hirondelle de rivage

Photo : Donna Pomeroy CC BY-NC

Renseignements sur l’espèce

Ce rapport d’étape fait un survol des progrès accomplis dans la protection et le rétablissement de l’hirondelle de rivage (Riparia riparia) en Ontario de 2007 à 2021, selon la politique de rétablissement de l’Ontario propre à l’espèce. Le présent rapport respecte l’exigence législative qui prévoit un examen des progrès accomplis en vertu de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition (LEVD ou « la Loi »). L’hirondelle de rivage est inscrite comme espèce menacée sur la Liste des espèces en péril en Ontario (LEPO) en vertu de la LEVD.

L’hirondelle de rivage a été inscrite comme espèce menacée en vertu de la LEVD le 27 juin 2014.

Depuis 2014, l’hirondelle de rivage est protégée par une interdiction de tuer, de blesser, d’attaquer, de capturer ou de prendre cette espèce.

De plus, l’habitat de l’hirondelle de rivage est protégé de l’endommagement et de la destruction depuis 2014.

La protection de l’habitat de cette espèce se fonde sur la définition d’habitat général contenue dans la Loi. Une description de l’habitat général de l’hirondelle de rivage a été préparée en 2015 et fournit une plus grande précision sur l’habitat protégé en fonction de la définition d’habitat général prévue à la Loi.

La politique propre à l’espèce qui vise l’hirondelle de rivage, politique connue sous le nom de Déclaration du gouvernement en réponse au programme de rétablissement de l’hirondelle de rivage (ci-après dénommée « la Déclaration » ou « la déclaration du gouvernement »), a été publiée en 2017. Elle présente l’objectif du gouvernement en ce qui a trait au rétablissement de l’espèce, les mesures qu’il compte mener ou soutenir pour l’atteindre et ses priorités à cet égard. La Déclaration se fonde sur les conseils scientifiques fournis aux fins du programme de rétablissement au moment de la mise au point de mesures de rétablissement pour l’espèce. Comme le prévoit la Loi, l’examen permet au gouvernement de rendre compte de ses progrès relativement à la mise en œuvre des mesures de protection et de rétablissement énoncées dans la Déclaration. L’examen peut également aider à définir les lacunes au niveau de la mise en œuvre ou d’autres ajustements possibles des mesures afin de faciliter l’atteinte de l’objectif de rétablissement de l’espèce.

2014 Inscription comme espèce menacée
 
2014 Protection de l'espèce
 
2014 Protection de l'habitat en vertu de la définition générale du terme « habitat » figurant dans la LEVD depuis 2014.
 
2016 Achèvement du programme de rétablissement
 
2017 Achèvement de la déclaration du gouvernement en réponse au programme de rétablissement
 
2022 Achèvement de l'examen
 

De plus amples renseignements au sujet de l’espèce, y compris les menaces qui pèsent sur elle et les mesures prises à l’égard de sa protection et de son rétablissement, peuvent être trouvés sur le site Web du gouvernement de l’Ontario qui traite de l’hirondelle de rivage. Il est possible de consulter un résumé des progrès accomplis par le gouvernement en matière de protection et de rétablissement de l’hirondelle de rivage, ainsi qu’une mise à jour annuelle du programme sur les espèces en péril (c.-à-d., l’Introduction à l’examen 2022 des progrès) sur la page Web Examen des progrès accomplis dans la protection et le rétablissement des espèces en péril en Ontario.

Aperçu : Progrès accomplis dans la protection et le rétablissement de l’hirondelle de rivage

Progrès réalisés en vue d’atteindre l’objectif de rétablissement

  • Aux termes de la Déclaration du gouvernement en réponse au programme de rétablissement de l’hirondelle de rivage, l'objectif à court terme du gouvernement pour le rétablissement de l'hirondelle de rivage consiste à réduire le rythme du déclin de la population par une réduction au minimum des menaces qui pèsent sur elle et une amélioration des conditions de son habitat. À long terme, le gouvernement compte maintenir une population stable et autosuffisante d'hirondelles de rivage dans toute son aire de répartition en Ontario d'ici 2037 (en 20 ans).
  • Des progrès ont été réalisés à l’égard de toutes les mesures menées par le gouvernement, de tous les objectifs de rétablissement appuyés par le gouvernement et de l’ensemble des mesures connexes. Voici des exemples des progrès accomplis :
  • Conformément à la Déclaration, il est recommandé que des efforts supplémentaires soient faits pour encourager la coordination des recherches sur les causes du déclin de la population d’hirondelles de rivage, étudier les caractéristiques de l'aire d'alimentation et des sites de repos utilisés par les hirondelles de rivage et effectuer des relevés normalisés dans des zones qui renferment un habitat convenable pour l’hirondelle de rivage.

Occurrences et répartition

  • L’hirondelle de rivage est largement répartie dans l’ensemble de l’Ontario, avec une aire d’environ 15 250 kilomètres carrés selon les récentes observations de cette espèce.
  • Le Centre d’information sur le patrimoine naturel (CIPN) a reçu plus de 37 000 signalements de l’espèce en fonction d’observations réalisées entre 1892 et 2021. De ces signalements, 4 271 contenaient des preuves d’activité de nidification.
  • Depuis 2008, l’espèce a été observée dans des endroits où elle était auparavant inconnue et à des endroits où elle était auparavant considérée comme historique.

Projets d’intendance soutenus par le gouvernement

  • Par l’entremise du Programme d’intendance des espèces en péril, le gouvernement de l’Ontario a permis à ses partenaires d’intendance de mener 16 projets (financement de 974 583 $) qui ont appuyé la protection et le rétablissement de l’hirondelle de rivage.
  • L’aide financière du gouvernement a aidé ses partenaires d’intendance à faire participer plus de 1 273 personnes qui ont accordé bénévolement 15 629 heures de leur temps à des activités de protection et de rétablissement d’espèces en péril, dont l’hirondelle de rivage. La valeur estimée de ces contributions bénévoles, ainsi que du financement supplémentaire et du soutien en nature, s’élève à 326 143 $.
  • Les partenaires d’intendance ont signalé que leurs mesures ont permis d’améliorer 81 hectares d’habitat pour l’hirondelle de rivage et les autres espèces en péril qui vivent dans le même écosystème.
  • Les partenaires d’intendance ont déclaré avoir fait de la sensibilisation sur plusieurs espèces en péril, y compris l’hirondelle de rivage, auprès de 304 607 personnes.

