dard gris

Photo : George Coker

Renseignements sur l’espèce

Ce qui suit est un rapport sur les progrès accomplis dans la protection et le rétablissement du dard gris (Percina copelandi) en Ontario de 2007 à 2021, selon la politique de rétablissement de l’Ontario propre à l’espèce. Le présent rapport répond à l’exigence législative d’un examen des progrès réalisés en vertu de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition (LEVD ou « la Loi »). Le dard gris est inscrit comme espèce préoccupante sur la liste des espèces en péril en Ontario (EPO) aux termes de la LEVD.

Le dard vert est inscrit comme une espèce en péril depuis l’an 2000. Il a été classé à l’origine comme une espèce menacée sur la liste des espèces vulnérables, menacées, en voie de disparition, menacées d’extinction ou disparues de l’Ontario. Il était inscrit comme une espèce menacée dans le cadre de la LEVD lors de son entrée en vigueur en 2008.

On a reclassé l’espèce comme une espèce préoccupante le 1er août 2018 à la suite des modifications apportées aux critères d’évaluation des espèces employés par le Comité de détermination du statut des espèces en péril en Ontariofootnote 1.

Le dard gris était protégé par une interdiction de tuer, de blesser, de harceler, de capturer et de prendre l’espèce entre les mois de juin 2008 et d’août 2018.

De plus, l’habitat du dard gris était protégé contre l’endommagement et la destruction entre les mois de juin 2013 et d’août 2018.

La politique de rétablissement propre au dard gris, politique connue sous le nom Déclaration du gouvernement de l’Ontario (ci-après dénommée « la Déclaration » ou « la Déclaration du gouvernement»), a été publiée en 2017. Elle comprend l’objectif gouvernemental de rétablissement visant l’espèce et les mesures et initiatives prioritaires que le gouvernement entend déployer ou soutenir à cette fin. La Déclaration tient compte des avis scientifiques fournis dans le cadre du programme de rétablissement lors de l’élaboration des mesures de rétablissement de l’espèce. Comme le prévoit la Loi, l’objectif de cet examen est de rendre compte des progrès accomplis dans la mise en œuvre des mesures de protection et de rétablissement prévues par la Déclaration. L’examen peut également aider à relever les possibilités d’ajustement et d’adaptation de la mise en œuvre des mesures de protection et de rétablissement pour atteindre l’objectif de rétablissement de l’espèce.

2000, 2008 Inscription comme espèce menacée
 
2008 - 2018 Protection de l'espèce
 
2013- 2018 Protection  de l'habitat en vertu de la définition générale du terme « habitat » figurant dans la LEVD depuis 2013.
 
2016 Achèvement du programme de rétablissement
 
2017 Achèvement de la déclaration du gouvernement en réponse au programme de rétablissement
 
2018 Inscription comme espèce préoccupante
 
2018 Protect de l'habitat et l'espèce enlevé
 
2022 Achèvement de l'examen
 

Pour obtenir de plus amples renseignements sur le dard gris, notamment les menaces auxquelles cette espèce est confrontée et les mesures prises en vue de sa protection et de son rétablissement, consultez la page Web du gouvernement de l’Ontario consacrée au dard gris. Un résumé des progrès réalisés en ce sens et une mise à jour annuelle du programme plus vaste sur les espèces en péril (c’est-à-dire l’avant-propos du rapport de l’examen des progrès réalisés en 2021) sont accessibles sur la page Web Examen des progrès accomplis dans la protection et le rétablissement des espèces en péril en Ontario.

Aperçu : Progrès accomplis dans la protection et le rétablissement du dard gris

Progrès accomplis vers l’atteinte de l’objectif de rétablissement

  • L’objectif de rétablissement dans la Déclaration du gouvernement de l’Ontario (la Déclaration) en réponse au programme de rétablissement du dard gris est de maintenir les populations autosuffisantes de l’Ontario et de soutenir l’augmentation naturelle de l’abondance de l’espèce en atténuant les menaces.
  • Des progrès ont été réalisés dans la mise en œuvre de toutes les mesures menées par le gouvernement. En particulier, des progrès ont été réalisés dans la mise en œuvre de tous les objectifs de rétablissement soutenus par le gouvernement et de la plupart des mesures associées. Voici quelques exemples de progrès :
    • la conservation ou l’amélioration de la qualité de l’habitat du dard gris en Ontario à l’aide de projets dirigés par Parcs Ontario, de projets d’intendance financés par le Programme d’intendance des espèces en péril et de programmes de financement pour la gérance environnementale à l’intention des agriculteurs dans le cadre du Partenariat canadien pour l’agriculture – aide financière du ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Affaires rurales
    • les recherches effectuées afin de mieux comprendre les besoins en matière de débit minimal du dard gris frayant le long de la rivière Trent, en collaboration avec Parcs Canada, ainsi que les recherches réalisées dans le but de déterminer l’incidence potentielle du gobie à taches noires sur le dard gris dans la foulée d’une étude pluriannuelle 
    • les collaborations avec Pêches et Océans Canada afin de promouvoir et de distribuer L’ABC des poissons-appâts auprès des pêcheurs et des exploitants de commerces d’appâts afin de leur apprendre comment distinguer les espèces de poissons-appâts des autres, notamment des espèces en péril et des espèces envahissantes  
  • En conformité avec la Déclaration, on recommande de poursuivre les efforts afin de combler les lacunes en matière de connaissances et d’atténuer les menaces qui guettent l’espèce. Les recherches, qui devraient continuer de déterminer les besoins en habitat à tous les stades de la vie ainsi que les menaces pour l’espèce, contribueront à éclairer l’élaboration d’un protocole normalisé et de pratiques exemplaires de gestion supplémentaires.

