Méné long

Photo : A. Dunn, Office de protection de la nature de Halton

Description de l’espèce

Le méné long (Clinostomus elongatus) est un petit méné aux couleurs vives qui atteint une longueur maximale de 12 centimètres. Les adultes arborent une rayure rouge sur le flanc, surmontée d’une autre, jaune vif, qui s’étend jusqu’à la nageoire caudale. Ces couleurs s’intensifient au printemps et s’estompent à la fin de l’été et à l’automne. Le méné long se distingue des autres ménés par sa mâchoire inférieure protubérante et sa grande bouche, qui s’étire jusque sous la pupille de son oeil.

Au Canada, le méné long est connu pour vivre en petites populations isolées dans le sud de l’Ontario et à l’île Saint-Joseph, dans le nord-est de l’Ontario. L’espèce se trouve dans des fosses et des tronçons à faible courant des petits cours d’eau et des eaux d’amont, et est souvent associée aux fonds de graviers. L’habitat préféré du méné long comporte une végétation riveraine composée d’herbes ou d’arbustes qui surplombent un cours d’eau où se cache un abri, et d’une eau claire et froide, avec un minimum de turbidité. Le site Web sur les espèces en voie de disparition du gouvernement de l’Ontario présente une carte de la répartition provinciale du méné long.

Plusieurs éléments menacent la survie et le rétablissement du méné long, dont le plus important est la perte d’habitat convenable causée par l’urbanisation. L’aire de répartition du méné long chevauche une zone d’urbanisation massive dont la pression devrait se poursuivre au rythme de l’accroissement de la population. Les activités agricoles qui entraînent une modification de l’habitat sont considérées comme une menace, puisque les cultures agricoles intensives et l’accès du bétail aux ruisseaux concourraient à l’envasement et aux changements de la structure du canal.

D’autres facteurs influent également sur la survie et le rétablissement du méné long. Comme il se nourrit principalement d’insectes terrestres, le méné long doit être capable de bien percevoir ses proies à la surface de l’eau, mais cette proximité avec la surface le rend aussi plus facile à détecter par ses prédateurs. Le méné long atteint habituellement la maturité sexuelle à deux ans, mais attendra parfois sa troisième année avant de frayer. Cette situation limiterait sa capacité à se remettre rapidement d’une baisse des niveaux de la population, puisque sa durée de vie est habituellement de trois à quatre ans.

Le méné long est inscrit comme espèce en voie de disparition sur la liste des espèces en péril aux niveaux provincial (Liste des espèces en péril en Ontario) et fédéral (Annexe 3 de la Loi sur les espèces en péril). À l’échelle mondiale, l’espèce est considérée comme vulnérable ou apparemment hors de danger.

Situation provinciale

Avant l’adoption de la Loi sur les espèces en voie de disparition, en 2007 (LEVD ou la « Loi »), le Comité de détermination du statut des espèces en péril en Ontario (CDSEPO) avait établi que le méné long était une espèce menacée. Cette évaluation a mené à l’inscription du méné long en tant qu’espèce menacée, en 2000, statut qu’il a conservé au moment de l’entrée en vigueur de la LEVD, en 2008. Après une réévaluation du méné long, le CDSEPO l’a désigné espèce en voie de disparition et, en 2009, a modifié son statut dans la Liste des espèces en péril en Ontario. Dans ses prochaines évaluations, le CDSEPO pourrait examiner les renseignements qui concernent les menaces pour l’espèce et les tendances de sa population et de sa répartition que les mesures de protection et de rétablissement ont permis d’obtenir.

Protection de l’espèce et de l’habitat

La protection du méné long et l’application de la réglementation qui vise à protéger son habitat sont des éléments importants de la mise en application de la LEVD et continuent d’être des mesures menées par le gouvernement, comme le précise la Déclaration du gouvernement de l’Ontario en réponse au programme de rétablissement. Le méné long bénéficie d’une protection qui empêche quiconque de le tuer, de le blesser, de le harceler, de le capturer ou de le prendre depuis l’entrée en vigueur de la LEVD, en 2008. De plus, l’habitat du méné long est protégé de l’endommagement ou de la destruction depuis 2009, protection fondée initialement sur la définition générale des habitats de la LEVD. Avant son insertion dans la LEVD, il n’existait aucune mesure de protection de l’espèce ou de l’habitat pour le méné long. La section 2.3 du chapitre d’introduction de ce document vous présentera plus de renseignements sur la protection de l’espèce et de son habitat.

En 2011, dans le respect des délais prescrits par la LEVD, le gouvernement a élaboré un règlement sur l’habitat pour l’espèce afin de fournir des éclaircissements au public et aux autres intervenants intéressés sur les aires protégées en tant qu’habitat du méné long (Règlement de l’Ontario 242/08, article 29.1). Le règlement sur l’habitat est inspiré des besoins de l’espèce en matière d’habitat et des commentaires reçus dans le cadre d’une consultation publique.

Toute personne qui nuit au méné long ou à son habitat sans autorisation préalable risque une poursuite judiciaire en vertu de la LEVD.

Le méné long bénéficie d’une protection qui empêche quiconque de le tuer, de le harceler, de le capturer ou de le prendre depuis l’entrée en vigueur de la LEVD, en 2008.

