Airelle à longues étamines
Photo: Rob Tervo

Description de l’espèce

L’airelle à longues étamines (Vaccinium stamineum) est un arbuste colonial du genre Vaccinium auquel appartiennent les bleuets et les canneberges. Il atteint rarement une hauteur supérieure à un mètre. Les feuilles de l’airelle à longues étamines, alternes sur la tige, sont de forme ovale avec des bords lisses. Les jeunes brindilles sont couvertes de petits poils qui disparaissent au fil de la croissance de la plante pour se transformer en écorce papyracée. Au début de l’été, des grappes de fleurs blanches pendantes éclosent le long des longues tiges effilées. Le fruit est une baie d’un bleu verdâtre.

Au Canada, l’airelle à longues étamines se trouve naturellement en quelques populations dans les régions de Niagara et des Mille-Îles, en Ontario. Elle pousse bien dans divers types d’habitats et de sols. L’espèce croît dans des types de végétation qui apparaissent habituellement après des incendies et qui sont arrivés à un stade intermédiaire de succession. Le site Web sur les espèces en voie de disparition du gouvernement de l’Ontario présente une carte de la répartition provinciale de l’airelle à longues étamines.

Plusieurs éléments menacent la survie et le rétablissement de l’airelle à longues étamines, notamment le manque d’habitat disponible en raison d’une suppression par le feu et de la succession naturelle (qui favorise le maintien des conditions de l’habitat nécessaire à l’espèce), du piétinement, de l’érosion et de l’effondrement du sol, du broutage et de la présence d’espèces envahissantes (qui font concurrence à de nombreuses espèces indigènes et les délogent). De plus, l’urbanisation de l’habitat de rétablissement convenable est aussi considérée comme une menace pour l’espèce. Certains agents pathogènes menacent les arbustes apparentés, comme les bleuets, mais on ignore dans quelle mesure ils touchent l’airelle à longues étamines.

D’autres facteurs influent également sur la survie et le rétablissement de l’airelle à longues étamines. On soupçonne que les membres de cette espèce qui obtient de faibles résultats en matière de reproduction auraient besoin d’une séquence favorable de conditions météorologiques pour produire des graines. L’airelle à longues étamines aurait aussi besoin de conditions de germination convenables qui comprennent la présence d’un champignon particulier pour coloniser ses racines.

L’airelle à longues étamines est inscrite comme espèce menacée sur la liste des espèces en péril aux niveaux provincial (Liste des espèces en péril en Ontario) et fédéral (Annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril). À l’échelle mondiale, l’espèce est apparemment ou tout à fait hors de danger.

Situation provinciale

Avant l’adoption de la Loi sur les espèces en voie de disparition, en 2007 (LEVD ou la « Loi »), le Comité de détermination du statut des espèces en péril en Ontario (CDSEPO) avait établi que l’airelle à longues étamines était une espèce menacée. Cette évaluation a mené à l’inscription de l’airelle à longues étamines en tant qu’espèce menacée, en 2000, statut qu’elle a conservé au moment de l’entrée en vigueur de la LEVD, en 2008. Dans ses prochaines évaluations, le CDSEPO pourrait examiner les renseignements qui concernent les menaces pour l’espèce et les tendances de sa population et de sa répartition que les mesures de protection et de rétablissement ont permis d’obtenir.

Protection de l’espèce et de l’habitat

La protection de l’airelle à longues étamines et l’application des dispositions relatives à son habitat font partie des éléments importants de la mise en application de la LEVD et continuent d’être à l’origine des mesures menées par le gouvernement, comme le précise la Déclaration du gouvernement de l’Ontario en réponse au programme de rétablissement. En tant qu’espèce menacée, toutes les airelles à longues étamines sont protégées contre la destruction, le harcèlement, la capture ou la récolte depuis l’entrée en vigueur de la LEVD, en 2008. De plus, l’habitat de l’airelle à longues étamines est protégé de l’endommagement ou de la destruction depuis le 30 juin 2013, selon la définition générale des habitats de la LEVD. Avant son insertion dans la LEVD, il n’existait aucune mesure de protection de l’espèce ou de l’habitat pour l’airelle à longues étamines. La section 2.3 du chapitre d’introduction de ce document vous présentera plus de renseignements sur la protection de l’espèce et de son habitat.