Occurrences et répartition

  • On a documenté 21 populations de dard gris dans le sud de l’Ontario. À l’heure actuelle, 17 de ces populations sont considérées comme existantes, tandis que les quatre autres sont considérées comme historiques. Depuis 2008, une population est passée du statut existant à historique en fonction de la date de sa dernière observation tandis que deux populations sont passées d’historiques à existantes, car des efforts de recensement en ont confirmé l’existence. Trois populations de dard gris ont été nouvellement identifiées depuis 2008.

Projets d’intendance soutenues par le gouvernement

  • À l’aide du Programme d’intendance des espèces en péril, le gouvernement de l’Ontario a permis à ses partenaires d’intendance de réaliser 16 projets (en offrant un financement de 677 821 $) qui ont soutenu la protection et le rétablissement du dard gris.
  • Le soutien du gouvernement a également aidé ses partenaires d’intendance à mobiliser 783 personnes qui ont consacré bénévolement 4 932 heures à des activités de protection et de rétablissement pour des espèces en péril, dont le dard gris. La valeur estimée de ces contributions volontaires, en plus des fonds supplémentaires et du soutien non financier, s’élève à 1 063 386 $.
  • Les partenaires d’intendance ont indiqué que, grâce à leurs efforts, ils ont amélioré 410 hectares d’habitat au bénéfice du dard gris.
  • Les partenaires d’intendance ont déclaré avoir fait de la sensibilisation sur plusieurs espèces en péril, dont le dard gris, auprès de 139 905 personnes

Soutien aux activités humaines liées au rétablissement de l’espèce

  • Le gouvernement de l’Ontario a délivré 10 permis de protection ou de rétablissement pour cette espèce en vertu de l’alinéa 17(2)b) de la LEVD.
  • On a conclu huit ententes de drainage pour le dard gris. Ces ententes ont été autorisées en vertu du Règlement de l’Ontario 242/08 (avant la modification du 1er juillet 2013).
  • On a enregistré 116 activités pour l’espèce. Les activités ont été consignées sous « Espèces aquatiques » (paragraphe 23.4), «Travaux de drainage » (paragraphe 23.9), « Centrales hydro-électriques et barrages » (paragraphe 23.12), « Activités de protection et de rétablissement des espèces » (paragraphe 23.17) et « Menaces non imminentes pour la santé et la sécurité » (paragraphe 23.18)en vertu du Règlement de l’Ontario 242/08 pris en application de la LEVD.

Rapport sur les progrès réalisés en matière de protection et de rétablissement du dard gris

Objectif de rétablissement

En ce qui concerne le rétablissement du dard gris, le gouvernement a pour objectif de maintenir les populations autosuffisantes de l’Ontario et de soutenir l’augmentation naturelle de l’abondance de l’espèce en atténuant les menaces.

La mise en œuvre des mesures menées et soutenues par le gouvernement s’est traduite par des progrès vers l’atteinte des objectifs désirés et de l’objectif de rétablissement énoncés dans la Déclaration.

Progrès dans la mise en œuvre des mesures menées par le gouvernement

Des progrès ont été accomplis dans la mise en œuvre de toutes les mesures menées par le gouvernement indiquées dans la Déclaration. Parmi les mesures courantes dirigées par le gouvernement vers l’atteinte de l’objectif de rétablissement de l’espèce :

  • Évaluer les possibilités à exploiter, dans le cadre d’un examen de la politique provinciale sur les appâts, en vue de réduire le risque écologique éventuel associé à la récolte, à l’utilisation et au déplacement (p. ex. la propagation d’espèces envahissantes et de maladies) d’appâts. Cela comprend les façons de réduire le risque pour les espèces aquatiques et leurs habitats.
  • Continuer de contribuer aux efforts locaux et binationaux pour régler les préoccupations liées aux Grands Lacs, notamment celles concernant la baie de Quinte, la rivière Détroit et la rivière Sainte-Claire.
  • Continuer à mettre en œuvre le Plan stratégique contre les espèces envahissantes de l'Ontario pour prendre en charge les espèces envahissantes (p. ex. le gobie à taches noires) qui menacent le dard gris.
  • Renseigner les autres organismes et autorités qui prennent part aux processus de planification et d’évaluation environnementale quant aux exigences de protection prévues à la LEVD.
  • Encourager la soumission de données sur le dard gris à l’entrepôt de données du ministère des Richesses naturelles et des Forêts au Centre d’information sur le patrimoine naturel.
  • Entreprendre des activités de communication et de diffusion afin d’augmenter la sensibilisation de la population quant aux espèces en péril en Ontario.
  • Protéger le dard gris et son habitat par l’application de la LEVD.
  • Encourager les partenaires en conservation, tout comme les organismes, municipalités et industries partenaires ainsi que les communautés et les organisations autochtones à entreprendre des activités qui visent à protéger et rétablir le dard gris. Cette assistance prendra la forme de soutiens financiers, d’ententes, de permis assortis de conditions et de services consultatifs.
  • Encourager la collaboration, en plus d’établir et de faire connaître les mesures prioritaires annuelles qui recevront un appui gouvernemental, afin de réduire le chevauchement des efforts.

Le gouvernement a aussi entrepris directement la mesure propre à l’espèce suivante :

  • Collaborer avec des partenaires fédéraux, tels que Pêches et Océans Canada et Parcs Canada, pour mettre en œuvre des mesures de protection et de rétablissement, y compris celles se rapportant aux besoins en matière de débit minimal et une enquête sur l’incidence du gobie à taches noires sur le dard gris.

