Le Plan de croissance favorise la création de collectivités complètes dans lesquelles les lieux de résidence et de travail, les magasins et les services sont tous proches les uns des autres. Le Plan de croissance exige des municipalités qu’elles prévoient une variété d’aménagements résidentiels, d’utilisations des terres et de possibilités d’emploi, de même qu’un aménagement urbain favorisant la marche, le vélo et les transports en commun. Ces buts ne sont pas toujours assortis d’objectifs spécifiques et, dans de nombreux cas, leur respect passe par l’adoption, dans un plan officiel, de politiques adaptées aux circonstances locales.

Les indicateurs présentés dans cette section visent à mesurer les éléments qui caractérisent une collectivité où il fait bon vivre et qui favorisent les déplacements en transport en commun, à vélo et à pied, à savoir : une diversité d’utilisations des terres, des services et commodités à distance de marche et un réseau de rues bien reliées les unes aux autres.

La diversité des habitations

L’indicateur complémentaire

L’éventail et la diversité des habitations (maisons individuelles, maisons jumelées, maisons en rangée et appartements) dont la construction a été achevée chaque année dans les municipalités de palier supérieur et à palier unique de la région élargie du Golden Horseshoe, de même que la composition du parc de logements existants.

Pourquoi c’est important

La diversité des habitations, qui est l’une des composantes d’une collectivité complète et dynamique, permet de répondre aux besoins quotidiens des résidents tout au long de leur vie. Cet indicateur mesure, dans les zones à l’étude, d’une part, la variation d’une année à l’autre de la composition des achèvements résidentiels par type d’habitation depuis 2006 et, d’autre part, la variation quinquennale (et plus exactement entre deux recensements) de la composition du parc de logements existants.

Sur quoi portent les mesures?

Nous nous sommes basés sur les données du Relevé des mises en chantier et des achèvements de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) pour établir la diversité des ajouts annuels en habitations neuves au parc de logements des municipalités de la région élargie du Golden Horseshoe depuis 2006, de même que la variation de la composition proportionnelle de ce parc.

Les données de Statistique Canada sur le parc de logements existants de 2006 et de 2011 ont été regroupées dans les mêmes catégories, de manière à pouvoir se faire une meilleure idée de l’évolution générale du parc de logements de la région au fil du temps.

Résultats

Entre 2006 et 2013, la proportion des aménagements résidentiels à plus forte densité s’est accrue dans la région, sous l’effet de la vigueur du secteur des condominiums à Toronto, surtout au cœur de la ville. Une évolution similaire a été observée au niveau de la composition du parc de logements existants de 2006 à 2011. Toutefois, compte tenu de la quantité de logements existants, ce mouvement a été plus graduel et prouve qu’à l’extérieur de Toronto, les maisons individuelles demeurent le type d’habitation dominant.

Diversité des Habitations – Parc de logements total dans la Région élargie du Golden Horseshoe en 2011

Maisons individuelles

50,7 %

Maisons jumelées

6,5 %

Maisons en rangée

8,8 %

Appartements

34,1 %

Diversité des Habitations – Habitations construites en 2006 dans la Région élargie du Golden Horseshoe

Maisons individuelles

47 %

Maisons jumelées

7 %

Maisons jumelées

16 %

Appartements

30 %

Diversité des Habitations – Habitations construites en 2013 dans la Région élargie du Golden Horseshoe

Maisons individuelles

36 %

Maisons jumelées

6 %

Maisons jumelées

16 %

Appartements

42 %

Diversité des habitations construites en 2006 et en 2013 à Toronto, dans le reste du cercle intérieur et dans le cercle extérieur

Remarque : les chiffres ayant été arrondis, leur somme pourrait ne pas égaler 100 %.

Toronto, 2006 - Maisons individuelles : 9 %, Maisons jumelées : 2 %, Maisons en rangée : 8 %, Appartements : 81 %. Toronto, 2013 - Maisons individuelles : 7 %, Maisons jumelées : 1 %, Maisons en rangée : 5 %, Appartements : 87 %.

Cercle intérieur, à l’exclusion de Toronto, 2006 - Maisons individuelles : 54 %, Maisons jumelées : 10 %, Maisons en rangée : 19 %, Appartements : 17 %. Cercle intérieur, à l’exclusion de Toronto, 2013 - Maisons individuelles : 47 %, Maisons jumelées : 9 %, Maisons en rangée : 22 %, Appartements : 21 %.

cercle extérieur, 2006 - Maisons individuelles : 69 %, Maisons jumelées : 4 %, Maisons en rangée : 18 %, Appartements : 8 %. Cercle extérieur, 2013 - Maisons individuelles : 57 %, Maisons jumelées : 4 %, Maisons en rangée : 21 %, Appartements : 19 %.

