Il ressort clairement des séances de mobilisation communautaire qu’un travail remarquable s’effectue dans les différentes collectivités de l’Ontario pour renforcer la sécurité et le bien-être dans les collectivités. Même si de nombreuses pratiques prometteuses dans ce domaine ont été mentionnées lors des séances de mobilisation communautaire, la section qui suit donne un aperçu des pratiques qui, au terme d’évaluations, se sont révélées efficaces à l’égard d’au moins un des six principes directeurs qui sous-tendent la sécurité et le bien-être des collectivités :

  • diversité
  • leadership communautaire
  • partenariats intégrés, multisectoriels et multidisciplinaires
  • partage des connaissances et échange de renseignements
  • données probantes et évaluation
  • interventions durables

Cette section est structurée en fonction des principes énoncés ci-dessus. Quant aux pratiques, elles sont mises en relief sous le principe qui, d’après une évaluation, représente sa plus grande force. Le Ministère encourage les collectivités à considérer les principes directeurs et à tirer parti de l’expérience les unes des autres lorsqu’elles élaborent et appliquent des pratiques locales axées sur la sécurité et le bien-être dans les collectivités.

Les pratiques locales prometteuses mises en évidence et décrites dans cette section ne constituent pas un inventaire exhaustif. En outre, elles n’ont pas été évaluées et ne sont pas cautionnées par le Ministère ou par le gouvernement de l’Ontario. Ces pratiques identifient les collectivités qui ont communiqué et validé l’information. Les collectivités mentionnées ne représentent pas une liste définitive des endroits où se sont déroulées les séances de mobilisation.

Pour en savoir plus sur les pratiques mentionnées ci-dessous, veuillez effectuer les recherches pertinentes ou écrire à SafetyPlanning@Ontario.ca. Un examen approfondi de ces pratiques est recommandé afin d’évaluer si elles sont adaptées aux circonstances et aux besoins de votre collectivité.

Diversité

L’Ontario abrite des populations diversifiées sous bien des angles et en constante évolution. Dans ce contexte, une approche universelle est à exclure, aussi les pratiques axées sur la sécurité et le bien-être dans les collectivités doivent-elles être conçues et mises en place de manière à reconnaître les différents besoins des régions, populations et groupes de l’Ontario, et à y répondre. Il est impératif que les pratiques témoignent d’une bonne compréhension de la façon dont les gens sont exclus et marginalisés, qu’elles soient adéquates sur le plan culturel et qu’elles s’appuient sur des études démographiques locales permettant de bien cerner les besoins de la collectivité. Ainsi, chacune des pratiques prometteuses mises en évidence dans cette section répond aux différents besoins des collectivités qui en ont fait mention.

Leadership communautaire

La sécurité et le bien-être dans les collectivités est une responsabilité qui incombe à l’ensemble de la collectivité et qui requiert le dévouement et la participation de tous. Les collectivités sont les mieux placées pour déterminer avec exactitude les facteurs de risque et, par conséquent, pour trouver des façons de répondre à leurs besoins particuliers. C’est grâce à un leadership communautaire fort que chacun peut définir son rôle et assumer la responsabilité de contribuer à créer des collectivités sûres et saines.

Les initiatives suivantes sont des exemples de la mobilisation de simples concitoyens. Elles démontrent que lorsque les membres d’une collectivité se serrent les coudes pour résoudre des problèmes locaux, ils peuvent avoir une influence positive sur leurs quartiers respectifs.

East side pride

L’East Side Pride, créé en 1999 par un groupe de citoyens de Chatham-Kent, est un organisme de terrain qui s’est donné pour mission de créer et de maintenir un quartier sûr et sain. Le projet a été mis sur pied par un groupe de bénévoles désireux de prendre position afin de réhabiliter leur quartier. Le projet continue de fonctionner grâce à des bénévoles qui élaborent des programmes proactifs de prévention de la criminalité et de promotion de l’engagement communautaire. Ces bénévoles, qui collaborent régulièrement avec de multiples secteurs, notamment la police, la municipalité, divers organismes sans but lucratif, un centre communautaire, un centre communautaire pour femmes et plusieurs commerçants du quartier, se consacrent à des activités visant à améliorer leur quartier et à encourager les comportements positifs de sa population.

Our west end initiative

Our west end initiative est un organisme de terrain situé à Windsor qui regroupe des membres de la collectivité résolus à faire de leur quartier un milieu de vie, de travail et de loisirs sécuritaire. Ils travaillent avec les résidents et leur donnent les moyens, par l’intermédiaire de tables rondes fondées sur la collaboration, de repérer les ressources locales et de déterminer les besoins de la collectivité. Grâce à ces discussions, Our west end initiative peut épauler les résidents en leur donnant accès aux outils et aux occasions nécessaires à l’élaboration de programmes et à la création de ressources additionnelles. D’autres études et groupes de discussion sont en cours et seront utilisés pour concevoir un plan d’amélioration multidimensionnel axé sur les besoins du quartier et de ses résidents.

New opportunities and Hope supportive partnerships advocating community empowerment

Le partenariat New opportunities and Hope (NOAH) est issu d’une initiative de résidents de Sudbury désireux d’unir leurs forces pour faire de leurs quartiers des milieux de vie sains et productifs. Le partenariat NOAH a permis de déterminer qu’il serait avantageux pour les résidents des quartiers concernés de disposer d’un « guichet unique » leur permettant d’accéder à un certain nombre de services de soutien sous un même toit. L’initiative a donné naissance au concept The Neighbourhood Resource Centre. Ce centre des ressources du quartier a ensuite évolué pour devenir le NOAHs Supportive partnerships advocating community empowerment (SPACE).

Le projet NOAHs SPACE est un partenariat regroupant plus de 40 organismes communautaires différents qui collaborent pour donner de l’espoir et offrir des services offerts à tous les résidents de la collectivité, notamment des ateliers éducatifs et culturels, des barbecues communautaires, des cliniques de vaccination contre la grippe et d’autres activités locales. Le projet NOAHs SPACE a pour principaux partenaires divers organismes communautaires, un organisme de protection de l’enfance, la police, un service de santé publique du district et une organisation autochtone. Il réunit sous un même toit des partenaires communautaires qui partagent leurs connaissances, rencontrent les résidents ayant des besoins précis, fournissent des ressources accessibles ou orientent vers ces ressources, exploitent différentes possibilités et mettent en œuvre des solutions durables dans le but d’améliorer le bien-être de tous.

