Contexte

Une fois les projets d’adoption de technologie liés aux intrants et aux processus mis en place, le risque de trop dépenser sur la technologie en bout de chaîne diminue. La plupart des éléments sont, cependant, de meilleures pratiques de gestion (MPG) qui peuvent être adoptées parallèlement aux MPG des intrants et des processus. Avant d’investir dans un gros projet d’investissement comme un digesteur ou une nouvelle technologie de traitement des eaux usées, il faut s’assurer que le processus est optimisé. Les technologies en bout de chaîne sont généralement sensibles à l’échelle. Cette échelle s’accompagne d’une capacité minimale et maximale. Tout comme les systèmes de cogénération peuvent être mis en arrêt forcé quand la demande d’énergie tombe au-dessous de sa capacité de performance minimale, certaines technologies en bout de chaîne connaissent des défaillances quand elles atteignent leur niveau de fonctionnement minimal ou maximal.

Problème 1 : la génération de déchets

Les déchets sont des extrants non productifs. Leur coût par mise au rebut est plus élevé que le coût approximatif de 100 $ par tonne en cas d’acheminement vers un site d’enfouissement. Dans le secteur de l’emballage alimentaire, les interférences implantées dans les déchets coûtent entre 700 et 1 200 $ par tonne. Dans le secteur de la transformation primaire, les interférences implantées dans les déchets sont moins élevées, entre 200 et 700 $ par tonne. Le rejet des déchets solides dans les eaux usées dépasse les 1 000 $ par tonne juste pour les charges liées à la demande biologique en oxygène (DBO). Ces chiffres s’appuient sur les études sur le gaspillage alimentaire menées par Provision Coalition et les estimations de coûts communiquées au ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Affaires rurales (MAAARO) par les entreprises de transformation alimentaire.

Solutions

Envisager d’installer des compteurs de DBO automatisés

La plupart des municipalités ont des règlements administratifs (en anglais seulement) qui prévoient des surtaxes liées au rejet des eaux usées quand les niveaux de contaminants dépassent certains seuils.

Les surtaxes des égouts des entreprises de transformation alimentaire se situent souvent dans une fourchette allant de 3 à 20 fois le coût des taxes d’égout. En Ontario, la plupart des municipalités facturent entre 1,00 et 1,20 $/m3 d’utilisation estimée des égouts, outre des surtaxes. Ces surtaxes orientent également les ordonnances municipales qui visent à prendre des mesures correctives.

L’analyseur PeCOD de ManTech (en anglais seulement), une entreprise ontarienne, teste automatiquement l’eau potable et les eaux usées en 15 minutes. La technologie est approuvée pour les analyses des eaux usées. Cet équipement de fabrication canadienne a été testé par le ministère de l’Environnement, de la Protection de la nature et des Parcs ainsi que le Bloom Centre for Sustainability. Cette technologie en ligne est 20 % plus précise que les échantillons instantanés qui peuvent nécessiter jusqu’à une semaine avant d’être analysés. La DBO augmente dans un échantillon avec le temps. L’échantillonnage immédiat est précis. Cette technologie offre un délai de récupération simple de 5 ans quand les surtaxes d’égout pour la DBO s’élèvent à plus de 50 000 $ par an.

Séparer et recycler les matériaux

Il existe un marché pour l’emballage, le plastique et les métaux. Le retour sur ces matériaux peut ne pas recouvrir les coûts intégrés, mais le marché du recyclage est un moyen de limiter le coût de la mise au rebut et de détourner les matériaux des sites d’enfouissement. Partners in Project Green (en anglais seulement) gère une bourse des déchets (un marché qui met en relation les entreprises avec des sociétés de recyclage des matériaux, qui paient souvent pour un produit).

Observation sur le terrain

Un avantage de la diversion est que ces matériaux sont mesurés. Vérifier ces volets à la recherche de tout matériel à usage unique qui peut être remplacé par du matériel réutilisable, en veillant à la salubrité alimentaire.

Séparer les déchets organiques et les détourner des sites d’enfouissement

À l’heure actuelle, environ 20 % des résidus alimentaires en Ontario sont détournés des sites d’enfouissement pour être acheminés vers des biodigesteurs (400 000 tonnes). Les redevances de déversement pour la digestion ne représentent qu’une fraction des coûts associés aux sites d’enfouissement. Cornerstone Renewables (en anglais seulement), Wessuc (en anglais seulement) et Walker Industries (en anglais seulement) gèrent les déchets organiques emballés (en palettes) et en vrac (liquides ou solides). C’est une façon de gérer de façon sécuritaire les rappels, les retours de produits endommagés et les marchandises condamnées.

