Le rythme de l’économie intangible s’accélère, comme en témoigne l’augmentation rapide des demandes de brevets dans le cadre du Traité de coopération en matière de brevets (PCT) au cours des deux dernières décennies. Cela est particulièrement évident dans la course aux brevets sur l’intelligence artificielle et dans la quantité de données générées par l’adoption rapide de dispositifs connectés.

Nous assistons à la course mondiale des grandes entreprises et des États-nations avancés pour détenir des droits de propriété intellectuelle essentiels, en particulier des brevets, surtout dans des domaines qui ont un impact à la fois économique et non économique, comme les chaînes de blocs, l’intelligence artificielle et l’apprentissage automatique. Ces développements sont particulièrement pertinents pour l’Ontario, car ses chercheuses et chercheurs, ainsi que leurs pairs de Montréal et d’Edmonton, sont largement reconnus comme étant à l’avant-garde du développement de l’intelligence artificielle. De plus, la devise de chaîne de blocs Ethereum a été créée en Ontario, (CBC Radio, 12 décembre 2017) (en anglais seulement).


Figure 4 : Volume de brevets associés à l’intelligence artificielle par nationalité de l’inventeur

Figure 4

Source : IAM Magazine; Cowan et Hinton. Intellectual property and artificial intelligence: what does the future hold? (en anglais seulement)

Le graphique de la Figure 4 (en anglais seulement) effectue le suivi du volume de brevets associés à l’intelligence artificielle par nationalité de l’inventeur, comprenant les pays suivants : les États-Unis, la Chine, le Japon, la Corée, l’Allemagne, le Royaume-Uni, la France et le Canada. Les demandes de brevets présentées par des inventeurs américains augmentent (avec des fluctuations) avec le temps, le sommet du volume des brevets étant atteint en 2014-2015. Les demandes de brevets en Chine suivent une tendance croissante (exponentielle), où une hausse abrupte du nombre de demandes a commencé dès 2010. Les autres pays suivent des tendances semblables de faible volume de brevets, avec de légères augmentations commençant en 2014.


Au lieu des chaînes d’approvisionnement traditionnelles, l’économie de la propriété intellectuelle et des données se caractérise par des chaînes de valeur intangibles où les entreprises se font concurrence afin de prendre des positions basées sur leurs actifs de propriété intellectuelle et de données et les utilisent pour étendre leur « liberté de fonctionner » tout en limitant leurs concurrents.

Aujourd’hui, les entreprises qui réussissent se font principalement concurrence en se positionnant dans les chaînes de valeur des biens incorporels plutôt qu’en réduisant uniquement les coûts dans les chaînes d’approvisionnement de production. Les améliorations supplémentaires aux produits et les services basés sur la propriété intellectuelle et les données ont des coûts de production marginaux faibles, voire nuls, ce qui se traduit par une économie de type « tout au vainqueur ». Ceux qui veulent prospérer dans l’économie incorporelle accumulent des actifs de propriété intellectuelle de valeur, car il s’agit d’une condition préalable à la commercialisation.