Soutenir les activités humaines tout en apportant le soutien nécessaire au rétablissement de l’espèce

  • Le gouvernement de l’Ontario a délivré 19 permis pour cette espèce : un permis a été délivré « pour protéger la santé et la sécurité des êtres humains » en vertu de la disposition 17(2)a), cinq permis ont été délivrés en raison d’« un avantage social ou économique » en vertu de la disposition 17(2)d), et 13 permis ont été délivrés « pour aider à la protection ou au rétablissement de l’espèce » en vertu de la disposition 17(2)b) de la LEVD.
  • En tout, 277 activités ont été enregistrées pour l’espèce. Les activités étaient enregistrées sous « installations de drainage » (disposition 23.9), « activités d’exploration minière initiale » (disposition 23.10), « puits d’extraction et carrières » (disposition 23.14), « possession à des fins éducatives ou autres » (disposition 23.15), « activités de protection et de rétablissement des espèces » (disposition 23.17), « menaces non imminentes pour la santé et la sécurité » (disposition 23.18), « disposition transitoire : activité en cours au moment où les interdictions commencent à s’appliquer » (disposition 23.13) et « centrales éoliennes » (disposition 23.20) aux termes du Règlement de l’Ontario 242/08 de la LEVD et du Règlement de l’Ontario 830/21 de la LEVD.

Rapport sur les progrès accomplis dans la protection et le rétablissement de l’hirondelle de rivage

Objectif de rétablissement

L'objectif à court terme du gouvernement pour le rétablissement de l'hirondelle de rivage consiste à réduire le rythme du déclin de la population par une réduction au minimum des menaces qui pèsent sur elle et une amélioration des conditions de son habitat. À long terme, le gouvernement compte maintenir une population stable et autosuffisante d'hirondelles de rivage dans toute son aire de répartition en Ontario d'ici 2037 (en 20 ans).

La mise en œuvre de mesures menées par le gouvernement et de mesures appuyées par le gouvernement témoigne des progrès accomplis vers l’atteinte des objectifs souhaités, notamment l’objectif de rétablissement pour l’espèce formulé dans la Déclaration.

Progrès accomplis vers la mise en œuvre des mesures menées par le gouvernement

Des progrès ont été réalisés relativement à la mise en œuvre de l’ensemble des mesures menées par le gouvernement qui sont énoncées dans la Déclaration. Les mesures courantes que le gouvernement doit mener pour atteindre l’objectif de rétablissement d’une espèce sont les suivantes :

  • Renseigner les autres organismes et autorités qui prennent part aux processus de planification et d'évaluation environnementales quant aux exigences de protection prévues à la LEVD.
  • Encourager la soumission de données sur l'hirondelle de rivage à l'entrepôt de données du gouvernement de l’Ontario au Centre d’information sur le patrimoine naturel.
  • Entreprendre des activités de communication et de diffusion afin d'augmenter la sensibilisation de la population quant aux espèces en péril en Ontario.
  • Protéger l'hirondelle de rivage et son habitat par l'application de la LEVD. Poursuivre la mise en place de mesures de protection de l'habitat à l'aide d'une description de l'habitat propre à l'hirondelle de rivage, promouvoir le respect de ces mesures et les mettre en pratique.
  • Appuyer les partenaires en conservation, et les organismes, municipalités et industries partenaires et les collectivités autochtones, pour qu'ils entreprennent des activités visant à protéger et rétablir l'hirondelle de rivage. Ce soutien prendra la forme de financement, d'ententes, de permis avec des conditions appropriées, et de services consultatifs.
  • Encourager la collaboration, et établir et communiquer des mesures prioritaires annuelles pour l'appui gouvernemental afin de réduire le chevauchement des travaux.

De plus, le gouvernement a directement entrepris les mesures suivantes propres à l’espèce :

  • Élaborer des pratiques de gestion exemplaires sur les techniques d'atténuation des effets des activités sur l'hirondelle de rivage, comme la diffusion d'information sur la création et le maintien de son habitat de nidification, faire la promotion de leur application et les adopter.
  • Établir et mettre en œuvre une initiative provinciale d'intendance des prairies afin de créer, de maintenir et d'améliorer l'état des 30 000 hectares d'habitat de prairie d'ici 2036.
  • Collaborer avec des partenaires et des intervenants pour la mise en œuvre de la Stratégie pour la santé des pollinisateurs et de son plan d'action, et pour une réduction accrue de l'utilisation générale de pesticides en Ontario, grâce à des mesures comme la gestion intégrée des animaux nuisibles et l'éducation.

Mesures qui ne sont pas désignées comme étant menées par le gouvernement dans la Déclaration, mais qui ont été entreprises par Parcs Ontario :

  • Gestion continue de l’habitat et des pressions exercées par les activités récréatives, notamment par la sensibilisation à l’égard de l’habitat de nidification de l’espèce au moyen de panneaux placés à proximité des aires de loisirs pour réduire l’activité et les perturbations aux alentours, par exemple aux parcs provinciaux Pinery et Wasaga Beach.
  • Surveillance continue d’une colonie d’hirondelles de rivage au parc provincial Arrowhead et recherches visant à trouver d’autres colonies dans le parc provincial Big East River.

En outre, sur une période de trois ans, la Section de la recherche et de la surveillance en matière de faune du ministère des Richesses naturelles et des Forêts a procédé à la collecte et à l’analyse de données portant sur les colonies de nidification d’hirondelles de rivage sur les parois verticales des sites d’extraction d’agrégats et le long des réseaux fluviaux intérieurs de tout l’Ontario. Un document de recherche est en cours d'élaboration, et il vise notamment à déterminer quelle proportion de la population d'hirondelles de rivage utilise les puits d’extraction plutôt que les réseaux fluviaux pour nicher, quels sont les facteurs relatifs aux parois et au paysage ont une incidence sur la sélection du site et la taille de la colonie, et si la superficie d’habitat de nidification adéquat limite la reproduction. Au nombre des premiers résultats, on a pu déterminer les caractéristiques clés qui influent sur le choix des parois verticales pour la reproduction des hirondelles de rivage, notamment la superficie et la longueur de la paroi verticale, la teneur en gravier et en argile, la distance séparant la paroi d’un plan d’eau et le couvert herbacé se trouvant au-dessus de la paroi verticale.