Ces pratiques issues du leadership communautaire s’attaquent avant tout aux facteurs de risque suivants et améliorent les facteurs de protection correspondants :

Facteurs de risque

  • criminalité dans le secteur
  • désorganisation sociale (par exemple, taux élevé de pauvreté et grande mobilité résidentielle)
  • quartiers aux logements médiocres et dénués d’installations de récréation, de santé et d’enseignement

Facteurs de protection

  • accès à des ressources, à des services professionnels et à une forme de soutien social
  • collectivités positives et solidaires
  • degré élevé d’engagement et de partenariat entre la collectivité et les systèmes policier et judiciaire

Muslim family support service

Le Muslim family support service (MFSS) est destiné à soutenir les membres individuels, les couples et les familles de la communauté musulmane de London aux prises avec des difficultés personnelles et interpersonnelles. Le MFSS apporte son soutien en s’appuyant sur des activités de sensibilisation adaptées à la réalité culturelle de la communauté musulmane et des services destinés à l’ensemble de la population dans le but de tisser des liens par la compréhension et de faciliter les relations. Il encourage aussi les organismes à faire preuve d’une plus grande souplesse et offre de l’information pour aider à mieux comprendre en quoi consiste l’adéquation culturelle. Le MFSS, réceptif aux différences linguistiques et religieuses, reconnaît que les besoins d’un groupe peuvent être différents de ceux d’un autre. Ses interventions sont orientées vers les situations de crises à court terme, et il aide les familles à se familiariser avec les services offerts à l’ensemble de la population et à y accéder.

Le MFSS a été créé pour répondre aux besoins de la communauté musulmane répertoriés dans le cadre du Family Safety Project. Un comité consultatif composé de membres de la communauté musulmane et de représentants d’organismes de services sociaux a été établi pour appuyer et guider les activités du MFSS.

Le Muslim family support service cible principalement les facteurs de risques suivants et renforce les facteurs de protection correspondants :

Facteurs de risque

  • sentiment d’impuissance
  • sentiment d’aliénation
  • faible sentiment d’appartenance à la collectivité

Facteurs de protection

  • intégration des familles à la vie communautaire
  • accès à des ressources, à des services professionnels et à une forme de soutien social
  • collectivités positives et solidaires

Partenariats intégrés, multisectoriels et multidisciplinaires

La sécurité et le bien-être dans les collectivités est l’affaire de tous. C’est pourquoi il est essentiel que les pratiques dans ce domaine reposent sur des activités coordonnées et intégrées à l’échelle locale entre les fournisseurs de services à la personne et les secteurs pertinents.

Les programmes suivants font appel à des partenariats multisectoriels efficaces qui s’attaquent sous différents angles aux facteurs de risque associés à la criminalité, à la victimisation et aux préjudices.

Youth outreach under 18 response services

Youth outreach under 18 response services (YOURS) a été créé en 2005 dans le but de combler les lacunes dans les services offerts aux jeunes qui sont sur des listes d’attente, en leur offrant des services de soutien et d’orientation à court terme jusqu’à ce qu’ils puissent accéder aux services voulus. Plus précisément, YOURS cible les adolescents et adolescentes de 12 à 18 ans de Port Hope, laissés à eux-mêmes et aux prises avec différents problèmes : troubles du comportement, désespoir, contrariété, gestion inappropriée de la colère, troubles de la nutrition, violence sexuelle, toxicomanie, démêlés avec la justice ou risque de décrochage scolaire.

YOURS est un bon exemple d’une collaboration multisectorielle visant à assurer la coordination de la prestation des services. Les conseils scolaires et les organismes de santé locaux et les familles des jeunes de la collectivité, ou les jeunes eux-mêmes, assurent l’orientation vers le programme. Des services d’aide à l’enfance et à la famille, des centres d’orientation et des organismes communautaires de santé mentale et de bien-être de l’enfance offrent également des services de soutien aux jeunes inscrits au programme afin de s’assurer qu’ils reçoivent toute l’aide dont ils ont besoin.

YOURS cible principalement les facteurs de risque suivants et renforce les facteurs de protection correspondants :

Facteurs de risque

  • sentiment de désespoir
  • problèmes de comportement
  • antécédents de délinquance

Facteurs de protection

  • accès à des ressources, à des services professionnels et à une forme de soutien social soutien
  • stratégies d’adaptation personnelles et optimisme
  • attentes positives quant à l’avenir

Furthering our communities uniting services

Le projet Furthering our communities uniting services (FOCUS), établi à Toronto en 2013, vise à réduire et à prévenir la criminalité et le désordre social ainsi qu’à renforcer la sécurité et le bien-être dans la collectivité, tout en créant des partenariats multisectoriels efficaces. Le projet FOCUS illustre bien le concept de table d’intervention en cours d’implantation partout en Ontario. Ces tables d’intervention réunissent des fournisseurs de services à la personne de différents secteurs qui collaborent pour intervenir dans des situations auxquelles font face des individus ou des familles exposés à un risque reconnu comme étant très élevé par une large gamme de fournisseurs de services. Les tables d’intervention sont convoquées pour discuter de situations à risque très élevé soumises par un organisme présent à cette table et, dans les 24 à 48 heures, les fournisseurs de services appropriés doivent préparer une intervention afin d’aider les personnes ou les familles à obtenir le soutien et les services nécessaires pour répondre à leurs besoins aigus.

Le projet FOCUS consiste en des réunions hebdomadaires de représentants de multiples secteurs, entre autres, du logement, des services sociaux, de la santé, de la justice et de l’éducation. Les participants peuvent varier selon la collectivité. Chaque partenaire a un domaine d’expertise distinct et apporte ses connaissances sur les ressources, les programmes et les services offerts dans la collectivité. Après avoir défini une situation, le groupe détermine l’organisme le plus approprié pour fournir de l’aide. FOCUS vise à permettre aux personnes et aux familles d’accéder aux ressources dont elles ont besoin avant qu’elles ne soient victimes d’un acte criminel ou ne commettent un tel acte, et réduit ainsi la probabilité d’une intervention strictement d’urgence.