Wessuc (en anglais seulement), Walker (en anglais seulement), Panda (en anglais seulement) et Perth (en anglais seulement) offrent également des services de halage des déchets qui sont en lien avec l’épandage sur le sol et le compostage. Les déchets organiques alimentaires ne conviennent pas aux intrants de compost, car ils attirent les ravageurs et dégagent des odeurs. De même, l’épandage sur le sol des déchets organiques alimentaires est une source constante de plaintes.

Problème 2 : les pratiques d’assainissement

L’assainissement et la salubrité alimentaire sont indissociables. Par exemple, la COVID-19 a fait naître des cycles d’assainissement supplémentaires. Mais la maîtrise des coûts est toujours un enjeu, surtout en pleine pandémie. Il existe des pratiques éprouvées qui permettent à la fois de limiter les coûts et de garantir la salubrité alimentaire.

Solutions

Mesurer la consommation d’eau aux fins de l’assainissement

Une leçon apprise lors de l’analyse des cycles d’assainissement dans les usines agroalimentaires est que la consommation d’eau peut varier jusqu’à 300 % d’un jour à l’autre. Dans un cas, une équipe de 3 personnes utilisait les tuyaux pendant 1 à 3 heures. La plupart des jours, cette même équipe avait besoin de 1,5 heure pour nettoyer toute l’installation de transformation. L’écart de coût pour les cycles d’assainissement allait de 500 à 1 000 $ pour la main-d’œuvre, l’eau chaude et les eaux usées. La différence de coût dépendait du fait que l’équipe racle le sol ou arrose pour évacuer les matériaux par les égouts.

Relever les tuyaux d’assainissement sur des dévidoirs en hauteur

Le fait de relever les tuyaux du sol a pour avantage :

  • salubrité alimentaire (les tuyaux au sol entrent en contact avec tout ce qui touche le plancher)
  • sécurité des travailleurs (les tuyaux au sol constituent un risque de trébuchement; personne ne remarque les tuyaux qui fuient sur le plancher jusqu’à ce qu’une flaque se forme, constituant un risque de glissade)
  • intégrité de l’équipement (les chariots tracteurs de manutention écrasent les tuyaux et les buses)
  • contrôle des fuites (les fuites en hauteur se remarquent plus facilement)
  • gestion des comportements (quand les tuyaux sont dégagés, les équipes d’assainissement auront tendance à utiliser les racloirs, si possible)

Instaurer et respecter des protocoles d’assainissement

Éléments à tenir en compte dans un cycle d’assainissement :

  • respect des exigences de la salubrité alimentaire
  • maîtrise du coût des intrants, tels que l’eau et la main-d’œuvre
  • évitement des surtaxes des égouts

Des compteurs d’eau d’assainissement constituent une mesure de surveillance de gestion. Le plus grand impact de l’utilisation de tuyaux est lié à la pratique qui consiste à pousser les matériaux sur le plancher et à les évacuer par les égouts.

Le coût associé à l’utilisation d’un point de décharge des eaux pour les débris au sol peut aller jusqu’à 870 $ par tonne (0,87 $ par kg). L’échantillonnage municipal a souvent lieu au même moment que le pic de consommation associé aux cycles d’assainissement. Les débris organiques dans les eaux usées d’assainissement dépassent généralement les niveaux autorisés de déchets organiques dans les eaux usées. Les surtaxes des égouts sont calculées à partir d’une charge standard de déchets organiques de 300 ppm, mesurée en DBO ou en demande chimique en oxygène (DCO).

Dans les cycles d’assainissement, les charges de déchets organiques peuvent se chiffrer à plus de 3 000 ppm de DBO. À 10 fois la limite autorisée, la surtaxe est 9 fois plus élevée que la charge d’égout de base. La surtaxe d’égout peut alors s’élever jusqu’à 26 $ le mètre cube d’eaux usées.