Les principaux progrès réalisés dans la mise en œuvre de ces mesures sont décrits dans les sections suivantes.

Élaborer et mettre en œuvre l’Initiative d’intendance des prairies

Afin d’améliorer la résilience des écosystèmes naturels, le gouvernement de l’Ontario s’est engagé à renforcer et à étendre les habitats des prairies en mettant en œuvre l’Initiative d’intendance des prairies (IIP ou l’« Initiative ») de la province, qui soutient les activités de conservation à la ferme au profit des oiseaux des prairies en péril.

Après avoir mis au propre la Déclaration du gouvernement en réponse au programme de rétablissement pour l’hirondelle de rivage en 2017, le gouvernement a désigné Forests Ontario pour lancer et administrer l’IIP du gouvernement de l’Ontario. L’initiative fournit des incitations financières aux propriétaires fonciers pour créer, maintenir et améliorer les habitats de prairie.

Pour amorcer l’élaboration et la mise en œuvre de l’Initiative, Forests Ontario :

  • a créé Grasslands Ontario, qui représente la division de Forests Ontario responsable de la mise en œuvre de l’IIP
  • a désigné des partenaires et des agents de prestation et a collaboré avec eux pour administrer l’IIP
  • a établi et coordonné des ententes avec les propriétaires fonciers en vue de créer, de maintenir et d’améliorer les habitats de prairie dans l’ensemble de la province
  • a collaboré avec le gouvernement de l’Ontario pour établir des objectifs stratégiques et des résultats de surveillance afin d’évaluer la qualité de l’habitat et l’état de la population; ces résultats seront utilisés dans le cadre du suivi de l’efficacité de l’habitat et de l’espèce

Au cours des deux premières années de mise en œuvre initiale sur le terrain de l’Initiative (2018 et 2019), Grasslands Ontario a mobilisé et inscrit des participants et a soutenu la restauration de 420 hectares d’habitat de prairie de haute qualité dans tout l’Ontario. En plus de ces premiers progrès vers la mise en œuvre de l’IIP sur le terrain, la province a soutenu des dizaines de projets liés aux prairies par le biais du Programme d’intendance des espèces en péril qui ont contribué à la protection et au rétablissement des espèces en péril des prairies. Les partenaires qui reçoivent un financement provincial pour l’intendance des espèces en péril ont indiqué qu’ils ont amélioré près de 4 000 hectares d’habitat qui profiteront à de multiples espèces en péril. Une entente de trois ans a été signée en 2020 pour permettre la poursuite et l'expansion du projet grâce au financement du Programme d'intendance des espèces en péril. Depuis 2020, 507 hectares supplémentaires de prairies ont été inscrits au programme. Le financement de l’IIP aide les partenaires à améliorer l’habitat en éliminant les espèces envahissantes et en fauchant la végétation, à maintenir l’habitat en retardant la récolte des cultures pour favoriser le succès de la nidification, et à créer un habitat en plantant des mélanges de graines appropriés.

Santé des pollinisateurs en Ontario

Le gouvernement de l’Ontario a entrepris de renforcer les populations d’abeilles d’élevage et de pollinisateurs sauvages en travaillant avec les agriculteurs à des manières de promouvoir l’intendance environnementale, en offrant des programmes d’éducation et des soutiens aux agriculteurs afin de promouvoir la lutte intégrée contre les ennemis des cultures et se penchant sur l’exposition des pollinisateurs aux pesticides en réduisant le nombre d’acres plantés avec des semences de maïs et de soya traitées aux néonicotinoïdes. L’Ontario a été le premier territoire en Amérique du Nord à réglementer les semences traitées aux néonicotinoïdes.

Le ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Affaires rurales de l’Ontario (MAAARO) a appuyé ces efforts en publiant le Guide agronomique des grandes cultures 2017 (publication 811F) et en mettant à jour le contenu technique et en publiant le Guide de protection des grandes cultures 2021 (publication 812F).

Voici d’autres moyens par lesquels le MAAARO continue d’appuyer les pollinisateurs et leur rôle primordial dans le secteur agricole de l’Ontario :

  • soutenir les apiculteurs et les agriculteurs par l’entremise de programmes financiers, y compris un éventail de programmes de gestion des risques de l’entreprise qui les aident à couvrir les pertes et les dommages causés par les risques qui échappent à leur contrôle, notamment Agri-protection, Agri-stabilité et le Programme ontarien d’indemnisation des dommages causés par la faune
  • les priorités annuelles pour les programmes de financement soutiennent les projets qui améliorent la santé et le bien-être des animaux et les systèmes de production durables par l’élaboration de pratiques de gestion exemplaires, la prévention et le contrôle des agents pathogènes et la gestion des problèmes émergents, entre autres, afin d’appuyer la prise de décisions fondées sur des données probantes pour favoriser la santé et les habitats des pollinisateurs
  • soutenir les projets visant à améliorer la santé des sols et la qualité de l'eau qui offrent également des avantages pour l'habitat des pollinisateurs (par exemple, cultures de couverture, brise-vent, zones de protection riveraines et mise à la retraite des terres fragiles) par le biais de programmes de financement à frais partagés de l'intendance environnementale financés par le RAPC pour les agriculteurs

Guides et ressources

La boîte à outils de référence pour les espèces en péril est une bibliothèque électronique qui contient des pratiques de gestion exemplaires et des ressources techniques susceptibles d’aider les promoteurs et les professionnels à répondre aux exigences de la LEVD et de ses règlements d’application.

En 2017, le ministère de l’Environnement, de la Protection de la nature et des Parcs (MEPP) a dirigé l’élaboration des pratiques de gestion optimales pour la protection, la création et l’entretien de l’habitat de l’hirondelle de rivage en Ontario (PGO). Ce document fournit des renseignements visant à appuyer la gestion efficace des hirondelles de rivage et à faciliter la conformité aux règlements provinciaux et fédéraux pertinents. Les PGO donnent suite à l’engagement du gouvernement d’élaborer des pratiques de gestion exemplaires sur les techniques d'atténuation des effets des activités sur l'hirondelle de rivage, comme la diffusion d'information sur la création et le maintien de son habitat de nidification, de faire la promotion de leur application et de les adopter.