La LEVD n’exige pas l’élaboration d’un règlement sur l’habitat pour une espèce en transitionfootnote 1 comme l’airelle à longues étamines.

Toute personne qui nuit à l’airelle à longues étamines ou à son habitat sans autorisation préalable ou obtention d’une exemption au règlement risque une poursuite judiciaire en vertu de la LEVD.

En tant qu’espèce menacée, l’airelle à longues étamines est protégée contre la destruction, le harcèlement, la capture ou la récolte depuis l’entrée en vigueur de la LEVD, en 2008.

De plus, l’habitat de l’airelle à longues étamines est protégé contre l’endommagement et la destruction depuis le 30 juin 2013 aux termes de la définition générale des habitats de la LEVD.

Programme de rétablissement

L’airelle à longues étamines fait l’objet d’un programme de rétablissement depuis le 18 février 2010, date qui a précédé celle exigée par la LEVD. Ce programme renferme les meilleurs conseils scientifiques à l’intention du gouvernement. Il mentionne les besoins de l’airelle à longues étamines en matière d’habitat et les menaces auxquelles elle est confrontée, en plus de recommander des objectifs et des approches pour protéger et rétablir l’espèce. Le programme de rétablissement comprend également des recommandations sur les aires à envisager dans le cadre de l’élaboration d’un règlement sur l’habitat.

Déclaration du gouvernement en réponse au programme de rétablissement

Le ministère des Richesses naturelles et des Forêts (le « Ministère ») a publié le 18 novembre 2010 une déclaration du gouvernement en réponse au programme de rétablissement (la « Déclaration ») de l’airelle à longues étamines, période qui correspond à l’échéance imposée par la LEVD. La Déclaration est une politique qui contient l’objectif du gouvernement de l’Ontario en ce qui a trait au rétablissement de l’airelle à longues étamines

Objectif de rétablissement

L’objectif du gouvernement de l’Ontario pour le rétablissement de l’airelle à longues étamines est qu’elle persiste dans son habitat naturel dans les sites connus dans les deux régions avec l’augmentation de la taille des populations jusqu’à ce qu’elles soient autonomes.

Pour faciliter l’atteinte de cet objectif, le gouvernement mène et appuie un certain nombre de mesures de rétablissement. La section 2.5 du chapitre d’introduction vous présentera les mesures communes menées par le gouvernement dans le cadre de travaux qui visent à atteindre l’objectif de rétablissement de l’espèce. La déclaration relative à l’airelle à longues étamines fait aussi mention de 11 mesures dans le cadre desquelles le gouvernement a entrepris différentes démarches pour soutenir la participation d’autres intervenants. Ces mesures, appuyées par le gouvernement, vont dans le sens des objectifs énoncés dans la Déclaration, à savoir :

  • veiller à la pérennité de l’airelle à longues étamines dans son habitat actuel dans tous les sites naturels et les sites de rétablissement viables, avec une taille de population stable ou croissante
  • identifier les mesures nécessaires pour atténuer les menaces qui pèsent sur l’espèce et son habitat et mettre en oeuvre des mesures d’atténuation lorsque cela est approprié
  • augmenter les populations existantes et rétablir les populations historiques dans des zones protégées avec des habitats adéquats
  • effectuer la recherche et la surveillance nécessaire pour documenter et évaluer les exigences en matière d’habitat, la diversité génétique, le cycle biologique et les tendances au sein des populations

Les autres sections de ce chapitre présentent un examen des mesures menées ou appuyées par le gouvernement en vue d’atteindre l’objectif de rétablissement de l’airelle à longues étamines.

