Les origines du concept de CAA

Le mouvement CAA remonte aux débuts de la discipline de la gérontologie environnementale, qui suggère que le lien continu entre les gens et leur milieu physique et social a une incidence sur le développement de l’être humain et sur la qualité de viefootnote 7. De nombreuses personnes âgées désirent préserver leur qualité de vie, vivre en autonomie et prendre part à des activités sociales qui se déroulent où se situe leur domicile sans avoir à déménager. Elles choisissent plutôt de s’adapter à leur domicile ou de l’adapter à leurs besoins.

Les avantages des collectivités-amies des aînés

Les collectivités qui offrent les services, les milieux sociaux et les milieux physiques pour créer des collectivités-amies des aînés bénéficient des dividendes que les personnes âgées peuvent apporter à leurs collectivités, ce qui profite à l’ensemble des résidents. Les espaces accessibles qui répondent aux besoins des personnes âgées ou handicapées aident également les autres personnes qui se butent à des obstacles fonctionnels dans leur vie quotidienne — les mères, les parents qui ont des enfants en bas âge et des poussettes et les personnes qui ont des malaises de santé chroniques.

Avantages économiques

La réalité démographique, c’est que les générations plus jeunes ne représentent plus le plus gros marché en croissancefootnote 8. Les baby-boomers, qui forment la « poussée des aînés », ne seront pas seulement plus nombreux au cours des prochaines décennies, mais contrôleront également la majeure partie de la richesse et des dépenses.

Caractéristiques de la collectivité-amie des aînés

Comment décrire une « collectivité-amie des aînés »?

Les collectivités-amies des aînés créent des milieux sociaux et physiques de soutien qui permettent aux personnes âgées de mener une vie active, sûre et significative et de continuer à contribuer dans tous les domaines de la vie sociale :

Caractéristiques mesurables : densité résidentielle, aménagement diversifié des terres, lien entre les rues et accès aux espaces verts.

Mesures subjectives : préoccupations au sujet de la criminalité, de la sécurité personnelle et des variables environnementales comme le bruit et l’esthétique du quartierfootnote 9.

Facteurs sociaux : stabilité des résidents d’un quartier, présence de parents ou d’amis proches, et degré d’interaction sociale entre les voisinsfootnote 10.

Accessibilité : au milieu de vie et au contexte plus large du quartier.

Soutien : à la participation continue des personnes âgées aux affaires sociales, économiques, culturelles et citoyennes d’une collectivité.

Adéquation entre la personne et son milieu

L’adéquation entre la personne et son milieu (adéquation p-m) désigne la relation entre la capacité physique et mentale d’une personne et les exigences de son milieufootnote 11. De nombreuses approches (par exemple, la conception universelle, le potentiel piétonnier ou les collectivités habitables) fondées sur le concept d’adéquation p-m visent à alléger le fardeau environnemental afin que les personnes âgées puissent bien vieillir chez elles et demeurer autonomes.

La capacité de la plupart des gens diminue au fur et à mesure qu’ils vieillissent. Les collectivités-amies des aînés ont pour but de réduire les exigences du milieu qui sont imposées à une personne, de préserver une adéquation p-m souhaitable et d’améliorer la qualité de vie.

Les gens qui ont de meilleures capacités qui vivent dans des milieux moins exigeants créent une adéquation p-m souhaitable et des conditions adéquates pour vieillir chez soi. Les niveaux de capacité inférieurs qui s’accompagnent de conditions de vie dans un milieu très exigeant donnent lieu à une adéquation p-m non souhaitable, ce qui contribue à une qualité de vie moins bonne.

L’évaluation des besoins individuels peut aider à cerner les occasions concrètes d’améliorer la qualité d’amie des aînés d’une collectivité en faisait ressortir les lacunes dans les ressources de la collectivité qui devraient répondre aux besoins des personnes âgées. Pour ce faire, vous devez recueillir de l’information au sujet de ce qui suit :

La personne : La capacité des personnes âgées d’exercer des activités de la vie quotidienne et leurs perceptions de ce qui s’applique de manière pertinente pour obtenir une qualité de vie (QV) élevée (par exemple, les liens personnels, des quartiers ayant un potentiel piétonnier, etc.).

