L’objectif 1 de La prévention, ça marche est axé sur la capacité à démontrer les contributions mesurables pour prévenir les maladies professionnelles et les blessures et décès au travail. Nous utilisons les données probantes disponibles pour cibler les initiatives, mesurer le rendement et renforcer le contrôle du système de santé et de sécurité au travail.

Mise en œuvre du programme La prévention, ça marche par le biais de la gouvernance du système

Le modèle de gouvernance du programme La prévention, ça marche est fondé sur « l’impact collectif ». Cette approche rassemble des personnes issues de divers organismes et secteurs afin de résoudre les problèmes de manière structurée, organisée et collaborative.footnote 1 Dans cette optique, le ministère a mis en place une série de comités directeurs composés de membres issus de l’ensemble du système de SST. Ces comités ont reçu les tâches suivantes :

  • analyser les données disponibles les plus récentes
  • déterminer les besoins les plus urgents en matière de santé et de sécurité au travail en Ontario
  • planifier de nouvelles interventions sectorielles à long terme

En 2021–2022, le comité directeur sur les données et ses partenaires de recherche se sont concertés pour fournir des conseils à l’égard des changements à entreprendre en matière de recherche sur la SST et pour intégrer les meilleures données disponibles dans l’élaboration de trois nouveaux programmes de prévention : 

  • Étude sur les petites entreprises (en anglais) - Comité directeur des petites entreprises
  • Outil de contrôle de la silice - Comité directeur de la prévention des maladies professionnelles
  • Aborder les facteurs de risque associés aux méfaits des opioïdes en milieu de travail - Comité directeur sur la santé mentale, la violence et le harcèlement au travail

Le ministère continuera à mesurer l’efficacité des mesures entreprises au sein du système de SST et rendra compte de la mise en œuvre de ces programmes en 2022–2023.

Évaluer les risques, identifier les causes souches et cibler les dangers spécifiques au secteur

Outre les initiatives décrites ci-dessus, les partenaires en SST ont participé à un large éventail d’activités en 2021–2022. En collaboration avec le ministère, ils ont dirigé des évaluations des risques, mené des recherches ciblées et colligé des données dans les secteurs prioritaires. Les secteurs concernés sont la foresterie, l’exploitation minière, la construction, les transports et l’industrie manufacturière (avec une attention particulière à l’égard les jeunes travailleurs).

Sécurité au travail du Nord - Faits saillants

Ateliers d’évaluation des risques et d’analyse des causes souches

Sécurité au travail du Nord (STN) a organisé les ateliers en 2021 et 2022 :

Après avoir achevé le processus d’évaluation des risques et d’analyse des causes souches, l’équipe des services éducatifs et des spécialistes de la santé et de la sécurité de STN, en collaboration avec les comités consultatifs internes du STN, ont analysé les résultats des participants aux ateliers. Ils ont ensuite identifié les possibilités de fournir un programme de formation et des ressources en matière de santé et de sécurité au travail supplémentaire afin d’aider les industries à aborder les domaines de préoccupation.

Conduite sécuritaire sur les routes forestières

En 2021–2022, STN a formé un comité consultatif sur le programme de formation composé de représentants de l’industrie forestière afin d’aider à développer un programme de formation pour une utilisation sécuritaire des véhicules. Ce programme est conçu pour traiter les risques les plus élevés identifiés dans le cadre de l’évaluation des risques du secteur de l’exploitation forestière et pour s’attaquer aux causes souches des risques associés à la conduite sur les routes forestières. Le risque de « distraction au volant » a été identifié comme l’un des plus importants par les travailleurs et les gestionnaires, que les routes forestières soient empruntées pour le travail ou les loisirs.

Pour prévenir de la distraction au volant et sensibiliser à ce danger, STN a organisé 145 séances de formation et 5 événements éducatifs, virtuels et en personne. STN s’est associé à l’institut de recherche Enhancing the Prevention of Injury & Disability at Work de l’Université Lakehead pour mesurer les résultats et l’impact des formations dispensées. Cette étude est prolongée jusqu’au 31 mars 2023.

Workplace Safety and Prevention Services - Faits saillants

Programme d’évaluation des risques associés à la culture en serre

Workplace Safety and Prevention Services (WSPS) a lancé une méthodologie prédictive, fondée sur des données probantes et testée sur le terrain pour évaluer la santé et la sécurité, et la législation encadrant le travail en serre. L’objectif était de faire en sorte que les exploitants de serres adoptent des pratiques de travail sûres identifiées par les intervenants du secteur.

