Afin de réduire l’incidence de la criminalité et de la victimisation, il est nécessaire de procéder à une planification générale, collaborative et locale. En Ontario, un réseau de partenaires, composé entre autres du gouvernement, d’organismes sans but lucratif, d’organismes d’application de la loi et du secteur privé, se charge de la mise en œuvre des programmes et services existants destinés à rendre les collectivités plus sécuritaires.

Les causes de la criminalité sont complexes et interreliées, comme doit l’être l’intervention. L’élaboration d’une stratégie efficace de prévention de la criminalité repose sur de solides partenariats, une planification centralisée et une harmonisation avec les autres efforts de prévention.

Gouvernement provincial

Initiatives gouvernementales en vigueur

Les stratégies provinciales qui contribuent au bien-être de la collectivité sont les suivantes :

  • Ministère des Services à l’enfance et à la jeunesse – Stratégie de réduction de la pauvreté de l’Ontario
  • Ministère de la Santé et des Soins de longue durée – Stratégie de santé mentale et de lutte contre les dépendances
  • Ministère des Affaires municipales et du Logement – Stratégie à long terme de logement abordable
  • Ministère des Services sociaux et communautaires – Stratégie de ressourcement pour le mieux-être des Autochtones
  • Ministère du Procureur général – Secrétariat ontarien des services aux victimes et Programmes de mesures de rechange; Stratégie de justice pour les Autochtones
  • Ministère de l’Éducation – Stratégie pour la sécurité dans les écoles;
  • Ministère des Affaires autochtones – Nouvelle approche ontarienne des affaires autochtones

On compte, au nombre des autres mesures prises par le gouvernement de l’Ontario, les suivantes :

  • Élaborer un cadre stratégique pour la jeunesse;
  • Répondre au rapport de la Commission d’enquête sur Ipperwash et au rapport du Groupe de travail communautaire pour la lutte contre les crimes haineux;
  • Implanter la maternelle à temps plein et améliorer le programme de vaccination des enfants et des adolescents;
  • Élargir le Groupe d’intervention contre les bandes criminalisées et les armes à feu ainsi que l’Unité provinciale de contrôle des armes dirigée par la Police provinciale de l’Ontario;
  • Embaucher un plus grand nombre de policiers, d’avocats de la Couronne, de personnel pour les services offerts aux victimes et d’agents de probation et de libération conditionnelle pour adultes;
  • Augmenter l’aide sociale et les taux de la prestation ontarienne pour enfants;
  • Investir dans les initiatives communautaires et mettre l’accent sur des programmes de prévention de la criminalité chez les jeunes ;
  • Cibler le crime organisé grâce à des efforts axés sur la collecte de renseignements

Le MSCSC veille à ce que toutes les collectivités de l’Ontario soient sûres, soutenues et protégées par des services d’application de la loi et à ce que les services de sécurité communautaire et les services correctionnels soient sûrs, efficaces et tenus de rendre compte. Chaque année, le ministère dirige un certain nombre de programmes policiers et communautaires qui font la promotion de la sécurité communautaire dans des secteurs prioritaires, dont voici quelques exemples :

  • Partenariat pour les services de police communautaires;
  • Service téléphonique centralisé après les heures de travail du programme Échec au crime;
  • Équipe d’enquête sur les crimes haineux et l’extrémisme;
  • Stratégie provinciale d’intervention contre la violence (SPIV);
  • Stratégie provinciale de protection des enfants contre l’exploitation et les agressions sexuelles dans Internet;
  • Programme RIDE;
  • Programme de recrutement de 1 000 agents - partenariat pour des collectivités plus sûres;
  • Collectivités plus sûres et dynamiques.

Le MSCSC insiste sur le fait que les contrevenants et les détenus doivent répondre de leurs actes si nous voulons des collectivités plus saines et plus sûres, et soutient cette approche. Les services correctionnels offrent des programmes de réhabilitation, de traitement et de formation, d’apprentissage de l’autonomie fonctionnelle et de formation à titre de mesures de soutien aux détenus en institutions ainsi qu’à ceux placés sous la supervision de la collectivité afin de les aider à corriger leurs comportements déviants et à réduire le nombre de récidives. La correction des comportements déviants et l’aide aux ex-détenus en vue de faciliter leur réintégration au marché de l’emploi ou leur accès à de la formation ont une incidence positive sur le nombre de cas de récidive.

Tous ces efforts appuient notre objectif commun, à savoir faire de l’Ontario une province plus sûre. Toutefois, nous continuons de croire qu’une lutte efficace contre la criminalité exige de se mobiliser et de s’organiser au sein des collectivités.

