Chapitre 2 : pression sur les soignants et les prestataires de santé  

L’un des indicateurs les plus troublants qui laissent à penser que notre système de soins de santé ne fonctionne pas correctement, c’est la pression ressentie par les parents et les amis qui s’occupent des patients, et par certains prestataires de santé. Il existe des signes évidents dans tout le système d’épuisement professionnel des prestataires, de pénuries de personnel à certains postes et à certains endroits de la province, et de niveaux de stress élevés.

Parmi les patients qui ont reçu des soins à domicile pendant six mois ou plus, au premier semestre de l’année financière 2017-2018, environ 26 % d’entre eux avaient un aidant principal, parent ou ami, qui vivait dans un état permanent de détresse, de colère ou de dépression en rapport avec son rôle d’aidant – pourcentage en hausse par rapport au chiffre de 21 % pour le premier semestre de l’AF 2012-2013.footnote 16 Certains préposés aux services de soutien personnel (PSSP) ressentent également cette pression. Ils exercent un travail difficile et gratifiant, mais la planification, souvent imprévisible, peut entraîner des interruptions dans la continuité des soins pour les travailleurs et les patients à domicile.


« C’était difficile pour ma mère qui souffrait de la maladie d’Alzheimer de se retrouver dans cet endroit perturbant pendant si longtemps. Nous avons dû rester toute la nuit avec elle pour nous assurer qu’elle n’avait pas froid et qu’elle savait que quelqu’un était là pour s’occuper d’elle. »

– Réponse à l’enquête menée auprès des patients

Cette pression sur les prestataires a fini par atteindre les hôpitaux et d’autres milieux de soins de santé. Une étude menée dans quatre hôpitaux de l’Ontario, par exemple, montre que les prestataires de soins sont souvent surchargés (trop de responsabilités et trop peu de temps) et que 59 % d’entre eux se plaignent d’un niveau de stress élevé.footnote 17

Pour résoudre le problème de la médecine de couloir, il ne suffira pas d’injecter des lits supplémentaires dans le système. C’est en augmentant la capacité des ressources communautaires, le nombre des effectifs, la formation et les dispositifs de soutien que nous pourrons espérer bâtir un système performant pour tous les Ontariens, y compris ceux qui travaillent dans le secteur des soins de santé.  


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