À 3 000 ppm de DBO, le volume réel des déchets organiques dans un mètre cube d’eau se chiffre à 0,0333 % (10 kg of déchets organiques par m3). Des confiseries ont déjà atteint des niveaux de DBO de 50 000 ppm (près de 170 kg de déchets organiques à 150 $/m3). Certaines brasseries artisanales ont enregistré jusqu’à 20 000 ppm de DBO (près de 70 kg de déchets organiques à 61 $/m3). La majeure partie de cette charge provient de l’eau utilisée aux fins de l’assainissement. Les eaux d’assainissement peuvent représenter jusqu’à 20 % de la consommation d’eau globale d’une usine alimentaire.

Quand les équipes d’assainissement raclent le sol et ramassent les matériaux sous forme de déchets solides, cela représente 10 % des surtaxes des égouts. Peser les déchets récupérés à la fin d’un quart offre un indicateur permanent pouvant révéler d’éventuels problèmes dans la chaîne.

Problème 3 : les enjeux de la gestion du carbone

Une gestion rentable des émissions de carbone et équivalent carbone commence par l’évitement. Les émissions évitables liées aux processus peuvent représenter la moitié des émissions directes de gaz carbonique (CO2) et des émissions en équivalent CO2 qu’une usine de transformation alimentaire est susceptible de produire. Certaines solutions de réduction des émissions de carbone liées aux processus nécessitent un équipement spécial. D’autres sont le résultat de fuites, de pertes et de mises à niveau de l’efficacité énergétique. D’autres encore utilisent des sources d’énergie plus coûteuses, où le prix devient plus avantageux quand les taxes sur le carbone ou le coût des compensations carbone sont des facteurs.

Les émissions de CO2 sont directement produites par la combustion de carburants fossiles. Les émissions en équivalent CO2 sont directement issues des fuites de frigorigène, des composés organiques volatils (COV) émis lors de la cuisson, de la friture et de la fermentation, ou du vieillissement de boissons alcoolisées, et du méthane libéré par les déchets organiques et les eaux usées.

À l’heure actuelle, la taxe sur le carbone sur les carburants fossiles (diesel, essence, gaz naturel et propane) incite à rechercher des technologies d’énergie de substitution et (ou) éco-efficientes. La demande des consommateurs, guidée par les attentes des détaillants à l’égard des fournisseurs, tend vers des produits à prix concurrentiel assortis d’une empreinte carbone réduite documentée. La politique fédérale en matière d’environnement se tourne aussi vers des objectifs de neutralité carbone (atteindre zéro émission de carbone d’ici 2050).

Du côté provincial, l’Ontario a adopté le concept de la fabrication circulaire qui est décrite comme une voie vers la réduction durable des émissions de carbone.

Pour les entreprises de transformation alimentaire en Ontario, il existe des axes de politique émergents et simultanés concernant la déclaration des émissions de carbone et d’équivalent carbone.

Les exigences relatives à la déclaration des émissions de carbone en Ontario

Exigences relatives à la déclaration des émissions de gaz à effet de serre en Ontario s’appliquent aux entités qui émettent 10 000 tonnes et plus par an d’émissions directes de gaz à effet de serre. Les installations qui émettent 50 000 tonnes ou plus de CO2 de la combustion ou d’équivalents CO2 liés à d’autres émissions de gaz à effet de serre sont définies comme des émetteurs réglementés. Les émetteurs réglementés doivent réduire leurs émissions de 30 % d’ici 2030. Les installations qui émettent 10 000 tonnes de gaz à effet de serre par an peuvent participer au programme sur une base volontaire.

Loi canadienne sur la responsabilité en matière de carboneutralité

En avril 2021, le gouvernement fédéral a proposé la Loi canadienne sur la responsabilité en matière de carboneutralité. La proposition de loi prévoit des paliers de 5 ans pour atteindre l’objectif de carboneutralité au pays d’ici 2050. Une annonce a été faite par la suite concernant une initiative à caractère volontaire destinée aux gros émetteurs, alliant la réduction des émissions et la compensation des émissions grâce à la séquestration du carbone (la plantation d’arbres, par exemple) ou au captage du carbone.

Ce règlement vise les émetteurs de grande taille (et les émetteurs réglementés) dans un premier temps, c’est-dire les installations qui émettent 50 000 tonnes ou plus de gaz à effet de serre.

Comptabilité du cycle de vie

Certains détaillants s’intéressent à l’empreinte du cycle de vie des produits qu’ils offrent à la vente. Pour une installation, la comptabilité du cycle de vie (en anglais seulement) est plus complexe que la déclaration des émissions. La comptabilité du cycle de vie est, dans ce cas, fondée sur un produit ou une chaîne de production. Le procédé tient compte de l’empreinte carbone associée à la fabrication et à toutes les fournitures des intrants, de l’empreinte liée au détaillant et des mesures de bout de chaîne concernant, par exemple, les déchets d’emballage. Dans l’Union européenne, la législation sur les produits de consommation « du berceau au berceau » fait appel au même principe.

