moucherolle vert

Photo : Brian E. Small

Renseignements sur l’espèce

Ce qui suit est un rapport sur les progrès accomplis dans la protection et le rétablissement du moucherolle vert (Empidonax virescens) en Ontario de 2007 à 2021, selon la politique de rétablissement de l’Ontario propre à l’espèce. Le présent rapport répond à l’exigence législative d’un examen des progrès réalisés en vertu de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition (LEVD ou « la Loi »). Le moucherolle vert est inscrit comme espèce en voie de disparition sur la liste des espèces en péril en Ontario (EPO) aux termes de la LEVD.

Le moucherolle vert est inscrit comme une espèce en péril depuis 2004. Il a été classé à l’origine comme une espèce en voie de disparition et a été répertorié comme tel dans le cadre de la LEVD lors de son entrée en vigueur en juin 2008.

Depuis 2008, le moucherolle vert est protégé par une interdiction de tuer, de blesser,  de harceler, de capturer ou de prendre cette espèce.

De plus, l’habitat du moucherolle vert est protégé contre l’endommagement et la destruction depuis 2013.

La politique de rétablissement propre au moucherolle vert, politique connue sous le nom Déclaration du gouvernement de l’Ontario (ci-après dénommée « la Déclaration » ou « la Déclaration du gouvernement»), a été publiée en 2017. Elle comprend l’objectif gouvernemental de rétablissement visant l’espèce et les mesures et initiatives prioritaires que le gouvernement entend déployer ou soutenir à cette fin. La Déclaration tient compte des avis scientifiques fournis dans le cadre du programme de rétablissement lors de l’élaboration des mesures de rétablissement de l’espèce. Comme le prévoit la Loi, l’objectif de cet examen est de rendre compte des progrès accomplis dans la mise en œuvre des mesures de protection et de rétablissement prévues par la Déclaration. L’examen peut également aider à relever les possibilités d’ajustement et d’adaptation de la mise en œuvre des mesures de protection et de rétablissement pour atteindre l’objectif de rétablissement de l’espèce.

2004, 2008 Inscription comme espèce menacée
 
2008 Protection de l'espèce
 
2013 Protection de l'habitat en vertu de la définition générale du terme « habitat » figurant dans la LEVD depuis 2013.
 
2016 Achèvement du programme de rétablissement
 
2017 Achèvement de la déclaration du gouvernement en réponse au programme de rétablissement
 
2022 Achèvement de l'examen
 

Pour obtenir de plus amples renseignements sur le moucherolle vert, notamment les menaces auxquels cette espèce est confrontée et les mesures prises en vue de sa protection et de son rétablissement, consultez la page Web du gouvernement de l’Ontario consacrée au moucherolle vert. Un résumé des progrès réalisés en ce sens et une mise à jour annuelle du programme plus vaste sur les espèces en péril (c’est-à-dire l’avant-propos du rapport de l’examen des progrès réalisés en 2021) sont accessibles sur la page Web Examen des progrès accomplis dans la protection et le rétablissement des espèces en péril en Ontario.

Aperçu : Progrès accomplis dans la protection et le rétablissement du moucherolle vert

Progrès accomplis vers l’atteinte de l’objectif de rétablissement

  • L’objectif de rétablissement dans la Déclaration du gouvernement de l’Ontario en réponse au programme de rétablissement du moucherolle vert en Ontario se résume « … à maintenir l’abondance et la répartition actuelles des populations de l’espèce en Ontario et à soutenir leur accroissement naturel, dans la mesure du possible, par la gestion de l’habitat ».
  • Des progrès ont été réalisés dans la mise en œuvre de toutes les mesures menées par le gouvernement. En particulier, des progrès ont été réalisés dans la mise en œuvre de tous les objectifs de rétablissement soutenus par le gouvernement et de la plupart des mesures associées. Voici quelques exemples de progrès :
    • les plans de gestion propres au site conçus afin d’aider à préserver et à améliorer l’habitat du moucherolle vert
    • les efforts d’arpentage entrepris pour le moucherolle vert à des échelles différentes dans les habitats boisés
  • Conformément à la Déclaration, des efforts supplémentaires s’avèrent nécessaires pour favoriser la sécurisation de l’habitat du moucherolle vert, pour élaborer des pratiques exemplaires de gestion autour du drainage à l’intérieur ou à côté de son habitat et pour faire des recherches sur les incidences possibles sur le moucherolle vert qui sont liées à l’abondance et à la diversité de la nourriture.