Efforts collaboratifs du gouvernement de l’Ontario et de ses partenaires pour la protection et le rétablissement du dard gris et de son habitat

En 2012, en 2017 et en 2018, la Section de la recherche et de la surveillance en matière de pêche (SRSP) du ministère des Richesses naturelles et de la Foresterie a étudié les besoins liés au débit minimal du dard gris frayant le long de la rivière Trent (p. ex. Reid et coll. 2016). À l’automne 2018, on a étendu la recherche en évaluant l’efficacité de différentes stratégies d’évacuation des eaux afin d’améliorer l’habitat en collaboration avec Parcs Canada. On a partagé les résultats préliminaires de ces études sous la forme de présentations destinées à Pêches et Océans Canada (le MPO) et on a entamé un rapport provisoire. 

La SRSP soutient également l’enquête sur l’incidence possible du gobie à taches noires (Neogobius melanostomus) sur le dard gris en collaboration avec le MPO dans le cadre d’une étude pluriannuelle amorcée en 2009. Ces travaux ont consisté notamment à faire des recherches ciblées sur le gobie à taches noires et le dard gris en effectuant des relevés annuels par pêche à l’électricité le long de la rivière Trent (2009-2018) et à faire des relevés le long des rivières adjacentes qui abritent des populations de dard gris (rivières Moira et Salmon) et en procédant à une enquête sur l’utilisation et le chevauchement des microhabitats avec le gobie à taches noires (p. ex. LeBaron et Reid à l’étude, LeBaron et Reid 2021 et Reid 2019). Parallèlement, la SRSP a soutenu des recherches ciblées pour le dard gris dans les habitats sur les plages des Grands Lacs laurentiens entre 2009 et 2018 (LeBaron et coll. 2020).

En plus de ces programmes de recherche et de surveillance, la Stratégie ontarienne de gestion durable des appâts (2020) s’engage à l’égard des mesures suivantes qui peuvent contribuer au rétablissement du dard gris :

  • le retrait de 15 espèces de la liste des poissons-appâts permis, dont neuf espèces de dards que l’on peut confondre avec le dard gris
  • l’établissement de quatre zones de gestion des appâts (ZGA) qui ont des effets sur le déplacement, l’utilisation et la possession de poissons-appâts et de sangsues afin de protéger les lacs et les rivières contre les espèces envahissantes nuisibles et les maladies des poissons (en vigueur depuis le 1er  janvier 2022) 
  • la collaboration avec les acteurs de l’industrie afin de créer un guide de pratiques exemplaires de gestion pour récolter des appâts, y compris des mesures afin d’éviter les répercussions sur les espèces en péril et leurs habitats

Le gouvernement de l’Ontario continue de collaborer avec le MPO afin de promouvoir et de distribuer L’ABC des poissons-appâts auprès des pêcheurs et des exploitants de commerces d’appâts dans le but de leur apprendre comment distinguer les espèces de poissons-appâts des autres, notamment des espèces en péril et des espèces envahissantes. 

De plus, le 9e Accord Canada-Ontario sur la qualité de l’eau et la santé de l’écosystème des Grands Lacs, 2021 est entré en vigueur le 1er juin 2021. Il s’agit d’un accord quinquennal qui énonce les mesures précises que les gouvernement fédéral et provincial vont prendre, avec le concours des partenaires des Grands Lacs, afin de restaurer, de protéger et de conserver la qualité de l’eau ainsi que la santé de l’écosystème des Grands Lacs, et qui englobe les réseaux hydrographiques reliés de la rivière Ste-Marie, de la rivière Sainte-Claire, de la rivière Niagara et du fleuve Saint-Laurent.

Des initiatives de gestion de l’habitat et de sensibilisation pour les espèces aquatiques en péril, dont le dard gris, sont également mises sur pied dans le cadre de différents programmes du gouvernement de l’Ontario. Parcs Ontario soutient l’habitat connu et potentiel du dard gris à l’aide de mesures pour gérer les pressions exercées sur les activités récréatives ainsi que les espèces envahissantes dans les aires protégées par le gouvernement provincial, y compris dans les parcs Rondeau, Port Burwell, Lighthouse Point et Fish Point. Ces parcs font également de la sensibilisation sur la menace des espèces envahissantes qui pèse sur les espèces aquatiques en péril à l’aide de programmes éducatifs. Le ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Affaires rurales encourage également les agriculteurs à adopter des pratiques agricoles écologiques à l’aide de leurs programmes de financement de la gérance environnementale, leurs plans agroenvironnementaux et leurs plans de gestion des éléments nutritifs personnalisés dans le cadre du Partenariat canadien pour l’agriculture – aide financière à frais partagés.

Les principaux progrès réalisés dans la mise en œuvre d’autres mesures menées par le gouvernement sont décrits dans les sections qui suivent.

Loi sur les espèces envahissantes de l’Ontario

La Déclaration pour le dard gris mentionne que les espèces envahissantes (par exemple le gobie à taches noires) menacent la survie et le rétablissement de l’espèce en Ontario. Le Plan stratégique contre les espèces envahissantes de 2012 de l’Ontario et la Loi de 2015 sur les espèces envahissantes de l’Ontario fournissent le cadre politique et législatif pour empêcher les nouveaux envahisseurs de s’introduire et de survivre en Ontario, et ce, afin de ralentir et, si possible, d’inverser la propagation des espèces envahissantes existantes et de réduire leurs effets néfastes, notamment ceux qui touchent les espèces en péril. Ce cadre peut favoriser la mise en place de mesures qui visent à réduire la menace que représentent les espèces envahissantes.

Il est également interdit de transporter, de posséder et de relâcher des gobies à taches noires vivants en Ontario en vertu de la Loi sur les pêches fédérale.

