La jeunesse, chef de file du changement - Résultats prioritaires No 16, No 17, No 18

La jeunesse, chef de file du changement

Les jeunes de l’Ontario ont beaucoup à offrir à leur collectivité. Nous savons que l’on peut obtenir de meilleurs résultats en donnant aux jeunes la possibilité de se faire entendre et de s’impliquer. Il est important de faire en sorte que tous les jeunes de l’Ontario aient accès à des possibilités leur permettant d’acquérir des aptitudes à la vie quotidienne et des compétences de leadership de façon qu’ils puissent s’impliquer, s’exprimer sur les questions qui les préoccupent et prendre part aux décisions qui les touchent.

Importance de l’engagement civique et du leadership pour les jeunes de l’Ontario :

Les jeunes qui participent à la vie civique éprouvent une plus grande estime de soi, obtiennent de meilleures notes, ont tendance à être plus actifs physiquement et à faire preuve d’un dévouement accru envers leur cercle amical et familial et leur collectivitéfootnote 200. Les jeunes mobilisés peuvent aussi jouer un rôle de odèle aux yeux de leurs pairs.

Importance pour l’Ontario :

En permettant aux jeunes de mieux faire entendre leur voix dans le cadre des décisions gouvernementales et politiques, nous renforçons leurs aptitudes tout en leur offrant un tremplin pour prendre les rênes du changement. La participation des jeunes permet d’élargir le débat et de renforcer les décisions en matière de politiques et de programmes civiques.

État des lieux de l’engagement civique et du leadership chez les jeunes de l’Ontario

Les jeunes de l’Ontario sont déjà mobilisés : La proportion des jeunes de l’Ontario qui font du bénévolat est supérieure à celle de tous les autres groupes au Canada. Les jeunes sont davantage représentés parmi les participants aux organismes et activités communautaires, culturels, récréatifs ou scolaires que le reste de la population, et de nombreux jeunes vont au-delà des 40 heures de bénévolat requises pour obtenir le diplôme d’études secondaires.

Certains jeunes font moins de bénévolat que les autres : Certains jeunes de l’Ontario rencontrent des obstacles au bénévolat. En 2010, seulement 43 % des jeunes nouveaux arrivants âgés de 15 à 24 ans faisaient du bénévolat, soit 15 % de moins que le taux moyen de bénévolat au Canadafootnote 202.

Les jeunes s’impliquent différemment : Internet et les médias sociaux ont modifié les modes de communication des jeunes. Les formes de mobilisation les plus traditionnelles (inscription à un parti politique, vote aux élections ou participation à une séance de discussion ouverte, par exemple) ne font plus partie des mécanismes privilégiés par les jeunes pour participer à la vie de leur collectivité. Les jeunes Ontariennes et Ontariens peuvent se sentir plus impliqués lorsqu’ils participent directement aux événements communautaires et ont des possibilités d’échanger avec autrui.

Les jeunes vivent à l’ère du numérique : Pour les jeunes, l’accès à l’information et l’interaction sociale passent désormais beaucoup par les technologies numériques et les médias sociauxfootnote 204. Les plateformes en ligne comme les blogues et les wikis peuvent ainsi aider les jeunes qui maîtrisent les nouvelles technologies à prendre position sur les enjeux sociaux, à organiser des activités caritatives et à collecter des fonds au profit d’une causefootnote 205. Les technologies numériques offrent aux jeunes des occasions notables de s’impliquer sur des questions d’intérêt mondial à la fois complexes et évolutives, comme le changement climatique ou la défense des droits de la personne.

No 16 Aider les jeunes à faire entendre leur voix

Nous savons que la participation active des jeunes au processus décisionnel (par le biais d’une implication politique ou civique, par exemple) est liée à l’obtention de résultats plus favorables dans les domaines de l’éducation, de l’emploi ou de la santé en général, et a également une influence bénéfique sur les compétences sociales et le développement émotionnelfootnote 206.