Occurrences et répartition

  • Selon des observations récentes, l’aire de répartition du moucherolle vert s’étend dans le sud de l’Ontario sur environ 13 800 kilomètres carrés.
  • Le Centre d’information sur le patrimoine naturel (CIPN) a reçu plus de 1 670 signalements de l’espèce tirés d’observations qui ont eu lieu entre 1909 et 2021.
  • Depuis 2008, l’espèce a été observée dans des endroits où sa présence n’était pas connue auparavant ainsi que dans des lieux qui semblaient être historiques.

Projets d’intendance soutenus par le gouvernement

  • À l’aide du Programme d’intendance des espèces en péril, le gouvernement de l’Ontario a permis à ses partenaires d’intendance de réaliser 49 projets (en offrant un financement de 2 873 610 $) qui ont soutenu la protection et le rétablissement du moucherolle vert.
  • Le soutien du gouvernement a également aidé ses partenaires d’intendance à mobiliser 6 933 personnes qui ont consacré bénévolement 38 909 heures à des activités de protection et de rétablissement pour des espèces en péril, dont le moucherolle vert. La valeur estimée de ces contributions volontaires, en plus des fonds supplémentaires et du soutien non financier, s’élève à 4 002 902 $.
  • Les partenaires d’intendance ont indiqué que, grâce à leurs efforts, ils ont réussi à améliorer 7 537 hectares d’habitat au bénéfice du moucherolle vert et d’autres espèces en péril qui habitent le même écosystème.
  • Les partenaires d’intendance ont déclaré avoir fait de la sensibilisation sur plusieurs espèces en péril, dont le moucherolle vert, auprès de 769 027 personnes.

Soutien aux activités humaines liées au rétablissement de l’espèce

  • Le gouvernement de l’Ontario a délivré 14 permis de protection ou de rétablissement pour cette espèce en vertu de l’alinéa 17(2)b) de la LEVD.
  • On a consigné 55 activités pour l’espèce. Les activités ont été enregistrées sous  « Installations de drainage » (paragraphe 23.9), « Menaces non imminentes pour la santé et la sécurité » (paragraphe 23.18) et « Centrales éoliennes » (paragraphe 23.20) en vertu du Règlement de l’Ontario 242/08 pris en application de la LEVD.

Rapport sur les progrès réalisés en matière de protection et de rétablissement du moucherolle vert

Objectif de rétablissement

Afin de rétablir le moucherolle vert, le gouvernement cherche à maintenir l’abondance et la répartition actuelles des populations de l’espèce en Ontario et à soutenir leur accroissement naturel, dans la mesure du possible, par la gestion de l’habitat.

La mise en œuvre des mesures menées et soutenues par le gouvernement s’est traduite par des progrès vers l’atteinte des objectifs désirés et de l’objectif de rétablissement énoncé dans la Déclaration.

Progrès dans la mise en œuvre des mesures menées par le gouvernement

Des progrès ont été accomplis vers la mise en œuvre de toutes les mesures menées par le gouvernement indiquées dans la Déclaration. Parmi les mesures courantes dirigées par le gouvernement vers l’atteinte de l’objectif de rétablissement de l’espèce :

  • Continuer de mettre en œuvre le Plan stratégique contre les espèces envahissantes de l’Ontario pour prendre en charge les espèces envahissantes (par exemple l’herbe à l’ail, le nerprun commun, le puceron lanigère de la pruche et la maladie corticaire du hêtre) qui menacent le moucherolle vert.
  • Renseigner les autres organismes et autorités qui prennent part aux processus de planification et d’évaluation environnementale quant aux exigences de protection prévues à la LEVD.
  • Encourager la soumission de données sur le moucherolle vert au dépôt central du Ministère au Centre d’information sur le patrimoine naturel.
  • Entreprendre des activités de communication et de diffusion afin d’augmenter la sensibilisation de la population quant aux espèces en péril en Ontario.
  • Protéger le moucherolle vert et son habitat par l’application de la LEVD.
  • Appuyer les partenaires en conservation, et les organismes, municipalités et industries partenaires et les collectivités autochtones, pour qu’ils entreprennent des activités visant à protéger et à rétablir le moucherolle vert. Ce soutien prendra la forme de financement, d’ententes, de permis avec des conditions appropriées, et de services consultatifs.
  • Encourager la collaboration, et établir et communiquer les mesures prioritaires annuelles pour l’appui gouvernemental afin de réduire le chevauchement des travaux.

