Malgré une carrière au Manitoba consacrée aux inondations, je ne connaissais pas bien le cadre stratégique complexe de lutte contre les inondations de l’Ontario. Pour mener mon examen, il m’était donc indispensable d’apprendre quels étaient les divers rôles des entités concernées – gouvernement fédéral, municipalités, offices de protection de la nature et ministères provinciaux – et quels étaient les politiques et les guides techniques.

2.1 Ressources

Le ministère des Richesses naturelles et des Forêts m’a fourni plusieurs documents pour m’aider à me familiariser avec le cadre stratégique de lutte contre les inondations :

  • Lois, règlements et politiques de la province associés à la lutte contre les inondations;
  • Guides techniques préparés par la province pour aider les municipalités et les offices de protection de la nature à réagir aux dangers naturels tels que les inondations;
  • Ressources sur la cartographie des plaines inondables, le secours aux sinistrés, le financement, l’assurance et les infrastructures naturelles;
  • Ressources sur la gestion des eaux du bassin hydrographique de la rivière Muskoka et de la rivière des Outaouais et du bassin des Grands Lacs.

J’ai également reçu un résumé des commentaires issus des séances d’écoute menées au printemps et du sondage en ligne. Le Bureau du ministre m’a aussi transmis la correspondance qui concernait mon examen. Tous les documents qui m’ont servi sont cités à l’annexe A.

2.2 Consultation et visites

Les dossiers du ministère m’ont certes aidé à mieux cerner le contexte, mais pour brosser un portrait complet de la situation, il fallait que j’aille plus loin.

J’ai d’abord rencontré le ministre Yakabuski pour bien comprendre le mandat qui m’a été confié et à quel point cet examen est important pour les Ontariens. Il a insisté sur les conséquences dévastatrices subies par la province et sur la nécessité pour l’Ontario d’aider et de protéger ses citoyens.

J’ai également rencontré des représentants de Conservation Ontario, d’Ontario Power Generation, du ministère de l’Environnement, de la Protection de la nature et des Parcs et du ministère des Affaires municipales et du Logement pour en savoir plus sur les rôles qu’ils jouent dans la gestion des eaux et ainsi mieux appréhender les politiques et les responsabilités de lutte contre les inondations dans la province.

Au vu de ces échanges et des ressources fournies par le ministère, je me suis rendu compte qu’il était primordial de visiter les secteurs les plus durement touchés par les inondations afin de bien saisir la diversité des conditions géographiques et des problèmes rencontrés et d’entendre le témoignage des personnes concernées et les éventuelles solutions qu’elles proposent.

Avec le ministère, nous avons donc organisé une tournée de neuf jours sur deux semaines au début de septembre 2019 pour mettre en lumière ces considérations. Au programme :

  • réunions avec des organismes;
  • tables rondes avec des municipalités et des offices de protection de la nature;
  • visites guidées des zones touchées.

Au moment de sélectionner les étapes, nous avons admis que, vu la taille de la province et le nombre de localités touchées, il était impossible de se rendre dans tous les secteurs concernés. Nous avons donc choisi des lieux représentatifs des différents contextes (rivières et fleuve, lacs, zone urbaine, Grands Lacs), tout en ayant parfaitement conscience que les inondations avaient frappé toute la province, et pas uniquement ces secteurs. Dans la grande majorité des cas, nous avons choisi des lieux de rencontre à moins de deux heures de route des municipalités ciblées.

Pour ce travail de consultation, nous avons sélectionné des municipalités qui :

  • avaient déclaré un état d’urgence à cause des inondations en 2019;
  • représentaient des secteurs autorisés à recevoir l’aide provinciale aux sinistrés pour la reprise après une catastrophe;
  • avaient demandé à voir le ministre au sujet des inondations ou du niveau d’eau élevé;
  • avaient demandé au ministère d’organiser une rencontre avec le conseiller spécial;
  • avaient subi des inondations majeures dans les dernières années.

La première semaine, je me suis rendu dans les régions d’Ottawa, de Pembroke et de North Bay.