De plus, l’habitat du méné long est protégé contre l’endommagement et la destruction depuis 2009. D’abord protégé aux termes de la description générale des habitats de la LEVD, l’habitat du méné long est maintenant protégé par le règlement sur l’habitat élaboré

Programme de rétablissement

Le méné long fait l’objet d’un programme de rétablissement depuis le 18 février 2010, date qui respectait celle imposée par la LEVD. Ce programme renferme les meilleurs conseils scientifiques à l’intention du gouvernement. Il mentionne les besoins du méné long en matière d’habitat et les menaces auxquelles il est confronté, en plus de recommander des objectifs et des approches pour protéger et rétablir l’espèce. Le programme de rétablissement comprend également des recommandations sur les aires d’habitat à envisager dans le cadre de l’élaboration d’un règlement sur l’habitat.

Déclaration du gouvernement en réponse au programme de rétablissement

Le ministère des Richesses naturelles et des Forêts (le « Ministère ») a publié le 18 novembre 2010 une Déclaration du gouvernement en réponse au programme de rétablissement (la « Déclaration ») du méné long, période qui correspond à l’échéance imposée par la LEVD. La Déclaration est une politique qui contient l’objectif du gouvernement de l’Ontario en ce qui a trait au rétablissement du méné long.

Objectif de rétablissement

L’objectif du gouvernement de l’Ontario pour le rétablissement du méné long est de protéger ses populations actuelles et leurs habitats ainsi que de restaurer, où cela est possible, des habitats dégradés afin de permettre l’expansion de la répartition de l’espèce à des sites adjacents aux sites occupés.

Pour faciliter l’atteinte de cet objectif, le gouvernement mène et appuie un certain nombre de mesures de rétablissement. La section 2.5 du chapitre d’introduction vous présentera les mesures communes menées par le gouvernement dans le cadre de travaux qui visent à atteindre l’objectif de rétablissement de l’espèce. Voici certaines mesures particulières que le gouvernement a menées pour favoriser la protection et le rétablissement du méné long :

  • maintenir une base de données sur la répartition du méné long et s’assurer que l’information sur l’aire de répartition actuelle de l’espèce est mise à la disposition des autorités responsables de l’aménagement du territoire
  • mettre au point des lignes directrices pour l’aménagement urbain qui serviront de point de référence unique lorsqu’il s’agit d’obtenir des renseignements sur les activités d’aménagement dans l’habitat du méné long protégé par la LEVD
  • s’assurer, dans l’application de la LEVD, que des périodes d’activités appropriées soient considérées pour les activités ayant lieu dans l’habitat du méné long et ses environs
  • établir la version finale du « cadre d’action pour gérer la récolte commerciale du poisson d’appât pour protéger les populations de méné long » et le mettre en oeuvre

La déclaration relative au méné long fait aussi mention de 10 mesures dans le cadre desquelles le gouvernement a entrepris différentes démarches pour soutenir la participation d’autres intervenants. Ces mesures, appuyées par le gouvernement, vont dans le sens des objectifs énoncés dans la Déclaration, à savoir :

  • maintenir la répartition géographique et l’abondance du méné long par l’entremise de la protection de l’habitat, y compris l’habitat en zone urbaine, et protéger la qualité de l’eau et l’hydrologie fluviale
  • réhabiliter les habitats dégradés du méné long et déterminer s’il existe des endroits où sa réintroduction serait possible
  • mettre sur pied un programme de surveillance à long terme du méné long et des habitats pour continuer à déterminer la répartition, l’abondance et les tendances qui y sont associées
  • engendrer une sensibilisation à l’égard de l’importance du méné long ainsi que de la protection et de l’intendance de son habitat

Les autres sections de ce chapitre présentent un examen des mesures menées ou appuyées par le gouvernement en vue d’atteindre l’objectif de rétablissement du méné long.

2000 Inscription comme espèce menacé
 
2008 Protection de l'espèce
 
2009 Inscription comme espèce en voie de disparition
 
2009 Protection de l'habitat aux termes de la définition générale des habitats de la LEVD, en 2009, et d’un règlement sur l’habitat, en 2011
 
2010 Achèvement du programme de rétablissement
 
2010 Achèvement de la déclaration du gouvernement en réponse au programme de rétablissement
 
2015 Achèvement de l'examen quinquennale
 

Projets financés par le gouvernement

Dans la déclaration relative au méné long, une des mesures importantes menées par le gouvernement consiste à soutenir financièrement ses partenaires dans la mise en oeuvre d’activités de protection et de rétablissement de l’espèce. Le Ministère, par l’entremise du Fonds d’intendance des espèces en péril, a financé un total de 40 projets conçus pour favoriser la protection et le rétablissement du méné long. Dix-neuf projets (310 803 $) ciblaient exclusivement l’espèce, alors que les 21 autres (875 095 $) portaient sur de multiples espèces en péril, dont le méné long. En plus du financement du Fonds d’intendance des espèces en péril, les partenaires qui ont ciblé exclusivement le méné long ont rapporté qu’ils étaient parvenus à obtenir des fonds additionnels (421 528 $) d’autres sources, comme l’ont fait les partenaires des projets conçus au profit de multiples espèces en péril, dont le méné long (1 337 062 $). Cette valeur obtenue d’autres sources comprend les valeurs estimées du temps et de l’expertise fournis par des bénévoles, qui sont mentionnées ci-dessous.

Les partenaires d’intendance ont aussi indiqué que le soutien financier de la province les avait aidés à faire participer 1 625 personnes qui ont travaillé bénévolement pendant 5 259 heures à des activités de protection et de rétablissement axées exclusivement sur le méné long, pour une valeur estimée à 68 183 $. Au total, 1 618 personnes ont travaillé bénévolement pendant 9 976 heures à des activités de protection et de rétablissement qui visaient de multiples espèces en péril, dont le méné long, pour une valeur estimée à 296 455 $.

