En général, les Ontariens et les Ontariennes s’en remettent à la police en matière de criminalité et de prévention. Cette tendance exerce beaucoup de pression sur les services de police, qui doivent mobiliser les collectivités et prévenir la criminalité, en plus d’assumer leur rôle plus traditionnel de contrôle de la criminalité et de l’application de la loi. Bien que les services de police jouent un rôle actif et important à ce titre, il est essentiel, pour créer des collectivités saines, que les autorités locales réagissent, d’une part, et de pouvoir compter sur la participation de nombreux partenaires, d’autre part.

Afin de relever ce défi, le MSCSC, de concert avec l’ACPO a entrepris d’élaborer cette brochure. Jusqu’à présent, les commentaires reçus de bon nombre de nos partenaires ont été un élément crucial de l’exploration des différents moyens permettant d’aller de l’avant. Les objectifs, les piliers, les principes directeurs et les groupes prioritaires mentionnés dans cette section ont tous été établis en se fondant sur les stratégies existantes en matière de prévention de la criminalité au Canada et à l’échelle internationale, ainsi que sur les résultats de recherches. Après consultation avec de multiples intervenants, ceux-ci ont été affinés afin d’illustrer les besoins uniques de l’Ontario. Recueillir des commentaires de diverses sources est un volet essentiel à la réalisation de cette tâche. Le MSCSC continuera de faire participer les municipalités et les communautés autochtones afin d’aller de l’avant.

Objectifs

  • Accroître le sentiment de sécurité dans toutes les collectivités de l’Ontario;
  • Faire preuve de leadership provincial en matière de prévention de la criminalité et de bien-être communautaire;
  • Susciter un rapprochement entre les divers ordres de gouvernement, la police, les organismes communautaires, les entreprises, les membres des collectivités, les éducateurs et les professionnels de la santé en vue d’élaborer une approche intégrée en matière de prévention de la criminalité;
  • S’assurer que les initiatives fédérales, provinciales et municipales sont complémentaires et harmonisées;
  • Aider les collectivités de l’Ontario à élaborer leurs propres activités de prévention de la criminalité et de développement social, adaptées à leur réalité régionale;
  • Accroître le niveau de participation communautaire, d’appropriation et de contrôle en matière d’élaboration et de mise en œuvre d’activités de prévention de la criminalité;
  • Définir les secteurs prioritaires et les groupes vulnérables auxquels la criminalité porte préjudice, viser les facteurs de risque socio-économiques associés à la criminalité et réduire les possibilités de commettre des crimes.
« De nombreuses questions de criminalité et de sécurité communautaire découlent d’un contexte local précis et sont donc du ressort de la communauté. Les communautés vivent directement ces problèmes de criminalité et possèdent ainsi les connaissances vitales à la réussite d’une intervention. Par ailleurs, la réussite à long terme et la durabilité de ces changements positifs sont étroitement liées au niveau de participation de la communauté et à l’appropriation de ces stratégies par les leaders communautaires. »
- Centre international pour la prévention de la criminalité (2006)

Piliers

Les piliers d’une approche coordonnée et multidisciplinaire de la prévention de la criminalité sont les suivants.

  1. Prévention fondée sur le développement social : viser les facteurs de risque associés à la criminalité et à la victimisation;
  2. Prévention fondée sur des mesures situationnelles : diminuer le nombre d’occasions de commettre un crime;
  3. Prévention fondée sur l’éducation et la sensibilisation de tous les Ontariens et de toutes les Ontariennes, notamment en apprenant à mieux connaître les collectivités et leurs besoins;
  4. Prévention fondée sur des services policiers communautaires : accentuer les efforts des services policiers et soutenir les activités de prévention de la criminalité des services de police.

Principes directeurs

Les principes directeurs mettent en lumière les moyens fondamentaux grâce auxquels nous espérons prévenir la criminalité.

