Faire de l’Ontario un endroit sécuritaire et tolérant à l’égard des jeunes - Résultats prioritaires No 13, No 14, No 15

L’Ontario est une riche mosaïque formée de jeunes dont les atouts, besoins, aptitudes, points de vue et expériences sont différents. Pour concrétiser la promesse de cette diversité, nous devons faire de l’Ontario un endroit sécuritaire, inclusif et tolérant pour l’ensemble de la jeunesse.

Importance de la diversité, de l’inclusion sociale et de la sécurité pour les jeunes de l’Ontario :

Quand les jeunes de l’Ontario sont soutenus et en sécurité chez eux, à l’école, au travail, en ligne et au sein de leur collectivité, ils ont les moyens de réussir leur passage à l’âge adulte. Lorsqu’ils sentent qu’ils ont leur place, les jeunes tendent davantage à participer aux activités sociales, aux équipes et aux groupes communautaires.

Importance pour l’Ontario :

La promotion de la sécurité, de l’inclusion et de la tolérance à l’égard des jeunes de l’Ontario contribue à la sécurité de la collectivité en général. L’inclusion sociale et la sécurité sont essentielles à la cohésion sociale et au dynamisme de l’économie, qui sont les garants de la prospérité et de la croissance à venir.

État des lieux de la diversité, de l’inclusion sociale et de la sécurité en Ontario

L’Ontario est le chef de file mondial en matière de multiculturalisme : L’Ontario abrite l’une des populations les diverses à travers le monde : la plupart des Ontariens et Ontariennes peuvent retrouver la trace de leurs ancêtres à l’étrangerfootnote 172. Les nouveaux arrivants en Ontario sont représentatifs d’un vaste éventail d’origines ethniques, d’âges, de genres, d’orientations sexuelles, de religions, de langues, d’aptitudes, de statuts socioéconomiques et de styles de vie.

De nombreux jeunes ont du mal à se faire accepter et à être inclus : Malgré notre forte diversité, certains jeunes restent victimes de discrimination : citons notamment l’homophobie, le racisme, les stéréotypes, la victimisation et l’intimidation. Certains jeunes sont plus vulnérables que d’autres. Par exemple, les jeunes nouveaux arrivants font face à des enjeux particuliers touchant à l’inclusion sociale et à la tolérance, car ils doivent s’adapter à une nouvelle culture et souvent à une nouvelle langue. Les jeunes handicapés rencontrent également des difficultés pour obtenir la prise en charge de leurs besoins en matière d’accessibilité.

Les jeunes Autochtones font face à des enjeux en matière d’inclusion sociale et de sécurité : Il a été porté à notre connaissance que de nombreux jeunes Autochtones (dans les réserves mais aussi hors des réserves) éprouvent des difficultés à concilier leur identité autochtone et leur participation à la culture canadienne au sens large. Les services et les soutiens fondés sur les différences culturelles jouent un rôle essentiel pour aider ces jeunes à naviguer entre les cultures et, par ricochet, à se sentir inclus et en sécurité.

La criminalité recule chez les jeunes : Les taux de criminalité et de crime violent chez les jeunes de l’Ontario ont diminué ces quatre dernières années et se situent largement en deçà de la moyenne canadiennefootnote 173. Dans le même temps, les taux de violence et de criminalité chez les jeunes restent problématiques dans certaines collectivités et dans certains quartiers. Aujourd’hui, un plus grand nombre de jeunes se voient proposer des possibilités de réadaptation en dehors du système de justice, sous la forme de programmes de déjudiciarisation.

L’intimidation touche de nombreux jeunes en Ontario : Un élève sur trois entre la 7e et la 12e année affirme avoir fait l’objet d’intimidation à l’écolefootnote 174. L’intimidation en dehors de l’école est également fréquente, et peut prendre la forme de cyberintimidation ou de harcèlement en ligne. Les écoles de l’Ontario ont intensifié leurs efforts en privilégiant les interventions précoces et régulières et en prévoyant des mesures de soutien visant à résoudre et à prévenir les cas d’intimidation en Ontario. L’intimidation peut avoir un impact à long terme sur les victimes comme sur les auteurs d’intimidation.

No 13 Promouvoir la diversité, l’équité et l’inclusion des jeunes

La promotion de l’inclusion sociale vise à donner à tous les jeunes les mêmes chances de participation à la vie de notre société, indépendamment de leur origine ethnique, religion, orientation sexuelle, état matrimonial, langue, identité sexuelle, statut économique, âge ou handicap. Il est important que tous les jeunes de l’Ontario se sentent inclus et acceptés, en particulier par les personnes susceptibles de favoriser leur développement.