Les partenaires d’intendance du Ministère ont déclaré que grâce à leurs efforts et à ceux déployés par leurs bénévoles dans la mise en oeuvre d’activités mentionnées dans la Déclaration, ils avaient pu agrandir l’habitat de 120 hectares dont bénéficieront de multiples espèces en péril, y compris le méné long. Ils ont également indiqué qu’ils avaient procédé à une sensibilisation au méné long auprès de 1 875 personnes et à une sensibilisation écosystémique à de multiples espèces en péril (dont le méné long) auprès de 195 815 personnes.

Le reste de cette section porte sur plusieurs projets subventionnés par le Fonds d’intendance des espèces en péril, ainsi que sur leurs mesures de rétablissement correspondantes, appuyées par le gouvernement.

Fonds d’intendance des espèces en péril

  • 40

    projets incluaient le méné long

  • 310 803 $

    projet pour le méné long exclusivement

  • 875 095 $

    pour des projets visant plusieurs espèces, dont le méné long

  •  1 758 590 $

    en appui et financement supplémentaires

  • 3 243

    bénévoles

  • 15 234

    heures de bénévolat

  • 197 690

    personnes atteintes par la sensibilisation

  • 120

    hectares d'habitat amélioré

Un partenaire a reçu un financement destiné à l’intendance de 2007 à 2013, et mené à bien plusieurs projets qui ont favorisé l’accomplissement de progrès relativement à plusieurs mesures mentionnées dans la déclaration relative au méné long. Évaluer les conditions actuelles de toutes les populations de méné long et de leur habitat, y compris les zones riveraines, afin d’identifier les habitats dégradés est une mesure hautement prioritaire énoncée dans la Déclaration. Pour mettre cette mesure en place, le partenaire a procédé à des relevés des espèces de poisson et des invertébrés benthiques, et collecté des données sur la température à différents endroits des bassins versants des rivières Rouge, Don et Humber, et du ruisseau Fourteen Mile. La surveillance a permis de déterminer si l’espèce était présente, tandis que les données recueillies sur la température et les invertébrés benthiques ont donné des indications relatives à la qualité de l’habitat. La cartographie et l’évaluation auront couvert un total de 17 775 mètres de cours d’eau, afin de déterminer la qualité de l’habitat disponible et de formuler des recommandations relativement à l’habitat dégradé. Une fois cette étape terminée, des travaux de restauration ont débuté aux endroits recommandés. Cela a favorisé la progression de la mesure hautement prioritaire mentionnée dans la Déclaration, qui consiste à continuer les travaux dans les zones riveraines et les cours d’eau hautement prioritaires. La remise en état comprenait la plantation de 15 453 arbres et arbustes dans la zone riveraine, afin de favoriser la stabilisation des berges et de fournir un abri à l’espèce, ainsi que pour accroître la quantité de nourriture disponible pour le méné long. Les activités de restauration dans le cours d’eau consistaient, entre autres, à retirer les différents éléments obstructifs, comme des déchets et des débris, afin d’améliorer la circulation de l’eau et la connectivité, ainsi qu’à ériger des structures dans l’eau, comme des embâcles fixées par des câbles, pour freiner l’érosion des berges et la sédimentation du cours d’eau. Pour promouvoir la protection du méné long, le partenaire a fait participer des bénévoles aux travaux de remise en état. En tout, 1 460 personnes ont travaillé pendant environ 5 067 heures à la restauration de l’habitat du méné long. Le partenaire a pris part à un grand nombre de conférences, de salons professionnels, de festivals et d’activités scolaires et communautaires, afin de transmettre des renseignements sur le projet et le méné long. Ces mesures ont permis de rehausser la sensibilisation à l’égard du méné long et de son habitat, ce qui constitue une mesure hautement prioritaire énoncée dans la déclaration sur l’espèce.

Pour sensibiliser davantage le public au méné long et à son habitat, un partenaire a réalisé un projet sur cinq ans qui visait à créer et à présenter une activité interactive de sensibilisation sur les Grands Lacs, les espèces de poisson locales et les espèces aquatiques en péril, dont le méné long, qui était axée sur le programme des élèves de 1re, 2e, 7e, 8e et 11e année, auxquels elle était destinée. À l’aide de ce programme, il voulait susciter un intérêt pour la nature chez les élèves et les motiver à prendre part à la conservation. Tout au long des années de son financement, le programme a évolué pour englober des élèves d’autres niveaux, est devenu bilingue et a engendré du contenu interactif nouveau. Ce partenaire a donné plus de 2 000 présentations et visité plus de 2 000 classes, pour donner de l’information à un total de 68 324 élèves. Il a donné d’autres présentations dans des bibliothèques, des camps d’été et dans le cadre d’activités communautaires dans toute la Région du Grand Toronto, devant plus de 15 000 personnes. Le matériel destiné aux événements publics a été traduit en mandarin pour servir à des fins communautaires et joindre un auditoire plus vaste. Ce projet appuyait la mesure inscrite dans la Déclaration qui consiste à rehausser la sensibilisation des parties intéressées à l’égard du méné long et de la protection de l’espèce et de son habitat.