Le milieu : La mesure dans laquelle les milieux physique et social de votre collectivité appuient la capacité des personnes âgées de vivre en autonomie, et la question de savoir si ces ressources et notre façon de traiter les personnes âgées favorise une QV élevée.

Une évaluation des besoins fondée sur l’adéquation p-m peut vous aider à définir avec exactitude et clarté les lacunes actuelles qui menacent la qualité d’amie des aînés de votre collectivité et qui présentent des occasions d’amélioration.

Récits De La Collectivité

Le mouvement doit reconnaître et apprendre des réussites des initiatives CAA pour continuer à avoir du succès. À cette fin, le guide met en relief huit études de cas (pages 19, 26, 36, 46, 53, 59, 60, 64, 70 et 71) qui se penchent sur des approches différentes que les collectivités ont adopté pour améliorer leur qualité d’amies des aînés. En outre, de nombreux récits qui se trouvent sur le site Web du Murray Alzheimer Research and Education Program (MAREP) (http://healthy.uwaterloo.ca/~afc/ (en anglais seulement) traitent des effets positifs de la planification de la CAA dans l’ensemble de l’Ontario.


Notes en bas de page

  • note de bas de page[7] Retour au paragraphe carp, F. (1966). A Future for the Aged :The Residents of Victoria Plaza. Austin :University of Texas Press; Kahana, E. (1982). A congruence model of person-environment interaction, dans : lawton. M.-P., P. windley et T. byerts (éd.), Aging and the Environment :Theoretical Approaches, p. 97–121. New York :Springer; kleemeier, R. (1956). Environmental settings and the aging process, dans : J. Anderson (Ed.), Psychological Aspects of Aging, p. 105–116. Washington, DC: American Psychological Association; lawton, M-P., et L. nahemow. (1973). Ecology of the aging process, dans :eisdorfer. C. et M-P. lawton (éd.), Psychology of Adult Development and Aging, p. 619–624. Washington, DC: American Psychological Association.
  • note de bas de page[8] Retour au paragraphe gunter, B. (2012). Understanding the Older Consumer :The Grey Market. London :Routledge.
  • note de bas de page[9] Retour au paragraphe alley, D., P. liebig, J. pynoos, T., banerjee, et I. choi, I. (2007). Creating elder friendly communities. Journal of Gerontological Social Work 49(1): p. 1–18; C. landorf, G. brewer et L. sheppard. (2008). The urban environment and sustainable aging :Critical issues and assessment indicators. Local Environment 13(6): p. 497–514; lui, C-W, J-A everingham., J. warburton, M. cuthill et H. bartlett. (2009). What makes a community age-friendly :A review of international literature. Australian Journal on Ageing 28(3): p. 116–121; marshall, V. et V. bengston (2011). Theoretical perspectives on the sociology of aging, dans :settersten, R. et J. Angel (éd.), Handbook of Sociology of Aging, p. 17–34. New York, : Springer; wahl, H-W. et F. oswald. (2010). Environmental perspectives on aging, dans :dannefer, D. et C. phillipson (éd.), International Handbook of Social Gerontology, p. 111–124. London :Sage Publications.
  • note de bas de page[10] Retour au paragraphe hodge, G. (2008). The Geography of Aging :Preparing Communities for the Surge in Seniors. Montréal et Kingston :McGill-Queen’s University Press; teaff, J., M. lawton, M., L. nahemow et D. carlson. (1973). Impact of age segregation on the well-being of elderly tenants in public housing. Journal of Gerontology 33: p. 130–133; thomas, W. et J. blanchard. (2009). Moving beyond place :Aging in community. Generations 33(2): p. 12–17.
  • note de bas de page[11] Retour au paragraphe lawton, M-P., et L. nahemow. (1973). Ecology of the aging process, dans :eisdorfer. C. et M-P. lawton (éd.), Psychology of Adult Development and Aging, p. 619–624. Washington, DC: American Psychological Association; lawton, M-P. (1982). Competence, environmental press, and the adaptation of older people, dans :lawton, M-P., P. windley et T. byerts (éd.), Aging and the Environment, p. 33–59. New York :Springer; R. schiedt et C. norris baker. (2004). The general ecological model re-visited :Evolution, current status and continuing challenges, dans :wahl, H-W., R. schiedt et P. windley (éd.), Aging in Context :Socio-Physical Environments, p. 34–58. New York :Springer.