Norme internationale des systèmes de gestion de l’énergie

Une autre norme connexe est ISO-50001, Norme internationale des systèmes de gestion de l’énergie. C’est une norme qui concerne l’amélioration de la performance énergétique des émetteurs industriels, commerciaux et institutionnels. Ressources naturelles Canada a mis en place un programme pour soutenir l’adoption de cette norme.

Pour compenser le coût associé à la réduction des émissions de carbone, il est possible de créer un crédit de carbone vendable. Toutefois, la documentation exigée fait appel à des ensembles de compétences et à des services bien particuliers. Il faut une grande rigueur scientifique pour créer un crédit. Le processus de création doit inclure certaines étapes :

  • Un tiers habilité doit valider la revendication à l’aide de mesures réelles.
  • Un autre tiers habilité doit vérifier les mesures.

Avant 2018, la validation et la vérification faisaient apparaître une économie d’échelle, où les experts documentaient 10 000 tonnes de réductions des émissions de carbone provenant d’une seule source. Le coût de ce service allait de 5 à 10 $ la tonne. Les petites et moyennes entreprises (PME) du milieu de la transformation alimentaire produisent généralement moins de 10 000 tonnes d’émissions de carbone de la combustion de carburants fossiles. Même le total des émissions de carbone et équivalent carbone, toutes sources confondues, dans bien des usines alimentaires ne peut pas dépasser 10 000 tonnes (liées à la combustion de carburant, aux fuites de COV et de frigorigène, et aux émissions de méthane provenant des déchets).

Les coûts élevés, les attentes des consommateurs et des détaillants et les règlements sur l’environnement indiquent tous des écarts et la nécessité de trouver une solution compétitive. Parmi les solutions pour remédier à ces écarts :

  • créer des protocoles nationaux faciles à utiliser pour l’industrie
  • connaître les étapes de la validation et de la vérification des mesures aux fins de la réduction des émissions de carbone
  • établir des fournisseurs de services de validation et de la vérification rentables
  • créer des services rentables de regroupement des compensations pour extraire de la valeur auprès des fabricants de plus petite taille
  • trouver des marchés qui achèteront les compensations à un prix qui en justifie la création

Il existe une voie pour les fabricants qui ne fait pas intervenir le marché du carbone. L’incidence de ces normes et règlements sur les PME du milieu de la transformation alimentaire est une question légitime. C’est à leurs dénominateurs communs qu’il faut s’intéresser.

La comptabilisation du carbone s’intéresse à ce qui suit :

  • Émissions de portée 1 : Ce sont les émissions qui sont directement créées par une installation. Cela inclut les émissions dues à la combustion, les émissions fugitives de frigorigène et de COV et le méthane.
  • Émissions de portée 2 : Ce sont les émissions qui résultent des intrants.
  • Émissions de portée 3 : Ce sont les émissions qui sont liées aux produits et (ou) aux services, directement issues du transport des marchandises et des émissions de fin de vie des produits.

Comme indiqué plus haut, un processus de comptabilisation du carbone doit être validé de façon indépendante, puis vérifié. Les données à analyser doivent être recueillies. Tout cela peut coûter beaucoup de temps et d’argent, à moins qu’une installation ne possède des systèmes qui permettent de collecter et d’organiser les données, selon les besoins. C’est là où les meilleures pratiques de gestion qui impliquent des compteurs divisionnaires, des Systèmes d'information sur la gestion de l'énergie (SIGE) et l’intégration numérique jouent un rôle. Munis de ces outils, les experts en la matière et les responsables peuvent éliminer des coûts et des déchets de la production. Ces compétences sont aussi déterminantes pour faire un suivi de l’incidence du cycle de vie de l’installation.

Les volumes établis d’énergie, de frigorigène, d’eau, d’eaux usées, d’ingrédients, d’emballage, de déchets organiques et de déchets d’emballage sont assortis de coefficients pour calculer les émissions de gaz à effet de serre. Les normes provinciales, fédérales et internationales peuvent stipuler des coefficients différents, lesquels varieront selon la source d’approvisionnement, l’année et le protocole. La clé consiste à commencer au niveau de l’installation.