Entre 2021 et 2022, deux enquêtes ont été menées auprès des participants. Les résultats ont montré que :

  • les participants avaient un niveau élevé de connaissances avant de suivre la formation (84 %), mais qu’ils ont considérablement accru leurs connaissances après l’avoir suivie (98 %)
  • les participants ont amélioré leurs connaissances sur le système de responsabilité interne, l’importance de signaler les accidents évités de justesse et la Loi sur la santé et la sécurité au travail
  • au total, 91 % des personnes interrogées ont déclaré qu’elles se sentaient capables d’appliquer ce qu’elles avaient appris à un degré élevé ou très élevé et étaient motivées de le faire
  • plus de 70 % des entreprises ont fait état d’une amélioration de leur rendement et de leur programme de santé et de sécurité au travail après avoir mis à jour leurs politiques et procédures en matière de santé et de sécurité au travail

Jeunes travailleuses et travailleurs - Comté de Windsor-Essex

Le 1er avril 2022, ce programme piloté par la Direction de la prévention concluait sa dernière année. L’objectif de ce projet était de déterminer les causes souches des accidents de travail avec arrêt résultant d’une blessure. Les blessures sont fréquentes chez les jeunes travailleurs de l’industrie manufacturière.

Ce projet a permis au comté d’aider les employeurs du secteur manufacturier de la région à faire face aux risques et dangers qui touchent davantage les jeunes travailleurs. Les solutions proposées sont les suivantes :

  • présenter une ressource sur le site Web du comté, la boîte à outils (en anglais)
  • préparer quatre séances de formation d’une demi-journée en septembre 2021 pour les jeunes travailleurs et les superviseurs

Association de santé et sécurité pour les services publics - Faits saillants

Évaluation des risques et analyse des causes souches dans le secteur paramédical

L’objectif de ce projet mené par le secteur était de prévenir les blessures et les maladies professionnelles. Le projet se divisait en trois volets :

  • identifier les risques en matière de SST auxquels le personnel paramédical et les agents de communication des services d’urgences sont le plus exposés
  • comprendre les risques associés et leurs causes souches
  • développer des solutions pour atténuer, contrôler ou éliminer ces risques

L’évaluation des risques a permis d’identifier 105 dangers auxquels le personnel paramédical est confronté au travail. En tête de liste figuraient les risques psychosociaux susceptibles de causer le développement d’un trouble de stress post-traumatique (TSPT). Le sous-comité pour les Services médicaux d’urgence de la section 21 de l’Ontario a examiné les préjudices associés TSPT et a identifié 36 facteurs de causalité associés aux dommages psychologiques subis par le personnel paramédical et les agents de communication des services d’urgences.

L’ASSSP a cherché à obtenir de nombreux points de vue au cours du projet, notamment auprès des représentants des travailleurs et des employeurs des Premières Nations, des services paramédicaux ruraux, urbains et éloignés, des intervenants en services de soutien aux pairs du secteur, de cliniciens, du ministère du Travail, de l’Immigration, de la Formation et du Développement des compétences, ainsi que de représentants du milieu universitaire.

L’analyse des causes souches a permis d’identifier 150 solutions ou mesures de contrôles potentielles. Ces mesures visent à :

  • mettre à jour le matériel de formation et d’animation de séances sur des sujets tels que la violence au travail, la santé et la sécurité psychologiques, la fatigue, la gestion des événements traumatiques, la stigmatisation, l’autogestion et la résilience
  • fournir au personnel paramédical un soutien en matière de santé mentale adapté qui tienne compte des traumatismes
  • renforcer la collaboration entre les établissements d’enseignement, les programmes de base des hôpitaux et les prestataires de services en matière de formation, de mentorat et de développement de programmes
  • réserver des heures à la formation et à la formation continue, prévoir des pauses et périodes d’arrêt pour le repos et ressourcement
  • souligner la nécessité d’une législation en matière de santé et de sécurité spécifique au personnel paramédical
  • encourager l’autogestion en matière de santé en améliorant les installations (par exemple, salles de sport, salles de pause, espaces de repos) et en sensibilisant le public

Au total, 27 intervenants ont été identifiés pour contribuer à la mise en œuvre des solutions. Certaines des solutions ou mesures de contrôle recommandées sont simples et peuvent rapidement être mises en œuvre. D’autres impliquent des changements systémiques qui nécessitent le soutien et la coordination de plusieurs intervenants. Ce projet devrait orienter les travaux de l’ASSSP dans le secteur pour les années à venir.

