez vendre ce produit à 5,50 $ avec une marge brute moindre. Vous allez gagner plus d’argent, car vous vendrez dix fois plus de produits.

Passage à la phase suivante

À ce stade, votre gamme de produits devrait devenir maintenant bien connue, et cela peut vous aider à faire passer votre entreprise au niveau suivant. Vous n’en serez pas moins confronté à certains défis. Ceux-ci peuvent être :

  • Apprendre à exporter sur un nouveau marché
  • Avoir des ventes de 500 000 $ à 2 millions $
  • Créer une étiquette professionnelle
  • Minimiser les dépenses en capital engagées dans les établissements de production
  • Élaborer un plan de marketing et le mettre en application
  • Rechercher les circuits de distribution qui conviennent à votre capacité
  • Créer une aide à la gestion spécialisée
  • Se conformer aux exigences relatives à la salubrité des aliments et à l’étiquetage
  • Choisir et utiliser des courtiers et des distributeurs (voir Vente, grossistes et courtiers : Placement de votre produit pour connaître les définitions de courtier et de distributeur)
  • Passer de la distribution par soi-même à des services de livraison par camion
  • Modifier votre façon de penser pour faire la transition de la vente « par caisse » à la vente « par palette »
  • Gérer la croissance, en déménageant éventuellement avec un coût en capital pour le déménagement

La phase de l’entreprise émergente (chiffre d’affaires de moins de 2 millions $ par année)

Au cours de cette phase, une entreprise d’alimentation a besoin d’une équipe de gestion à temps plein. Votre gamme de produits s’est également élargie, et vous utilisez ce qu’on appelle dans l’industrie les unités de gestion de stock ou UGS (ou SKU). Vous êtes peut-être également prêt à vendre votre produit dans une chaîne de distribution plus grande et/ou à des clients du secteur de la restauration. Pour cela, vous devez investir dans des équipements de plus grande capacité et avoir plus d’espace. Vous devrez également réfléchir à la manière dont vous vendez votre produit. Certains détaillants traitent directement avec les fabricants de produits alimentaires spécialisés, d’autres s’attendent à ce que votre produit soit représenté par un courtier, et peuvent également s’attendre à ce que vous assuriez la livraison à leurs centres de distribution.

Vous voudrez peut-être maintenant vous familiariser avec les inspecteurs municipaux, provinciaux et même fédéraux de salubrité des aliments (si vous vendez à l’extérieur de la province). Votre entreprise aura peut-être des employés qui ne sont pas de votre parenté ou des amis. Vous trouverez plus d’information à ce sujet sous Salubrité des aliments.

Activité de conditionnement à forfait du produit

Au fur et à mesure que votre entreprise prend de l’expansion, réfléchissez aux avantages d’acquérir votre propre usine et/ou de confier votre production à une entreprise de conditionnement à forfait. Faire appel à un conditionneur à forfait peut vous aider à maintenir le coût de vos produits suffisamment bas pour être capable de les commercialiser dans des circuits plus élaborés (voir Fabrication de votre produit).

Investissement en capital

Si vous souhaitez contrôler de bout en bout la transformation et le cycle de mise en marché, vous serez confronté à de nombreuses difficultés. Votre équipement doit être constamment en fonctionnement pour être rentable. Il est difficile d’atteindre le seuil de rentabilité avec un à trois quarts de huit heures par semaine.

Il a été constaté que les compagnies qui réussissent déménagent ou effectuent des travaux d’agrandissement importants lorsqu’elles atteignent les seuils suivants : 250 000 $, 1 million $, 2,5 millions $ et 10 millions $.

Les experts du secteur estiment que l’adaptation d’un bâtiment industriel régulier aux normes alimentaires coûte aux entreprises de transformation alimentaire entre 100 et 200 $ par pied carré. La construction d’installations de transformation des aliments est chère et peut coûter plus de 250 $ par pied carré, selon le type de production (p. ex. viandes, boulangerie, produits laitiers) et le niveau de certification exigé. Lorsqu’une compagnie déménage, les investissements antérieurs dans les améliorations des locaux sont soit perdus (dans le cas d’un établissement loué) ou bradés (lors de la vente d’une installation dont l’entreprise était propriétaire). Vous devez alors investir à nouveau dans une installation neuve et plus grande.