Voici quelques axes permettant d’aider les jeunes à faire entendre leur voix :

Informer les jeunes et la population des droits de la jeunesse : Les jeunes ont le droit de faire entendre leur voix pour les décisions qui les touchent. Comme nous le savons, la plupart des jeunes veulent pouvoir s’exprimer et prendre part à la prise de décisions qui leur tiennent à cœur. Le respect des droits des jeunes passe aussi par la compréhension des facteurs individuels et sociaux qui peuvent freiner la participation des jeunes, tels que le manque d’inclusion sociale, les enjeux liés à l’éducation ou à l’emploi, ou encore le fait que certaines possibilités ne soient pas accessibles ou disponiblesfootnote 207.

Donner corps à la voix des jeunes : Plus les jeunes se dotent d’aptitudes, plus il est probable qu’ils participent à la vie de leur collectivité. L’éducation donne aux jeunes les aptitudes cognitives favorisant leur participation active et peut leur inculquer le sens des responsabilités du citoyen. Le sens du devoir civique est l’un des plus puissants stimulants pour inciter les jeunes à voterfootnote 209, et l’éducation est un facteur absolument déterminant dans la participation électorale des jeunes au Canada. L’Étude électorale canadienne 2000 révèle que le taux de participation de la plus jeune génération était près de 50 points supérieur chez les diplômés de l’université que chez les jeunes ayant quitté l’école sans diplôme d’études secondaires.

Donner d’autres possibilités à ceux qui sont moins susceptibles de participer : Nous savons que certains jeunes sont moins susceptibles de faire entendre leur voix en utilisant des méthodes traditionnelles telles que le vote. Les jeunes Autochtones, par exemple, peuvent ne pas se sentir engagés à l’égard des politiques provinciales ou fédérales, mais avoir des idées sur la façon dont les politiques et les programmes peuvent être plus efficaces pour leur communauté et pour eux-mêmes. En créant des mécanismes plus nombreux et plus souples afin que les jeunes puissent s’exprimer, nous pouvons obtenir de meilleurs résultats et veiller à ce que les décisionnaires entendent la voix d’un plus grand nombre de jeunes.

Résultat attendu :

No 16 : Les jeunes de l’Ontario jouent un rôle en faisant entendre leur voix pour les décisions qui les touchent.

Indicateurs de suivi :

  • ▲Proportion des jeunes qui ont voté lors des dernières élections fédérales
  • ▲Proportion des jeunes qui siègent au sein d’un conseil ou d’un comité sans percevoir de rémunération

No 17 Donner aux jeunes la possibilité de s’engager et de diriger

Les initiatives impliquant la participation et le leadership des jeunes leur offrent une occasion positive et proactive d’acquérir un sentiment d’identité, de renforcer leur confiance et d’étoffer leurs réseaux d’un point de vue social et professionnel. D’après les études, les jeunes qui participent à la vie de leur collectivité s’adonnent moins à des activités à risque (p. ex. consommation d’alcool, tabagisme, consommation de drogues, relations sexuelles non protégées, intimidation et activités criminelles)footnote 213. Les problèmes d’ordre émotionnel, ainsi que les problèmes scolaires, sont également moindres en cas d’implication des jeunes.

Voici quelques axes en faveur de la participation des jeunes à la vie de leur collectivité :

Employer des moyens adaptés pour mobiliser les jeunes : Pour être efficaces, les stratégies visant à inciter les jeunes à s’impliquer et à jouer un rôle de leader doivent tenir compte de leur disponibilité et refléter leurs compétences et leurs centres d’intérêt. C’est pourquoi il peut s’avérer judicieux de les solliciter à certaines heures de la journée ou par le biais d’outils qu’ils affectionnent comme les médias sociaux. Les jeunes indiquent qu’ils sont plus enclins à profiter des possibilités de participation qui leur sont offertes dans un environnement propice à l’inclusion sociale, au sein duquel ils peuvent échanger avec des pairs ayant vécu des expériences similaires, et dans lequel ils estiment qu’ils peuvent exprimer leur avis en toute sécuritéfootnote 214.