2000 Inscription comme espèce menacé
 
2008 Protection de l'espèce
 
2010 Achèvement du programme de rétablissement
 
2010 Achèvement de la déclaration du gouvernement en réponse au programme de rétablissement
 
2013 Protection de l'habitat aux termes de la définition générale des habitats
 
2015 Achèvement de l'examen quinquennale
 

Soutien de nos partenaires

Le soutien financier de partenaires pour la mise en oeuvre d’activités de protection et de rétablissement de l’airelle à longues étamines par l’entremise du Fonds d’intendance des espèces en péril, de permis et des conditions inhérentes à ceux-ci, constitue une importante mesure menée par le gouvernement qui est mentionnée dans la déclaration relative à l’espèce. À ce jour, aucune autorisation ni disposition réglementaire n’a été émise ou enregistrée pour cette espèce. Le Ministère, par l’entremise du Fonds d’intendance des espèces en péril, a financé un total de six projets conçus pour favoriser la protection et le rétablissement de l’airelle à longues étamines. Un des projets, réalisé sur une période de 2 ans (42 240 $), portait exclusivement sur l’airelle à longues étamines, tandis que les 5 autres, dont 2 étaient pluriannuels, (265 768 $), ciblaient plusieurs espèces en péril, dont l’airelle à longues étamines. En plus du financement du Fonds d’intendance des espèces en péril, le partenaire qui a ciblé exclusivement l’airelle à longues étamines a rapporté qu’il était parvenu à obtenir des fonds additionnels (38 750 $) d’autres sources, comme l’ont fait les partenaires des projets conçus au profit de plusieurs espèces en péril, dont l’airelle à longues étamines (387 222 $). Cette valeur obtenue d’autres sources comprend les valeurs estimées du temps et de l’expertise fournis par des bénévoles, qui sont mentionnées ci-dessous.

Les partenaires d’intendance ont aussi indiqué que le soutien financier de la province les avait aidés à faire participer 3 personnes qui ont travaillé bénévolement pendant 74 heures à des activités de protection et de rétablissement axées exclusivement sur l’airelle à longues étamines, pour une valeur estimée à 1 170 $. Au total, 918 personnes ont travaillé bénévolement pendant 11 497 heures à des activités de protection et de rétablissement qui visaient plusieurs espèces en péril, dont l’airelle à longues étamines, pour une valeur estimée à 227 995 $.

Fonds d’intendance des espèces en péril

  • 6

    projets incluaient l’airelle à longues étamines

  • 42 240 $

    projet pour l’airelle à longues étamines exclusivement

  • 265 768 $

    pour des projets visant plusieurs espèces, dont l’airelle à longues étamines

  • 425 972 $

    en appui et financement supplémentaires

  • 921

    bénévoles

  • 11 571

    heures de bénévolat

  • 15 631

    personnes atteintes par la sensibilisation

  • 8

    hectares d'habitat amélioré

Les partenaires d’intendance du Ministère ont déclaré que grâce à leurs efforts et à ceux déployés par leurs bénévoles dans la mise en oeuvre d’activités mentionnées dans la Déclaration, ils avaient pu améliorer huit hectares d’habitat dont bénéficieront de multiples espèces en péril, y compris l’airelle à longues étamines. Ils ont également indiqué qu’ils avaient procédé à une sensibilisation à l’airelle à longues étamines auprès de 35 personnes, et à une sensibilisation écosystémique à plusieurs espèces en péril (dont l’airelle à longues étamines) auprès de 15 596 personnes.

Le reste de cette section porte sur quelques projets subventionnés par le Fonds d’intendance des espèces en péril en 2011, ainsi que sur leurs mesures de rétablissement correspondantes, appuyées par le gouvernement.

En 2011, on a érigé des clôtures pour bloquer l’accès à une zone peuplée d’une grande population d’airelle à longues étamines en Ontario. On a replanté des espèces végétales indigènes dans les sentiers afin de restaurer l’environnement naturel et empêcher l’utilisation des sentiers. Ces mesures visaient directement les deux mesures suivantes de la Déclaration : appuyer la protection continue des sites actuels, et ériger des barricades, installer une signalisation et modifier le trajet des sentiers lorsque cela est possible pour éloigner les visiteurs de parcs des sites occupés par l’airelle à longues étamines. Des plans ont en outre été faits pour bloquer l’accès au sentier voisin de la population de la marmite de la gorge de la rivière Niagara et tracer un nouveau sentier. Ces mesures ont eu des répercussions directes sur l’atténuation des menaces de piétinement des quelques populations d’airelle à longues étamines qui poussent naturellement en Ontario.