Les tables d’intervention ciblent avant tout les facteurs de risque suivants et renforce les facteurs de protection correspondants :

Facteurs de risque

  • marginalisation
  • accès inexistant à une série de services
  • inefficacité des systèmes policier et judiciaire à faire participer la collectivité, à la mobiliser et à établir des partenariats avec elle

Facteurs de protection

  • accès à des ressources, à des services professionnels et à une forme de soutien social
  • niveau élevé d’engagement et de partenariat entre la collectivité et les systèmes policier et judiciaire
  •  prestation efficace et efficiente des services par les systèmes policier et judiciaire

Community Outreach and Support Team

La Community outreach and support team (COAST), ou équipe de liaison et de soutien communautaires, offre des services communautaires intégrés aux personnes marginalisées et vulnérables de 16 ans et plus ayant des problèmes de santé mentale ou de dépendances. Située à Halton, l’équipe COAST s’est donnée pour mandat de réduire le temps que les policiers consacrent à des appels qui devraient plutôt être pris en charge par le système de soins de santé et elle détourne des salles d’urgence et du système de justice pénale les personnes ayant des problèmes de santé mentale qui se trouvent en situation de crise. COAST permet aussi aux personnes en situation de crise souffrant d’une maladie mentale grave de demeurer dans leur milieu en toute sécurité, lorsque des plans de gestion peuvent être élaborés pour désamorcer une situation de crise.

COAST fait appel à un partenariat entre la justice et les secteurs de la santé. Il s’agit habituellement d’un policier habillé en civil et d’un travailleur en santé mentale formé aux situations de crise. Dans d’autres collectivités, des patrouilleurs répondent aux appels et, selon l’information obtenue, déterminent s’il convient de faire intervenir une équipe COAST. Certains assurent le suivi et la liaison avec les membres de la famille et les organismes de soutien.

COAST cible principalement les facteurs de risque suivants et renforce les facteurs de protection correspondants :

Facteurs de risque

  • problèmes de santé mentale
  • sentiment d’impuissance
  • inefficacité des systèmes policier et judiciaire à faire participer la collectivité, à la mobiliser et à établir des partenariats avec elle

Facteurs de protection

  • accès à des ressources, à des services professionnels et à une forme de soutien social
  • prestation efficace et efficiente des services par les systèmes policier et judiciaire
  • grande sensibilisation aux déterminants du bien-être

Niigan Mosewak

Niigan Mosewak, mentionné à Orillia, signifie dans la langue des Ojibwa « aller de l’avant ». L’expression est utilisée pour décrire un programme de déjudiciarisation mis sur pied en 2008 à l’intention des jeunes autochtones de 13 à 17 ans des collectivités de Nipissing, Manitoulin, Parry Sound et Sudbury. Ce programme est offert sous la forme d’un camp d’été qui réunit des mentors, jeunes et adultes, et fournit aux jeunes les outils dont ils ont besoin pour s’épanouir et devenir des citoyens en santé et actifs au sein de leur communauté. Respectueux des enseignements traditionnels de la roue médicinale, le programme prône une approche holistique qui intègre les aspects physique, émotionnel, spirituel et mental de l’être.

Suivre la voie

Depuis sa création, en 1996, le programme Suivre la voie, également mentionné à Orillia, permet à des jeunes de la maternelle à la 12e année, de partout en Ontario, de se familiariser avec l’histoire, les croyances et les traditions culturelles des peuples autochtones. Selon les enseignements culturels des peuples anishnawbe, le programme peut être modifié pour s’adapter aux besoins de différentes communautés. Il vise à donner aux élèves un aperçu de la culture autochtone et à instiller dans les jeunes autochtones un sentiment de fierté en leur faisant connaître leurs origines. Le programme Suivre la voie comporte dix modules qui intègrent des stratégies d’autonomisation des jeunes, favorisent une image positive de soi, l’estime de soi et le respect des autres, et traitent de questions comme la guérison des traumatismes, les mauvais traitements, le racisme et la lutte contre les stéréotypes, les préjugés et les partis pris.

Niigan Mosewak et Suivre la voie

Les jeunes sont orientés vers le programme Niigan Mosewak par les services de police, les tribunaux, les services de probation et de libération sur parole, les écoles de quartier et les organismes communautaires et de santé. Le programme Suivre la voie est par ailleurs issu d’un partenariat entre un service de police local, la police provinciale et un conseil scolaire local. Des familles, des enseignants, la police et les collectivités participent également à la planification et à la prestation de projets éducatifs s’adressant aux jeunes. Des aînés s’impliquent dans l’élaboration et la prestation des deux programmes, de façon à s’assurer que les besoins et les capacités des populations autochtones sont reconnus. Il importe tout particulièrement que les programmes reconnaissent la diversité des besoins des peuples autochtones, sachant que les collectivités autochtones et des Premières nations font face à des problèmes uniques en ce qui a trait à la criminalité, à la violence et à la victimisation. Reconnaître les problèmes et l’histoire unique de ces communautés, en faisant participer le public et les aînés contribuera à faire en sorte que les communautés autochtones reçoivent une aide adaptée à leur culture.

Les programmes Niigan Mosewak et Suivre la voie ciblent avant tout les facteurs de risque suivants et les facteurs de protection correspondants :

Facteurs de risque

  • victimisation ou mauvais traitement
  • isolement
  • incidence des politiques d’assimilation

Facteurs de protection

  • stratégies d’adaptation personnelles
  • bonnes relations avec un adulte
  • accès à des ressources, à des services professionnels et à une forme de soutien social

Caring dads

Le programme Caring dads est un programme spécialisé conçu pour les hommes qui cherchent à améliorer leurs compétences parentales en participant à des séances de counselling et d’information. Établi à Halton, le programme Caring dads vise à promouvoir des pratiques parentales saines et à éliminer la violence familiale en accordant la priorité aux besoins de l’enfant et en veillant à ce que les hommes comprennent l’incidence de leurs comportements sur leurs enfants et leur conjointe. Une fois par semaine, les hommes sont invités à assumer leurs actes, tout en apprenant comment interagir avec leurs enfants en faisant preuve d’empathie et de bienveillance. Le programme Caring dads intègre une composante de liaison avec la mère des enfants du père, qui consiste à communiquer avec elle à au moins deux reprises afin de lui donner accès à des ressources, à des services de soutien, à une aide pour faire valoir ses droits et, au besoin, à un plan pour assurer immédiatement sa sécurité. Les facilitateurs du programme consacrent aussi beaucoup de temps à discuter avec des agents orienteurs des progrès du père et du risque qu’il peut représenter pour ses enfants ou la mère de ses enfants s’il récidive. Le programme tient compte des différences entre les sexes, puisque les hommes et les femmes ne vivent souvent pas les mêmes expériences et doivent affronter des difficultés distinctes. Les participants acquièrent des compétences leur permettant d’interagir sainement avec leurs enfants, entre autres, en apprenant à reconnaître et à éviter la manipulation, l’intimidation et la violence.