Prévention de la criminalité fondée sur le leadership communautaire et une approche locale

Les collectivités ont chacune des capacités et des besoins uniques. Elles sont mieux à même de donner des précisions des plus exactes et pertinentes sur leurs problèmes de criminalité et d’élaborer des solutions qui répondent aux besoins particuliers de leur région.

Grâce au leadership communautaire, les citoyens peuvent s’approprier et prendre en charge la création de collectivités et de voisinages sécuritaires par des activités complémentaires au travail actuel des policiers.

La responsabilisation et l’engagement de la collectivité sont des éléments essentiels à l’élaboration et à la mise en œuvre de programmes de prévention de la criminalité.

L’approche locale insiste fortement sur le fait que la criminalité dans une collectivité ne découle pas seulement des gestes posés par un petit nombre de personnes, mais plutôt de l’interaction d’une multitude de facteurs déterminants au sein des collectivités. L’objectif consiste à établir de quelle façon tous les citoyens peuvent jouer un rôle positif.

« Compte tenu des causes multiples de la criminalité et des compétences et niveaux de responsabilité nécessaires pour s’y attaquer, les partenariats font partie intégrante de mesures efficaces de prévention de la criminalité. Il s’agit, entre autres, de partenariats auxquels participent plusieurs ministères ainsi que de partenariats entre les autorités, les organismes communautaires et les organismes non gouvernementaux, le monde des affaires et les citoyens. »
- Institut pour la prévention de la criminalité (2008)

Prévention de la criminalité fondée sur des données objectives et des évaluations fondées sur l’expérience

La prévention de la criminalité fondée sur des données objectives repose sur la collecte de données fiables et valides à propos de l’efficacité des programmes ou des politiques en matière de prévention de la criminalité.

L’évaluation des données est un élément clé qui devrait faire partie de tous les programmes de prévention de la criminalité afin de pouvoir en évaluer l’efficacité.

La prévention de la criminalité fondée sur des données objectives garantit l’affectation des fonds publics à des programmes vraiment efficaces; elle permet aux décideurs de définir les domaines auxquels allouer le financement.

Prévention de la criminalité fondée sur des mesures et des partenariats intégrés, multisectoriels et multidisciplinaires

La prévention de la criminalité ne peut pas reposer sur un seul organisme ou un seul secteur. Les partenariats en prévention de la criminalité – officialisés au niveau local – sont essentiels à la coordination des efforts des disciplines et des secteurs pertinents, et ils permettent de s’assurer que les facteurs de risque associés à la criminalité sont scrutés sous tous les angles possibles.

De nombreux facteurs de risque, auxquels s’attaquent individuellement divers organismes, niveaux et secteurs de responsabilité, sont associés à la criminalité. Afin d’assurer une approche globale, chacun de ces facteurs de risque doit être pris en charge par les divers secteurs et disciplines qui ont les meilleures compétences. Chacun de ces secteurs doit être informé de ce qui arrive dans chaque dossier.

Les données objectives démontrent que les services de police sont des plus efficaces lorsqu’ils font équipe avec d’autres intervenants dans le cadre de collaborations multisectorielles. Les écoles, les divers ordres de gouvernement, les collectivités et nombre d’autres intervenants clés ont tous des rôles essentiels à jouer.

Prévention de la criminalité par des interventions durables

La prévention de la criminalité de façon durable permet de mettre en place des conditions, des structures, des programmes et des politiques durables nécessaires pour s’attaquer à la criminalité et à la victimisation.

Les facteurs de risque qui peuvent contribuer à la criminalité ne se sont pas manifestés du jour au lendemain. Ils ont évolué au fil des ans, des décennies et des générations. Il en faudra autant pour élaborer des facteurs de protection, ainsi que des démarches soutenues et de longue durée afin de créer des collectivités plus sécuritaires à long terme.

Des interventions durables permettent aux collectivités de se constituer des forces et d’être prêtes à affronter la criminalité. À défaut de programmes de longue durée et durables, la criminalité et la victimisation réinvestiront la place.

