Introduction

En Ontario, de nombreux signes témoignent de la pression subie par le système de santé. Les patients attendent plus longtemps qu’ils ne le devraient dans des services d’urgence engorgés, reçoivent des soins dans les couloirs des hôpitaux, ne sont pas en mesure d’accéder à des soins hospitaliers en phase postaiguë et enfin ne peuvent accéder à des services une fois sortis de l’hôpital, car ceux-ci ne sont pas disponibles dans la communauté.

Les hôpitaux constituent un point d’accès important au système de santé. Cependant, trop de patients se rendent à l’hôpital pour des pathologies qui pourraient être traitées dans des établissements de soins primaires ou communautaires, ou même faire l’objet d’une prévention. L’engorgement des services d’urgence oblige les Ontariens qui ne peuvent être soignés qu’aux urgences à attendre plus longtemps pour accéder aux soins dont ils ont besoin, et parfois à attendre dans des endroits qui ne sont pas prévus à cet effet, tels que des couloirs. En moyenne en 2018, environ 1 000 patients par jour attendaient un lit à l’hôpital dans un endroit non prévu à cet effet ou dans une civière du service des urgences.footnote 1

Cela ne devrait pas arriver.

Le système de santé est complexe et les hôpitaux reçoivent des patients provenant de divers milieux de soins, tels que des établissements de soins primaires (médecins de famille ou infirmiers praticiens), des foyers de soins de longue durée, des centres de soins à domicile et en milieu communautaire, d’organismes de santé mentale et de lutte contre les dépendances, et des services d’urgence.

En réalité, la progression à l’intérieur du système de soins de santé n’est ni simple ni linéaire; les patients passent d’un environnement de soins à un autre en fonction de la gravité de leurs problèmes ou du type de soins requis à chaque stade du parcours. En parallèle, d’autres patients – avec juste un peu d’aide supplémentaire d’un prestataire de soins de santé – pourraient rester à domicile plus longtemps, éviter un déplacement dans un service d’urgence et une hospitalisation, tout en restant en santé et indépendants.

Nous observons les conséquences d’un système sous pression dans nos couloirs d’hôpitaux, même si la médecine de couloir n’est qu’un symptôme d’une problématique plus large à laquelle doit faire face le système de santé.

De nombreux Ontariens nous ont dit qu’ils attendaient davantage du système de soins de santé et notamment d’accéder de manière simple aux soins de grande qualité qui sont offerts en Ontario.

Souvent, ce n’est simplement pas possible.

En quoi consiste la médecine de couloir?

L’expression « médecine de couloir » s’emploie lorsque des patients attendent un lit d’hôpital dans un endroit inhabituel ou non prévu à cet effet. Il peut s’agir d’un couloir ou de tout autre endroit à l’intérieur d’un établissement de soins de santé qui n’est pas prévu pour être utilisé à cette fin.

Le décompte de la médecine de couloir s’effectue en comptant le nombre de personnes qui passent une nuit à attendre dans un endroit non prévu à cet effet ou sur une civière du service des urgences qu’un lit d’hôpital leur soit affecté. Cela permet de se rendre compte de l’ampleur du problème, mais il existe d’autres éléments inhérents au système qui sont liés à la médecine de couloir, tels que les temps d’attente pour une place dans un foyer de soins de longue durée, qui ont une incidence sur le bon fonctionnement du système.   

Dans un système de santé très performant, très peu de personnes doivent attendre qu’on leur affecte un lit d’hôpital quand elles en ont besoin.


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