Les populations d’airelle à longues étamines de la région des Mille-Îles sont situées dans un corridor unique qui relie la région du parc Algonquin, au nord, aux monts Adirondacks, au sud. Un partenaire qui a obtenu un financement a communiqué avec un groupe environnemental dont les activités visent le maintien de la connectivité entre ces deux zones de parc, afin de faciliter la diffusion des renseignements sur l’airelle à longues étamines dans tout son réseau. Cette mesure constituait les premiers pas effectués pour soutenir la mesure de la Déclaration qui consiste à travailler en collaboration avec les organisateurs d’initiatives à l’échelle du paysage à l’identification et à la protection des habitats à des fins de dispersion de l’espèce.

Par ailleurs, un membre du public qui voulait prendre des mesures d’intendance pour atténuer les menaces pesant sur l’espèce a réalisé des activités de sensibilisation. La poursuite des travaux en intendance est une mesure hautement prioritaire dans la Déclaration.

Un des objectifs de la Déclaration consiste à identifier les mesures nécessaires pour atténuer les menaces qui pèsent sur l’espèce et son habitat et mettre en oeuvre des mesures d’atténuation. Les espèces envahissantes sont parfois considérées comme une menace pour l’airelle à longues étamines lorsqu’elles croissent très près des plants. En 2011, on a procédé à des recensements et à une cartographie des espèces végétales envahissantes dans quatre endroits où se trouve l’airelle à longues étamines. En 2011 et 2012, un partenaire d’intendance a procédé à l’élimination d’espèces envahissantes comme l’alliaire officinale, le chèvrefeuille de Tartarie et le nerprun cathartique à deux endroits dans le parc national des Mille-Îles (connu auparavant sous le nom de parc national des Îles-du-Saint-Laurent), ce qui a favorisé l’atténuation des répercussions de cette menace. L’éradication d’espèces envahissantes prendra plusieurs années, mais ces efforts sont un premier pas important pour atténuer les menaces.

La région de Niagara et la zone du fleuve Saint-Laurent et des Mille-Îles, où se trouve l’airelle à longues étamines, font toutes deux l’objet de plans de gestion propres au site. Ces plans ciblent les menaces qui pèsent sur les populations et présentent des méthodes d’atténuation qui ont été entreprises ou qui pourraient l’être dans l’avenir. La création et la mise en oeuvre de plans de gestion propres au site pour les deux régions qui abritent l’espèce sont mentionnées dans une mesure appuyée par le gouvernement, à l’intérieur de la Déclaration.

En 2011, une version améliorée du protocole de surveillance en place pour l’airelle à longues étamines a été mise en oeuvre là où se trouve l’espèce. Ainsi, une méthode uniforme de surveillance est appliquée à l’airelle à longues étamines. La Déclaration mentionne cette activité dans les mesures appuyées par le gouvernement.

Une des mesures mentionnées dans la Déclaration consiste à poursuivre la recherche sur les exigences de l’espèce en matière d’habitat, sur les conditions nécessaires pour réussir l’établissement de semis et sur les effets du feu sur la propagation de l’espèce et du maintien de l’habitat. En réponse à cette mesure, un partenaire d’intendance a travaillé de concert avec le parc national des Mille-Îles pour aider à surveiller les populations d’airelle à longues étamines introduites sur un site de surveillance après un incendie et avant un incendie.