Guides et ressources

L’Ontario Waterpower Association a élaboré des pratiques exemplaires de gestion afin d’aider à atténuer les répercussions des projets d’exploitation et de développement de des ressources hydroélectriques sur les espèces de poissons en péril, dont le dard gris. Pour en connaître les détails, veuillez visiter le site Web de l’Ontario Waterpower Association.

Occurrences et répartition

On a documenté le dard gris dans trois régions réparties dans le sud de l’Ontario : dans les installations de drainage du lac Sainte-Claire et du lac Érié, dans l’installation de drainage de la baie de Quinte et dans l’installation de drainage du fleuve Saint-Laurent. En tout, 21 populationsfootnote 2 sont incluses dans le répertoire provincial. Depuis 2021, 17 populations sont présumées existantes (c’est-à-dire observées au cours des 20 dernières années) et quatre populations sont considérées historiquesfootnote 3. On estime que huit populations ont une viabilité qualifiée de bonne et/ou passable et que trois populations en existence ont une viabilité qui varie de passable à médiocre ou à possiblement médiocre. On n’a pas évalué la viabilité de six populations en existence.

L’entrepôt de données central du gouvernement au Centre d’information sur le patrimoine naturel (CIPN) a reçu 294 signalements de cette espèce entre 1928 et 2019 en provenance de différentes sources. Parmi ces documents, 184 ont été transmis depuis 2008 lors de l’entrée en vigueur de la Loi sur les espèces en voie de disparition. Les documents transmis ont contribué à délimiter les endroits où la présence de l’espèce n’est pas ou n’était pas connue, en plus d’apporter des renseignements supplémentaires sur l’habitat de l’espèce et les menaces qui la guettent. Par exemple, depuis 2008, les efforts de recensement ont permis d’identifier trois nouvelles populations de dard gris, soit une dans la rivière Trent, une dans la rivière des Outaouais et une dans la partie supérieure de la rivière Saint-Claire, et de reclasser deux populations qui sont passées d’historiques à existantes dans le parc provincial Port Burweel et la baie Erieau/Rondeau. Malgré plusieurs années de prélèvements d’échantillons ciblés pour une population du lac Sainte-Claire dans la baie de Mitchell, les chercheurs n’ont pas réussi à la trouverfootnote 4, d’où son reclassement de population existante à population historique.

Les nouvelles observations du dard gris, qui sont susceptibles de redoubler les efforts de recherche ainsi que les initiatives d’éducation qui portent sur l’espèce, peuvent ne pas représenter des accroissements réels de cette population, mais plutôt de meilleures connaissances sur la répartition de l’espèce.

Des observations du dard gris pourraient ne pas avoir été transmises au gouvernement. Encourager la transmission des observations de cette espèce fait partie des mesures dirigées par le gouvernement et énoncées dans la Déclaration. La soumission d’observations d’espèces permet d’accroître nos connaissances des endroits où elles sont présentes et peut contribuer grandement à l’évaluation de la viabilité des populations de l’espèce.

Tout le monde est encouragé à transmettre (ou peut être tenu de le faire par une autorisation ou une approbation) les observations du dard gris, ou de toute autre espèce en péril, au CIPN, afin qu’elles soient intégrées au répertoire provincial des observations.

  • 294
    signalements de ces espèces ont été communiqués au CIPN depuis 2008

Projets d’intendance soutenus par le gouvernement

L’une des mesures menées par le gouvernement importantes dans la Déclaration pour le dard gris consiste à aider les partenaires à entreprendre des activités afin de protéger et de rétablir l’espèce. À l’aide du Programme d’intendance des espèces en péril, le gouvernement a appuyé 16 projets (677 821 $) visant à contribuer à la protection et au rétablissement du dard grisfootnote 5. En plus du financement gouvernemental, les partenaires dont les projets sont conçus pour profiter à de multiples espèces en péril, notamment le dard gris, ont fait savoir qu’ils avaient réussi à obtenir des fonds supplémentaires (1 063 386 $) provenant d’autres sources. Ces montants comprennent un soutien non financier qui prend la forme du temps et de l’expertise des bénévoles.

Les partenaires d’intendance ont fait savoir que le soutien financier octroyé par la province leur a permis d’obtenir l’appui non financier de 783 personnes, qui ont consacré bénévolement 4 932 heures à des activités de protection et de rétablissement visant plusieurs espèces en péril, dont le dard gris, ce qui revient à une valeur estimée de 202 296 $. Les partenaires ont indiqué que, grâce à leurs efforts et à ceux de leurs bénévoles pour mettre en œuvre les mesures recensées dans la Déclaration, ils ont réussi à améliorer 410 hectares d’habitat au bénéfice du dard gris. En outre, les partenaires d’intendance ont déclaré avoir fourni à 139 905 personnes des renseignements sur l’écosystème concernant de multiples espèces, notamment le dard gris.

Le gouvernement encourage également les promoteurs à faire des recherches qui abordent les lacunes en matière de connaissances importantes sur les espèces en péril. À l’aide du Fonds de recherche sur les espèces en péril en Ontario, le gouvernement a octroyé des fonds à un partenaire afin d’effectuer des recherches sur la cartographie génétique de poissons de rivière rares dans le Sud-Ouest de l’Ontario.

Les paragraphes suivants mettent en évidence des projets appuyés par le Programme d’intendance des espèces en péril ainsi que les mesures de rétablissement correspondantes pour l’espèce qui sont soutenues par le gouvernement.