Outil de résilience aux traumatismes liés au stress opérationnel (RTSO) (en anglais)

En 2020, l’ASSSP s’est associé au Conference Board du Canada (CBdC) pour développer l’outil de RTSO. En 2021–2022, l’ASSSP a utilisé cet outil pour identifier les façons d’améliorer l’évaluation des risques de traumatismes liés au stress opérationnel (TSO). Cela a conduit une deuxième itération de l’outil d’enquête. En décembre 2021, le rapport de recherche a été publié à nouveau sur le site web du CBdC afin présenter les améliorations apportées à l’outil.

Pour mieux comprendre l’utilisation de l’outil au niveau organisationnel, l’ASSSP a lancé un certain nombre de projets pilotes avec des organismes ontariens sélectionnés. L’ASSSP continue de travailler en étroite collaboration avec ses clients et divers intervenants afin de déterminer comment l’outil peut être mis à profit au mieux pour soutenir les efforts de prévention des TSO.

Grâce à l’outil de RTSO, le programme de microapprentissages autonomes ResilientME a été lancé en avril 2021. Grâce à son approche innovante par microapprentissages, ResilientME propose un contenu facile à assimiler, hautement interactif et accessible. Le programme gratuit a été consulté près de 1 000 fois depuis son lancement.

Infrastructure Health and Safety Association - Faits saillants

Ateliers dédiés aux solutions et aux mesures sectorielles

L’Infrastructure Health and Safety Association (IHSA) a organisé des ateliers en 2021 avec des représentants impliqués dans des activités de couverture, de finition extérieure, de charpente et la menuiserie, de maçonnerie et briquetage, et avec des délégués du secteur de la construction des maisons. L’accent a été mis sur l’identification de solutions et de mesures de contrôle qui soutiendraient au mieux les métiers impliqués. Les ateliers sur les causes souches ont conduit au développement d’une nouvelle ressource sur les 10 principaux facteurs de chute (en anglais).  Ce document imprimé été envoyé à 99 264 entreprises de construction résidentielle. Parmi les autres ressources, citons des résumés infographiques, des messages sur les médias sociaux, des baladodiffusions et une campagne de sensibilisation aux risques de chutes (en anglais).

En juin 2021, un atelier sur les causes souches a également été organisé avec des représentants de l’industrie afin d’identifier les causes souches, les solutions et les mesures de contrôles à l’égard des collisions dans les services publics souterrains. L’IHSA a présenté ses conclusions à diverses occasions pour valider les résultats; la socialisation des résultats sera disponible en 2022.

Hypovigilance du conducteur

L’IHSA a continué à élaborer des solutions sur la base des résultats de l’atelier sur l’hypovigilance du conducteur, notamment en mettant à jour de la page Web sur l’hypovigilance. Elle a en outre lancé des mesures ciblées pour remédier à cinq faiblesses systémiques identifiées. Ces mesures sont les suivantes :

  • accorder au métier de conducteur de camions le statut de métier spécialisé
  • examiner et combler les lacunes critiques de la formation obligatoire au premier échelon de l’emploi
  • rendre obligatoire le permis de conduire progressif pour tous les conducteurs de poids lourds
  • renforcer la répression à l’encontre des transporteurs qui ne respectent pas les règles; et
  • promouvoir la santé mentale et le bien-être

L’IHSA a également lancé une nouvelle campagne de sensibilisation en 2021–2022 sur le partage de la route avec les poids lourds. Cette campagne inclut une page Web dédiée, la publication de nouveaux épisodes de baladodiffusion, de la publicité ciblée et une campagne sur les médias sociaux qui a atteint 962 vues en 2021–2022.

Sécurité dans les cours

En 2021, l’IHSA a concentré ses efforts sur la validation et la diffusion des résultats de l’atelier sur la sécurité dans les cours. Par exemple, l’IHSA a :

  • organisé des séances de formation virtuelles, produit des résumés infographiques et publié des articles connexes
  • lancé une page Web consacrée à la sécurité dans les cours et aux quais de chargement
  • s’est attachée à remédier aux lacunes systémiques identifiées par le biais des mesures suivantes :
    • classer la conduite de camions dans la catégorie des métiers spécialisés et combler les lacunes en matière de formation
    • établir des protocoles de sécurité dans les cours et aux quais de chargement
    • renforcer la répression à l’encontre des transporteurs qui ne respectent pas les règles et promouvoir la santé
    • développer des mesures pour promouvoir le bien-être qui soit adapté au métier de conducteur et au personnel opérationnel et/ou d’assistance