Ces PGO fournissent des renseignements sur les mesures permettant de réduire les effets sur l’hirondelle de rivage par la protection des colonies et les mesures permettant de décourager la nidification dans les zones où se dérouleront des projets. Elles fournissent également des renseignements sur la création et le maintien d’un habitat de nidification pour les hirondelles de rivage. Les considérations clés relatives à l'emploi de ces mesures ou techniques sont définies, avec des informations sur la probabilité de succès de chaque méthode et sur la manière de contrôler leur efficacité une fois qu'elles sont mises en œuvre. Les PGO ont été élaborées sur la base des meilleures pratiques et des conclusions tirées d'articles évalués par des pairs, de rapports non publiés et de consultations avec les intervenants concernés (notamment des universitaires, d'autres chercheurs et des exploitants d’agrégats).

Le document des PGO appuie également une mesure hautement prioritaire énoncée dans la Déclaration, soit d’élaborer des pratiques et des techniques de gestion exemplaires sur les techniques d'atténuation des effets des activités sur l'habitat de nidification de l'hirondelle de rivage, de les promouvoir, de les appliquer et d’évaluer leur efficacité, et appuie également une autre mesure énoncée dans la Déclaration, soit d’encourager l’intendance en collaboration pour l’espèce en évaluant les options et en faisant la promotion d'aménagements des structures de nidification de l'hirondelle de rivage.

Occurrences et répartition

En Ontario, l'espèce niche dans toute la province, mais elle est plus répandue au sud et répartie de façon éparse dans les régions du Bouclier canadien et de la baie d'Hudson, au nord. De grandes colonies d'hirondelles de rivage sont établies le long des rives de la rivière Saugeen, du lac Ontario et du lac Érié, et dans certains puits d'extraction d'agrégats. Étant donné la vaste répartition géographique de l’espèce, les renseignements sur l’occurrence de l’espèce ont été évalués à une échelle de paysage à l’aide d’une grille formée de carrés de 10 kilomètres sur 10 kilomètres afin d’approximer la répartition de l’espèce. Les carrés ont été utilisés pour estimer les endroits où l’espèce a récemment été observée (c.-à-d. qu’elle a été observée au cours des 20 dernières années) ainsi que les endroits où elle est considérée comme historique footnote 1 .

En utilisant cette approche, l’espèce a été récemment observée dans 1 525 carrés, ce qui équivaut à une aire de répartition potentielle footnote 2 d’environ 15 250 kilomètres carrés. Les relevés historiques datant de 20 à 50 ans contenaient des observations de l’hirondelle de rivage dans seulement 738 carrés, dont 616 comportent des observations plus récentes. Cela indique qu’il y a 122 carrés (ou 1 220 kilomètres carrés) d’habitat historique recensé, et 909 carrés (ou 9 090 kilomètres carrés) d’habitat occupé nouvellement recensé au cours des 20 dernières années. En outre, 25 carrés ont été relevés comme comportant des enregistrements datant de plus de 50 ans et ne comportant aucune observation plus récente, et l’espèce peut donc être considérée comme disparue de ces carrés.

Le CIPN a reçu plus de 37 000 signalements d’hirondelles de rivage. Les signalements se fondent sur des observations effectuées entre 1892 et 2021, et 4 271 de ces signalements contiennent des preuves indiquant que les oiseaux observés nichaient près de l’endroit où ils avaient été observés. Selon les signalements enregistrés depuis 2008, l’espèce a été observée dans des endroits associés à 610 carrés dans lesquels sa présence était jusqu’alors inconnue, et sa présence a été confirmée à nouveau dans 811 autres carrés. Les hirondelles de rivage présentent un taux élevé de fidélité aux sites de nidification où elles se sont reproduites avec succès les années précédentes. (Stoner 1941; Freer 1979; Falconer et coll. 2016a; Garrison et Turner 2020). Cependant, les adultes qui connaissent d’importants épisodes de mortalité dans les nids, y compris par la prédation et l’effondrement des berges, ne semblent pas recoloniser le même site de nidification, bien que d’autres individus puissent recoloniser ces sites au fil des années (Freer 1979; Falconer et coll. 2016a). Entre 55 % et 92 % des adultes survivants retournent aux sites de nidification utilisés les années précédentes (Falconer et coll. 2016a). Les données reçues depuis 2008 ont permis au CIPN de consigner 149 observations historiques de nidification et 4 130 observations récentes de nidification.

Cet élargissement de la répartition estimée de l’espèce est très probablement le résultat d’un effort de recherche et d’éducation plus soutenu concernant l’hirondelle de rivage. En ce sens, il reflète une meilleure connaissance de la distribution de l’espèce et non une expansion réelle. Les efforts visant à mobiliser des chercheurs bénévoles dans la collecte de données sur cette espèce ont augmenté, avec un assortiment de programmes et d’outils disponibles pour permettra la soumission et la confirmation des observations. Cela inclut eBird, un programme qui recueille un assortiment de données sur les oiseaux fournies par des utilisateurs. Ces données sont mises en commun avec d’autres organismes, notamment le CIPN.

Il se peut que des observations de l’hirondelle de rivage n’aient pas été transmises au gouvernement. La promotion de la soumission d’observations de cette espèce est parmi les mesures dirigées par le gouvernement et énoncées dans la Déclaration. La soumission d’observations d’espèces permet d’accroître nos connaissances des endroits où elles sont présentes et peut contribuer grandement à l’évaluation de la viabilité des populations de l’espèce.

Toute personne disposant d’observations de l’hirondelle de rivage ou de toute autre espèce en péril est priée, et pourrait être obligée par une autorisation ou une approbation, de soumettre au CIPN ces observations, et ce aux fins d’intégration au répertoire provincial des observations. Actuellement, les observations peuvent être soumises au CIPN par l’entremise du projet sur les espèces rares en Ontario dans iNaturalist ou eBird.

  • 37 000+
    signalements de ces espèces ont été communiqués au CIPN depuis 2008

Projets d’intendance soutenus par le gouvernement

Le soutien financier à la mise en œuvre d’activités de protection et de rétablissement de l’hirondelle de rivage de la part de nos partenaires constitue une importante mesure dirigée par le gouvernement. Elle est par ailleurs mentionnée dans la Déclaration relative à l’espèce. À l’aide du Programme d’intendance des espèces en péril, le gouvernement a appuyé 16 projets (974 583 $) visant à contribuer à la protection et au rétablissement de l’hirondelle de rivage. En plus du financement du gouvernement, les partenaires se concentrant exclusivement sur l’hirondelle de rivage ont signalé qu’ils avaient réussi à obtenir des fonds supplémentaires (214 645 $) d’autres sources, tout comme les partenaires dont les projets visaient à bénéficier à plusieurs espèces en péril, dont le l’hirondelle de rivage (1 352 033 $). Ces montants comprennent des contributions en nature sous la forme de temps et d’expertise offerts par des bénévoles.