Gouvernement fédéral

La Stratégie nationale pour la prévention du crime (SNPC) fait partie intégrante des efforts du gouvernement fédéral déployés pour s’attaquer à la criminalité et rendre les collectivités plus sûres. Cette SNPC constitue un cadre stratégique en vue de la mise en œuvre d’interventions de prévention de la criminalité au Canada. Le Centre national de prévention du crime (CNPC), qui relève de Sécurité publique Canada, en assure l’administration.

Grâce à des investissements de l’ordre de 63 M$ par année, le CNPC aide les collectivités à élaborer des projets qui réduisent l’incidence de la criminalité en travaillant sur une diminution des facteurs personnels, sociaux et économiques qui amènent certaines personnes à commettre des actes criminels. Le CNPC porte une attention particulière aux enfants, aux jeunes et aux jeunes adultes qui présentent plusieurs des facteurs connus liés à des comportements délinquants, aux délinquants à risque élevé ainsi qu’aux communautés autochtones, aux collectivités éloignées et du Nord, notamment celles aux prises avec de forts taux de criminalité et des problèmes persistants de criminalité.

Le CNPC administre trois programmes de financement, notamment le Fonds d’action en prévention du crime (FAPC), le Fonds de prévention du crime chez les collectivités autochtones et du Nord (FPCCAN) et le Fonds de lutte contre les activités des gangs de jeunes (FLAGJ). Le Comité de révision des projets de l’Ontario recommande l’adoption du financement de projets que lui présente un Comité de révision des projets (CRP), composé notamment de représentants du CNPC et des gouvernements des provinces ou des territoires, qui sont ensuite présentés au ministère de la Sécurité publique en vue d’un examen final et de leur approbation.

Municipalités

Les municipalités jouent un rôle important dans la mise en œuvre de mesures de prévention de la criminalité en Ontario. Comme elles représentent l’ordre de gouvernement le plus près de la population, elles sont bien placées pour élaborer, en collaboration avec des partenaires locaux, des programmes communautaires efficaces. En outre, elles sont les mieux à même de détecter des problèmes locaux de criminalité et de cerner les facteurs qui contribuent à ces problèmes. De nombreuses municipalités sont déjà passablement avancées dans l’élaboration et la mise en œuvre de pratiques et de programmes de prévention situationnelle de la criminalité et de prévention de la criminalité par le développement social.

Communautés autochtones

Nombre de communautés autochtones – y compris les Premières nations – sont aux prises avec des difficultés uniques en matière de criminalité, de violence et de victimisation qui les empêchent de progresser de façon positive et satisfaisantefootnote 1. Par contre, certaines communautés « ont guéri de leurs maux », recréé des liens et connu un développement économique et social. Ces étapes sont essentielles à une intervention réussie dans des communautés qui n’ont peut-être pas la capacité de prévenir la criminalité. Par exemple, certaines communautés autochtones ont mis sur pied des cercles de guérison comme moyen de contrer les dommages au sein de leurs communautés.

Pour venir en aide à des communautés à risque ou en crise, il est nécessaire de déployer de façon intégrée et efficace des efforts aux niveaux personnel, économique, social et politique, qui s’attaquent aux facteurs de risque associés à la criminalité et à la victimisation. L’élaboration de partenariats avec les personnes les plus touchées permettra à tous les segments de la population d’être mieux à même de mettre en œuvre des interventions de transformation qui tiennent compte de la culture, des traditions et des pratiques autochtonesfootnote 2. En outre, l’incidence de la criminalité et de la victimisation au sein des communautés autochtones ne se limite pas aux régions rurales et éloignées. L’Ontario Federation of Indian Friendship Centres et divers organismes juridiques ont une forte présence dans les centres urbains ayant un pourcentage élevé d’Autochtones.Services de police de l’Ontario

L’Ontario est un chef de file lorsqu’il est question de reconnaître le rôle essentiel des services de police en matière de prévention de la criminalité. Ainsi, les récentes exigences législatives en vertu de la Loi sur les services policiers, qui mandatent les services de police pour offrir des initiatives communautaires de prévention de la criminalité dans les secteurs qu’ils desservent, vont clairement dans ce sens. Les services de police de l’Ontario reconnaissent que la prévention de la criminalité est un élément clef de la mobilisation de l’ensemble de la collectivité et que de solides partenariats avec les collectivités sont un élément essentiel de toute stratégie de prévention de la criminalité.