Le Programme d’encouragement des exploitants agricoles à la protection des espèces en péril (PEEAPEP) apporte un soutien aux propriétaires de terres agricoles intéressés à créer un habitat et à appliquer de bonnes pratiques de gestion, pour le bénéfice des espèces en péril. En s’attaquant aux risques mentionnés dans le cahier du Plan agroenvironnemental et du Plan d’action, les agriculteurs peuvent mettre en place des pratiques bénéfiques pour les espèces inscrites sur la Liste des espèces en péril en Ontario. Le PEEAPEP et les Plans agroenvironnementaux sont subventionnés et soutenus par le Ministère et le gouvernement du Canada par l’entremise du Programme fédéral d’intendance de l’habitat pour les espèces en péril, le ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Affaires rurales de l’Ontario et l’Association pour l’amélioration des sols et des récoltes de l’Ontario. Entre 2009 et 2013, le PEEAPEP a concouru à la protection de l’habitat aquatique et de la qualité de l’eau de 200 ruisseaux grâce à : des interventions pour freiner l’érosion des berges, la mise en place de 300 kilomètres de clôture le long de rivières et de ruisseaux, l’empêchement de 53 000 bestiaux au pacage d’entrer dans les cours d’eau et de poser des risques, la modernisation et la création de 100 nouveaux ouvrages de franchissement de cours d’eau pour permettre au bétail et à la machinerie de traverser des cours d’eau sans en endommager le lit. Ces activités ont été bénéfiques pour les écosystèmes aquatiques et auront sans doute un effet favorable sur les espèces en péril qu’ils abritent, y compris le méné long. Les activités vont dans le sens de la mesure que le gouvernement appuie afin d’encourager l’élaboration et la mise en application de Plans agroenvironnementaux qui intègrent des pratiques de gestion optimales à l’égard des cours d’eau et des drains en région rurale et qui prévoient la restauration d’une zone riveraine saine et la diminution de l’accès du bétail aux cours d’eau.

Efforts déployés pour réduire au minimum les effets néfastes sur le méné long et avoir une incidence positive sur lui

Le soutien financier de partenaires pour la mise en oeuvre d’activités de protection et de rétablissement du méné long par l’entremise de permis et des conditions inhérentes à ceux-ci, constitue une importante mesure menée par le gouvernement qui est mentionnée dans la déclaration relative à l’espèce. Au total, 81 permis ont été émis pour le méné long depuis que l’espèce est protégée aux termes de la LEVD. De ceux-ci, deux étaient de la catégorie « permis pour la santé ou la sécurité » en vertu de l’alinéa 17(2)a), émis pour des réparations de pont. Cinquante-trois « permis destinés à la protection et au rétablissement » [c.-à-d. permis en vertu de l’alinéa 17(2)b)] ont été émis, dans la majorité des cas exclusivement pour le méné long, tandis que cinq incluaient d’autres espèces. Ces permis sont émis lorsque l’activité autorisée est d’aider à la protection ou au rétablissement d’une espèce précisée en péril. Le Ministère a mis en place, dans le sud de l’Ontario, un programme de surveillance à long terme du méné long avec le soutien de ses partenaires, dont des offices de protection de la nature. Des efforts considérables et un grand nombre de permis ont été émis pour des offices de protection de la nature et d’autres intervenants afin qu’ils procèdent à des relevés de l’espèce et évaluent la condition des populations de méné long. Ces activités ont facilité l’établissement de données de base sur l’aire de répartition et de quelques données sur l’abondance du méné long, et ont permis de documenter les changements de la répartition au fil du temps. Des permis ont aussi été émis pour terminer la création ou la restauration de l’habitat ou pour réaliser des recherches scientifiques. Un projet de recherche en particulier a été entrepris pour mieux comprendre l’utilisation de l’habitat et les schémas de déplacement du méné long. Vingt-six permis émis étaient de la catégorie « permis pour avantage plus que compensatoire » [c.-à-d. permis en vertu de l’alinéa 17(2)c)]. Vingt-quatre de ces permis ciblaient exclusivement le méné long, tandis que deux incluaient d’autres espèces. En plus de la mesure menée par le gouvernement pour s’assurer que des périodes d’activités appropriées soient considérées pour les activités ayant lieu dans l’habitat du méné long et ses environs, plusieurs conditions rattachées aux « permis destinés à la protection et au rétablissement » et aux « permis pour avantage plus que compensatoire » ont facilité la mise en place de mesures appuyées par le gouvernement, mentionnées dans la déclaration relative au méné long. Ces mesures comprennent, sans en exclure d’autres :

  • entreprendre tous les travaux dans les cours d’eau et près de ceux-ci dans les périodes appropriées, afin d’éviter de faire des travaux lorsque le méné long est particulièrement sensible aux perturbations
  • restaurer l’habitat dégradé par l’enlèvement des engorgements de débris, la stabilisation des berges, la création de structures d’habitat en débris ligneux, la plantation sur les pentes érodées et l’enlèvement des déchets, pour améliorer l’habitat lotique
  • améliorer l’habitat riverain par la plantation de végétation indigène dans le cours d’eau afin d’accroître la production d’insectes, de rafraîchir la température de l’eau grâce à l’ombrage, de filtrer les éléments nutritifs et les sédiments transportés par l’écoulement de surface
  • mettre en place une signalisation pour renseigner le public sur le méné long, son habitat et les efforts déployés pour favoriser son rétablissement
  • modifier les bassins d’irrigation/d’évacuation des eaux de ruissellement existants qui réduiront les effets thermiques associés à l’eau de déversement des bassins, puis surveiller et enregistrer leur efficacité
  • installer des clôtures pour empêcher le bétail d’entrer dans les cours d’eau et éviter ainsi l’érosion et une sédimentation excessive faire effectuer des relevés et une surveillance par des personnes compétentes afin d’évaluer la condition actuelle des populations de méné long et de leurs habitats, et de rapporter les résultats au Ministèree
  • 2
    permis pour santé ou sécurité
  • 53
    permis pour raison de protection ou de rétablissement
  • 26
    permis pour avantage plus que compensatoire
  • 6
    accords
  • 53
    enregistrements

En plus du programme de surveillance mis en place dans le sud de l’Ontario, le Ministère a fait les premières démarches pour instaurer un programme de surveillance dans le nord-est de la province. Des relevés connexes du méné long devraient débuter à l’été 2016. Ces travaux seront une étape franchie vers une meilleure compréhension de la répartition et de l’abondance du méné long dans la région.