Prévention de la criminalité par l’accroissement des connaissances et le partage de l’information entre les services de police, les organismes de justice pénale et les organismes communautaires partenaires

Il existe énormément de renseignements et de connaissances sur les mesures de prévention de la criminalité qui fonctionnent. Le fait de faciliter la mise en commun de cette information permet aux collectivités de se constituer des forces à l’aide de ressources, d’idées et de pratiques déjà existantes.

L’échange d’information permet d’élaborer et de mettre en œuvre des programmes et des stratégies qui donnent peut-être de bons résultats ailleurs, au lieu de tenter de réinventer la roue.

Il est important que les organismes et les partenaires mettent en commun l’information qu’ils ont sur des personnes qui risquent de commettre un crime. Plus l’information est communiquée, plus grandes sont les possibilités que la personne soit évaluée et prise en charge par plusieurs intervenants de façons diverses et que des facteurs de protection durables puissent être établis.

Prévention de la criminalité tenant compte de la diversité des Ontariens et des Ontariennes

Les origines raciales et ethniques, la nationalité d’origine, les croyances religieuses, le genre, l’identité de genre, le statut socioéconomique, les habiletés physiques, la langue, les convictions, les valeurs, les types de comportement ou les coutumes des divers groupes présents en Ontario sont autant de manifestations de la diversité.

La composition démographique de l’Ontario est diversifiée de bien des façons et est en constante évolution. Dans le cadre des méthodes de prévention de la criminalité, il faut élaborer et mettre en œuvre des programmes, des politiques et des stratégies qui tiennent compte des diverses régions, populations ainsi que des divers groupes en Ontario, et qui s’appliquent à ces derniers.

Les Autochtones de l’Ontario ont des besoins et des habilités uniques qu’il est nécessaire de reconnaître, de prendre en compte et de mettre en œuvre, et qu’il faut associer à d’autres au moment d’élaborer et de mettre en œuvre des politiques et des programmes de lutte contre la criminalité.

Groupes prioritaires

Il est impératif de mettre l’accent sur trois groupes prioritaires en recourant à la fois à la prévention situationnelle de la criminalité et à la prévention de la criminalité par le développement social :

  1. les enfants et les jeunes;
  2. les personnes reconnues coupables d’un acte criminel;
  3. les victimes.

Intervention précoce auprès des enfants et des jeunes

La propension à commettre des crimes est beaucoup plus élevée au sein de l’un des groupes les plus jeunes, dont les représentants sont âgés de 12 à 24 ans : le taux de criminalité y est de près de 50 %footnote 1. Les recherches indiquent que le plus haut niveau de délinquance est atteint entre l’âge de 15 et 18 ansfootnote 2.

Bien que les jeunes ne représentent que 23 % de la population de l’Ontario, ils comptaient pour 56 % des accusations pénales et 52 % des accusations dans les cas de crimes violents en 2007footnote 3.

Qui plus est, il a été constaté que plus le comportement criminel et délinquant se manifeste tôt et plus ce comportement est toléré longtemps, plus sont élevés les risques que l’enfant en question continue dans cette voie à l’âge adulte.

Les théories de prévention de la criminalité précitées insistent toutes deux sur le fait qu’une intervention précoce, c’est-à-dire bien souvent dès que les problèmes commencent à se manifester, est plus efficace à long terme que des interventions ponctuelles visant les problèmes immédiats. Le fait d’intervenir à des moments critiques dans la vie d’un enfant lui permet de s’acheminer vers une vie adulte productive et sécuritairefootnote 4.

L’intervention précoce est donc fortement préconisée. L’approche fondée sur le développement social accorde une grande valeur à l’intervention précoce qui, naturellement, s’applique à tous les enfants et jeunes de l’Ontario. Il s’agit donc d’intervenir à un jeune âge.