Le programme Caring dads a été élaboré en collaboration avec des professeurs d’université, des organismes communautaires, des services de protection de l’enfance, des programmes d’intervention auprès des partenaires violents, des organismes voués à la santé mentale des enfants, des défenseurs des droits des femmes, des centres pour les enfants et les familles qui se retrouvent dans les rouages de la justice, des organismes de ressources pour les familles et des services de probation et de libération sur parole. La collaboration des milieux universitaires et des organismes communautaires à l’élaboration de ce programme a créé de solides assises théoriques et pratiques. L’aiguillage vers le programme est assuré par un organisme de protection de l’enfance de la localité, les tribunaux, les bureaux de probation et de libération sur parole et les familles de la collectivité. Le programme accepte aussi les hommes qui viennent consulter de leur propre initiative.

Le programme Caring dads cible avant tout les facteurs de risque suivants et renforce les facteurs de protection correspondants :

Facteurs de risque

  • attitude des parents qui incite à la violence
  • mauvais traitements durant l’enfance
  • négligence

Facteurs de protection

  • pratiques et comportements parentaux adéquats
  • unité familiale stable
  • soutien au sein de la famille

Partage de connaissances et échange de renseignements

Il existe déjà une foule de renseignements sur les activités dans le domaine de la sécurité et du bien-être dans les collectivités. Faciliter la mise en commun de ces connaissances et de ces renseignements permet aux collectivités de développer leurs capacités en misant sur les ressources, les idées et les pratiques existantes et d’éviter la duplication des services. Il importe aussi d’échanger de l’information, dans les limites du cadre législatif actuel et avec les partenaires concernés, sur des personnes qui risquent de commettre un crime ou d’en être victimes, de manière à augmenter la probabilité que ces personnes soient prises en charge par les services appropriés.

Les pratiques ci-dessous mettent en évidence différentes façons d’échanger des connaissances et de l’information entre les partenaires, les intervenants, les clients et le public, notamment dans le cadre de protocoles officiels, de réunions publiques et d’ententes informelles d’échange d’information en accord avec le cadre législatif existant.

New directions treatment program

Le New directions treatment program, créé en 2010, offre des services de counselling aux jeunes de Barrie âgés de 12 à 18 ans qui ont été reconnus coupables d’agression sexuelle ou d’un délit du genre. Le programme vise à réduire les facteurs de risque d’agression sexuelle chez les jeunes et à consolider leurs familles en éduquant les parents et en augmentant leur niveau d’engagement social envers leurs familles, leurs pairs et la collectivité dans son ensemble. Le programme comprend une évaluation approfondie du risque et des services de counselling familial et individuel. Sa prestation est assurée grâce à un partenariat entre un organisme communautaire et des services de probation. La durée du programme est généralement limitée à celle de l’ordonnance de probation, mais elle peut être prolongée jusqu’à ce que les jeunes aient terminé leur traitement.

Des politiques et des protocoles relatifs à l’échange de renseignements personnels sur les clients avec d’autres fournisseurs ont été élaborés dans le cadre du New directions treatment program. Par exemple, pour communiquer avec certains professionnels, le personnel doit d’abord obtenir des participants qu’ils signent un formulaire de consentement à la divulgation de renseignements. Lorsqu’ils s’inscrivent au programme, les jeunes doivent aussi signer divers formulaires de consentement au service, qui précisent la politique de confidentialité de l’organisme. En outre, les membres du personnel du programme discutent avec les participants des renseignements qu’ils doivent échanger avec le père, la mère ou le tuteur (par exemple, inquiétudes pour leur propre sécurité ou celles des autres) et de ceux qui peuvent rester entre eux. 

Le programme Caring dads cible avant tout les facteurs de risque suivants et renforce les facteurs de protection correspondants :

Facteurs de risque

  • antécédents de délinquance
  • agression
  • faible maîtrise des émotions

Facteurs de protection

  • sens des responsabilités
  • supervision parentale adéquate
  • soutien au sein de la famille

Community addiction response strategy

La Community addiction response strategy (CAReS) a été mise en œuvre à London, en 2008. Cette stratégie communautaire d’intervention en matière de toxicomanie vise à améliorer les conditions de logement et l’état de santé des personnes et des familles en situation d’itinérance. CAReS cherche à alléger le fardeau des systèmes de santé, de services sociaux et de justice pénale en faisant appel à la collaboration de la population pour trouver un logement stable aux personnes en situation d’itinérance ou à risque de l’être qu’elle aide. Reconnaissant les problèmes complexes et concomitants associés aux dépendances, à la santé mentale, aux traumatismes et à la pauvreté, Community addiction response strategy intervient en se fondant sur les résultats d’une évaluation et sur les priorités individuelles. Financée par la municipalité, Community addiction response strategy dispense ses services en partenariat avec un organisme de santé publique, un centre de traitement des dépendances et un refuge pour sans-abri de la localité.

Pour s’assurer que le public, les partenaires et les intervenants communautaires sont tenus informés des activités de CAReS, des mises à jour sont fournies dans le cadre des réunions trimestrielles du comité de la collectivité. Les membres et les organismes de la collectivité qui dispensent des services aux sans-abri et qui ont des objectifs communs sont invités à assister à ces réunions pour s’informer des derniers développements touchant les programmes et les activités de CAReS et des tendances qui se dessinent dans la collectivité.