Voici quelques dispositions prises pour réduire au minimum les effets néfastes, qui n’en excluent pas d’autres :

  • installer et maintenir des dispositifs efficaces de contrôle des sédiments et de l’érosion en tout temps durant des travaux de construction, et avoir sur le chantier un inspecteur en environnement qualifié
  • maintenir les débits existants dans les cours d’eau durant toutes les étapes des activités
  • stabiliser les zones perturbées durant les travaux de construction et dès la fin des travaux, en plus de les restaurer
  • veiller à ce qu’un géomorphologue professionnel qualifié supervise la construction de tous les réalignements de canaux

Vous trouverez plus de renseignements sur les « permis pour avantage plus que compensatoire » dans le Registre environnemental de l’Ontario.

Six ententes relatives au méné long ont été conclues par le truchement du Règlement de l’Ontario 242/08 (avant la modification apportée le 1er juillet 2013). Les modalités des ententes prévoient l’insertion des mesures suivantes dans le plan d’atténuation, qui n’en excluent pas d’autres :

  • réduire au minimum les effets néfastes (p. ex. créer un bassin de rétention réservé spécialement aux eaux de ruissellement pour une protection à long terme de la qualité de l’eau)
  • surveiller, recueillir et tenir à jour les renseignements sur l’espèce et les mesures d’atténuation qui ont été prises
  • présenter un rapport annuel qui résume les résultats et l’efficacité des travaux

Depuis 2011, 49 rapports sur les mesures d’atténuation ont été approuvés conformément aux exigences de l’article 23.1 du Règlement de l’Ontario 242/08 « Travaux d’aménagement et infrastructure : méné long ». De plus, depuis 2013, un total de 53 activités susceptibles de nuire au méné long ou à son habitat ont été enregistrées aux fins du Règlement de l’Ontario 242/08 de la LEVD. Ces activités sont inscrites dans trois articles du Règlement de l’Ontario 242/08, à savoir « Espèces aquatiques » (article 23.4), « Protection des écosystèmes » (article 23.11) et « Menaces non imminentes pour la santé et la sécurité » (article 23.18).

Trente-sept activités ont été enregistrées dans la catégorie « Espèces aquatiques » (article 23.4) du Règlement de l’Ontario 242/08. Cet article stipule que la personne enregistrée doit se conformer aux modalités suivantes du Règlement :

  • faire préparer par une personne spécialisée relativement à l’espèce un plan de mesures d’atténuation pour l’activité enregistrée et mettre en place les mesures mentionnées dans ce plan, notamment les étapes pour réduire au minimum les effets néfastes (p. ex. éviter les travaux durant la saison de la reproduction; garder la machinerie et les véhicules hors de l’eau)
  • procurer un avantage compensatoire à l’espèce touchée par l’activité (p. ex. retirer les obstacles, comme un ponceau suspendu, pour que le poisson puisse traverser les voies d’eau)
  • surveiller l’efficacité des mesures d’atténuation et les mesures bénéfiques pendant cinq ans, et documenter les résultats

Sept activités ont été enregistrées dans la catégorie « Protection des écosystèmes » (article 23.11) du Règlement de l’Ontario 242/08, pour les besoins d’activités relatives à des travaux de conservation écologique dont la réalisation visait à protéger, à maintenir, à améliorer ou à restaurer un écosystème indigène de l’Ontario. Cet article oblige le promoteur inscrit à se conformer à toutes les conditions du règlement, notamment :

  • mettre en place les mesures mentionnées dans un plan des mesures d’atténuation élaboré par une personne spécialisée relativement à l’espèce, notamment les étapes pour réduire au minimum les effets néfastes (p. ex. éviter que l’espèce entre dans la zone)
  • signaler les observations de l’espèce au Ministère à l’aide du formulaire de signalement d’espèce rare
  • créer et tenir à jour un rapport final qui résume les résultats et l’efficacité de l’activité, accompagné de recommandations sur la façon dont des activités similaires pourraient être exercées dans l’avenir

Neuf activités ont été enregistrées dans la catégorie « Menaces non imminentes pour la santé et la sécurité » (article 23.18) du Règlement de l’Ontario 242/08. Sept d’entre elles ont été enregistrées en vue de maintenir, de réparer, de retirer ou de remplacer une structure ou une infrastructure existante, tandis que deux étaient destinées à protéger l’espèce d’une sécheresse. Toutes les activités obligeaient la personne enregistrée à se conformer à toutes les conditions du règlement, notamment :

  • prendre immédiatement des mesures pour réduire au minimum les effets néfastes de l’activité sur l’espèce et son habitat (p. ex. contrôler l’érosion et la sédimentation)
  • élaborer et mettre en oeuvre un plan de mesures d’atténuation préparé par une personne spécialisée relativement à l’espèce touchée pour des activités complexes (p. ex. retrait d’une structure, modifications ou remplacements de toute la structure)

Document d’orientation visant les activités d’aménagement dans l’habitat protégé du méné long

La déclaration relative au méné long mentionne qu’il est important de donner des lignes directrices pour l’aménagement urbain lorsqu’il s’agit d’obtenir des renseignements sur les activités d’aménagement dans l’habitat du méné long. Dans sa réponse, le Ministère a ébauché le « Document d’orientation visant les activités d’aménagement dans l’habitat protégé du méné long » pour donner une orientation aux personnes intéressées à aménager des zones du sud de l’Ontario qui contiennent un habitat du méné long. Le document d’orientation indique dans quels cas un permis est nécessaire et donne une description du processus de délivrance de permis et d’enregistrement en vertu de la LEVD. Il mentionne également les bonnes pratiques de gestion des activités d’aménagement afin d’éviter ou d’atténuer les effets néfastes sur le méné long ou son habitat.