De plus, le gouvernement a entrepris les mesures propres à l’espèce suivantes :

  • Continuer à gérer l’habitat du moucherolle vert dans les zones protégées pour augmenter sa pertinence pour cette espèce.

Parcs Ontario continue de gérer l’habitat du moucherolle vert dans les zones protégées afin de le rendre plus convenable pour cette espèce dans la mesure du possible. Il le fait, par exemple, en gérant les populations de cerfs ou en soutenant la récolte de cerfs traditionnelle ou autochtone dans les parcs provinciaux, notamment dans les parcs Rondeau, Pinery et Clear Creek Forest.

Les principaux progrès réalisés dans la mise en œuvre de ces mesures sont décrits dans les sections suivantes.

Loi sur les espèces envahissantes de l’Ontario

La Déclaration relative au moucherolle vert mentionne que les espèces envahissantes (par exemple l’herbe à l’ail (Alliaria petiolata), le rosier multiflore (Rosa multiflora), le nerprun cathartique (Rhamnus cathartica), le puceron lanigère de la pruche (Adelges tsugae), l’agrile du frêne (Agrilus planipennis), la maladie corticale du hêtre (Neonectira faginata) et l’anthracnose du cournouiller (Discula sp.)) menacent la survie et le rétablissement de l’espèce en Ontario. Le Plan stratégique contre les espèces envahissantes de 2012 de l’Ontario et la Loi de 2015 sur les espèces envahissantes de l’Ontario fournissent le cadre politique et législatif pour empêcher les nouveaux envahisseurs de s’introduire et de survivre en Ontario, et ce, afin de ralentir et, si possible, d’inverser la propagation des espèces envahissantes existantes et de réduire leurs effets néfastes, notamment ceux qui touchent les espèces en péril. Ce cadre peut favoriser la mise en place de mesures qui visent à réduire la menace que représentent les espèces envahissantes. Par exemple, dans le cadre des efforts déployés pour surveiller la santé des forêts, le gouvernement continue de contrôler les insectes et les pathogènes forestiers envahissants, y compris le puceron lanigère de la pruche et la maladie corticale du hêtre, qui constituent une menace directe aux conditions nécessaires pour l’habitat du moucherolle vert.

Occurrences et répartition

La répartition du moucherolle vert s’étend sur la moitié sud de l’Ontario. Compte tenu de la vaste répartition de l’espèce et de la quantité importante de signalements transmis, les renseignements sur les occurrences de l’espèce ont été évalués à l’échelle du paysage à l’aide de carrés de grille d’une superficie de 10 sur 10 kilomètres afin de déterminer l’aire de répartition de l’espèce de façon approximative. Les carrés ont été utilisés pour estimer les endroits où l’espèce a été observée récemment (c’est-à-dire au cours des 20 dernières années) et où elle est considérée comme historique footnote 1 .

En utilisant cette approche, l’espèce a été récemment observée dans 138 carrés, ce qui revient à une aire de répartition potentielle footnote 2 d’environ 13 800 kilomètres carrés. Les signalements historiques qui remontent de 20 à 50 ans, ont documenté le moucherolle vert dans seulement 199 carrés, dont 67 qui comptent des observations plus récentes. Cela donne à entendre qu’il y a 52 carrés (ou 5 200 kilomètres carrés) d’habitat historique identifiés et 71 carrés (ou 7 100 kilomètres carrés) d’habitat occupé nouvellement identifiés au cours des 20 dernières années. En outre, des signalements datant de plus de 50 ans comportaient des observations dans 29 carrés, dont 23 comptent des observations plus récentes, ce qui donne à entendre que six carrés n’ont aucune présence documentée depuis les 50 dernières années.