Occurrences de l’airelle à longues étamines en Ontario

Centre d’information sur le patrimoine naturel

L’airelle à longues étamines se trouve dans la région de Niagara et la zone du fleuve Saint-Laurent et des Mille-Îles. Deux populationsfootnote 2 sont situées dans la région de Niagara, près de la marmite de la gorge de la rivière et dans une section du sentier Bruce (Bruce Trail). On a répertorié l’espèce dans d’autres secteurs de cette région, mais elle est considérée comme disparue (c.-à-d. n’existe plus) de ces endroits en raison des changements subis par le paysage, comme une vaste urbanisation qui a eu lieu avant l’inscription de l’espèce sur la liste. Des relevés effectués en 2009, en 2010 et en 2015 ont permis d’observer la population de la marmite de la gorge de la rivière Niagara. Cette population continue d’afficher un état de santé allant d’acceptable à bon (communication personnelle de C. Burant, 2015). La population du sentier Bruce est maintenant réputée historiquefootnote 3, puisqu’elle n’a fait l’objet d’aucun signalement d’observation ces 20 dernières années.

La zone du fleuve Saint-Laurent et des Mille-Îles abrite trois populations naturelles, qui se trouvent sur trois îles. Des relevés sont effectués tous les ans dans le parc national des Mille-Îles (communication personnelle de J. VanWieren, 2015). Dans le parc, on a observé en 2012 un total de 378 tiges sur l’île Endymion et de 1 103 tiges dans un sous-ensemble de sites de l’île Grenadier. La population de l’île Grenadier aurait une bonne viabilité, selon les estimations, signe qu’elle devrait perdurer dans un avenir prévisible dans son état actuel ou dans un meilleur état. La population de l’île Endymion aurait une viabilité que les estimations jugent acceptable, signe de la part d’incertitude qui plane sur sa pérennité. La population de la troisième île est désignée historique, puisqu’elle n’a fait l’objet d’aucun signalement au cours des 20 dernières années.

Étude de la diversité génétique des populations d’airelle à longues étamines

Yakimowsky et Eckert (2008) ont mené une étude indépendante sur la diversité biologique de l’airelle à longues étamines en Amérique du Nord. Les chercheurs n’ont trouvé aucune preuve de viabilité réduite ou de faiblesse de la diversité génétique dans les populations des limites nord de l’aire de répartition (y compris une population en Ontario) de l’espèce comparativement aux autres populations d’airelle à longues étamines qui croissent plus près du centre de son aire de répartition. Cette étude fournit des données valables sur la variabilité génétique des populations d’airelle à longues étamines à l’échelle du paysage.

Encourager la soumission au Ministère des observations de l’airelle à longues étamines fait partie des mesures menées par le gouvernement qui sont inscrites dans la Déclaration. Le Ministère a reçu 52 signalements de l’airelle à longues étamines depuis 2008, moment où l’espèce a bénéficié d’une protection en vertu de la LEVD. Ces signalements sont fondés sur des observations de l’espèce répertoriées dès 1891, tandis que la majorité des observations se situent entre 2004 et 2015. Ils ont permis de redéfinir le lieu où l’on sait que l’espèce se trouve et où sa présence est connue, en plus de fournir plus de renseignements sur l’habitat de ces populations et les menaces qui pèsent sur elles.

Tout le monde est encouragé ou sera obligé, par les exigences liées à une autorisation ou à une approbation, de soumettre ses observations de l’airelle à longues étamines et de toute autre espèce au Centre d’information sur le patrimoine naturel (CIPN) du Ministère pour qu’elles soient consignées au registre d’observations provincial.

Amélioration de la population de la marmite de la gorge de la rivière Niagara

À l’automne 2010, on a transplanté 18 semis d’airelle à longues étamines dans 2 secteurs de la marmite de la gorge de la rivière Niagara. Les semis faisaient partie du partenariat de collection de graines de la Commission des parcs du Niagara – parc national des Mille-Îles avec l’Université Queen’s. En 2011-2012, les plants d’un des secteurs, bien que petits, étaient en bonne santé. Un relevé réalisé en 2015 a permis de détecter un grand nombre des semis transplantés en 2010, de même que des populations indigènes, qui continuent d’afficher un état de santé d’acceptable à bon. Les semis se trouvent dans un secteur difficile à surveiller en raison de la présence d’herbe à puce, mais la surveillance se poursuit (communication personnelle de C. Bruant, 2015).