Cartes d’évaluation de l’habitat du méné long

Une des mesures menées par le gouvernement qui est décrite dans la Déclaration vise à maintenir une base de données sur la répartition du méné long et à s’assurer que l’information sur l’aire de répartition actuelle de l’espèce est mise à la disposition des autorités responsables de l’aménagement du territoire. Pour mener cette mesure, le Ministère, en collaboration avec des offices de protection de la nature et l’équipe de mise en oeuvre du programme de rétablissement du méné long, a créé des cartes d’évaluation qui communiquent les éléments importants de l’habitat protégé du méné long. Les cartes d’évaluation présentent les ruisseaux protégés pour le méné long aux termes de la LEVD et indique les zones du cours d’eau qui constituent un habitat occupé ou un habitat de rétablissement. Les cartes ont été transmises pour la première fois en 2013 à des municipalités secondaires de la Région du Grand Toronto, ainsi que dans les régions de Halton, de Peel, de York et de Durham et la Ville de Toronto. Elles ont ensuite été communiquées aux offices de protection de la nature de la région, à Pêches et Océans Canada et, plus récemment, au ministère de l’Environnement et de l’Action en matière de changement climatique de l’Ontario. Des versions à jour des cartes d’évaluation devraient être distribuées en 2015 afin de mettre à la disposition des autorités responsables de l’aménagement du territoire les meilleurs renseignements disponibles sur le méné long pour que la planification des activités à venir permette d’éviter les effets néfastes sur l’espèce.

Application de la Loi

Le Ministère protège le méné long et son habitat en s’assurant de la conformité à la LEVD. Les agents d’application des mesures législatives du Ministère et d’autres membres du personnel procèdent régulièrement à des activités de sensibilisation afin de mieux instruire les personnes sur la conformité à la LEVD. Les mesures préventives ne sont toutefois pas toujours réalisables, ce qui oblige le personnel chargé de l’application des mesures législatives à émettre des avertissements et à prendre des mesures directes pour que les promoteurs se conforment à la LEVD. De 2008 à décembre 2014, deux infractions à la LEVD documentées portaient sur la protection du méné long et son habitat. Une déclaration de culpabilité a été établie dans l’application de l’article 10 de la LEVD relativement à la destruction de l’habitat du méné long. Le contrevenant a reçu une peine de 15 jours de prison. La deuxième infraction a mené à la délivrance d’un avertissement en vertu de l’article 9 de la LEVD pour capture de ménés longs. Le Ministère encourage toute personne à signaler des activités illégales à l’égard d’espèces en péril en Ontario.

Occurrences du méné long en Ontario

Tendances dans le bassin versant

Le méné long se trouve principalement dans le sud de l’Ontario et dans l’île St-Joseph, au nord-est de l’Ontario. L’espèce se trouvait historiquement dans 25 footnote 1 bassins versants de l’Ontario. Il ne serait plus présent que dans de petits affluents de certaines de ces rivières. Au cours des 55 dernières années, la majorité des populations ont été restreintes à des portions isolées et plus petites d’une aire de répartition antérieure, ou fragmentées dans celles-ci. De nos jours, la présence du méné long est connue dans 17 bassins versants. L’espèce serait en déclin (quant à l’aire de répartition ou à l’abondance) dans 13 de ces bassins, tandis que ses populations seraient stables dans les 4 autres. Des activités additionnelles de relevés ont montré que le méné long est plus largement réparti dans un des sous-bassins où sa présence était connue en 2008.

Conformément au statut qu’elle avait au moment de l’entrée en vigueur de la LEVD, l’espèce est considérée comme disparue dans huit bassins versants, soit les ruisseaux Pringle, Petticoat, Highland, Mimico, Etobicoke, Clarkson et Morrison, de même qu’un ruisseau de la région de Niagara. Ces bassins versants sont considérés comme une partie de l’aire de répartition historique du méné long. Une urbanisation intensive et la dégradation des cours d’eau font en sorte que l’habitat ne convient plus dans bon nombre de ces sites. Le méné long est considéré comme disparu du sous-bassin du ruisseau Urfe, du ruisseau Duffins, de même que du sous-bassin du ruisseau Levi de la rivière Credit, puisqu’il n’y a eu aucun signalement d’observation de l’espèce ces 20 dernières années, malgré les activités de relevés. Ces zones sont réputées être un habitat de rétablissement, qui bénéficie d’une protection, puisque d’autres portions du bassin versant assurent la subsistance du méné long et que l’espèce pourrait les occuper de nouveau si elles sont bien restaurées.

Le déclin du méné long (aire de répartition ou abondance) semble constant dans 13 bassins versants, à savoir : les ruisseaux Lynde, Duffins, Fourteen Mile, Sixteen Mile, Bronte, Irvine et Spencer, et les rivières Humber, Saugeen, Don, Rouge, Holland et Credit. Malgré les relevés effectués depuis 2008, le statut de la population des ruisseaux Bronte et Spencer et de la rivière Holland serait selon toute vraisemblance en fort déclin, car aucune observation de l’espèce n’y a été faite ces 20 dernières années. De fortes réductions sont signalées dans ces bassins versants, dans un rapport de 2007 sur le statut de l’espèce rédigé par le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada, mais peu d’activités de relevé ont été réalisées dans certains de ces bassins versants depuis ce temps.