Même s’il n’existe pas un modèle unique d’usine de transformation alimentaire, les émissions sont directement liées à l’équipement, aux processus et aux pratiques qu’une installation utilise. Quand l’entreprise se développe, tout cela se complique. L’augmentation des extrants peut rapidement faire augmenter les émissions, s’il n’y a pas de contrôle de l’efficacité des intrants, des processus et des extrants.

Les émissions de carbone et équivalent carbone produites par les entreprises de transformation alimentaire proviennent généralement des sources indiquées dans le tableau 9.

Tableau 9 : Sources cibles des émissions de CO2 et équivalent CO2 dans les usines alimentaires et potentiel de réduction
Source Fourchette des émissions
%
Solutions éprouvées (cible de réduction)
%
Solutions concernant les intrants Solutions concernant les processus Solutions concernant les extrants
Combustion (gaz naturel, diesel, essence et propane) 30 à 40 50
  • Correction et prévention des fuites (10 %)
  • Compteurs divisionnaires et contrôles de la gestion de l’énergie (6 à 20 %)
  • Systèmes de planification des ressources de l’entreprise (PRE) (2 à 6 %)
  • intégration numérique (6 à 20 %)
  • Contrôles chauffage, ventilation et air conditionné (CVC) (2 à 10 %)
  • Contrôles de la qualité de l’onde (QO) (2 à 6 %)
  • Remplacement de l’éclairage (2 à 5 %)
Logistique interne (1 à 2 %), en raison du transport et des chariots tracteurs de manutention
  • Récupération de chaleur des processus (10 à 30 %)
  • Récupération de chaleur des eaux usées (5 à 10 %)
Réfrigérants 20 à 30 Jusqu’à 99
  • Remplacement du fluide frigorigène par du CO2 (99 %) (ceci est une stratégie de remplacement)
  • Prévention des fuites (25 %)
s.o. s.o.
Autres COV 1 à 50 70 à 90 s.o. s.o.
  • Destruction des COV par hydroxyle (90 %)
  • Combustion des COV (peut accroître la consommation de carburant de combustion)
Méthane 20 à 40 95 s.o.
  • Recyclage des déchets d’emballage (10 %)
  • Récupération des coproduits (jusqu’à 30 %)
  • Détournement vers des biodigesteurs (jusqu’à 70 %)
  • Biodigestion des eaux usées sur place (10 %)
  • Biodigestion des déchets solides sur place (50 %)
Électricité 5 30
  • Contrôles CVC (2 à 10 %)
  • Réfrigération et humidité (2 à 15 %)
s.o. s.o.

Les solutions éprouvées sont fondées sur des éléments probants tirés d’études de cas publiées où les mesures prises ont été rentables.

Les solutions suggérées sont fondées sur le contrôle des variables dans la séquence intrants-processus-extrants. Quand les mesures liées aux processus ou aux extrants précèdent les mesures liées aux intrants, les interférences provenant des variables des intrants auront une incidence sur l’efficacité des mesures liées aux processus et aux extrants.

Les systèmes de CVC peuvent utiliser à la fois du gaz naturel et de l’électricité. Il se peut que certains projets se recoupent.

Les contrôles de la QO réduisent les temps d’arrêt imprévus et les interférences continues liées aux systèmes qui continuent de fonctionner pendant que la production est interrompue.

La technologie de destruction par hydroxyle ne fonctionne pas quand des corps gras sont en suspension dans l’air. Dans ce cas, il faut envisager d’avoir recours à des systèmes de combustion des COV, mais leurs coûts d’immobilisation et d’exploitation sont bien plus élevés.

Des projets liés à la réfrigération et à l’humidité de même qu’à l’équilibrage de l’air permettent de réduire la charge de réfrigération et la quantité d’électricité nécessaire pour faire fonctionner les systèmes de réfrigération. En général, les projets de ce type mènent à une diminution des exigences relatives à la capacité de réfrigération et au compresseur ainsi qu’à une réduction de la consommation d’électricité.

Problème 4 : les cycles des stocks

Les stocks physiques comportent un coût lié à leur gestion. Il est cependant possible de les utiliser comme levier au profit du capital d’exploitation. Il faut des stocks pour les intrants, pour l’encours de fabrication et pour répondre aux commandes des clients. La sagesse populaire veut qu’il suffise de réduire le volume des stocks pour se dégager des flux de trésorerie d’exploitation. C’est vrai, à condition que les ventes soient prévisibles, que l’approvisionnement ne connaisse aucune perturbation et que les comptes débiteurs soient réglés en temps et en heure.