Les partenaires d’intendance ont déclaré que l’aide financière de la province les avait aidés à obtenir des contributions en nature en faisant participer 72 personnes qui ont offert bénévolement 165 heures de leur temps pour des activités de protection et de rétablissement axées exclusivement sur l’hirondelle de rivage. La valeur de ces contributions est estimée à 5 500 $. De même, 1 266 personnes ont consacré bénévolement 15 464 heures à des activités de protection et de rétablissement de plusieurs espèces en péril, dont l’hirondelle de rivage, ce qui revient à une valeur estimée de 320 643 $. Les partenaires ont aussi indiqué que grâce à leurs efforts et à ceux de leurs bénévoles pour mettre en œuvre la Déclaration, ils ont réussi à améliorer 81 hectares d’habitat au bénéfice de plusieurs espèces en péril, dont l’hirondelle de rivage. En outre, les partenaires d’intendance ont déclaré avoir fourni à 109 867 personnes des renseignements sur l’écosystème concernant de multiples espèces, notamment l’hirondelle de rivage. En outre, les partenaires de l'intendance ont déclaré avoir fourni une sensibilisation ciblée sur l'hirondelle de rivage à 200 personnes, ainsi qu'une sensibilisation à l'écosystème de plusieurs espèces, y compris l'hirondelle de rivage, à 304 407 personnes.

Les paragraphes suivants mettent en évidence trois projets soutenus grâce au Programme d’intendance des espèces en péril ainsi que les mesures de rétablissement correspondantes appuyées par le gouvernement pour l’espèce.

En 2015, Études d’Oiseaux Canada (maintenant Oiseaux Canada) a réalisé le projet « Bringing Stewardship Actions to Bank Swallows across Ontario », visait à améliorer la population d'hirondelles de rivage en Ontario et à renforcer le statut de conservation de l'espèce en réduisant les menaces qui pèsent sur son habitat de reproduction. Ce projet avait notamment pour éléments clés la collaboration avec les producteurs d'agrégats pour étudier l'influence de diverses perturbations sur l'espèce, la sollicitation d'observations de l'espèce pour aider à cibler des zones en vue de mesures de conservation, et l'amélioration des informations disponibles utilisées dans l’élaboration des pratiques de gestion exemplaires pour l'habitat de nidification. Ce projet a permis de réaliser des progrès à l’égard de plusieurs mesures hautement prioritaires pour l’espèce, notamment l’élaboration et l’évaluation de pratiques de gestion exemplaires et la surveillance des populations d'hirondelles de rivage.

Un projet réalisé par Nature Canada a permis la réalisation de progrès à l’égard de plusieurs mesures énoncées dans la Déclaration, notamment celles visant à accroître les connaissances sur l’aire de répartition de l’hirondelle de rivage et celles visant à promouvoir l’intendance et la sensibilisation. Des relevés ont été effectués pour recueillir des données sur les observations d'hirondelles de rivage et les sites de nidification connus et potentiels des colonies. Ces relevés ont fourni des informations précieuses sur les aires d’alimentation et de nidification des hirondelles de rivage. De plus, un protocole normalisé a été créé pour utiliser l'imagerie radar Doppler afin de détecter les perchoirs nocturnes post-reproduction déjà existants ou nouveaux (Badcock-Parks et Bencke, 2019), et les initiatives scientifiques citoyennes organisées par Nature Canada pour tester ces indicateurs radar ont grandement contribué à la découverte de nouveaux emplacements de perchoirs. Des ateliers ont également été organisés en mettant l'accent sur la participation des propriétaires fonciers ruraux et agricoles, à la fois pour éduquer les participants sur l’importance de pratiques telles que la réduction de l'application de pesticides, et pour recueillir des informations sur les perceptions entourant ces approches. Cela a permis d'élaborer des communications stratégiques destinées aux propriétaires fonciers ruraux afin d'encourager les mesures d'amélioration et de protection des habitats sur leur propriété.

En 2015, des chercheurs de l’Université Trent ont mené une recherche sur les lieux de nidification de l’hirondelle de rivage, notamment les milieux naturels et les sites d’origine humaine, comme les sablières et les gravières. Elles ont déterminé que les oiseaux nichant dans des sites d’extraction d’agrégats étaient capables d'élever des jeunes avec succès, et que les jeunes hirondelles avaient moins de parasites que ceux des sites de nidification naturels. Les colonies naturelles d'hirondelles de rivage étaient très stables d'une année à l'autre, mais les grandes colonies dans les sites d’extraction d’agrégats étaient également assez stables, ce qui indique que les exploitants de puits d’extraction d’agrégats pourraient améliorer la productivité des hirondelles de rivage en maintenant de grandes et hautes parois verticales pour cette espèce menacée. Ce projet de recherche a permis la réalisation de progrès à l’égard des mesures de recherche énoncées pour cette espèce dans la Déclaration du gouvernement en réponse au programme de rétablissement pour l’espèce, comme l'étude des principales caractéristiques de l'aire d'alimentation et des sites de repos utilisés par les hirondelles de rivage en Ontario afin d'éclairer les mesures liées à l'habitat, à la gestion et les prochaines mesures de rétablissement (mesure no 3).

Programme d’intendance des espèces en péril

  • 16

    projets incluant l'hirondelle de rivage

  • 974 583 $

    pour des projects visant plusieurs espèces, dont l'hirondelle de rivage

  • 326 143 $

    en appui et financement supplémentaires

  • 1 273

    bénévoles

  • 15 629

    heures de bénévolat

  • 304 607

    personnes atteintes par la sensibilisation

  • 81

    hectares d'habitat amélioré

Soutenir les activités humaines tout en apportant le soutien nécessaire au rétablissement de l’espèce

Soutenir les partenaires grâce à des autorisations et aux conditions qui y sont associées constitue une importante mesure menée par le gouvernement.

Dix-neuf permis ont été délivrés pour l’hirondelle de rivage depuis que l’espèce est protégée en vertu de la LEVD : un permis « pour protéger la santé et la sécurité des êtres humains » aux termes de la disposition 17(2)a), 13 permis « pour aider à la protection ou au rétablissement de l’espèce » aux termes de la disposition 17(2)b) et cinq permis en raison d’« un avantage social ou économique » aux termes de la disposition 17(2)d).

