Comportement

Un comportement est une réaction. L’être humain réagit à des stimulus visuels, auditifs, émotionnels et financiers. La réaction à un stimulus négatif est plus rapide que celle à un stimulus positif. Une réaction rapide à un stimulus négatif est généralement une réaction à l’effet plutôt qu’à la cause, ce qui fait une différence.

Assainissement

L’assainissement est plus qu’une tâche de fin de quart. Le degré de propreté d’une installation, d’un poste de travail ou d’une pièce d’équipement peut affecter la productivité et la sécurité. L’assainissement ne doit pas uniquement être pensé en termes d’hygiène et de salubrité alimentaire, mais également d’efficacité opérationnelle, conjointement à :

  • une plus grande productivité
  • une plus grande rapidité du diagnostic de défaillance de l’équipement
  • un nombre moins élevé de blessures chez les travailleurs

Parmi les avantages de l’assainissement :

  • Ergonomie : Dans un environnement propre, les travailleurs ont moins de distractions et circulent de façon plus efficace.
  • Temps d’arrêt imprévus : Les opérateurs d’équipement repèrent les fuites plus rapidement quand l’équipement est propre.
  • Réparations : L’équipe de maintenance peut diagnostiquer les pannes d’équipement plus rapidement quand l’équipement est propre.
  • Postes de travail : Les postes de travail de la production sont plus sûrs quand ils ne présentent pas de dangers pouvant causer des glissades et des chutes.

La mise en place d’une culture de la propreté du lieu de travail dans une entreprise peut prendre jusqu’à cinq ans. Ce changement peut également exiger de revoir qui est responsable de la sécurité des postes de travail dans le cadre des activités.

Déchets en bout de chaîne ou liés aux processus

Certaines entreprises de transformation génèrent beaucoup de déchets organiques. Une entreprise peut décider d’investir dans un biodigesteur. Ce digesteur sera adapté à son volume de déchets actuel. Les digesteurs sont à forte intensité de capital. Une fois créée, cette technologie devient rentable moyennant un minimum d’intrants. Investir dans un digesteur permettra de réduire le gaspillage évitable et de faciliter la récupération des sous-produits. Mais sans un certain volume d’intrants de gaspillage pour recouvrer le coût d’immobilisation, le digesteur ne sera pas rentable.

L’efficacité des processus et la récupération des sous-produits produisent moins de gaspillage (l’effet) et réduiront la taille (le besoin en capital) d’un éventuel digesteur, si cette solution est envisagée.

Mises à niveau de l’équipement

Les entreprises s’inquiètent parfois du coût de la charge de compresseur requise pour faire fonctionner leurs congélateurs. Une solution consiste à installer des systèmes de déshumidification dans les congélateurs. C’est une solution qui répond à l’effet, mais pas à la cause de la charge du congélateur. La couleur du toit est un facteur qui touche :

  • les charges thermiques par convection
  • une isolation insuffisante ou endommagée
  • l’équilibrage de l’air dans l’installation
  • les fuites d’humidité dans les congélateurs

Ces causes réduisent les exigences relatives à la capacité des compresseurs. Éliminer les causes élimine les effets.

Il faudra éventuellement installer des contrôles de l’humidité dans le congélateur, mais cela aura un coût d’immobilisation et un coût d’exploitation moins importants que des compresseurs plus grands. Il est plus rentable d’ajouter un module d’humidité à mesure que les installations s’agrandissent, que de mettre à l’arrêt un groupe compresseur surdimensionné.

Dans une entreprise, les réactions fondées sur l’effet ont tendance à se focaliser sur les résultats négatifs (les interférences) au bout de la séquence intrants-processus-extrants et à emprisonner les interférences précédentes. Les réactions fondées sur la cause se focalisent sur les problèmes de fond afin d’éliminer la source des interférences et d’améliorer la performance.

Communication

Dans une installation de fabrication, il y a quatre modes de communication :

  • De personne à personne (fabrication manuelle) : les personnes communiquent entre elles par le geste et la parole.
  • De personne à machine (fabrication mécanique) : les personnes communiquent avec les machines au moyen d’interrupteurs de marche et arrêt, de cadrans, de réglages de contrôle et d’instructions programmées.
  • De machine à personne (fabrication automatisée) : les machines communiquent avec les personnes par le biais de jauges mécaniques ou de compteurs numériques et de façon visuelle, à l’aide de moniteurs (une jauge exige que l’opérateur reste à côté de la machine).
  • De machine à machine (fabrication numérique) : Des machines informatisées et numériques communiquent entre elles au moyen de données.

Chaque mode de communication nécessite de nouvelles compétences et de nouveaux outils pour garantir l’efficacité des échanges. Comprendre la façon dont les machines nous parlent, et se parlent entre elles, constitue une compétence.