Veiller à ce que les jeunes soient informés des possibilités qui existent : Les jeunes sont nettement plus susceptibles de faire du bénévolat si on le leur demande ou si on les y invitefootnote 216. Les outils de communications qu’affectionnent les jeunes, comme les médias sociaux, peuvent contribuer à les informer de l’existence de possibilités de bénévolat. De l’avis des jeunes, pour renforcer leur implication avec efficacité, il convient de les tenir informés et de leur donner la possibilité de s’exprimer et de donner une rétroactionfootnote 217.

Inculquer des valeurs participatives : Nous pouvons cultiver le sens civique des jeunes en les aidant à comprendre leurs points forts et les différentes façons d’apporter leur contribution. Les jeunes qui participent à la vie civique et qui ont pris l’habitude de faire du bénévolat sont nettement plus susceptibles d’apporter leur contribution à la collectivité à l’âge adulte. La recherche montre que la participation d’un jeune à certaines initiatives (p. ex. un conseil des jeunes, un projet de service communautaire ou une conférence) l’aide à bâtir un sens civique tout en améliorant ses connaissances à propos des processus civiques et gouvernementauxfootnote 218.

Résultat attendu :

No 17 : Les jeunes de l’Ontario participent à la vie de leur collectivité.

Indicateurs de suivi :

  • ▲Proportion des jeunes qui ont participé bénévolement à des sollicitations, à des campagnes et à des collectes de fonds
  • ▲Proportion des jeunes qui ont œuvré bénévolement au sein d’écoles, d’organismes religieux ou d’associations communautaires

No 18 Comprendre les contributions des jeunes et les mettre à profit

Bon nombre de jeunes de l’Ontario ont des idées quant à la façon de mieux les soutenir pour favoriser leur réussite. La recherche démontre que les changements intervenant à l’adolescence permettent aux jeunes d’avoir des raisonnements inventifs et novateursfootnote 220. Nous sommes conscients que personne ne connaît mieux que les jeunes eux-mêmes les enjeux, les objectifs et les possibilités qui concernent la jeunesse. Nous savons aussi que les jeunes souhaitent avoir leur mot à dire sur les questions d’intérêt général comme la justice sociale, la pauvreté et le développement durable, et qu’ils souhaitent faire des contributions en ce sensfootnote 221. Les jeunes ont aussi besoin de pouvoir constater que leur voix et leurs opinions sont non seulement entendues, mais aussi intégrées aux décisions qui les concernent.

Voici quelques axes permettant de tirer le meilleur parti des contributions des jeunes :

Se montrer réceptifs aux idées formulées par les jeunes : Les individus, les collectivités et les organismes devraient écouter attentivement les idées formulées par les jeunes et y apporter une vraie réponse, et doivent instaurer une collaboration avec les jeunes le plus souvent possible pour faire avancer les choses. Il est important de créer des possibilités de collaboration pour que les jeunes puissent participer à la prise de décision avec des adultes alliés, car cela permet d’appuyer leur engagement civique à long terme et peut se traduire par des résultats plus favorablesfootnote 222. Cette démarche nous aidera à bâtir des familles plus fortes, de meilleures écoles, des programmes plus efficaces et des collectivités plus intégrées.

Soutenir l’innovation dirigée par les jeunes : Les investissements misant sur l’innovation dirigée par les jeunes peuvent avoir d’importants bénéfices pour les jeunes comme pour leur collectivité. L’innovation dirigée par les jeunes apparaît comme un aspect important en ce qui touche l’édification d’une économie ontarienne fondée sur l’innovationfootnote 224. Les jeunes sont désireux de se pencher sur les problèmes d’ordre social, en particulier sur ceux qui ont un impact direct sur leur vie, mais aussi sur ceux qui affectent leur collectivité dans son ensemble. De nombreux jeunes leaders participent activement à des entreprises et à des projets socialement innovants qui s’emploient à résoudre des problématiques sociales et environnementales en privilégiant des approches inédites et collaboratives. Soutenir l’innovation dirigée par les jeunes implique de donner à un plus grand nombre de jeunes les moyens de devenir des chefs de file et de devenir des acteurs du changement social dans leur collectivité.