  • 52
    signalements de ces espèces ont été communiqués au CIPN depuis 2008

Résumé des progrès accomplis vers l’atteinte de l’objectif de rétablissement et des recommandations

Résumé des progrès accomplis

La mise en place de toutes les mesures menées par le gouvernement et de celles qu’il a appuyées, dont il est fait mention dans la déclaration relative à l’airelle à longues étamines, a progressé. Comme il est indiqué dans ce chapitre, le gouvernement de l’Ontario a mené directement certaines mesures afin d’encourager la soumission de données sur l’airelle à longues étamines au CIPN; de protéger l’espèce grâce à la LEVD et son habitat grâce à l’application des dispositions sur la protection de l’habitat de la Loi; de soutenir financièrement ses partenaires dans la mise en oeuvre d’activités de protection et de rétablissement de l’espèce. De plus, comme le mentionne le chapitre d’introduction de ce document, le gouvernement a établi et fait connaître ses mesures annuelles à financer en priorité (section 3.1); instruit les autres organismes et les autorités de planification sur la nécessité de tenir compte de la protection de l’espèce et de son habitat (sections 3.3 et 4.4); réalisé des activités de communication et d’intervention directe pour sensibilise davantage le public aux espèces en péril en Ontario (section 4.3).

Des progrès ont été réalisés vers l’atteinte de tous les objectifs de rétablissement appuyés par le gouvernement et de toutes les mesures connexes mentionnées dans la déclaration relative à l’airelle à longues étamines.

En ce qui a trait à l’objectif « Veiller à la pérennité de l’airelle à longues étamines dans son habitat actuel dans tous les sites naturels et les sites de rétablissement viables, avec une taille de population stable ou croissante », la mise en place de trois mesures a progressé. Ces mesures ont été mises en place collectivement par le truchement de projets subventionnés par le Fonds d’intendance des espèces en péril, d’efforts indépendants déployés par des partenaires du gouvernement, comme le parc national des Mille-Îles et la Commission des parcs du Niagara, ou une combinaison des deux. Voici les mesures liées à cet objectif :

  • appuyer la protection continue des sites actuels (mesure no 1, hautement prioritaire)
  • poursuivre le travail auprès des propriétaires fonciers privés pour assurer l’intendance des populations se trouvant à l’extérieur des parcs (mesure no 2, hautement prioritaire)
  • travailler en collaboration avec les organisateurs d’initiatives à l’échelle du paysage à l’identification et à la protection des habitats à des fins de dispersion de l’espèce (mesure no 3)

En ce qui a trait à l’objectif « Identifier les mesures nécessaires pour atténuer les menaces qui pèsent sur l’espèce et son habitat et mettre en oeuvre des mesures d’atténuation lorsque cela est approprié », des projets habilités par le Fonds de recherche sur les espèces en péril en Ontario, par des efforts indépendants déployés par des partenaires du gouvernement comme le parc national des Mille-Îles et la Commission des parcs du Niagara, ou une combinaison des deux, ont favorisé l’accomplissement de progrès dans les trois mesures, à savoir :

  • ériger des barricades, installer une signalisation et modifier le trajet des sentiers lorsque cela est possible pour éloigner les visiteurs de parcs des sites occupés par l’airelle à longues étamines (mesure no 4)
  • étudier les techniques utilisées avec succès dans le passé pour réduire l’érosion et mettre en oeuvre des mesures pour atténuer cette menace lorsque cela est possible (mesure no 5)
  • créer (ou mettre à jour) et mettre en oeuvre des plans de gestion portant sur des sites particuliers dans les deux régions où se trouve l’espèce (mesure no 6)

En ce qui a trait à l’objectif « Augmenter les populations existantes et rétablir les populations historiques dans des zones protégées avec des habitats adéquats », les deux mesures de rétablissement ont progressé. Les mesures suivantes ont été mises en place par le truchement de projets subventionnés par le Fonds d’intendance des espèces en péril ou d’efforts indépendants déployés par des partenaires du gouvernement, comme le parc national des Mille-Îles et la Commission des parcs du Niagara :