Depuis 2008, le dépôt central du gouvernement au Centre d’information sur le patrimoine naturel (CIPN) a reçu 1 670 signalements de cette espèce. Ces signalements sont tirés d’observations qui ont eu lieu entre 1909 et 2021, dont plusieurs ont été transmises à l’outil de déclaration en ligne eBird et partagés avec le CIPN. Sur la base des signalements effectués depuis 2008, l’espèce a été observée dans des endroits associés à 51 carrés dans lesquels sa présence n’était pas connue auparavant, et la présence de l’espèce a été reconfirmée dans 64 carrés supplémentaires. De plus, il y a 81 carrés avec des observations qui remontent avant 2008 et dans lesquels aucune nouvelle observation n’a été consignée, même si on ne sait pas si des efforts ciblés pour repérer l’espèce ont été déployés dans ces carrés. Le virage mineur dans la répartition observée de l’espèce en Ontario peut être attribuable aux efforts de recherche ciblés dans les régions clés ou à une modification de son aire de répartition si l’espèce utilise différentes zones au fur et à mesure qu’une forêt mature convenable devient accessible.

Les observations recueillies permettent une meilleure connaissance de la répartition actuelle de l’espèce. Les efforts pour surveiller l’espèce en Ontario et dans les territoires adjacents se sont multipliés sous la forme d’un volet dans le cadre de plusieurs programmes de gestion destinés à favoriser la survie de l’espèce.

Des observations du moucherolle vert pourraient ne pas avoir été transmises au gouvernement. Encourager la transmission des observations de cette espèce fait partie des mesures dirigées par le gouvernement et énoncées dans la Déclaration. La soumission d’observations d’espèces permet d’accroître nos connaissances des endroits où elles sont présentes et peut contribuer grandement à l’évaluation de la viabilité des populations de l’espèce.

Tout le monde est encouragé à transmettre (ou peut être tenu de le faire par une autorisation ou une approbation) les observations du moucherolle vert, ou de toute autre espèce en péril, au CIPN afin qu’elles soient intégrées au répertoire provincial des observations.

  • 1 670+
    signalements de ces espèces ont été communiqués au CIPN depuis 2008

Projets d’intendance soutenus par le gouvernement

L’une des mesures menées par le gouvernement importantes dans la Déclaration pour le moucherolle vert consiste à aider les partenaires à entreprendre des activités afin de protéger et de rétablir l’espèce. À l’aide du Programme d’intendance des espèces en péril, le gouvernement a appuyé 49 projets (2 873 610 $) visant à contribuer à la protection et au rétablissement du moucherolle vert footnote 3 . En plus du financement gouvernemental, les partenaires dont les projets sont conçus pour profiter à de multiples espèces en péril, notamment le moucherolle vert, ont fait savoir qu’ils avaient obtenu des fonds supplémentaires (4 002 902 $) provenant d’autres sources. Ces montants comprennent un soutien non financier qui prend la forme du temps et de l’expertise des bénévoles.

Les partenaires d’intendance ont fait savoir que le soutien financier octroyé par la province leur a permis d’obtenir l’appui non financier de 6 933 personnes, qui ont consacré bénévolement 38 909 heures à des activités de protection et de rétablissement visant plusieurs espèces en péril, dont le moucherolle vert, ce qui revient à une valeur estimée de 1 055 523 $. Les partenaires ont indiqué que, grâce à leurs efforts et à ceux de leurs bénévoles pour mettre en œuvre les mesures recensées dans la Déclaration, ils ont réussi à améliorer 7 537 hectares d’habitat au bénéfice de plusieurs espèces en péril, dont le moucherolle vert. En outre, les partenaires d’intendance ont déclaré avoir fourni à 769 027 personnes des renseignements sur l’écosystème concernant de multiples espèces, y compris sur les projets visant à bénéficier à plusieurs espèces en péril, notamment le moucherolle vert.

Les paragraphes suivants mettent en évidence trois projets appuyés par le Programme d’intendance des espèces en péril ainsi que les mesures de rétablissement correspondantes pour l’espèce qui sont soutenues par le gouvernement.