En juin 2008, une nouvelle population a été découverte dans le ruisseau Gully Sud et elle est jugée stable. Après la découverte du méné long dans ce bassin versant et avec le soutien d’un financement destiné à l’intendance, un partenaire a procédé en 2011 à un relevé des zones du bassin versant et des cours d’eau avoisinants pour savoir si le méné long se trouvait ailleurs. Il en a découvert dans d’autres sites à l’intérieur du bassin versant de Gully Sud, signe d’une aire de répartition plus étendue de l’espèce dans ce bassin versant où sa présence était connue auparavant. De plus, d’après la taille du poisson capturé, le ruisseau contient

La rivière Tow Tree, dans l’île St-Joseph, de même que les bassins versants des ruisseaux Carruther et Gully sont réputés avoir des populations stables depuis 2007. Alors que les sous-bassins des rivières Credit, Rouge et Humber et du ruisseau Fourteen Mile abritaient des populations plus petites jugées stables, la tendance générale du bassin versant est à la baisse. Les populations des affluents de la rivière Humber Ouest, plus particulièrement, semblent s’être stabilisées après une probable expansion avant 2007, tandis que celles des autres bassins versants se seraient stabilisées après des réductions de l’aire de répartition. Ce changement de tendance est sans doute attribuable à l’apport de renseignements plus fiables issus d’un nombre accru d’activités de relevés, plutôt qu’à des changements dans les populations. Les populations de méné long sont actuellement réputées stables dans quatre bassins versants.

L’aire de répartition du méné long dans le sous-bassin de la rivière Credit, appelé ruisseau Silver, est maintenant mieux comprise. En 2007, on croyait que l’aire de répartition dans ce sous-bassin faisait l’objet d’une réduction, mais une vidéographie réalisée sous l’eau, en 2014, a permis de détecter l’espèce dans une aire qui déborde de celle de sa répartition connue.

Les renseignements présentés dans cette section découlent de l’opinion d’un expert et des meilleures données disponibles au moment de la publication. Ils ne déterminent pas de façon officielle le statut de l’espèce à ces endroits. Encourager la soumission au Ministère des observations du méné long fait partie des mesures menées par le gouvernement qui sont inscrites dans la Déclaration. La soumission d’observations a permis de redéfinir le lieu où l’on sait que l’espèce se trouve et s’est déjà trouvée, en plus de fournir plus de renseignements sur son habitat et les menaces qui pèsent sur elle. Tout le monde est encouragé ou sera obligé, par les exigences liées à une autorisation ou à une approbation, de soumettre ses observations du méné long et de toute autre espèce en péril au Centre d’information sur le patrimoine naturel du Ministère pour qu’elles soient consignées au registre d’observations provincial.

Treize des 17 bassins versants qui abritent de nos jours le méné long affichent un déclin 4 ont des populations stables, tandis que des activités additionnelles de relevé ont montré une répartition plus vaste du méné long dans un affluent de la rivière Credit.

Résumé des progrès accomplis vers l’atteinte de l’objectif de rétablissement et des recommandations

Résumé des progrès accomplis

La mise en place de la majorité des mesures menées par le gouvernement et de celles qu’il appuie, dont il est fait mention dans la déclaration relative au méné long, a progressé. Comme il est mentionné dans ce chapitre, le gouvernement de l’Ontario a entrepris directement les mesures suivantes : encourager la soumission de données sur le méné long au Centre d’information sur le patrimoine naturel; protéger le méné long par l’entremise de la LEVD et mettre au point un règlement pour protéger l’habitat particulier de cette espèce; maintenir une base de données sur la répartition du méné long et s’assurer que l’information sur l’aire de répartition actuelle de l’espèce est mise à la disposition des autorités responsables de l’aménagement du territoire; mettre au point des lignes directrices pour l’aménagement urbain lorsqu’il s’agit d’obtenir des renseignements sur les activités d’aménagement dans l’habitat du méné long protégé par la LEVD; appuyer les partenaires pour qu’ils entreprennent des activités visant à protéger et à rétablir l’espèce. De plus, comme le mentionne le chapitre d’introduction de ce document, le gouvernement a établi et fait connaître ses mesures annuelles à financer en priorité (section 3.1); instruit les autres organismes et les autorités de planification sur la nécessité de tenir compte de la protection de l’espèce et de son habitat (sections 3.3 et 4.4); réalisé des activités de communication et d’intervention directe pour sensibiliser davantage le public aux espèces en péril en Ontario (section 4.3). Le gouvernement a mené une mesure additionnelle qui consistait à établir la version finale du « cadre d’action pour gérer la récolte commerciale du poisson d’appât pour protéger les populations de méné long » et le mettre en oeuvre. À ce jour, aucun cadre d’action propre au méné long n’a été achevé, mais peu après avoir terminé la déclaration relative au méné long, le Ministère a entrepris un vaste examen de ses politiques provinciales sur les poissons d’appât, actuelles et potentielles, afin de favoriser une meilleure gestion des poissons d’appât destinés à la pêche sportive en Ontario. Dans le cadre de cet examen, le Ministère a tenu compte des options susceptibles de réduire au minimum les effets néfastes des activités de récolte commerciale du poisson d’appât sur toutes les espèces aquatiques en péril en Ontario, dont le méné long.