  • examiner et mettre à jour les critères établis pour augmenter et rétablir les populations dans le parc national du Canada des Îles-du-Saint-Laurent (maintenant appelé parc national des Mille-Îles) et établir des critères semblables à l’intention des populations du Niagara (mesure no 7)
  • améliorer ou augmenter les populations existantes dans le parc national du Canada des Îles-du-Saint-Laurent (maintenant appelé parc national des Mille-Îles), en se servant de l’expérience acquise des efforts d’introduction du passé et en cours, et entreprendre des démarches correspondantes dans la région du Niagara (mesure no 8)

En ce qui a trait à l’objectif « Effectuer la recherche et la surveillance nécessaire pour documenter et évaluer les exigences en matière d’habitat, la diversité génétique, le cycle biologique et les tendances au sein des populations », les trois mesures ont affiché des progrès. Les mesures suivantes ont été mises en place par le truchement de projets subventionnés par le Fonds d’intendance des espèces en péril ou d’efforts indépendants déployés par le gouvernement fédéral et un chercheur universitaire, et comprennent :

  • améliorer et mettre en oeuvre le protocole de surveillance pour la population des îles du Saint-Laurent et mettre en oeuvre le même protocole pour le site de la région du Niagara (mesure no 9)
  • poursuivre la recherche sur les exigences de l’espèce en matière d’habitat, sur les conditions nécessaires pour réussir l’établissement de semis et sur les effets du feu sur la propagation de l’espèce et du maintien de l’habitat (mesure no 10)
  • étudier la variabilité génétique des populations d’airelle à longues étamines à l’échelle du paysage et du site (mesure no 11)

Le registre d’observations provincial indique qu’en Ontario, l’airelle à longues étamines affiche des tendances compatibles avec le volet de l’objectif de rétablissement de la Déclaration pour deux populations. Trois populations connues d’airelle à longues étamines continuent de croître dans l’habitat naturel de l’espèce. L’airelle à longues étamines pourrait être encore présente dans les deux populations restantes malgré le temps écoulé depuis les derniers signalements de celles-ci. L’extrapolation des tendances relatives à l’abondance et à la taille des populations à partir des données disponibles est difficile.

Recommandations

Comme le stipule la Déclaration, l’évaluation des progrès accomplis pour protéger et rétablir l’airelle à longues étamines servirait à repérer plus facilement les ajustements à faire pour parvenir à protéger et à rétablir l’espèce. D’après les progrès accomplis à ce jour, l’orientation générale que propose la déclaration relative à l’airelle à longues étamines devrait continuer de guider les mesures de protection et de rétablissement de l’espèce, surtout en ce qui a trait aux mesures que la Déclaration désigne comme hautement prioritaires. Il est essentiel pour le rétablissement de l’airelle à longues étamines de soutenir la protection continue des sites actuels et de poursuivre les travaux d’intendance avec les propriétaires fonciers. Les recommandations sur la mise en oeuvre de la Déclaration proposées ci-dessous visent à aller plus loin dans la protection et le rétablissement de l’airelle à longues étamines :

  • alors que le tracé des sentiers est dérouté, que des barrières sont érigées et qu’une signalisation est mise en place pour éloigner les visiteurs de parcs de tous les sites où poussent naturellement des populations extantes d’airelle à longues étamines, la gestion des menaces devrait à l’avenir porter sur la fermeture de sentiers et le retour à l’état naturel des sentiers fermés, de même que sur le remplacement de la signalisation, selon les besoins (mesure no 4)
  • comme il existe des plans de gestion propres au site pour les deux régions où se trouve l’airelle à longues étamines, il faudrait maintenant poursuivre la mise en oeuvre de ces plans et les mettre à jour, le cas échéant (mesure no 6)

Plus tard, la protection et le rétablissement de l’airelle à longues étamines feront encore l’objet d’une responsabilité partagée qui nécessitera la participation d’un grand nombre de particuliers, d’organismes et de collectivités. Le Fonds d’intendance des espèces en péril ou le Fonds de recherche sur les espèces en péril en Ontario pourraient assurer un soutien financier pour la mise en place des mesures. Le Ministère pourrait aussi donner des conseils sur la possible nécessité d’obtenir une autorisation en vertu de la LEVD ou d’autres lois avant d’entreprendre un projet. Un travail concerté permettra d’accomplir d’autres progrès pour la protection et le rétablissement de l’airelle à longues étamines en Ontario.