Diversité des habitations construites en 2006 et en 2013 à Toronto, dans le reste du cercle intérieur et dans le cercle extérieur (graphiques)

Diversité du parc de logements total à Toronto, dans le reste du cercle intérieur et dans le cercle extérieur, en 2006 et en 2011

Région, Année Maisons individuelles Maisons jumelées Maisons en rangée Appartements
Toronto, 2006 27,3 % 7,1 % 5,6 % 60,0 %
Toronto, 2011 26,3 % 6,9 % 5,8 % 61,0 %
Cercle intérieur, à l’exclusion de Toronto, 2006 59,1 % 7,0 % 11,3 % 22,6 %
Cercle intérieur, à l’exclusion de Toronto, 2011 58,5 % 7,2 % 12,2 % 22,1 %
Cercle extérieur, 2006 69,1 % 4,7 % 6,5 % 19,7 %
Cercle extérieur, 2011 69,2 % 4,6 % 7,1 % 19,1 %

Considérations

Deux jeux de données différents ont servi à établir cet indicateur. Celui de la SCHL, qui reflète les achèvements d’habitations, est publié une fois par année; celui de Statistique Canada, dont nous avons tiré les données sur le parc de logements existants, n’est publié qu’une fois tous les cinq ans. Des comparaisons directes entre les deux ensembles sont impossibles, parce que la collecte de leurs données se fait différemment. Néanmoins, ensemble, ces jeux de données permettent de se faire une idée de la composition du parc de logements existants de la région, et de la manière dont il évolue.

La diversité des utilisations des terres

L’indicateur complémentaire

La relative diversité de l’utilisation des terres au sein des centres de croissance urbaine et des ZID aménagées.

Pourquoi c’est important

La richesse et la diversité de l’utilisation des terres sont des composantes importantes d’une collectivité complète qui permet aux gens de vivre, de travailler et de s’adonner à des activités de loisir dans des quartiers dynamiques.

Le suivi de la diversité de l’utilisation des terres permettra de voir si la mise en œuvre du Plan de croissance se traduit bien par une plus grande diversité de l’utilisation des terres.

Sur quoi portent les mesures?

L’indicateur utilise l’indice de diversité de Simpson (IDS) pour recueillir des valeurs de référence sur la diversité de l’utilisation des terres.

L’IDS mesure la proportion relative de huit utilisations des terres différentes, à savoir à des fins commerciales, institutionnelles (y compris les installations récréatives et les édifices gouvernementaux), industrielles ou mixtes, à des fins de bureaux ou, d’espaces ouverts, ou encore aux fins de bâtiments résidentiels de faible hauteur et d’ensembles de logements collectifs. Il est calculé pour une zone géographique particulière en comparant la quantité de terres vouées à chacune de ces utilisations à la superficie totale des terres aménagées, toutes utilisations confondues. Les valeurs de l’IDS varient entre 0 et 1 : plus la valeur est proche de 0, plus la zone à laquelle elle se rapporte est homogène, ce qui peut aller jusqu’à la présence d’une seule utilisation des terres prédominante. Par contre, une valeur de 1 attesterait de la présence d’utilisations des terres plus variées et plus équilibrées.

Même s’il est peu probable qu’une collectivité puisse obtenir une valeur de 1 à cet indice, les zones où existe une bonne diversité d’utilisations des terres à des fins résidentielles, commerciales, industrielles ou mixtes, de même qu’à des fins de bureaux et d’espaces ouverts, atteindront une valeur plus élevée que celles où l’on ne trouve qu’un seul type d’utilisation.

Résultats

Les figures à droite et à la page qui suit montrent les valeurs de l’IDS et la répartition des utilisations des terres des centres de croissance urbaine et des ZID aménagées de chaque municipalité de palier supérieur et à palier unique. Fait peu surprenant, les centres de croissance urbaine, qui sont conçus pour offrir un plus vaste éventail de biens et de services, affichent invariablement des valeurs plus élevées à l’IDS que les ZID aménagées.

Les centres de croissance urbaine aux valeurs les plus élevées à l’indice de diversité, soit Guelph, Peterborough, Barrie, St. Catharines, Toronto et Waterloo, sont des centres-villes historiques qui tendent à englober quantité d’utilisations des terres différentes.

Au fil du temps, à mesure que des aménagements plus variés y auront lieu, les centres de croissance urbaine émergents et les ZID aménagées devraient voir leur indice de diversité augmenter.