Résultat attendu :

Nofootnote 225 18 : Les jeunes de l’Ontario tirent parti de leurs points forts pour faire face aux enjeux sociaux.

Indicateurs de suivi :

  • ▲Proportion des jeunes qui ont commencé à faire du bénévolat pour soutenir une cause en laquelle ils croient personnellement

Que fait l’Ontario pour concrétiser ces résultats?

Le gouvernement de l’Ontario mène diverses initiatives en faveur de l’engagement civique et du leadership chez les jeunes :

Intensifions nos efforts : Les collectivités « adaptées aux jeunes »

Étude de cas

Fondé en 2003, Play Works est un groupe d’organismes sans but lucratif – intervenant dans les domaines du sport, de l’activité physique, de l’engagement civique, des arts et de la culture, de la jeunesse rurale et des loisirs – qui prônent l’importance et le potentiel des activités ludiques dans la vie des jeunes. Play Works a pour ambition de favoriser le bien-être des jeunes de l’Ontario en créant des environnements propices à la croissance et au développement des jeunes par le jeu.

Depuis 2005, Play Works a reconnu 40 collectivités de l’Ontario comme étant « adaptées aux jeunes ». Ces collectivités ont adopté des pratiques exemplaires permettant d’aider les jeunes à se sentir inclus, connectés et valorisés :

Ville de Sault Ste. Marie : Proposer des soutiens communautaires en faveur du développement positif des jeunes

L’Algoma District School Board et le Huron-Superior Catholic District School Board ont travaillé ensemble à la conception d’une « politique d’auto-identification volontaire des élèves autochtones », en coopération avec les représentants du Conseil tribal de North Shore, du Sault Ste. Marie Indian Friendship Centre et de Métis Nation of Ontario. Cette politique permet aux conseils scolaires de recueillir des données aux fins d’amélioration des programmes d’éducation autochtone en faveur d’un développement sain et de proposer des programmes d’aide efficaces aux élèves autochtones qui ont opté pour l’auto-identification.

Canton de Rideau Lakes : Valoriser et accorder une place aux jeunes

Le journal local Review Mirror accorde une place aux jeunes en proposant sans aucun frais l’ensemble des annonces et articles dédiés à la jeunesse. Il met régulièrement en vedette des sujets intéressant les jeunes, notamment des contributions hebdomadaires rédigées par les élèves locaux et un coup de projecteur baptisé « Lion of the Week » (Lion de la semaine) qui rend hommage aux réalisations d’un élève du secondaire dans n’importe quel domaine de la vie scolaire. La « Spartan Scene » est une colonne abordant la vie des élèves et rédigée par un élève choisi chaque année par ses pairs. Une rubrique du journal est également consacrée aux finissants des écoles secondaires locales et met en lumière leurs accomplissements et distinctions.

Ville de Hanover : Aider les jeunes à se sentir à l’aise dans leur propre collectivité

Le programme « Youth-Friendly Business/Agency » (Entreprise/Organisme adapté(e) aux jeunes) met en avant les entreprises considérées comme adaptées aux jeunes et encourage une meilleure interaction avec la jeunesse. Citons en exemple un organisme de littératie local qui travaille avec une école secondaire locale pour proposer chaque année un stage coopératif à un élève. Ce programme a pour but d’offrir aux jeunes des perspectives de développement par le biais d’initiatives d’emploi, de tarifs spéciaux, de marques de reconnaissance, etc.


Notes en bas de page