En 2019, avec l’appui du Programme d’intendance des espèces en péril, Conservation de la faune au Canada a réalisé des travaux ciblés sur plusieurs terrains dans le sud du comté de Norfold ainsi que dans la forêt de Happy Valley dans la région de York avec l’habitat existant ou potentiel du moucherolle vert. Ces travaux visaient à le rendre plus favorable et à contrer les menaces pour le moucherolle vert. Des efforts ont été déployés par les membres du personnel et les bénévoles pour inventorier l’herbe à l’ail (Alliaria petiolata) envahissante afin d’accorder la priorité aux efforts de contrôle dans les zones où les concentrations sont élevées. Le projet a permis de prévenir la floraison de cette espèce envahissante ainsi que la production de graines dans de vastes zones de terrain où se trouve une forêt mature. Le rosier multiflore (Rosa multiflora), le nerprun (Rhamnus sp.), le chèvrefeuille (Lonicera sp.), l’épine-vinette du Japon (Berberis thunbergia) et le dompte-venin de Russie (Vincetoxicum rossicum) ont également été contrôlés directement à l’aide d’une combinaison de méthodes manuelles et de traitement chimique. Comme c’est le cas pour l’herbe à l’ail, ces espèces sont souvent concentrées le long des zones qui subissent une forme de perturbation, et elles se répandent rapidement dans l’habitat forestier intérieur utilisé par le moucherolle vert. Toutes ces activités d’élimination d’espèces envahissantes étaient surveillées selon différentes échelles de temps, en recueillant des données sur l’année en cours ainsi que sur plusieurs années, et priorisées en fonction de la proximité à l’habitat connu des espèces en péril. De plus, on a planté 525 arbres dans une zone où on a éliminé les espèces envahissantes afin de favoriser la succession forestière et d’augmenter la superficie de la forêt mature en devenir et de l’intérieur forestier à l’aide d’un habitat convenable pour le moucherolle vert.

De 2011 à 2014, Oiseaux Canada (auparavant Études d’oiseaux Canada) a mis sur pied un projet pour les oiseaux forestiers en péril afin de combler les principales lacunes en matière de connaissances et de cerner les menaces pour quatre espèces d’oiseaux ayant une priorité de conservation élevée qui sont présentes dans la forêt carolinienne de l’Ontario, dont le moucherolle vert. On a procédé à des relevés de ces espèces dans des aires d’habitat connues et potentielles afin de documenter les profils en termes de répartition et d’occupation dans le sud-ouest de l’Ontario. On a utilisé les données recueillies lors des relevés pour établir des liens entre la présence des espèces et la productivité, la condition de l’habitat, l’occupation antérieure et les pratiques de gestion forestière. On a déployé des efforts supplémentaires afin de déceler les menaces dans l’habitat occupé et potentiel. Les résultats du projet ont permis de déterminer les zones où on peut concentrer les efforts de conservation, de déceler les lacunes possibles en matière de connaissances qui nécessitent des recherches plus poussées et d’éclairer les mesures à venir dans la foulée de la stratégie Programme des oiseaux forestiers en péril d’Oiseaux Canada. Ce projet révèle les principaux progrès réalisés par rapport à l’intervention hautement prioritaire pour cette espèce qui consiste à procéder à des relevés ciblés dans les lieux et les aires de reproduction connus à l’aide d’un habitat potentiellement propice pour recueillir de l’information sur la répartition et l’abondance de l’espèce en Ontario.

De 2018 à 2021, la Carolinian Canada Coalition s’est investie dans un projet afin de collaborer avec divers propriétaires fonciers dans l’écorégion carolinienne dans le but de procéder à l’intendance et à la remise en état d’un habitat de grande qualité pour les espèces en péril (dont le moucherolle vert). Le projet était axé sur l’emplacement et les conditions des terrains ainsi que sur les objectifs des propriétaires fonciers. Un volet important de ce projet était la sensibilisation auprès des propriétaires fonciers et des résidents locaux à l’aide de différents moyens en personne et numériques. On a invité les propriétaires fonciers à participer à des programmes d’intendance ciblés, à aider à déterminer les emplacements pour l’amélioration des habitats potentiels et à prendre part à la conception des plans d’action. Les résultats de ce projet sont le fruit des mesures hautement prioritaires pour ces espèces ainsi que du travail en collaboration pour concevoir, mettre sur pied et évaluer les plans de gestion propres au site afin de conserver et d’améliorer l’habitat du moucherolle vert.