Résumé des progrès accomplis vers la protection et le rétablissement de l’airelle à longues étamines en Ontario (de 2007 à 2014)

Situation provinciale

  • L’airelle à longues étamines est désignée espèce menacée en vertu de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition (LEVD). Avant son insertion dans la LEVD, l’airelle à longues étamines était inscrite sur la liste en tant qu’espèce menacée. L’espèce est protégée contre la destruction, le harcèlement, la capture ou la récolte depuis 2008, et son habitat est protégé contre les dommages et la destruction depuis 2013.

Documents et directives propres à l’espèce publiés par le gouvernement

Soutien de nos partenaires

  • Par l’entremise du Fonds d’intendance des espèces en péril, le ministère des Richesses naturelles et des Forêts (le « Ministère ») a permis à ses partenaires d’intendance de mettre en oeuvre un total de six projets qui ont favorisé la protection et le rétablissement de plusieurs espèces en péril, dont l’airelle à longues étamines. Un des projets portait exclusivement sur l’airelle à longues étamines (42 240 $), tandis que les 5 autres favorisaient la protection et le rétablissement de plusieurs espèces en péril, dont l’airelle à longues étamines (265 768 $)
  • Le soutien financier du Ministère a aidé ses partenaires d’intendance à faire participer 921 personnes qui ont travaillé bénévolement pendant 11 571 heures à des activités de protection et de rétablissement de multiples espèces en péril, dont l’airelle à longues étamines. La valeur estimée de ces participations bénévoles et de l’appui non financier s’élève à 425 972 $
  • Les partenaires d’intendance ont indiqué que leurs mesures avaient permis d’améliorer huit hectares d’habitat de l’airelle à longues étamines et d’autres espèces en péril qui vivent dans le même écosystème
  • Ils ont en outre signalé avoir procédé à une sensibilisation à de multiples espèces (y compris l’airelle à longues étamines) auprès de 15 631 personnes

Soutien d’activités humaines, tout en apportant le soutien nécessaire au rétablissement de l’espèce

  • L’airelle à longues étamines n’a fait l’objet d’aucune émission d’autorisation en vertu de la LEVD
  • Aucune activité n’a été enregistrée aux fins du Règlement de l’Ontario 242/08 de la LEVD pour cette espèce

Occurrences et répartition

  • On a répertorié l’airelle à longues étamines dans les régions de Niagara et des Mille-Îles, en Ontario. Deux populations sont historiques, puisqu’elles n’ont fait l’objet d’aucun signalement d’observation ces 20 dernières années. Trois populations d’airelle à longues étamines sont extantes (c.-à-d. signalées au cours des 20 dernières années) dans l’habitat naturel de l’espèce

Références et renseignements connexes


Notes en bas de page

  • note de bas de page[1] Retour au paragraphe Une « espèce en transition » est inscrite aux annexes 1, 3 ou 4 de la LEVD, mais a conservé le même statut depuis juin 2008.
  • note de bas de page[2] Retour au paragraphe Une population est une occurrence d’élément qui représente une zone de terre ou d’eau sur ou dans laquelle un élément (c.-à-d. airelle à longues étamines) est ou a été présent. Elle comprend au moins une observation, et la zone a une valeur pratique de conservation puisqu’elle est importante pour la conservation de l’espèce
  • note de bas de page[3] Retour au paragraphe Une population est désignée historique si elle n’a fait l’objet d’aucun signalement au cours des 20 dernières années. Le passage d’un statut d’extant à celui d’historique témoigne des connaissances acquises sur la population et pourrait ne pas correspondre à un changement de ladite population. Des populations historiques pourraient toujours exister, mais aucune donnée à jour n’est disponible.