CAReS cible principalement les facteurs de risque suivants et renforce les facteurs de protection correspondants :

Facteurs de risque

  • absence de logements abordables
  • pauvreté
  • problèmes de santé mentale

Facteurs de protection

  • accès à des ressources, à des services professionnels et à une forme de soutien social
  • collectivités positives et solidaires
  • prestation efficace et efficiente des services par les systèmes policier et judiciaire

Violent threat risk assessment protocol

Le Violent threat risk assessment protocol (VTRA) Protocol, ou protocole d’évaluation des menaces de violence, visent à réduire la violence, à gérer les menaces de violence et à promouvoir la sécurité des personnes, des écoles et de la collectivité grâce à une intervention précoce, un soutien et l’échange de renseignements. Ce protocole, mis en œuvre à Belleville, Cornwall, Halton, York et Sarnia, appuie la planification en collaboration avec les écoles, les partenaires communautaires, les familles, les enfants et les jeunes, de même que l’élaboration d’approches sécuritaires, bienveillantes et réparatrices. Plus particulièrement, le protocole favorise l’échange de renseignements sur un enfant ou un jeune susceptible d’user de violence envers lui-même ou envers d’autres personnes.

Le protocole VTRA mise sur la collaboration entre les écoles, les services de police, les organismes de santé et les organismes communautaires pour trouver ou élaborer des stratégies visant à atténuer d’éventuelles menaces de violence. Même si les pratiques en matière d’échange de renseignements diffèrent d’une collectivité à l’autre, dans la plupart des cas, les partenaires signent des protocoles officiels d’échange de renseignements afin de faciliter le processus.

Les protocoles VTRA ciblent avant tout les facteurs de risque suivants et les facteurs de protection correspondants :

Facteurs de risque

  • mauvaises influences
  • sentiment d’aliénation
  • normes culturelles qui appuient à la violence

Facteurs de protection

  • environnement scolaire bienveillant
  • bonnes relations avec un adulte
  • accès à des ressources, à des services professionnels et à une forme de soutien social

Table de mobilisation rapide

La Table de mobilisation rapide (TMR) est un autre exemple de table d’intervention mise en œuvre en Ontario. Implantée à Sudbury, la TMR regroupe des fournisseurs de services à la personne de différents secteurs qui collaborent pour intervenir de façon immédiate, coordonnée et intégrée afin que des personnes, familles, groupes ou milieux reconnus par les partenaires comme présentant un risque très élevé reçoivent le soutien nécessaire. La TMR se réunit deux fois par semaine afin de cerner les situations présentant un risque élevé pour la sécurité des membres de la collectivité et en discuter. Une fois qu’une situation est cernée, tous les partenaires des organismes concernés préparent une intervention conjointe et coordonnée afin de s’assurer que les personnes à risque sont aiguillées vers des services appropriés, rapides et efficaces. Les données de la TMR sont utilisées pour déterminer les tendances, les facteurs de risque communs et les lacunes potentielles dans les services communautaires. Ces renseignements, y compris les occasions potentielles et les recommandations, sont transmis aux dirigeants de la collectivité afin d’éclairer les activités de planification et la prise de décisions.

La réussite des tables d’intervention dépend des renseignements personnels les plus élémentaires et limités échangés par les organismes participants pour répondre au mieux aux besoins de personnes et de familles présentant un risque très élevé et leur offrir des services de soutien appropriés. L’obtention d’un consentement à divulguer des renseignements personnels et confidentiels est prioritaire pour les tables d’intervention. Lorsque ce consentement ne peut pas être obtenu dès le départ, la TMR s’appuie sur un protocole en quatre étapes conforme à la législation en vigueur et destiné à faciliter la transmission de renseignements personnels limités Ce protocole établit la nature des renseignements qui seront communiqués et les personnes qui y auront accès, de manière à guider chaque discussion et à limiter la divulgation de renseignements personnels. Le protocole en quatre étapes décrit ci-dessous a été élaboré et peaufiné par l’équipe du Community Mobilization Prince Albert (programme de mobilisation communautaire du service de police de Prince Albert) en Saskatchewan, puis rapidement adopté par toutes les tables d’intervention actives dans cette province :

  1. Étape 1 − Examen préalable
    • Les organismes comprennent qu’ils ne peuvent discuter d’une situation autour de la table qu’après avoir épuisé toutes les ressources dont ils disposent pour maîtriser cette situation.
    • Si l’organisme détermine que les facteurs de risques nécessitent une intervention qui va au-delà de son mandat d’atténuation, et que la situation pourrait être mieux gérée par une discussion élargie à différents secteurs de services à la personne, alors la situation est présentée à la table.
  2. Étape 2 − Détermination de la présence d’un risque très élevé
    • Lorsqu’une situation est soumise à la table, elle est d’abord présentée de manière à assurer l’anonymat des protagonistes.
    • Après une brève discussion autour de la table, un processus de décision concertée est utilisé pour déterminer si la situation exposée correspond à un degré de risque très élevé.
  3. Étape 3 − Échange limité de renseignements
    • Si tous les intervenants à la table s’accordent sur la présence d’un risque très élevé, des renseignements limités sur la personne ou la famille sont alors divulgués, notamment le nom, la date de naissance et l’adresse.
    • Ces renseignements permettent aux organismes autour de la table de vérifier s’ils dispensent déjà des services à la personne ou à la famille concernée et de déterminer les organismes qui devraient être présents au moment de l’intervention.
  4. Étape 4 − Examen approfondi avec les organismes concernés
    • Les organismes désignés au terme de l’étape 3 poursuivent la discussion une fois la réunion terminée et échangent entre eux d’autres renseignements nécessaires pour déterminer quelles seront les prochaines étapes.

Les facteurs de risque principalement ciblés par les tables d’intervention et les facteurs de protection renforcés qui en découlent sont précisés à la page 20.

Données probantes et évaluation

L’élaboration de pratiques fondées sur des données probantes et axées sur la sécurité et le bien-être dans les collectivités aide à justifier l’importance de ces pratiques et à s’assurer que les investissements profiteront à la collectivité. Il importe également de cerner et de comprendre les besoins de la collectivité concernée, de même que de recourir à des pratiques qui répondent à ces besoins et s’appuient sur des travaux de recherches. Les résultats attendus doivent être précisés à l’étape de l’élaboration, afin de pouvoir mesurer le rendement et les progrès réalisés à l’égard des problèmes ciblés, à la fois durant et après la mise en œuvre des pratiques. Les résultats doivent être utilisés pour mesurer les effets ou les changements que les pratiques sont censées entraîner dans la collectivité. La surveillance et l’évaluation doivent être constantes, car si certains résultats peuvent être atteints immédiatement, d’autres peuvent nécessiter plus de temps. Lorsque la mesure du rendement est centrée sur l’atteinte de résultats, ou sur la réalisation d’activités, elle offre des possibilités d’apprentissage continu et d’adaptation à des pratiques qui ont fait leur preuve.