Les permis « pour protéger la santé et la sécurité des êtres humains » sont délivrés lorsqu’une activité qui peut nuire à une espèce en péril est considérée comme nécessaire pour la protection de la santé et de la sécurité des êtres humains. En 2018, le ministère des Richesses naturelles et des Forêts a délivré un permis pour « protéger la santé et la sécurité des êtres humains » (c.-à-d. permis visé par la disposition 17(2)a)) en vertu de la LEVD pour un projet d'infrastructure associé au remplissage de tranchées pour le prolongement d'un égout sanitaire. Les conditions du permis comprenaient des restrictions quant au calendrier des travaux et une formation de sensibilisation du personnel pour l’aider à repérer et à éviter les dommages causés à l'hirondelle de rivage et à son habitat.

Les permis « pour la protection ou le rétablissement de l’espèce » sont délivrés si le but de l’activité est d’aider à protéger ou à rétablir une espèce en péril. Les 13 permis « pour la protection ou le rétablissement de l’espèce » ont été délivrés pour plusieurs espèces, dont l’hirondelle de rivage, afin de permettre le suivi de la mortalité après la construction de projets éoliens, y compris la collecte de spécimens décédés et le traitement médical des oiseaux blessés.

Les permis « pour raison d’avantage social ou économique » autorisent les promoteurs à mener des activités qui constitueraient autrement une violation de la LEVD, pourvu qu’ils respectent toutes les conditions du permis. Avant de délivrer ce type de permis, le ministre doit consulter un expert quant aux effets possibles de l’activité sur l’espèce. L’expert doit soumettre un rapport écrit au ministre indiquant si, selon lui, l’activité mettra en danger la survie ou le rétablissement de l’espèce en Ontario. Pour délivrer le permis, le ministre doit être d’avis que l’activité ne mettra pas en danger la survie ou le rétablissement de l’espèce en Ontario, que des solutions de rechange raisonnables ont été envisagées, et que des démarches raisonnables pour minimiser les effets nuisibles sur les individus de l’espèce font partie des conditions du permis.

En 2020, le MEPP a délivré à Metrolinx trois permis « pour raison d’avantage social ou économique » (c.-à-d. permis visé par la disposition 17(2)d)) en vertu de la LEVD pour plusieurs espèces en péril, dont l'hirondelle de rivage. Les permis ont été délivrés pour la construction de la ligne de métro Ontario, qui devrait entraîner d'importants avantages sociaux et économiques pour les Ontariens en améliorant l'accès au transport en commun et en réduisant la congestion due à la circulation automobile.

Deux permis « pour raison d’avantage social ou économique » ont également été délivrés à Metrolinx pour améliorer le transport en commun, l'un le long des corridors GO Transit de Barrie, Kitchener, Lakeshore Est, Lakeshore Ouest, Richmond Hill, Stouffville, Union Station et Union Pearson, et le second pour des améliorations aux corridors GO Transit de Toronto à Vaughan, Markham et Richmond Hill.

Les permis sont notamment assortis des conditions suivantes, sans toutefois s’y limiter :

  • mener des études pour confirmer ou infirmer la présence de l'espèce avant de commencer la construction
  • entreprendre les travaux au moment de l'année où les espèces sont moins sensibles aux perturbations
  • si l’habitat doit être enlevé :
    • le retirer à la période de l'année où les espèces sont moins susceptibles d'être présentes
    • compenser cet impact en créant ou en améliorant l'habitat pour l’espèce
  • former les entrepreneurs sur la façon d'identifier les espèces en péril et sur les mesures à prendre si des espèces en péril sont observées dans les aires de travaux
  • assurer le suivi de l'efficacité de toutes les mesures prises pour minimiser les effets négatifs sur l’espèce et prendre des mesures supplémentaires pour accroître leur efficacité si elles s'avèrent inefficaces

Des renseignements plus détaillés concernant les permis « pour protéger la santé et la sécurité des êtres humains » et les permis « pour raison d’avantage social ou économique » pour cette espèce sont accessibles dans le Registre environnemental de l’Ontario.

En tout, 269 activités susceptibles de toucher l’hirondelle de rivage ou son habitat ont été enregistrées pour l’application du Règlement de l’Ontario 242/08 : Dispositions générales en vertu de la LEVD. En vertu du Règlement de l’Ontario 242/08, huit activités ont été enregistrées sous « installations de drainage » (disposition 23.9), une activité a été enregistrée sous « activités d’exploration minière initiale » (disposition 23.10), 81 activités ont été enregistrées sous « puits d’extraction et carrières » (disposition 23.14), une activité a été enregistrée sous « possession à des fins éducatives ou autres » (disposition 23.15), quatre activités ont été enregistrées sous « activités de protection et de rétablissement des espèces » (disposition 23.17), 145 activités ont été enregistrées sous « menaces non imminentes pour la santé et la sécurité » (disposition 23.18), cinq activités ont été enregistrées sous « disposition transitoire : activité en cours au moment où les interdictions commencent à s’appliquer » (disposition 23.13) et 24 activités ont été enregistrées sous « centrales éoliennes » (disposition 23.20). Aux termes de ces enregistrements, la personne enregistrée est tenue de respecter toutes les conditions du règlement, notamment :

  • préparer un plan de mesures d’atténuation à partir des meilleurs renseignements disponibles concernant les mesures qui sont susceptibles de contribuer à limiter ou à prévenir les conséquences préjudiciables pour l’espèce
  • assurer le suivi de l’efficacité des mesures prises pour limiter les conséquences préjudiciables pour l’espèce
  • s’abstenir si possible d’effectuer des travaux pendant les périodes sensibles pour l’espèce (par exemple, la période de reproduction)
  • 1
    permis pour santé ou sécurité
  • 5
    permis pour raison d’avantage social ou économique
  • 13
    permis pour raison de protection ou de rétablissement
  • 269
    enregistrements

Progrès accomplis vers la mise en œuvre des mesures appuyées par le gouvernement

Les mesures appuyées par le gouvernement sont regroupées sous forme d’objectifs de rétablissement prépondérants. Des progrès ont été réalisés vers l’atteinte de tous les objectifs de rétablissement appuyés par le gouvernement et la mise en œuvre de toutes les mesures connexes qui sont formulées dans la Déclaration du gouvernement en réponse au programme de rétablissement pour l’hirondelle de rivage.