Canaux d’accès aux marchés

Beaucoup de petites entreprises d’alimentation se développent au cours de cette phase en cherchant des canaux d’accès aux marchés peu coûteux. Ces canaux comprennent ce qui suit :

  • Ventes en ligne
  • Services de restauration (entreprises, restaurants, cafétérias d’hôpital)
  • Magasins spécialisés et gastronomiques
  • Petits épiciers indépendants
  • Dépanneurs
  • Réseaux de détail de transformateurs d’aliments locaux

Coûts de revient et prix des produits

Lorsque vous commencez à utiliser des courtiers et des grossistes, vos modèles d’établissement des coûts de revient doivent tenir compte de la part de ces derniers. Ce que vous vendiez à 7,50 $ dans un marché de producteurs agricoles ne pourra peut-être se vendre que pour seulement 6 $ dans un magasin gastronomique. Le transport peut vous coûter de 5 à 10 % du prix de vente. L’épicier voudra garder 50 % de ce prix; le distributeur reçoit de 20 à 25 %, et le courtier voudra probablement 5 %. Initialement, quand vous exploitez une microentreprise, ce pot de confiture de 7,50 $ vous coûtait 3,00 $ à fabriquer. Maintenant, votre produit se vend à 6,00 $, et 3,00 $ reviennent au grossiste/distributeur ou au détaillant. Cela signifie qu’il vous reste environ 3,00 $ sur lesquels vous payez le transport et le courtage. Votre confiture doit maintenant vous coûter de 1,35 à 1,50 $ par pot (soit de 16,50 à 18 $ par caisse de 12 pots) pour vous laisser une marge brute suffisante pour réaliser un bénéfice. Toutefois, si un nombre suffisant de clients l’achètent, vous continuerez d’être capable d’avoir le même revenu.

Marge brute

Le plan de marketing est essentiel à la réussite de votre entreprise. C’est l’argent qui paie votre financement, votre marketing et vos ventes. De nombreuses chaînes de magasins exigent des frais d’inscription sur leurs listes de produits, des frais de créneau pour leurs centres de distribution ainsi que des promotions. En Amérique du Nord, les chaînes de vente au détail peuvent facturer jusqu’à 50 types de frais et de coûts associés à la vente de produits, donc certains sont facultatifs. Ces frais s’ajoutent à la marge que ces détaillants prennent sur votre produit.

Passage à la phase suivante

Pour passer à la phase suivante et développer votre entreprise, vous aurez besoin d’un plan de croissance stratégique. Ce plan prévoit la poursuite de la diversification de votre gamme de produits et/ou de vos marchés.

À mesure que votre entreprise se développe, vous serez peut-être confronté à d’autres défis, notamment :

  • Distribution à partir d’un ou deux emplacements à un réseau de magasins, plutôt que de faire toute votre distribution vous-même. Si vous avez une présence en ligne, vous constaterez qu’elle deviendra plus active et exigera plus d’attention de votre part et de celle de votre équipe.
  • Transition vers des canaux d’accès aux marchés à prix inférieur, pour lesquels des courtiers et des distributeurs peuvent s’avérer nécessaires.
  • Révision de la façon d’établir le prix de votre produit.
  • Soutien des ventes à l’exportation avec plusieurs clients étrangers
  • Dimensionnement de la capacité de votre établissement pour qu’il soit viable à des taux de production à coûts plus faibles et plus élevés.
  • Embaucher du personnel ayant des compétences précises dans les ventes et le marketing, la production, les approvisionnements, la salubrité des aliments et l’assurance de la qualité, ainsi que les finances et la logistique.
  • La façon dont vous envisagez votre produit, incluant votre étiquette, votre marque ou logo et vos fournisseurs.
  • Gestion des coûts en capital de la croissance et déménagement éventuel dans de plus grandes installations.