Les initiatives présentées ci-dessous sont des exemples de pratiques axées sur la sécurité et le bien-être dans les collectivités et dont l’élaboration, la mise en œuvre ou l’optimisation intègrent les résultats de recherches ou d’évaluations.

Stop now and plan

Utilisé dans plusieurs villes, notamment à Barrie et à Toronto, le programme Stop now and plan (SNAP) fait appel à une approche cognitivo-comportementale adaptée au sexe. Il fournit un cadre permettant d’enseigner efficacement aux enfants et à leurs parents à maîtriser leurs émotions, à réfléchir avant d’agir et à utiliser leurs compétences en matière de résolution de problèmes. Le programme SNAP a été conçu à l’intention des enfants de 6 à 12 ans qui ont déjà eu des démêlés avec le système de justice pénale et qui manifestent des signes précoces de comportements antisociaux, agressifs ou délinquants marqués.

Au cours de l’intervention, le programme SNAP aide les participants à maîtriser leur colère en les incitant à se calmer, à réfléchir avant de réagir et à chercher des solutions positives à leur problème. Des manuels de formation ont aussi été rédigés pour aider les collectivités autochtones à mettre en œuvre ce programme, en reconnaissance des problèmes uniques qu’elles doivent surmonter. Pour qu’un organisme puisse offrir le programme SNAP, il doit d’abord obtenir une licence de l’organisme d’origine, suivre une formation et conclure une entente de consultation.

Le programme SNAP cible principalement les facteurs de risque suivants et renforce les facteurs de protection correspondants :

Facteurs de risque

  • faibles aptitudes à se contrôler et à résoudre les problèmes
  • agression
  • impulsivité

Facteurs de protection

  • aptitudes à résoudre les problèmes
  • sens des responsabilités
  • comportements positifs à caractère social

Triple P − Positive parenting program

Le programme Triple P, ou programme d’entraînement parental positif, est une stratégie multiniveaux de soutien parental et familial. Il est dispensé par un praticien Triple P accrédité et s’adresse aux parents d’enfants âgés de 16 ans et plus des villes de Barrie, Windsor et York. Il vise à prévenir et à résoudre les problèmes familiaux, scolaires et sociaux avant qu’ils ne s’enveniment et à créer des environnements familiaux propices à l’épanouissement de l’enfant.

Le programme s’appuie sur l’apprentissage social, la théorie cognitivo-comportementale du développement et la recherche sur les facteurs de risque associés à l’apparition de problèmes sociaux et comportementaux chez l’enfant. Le programme Triple P permet aux parents d’acquérir les compétences et la confiance nécessaires pour pouvoir gérer eux-mêmes les problèmes familiaux en leur enseignant des stratégies parentales efficaces, notamment des méthodes pour favoriser l’épanouissement de l’enfant et gérer les problèmes de comportement courants chez l’enfant.

Triple P cible principalement les facteurs de risque suivants et renforce les facteurs de protection correspondants :

Facteurs de risque

  • violence familiale
  • attitude des parents qui incite à la violence
  • modèles de comportements rares ou inexistants

Facteurs de protection

  • stratégies d’adaptation personnelles
  • comportements positifs à caractère social
  • pratiques et comportements parentaux adéquats

Stop now and plan (SNAP) et Positive parenting program (Triple P)

Les programmes SNAP et Triple P s’inspirent de pratiques fondées sur des données probantes. Ces pratiques ont été conçues il y a plus de 25 ans et font l’objet de travaux de recherche continus. Ils ont été évalués en profondeur par les organismes centraux (et d’autres organismes) qui les ont élaborés et qui octroient les licences autorisant la prestation de ces programmes dans les collectivités ontariennes. Les résultats d’évaluations en continu (préalables, postérieures et de suivi), d’essais comparatifs aléatoires et d’analyses coûts-avantages indiquent que le programme SNAP donne de bons résultats. Entre autres, on a constaté que le programme SNAP améliore l’aptitude des parents à utiliser des stratégies efficaces d’éducation ainsi qu’à réduire les problèmes comportementaux de l’enfant et la probabilité qu’il ait des démêlés avec le système de justice pénale. Des évaluations indépendantes ont aussi été réalisées afin de s’assurer que les réussites obtenues n’étaient pas des cas isolés et que l’investissement était rentable. Les résultats de l’évaluation du programme Triple P sont également prometteurs. Ils indiquent des effets positifs sur les problèmes de comportement observés chez l’enfant et signalés par les parents, de même que sur les pratiques parentales dans les familles et dans la collectivité. Le programme Triple P a également eu une incidence positive sur les cas de maltraitance des enfants dans la population.

Positive alternatives to school suspension

Le programme Positive alternatives to school suspension Suspension (PASS) a vu le jour en 1999, dans le cadre d’un programme d’intervention disciplinaire progressive approuvé par des conseils scolaires locaux. Il s’agit d’un programme implanté à Sarnia, qui offre aux élèves de la 4e à la 12e année une solution de rechange à la suspension scolaire. Il vise à réduire le nombre de suspensions, à accroître l’intérêt des élèves pour l’école, à faire en sorte qu’ils se sentent à l’aise de demander de l’aide et à améliorer leur capacité d’adaptation et leurs aptitudes sociales. Les élèves doivent demeurer à jour dans leurs travaux scolaires et adopter des pratiques qui contribuent à améliorer leurs aptitudes sociales. Les écoles participantes fournissent aux jeunes du matériel didactique correspondant à leur niveau scolaire afin de s’assurer qu’ils font des progrès dans leurs études. Le programme est issu d’un partenariat entre les conseils scolaires locaux, des étudiants-stagiaires de niveau collégial et un organisme communautaire.