Objectif : Enrichir nos connaissances sur les causes du déclin de la population, sur l'importance des menaces et les caractéristiques de l'habitat de l'hirondelle de rivage.

  • Mesure 1 (hautement prioritaire) – Encourager la coordination des recherches sur le lien entre la disponibilité des insectes, l'aire d'alimentation et le déclin de la population d'hirondelles de rivage et d'autres oiseaux nicheurs insectivores en Ontario.
  • Mesure 2 – Déceler les menaces qui ont une incidence sur l'habitat de nidification de l'hirondelle de rivage et évaluer l'importance des menaces potentielles.
  • Mesure 3 – Étudier les principales caractéristiques de l'aire d'alimentation et des sites de repos utilisés par les hirondelles de rivage en Ontario afin d'éclairer les mesures liées à l'habitat, à la gestion et les prochaines mesures de rétablissement.
  • Mesure 4 – Coordonner les activités d'échange d'information avec d'autres provinces et territoires, y compris le gouvernement fédéral, afin de comprendre l'ampleur relative de l'incidence des menaces qui pèsent sur l'hirondelle de rivage en Ontario (p. ex. sur l'habitat de nidification ou l'aire d'alimentation) par rapport aux menaces qui apparaissent hors de la saison de reproduction (p. ex. dans ses zones d'hivernage).

Dans le cadre de cet objectif, des progrès ont été réalisés dans la mise en œuvre de la mesure 2, et des progrès initiaux ont été réalisés dans la mise en œuvre des mesures 1, 3 et 4.

Les progrès réalisés pour chacune de ces mesures ont été soutenus par le Programme d'intendance des espèces en péril. Plusieurs projets réalisés par Oiseaux Canada et d'autres partenaires d'intendance ont porté sur la collecte de données entourant les comportements de recherche de nourriture et l'habitat de perchage de cette espèce, ainsi que sur l'identification et l'évaluation des menaces. Les travaux réalisés par l'Université Trent, Nature Canada et le ministère des Richesses naturelles et des Forêts (MRNF) ont permis d'obtenir des renseignements supplémentaires sur l'utilisation de l'habitat par les colonies, le succès de la nidification et les variables environnementales liées à la taille et à l'emplacement des colonies. Les partenaires du gouvernement de l'Ontario, ainsi que le MRNF, ont également fait des progrès en s’assurant que les données recueillies sont partagées entre les organisations et les juridictions dans le cadre de forums et de réunions comme le Groupe de travail sur l'hirondelle de rivage.

Objectif : Travailler en collaboration avec des propriétaires fonciers et des gestionnaires des terres en vue de maintenir ou d'accroître la quantité et la qualité d'habitats dont dispose l'hirondelle de rivage.

  • Mesure 5 (hautement prioritaire) – Élaborer des pratiques et des techniques de gestion exemplaires sur les techniques d'atténuation des effets des activités sur l'habitat de nidification de l'hirondelle de rivage, les promouvoir, les appliquer et évaluer leur efficacité.
  • Mesure 6 – Élaborer des pratiques de gestion exemplaires pour réduire au minimum les menaces qui pèsent sur l'aire d'alimentation de l'hirondelle de rivage.
  • Mesure 7 – Encourager l'intendance en collaboration pour l'hirondelle de rivage.

Dans le cadre de cet objectif, des progrès ont été réalisés dans la mise en œuvre des mesures 5 et 6 et grâce aux progrès d'Oiseaux Canada en matière d’intendance soulignés précédemment. Les travaux supplémentaires réalisés dans le cadre des projets soutenus par le Programme d'intendance des espèces en péril comprenaient la promotion des pratiques de gestion exemplaires auprès d'un assortiment de propriétaires fonciers qui pourraient avoir un habitat d'hirondelles de rivage sur leur propriété ou à proximité.

Des progrès ont également été réalisés à l’égard de la mesure 7 grâce à des projets d'intendance soutenus par le gouvernement visant à mettre en œuvre et à élargir des projets concertés d'amélioration de l'habitat de l'hirondelle de rivage auxquels participaient un éventail de partenaires. Des travaux ont été entrepris pour améliorer l'habitat à proximité des colonies de nidification recensées, et pour assurer la communication et la sensibilisation afin d'informer les personnes locales de la nature et des avantages de ces travaux. Nature Canada a également soutenu des activités d'intendance visant à recenser et à vérifier les anciens et nouveaux perchoirs nocturnes post-reproduction, comme décrit ci-dessus.

Objectif : Accroître les connaissances sur les tendances relatives à la population d'hirondelles de rivage, la démographie et l'utilisation de l'habitat.

  • Mesure 8 (hautement prioritaire) – Surveiller les tendances relatives à la population d'hirondelles de rivage pour suivre les changements à court et à long terme.
  • Mesure 9 – Effectuer des relevés normalisés dans des zones qui renferment un habitat convenable (p. ex. basses-terres de la baie d'Hudson, bocages situés dans le nord des Grands Lacs) afin de rendre plus précises les estimations de la population de l'Ontario.

Dans le cadre de cet objectif, des progrès considérables ont été réalisés en vue de la mise en œuvre de la mesure 8 grâce à de multiples projets soutenus par le Programme d'intendance des espèces en péril. Ces projets visaient à inciter les membres des communautés rurales et urbaines à identifier et à conserver l'habitat de l'hirondelle de rivage, et à utiliser une combinaison de données de télémétrie et de science citoyenne pour identifier et décrire l'habitat de perchage. Ces données peuvent être utilisées pour examiner toute tendance potentielle de la population de l'espèce au fil du temps.

Des progrès initiaux ont été réalisés dans le cadre de la mesure 9 grâce aux relevés effectués par les partenaires d'intendance dans les aires d'habitat appropriées près d'Ottawa et dans le centre d'Algoma. Ces relevés ont permis de recenser de nouvelles colonies dans certaines zones clés.

En plus de ces efforts, le troisième Atlas des oiseaux nicheurs de l’Ontario (2021-2025) est actuellement en cours pour recenser tous les oiseaux nicheurs de la province. Ce programme est dirigé par Oiseaux Canada et soutenu par Parcs Ontario, le ministère des Richesses naturelles et des Forêts, Environnement et Changement climatique Canada et divers organismes non gouvernementaux. Les observations d'espèces en péril effectuées dans le cadre de ces programmes ont été (et continuent d'être) soumises à la base de données des espèces importantes du CIPN, et appuieront probablement les deux mesures de cet objectif.