Indice de diversité de Simpson et catégories d’utilisation des terres - Centres de croissance urbaine (graphique)

Indice de diversité de Simpson et catégories d’utilisation des terres - ZID aménagées (graphique)

Considérations

Les codes de propriété de la SEFM ont été utilisés pour recenser les utilisations des terres. Il se peut que les données de la SEFM ne tiennent pas toujours compte des aménagements les plus récents ou de tout l’éventail des utilisations faites d’une propriété. De nombreuses utilisations peuvent par exemple être faites des locaux d’un même immeuble auquel ne correspondra néanmoins qu’un seul et unique code de propriété. Un autre problème rencontré était que certaines propriétés enregistrées par la SEFM le sont sans aucun code; ces propriétés ont été exclues de la présente analyse.

La méthode employée pour déterminer l’ampleur approximative des parties des ZID qui sont en cours d’aménagement peut aussi avoir influé sur les valeurs obtenues à l’IDS. Expliquée en détail à la page 13, elle consiste à agréger les îlots de diffusion utilisés aux fins du recensement pour arriver à la meilleure approximation possible des aménagements existants au sein d’une ZID. Ceci peut avoir pour effet d’exclure certaines parcelles de plus grandes dimensions qui, plus souvent que d’autres, servent à des fins commerciales ou industrielles.

La diversité de l’utilisation de ses terres ne suffit pas à rendre un quartier dynamique. Le dynamisme recherché découle de toute une série d’autres facteurs, tels que la densité de la population, la nature des utilisations commerciales ou récréatives, la présence d’un réseau de voies piétonnes ou encore la qualité de l’environnement piétonnier. Les résultats de cet indicateur sont à interpréter en regard de ceux qui mesurent les autres aspects d’un aménagement urbain propice à la marche, à savoir la connectivité des rues et la proximité des commodités.

Les commodités

L’indicateur complémentaire

Le pourcentage d’habitations dans les zones sélectionnées qui se trouvent à distance de marche d’un centre communautaire, de commerces, d’un parc et d’une école.

Pourquoi c’est important

Le Plan de croissance favorise l’aménagement de collectivités complètes qui peuvent répondre aux besoins quotidiens des résidents tout au long de leur vie. Ceci suppose une facilité d’accès à un éventail approprié d’emplois et de services locaux, de même qu’à une gamme complète d’habitations, de modes de transport en commun et de commodités. La possibilité de se déplacer à pied réduit la nécessité de circuler en automobile et peut donc réduire les émissions de gaz à effet de serre. Cet indicateur fournit le pourcentage des habitations qui se situent à 800 mètres (soit facilement à distance de marche) d’un centre communautaire, d’un parc, d’une école ou de commerces.

Sur quoi portent les mesures?

Nous avons repéré les centres communautaires, les parcs, les commerces et les écoles des centres de croissance urbaine et des ZID aménagées, et nous les avons situés sur une carte.

Nous avons d’abord établi une zone tampon de 800 mètres autour de chacune des commodités repérées. Ensuite, nous avons compté les habitations situées dans ces zones tampons et nous avons converti ces chiffres en pourcentages du nombre total d’habitations existant au sein d’un centre de croissance urbaine ou d’une ZID aménagée d’une municipalité de palier supérieur ou à palier unique.

Résultats

Comme on pouvait s’y attendre, on trouve une plus forte proportion d’habitations à 800 mètres des commodités dans les centres de croissance urbaine que dans les ZID aménagées. Par ailleurs, dans les ZID aménagées, les habitations se trouvent plus souvent à proximité d’une école ou d’un parc que d’un autre type de commodité, ce qui reflète le fait que ces quartiers résidentiels sont encore tout récents.

Habitations à distance de marche des commodités

Habitations à distance de marche des commodités (graphique)

Considérations

Cet indicateur doit être interprété conjointement avec ceux qui mesurent les autres aspects d’un aménagement urbain propice aux déplacements à pied, à savoir la connectivité des rues et la diversité des utilisations des terres.

L’emploi des codes de propriété de la SEFM pour cette analyse présente certains inconvénients. Ces codes sont en général attribués aux propriétés en fonction de leur utilisation principale et risquent donc de ne pas refléter leurs utilisations secondaires, comme ce serait par exemple le cas d’un parc dans l’enceinte duquel se trouve un édifice communautaire, ou encore d’un édifice à bureaux incluant aussi des locaux commerciaux.

La connectivité des rues

L’indicateur complémentaire

La connectivité des rues, mesurée selon la densité des intersections, de même que le ratio des connexions aux intersections (ratio liens-nœuds).

Pourquoi c’est important

Le Plan de croissance exige l’aménagement de collectivités axées sur les transports en commun et la marche, qui offrent à leurs résidents une variété de commodités aisément accessibles à pied ou à vélo. À mesure que la connectivité s’accroît, le choix de routes ou autres voies à emprunter pour se rendre d’un endroit à l’autre augmente, et la longueur des trajets diminue, ce qui donne naissance à un réseau plus accessible qui reflète ces caractéristiques d’une collectivité complète.