Pendant les deux jours que j’ai passés à Ottawa, j’ai rencontré des représentants de la Commission de planification de la régularisation de la rivière des Outaouais, de la Commission mixte internationale, du Bureau d’assurance du Canada, et la députée provinciale de Kanata—Carleton. J’ai organisé une table ronde municipale avec des députés provinciaux, des employés et représentants municipaux, et des directeurs généraux d’offices de protection de la nature de la région d’Ottawa. J’ai aussi visité les secteurs de Britannia, de la baie Constance, de la baie Rhoddys, de Westmeath et de Braeside, tous durement touchés par les inondations du printemps 2019.

À Pembroke, j’ai tenu une table ronde avec les représentants municipaux d’une grande région de l’Est de l’Ontario, et j’ai rencontré un groupe de citoyens éprouvés. J’ai visité les secteurs touchés de Pembroke, de Deux-Rivières et de Mattawa, et parlé des caractéristiques de la rivière des Outaouais à Klock avec Ontario Power Generation, qui contribue aux problèmes de gestion très complexes de la rivière.

À North Bay, j’ai rencontré l’office de protection de la nature local et organisé une table ronde avec des représentants municipaux, le député provincial de Nipissing, des représentants fédéraux et des membres des Premières Nations sur les obstacles associés à la gestion des réseaux hydrographiques.

La deuxième semaine, je me suis rendu à Toronto, Muskoka, Cambridge et London.

À Toronto, j’ai passé une journée avec les représentants de l’un des offices de protection de la nature du coin. Ils m’ont fait part des problèmes qu’ils rencontrent dans leur bassin hydrographique très urbanisé, et nous avons visité le quartier de Rockcliffe, sujet aux inondations, et les projets en cours dans la partie inférieure de la plaine inondable de la rivière Don. Toujours à Toronto, j’ai aussi organisé une journée de réunions avec des parties prenantes, des organismes, des ministres et des députés provinciaux. J’ai rencontré le ministre des Affaires municipales et du Logement, l’honorable Steve Clark; le ministre de l’Environnement, de la Protection de la nature et des Parcs, l’honorable Jeff Yurek; et une députée provinciale de la région du grand Toronto. J’ai également vu des représentants de deux entités du ministère des Richesses naturelles et des Forêts (MRNF) – la Direction de la cartographie et des ressources informationnelles et le Centre de contrôle des eaux de surface – ainsi que de Gestion des situations d’urgence Ontario, qui relève du Bureau du commissaire des incendies et de la gestion des situations d’urgence, au ministère du Solliciteur général. Enfin, je me suis entretenu avec des représentants de l’Association of Municipalities of Ontario, de la Ville de Toronto, du Royaume des Pays-Bas, du Collaboratif des Grands Lacs et du Saint-Laurent, des Regional Public Works Commissioners of Ontario et de l’Office de la sécurité des installations électriques.

Dans la région de Muskoka, j’ai rencontré des membres du bureau de district du MRNF de Parry Sound et du bureau de Bracebridge pour cerner leur rôle dans la gestion des eaux des bassins hydrographiques de Muskoka et Magnetawan. J’ai aussi organisé une table ronde à Huntsville avec des représentants municipaux du Centre de l’Ontario, le député provincial de Parry Sound—Muskoka et un groupe de parties prenantes.

À Cambridge, j’ai rencontré des membres du Centre Intact d’adaptation au climat à l’Université de Waterloo et tenu une table ronde avec des représentants municipaux, la direction de l’office de protection de la nature du secteur et les équipes des députés provinciaux des environs. J’ai aussi rencontré des représentants de l’office de protection de la nature du coin et visité les zones inondables de Cambridge et Brantford et des alentours.

À London, j’ai visité le secteur de Port Stanley sur les rives du lac Érié pour voir la hauteur de l’eau, mais je n’ai malheureusement pas été témoin de l’érosion du rivage. Je me suis entretenu avec le personnel de l’office de protection de la nature sur son rôle dans la gestion des eaux, et j’ai organisé une table ronde avec des représentants municipaux du Sud-Ouest de l’Ontario et la direction de l’office de protection de la nature du secteur.