L’Ontario Federation of Anglers and Hunters (OFAH) a contribué à améliorer les conditions de l’habitat de plusieurs espèces aquatiques en péril en Ontario, dont le dard gris. En l’espace de deux ans, le Community Stream Steward Program de l’OFAH a reçu du financement du Programme d’intendance des espèces en péril. Ce programme a permis d’améliorer plus de 100 hectares d’habitats aquatiques dans plusieurs rivières réparties dans le centre et le sud de l’Ontario, y compris dans des affluents de la rivière Trent, en sollicitant la collaboration des propriétaires fonciers afin de mettre sur pied des projets destinés à améliorer la qualité de l’eau sur leurs terrains. Les projets des propriétaires fonciers ont consisté à installer des clôtures et des traverses afin d’éloigner le bétail des cours d’eau et à planter des arbres et des arbustes le long des berges des rivières et des ruisseaux pour diminuer l’érosion. Plus de 500 bénévoles ont contribué à ces efforts. Le programme comportait également plusieurs ateliers et séances de formation afin d’encourager les citoyens à poser des gestes dans le but d’assurer l’intendance de l’habitat aquatique. Ces projets visaient à soutenir la mise en œuvre de la mesure 5 (hautement prioritaire) et des mesures 6 et 7 prévues dans la Déclaration du gouvernement de l’Ontario qui sont décrites ci-dessous.

Programme d’intendance des espèces en péril

  • 16

    projets incluant le dard gris

  • 677 821 $

    pour des projects visant plusieurs espèces, don’t le dard gris

  • 1 063 386 $

    en appui et financement supplémentaires

  • 783

    bénévoles

  • 4 932

    heures de bénévolat

  • 139 905

    personnes atteintes par la sensibilisationh

  • 410

    hectares d'habitat amélioré

Soutien aux activités humaines liées au rétablissement de l’espèce

Aider les partenaires avec les autorisations et les conditions qui s’y rattachent est une mesure menée par le gouvernement importante.

On a délivré 10 permis pour le dard gris depuis que l’espèce est protégée en vertu de la LEVD. Tous ces permis étaient pour la protection ou le rétablissement (17(2)b)). On délivre des permis de protection ou de rétablissement si l’activité vise à faciliter la protection ou le rétablissement d’une espèce en péril. L’un des 10 permis a été délivré exclusivement pour le dard gris, tandis que neuf visaient plusieurs espèces, dont le dard gris. On a délivré des permis aux promoteurs afin de réaliser des activités comme un recensement aquatique général et de la recherche, une surveillance des populations de poissons afin de déterminer l’efficacité des projets de remise en état des rivages et de relevés propres à une espèce dans l’optique de les aider à éviter les zones où le dard gris est présent pendant la construction d’un pont. Tous les permis étaient assortis d’une obligation de transmettre les observations du dard gris et des autres espèces en péril au ministère qui les délivrait afin d’enrichir les enregistrements provinciaux.

On a conclu huit ententes de drainage pour le dard gris. Ces ententes ont été autorisées en vertu du Règlement de l’Ontario 242/08 (avant la modification du 1er juillet 2013). Les conditions des ententes prévoyaient la mise en place de mesures dans le plan d’atténuation, y compris mais non de façon limitative, les initiatives suivantes :

  • déterminer si les activités proposées (c’est-à-dire la construction, l’amélioration, l’entretien et/ou la réparation des installations de drainage) se feront dans une zone sensible pour une espèce de poissons et communiquer avec le ministère émetteur afin d’obtenir d’autres orientations si c’est le cas 
  • stabiliser les berges et contrôler la sédimentation ainsi que l’érosion tout en exécutant les activités 
  • procéder à des inspections dans les zones où les activités de drainage ont lieu et partager les résultats des inspections avec le ministère émetteur

On a consigné 116 activités qui peuvent avoir des effets sur le dard gris ou son habitat pour les besoins du Règlement de l’Ontario 242/08 pris en application de la LEVD. On a consigné trois activités sous « Espèces aquatiques » (paragraphe 23.4), 14 activités sous « Travaux de drainage » (paragraphe 23.9), deux activités sous « Centrales hydro-électriques et barrages » (paragraphe 23.12), quatre activités sous « Activités de protection et de rétablissement des espèces » (paragraphe 23.17) et 93 activités sous « Menaces non imminentes pour la santé et la sécurité » (paragraphe 23.18). Aux termes de ces signalements, la personne enregistrée est tenue de respecter toutes les conditions du Règlement, en prenant notamment les mesures suivantes :

  • procéder à la mise sur pied d’un plan d’atténuation par une ou plusieurs personnes qui possèdent une expertise liée à toutes les espèces visées par le plan en utilisant les meilleurs renseignements disponibles sur les mesures susceptibles de réduire au minimum ou d’éviter les effets indésirables sur les espèces
  • isoler le chantier de construction à l’intérieur du cours d’eau de manière à empêcher les membres de l’espèce d’y pénétrer et réinstaller les poissons qui se trouvent à l’intérieur du chantier dans un habitat convenable pour l’espèce
  • s’abstenir d’effectuer des travaux pendant une période de reproduction pour l’espèce ou pendant toute autre période sensible pour l’espèce
  • 10
    permis pour raison de protection ou de rétablissement
  • 8
    accords
  • 116
    enregistrements

Progrès dans la mise en œuvre des mesures soutenues par le gouvernement

Les mesures soutenues par le gouvernement sont organisées en fonction d’objectifs de rétablissement globaux. Des progrès ont été accomplis relativement à tous les objectifs de rétablissement soutenus par le gouvernement et à la mise en place de la plupart des mesures connexes énoncées dans la Déclaration pour le dard gris.

Objectif : Approfondir les connaissances sur la répartition, l’abondance, les besoins en habitat du dard gris, ainsi que les menaces auxquelles cette espèce est confrontée.