Par ailleurs, l’ACPO est un chef de file en matière de prévention de la criminalité et elle soutient le développement social. Citons, à titre d’exemple récent, l’examen et la révision du modèle de services de police communautaires, initialement élaboré en 1996. Le nouveau modèle définit les « services de police communautaires » ainsi : « … processus aux termes duquel la police et d’autres membres de la collectivité font équipe en vue d’améliorer le bien-être de la collectivité, ainsi que la sécurité, dans le cadre d’une démarche conjointe de reconnaissance des problèmes, d’analyse, d’intervention et d’évaluation [Traduction librefootnote 3. »

Services de police des Premières nations

Les services de police des Premières nations sont aux prises avec des difficultés uniques en matière de criminalité et de victimisation. Des services de police appropriés qui tiennent compte du contexte culturel peuvent avoir une incidence positive sur l’amoindrissement des facteurs de risque associés à la criminalité autochtone. L’un des mandats de l’Association des chefs de police des Premières nations (ACPPN), en partenariat avec la Direction générale de la police des Autochtones, qui relève du ministère de la Sécurité publique, est de travailler sans cesse à la mise sur pied de partenariats stratégiques appelés à accompagner la prestation de services de prévention de la criminalité qui tiennent compte des différences culturelles.

Organismes communautaires et sans but lucratif

L’approche locale de la création de collectivités plus saines et plus sûres s’articule autour de la participation de la société en vue de susciter et de soutenir des initiatives en matière de prévention de la criminalité. À ce jour, partout en Ontario, des collectivités ont mis sur pied des partenariats stratégiques avec des organismes sans but lucratif en vue d’élaborer et de dispenser des services complets de prévention de la criminalité qui répondent aux besoins et aux conditions locales.

Afin de consolider ces efforts, la Fondation Trillium de l’Ontario a accordé des centaines de millions de dollars à des milliers de collectivités et d’organismes sans but lucratif dans toutes les régions de la province. La mission de la Fondation consiste à « favoriser l’épanouissement de communautés saines et dynamiques en Ontario, en investissant dans des initiatives communautaires qui renforcent les capacités du secteur bénévole ».

Secteur privé

En plus de reconnaître l’importance de la participation de tous les ordres de gouvernement, des organismes d’application de la loi et de la collectivité, les efforts stratégiques en vue de prévenir la criminalité et d’en réduire l’incidence nécessitent la participation et des investissements du secteur privé. L’incidence de la criminalité sur les entreprises privées et les collectivités où elles se trouvent peut être importante, par exemple en réduisant la capacité d’une entreprise à attirer des clients, à recruter et à maintenir des employés en fonction, à préserver sa productivité ou à rester en affaires.

Compte tenu de l’ensemble des répercussions financières de la criminalité, il est évident que le secteur privé a intérêt à participer à l’édification de collectivités plus fortes et plus sécuritaires. Le secteur privé dispose d’une créativité, de compétences et de ressources qui peuvent contribuer à élaborer des stratégies de prévention de la criminalité.

Établissements d’enseignement

Un environnement d’apprentissage sain et sécuritaire est indispensable à la réussite des élèves, en plus de diminuer la peur et l’incidence de la criminalité, et de contribuer à la sécurité de la collectivité et à la prévention de la criminalité. Dans le cadre de la Stratégie pour la sécurité dans les écoles de l’Ontario, des modifications sont en voie d’être apportées aux programmes de tous les niveaux du système d’éducation afin que les élèves se sentent en sécurité à l’école et autour de celle-ci. Ces modifications aideront les élèves à faire des choix personnels judicieux et à réagir positivement dans des situations telles que la résolution de conflits, ou en cas d’intimidation, de comportement sexuel inapproprié, de harcèlement ou de discrimination.

Le gouvernement de l’Ontario travaille également en collaboration avec des écoles et des collectivités afin de prévenir la violence chez les jeunes et s’éloigne d’une approche strictement punitive en faveur de la discipline progressive. Cette nouvelle approche corrige les comportements inappropriés par des interventions précoces et soutenues, et fait intervenir les parents plus tôt, dans le cadre d’une collaboration avec les organismes d’application de la loi, les travailleurs sociaux, les conseillers et les psychologues, et ce, afin d’offrir du soutien aux jeunes à risque.

Les établissements d’enseignement postsecondaire, comme les universités, les écoles polytechniques et les collèges, ont également un rôle important à jouer en matière de prévention de la criminalité. Ils donnent accès à des sources sûres de connaissances spécialisées en matière de prévention de la criminalité, à des données sur les tendances de la criminalité et à des exemples de projets qui ont permis de prévenir la criminalité ainsi qu’à de l’information sur les raisons pour lesquelles il faut investir dans la prévention. Favoriser le maintien d’un réseau de partenaires et la tenue de conférences et d’ateliers permet aux établissements d’enseignement supérieur de contribuer à la diffusion du savoir scientifique et des pratiques fondées sur des faits, et d’aider les intervenants locaux à accroître la sécurité dans les collectivités de leurs secteurs.


Notes en bas de page