Voici quelques axes en matière de promotion de l’inclusion sociale des jeunes de l’Ontario :

Inculquer les valeurs du respect de la diversité et de l’équité : Nous savons que l’établissement de relations et de comparaisons sociales constitue un levier important du développement des jeunesfootnote 175. Les jeunes accordent de l’importance à la valorisation et au respect de leurs différences par leurs pairs. Un jeune victime de discrimination, de harcèlement ou de stigmatisation en raison de sa race, de son sexe, de son orientation sexuelle ou de ses croyances religieuses peut se sentir rejeté et mis à l’écart de sa collectivité. L’oppression systématique et le racisme peuvent avoir des répercussions sur la façon dont un jeune définit son appartenance et sur ses choix de vie. Pour promouvoir la diversité et l’équité, nous devons donner aux jeunes de l’Ontario les moyens d’apprendre à valoriser et à respecter les différences d’autrui.

Proposer des soutiens tenant compte des différences culturelles : La recherche indique que la création d’un environnement sécuritaire et tolérant, qui permet aux jeunes de prendre conscience de leurs points forts et de leurs différences sur le plan culturel, offre des perspectives positivesfootnote 176. Les programmes, services, collectivités et institutions de l’Ontario ont la possibilité de favoriser l’acquisition d’un sentiment d’appartenance en élaborant des politiques spécifiques de promotion de l’inclusion sociale et de la diversité dans l’intérêt des jeunes les plus à risque. Par exemple, les jeunes nouveaux arrivants en Ontario peuvent avoir besoin d’un soutien pour acquérir un sentiment d’identité personnelle et apprendre la langue dans l’optique de faciliter leur intégration. Les programmes et services tenant compte des différences culturelles et destinés aux jeunes Autochtones ont une grande importance, car ils aident les jeunes à se forger une identité forte. Le fait de disposer de décisionnaires et de travailleurs de première ligne qui reflètent la diversité des populations peut contribuer à la conception et à la prestation plus efficaces de programmes qui sont pertinents pour les jeunes.

Lever les obstacles à l’accessibilité : Il est important, pour les jeunes handicapés, ayant des besoins particuliers ou des problèmes de santé mentale comme pour leurs pairs, d’avoir la possibilité de participer. Nous savons que certains jeunes handicapés font l’objet de préjugés et rencontrent d’autres obstacles en ce qui concerne l’accès à l’éducation, au travail, aux services et aux occasions propices à leur développement positif. Bien que le handicap en soi n’empêche pas le développement, la recherche indique que la façon dont les pairs et les adultes interagissent avec les jeunes handicapés peut affecter le nombre et la qualité de leurs expériences socialesfootnote 177.

Résultat attendu :

No 13 : Les jeunes de l’Ontario savent ce qu’est l’inclusion sociale et valorisent la diversité.

Indicateurs de suivi :

  • Proportion des jeunes qui éprouvent un sentiment d’appartenance à leur collectivité
  • Proportion des élèves qui réagissent positivement à la diversité au sein de l’école

No 14 Aider les jeunes à grandir et à s’épanouir dans un environnement sûr

La sécurité des jeunes est une priorité et doit être assurée quel que soit l’endroit où ils se trouvent : chez eux, à l’école, au travail, au sein d’une équipe ou d’un groupe communautaire et en ligne. L’accès à des espaces sécuritaires propices à leur socialisation a un impact sur la confiance, la santé et le développement positif des jeunesfootnote 179. Le sentiment d’exclusion peut pousser un jeune à se mettre à l’écart de la société et à adopter un comportement plus risqué comme la violence ou la consommation d’alcool et de drogues. Certains jeunes à risque en Ontario ne bénéficient pas forcément d’un climat suffisamment sûr et bienveillant.

Voici quelques axes permettant d’aider les jeunes à se sentir en sécurité dans leur environnement :

Promouvoir la sécurité à la maison : Pour que les jeunes de l’Ontario se sentent en sécurité à la maison, ils ont besoin d’un environnement sain et propre. Dans le cas contraire, ils peuvent être en contact avec des substances dangereuses, ne pas avoir accès à l’eau potable et à une alimentation saine ou se retrouver sans abri. La sécurité à la maison implique également de ne pas craindre les abus ou les violences. L’exposition des jeunes enfants à la violence domestique peut avoir des effets à long terme sur leur développement.