« Les jeunes hommes, âgés de 15 à 24 ans, sont le groupe affichant le plus haut taux de criminalité et de maltraitance du monde. »
- Centre international pour la prévention de la criminalité (2008)
« Il est important de savoir reconnaître les enfants et les jeunes qui sont sur le point de verser dans la délinquance afin de leur éviter de passer rapidement à des crimes plus graves, ou de devenir eux-mêmes des victimes. Le succès de toute intervention précoce repose sur la capacité des organismes de services à reconnaître les risques chez ces personnes, à discuter de solutions possibles dans un cadre mettant à contribution plusieurs organismes et à intervenir d’une façon coordonnée. »
- Home Office du Royaume-Uni (2008)

Personnes reconnues coupables

Les personnes reconnues coupables d’un acte criminel ne se voient pas nécessairement imposer une sentence à purger dans une institution correctionnelle. Quant à celles qui sont envoyées dans des institutions correctionnelles, elles viennent de nos collectivités et il y a fort à parier qu’elles y retourneront après avoir purgé leur peine. Tous les jours, environ 8 500 personnes sont détenues dans des institutions correctionnelles en Ontario et 56 000 autres personnes sont sous le coup d’une surveillance communautaire (en probation, l’objet de condamnations avec sursis ou de libérations conditionnelles). La non-réintégration des contrevenants dans la société est lourde de conséquences à la fois financières et du point de vue de la sécurité communautaire. Il y va de l’intérêt de chaque collectivité de contribuer à la réintégration sociale des contrevenants actuels et passés.

Un petit nombre de personnes commettent un nombre disproportionné de crimes. Près de 75 % des personnes reconnues coupables ont déjà été condamnées à plusieurs reprisesfootnote 5. La société a donc tout intérêt à travailler avec les personnes qui commettent des crimes à répétition. Un des aspects clés de mesures efficaces de prévention de la criminalité consiste à mettre l’accent sur les récidivistes.

Lorsque des contrevenants quittent l’univers correctionnel et retournent dans leurs collectivités, ils font face à un grand nombre de défis urgents, notamment la recherche d’un lieu de résidence et d’un emploi, la façon dont ils sont traités et la constitution de réseaux à caractère social. Ils ont besoin des ressources et des services offerts dans leurs collectivités pour réussir leur réintégration.

« À défaut d’un soutien matériel, psychologique et social au moment de leur libération, il peut être très difficile pour les contrevenants de briser le cycle de remise en liberté et d’arrestation à répétition. »
- Centre international pour la réforme du droit criminel et la politique en matière de justice pénale (2007)

Bien que les contrevenants bénéficient de traitements et d’interventions valables alors qu’ils sont institutionnalisés, il est important qu’ils bénéficient d’un ensemble de soins dans la collectivité et à l’extérieur des institutions correctionnelles. Ces soins devraient être dispensés par le système de justice pénale ainsi que par les services de santé et sociaux, par leurs amis ou familles ainsi que par des organismes communautaires. En outre, les familles des contrevenants ont souvent besoin de soutien. La criminalité des parents et de la fratrie est souvent liée à la criminalité des contrevenants. Il est donc capital de travailler en étroite collaboration avec les familles des contrevenants.

Victimes

En 2004, 5 % des Canadiens ont déclaré avoir été victimes d’un crime violent et un tiers de ces personnes ont déclaré l’avoir été plus d’une foisfootnote 6. La victimisation peut être attribuée à divers facteurs personnels, conjoncturels et sociaux. Un certain nombre de variables prédisposent à la victimisation, l’âge étant l’un des principaux facteurs. Les personnes âgées de 15 à 24 ans courent 9 fois plus de risques d’être victimes d’un crime violent que les personnes de 55 ans et plus. D’autres aspects, tels que le fait d’être un homme, célibataire, séparé ou divorcé, ou d’avoir un faible revenu familial sont d’autres variables importantes. On a constaté que le taux de victimisation associé à des crimes violents chez les Autochtones est 2 ½ fois plus élevé que dans l’ensemble de la populationfootnote 7. Dans le cas de nombreux crimes, les victimes ne sont pas que des individus, mais bien des familles et des collectivités entières.