Pour déterminer un niveau de stock idéal, voici les éléments à prendre en compte :

  • La résilience de la chaîne d’approvisionnement de l’entreprise (la rapidité à laquelle il est possible de se réapprovisionner en stock dans l’installation quand la demande augmente).
  • Le cycle commercial de l’entreprise — le délai qui s’écoule entre le règlement des intrants et la réception du paiement pour le produit. Le cycle commercial indique donc la durée pendant laquelle les stocks immobilisent le capital d’exploitation de l’entreprise. Plus le cycle commercial est court, moins l’argent est bloqué dans les stocks.
  • La vitesse à laquelle les stocks se renouvellent entre le moment où ils atterrissent sur le quai de l’entreprise et le moment où ils atteignent l’aire d’expédition est un autre point à considérer. À un rythme de 18 renouvellements par an, le cycle commercial d’une entreprise peut ne durer que 30 jours. Si ce cycle passe à 36 fois par an, il est possible d’obtenir un cycle commercial positif, où l’entreprise est payée pour les marchandises avant même qu’elle ne soit tenue de payer les coûts de ses intrants. À ce stade, ce sont des flux de trésorerie disponibles qui sont dégagés, en plus de la marge brute.
  • Le coût de l’espace requis pour contenir les stocks, par kilogramme et par palette. Le coût des stocks s’élève à environ 1 cent par kg et par mois, soit environ 5 $ par mois pour une palette qui contient 500 kg de produits. Il s’agit d’un exercice d’évaluation des coûts par activité qui s’intéresse au coût associé au déplacement, à la conservation et au financement des stocks. L’entreposage de produits réfrigérés et surgelés comporte des coûts plus élevés que l’entreposage de produits secs. L’entreposage extérieur coûte aussi plus cher que l’entreposage intérieur.
  • Le coût de manutention d’une palette pour la déplacer de l’aire de production à l’aire d’entreposage et au rayonnage, et pour récupérer cette palette en vue d’un autre traitement ou aux fins de l’expédition. Les sociétés d’entreposage tierces font payer chaque palette que leurs travailleurs manipulent pour l’entreposer, la récupérer ou la transporter de quai à quai.

Il faut calculer la superficie qu’occupent physiquement les stocks dans le volume du bâtiment où ils sont entreposés.

Solutions

Créer un plan de l’emplacement des stocks

L’entreprise devrait examiner ses besoins de stocks en fonction du volume de débit et de l’espace requis pour les intrants et les extrants. Les articles à rotation rapide et à volume élevé auront besoin d’un espace dédié qui soit facile à atteindre et à gérer. Il faut donc trouver l’équilibre entre des espaces de stocks dédiés et les besoins réels de stocks. Un produit qui nécessite un emplacement à une seule étagère n’a pas besoin de toute une rangée, et les articles de grande vente qui sont entassés dans des emplacements individuels se perdent.

En plus d’un plan d’emplacement des stocks, l’entreprise devrait travailler en partenariat avec les fournisseurs, en les intégrant à son plan de gestion des stocks. Les fournisseurs auront du stock, moyennant des ventes annuelles garanties. Grâce aux systèmes d’inventaire numérique, les fournisseurs peuvent installer des entrepôts directement dans l’atelier, si le volume justifie l’investissement.  Un fabricant de taille moyenne pourra ainsi envisager d’avoir recours à cette stratégie pour ses pièces de maintenance et d’équipement, en partenariat avec un distributeur local, dans le cadre d’un plan de maintenance centrée sur la fiabilité.

Instaurer des rappels liés au cycle des stocks

Les stocks occupent de l’espace et l’espace constitue un coût. Quand les stocks restent inutilisés pendant une année, le coût associé à la conservation de ces stocks a probablement érodé tout profit. De plus, les stocks ont probablement dépassé leur durée de conservation et sont devenus poussiéreux.

Gérer le stock en stagnation

Il est possible d’organiser des ventes « payer et emporter » à l’intention du personnel, de faire des dons à des banques alimentaires, de réutiliser l’emballage des produits abandonnés ou de vendre l’emballage non utilisé comme emballage de secours. Il n’est pas rare que le stock en stagnation d’une entreprise occupe 1 à 10 % de sa capacité d’entreposage.