Promouvoir la sécurité à l’école : L’insécurité à l’école peut se caractériser par une exposition à la violence – y compris la violence par armes à feu, les bagarres, les agressions ou l’intimidation. Il est important de veiller à la sécurité dans les écoles de l’Ontario afin d’offrir aux élèves un milieu propice à l’apprentissage et garant de leur santé. Comme nous le savons, le sentiment d’insécurité que ressent un jeune quand il est victime d’intimidation, par exemple, peut affecter le rendement scolaire et engendrer des problèmes émotionnels pouvant aller jusqu’au risque d’automutilation. D’après les travaux de recherche, le moyen le plus efficace de lutter contre l’intimidation réside dans l’adoption d’une approche globale à l’échelle de l’école, soutenue par l’ensemble des membres de la communauté scolaire, afin de créer un milieu d’apprentissage sûr, tolérant et respectueuxfootnote 183.

Promouvoir la sécurité en ligne : D’après les données de recherche, les jeunes sont exposés à un risque accru de victimisation dans le cadre des activités en lignefootnote 186. Avec l’évolution de la technologie, les jeunes ne peuvent plus considérer leur maison comme un endroit sûr, où ils sont à l’abri de l’intimidation. En outre, les jeunes partagent souvent leurs renseignements personnels via les réseaux sociaux, ce qui les rend plus vulnérables en ligne.

Promouvoir la sécurité dans les collectivités : L’accès à des espaces sécuritaires propices à leur socialisation a un impact sur la confiance, la santé et le développement positif des jeunesfootnote 188. D’après la recherche, les jeunes ayant été témoins d’un acte criminel risquent davantage d’en commettre un eux-mêmes et sont moins susceptibles de réussir à l’école et dans le milieu de travailfootnote 189. Davantage de jeunes de l’Ontario pourront obtenir des résultats positifs si les écoles, les collectivités et les gouvernements travaillent ensemble à la création d’espaces sécuritaires pour les jeunes.

Résultat attendu :

No 14 : Les jeunes de l’Ontario se sentent en sécurité chez eux, à l’école, en ligne et au sein de leur collectivité.

Indicateurs de suivi :

  • ▲Proportion des jeunes qui sont heureux à la maison
  • ▼Proportion des jeunes qui ont fait l’objet de cyberintimidation
  • ▲Proportion des Ontariennes et Ontariens qui se sentent en sécurité dans leur collectivité

No 15 Soutenir les jeunes risquant d’avoir des démêlés avec la justice

Certains jeunes de l’Ontario, en particulier les jeunes Autochtones, les jeunes qui sont issus d’une minorité et les jeunes racialisés, font face à des enjeux et obstacles qui augmentent leur risque d’avoir des démêlés avec la justice.

Voici quelques axes visant à empêcher les jeunes d’avoir des démêlés avec le système judiciaire, à encourager leurs contributions positives à la vie de la collectivité et à les aider à revenir dans le droit chemin après un écart :

Intervenir tôt pour soutenir les jeunes à risque : L’intervention précoce et la révention de la criminalité nécessitent d’identifier les facteurs de risque chez les jeunes et d’y apporter une réponse, mais aussi de mettre en évidence des facteurs de protection. Les collectivités locales peuvent s’efforcer de minimiser les facteurs de risque et de renforcer les facteurs positifs qui favorisent la réation d’un environnement plus sécuritaire et plus propice à l’épanouissement des jeunesfootnote 190.

Faire appel à des méthodes efficaces de prévention de la criminalité : Nous savons que les approches axées sur les réalités locales offrent un moyen efficace de lutte contre les causes de la violence chez les jeunes, en particulier dans les quartiers les plus défavorisésfootnote 192. Les jeunes vivant dans des collectivités défavorisées doivent parfois surmonter de multiples obstacles pour réussir (comme la pauvreté et le racisme) et peuvent tirer profit de programmes spécialement adaptés à leur cadre de vie, y compris les programmes qui mettent à leur disposition des espaces sécuritaires. Les programmes s’avèrent plus efficaces lorsqu’ils occupent les jeunes pendant les périodes de transition importantes au cours de leur journée, par exemple après l’école et en soirée. La recherche démontre également qu’une approche pluridisciplinaire fondée sur une collaboration avec les écoles, les organismes de santé publique, les services de police et les organismes communautaires est la plus efficace pour prévenir la délinquance juvénile au sein de la collectivitéfootnote 193.