Programme d’intendance des espèces en péril

  • 49

    projets incluant le moucherolle vert

  • 2 873 610 $

    pour des projects visant plusieurs espèces, dont le moucherolle vert

  •  4 002 902 $

    en appui et financement supplémentaires

  • 6 933

    bénévoles

  • 38 909

    heures de bénévolat

  • 769 027

    personnes atteintes par la sensibilisation

  • 7 537

    hectares d'habitat amélioré

Soutien aux activités humaines liées au rétablissement de l’espèce

L’octroi d’autorisations et la mise en place de conditions liées à ces autorisations constituent une mesure importante dirigée par le gouvernement dans le cadre du soutien offert aux partenaires.

On a délivré 14 permis pour le moucherolle vert depuis que l’espèce est protégée en vertu de la LEVD. Tous ces permis étaient pour la protection ou le rétablissement (17(2)b)). On délivre des permis de protection ou de rétablissement si l’activité vise à faciliter la protection ou le rétablissement d’une espèce en péril.

On a consigné 55 activités qui peuvent avoir des incidences sur le moucherolle vert ou sur son habitat pour les besoins du Règlement de l’Ontario 242/08 pris en application de la LEVD. On a consigné 9 activités « Travaux de drainage » (paragraphe 23.9), 44 activités étaient enregistrées sous « Menaces non imminentes pour la santé et la sécurité » (paragraphe 23,18) et deux activités figuraient sous « Centrales éoliennes » (paragraphe 23.20). Aux termes de ces signalements, la personne enregistrée est tenue de respecter toutes les conditions du Règlement, en prenant notamment les mesures suivantes :

  • préparer un plan de mesures d’atténuation à partir des meilleurs renseignements disponibles concernant les mesures qui sont susceptibles de contribuer à limiter ou à prévenir les conséquences préjudiciables pour l’espèce
  • voir à prendre des mesures raisonnables afin de réduire au minimum les effets indésirables de l’activité sur l’espèce et son habitat
  • s’abstenir, si possible, d’effectuer des travaux pendant les périodes sensibles pour l’espèce (pendant la saison de reproduction, par exemple)
  • 14
    permis pour raison de protection ou de rétablissement
  • 55
    enregistrements

Progrès dans la mise en œuvre des mesures soutenues par le gouvernement

Les mesures soutenues par le gouvernement sont organisées en fonction d’objectifs de rétablissement globaux. Des progrès ont été accomplis relativement à tous les objectifs de rétablissement soutenus par le gouvernement et à la mise en place de la plupart des mesures connexes énoncées dans la déclaration relative au moucherolle vert.

Objectif : Conserver, et dans la mesure du possible, accroître la disponibilité d’un habitat convenable en Ontario.

  • Mesure 1 (hautement prioritaire) – Collaborer avec des propriétaires fonciers publics et privés, des gestionnaires de terrains, des municipalités, des spécialistes de la foresterie et des organismes d’intendance pour élaborer, mettre en œuvre et évaluer des plans de gestion propres au site afin de conserver et d’améliorer l’habitat du moucherolle vert, en coordonnant les mesures et les initiatives actuelles de conservation dans les forêts caroliniennes, le cas échéant.

Conformément à cet objectif, des progrès ont été réalisés dans la mise en place de la mesure 1.

Cette mesure a été mise en œuvre dans le cadre de plusieurs projets soutenus par le Programme d’intendance des espèces en péril dans le but de concevoir et de mettre en application des plans de gestion pour des terrains particuliers, ou des zones dans l’habitat du moucherolle vert. Les projets prévoyaient la collecte de données afin de faire l’ébauche de nouveaux plans de gestion pour des terrains individuels ou pour des aires d’habitat générales et pour mettre sur pied des volets des plans existants axés sur la création ou la conservation d’un habitat. Les projets ont été réalisés par des groupes variés, notamment à l’aide de collaborations avec des propriétaires fonciers publics et privés, des organismes d’intendance et des organisations non gouvernementales.

Objectif : Approfondir les connaissances sur l’aire de répartition du moucherolle vert, son abondance, son habitat et les menaces qui pèsent sur cette espèce en Ontario.