  • Mesure 1 (hautement prioritaire) - Effectuer des relevés ciblés dans des aires renfermant un habitat convenable et dans les lieux où l’espèce était présente par le passé (p. ex. le lac Érié, le lac Saint-Claire, la rivière Détroit) ou des lieux où il est fort probable que l’espèce soit présente, afin de déterminer son aire de répartition et son abondance actuelles.
  • Mesure 2 (hautement prioritaire) – Déterminer les besoins en habitat à tous les stades de la vie, en mettant l’accent sur les populations vivant au fond de la mer, sur l’habitat de frai et sur les stades de développement des juvéniles, afin de prendre des mesures éclairées de protection de l’habitat.
  • Mesure 3 – Élaborer et mettre en œuvre un programme de surveillance normalisée à des endroits connus pour détecter les changements dans les populations (p. ex. abondance, démographie) et les conditions d’habitat, y compris la présence d’espèces envahissantes.
  • Mesure 4 – Continuer d’évaluer les menaces éventuelles pour le dard gris, notamment les espèces envahissantes, la prolifération d’algues (populations du lac Érié), les substances toxiques, les seuils de tolérance quant à la qualité de l’eau et les effets cumulatifs.

Conformément à cet objectif, on a accompli des progrès considérables dans la mise en œuvre de la mesure 1 (hautement prioritaire) tandis qu’on a fait les premiers progrès dans la mise en place de la mesure 2 (hautement prioritaire) et de la mesure 4.

Le ministère des Richesses naturelles et de la Foresterie (MRNF) et plusieurs organismes soutenus par le Programme d’intendance des espèces en péril ont procédé à des relevés ciblés afin de repérer le dard gris dans plusieurs bassins hydrographiques répartis dans le sud de l’Ontario (mesure 1 (hautement prioritaire)), ce qui a permis de découvrir trois nouvelles populations depuis 2008. Le MRNF a également soutenu des recherches sur les changements survenus dans la répartition historique du dard gris dans le lac Érié (Reid et Mandrak 2008) ainsi que sur les efforts requis à l’aide de la pêche électrique pour détecter les poissons riverains (Reid et Haxton 2017, ce qui s’inscrit dans cette mesure.

Comme il est décrit ci-dessus, le MRNF et ses partenaires ont fait des activités de recherche et de surveillance afin de déterminer les besoins en habitat du dard gris (p. ex. les besoins en matière de débit minimal et la cartographie de l’habitat) (mesure 2 (hautement prioritaire)) et d’évaluer les répercussions des espèces envahissantes, comme le gobie à taches noires, sur le dard gris (mesure 4).

Objectif : Conserver ou améliorer la qualité de l’habitat du dard gris en Ontario par l’atténuation des menaces.

  • Mesure 5 (hautement prioritaire) – Réduire au minimum les menaces dans l’habitat de l’espèce et aux alentours par des activités et la surveillance de leur efficacité. Ces activités comprennent :
    • la mise en œuvre de techniques de stabilisation du rivage naturel en vue de prévenir l’érosion
    • l’élaboration et la mise en œuvre de plans agroenvironnementaux et de plans de gestion des éléments nutritifs
    • l’élaboration, la mise en œuvre et la mise à jour de pratiques exemplaires de gestion en vue de réduire l’atterrissement, la turbidité, la charge en éléments nutritifs et le ruissellement de polluants
    • l’élaboration, la mise en œuvre et la mise à jour de pratiques exemplaires de gestion, en s’appuyant sur les meilleurs renseignements disponibles, afin de réduire au minimum l’incidence des régimes d’écoulement modifiés

Conformément à cet objectif, on a accompli des progrès modérés dans la mise en œuvre de la mesure 5 (hautement prioritaire).

Plusieurs projets dirigés par Parcs Ontario et soutenus par des programmes de financement gouvernementaux, comme le Programme d’intendance des espèces en péril (PIEP), ont aidé à conserver et à améliorer la qualité de l’habitat du dard gris dans le sud de l’Ontario. Par exemple, plusieurs projets soutenus par le PIEP ont contribué à stabiliser les rivages (p. ex. en plantant des arbres et des arbustes) et à restaurer l’habitat en éliminant les espèces envahissantes non indigènes qui détériorent et détruisent l’habitat, comme le phragmite.

Le ministère de l’Environnement, de la Protection de la nature et des Parcs est également un partenaire ainsi que l’un des principaux bailleurs de fonds dans le cadre du Detroit River Canadian Cleanup (en anglais seulement). Il s’agit d’un programme communautaire collaboratif voué à améliorer la santé de la rivière Détroit (où on a trouvé le dard gris par le passé) en étudiant et en surveillant l’efficacité des efforts d’atténuation et en effectuant des travaux d’atténuation sur le terrain (p. ex. en réalisant des plantations d’arbres et des corvées de nettoyage des déchets).

Plusieurs autres programmes et partenaires du gouvernement de l’Ontario ont également contribué à mettre cette mesure en place. À titre d’exemples :

  • Le ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Affaires rurales de l’Ontario soutient la conception et la mise en œuvre de plans agricoles environnementaux et de plans de gestion des éléments nutritifs sur les fermes des quatre coins de la province, ce qui encourage des exploitations forestières respectueuses de l’environnement (p. ex. en diminuant la charge en éléments nutritifs apportée par les engrais dans les lacs et les cours d’eau adjacents).
  • L’Ontario Waterpower Association a mis au point des pratiques exemplaires de gestion afin d’aider à atténuer les répercussions des projets d’exploitation et de développement des ressources hydroélectriques sur certaines espèces de poissons en péril, dont le dard gris.
  • Le ministère des Richesses naturelles et de la Foresterie collabore avec Parcs Canada afin de préparer un rapport sur l’efficacité de différentes stratégies d’évacuation des eaux dans le but de rendre l’habitat plus convenable pour le dard gris.
  • On a accordé plusieurs autorisations exigées par la LEVD à des promoteurs afin de mettre des mesures en œuvre, notamment en stabilisant les berges et en contrôlant la sédimentation ainsi que l’érosion, dans le but de conserver l’habitat du dard gris tout en effectuant les travaux autorisés.