Sur quoi portent les mesures?

La première composante, la densité des intersections, correspond au nombre d’intersections de rues de surface par hectare. Plus les intersections sont nombreuses, plus le degré de connectivité est élevé. Les lignes directrices du MTO en matière d’aménagement axé sur les transports en commun recommandent aux municipalités d’arriver à une densité supérieure à 0,3 intersection par hectare, et même de plus de 0,6 dans les couloirs et nœuds à usage mixte.

La deuxième composante, le ratio liens-nœuds, fournit le rapport entre le nombre de segments routiers (liens) et d’intersections (nœuds). Un ratio plus élevé est synonyme d’un choix accru de rues à emprunter pour se déplacer et de liens plus directs entre deux endroits. Un simple carré entouré de rues (soit 4 liens et 4 nœuds) produirait un ratio de 1,0; un schéma à quatre carrés (soit 12 liens et neuf nœuds) se traduirait par un ratio de 1,33, tandis qu’un schéma à 9 carrés se traduirait par un ratio de 1,5. Les rues sans issue réduiraient le ratio.footnote 5

Bien qu’il n’existe pas de norme absolue concernant le ratio liens-nœuds, certaines études avancent que pour favoriser les déplacements à pied, il faut prévoir un ratio d’au moins 1,4.

Ces deux composantes sont complémentaires. Un ratio liens-nœuds élevé est signe d’un bon degré de connectivité, mais s’il s’accompagne d’une faible densité des intersections, il peut aussi donner à penser que la zone examinée inclut de très grands pâtés de maisons, ce qui ne serait guère favorable aux déplacements à pied. Il peut aussi résulter de la présence d’une grande quantité de terres non aménagées. Dans un cas comme dans l’autre, il devrait évoluer à mesure que les aménagements se poursuivent dans la zone examinée.

Résultats

La densité des intersections par hectare varie entre 0,9 et 1,8 dans les ZID aménagées des municipalités du cercle intérieur et entre 0,5 et 2,1 pour celles des municipalités du cercle extérieur. Dans les centres de croissance urbaine du cercle intérieur, les valeurs variaient entre 0,01 et 0,9 intersection par hectare, et dans ceux du cercle extérieur, entre 0,8 et 1,1. Les plus fortes densités ont été enregistrées dans les centres-villes établis de longue date.

Les ratios liens-nœuds des ZID aménagées se situaient entre 0,8 et 1,4 dans les municipalités du cercle intérieur et entre 0,4 et 1,3 dans celles du cercle extérieur. Pour les centres de croissance urbaine, les ratios liens-nœuds se sont fixés entre 1,2 et 1,8 dans le cercle intérieur et entre 0,8 et 1,8 dans le cercle extérieur.

Connectivité des rues - Centres de croissance urbaine

Connectivité des rues - Centres de croissance urbaine (graphique)

Connectivité des rues - ZID aménagées du cercle intérieur et ZID aménagées du cercle extérieur

Connectivité des rues - ZID aménagées du cercle intérieur et ZID aménagées du cercle extérieur (graphiques)

Les graphiques à la page précédente et sur la gauche illustrent la connectivité des rues, telle que mesurée selon le nombre d’intersections par hectare et le ratio des segments routiers aux intersections (ratio liens-nœuds) dans les centres de croissance urbaine et dans les ZID aménagées.

Considérations

Cette analyse part du principe que toute intersection quelle qu’elle soit est un bon endroit où traverser une rue à pied. En réalité, des données additionnelles qui ne sont pas toujours disponibles, concernant l’emplacement des trottoirs ou des passages pour piétons, seraient requises pour pouvoir évaluer la connectivité réelle des rues pour les personnes se déplaçant à pied.

Dans la mesure du possible, les ruelles et les allées publiques ont été comprises dans le calcul. Par contre, ont été exclues les autoroutes de la série 400 et autres voies publiques à accès limité qui présentent un obstacle pour les piétons et les cyclistes, tout comme l’ont été les sentiers pédestres officieux, notamment les raccourcis à travers un parc, les passages piétonniers entre deux rues ou autres petits chemins.

Enfin, les rues privées (p. ex., celles d’un centre commercial) n’ont pas été prises en compte et il est entendu que dans les nouveaux lotissements, le réseau routier n’est pas encore pleinement établi.

Cet indicateur doit être interprété conjointement avec ceux qui mesurent les autres aspects d’un aménagement urbain propice aux déplacements à pied, à savoir les commodités et la diversité des utilisations des terres.


Notes en bas de page

  • note de bas de page[5] Retour au paragraphe Tiré de l’ouvrage Transportation Demand Management Encyclopedia du Victoria transportation policy institute