Les processus mécaniques et automatisés exigent les aptitudes suivantes :

  • faire fonctionner une machine
  • diagnostiquer les problèmes des machines
  • réparer une machine

Les processus numériques exigent de posséder les aptitudes suivantes :

  • savoir lire les données
  • comprendre à quel moment les données indiquent un écart
  • repérer et isoler un écart
  • corriger un écart

Dans un processus numérique, il y a trois couches de communication et de gestion :

  • collecte des données et analyse des informations mesurées, planification de la maintenance
  • visualisation des données au point d’utilisation (par exemple, des écrans reliés aux chaînes individuelles de fabrication)
  • élaboration d’indicateurs de rendement clés (IRC) et planification des activités

Compétences

Communication et ensembles de compétences

L’efficacité de la communication et du comportement repose sur des ensembles de compétences qu’il faut acquérir et exercer pour obtenir des avantages de coûts. Les ensembles de compétences requis dans la fabrication mécanique et automatisée ne disparaissent pas dans un environnement numérique. Ces compétences restent nécessaires et continuent d’être améliorées. La mise en application des compétences influe sur le comportement.

Par exemple, un système d’information de gestion de l’énergie (SIGE) permet de faire le suivi des performances d’un équipement. Les compteurs divisionnaires individuels qui alimentent le SIGE peuvent alerter le personnel si une intervention de maintenance s’impose, pour éviter des temps d’arrêt imprévus. Un comportement proactif évitera d’avoir à effectuer des réparations sur l’équipement, après la crise. La clé consiste à opérationnaliser les actions au sein d’une stratégie en faisant appel à un personnel compétent. Parmi les résultats comportementaux qui découlent de la mise en application des compétences et des outils :

  • Maîtrise de l’efficacité de la production
  • Adoption de technologie et d’outils, et acquisition de compétences
  • Compréhension de la gestion des données et efficacité des IRC
  • Réalisation d’une occasion rentable de carboneutralité
  • Évitement des sanctions réglementaires
  • Attraction et fidélisation d’une équipe motivée

Communication entre les équipes

Il faut des équipes pour communiquer le quoi et le comment pendant un processus d’adoption d’une technologie. Ces personnes, provenant de différents segments de l’entreprise, possèderont de l’expérience et un intérêt direct dans le bon fonctionnement des choses. La difficulté consiste à répondre aux besoins de ceux qui vont utiliser la nouvelle technologie et dont le travail sera touché par ce changement, tout en veillant à ce que cette nouvelle technologie réponde aussi aux besoins généraux de l’entreprise.

La discussion peut commencer par la recherche d’un modèle quant au choix de l’équipement et la technologie. L’adoption d’une technologie n’est pas un processus qui se déroule en une seule étape. C’est un processus qui exige un travail d’équipe. Les membres de l’équipe apportent des compétences spécialisées, une expérience et un certain pouvoir de décision quant aux mesures, aux évaluations, aux analyses, aux décisions, à l’installation et au fonctionnement de la technologie. L’équipement d’aujourd’hui, avec ses circuits informatisés (les semi-conducteurs), exige aussi de bien comprendre la technologie fondamentale qu’il faudra mettre en place pour que cet équipement fonctionne efficacement.

Des équipes spécialisées guident le cycle de l’adoption

Évaluation des besoins

  • Mesures, compréhension des processus et des écarts
  • Personnel :
    • Haute direction (chef de la direction, directeur général des opérations, ressources humaines, opérations, ventes et marketing)
    • Gestion des données
    • Ingénierie
    • Maintenance
    • Superviseur de la production
    • Gestion de produits
    • Assurance de la qualité

Évaluation de la technologie

  • Détermination des options disponibles (formation, processus, technologie et état de préparation)
  • Personnel :
    • Gestion des données
    • Ingénierie
    • Maintenance
    • Opérations
    • Superviseur de la production

Analyse coûts/avantages

  • Analyse des options sur le plan des coûts et des avantages par rapport aux besoins organisationnels
  • Personnel :
    • Gestion des données
    • Ingénierie
    • Finance
    • Ressources humaines
    • Opérations
    • Assurance de la qualité

Adhésion et confiance

  • Compréhension et soutien de la décision par la haute direction
  • Personnel :
    • Haute direction (chef de la direction, directeur général des opérations, ressources humaines, opérations, ventes et marketing)
    • Ingénierie
    • Finance
    • Opérations
    • Assurance de la qualité

Choix et adoption de la technologie

  • Planification, compétences, formation, fournisseurs, installation et commission
  • Personnel :
    • Ingénierie
    • Finance
    • Ressources humaines
    • Maintenance
    • Opérations

Exploitation et optimisation

  • Utilisation de tout le potentiel de la technologie, mise en œuvre de l’amélioration continue
  • Personnel :
    • Gestion des données
    • Ingénierie
    • Maintenance
    • Opérations
    • Superviseur de la production
    • Gestion de produits
    • Assurance de la qualité

Une petite entreprise ne revêt pas la complexité organisationnelle d’une grande entreprise. Le présent guide a pour intention de décrire les équipes spéciales à mettre en place. Il faut définir des rôles et des compétences pour mener à bien l’évaluation des besoins, l’évaluation de la technologie et l’analyse coûts/avantages qui serviront à répondre aux variables établies. D’abord, le processus d’adoption doit porter sur les technologies fondamentales (les intrants). En effet, les compétences liées à la gestion des données et à la maîtrise des variables qui seront utilisées pour assurer une adoption efficace de la technologie aux stades des processus et des extrants dépendent des compétences essentielles acquises lors de l’utilisation des technologies fondamentales.