Phase de la fabrication à petite ou moyenne échelle (ventes de moins de 10 millions $ par année)

Les fabricants de petite et moyenne envergure se sont éloignés des racines de la micro-entreprise du propriétaire. Leur plus grand défi est de concurrencer les grandes entreprises autour de la clientèle des épiceries et des services alimentaires.

Crises de croissance

Les petites entreprises peuvent croître rapidement lorsqu’elles cessent de se concentrer uniquement sur la croissance des ventes pour se concentrer sur la productivité, l’efficacité et l’automatisation rentables tout en continuant à développer leurs ventes.

Conditionnement à forfait

Il est difficile pour les petits fabricants d’apprendre à maximiser leur investissement en capital. Lors de cette phase, vous voudrez peut-être faire aussi le conditionnement pour d’autres microentreprises en train de démarrer afin de rentabiliser votre nouvel équipement. Le conditionnement à forfait peut être une activité secondaire profitable si vous pouvez établir avec exactitude le coût de revient du produit et utiliser un équipement qui resterait peut-être autrement au repos.

Frais de marketing

Vos frais de marketing augmentent beaucoup au cours de cette phase. Ces frais peuvent inclure des dépenses de publicité et de démonstration spécifiques pour chaque client. Le tarif actuel est d’environ 500 $ par magasin, sans compter les échantillons. La plupart des détaillants font appel à un livreur indépendant agréé. Mettez à jour votre budget de mise en marché pour inclure ces frais. Il se peut également que vous deviez engager de nouveaux courtiers pour des chaînes de vente au détail particulières et payer des frais d’inscription des produits et de mise en rayon. Les coûts de marketing concernant l’introduction d’un nouveau produit peuvent être élevés, et l’inscription sur une liste vous garantit uniquement un espace sur les rayons pendant une brève période. Il faut beaucoup d’argent pour lancer un nouveau produit dans des chaînes de détail en Amérique du Nord, et il n’y a aucune garantie de réussite. Vous pouvez également envisager d’utiliser les différentes plateformes de médias sociaux pour commercialiser votre produit, mais cela n’offre aucune garantie de réussite.

Exportation

Une expansion sur des marchés internationaux peut donner à votre entreprise l’occasion d’accroître ses ventes et ses profits grâce à de nouveaux contacts. Malgré les coûts supplémentaires liés à l’exportation, vous pouvez faire des économies en produisant à une échelle vous permettant de mieux exploiter vos ressources, vous donnant des marges de profit éventuellement plus élevées. L’exportation peut aussi réduire votre dépendance à l’égard des marchés intérieurs existants, qui peuvent fluctuer au gré de l’économie locale. Elle peut aussi vous aider à devenir plus concurrentiel, car vous découvrirez des pratiques optimales internationales, des idées et des moyens différents de faire des affaires. Parlez à votre responsable de compte du MAAARO pour déterminer les marchés qui vous intéressent; il vous mettra en relation avec le ou les agents de commercialisation à l’exportation qui peuvent vous aider à trouver des marchés à l’échelle mondiale.

Test des produits

Vos magasins locaux d’aliments naturels ou de spécialités peuvent constituer un excellent lieu pour tester de nouveaux produits sur le marché. Les interactions étroites avec les clients permettent aux compagnies de créer des produits et de mettre le doigt sur les meilleurs. Si vos produits sont bien reçus et si leurs ventes augmentent au cours d’une période de 18 mois dans un marché testé, il y a plus de chances qu’ils soient populaires et que les données de vente soient excellentes, ce qui indique une grande clientèle de détail potentielle.