Objectif : Augmenter la sensibilisation et la mobilisation à l’égard de la protection et du rétablissement du dard gris.

  • Mesure 6 – Collaborer avec des organismes, des propriétaires fonciers, des gestionnaires de terrains ainsi que des communautés et des organismes autochtones pour promouvoir la sensibilisation au dard gris auprès de personnes pratiquant des activités liées à l’agriculture, à l’intendance, à la pêche et à la modification de rives dans l’aire de répartition de l’espèce en diffusant de l’information sur :
    • la façon d’identifier l’espèce
    • les besoins en habitat de l’espèce
    • la protection dont bénéficient l’espèce et son habitat en vertu de la LEVD
    • les mesures pouvant être prises pour éviter ou réduire au minimum les incidences sur l’espèce et son habitat en vertu de la LEVD
  • Mesure 7 – Entreprendre des travaux qui s’alignent sur des programmes provinciaux en cours en vue d’accroître la sensibilisation aux espèces envahissantes (p. ex. le Programme de sensibilisation aux espèces envahissantes de l’Ontario) en Ontario et de mettre en œuvre des mesures visant à prévenir la propagation d’espèces envahissantes, ainsi qu’à intervenir et à gérer la situation en cas de propagation.

On a accompli des progrès considérables dans la mise en œuvre de toutes les mesures dans le cadre de cet objectif.

On a fait des progrès avec ces mesures à l’aide de nombreuses initiatives de sensibilisation et d’éducation dirigées et soutenues par le ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Affaires rurales, le ministère des Richesses naturelles et de la Foresterie, le ministère de l’Environnement, de la Protection de la nature et des Parcs, Parcs Ontario et leurs partenaires, y compris le Programme de sensibilisation aux espèces envahissantes de l’Ontario, qui célèbre sa 30e année d’efforts pour lutter contre les espèces envahissantes, et le programme Detroit River Canadian Cleanup (en anglais seulement). On a aussi accompli des progrès à l’aide de publications comme L’ABC des poissons-appâts et de nombreux articles de recherche évalués par les pairs qui s’appuient sur les efforts de recherche et de surveillance décrits ci-dessus. En outre, les autorisations qui permettaient de faire des recherches ou des travaux dans l’habitat du dard gris stipulaient que les promoteurs devaient éviter ou réduire au minimum les répercussions sur l’espèce et son habitat.

Résumé des progrès accomplis vers l’atteinte de l’objectif de rétablissement

L’objectif de rétablissement du dard gris est «… de maintenir les populations autosuffisantes de l’Ontario et de soutenir l’augmentation naturelle de l’abondance de l’espèce en atténuant les menaces ». Les efforts déployés pour les mesures menées et soutenues par le gouvernement ont aidé à s’approcher de ce but. Par exemple, les efforts de recensement récents ont permis d’identifier de nouvelles populations de dard gris tandis que les mesures de gestion de l’habitat ont facilité la conservation ainsi que la restauration de l’habitat du dard gris.

On a accompli des progrès importants ces dernières années pour accroître la sensibilisation et la mobilisation à l’égard de la protection et du rétablissement du dard gris, en déployant des efforts d’intendance et de collaboration entre les ministères fédéraux et provinciaux et en faisant une sensibilisation auprès d’un vaste éventail de groupes d’intérêt (p. ex. les agriculteurs, les exploitants de commerces d’appâts, les pêcheurs, les acteurs de l’industrie des ressources hydroélectriques).

Recommandations

Comme il est mentionné dans la Déclaration, le présent examen des progrès accomplis peut servir à déterminer plus facilement s’il faut rajuster la mise en place des mesures prévues par la Déclaration pour la protection et le rétablissement de l’espèce. Selon les progrès réalisés à ce jour, l’orientation générale énoncée par la Déclaration pour le dard gris, en particulier la mise en œuvre des mesures hautement prioritaires, devrait continuer de guider les efforts de protection et de rétablissement de l’espèce.

Même si des progrès initiaux ont été réalisés dans le cadre de la mesure qui vise à déterminer les besoins en habitat (mesure 2 (hautement prioritaire)) et à évaluer les menaces potentielles (mesure 4), les efforts investis jusqu’à présent se sont concentrés uniquement sur un petit nombre de besoins en habitat et de menaces (p. ex. le régime d’écoulement et les espèces envahissantes, respectivement). Un élargissement des recherches afin de cerner des menaces et des besoins supplémentaires et émergents favorisera la persistance continue de l’espèce en Ontario.