Résumé des progrès réalisés vers l’atteinte de l’objectif de rétablissement

L'objectif à court terme du gouvernement pour le rétablissement de l'hirondelle de rivage consiste à réduire le rythme du déclin de la population par une réduction au minimum des menaces qui pèsent sur elle et une amélioration des conditions de son habitat. À long terme, le gouvernement compte maintenir une population stable et autosuffisante d'hirondelles de rivage dans toute son aire de répartition en Ontario d'ici 2037 (en 20 ans). Les efforts visant à instaurer les mesures menées par le gouvernement et appuyées par le gouvernement ont aidé à réaliser des progrès par rapport à cet objectif. Par exemple, des travaux ont été réalisés pour mieux comprendre les menaces qui pèsent sur l’hirondelle de rivage et trouver des moyens de contrer et minimiser ces menaces. Des projets d’amélioration de l’habitat et des initiatives de sensibilisation visant à communiquer les pratiques de gestion exemplaires pour améliorer les conditions pour l’espèce ont été mis en œuvre dans un grand nombre d’endroits de la province.

De plus, le répertoire provincial des observations indique que les efforts pour accroître la sensibilisation et les signalements relatifs à l’espèce ont été efficaces, puisque le CIPN a reçu plus de 37 000 signalements visuels, notamment 4 271 observations avec des preuves d’activité de nidification, et la compréhension de la répartition de l’hirondelle de rivage dans la province a considérablement augmenté depuis l’inscription de l’espèce sur la LEPO en 2014.

Recommandations

Comme le stipule la Déclaration, l’évaluation des progrès accomplis peut servir à déterminer si des rajustements de la mise en œuvre de mesures formulées dans la Déclaration s’avèrent nécessaires afin d’assurer la protection et le rétablissement de l’espèce. D’après les progrès accomplis à ce jour, l’orientation générale que propose la Déclaration du gouvernement relativement à l’hirondelle de rivage devrait continuer d’orienter les mesures de protection et de rétablissement de l’espèce, surtout en ce qui a trait aux mesures que la Déclaration désigne comme hautement prioritaires.

Même si des progrès ont été accomplis en ce qui concerne ces mesures, des efforts supplémentaires sont nécessaires pour leur mise en œuvre effective :

  • Mesure 1 (hautement prioritaire) – Encourager la coordination des recherches sur le lien entre la disponibilité des insectes, l'aire d'alimentation et le déclin de la population d'hirondelles de rivage et d'autres oiseaux nicheurs insectivores en Ontario.
  • Mesure 3 – Étudier les principales caractéristiques de l'aire d'alimentation et des sites de repos utilisés par les hirondelles de rivage en Ontario afin d'éclairer les mesures liées à l'habitat, à la gestion et les prochaines mesures de rétablissement.
  • Mesure 4 – Coordonner les activités d'échange d'information avec d'autres provinces et territoires, y compris le gouvernement fédéral, afin de comprendre l'ampleur relative de l'incidence des menaces qui pèsent sur l'hirondelle de rivage en Ontario (p. ex. sur l'habitat de nidification ou l'aire d'alimentation) par rapport aux menaces qui apparaissent hors de la saison de reproduction (p. ex. dans ses zones d'hivernage).
  • Mesure 9 – Effectuer des relevés normalisés dans des zones qui renferment un habitat convenable (p. ex. basses-terres de la baie d'Hudson, bocages situés dans le nord des Grands Lacs) afin de rendre plus précises les estimations de la population de l'Ontario.

La protection et le rétablissement de l’hirondelle de rivage demeureront une responsabilité partagée qui nécessitera la participation d’un nombre important de particuliers, d’organismes et de collectivités. La mise en œuvre de mesures pourrait bénéficier d’un appui financier par le biais du Programme d’intendance des espèces en péril. Le gouvernement continuera d’émettre des directives si des autorisations en vertu de la LEVD ou d’autres mesures législatives s’avèrent nécessaires pour entreprendre un projet. En travaillant ensemble, des progrès peuvent continuer à être réalisés dans la protection et le rétablissement de l’hirondelle de rivage en Ontario.

Références

Badcock-Parks, B. et A. Bencke. 2019. Visualization and identification of potential post-breeding pre-migratory swallow roosts using different applications of NEXRAD WSR-88D radar imaging. Préparé pour Nature Canada, Ottawa, Ontario. 19 p.

Falconer, C.M., K. Richardson, A. Heagy, D. Tozer, B. Stewart, J. McCracken, R. et Reid. 2016. Recovery Strategy for the Bank Swallow (Riparia riparia) in Ontario. Ontario Recovery Strategy Series. Préparé pour le ministère des Richesses naturelles et des Forêts de l’Ontario, Peterborough, Ontario. ix + 70 p.

Freer, V.M. 1979. Factors affecting site tenacity in New York Bank Swallows. Bird-Banding 50:349-357.

Garrison, B. A. et A. Turner. 2020. Bank Swallow (Riparia riparia), version 1.0. In Birds of the World (S.M. Billerman, éditeur). Cornell Lab of Ornithology, Ithaca, New York, USA.

Ministère des Richesses naturelles et des Forêts de l’Ontario. 2017. Pratiques de gestion optimales pour la protection, la création et l’entretien de l’habitat de l’hirondelle de rivage en Ontario. Imprimeur du Roi pour l’Ontario, 2017. 37 p.

Stoner, D. 1941. Homing instinct in the bank swallow. Bird-Banding 12(3):104-109.


Notes en bas de page

  • note de bas de page[1] Retour au paragraphe Une population est considérée comme historique si elle n’a pas fait l’objet d’un enregistrement au cours des 20 dernières années. Il peut arriver que les populations catégorisées comme historiques soient encore existantes, mais que les données dont on dispose actuellement ne permettent pas de le confirmer.
  • note de bas de page[2] Retour au paragraphe L’aire de répartition potentielle de l’espèce est estimée selon une grille dont les carrés ont une superficie de 10 km2 chacun. Les carrés correspondent aux secteurs où des observations de l’espèce ont eu lieu. Cette superficie n’est pas représentative de l’étendue de l’habitat approprié de l’espèce ni de la superficie totale habitée par l’espèce.