Il a été mis sur pied en réponse à une étude menée dans la collectivité indiquant un besoin pour des services de soutien et des plans de réintégration structurés pour les jeunes faisant l’objet de suspensions répétitives et ayant des besoins complexes ou des démêlés avec le système de justice pénale. Aux premières étapes de son élaboration, un modèle logique détaillé a été créé pour préciser les objectifs du programme à court, moyen et long terme et les activités régulières à mettre en œuvre pour atteindre les résultats mentionnés. En outre, des évaluations continues du contenu et de la prestation du programme sont réalisées en demandant aux jeunes et à leurs parents ou tuteurs d’évaluer le programme à la fin de chaque suspension. Jusqu’à présent, les résultats signalés sont positifs et une majorité de participants et leurs parents ou tuteurs affirment que le programme Positive alternatives to school suspension Suspension (PASS) les a aidés à remédier aux causes de leur suspension. Les jeunes ont aussi laissé entendre qu’à l’avenir, ils réfléchiraient à deux fois aux conséquences de leurs actes. Le programme continu d’évoluer au fil des nouvelles tendances et des évaluations reçues.

Le programme Positive alternatives to school suspension Suspension (PASS) cible principalement les facteurs de risque suivants et renforce les facteurs de protection correspondants :

Facteurs de risque

  • ambitions scolaires limitées
  • manque d’estime de soi
  • sentiment d’aliénation

Facteurs de protection

  • aptitudes à résoudre les problèmes
  • expériences scolaires positives
  • sens des responsabilités

Neighbourhood based crime prevention

Lancé en 2006, à Ottawa, le projet Neighbourhood based crime prevention a été mis sur pied dans la foulée d’une analyse de la criminalité réalisée par un conseil municipal de prévention de la criminalité, en collaboration avec les services de police, des services municipaux et une université locale, qui avait aidé à répertorier les quartiers à haut risque de la région. En se fondant sur cette analyse, le conseil municipal de prévention de la criminalité avait fait appel à des intervenants de différents secteurs dans trois des quartiers prioritaires et financé un organisme dans chacun de ces quartiers afin qu’il embauche une personne qui aiderait à résoudre les problèmes relevés dans ces quartiers. Dans chacun des quartiers, le personnel de l’organisme avait réuni autour d’une table des résidents et des partenaires communautaires afin d’examiner des problèmes particuliers et prioritaires propres au quartier et de concevoir des initiatives pour répondre aux différents besoins du quartier et à ses caractéristiques démographiques. Le projet Neighbourhood based crime prevention regroupe, entre autres, la police, des associations de commerces et de résidents, des organismes communautaires, des services des secteurs de l’éducation, de la santé et du logement et des services sociaux.

Le conseil municipal de la prévention de la criminalité a fourni un soutien technique, une aide à la recherche et du financement, en plus de contribuer à des activités de sensibilisation visant à s’assurer que les populations de ces quartiers utilisent les ressources et les services de la ville. Outre les recherches locales effectuées pour déterminer où les ressources supplémentaires seraient le plus efficaces, un consultant externe a été embauché pour évaluer l’efficacité globale. Les résultats ont été extrêmement positifs, parmi lesquels, une réduction de 20 % à 27 % du taux de criminalité dans les quartiers ciblés et une amélioration des relations entre les citoyens, divers services et la police.

Le projet Neighbourhood based crime prevention cible avant tout les facteurs de risque suivants et renforce les facteurs de protection correspondants :

Facteurs de risque

  • criminalité dans le secteur
  • sentiment d’insécurité dans le voisinage
  • collectivité mal conçue sur le plan spatial

Facteurs de protection

  • accès à des ressources, à des services professionnels et à une forme de soutien social
  • collectivités positives et solidaires
  • intégration des familles à la vie communautaire

Renforcement des familles pour l’avenir

Le programme de prévention Renforcement des familles pour l’avenir a été créé en 2007 à l’intention des familles ayant des enfants âgés de 7 à 11 ans présentant un risque de toxicomanie, de dépression, de violence, de délinquance ou de décrochage scolaire. À Kenora, le programme est échelonné sur 9 à 14 séances hebdomadaires consécutives, d’une durée respective d’environ 3 heures. Dans le cadre de ce programme, les parents et les enfants se rassemblent pour partager un repas et participent ensuite à une séance individuelle d’une heure, suivie d’une autre séance avec toute la famille, durant laquelle chacun exerce les compétences acquises au cours des séances individuelles. Ce programme est très efficace, car il facilite le changement au sein de la famille en faisant participer tous ses membres plutôt que seulement les parents ou les enfants.

Il s’inspire d’un programme à succès élaboré en 1988 par un professeur de l’Université du Utah. Le programme original a été évalué en profondeur dans différents pays du monde. Depuis son implantation en Ontario, Renforcement des familles pour l’avenir a été actualisé de manière à intégrer l’information issue d’organismes de santé locaux. Cette version adaptée du programme, également évaluée en profondeur, a été qualifiée de « bonne pratique » par Santé Canada. Des résultats préliminaires indiquent que le programme Renforcement des familles pour l’avenir est une intervention qui promet d’améliorer de manière importante la dynamique familiale, les pratiques parentales et le fonctionnement psychologique de l’enfant.

Renforcement des familles pour l’avenir cible avant tout les facteurs de risque suivants et renforce les facteurs de protection correspondants :

Facteurs de risque

  • problèmes de comportement
  • sentiment de désespoir
  • famille aux ressources limitées

Facteurs de protection

  • bonne estime de soi
  • stratégies d’adaptation personnelles
  • interactions et liens positifs entre les parents et l’enfant

Solutions durables

Même si l’établissement de conditions, structures, programmes et politiques durables exige beaucoup de temps, des solutions durables doivent absolument être en place pour soutenir l’aptitude continue des collectivités à renforcer leur capacité et à répondre aux préjudices. Sans la présence de pratiques durables à long terme, la criminalité et la victimisation persisteront, sans que la santé et le bien-être de la collectivité puissent être optimisés.

Les pratiques décrites ci-dessous comportent des éléments qui contribuent de façon substantielle à assurer la longévité des pratiques, comme s’attaquer aux problèmes concomitants à l’échelle du système, recourir à des bénévoles pour réduire les pressions financières, renforcer le potentiel local et établir un modèle de formation des formateurs.