Malgré toute l’attention portée sur la réalisation d’autres mesures, les mesures suivantes nécessitent un soutien supplémentaire pour aider à protéger et à rétablir l’espèce :

  • Mesure 3 – Élaborer et mettre en œuvre un programme de surveillance normalisée à des endroits connus pour détecter les changements dans les populations (p. ex. abondance, démographie) et les conditions d’habitat, y compris la présence d’espèces envahissantes.
  • Mesure 5 (hautement prioritaire) - Réduire au minimum les menaces dans l’habitat de l’espèce et aux alentours par des activités et la surveillance de leur efficacité. Ces activités comprennent :
    • l’élaboration, la mise en œuvre et la mise à jour de pratiques exemplaires de gestion en vue de réduire l’atterrissement, la turbidité, la charge en éléments nutritifs et le ruissellement de polluants
    • l’élaboration, la mise en œuvre et la mise à jour de pratiques exemplaires de gestion, en s’appuyant sur les meilleurs renseignements disponibles, afin de réduire au minimum l’incidence des régimes d’écoulement modifiés

Malgré le grand nombre de relevés et d’études effectués pour le dard gris ces dernières années, comme il est décrit ci-dessus, on n’a pas encore mis au point ou en place un programme de surveillance normalisée dans les endroits connus pour cette espèce. Dans le même ordre d’idées, les pratiques exemplaires de gestion (PEG) pour entreprendre des activités dans l’habitat du dard gris ont seulement été mises au point pour les exploitations d’énergie hydroélectrique, mais des PEG sont encore nécessaires pour un plus grand public. Heureusement, la plupart des travaux abordés dans cet examen, comme les recherches sur l’efficacité des différentes stratégies d’évacuation des eaux, peuvent éclairer la mise au point de PEG pour d’autres secteurs.

Comme il est mentionné dans la Déclaration, le présent examen des progrès accomplis peut servir à déterminer plus facilement si des rajustements s’avèrent nécessaires pour assurer la protection et le rétablissement de l’espèce. Selon les progrès réalisés à ce jour, l’orientation générale énoncée par la Déclaration pour le dard gris devrait continuer de guider les efforts de protection et de rétablissement de l’espèce, en particulier la mise en œuvre des mesures hautement prioritaires.

La protection et le rétablissement du dard gris continueront d’être une responsabilité partagée qui nécessitera la participation d’un grand nombre de particuliers, d’organismes et de collectivités. Un soutien financier à la mise en place des mesures pourrait être offert par l’intermédiaire du Programme d’intendance des espèces en péril. Le gouvernement pourrait également indiquer s’il est nécessaire d’obtenir une autorisation en vertu de la LEVD ou d’autres lois avant d’entreprendre un projet. En travaillant ensemble, nous pourrons continuer d’accomplir des progrès afin de protéger et de rétablir le dard gris en Ontario.

Références

  • LeBaron, A. et S.M. Reid. Targeted surveys for Channel Darter and Round Goby along the Trent, Moira, Salmon, and Napanee rivers in 2021. Can. Dat. Rep. Fish. Aquat. Sci. (en révision après un examen par les pairs du MPO)
  • LeBaron, A. et S.M. Reid. 2021. Targeted surveys for Channel Darter and Round Goby along the Trent and Moira Rivers 2001, 2009-2019. Can. Data Rep. Fish. Aquat. Sci. 1332
  • LeBaron, A., M. Parna, M. Sweeting, J. Barnucz et S.M. Reid.  2020. Targeted surveys for Channel Darter and Eastern Sand Darter in beach habitats of the Laurentian Great Lakes, 2009-2018. Can. Data. Rep. Fish. Aquat. Sci. 1307
  • Reid, S.M. 2019. Summer microhabitat use and overlap by the invasive Round Goby (Neogobius melanostomus) and native darters (Percina spp.) in the Trent River (Ontario, Canada). Knowledge and Management of Aquatic Ecosystems 420: 23.
  • Reid, S.M. et N.E. Mandrak. 2008. Historical changes in the distribution of Threatened channel darter (Percina copelandi) in Lake Erie with general observations on the beach fish assemblage. Journal of Great Lakes Research 43: 324-333.
  • Reid, S.M. et T.J. Haxton. 2017. Backpack electrofishing effort and imperfect detection: Influence on riverine fish inventories and monitoring. Journal of Applied Ichthyology 33(6): 1083-1091.
  • Reid, S.M, S. Brown, T. Haxton, J. Luce, B. Metcalfe. 2016. Habitat Modelling in Support of the Recovery of Channel Darter (Percina copelandi) Populations along the Trent River, Ontario. Document du Secrétariat canadien des avis scientifiques du ministère des Pêches et des Océans du Canada 2016/043. v + 28 p.

Notes en bas de page

  • note de bas de page[1] Retour au paragraphe Le Comité de détermination du statut des espèces en péril en Ontario (CDSEPO) est un comité d’experts indépendant qui détermine quelles plantes et quels animaux doivent être considérés comme étant en péril en Ontario.
  • note de bas de page[2] Retour au paragraphe Aux fins du présent rapport, une population est une zone de terre ou d’eau sur ou dans laquelle un élément (p. ex. le dard gris) est ou a été présent. Elle comprend au moins une observation, et la zone a une valeur pratique de conservation puisqu’elle est importante pour la conservation de l’espèce. Le terme technique que l’on emploie à cet effet est « occurrence d’élément ».
  • note de bas de page[3] Retour au paragraphe Une population est considérée comme historique si elle n’a pas fait l’objet d’un enregistrement au cours des 20 dernières années. Il peut arriver que les populations catégorisées comme historiques soient encore existantes, mais que les données dont on dispose actuellement ne permettent pas de le confirmer.
  • note de bas de page[4] Retour au paragraphe Dans le présent contexte, la mention « introuvable » signifie qu’une occurrence documentée n’a pas été repérée malgré les efforts de recherche subséquents par un observateur chevronné dans des conditions adéquates. Cependant, l’occurrence pourrait être confirmée dans ce lieu dans le cadre d’efforts additionnels de relevés.
  • note de bas de page[5] Retour au paragraphe L’exécution de certains projets soutenus dans le cadre du Programme d’intendance des espèces en péril peut nécessiter un permis aux termes de l’alinéa 17(2)b). Par conséquent, des permis aux termes de l’alinéa 17(2)b) indiqués dans ce rapport peuvent avoir été délivrés afin d’autoriser ces projets.