  • Mesure 4 (hautement prioritaire) – Effectuer des relevés ciblés dans les aires connues de reproduction et dans les aires qui pourraient s’avérer des habitats convenables en vue de recueillir de l’information sur la répartition et l’abondance de l’espèce en Ontario.
  • Mesure 5 – Effectuer une analyse spatiale avec des données sur les aires de reproduction du moucherolle vert et l’emplacement d’éventuels habitats convenables à l’intérieur de l’aire de répartition de l’espèce en Ontario.
  • Mesure 7 – Encourager la consignation, le partage et le transfert des connaissances écologiques traditionnelles sur le moucherolle vert, en fonction de leur disponibilité, y compris de l’information sur l’état de cette espèce et de son habitat, pour contribuer à sa protection et à son rétablissement.

Conformément à cet objectif, des progrès ont été réalisés dans la mise en place de la mesure 4 et des progrès initiaux ont été accomplis pour la mesure 5 et la mesure 7.

La mesure 4 a été mise sur pied dans le cadre de projets très variés soutenus par le Programme d’intendance des espèces en péril. Ces projets comportaient des efforts de surveillance ciblée à petite échelle menés par des bénévoles ainsi que des programmes de répertoriage à grande échelle qui s’étendent sur plusieurs années. Dans certaines situation, on a déployé des efforts pour arpenter des terrains particuliers afin d’éclairer les méthodes de gestion des terrains, tandis que d’autres responsables de programmes ont mis en place une méthode de surveillance plus générale des oiseaux sur les terrains boisés dans l’ensemble du paysage.

Un projet de recherche soutenu par le Programme d’intendance des espèces en péril a révélé que des progrès ont été accomplis pour la mesure 5 en déployant des efforts afin de concevoir des modèles d’habitats à l’échelle du paysage pour les oiseaux en péril dans le sud de l’Ontario. On a intégré une technologie de télédétection à une collecte de données sur le terrain traditionnelle pour plusieurs espèces, dont le moucherolle vert, afin de modéliser l’accessibilité ainsi que la pertinence de l’habitat.

On a aussi accompli des progrès pour la mesure 7 dans la foulée de deux projets avec une communauté des Premières Nations afin d’encourager les résidents locaux à partager leurs observations d’espèces en péril et de les inviter à participer aux efforts de répertoriage et de surveillance. On a tenu des événements communautaires ainsi que des activités de sensibilisation individuelle dans le but de recueillir des données sur l’état de l’habitat des espèces en péril et de déterminer des zones potentielles pour faire des relevés.

Objectif : Sensibiliser davantage le public au moucherolle vert, à son habitat et aux menaces qui pèsent sur cette espèce, et promouvoir l’intendance du moucherolle vert en Ontario.

  • Mesure 8 – Collaborer avec des propriétaires fonciers, des gestionnaires de terrain, des spécialistes de la foresterie, des municipalités et des organismes d’intendance pour accroître la sensibilisation au moucherolle vert en élaborant et en distribuant de la documentation d’information.

Conformément à cet objectif, des progrès ont été accomplis dans la mise en place de cette mesure dans le cadre de projets soutenus par le Programme d’intendance des espèces en péril. Les projets pertinents prévoyaient la création ainsi que la distribution de matériels de sensibilisation pour les aires d’habitat clés fréquentées par le moucherolle vert ainsi que des points ciblés pour les principaux facteurs démographiques, comme les propriétaires fonciers en milieu rural ou agricole.

Résumé des progrès accomplis vers l’atteinte de l’objectif de rétablissement

L’objectif de rétablissement du moucherolle se résume « … à maintenir l’abondance et la répartition actuelles des populations de l’espèce en Ontario et à soutenir leur accroissement naturel, dans la mesure du possible, par la gestion de l’habitat ». Les efforts déployés pour les mesures menées et soutenues par le gouvernement ont contribué à faire avancer ce but. Par exemple, on a réalisé plusieurs projets d’intendance qui prévoyaient d’améliorer l’habitat du moucherolle vert en éliminant les espèces envahissantes ou en plantant des arbres afin d’élargir ou de rehausser les zones forestières occupées. Les projets soutenus par le gouvernement comportaient également la conception de plans de gestion propres au site afin d’assurer la conservation et l’amélioration à long terme de l’habitat de cette espèce dans plusieurs sites.

De plus, le répertoire des observations provincial donne à entendre que la répartition actuelle de l’espèce est demeurée stable ou s’est étendue légèrement depuis que l’espèce a bénéficié d’une protection en vertu de la LEVD pour la première fois. On a reconfirmé la présence du moucherolle vert dans plus de la moitié de l’habitat historique, et plus de la moitié de la superficie dans laquelle des observations récentes ont eu lieu a été la scène d’observations nouvelles au cours des 20 dernières années.