Passage à la phase suivante

Vous devrez surmonter d’autres difficultés pour passer à la phase suivante, notamment :

  • Gérer et développer le marché intérieur tout en essayant de pénétrer les marchés internationaux;
  • Cerner les marchés à bas prix pour accéder à des marchés qui peuvent nécessiter des courtiers et des grossistes.
  • Revoir la façon dont le prix de votre produit est établi.
  • Dimensionner la capacité de votre établissement pour qu’il soit viable à des taux de production faibles.
  • Apprendre les méthodes de travail avec les courtiers et les grossistes.
  • Résoudre les problèmes d’efficacité en matière d’énergie et d’eau.
  • Habiliter une grande équipe d’employés clés (voir Ressources humaines)
  • Envisager de vendre votre entreprise et d'en lancer une nouvelle entreprise non concurrentielle (cette taille d’entreprise attire l’attention des compagnies internationales de fabrication d’aliments).
  • Gérer le coût en capital de la croissance et envisager de déménager dans une plus grande installation.

Phase de l’entreprise multinationale ou de grande taille

Lors de cette phase, des équipes de gestion sophistiquées rendent des comptes à un organisme directeur central. Les problèmes lors de cette phase sont notamment :

  • Contrôle des coûts.
  • Compétition pour le capital au niveau à la fois de l’établissement et du pays.
  • Harmonisation des règlements des diverses administrations à la fois pour la compagnie et l’industrie par l’intermédiaire d’associations commerciales.

Les défis liés à la croissance s’intensifient, ainsi que la nécessité de porter une grande attention aux relations avec les gouvernements et les clients. Des systèmes sophistiqués et des problèmes d’harmonisation transfrontalière distinguent vos opérations.

Un dirigeant principal chargé de prendre des décisions dans votre entreprise devrait travailler étroitement avec un consultant local de développement d’entreprise sur des sujets particuliers tels que l’efficience énergétique. Il recevra des actualisations mensuelles sur des sujets importants, notamment les points saillants de programmes et de services qui pourraient contribuer à la croissance de votre entreprise.

Nouvelles idées : Ne vous contentez pas d’une seule idée

Offrir un seul excellent produit suffit rarement pour assurer la croissance d’une entreprise de transformation d’aliments. Au fil du temps, le comportement des consommateurs, la concurrence et les tendances du marché évoluent. Pour faire croître votre entreprise, vous devrez offrir de nouveaux produits et trouver de nouvelles idées.

En Amérique du Nord, la plupart des quelque 15 000 nouveaux produits lancés sur les marchés régionaux et nationaux de la vente au détail et de la restauration échouent. Même les marchés locaux peuvent être capricieux. Lorsque vous n’avez qu’un seul produit, votre risque commercial est relativement élevé. La question est de savoir comment trouver de nouvelles idées.

Une façon de procéder consiste à effectuer des recherches sur les tendances des consommateurs, les tendances de l’industrie de l’alimentation et les progrès accomplis dans la technologie de la transformation des aliments, puis de dresser la liste de toutes les nouvelles idées de produits alimentaires que vous pourriez envisager.

Une autre solution consiste à se concentrer sur les besoins des clients et à entreprendre des recherches approfondies sur leur comportement, ce qu’ils aiment et ce qu’ils n’aiment pas. Utilisez vos clients pour trouver des idées; organisez des groupes de discussion informels ou effectuez une évaluation sensorielle complète du produit. Soyez constamment à la recherche de moyens de maintenir la pertinence de votre/vos produit(s), ce qui peut nécessiter éventuellement une évaluation régulière de vos emballages.

Lorsque vous avez dressé une liste d’idées à explorer, assurez-vous qu’elles s’intègrent dans la vision et la mission de votre entreprise, puis revenez au processus de planification d’entreprise que vous avez suivi pour votre idée initiale. Examinez chacune des idées et entreprenez des recherches pour décider si elles valent la peine d’être approfondies.

Déterminez s’il y a véritablement un marché pour chaque idée, quels prix les consommateurs seraient prêts à payer, si le produit existe déjà et s’il est même possible de le fabriquer. Cette étape devrait réduire le nombre d’idées qui selon vous ont véritablement une chance d’aboutir.