Améliorer les relations entre les communautés et la police : Nous savons que bon nombre de jeunes et de familles, particulièrement ceux qui résident dans des quartiers défavorisés, n’ont pas l’impression d’entretenir des relations positives avec la police et les personnes chargées du maintien de l’ordre. De nombreux rapports clés, y compris l’Examen des causes de la violence chez les jeunes (2008) footnote 195, indiquent que l’amélioration des liens cruciaux entre les communautés et la police constitue une étape importante en vue de réduire la violence chez les jeunes, mais aussi la discrimination et le racisme. La recherche fait état d’efforts de plus en plus soutenus de la police communautaire, qui passent par la présence et la participation de policiers aux événements communautaires et scolaires, ainsi que par la rencontre des membres de la communauté, des parents et des jeunes afin de concevoir de nouvelles approches et de résoudre les problèmes de façon collaborative, tout en allant à la rencontre des jeunes racialisés d’une façon positivefootnote 196

Aider les jeunes à revenir dans le droit chemin : Lorsque les jeunes ont des démêlés avec la justice, il est important qu’ils assument la responsabilité de leurs actes. Ils ont également besoin d’un soutien et de programmes efficaces en vue de la réinsertion, afin de pouvoir reprendre leur vie en main et réduire leurs risques de récidive. Pour favoriser la réinsertion, il est essentiel d’encourager les jeunes à faire des choix positifs dans leur viefootnote 197.

Résultat attendu :

No 15 : Les jeunes de l’Ontario respectent, et sont respectés par, le système de droit et de justice.

Indicateurs de suivi :

  • ▼Proportion des jeunes qui ont un comportement antisocial
  • ▼Proportion des jeunes que la police a signalés comme ayant commis un délit qui n’était pas une infraction au Code de la route
  • ▲Proportion des jeunes qui estiment que les agents des services policiers de leur localité font du bon travail quand il s’agit de traiter les gens de façon équitable

Que fait l’Ontario pour concrétiser ces résultats?

Le gouvernement de l’Ontario mène diverses initiatives en faveur de la diversité, de l’inclusion sociale et de la sécurité chez les jeunes :

Intensifions nos efforts : Ontario Federation of Indian Friendship Centres

Étude de cas

L’OFIFC (Ontario Federation of Indian Friendship Centres) représente 29 centres d’amitié à travers l’Ontario. L’OFIFC appuie les activités autochtones dirigées par les jeunes qui favorisent l’égalité d’accès et la participation à la société canadienne et qui célèbrent les particularités de la culture autochtone.

L’OFIFC contribue à l’instauration de l’auto-détermination par le renforcement du leadership des jeunes dans un cadre où ils sont responsabilisés. L’OFIFC promeut la participation des jeunes à des conseils d’administration, crée des possibilités d’implication dans les activités civiques et le développement communautaire, et propose des programmes en faveur de l’éducation, du développement économique, de la prise d’initiative des enfants et des jeunes et de la sensibilisation aux cultures.

L’histoire de Lorena Garvey

Le centre d’amitié est l’endroit où j’ai grandi et où j’ai tout appris au sujet des cérémonies, de la langue et de nos anciens. Il m’a aussi ouvert les yeux sur les nombreux enjeux qui existent au sein de ma communauté autochtone.

Pendant mon adolescence, j’ai cofondé le conseil des jeunes de mon centre d’amitié et j’ai assisté à un grand nombre de forums des jeunes organisés par l’OFIFC. Les forums des jeunes de l’OFIFC sont l’occasion, pour les jeunes Autochtones comme moi, de faire entendre notre voix de façon positive. Nous débattons des problématiques et des préoccupations qui nous touchent, comme le suicide, le financement des programmes ou les dépendances. Nous faisons aussi part de nos succès, comme le taux d’obtention des diplômes, les pratiques en faveur de la mobilisation ou les initiatives de collecte de fonds.

À 19 ans, je me suis portée candidate au poste de représentante régionale au sein de l’Ontario Aboriginal Youth Council (OAYC). J’ai exercé ces fonctions pendant deux ans. Ce rôle de leader m’a permis de prendre confiance et de présenter ma candidature pour siéger au conseil d’administration de l’OFIFC. Aujourd’hui, je travaille à l’OFIFC et auprès des jeunes Autochtones dans les centres d’amitié locaux.

Les membres du conseil et du personnel de l’OAYC sont devenus ma deuxième famille, loin de chez moi. Ils me soutiennent et m’encouragent à poursuivre mes rêves, et ils m’ont convaincue que rien n’est impossible si on y croit vraiment. J’espère être en mesure de faire une différence dans la vie d’un jeune, comme le centre d’amitié l’a fait pour moi quand j’étais plus jeune.

Mon conseil aux jeunes est le suivant : manifestez-vous! Si vous vous manifestez, vous pourrez vous exprimer. Vous pourrez faire des projets. Les gens commenceront à vous faire confiance. D’autres jeunes se manifesteront aussi. Évidemment, il y a des jours où le monde extérieur est plus difficile à aimer. Mais il suffit de trouver ce que l’on aime et de poursuivre dans cette voie. Restez proches de vos amis et de votre famille; ce sont eux qui vous aident à rester humbles, à vous souvenir d’où vous venez... et des objectifs que vous voulez atteindre.

Lorena Garvey

Notes en bas de page