Recommandations

Comme il est mentionné dans la Déclaration, le présent examen des progrès accomplis peut servir à déterminer plus facilement s’il faut rajuster la mise en place des mesures prévues par la Déclaration pour la protection et le rétablissement de l’espèce. Selon les progrès réalisés à ce jour, l’orientation générale énoncée par la Déclaration pour le moucherolle vert, en particulier la mise en œuvre des mesures hautement prioritaires, devrait continuer de guider les efforts de protection et de rétablissement de l’espèce.

Même si des progrès initiaux ont été réalisés dans le cadre de la mesure qui vise à effectuer une analyse spatiale avec des données sur les aires de reproduction du moucherolle vert et l’emplacement d’habitats potentiellement convenables à l’intérieur de l’aire de répartition de l’espèce en Ontario, des travaux supplémentaires demeurent nécessaires avant que la mesure ne soit pleinement mise en œuvre. Les travaux réalisés jusqu’à présent pourraient être mis en application à une plus grande échelle afin de favoriser la protection et le rétablissement du moucherolle vert. En outre, il faut procéder à d’autres travaux afin d’encourager la consignation, le partage et le transfert des connaissances écologiques traditionnelles sur le moucherolle vert en dehors de la seule communauté mobilisée jusqu’à maintenant.

Malgré toute l’attention portée sur la réalisation d’autres mesures, les mesures suivantes nécessitent un soutien supplémentaire pour aider à protéger et à rétablir l’espèce :

  • Mesure 2 (hautement prioritaire) – À mesure que des occasions se présentent, collaborer avec des propriétaires fonciers et des partenaires communautaires locaux pour soutenir la sécurisation de l’habitat du moucherolle vert par le truchement de programmes actuels de sécurisation et d’intendance des terres.
  • Mesure 3 – Élaborer, mettre en œuvre et évaluer les pratiques exemplaires de gestion afin de réduire les changements dans les conditions de drainage et d’humidité dans l’habitat de l’espèce lorsque des activités ont lieu, telles que l’installation ou la modification de fossés ou de tuyaux d’argile, la tenue de projets d’irrigation, le nivellement de terrain ou le pavage, y compris les activités menées sur les territoires adjacents à l’habitat du moucherolle vert.
  • Mesure 6 – Mener une étude sur les incidences éventuelles de l’abondance et de la diversité des arthropodes (p. ex. insectes et araignées) sur le moucherolle vert.

La protection et le rétablissement du moucherolle vert continueront d’être une responsabilité partagée qui nécessitera la participation d’un grand nombre de particuliers, d’organismes et de collectivités. Un soutien financier à la mise en place des mesures pourrait être offert par l’intermédiaire du Programme d’intendance des espèces en péril. Le gouvernement pourrait également indiquer s’il est nécessaire d’obtenir une autorisation en vertu de la LEVD ou d’autres lois avant d’entreprendre un projet. En travaillant ensemble, nous pourrons continuer d’accomplir des progrès afin de protéger et de rétablir le moucherolle vert en Ontario.


Notes en bas de page

  • note de bas de page[1] Retour au paragraphe Une population est considérée historique si elle n’a pas été enregistrée en 20 ans. Les populations historiques peuvent toujours être en existence, mais il n’y a pas de données récentes.
  • note de bas de page[2] Retour au paragraphe L’aire de répartition potentielle de l’espèce est estimée selon une grille dont les carrés ont une superficie de 10 sur 10 kilomètres. Les carrés correspondent aux secteurs où des observations de l’espèce ont eu lieu. Cette superficie n’est pas représentative de l’étendue de l’habitat approprié de l’espèce ni de la superficie totale habitée par l’espèce.
  • note de bas de page[3] Retour au paragraphe L’exécution de certains projets soutenus dans le cadre du Programme d’intendance des espèces en péril peut nécessiter un permis aux termes de l’alinéa 17(2)b). Par conséquent, des permis aux termes de l’alinéa 17(2)b) indiqués à la section 7 du présent rapport peuvent avoir été délivrés afin d’autoriser ces projets.