Aspire

Établi en 2010, le programme Aspire vise à prévenir la violence chez les jeunes en améliorant leur rendement scolaire et leur capacité de tisser des relations entre eux. Le programme offre aux enfants de la maternelle à la sixième année des quartiers mal servis de Mississauga l’occasion, après l’école, de participer à des séances gratuites de tutorat individuel et de mentorat par des pairs. Chaque élève est jumelé avec un tuteur de niveau secondaire, collégial ou universitaire qu’il rencontre une fois par semaine après l’école afin d’améliorer sa compréhension dans les matières qui lui posent des difficultés. En partenariat avec d’autres organismes communautaires, la municipalité et les services de police du quartier, un local est mis à la disposition des élèves où se déroulent les séances de tutorat et d’autres activités auxquelles assistent les élèves.

Le programme Aspire s’articule autour d’un modèle communautaire dans lequel les enfants et les jeunes adultes sont encouragés à prendre en main le programme. Le personnel des organismes participants assure la prestation du programme, alors que des bénévoles veillent à ce que le programme n’ait pas à compter uniquement sur le financement. Les bénévoles participent au programme en échange de mesures incitatives, comme la possibilité d’accumuler des heures de bénévolat applicables aux exigences d’un programme d’enseignement.

Le programme Aspire cible principalement les facteurs de risque suivants et renforce les facteurs de protection correspondants :

Facteurs de risque

  • faible estime de soi
  • ambitions scolaires limitées
  • mauvaises influences

Facteurs de protection

  • optimisme et attentes positives quant à l’avenir
  • expériences scolaires positives
  • participation à des activités parascolaires

Community crisis response program

Depuis 2008, le Community crisis response program (CCRP), ou programme communautaire d’intervention en cas de crise, offre des ressources aux populations de Toronto victimes d’incidents violents et traumatisants (par exemple, une fusillade). Le programme est enclenché dès qu’un événement impliquant un acte de violence se produit dans un quartier; il consiste à aider les groupes de population à mettre au point des stratégies locales, notamment l’élaboration d’un protocole d’intervention d’urgence. Le CCRP dirige une intervention intégrée en coordonnant l’action des services municipaux, des conseils scolaires, de la police, du public, des organismes communautaires et confessionnels et des résidents afin d’aider le quartier à faire face à la situation et à se rétablir. Le programme s’appuie sur trois composantes clés : intervention d’urgence, prévention et préparation.

Le CCRP cherche à améliorer la sécurité et le bien-être des quartiers en renforçant la capacité locale à l’égard de l’élaboration de stratégies fondées sur la collaboration afin de prévenir les situations à caractère violent et traumatisant, de s’y préparer et d’intervenir. Il met en liaison les intervenants communautaires afin qu’ils puissent dégager les enjeux pour la sécurité ciblés sur le terrain par l’amélioration de la prestation des services locaux et une utilisation optimale des liens intersectoriels. Le succès du CCRP lui vaut à présent de faire partie intégrante de la structure organisationnelle de la municipalité qui l’a créé.

Le CCRP cible principalement les facteurs de risque suivants et renforce les facteurs de protection correspondants :

Facteurs de risque

  • victime de violence
  • sentiment d’insécurité dans le voisinage
  • faible niveau perçu quant à la légitimité des systèmes policier et judiciaire

Facteurs de protection

  • stratégies d’adaptation personnelles
  • collectivités positives et solidaires
  • grande sensibilisation aux déterminants du bien-être

The Fourth R

The Fourth R désigne un programme scolaire interactif et facultatif offert à Ottawa, qui vise à promouvoir chez les jeunes des relations saines et à réduire la violence dans les fréquentations et l’abus d’alcool ou d’autres drogues. Le programme a été élaboré et évalué par un centre de santé mentale et de lutte contre les dépendances, en collaboration avec un conseil scolaire local. Centré sur les objectifs et les défis relationnels qui influencent la prise de décisions chez les jeunes, il utilise une approche fondée sur le sexe fondée sur des modèles de comportements propres à chaque sexe, qu’il fait concorder avec des activités. The Fourth R est intégré au volet santé et éducation physique des programmes d’études secondaires (1, 2 et 3), et les cours sont donnés dans des classes mixtes ou unisexes. Il existe également d’autres versions de ce programme adaptées à des contextes précis (autochtones ou autres) et qui s’harmonisent avec différents programmes d’études. Chacun des programmes offerts tente d’amener des membres de la collectivité à s’impliquer en livrant aux jeunes des messages positifs sur les relations saines. Les enseignants et les parents participent en utilisant des stratégies qui contribuent à accroître la coopération entre les organismes communautaires et les écoles afin d’élargir l’accès aux ressources et aux services destinés aux jeunes.

Utilisant une approche à plus long terme du travail auprès des jeunes, The Fourth R comporte 21 modules échelonnés sur une année scolaire. Le personnel enseignant qui offre ce programme reçoit une formation et du matériel didactique. Cette formation est donnée une seule fois aux enseignants, mais ils reçoivent ensuite des mises à jour du programme dès qu’elles sont disponibles. En outre, des « maîtres enseignants » sont aussi formés dans chacun des conseils scolaires locaux pour s’assurer qu’ils ont les compétences pour offrir eux-mêmes cette formation. Le programme The Fourth R s’attaque à des problèmes concomitants par l’intermédiaire de leçons et d’activités qui enseignent aux jeunes comment négocier, gagner du temps et dire non. Il les aide à définir et à assimiler les responsabilités associées à des relations saines et leur permet d’utiliser les jeux de rôles pour améliorer leurs aptitudes à résoudre les problèmes interpersonnels.

Le programme The Fourth R cible avant tout les facteurs de risque suivants et renforce les facteurs de protection correspondants :

Facteurs de risque

  • influence du milieu
  • mauvaises influences
  • violence familiale

Facteurs de protection

  • stratégies d’adaptation personnelles
  • comportement positif à caractère social
  • sens des responsabilités

Conclusion

Qu’elles manifestent un leadership communautaire vigoureux, créent des partenariats constructifs, témoignent d’une aisance à partager des connaissances, échanger de l’information et à utiliser des études et des évaluations ou innovent pour trouver des solutions durables réceptives à la diversité, il est clair que les collectivités de l’Ontario sont en train de mettre en œuvre des stratégies de développement social qui permettront d’accroître la sécurité et le bien-être dans les collectivités.