En Ontario, 187 organismes offrant des services aux victimes ont déclaré avoir desservi environ 3 000 personnes en 2005 2006, dont 74 % de femmes et 14 % d’hommes. Parmi ces personnes, 88 % avaient été victimes de crimes contre la personne et dans une proportion de 35 %, d’une agression sexuelle. La plupart des victimes de crimes violents connaissaient leur agresseur et, dans 70 % des cas, il s’agissait de leur conjoint, de leur ex-conjoint ou partenaire sexuel, dans 24 % des cas, d’un membre de leur famille et, dans 6 % des cas, d’un ami, d’une connaissance ou d’un étrangerfootnote 8.

La victimisation est un facteur de risque associé à la criminalité et à la victimisation à répétition; il est donc important d’en tenir compte en matière de prévention de la criminalité. Les études démontrent l’existence d’un lien entre la délinquance juvénile et un taux élevé d’antécédents de victimisationfootnote 9. La victimisation peut avoir de sérieuses répercussions financières, émotionnelles et physiques sur la victime, sa famille et ses amis. Le fait de s’attarder aux victimes de crimes permet de leur éviter d’être de nouveau des victimes en mettant en lumière les facteurs qui rendent certaines personnes ou certains groupes plus susceptibles de l’être que d’autres. Les organismes qui offrent des services aux victimes peuvent contribuer à une meilleure compréhension des facteurs qui concourent à la victimisation et ainsi faire en sorte que les interventions contre la criminalité visent les aspects où les besoins sont les plus criants. Le fait de réduire le taux de victimisation permet de réduire le nombre de récidives, alors que l’intervention auprès des victimes nécessite l’adoption d’une approche globale.


Notes en bas de page

  • note de bas de page[1] Retour au paragraphe NCPC. 2009. Supporting the Successful Implementation of the National Crime Prevention Strategy. [PS4-74/2009E-PDF.] Public Safety Canada
  • note de bas de page[2] Retour au paragraphe Canadian Council on Social Development and Canadian Criminal Justice Association. 1989. CPSD: A Discussion Paper for Policy makers and Practitioners.
  • note de bas de page[3] Retour au paragraphe McMurtry, R. and Alvin Curling. 2008. Roots of Youth Violence.
  • note de bas de page[4] Retour au paragraphe The John Howard Society of Alberta. 1995. Crime Prevention Through Social Development: A Literature Review.
  • note de bas de page[5] Retour au paragraphe Griffiths, C.T., Dandurand, Y, and Danielle Murdoch. 2007. The Social Reintegration of Offenders and Crime Prevention.
  • note de bas de page[6] Retour au paragraphe Samuel Perreault, Julie Sauvé, and Mike Burns (2009) Multiple Victimization in Canada, 2004. C a n adian Centre for Justice Statistics Profi le Series (Ottawa, ON)
  • note de bas de page[7] Retour au paragraphe Karen Mihorean, Sandra Besserer, Dianne Hendrick, Jodi-Anne Brzozowski, Catherine Trainor and Stacie Ogg (2001) A Profile of Criminal Victimization: Results of the 1999 General Social Survey. Canadian Centre for Justice Statistics Profile Series (Ottawa, ON).
  • note de bas de page[8] Retour au paragraphe Suzanne Tremblay and Sylvain de Leseleuc (2007) Victim Services in Canada: National, Provincial and Territorial Fact Sheets, 2005/2006. Canadian Centre for Justice Statistics (Ottawa ON).
  • note de bas de page[9] Retour au paragraphe Chen, Xiaojin. (2009) The Link Between Juvenile Offending and Victimization. Tulane University (New Orleans, LA).