De la recherche à l’action

Journée de la recherche 2021

Le ministère s’est associé à la Commission de la sécurité professionnelle et de l’assurance contre les accidents du travail (WSIB) pour organiser une série de journées de recherche en ligne les 17 et 24 juin 2021. Les trois principaux objectifs de la journée de recherche étaient les suivants :

  • améliorer l’accès aux résultats de la recherche
  • mieux faire connaître les recherches financées par le ministère et la WSIB
  • améliorer l’utilisation des données probantes dans la prise de décision dans l’ensemble du système de SST

La Journée de la recherche s’inscrit dans la stratégie du ministère en matière de recherche en SST et de modernisation du financement de la recherche qui a débuté en 2020–2021.

Six études techniques financées par le ministère ou la WSIB ont été présentées, suivies d’un débat de spécialistes et d’une période de questions-réponses. La série a attiré 475 participants issus de la communauté des chercheurs en SST, des partenaires du système de SST et du grand public. Une enquête post-évaluation a montré que 95 % des participants étaient satisfaits de l’événement et étaient d’avis que le format en ligne fonctionnait bien. Plus de 90 % des participants ont indiqué que l’initiative leur avait permis d’améliorer leurs connaissances de la recherche financée en SST.

Partenariat avec l’Institut de recherche sur le travail et la santé : étude sur le retour sur investissement

Vers la fin de 2021 et le début de 2022, la Commission de la sécurité professionnelle et de l’assurance contre les accidents du travail (WSIB) a élaboré une étude (en anglais) en partenariat avec l’Institut de recherche sur le travail et la santé (IRTS). Les deux principaux objectifs de l’étude étaient les suivants :

  • contribuer à promouvoir des pratiques exemplaires en matière de SST
  • aider les entreprises à tirer profit des résultats de la recherche pour créer une analyse de rentabilité personnalisée en faveur de la santé et de la sécurité dans leur milieu de travail

Les principales conclusions de l’étude ont montré que les retours financiers sont égaux, voire supérieurs, aux dépenses engagées en matière de SST. Les entreprises affichant de bonnes performances en matière de SST faisaient également état d’avantages financiers intangibles.

Industrie Transports Fabrication Construction
Rendement moyen pour chaque dollar investi 2,14 $ 1,24 $ 1,34 $

Les principaux résultats obtenus sont cohérents avec la recherche mondiale et constituent un argument solide en faveur d’une planification intégrée de la santé et de la sécurité au travail dans les entreprises.footnote 2

Partenariat avec l’Institut national de recherche et de gestion de l’incapacité au travail

En décembre 2021, l’Institut national de recherche et de gestion de l’incapacité au travail a reçu une subvention fédérale pour lancer un projet d’excellence en matière de retour au travail et de professionnalisation de la gestion des limitations fonctionnelles. Ce lancement s’inscrit dans le cadre d’une initiative lancée en 2008 en Colombie-Britannique (C.-B.). Cette initiative a permis d’améliorer les résultats en matière de retour à l’emploi. En outre, des pratiques exemplaires ont été intégrées dans des conventions collectives impliquant 150 000 travailleurs, quatre syndicats et plus de 260 organisations dans le secteur des soins de santé de la Colombie-Britannique.

En Ontario, la Commission de la sécurité professionnelle et de l’assurance contre les accidents du travail (WSIB) a établi un partenariat de trois ans avec l’Institut dans le cadre de cette initiative. Trois éléments de soutien aux programmes de retour au travail et de gestion des limitations fonctionnelles des clients de la WSIB sont prévus dans le cadre de l’initiative :

  • assurer un accès gratuit aux séances de formation continue en matière de gestion des limitations fonctionnelles par l’intermédiaire de la Pacific Coast University
  • fournir des évaluations gratuites de la gestion des limitations fonctionnelles sur le lieu de travail et du retour au travail, ainsi que des plans d’amélioration connexes
  • offrir l’accès à des bourses d’études pour l’obtention d’un diplôme en gestion des limitations professionnelles (baccalauréat) par l’intermédiaire de la Pacific Coast University

En février 2022, la WSIB a entrepris des travaux avec l’Institut pour élaborer une stratégie et du matériel de promotion et de sensibilisation destinés aux entreprises de l’Ontario. La promotion des services de soutien gratuits pour la gestion des limitations fonctionnelles et le retour à l’emploi par le biais du programme Excellence en santé et sécurité a été lancée au printemps 2022.