Des progrès ont été réalisés vers l’atteinte de la majorité des objectifs de rétablissement appuyés par le gouvernement et de la majeure partie des mesures connexes mentionnées dans la déclaration relative au méné long.

En ce qui a trait à l’objectif « Restaurer où cela est possible des habitats dégradés afin de permettre l’expansion de la répartition de l’espèce à des sites adjacents aux sites occupés », trois mesures hautement prioritaires ont affiché des progrès. Ces mesures ont été mises en place collectivement par le truchement de nombreux projets financés par le Fonds d’intendance des espèces en péril ou par des conditions liées à des autorisations, ou une association des deux, de même que par des activités de recherche du Ministère et de chercheurs universitaires indépendants. Voici les mesures liées à cet objectif :

  • évaluer les conditions actuelles de toutes les populations de méné long et leur habitat, y compris les zones riveraines, afin d’identifier les habitats dégradés (mesure no 2, hautement prioritaire)
  • encourager l’élaboration et la mise en application de Plans agroenvironnementaux et de Plans de gestion des éléments nutritifs qui intègrent des pratiques de gestion optimales à l’égard des cours d’eau et des drains en région rurale et qui prévoient la restauration d’une zone riveraine saine, la diminution de l’accès du bétail aux cours d’eau, l’entreposage du fumier et un système de collecte des eaux d’écoulement, et qui encouragent les pratiques aratoires antiérosives et réduisent l’impact des drains (mesure no 3, hautement prioritaire)
  • étudier à quel point les travaux de restauration de l’habitat effectués jusqu’à ce jour ont été efficaces. Lorsque cela est approprié, continuer les travaux dans les zones riveraines et les cours d’eau dans le cadre des projets de remise en état actuels et entamer des projets de réhabilitation pour les cours d’eau prioritaires adjacents aux cours d’eau où vit le méné long (mesure no 4, hautement prioritaire)
  • étudier la possibilité de procéder à la propagation artificielle et au transfert de poissons sauvages de l’espèce, et en évaluer les impacts potentiels. Ceci pourrait exiger une analyse de la diversité génétique des populations de méné long à l’échelle locale (mesure no 5)

En ce qui a trait à l’objectif « Mettre sur pied un programme de surveillance à long terme du méné long et des habitats pour continuer à déterminer la répartition, l’abondance et les tendances qui y sont associées », des projets financés par le Fonds d’intendance des espèces en péril, des conditions des autorisations et des enregistrements, de même que des recherches menées par le Ministère et par des chercheurs universitaires indépendants ont favorisé l’accomplissement de progrès dans trois des quatre mesures, à savoir :

  • mettre en oeuvre un programme de surveillance standard à deux volets. Le premier volet sera de portée générale et visera à évaluer et à identifier la présence ou l’absence du méné long dans les cours d’eau de son aire de répartition en Ontario. Le deuxième volet portera sur des sites représentatifs et visera, d’une part, à évaluer les changements dans le temps sur le plan de l’abondance de la population ainsi que les conditions de l’habitat qui résultent des mesures de restauration, et d’autre part, à comparer les conditions des sites perturbés et non perturbés (mesure no 6, hautement prioritaire)
  • effectuer des recherches sur l’habitat pour identifier les zones d’habitat nécessaires pour le frai, l’incubation et la croissance des larves; étudier les habitats dont l’espèce se sert pendant les diverses saisons, surtout l’hiver; étudier les mouvements et les tolérances physiologiques du méné long (mesure no 7, hautement prioritaire)
  • étudier plus en profondeur comment les mécanismes de l’aménagement urbain, des pratiques agricoles, de l’exploitation d’agrégats et du prélèvement de l’eau contribuent au déclin des populations de méné long et influencent les dynamiques des populations afin d’orienter l’élaboration de seuils d’impact (mesure no 8)

En ce qui a trait à l’objectif « Engendrer une sensibilisation à l’égard de l’importance du méné long ainsi que de la protection et de l’intendance de son habitat », la mise en place de la mesure de rétablissement a progressé grâce à des projets subventionnés par le Fonds d’intendance des espèces en péril et soutenus par des conditions liées aux autorisations, et consistait à :

  • rehausser la sensibilisation des planificateurs, des promoteurs et d’autres parties intéressées à l’égard du méné long et de la protection de l’espèce et de son habitat (mesure no 10)

Compte tenu des résultats d’activités de relevés intensives et des nouvelles techniques employées, l’aire de répartition et la taille de la population du méné long dans certains bassins versants ont fait l’objet d’une évaluation plus précise. Depuis 2008, l’espèce n’a plus été désignée comme disparue d’un bassin versant. Toutefois, l’importance de la protection des bassins où les populations sont réputées stables n’en est pas moindre, non plus que ne l’est le rétablissement des bassins où les populations avaient diminué. La LEVD continue de protéger le méné long et son habitat, ce qui concorde avec l’objectif de rétablissement de la Déclaration. Permettre où cela est possible l’expansion de la répartition de l’espèce à des sites adjacents aux sites occupés continue d’être un objectif de rétablissement du méné long. De grands efforts ont été déployés pour restaurer des habitats dégradés du méné long, afin de s’attaquer à ce volet de l’objectif de rétablissement stipulé dans la Déclaration.

Recommandations

Comme le stipule la Déclaration, l’évaluation des progrès accomplis pour protéger et rétablir le méné long servirait à repérer plus facilement les ajustements à faire pour parvenir à protéger et à rétablir l’espèce. D’après les progrès accomplis à ce jour, l’orientation générale que propose la déclaration relative au méné long devrait continuer de guider les mesures de protection et de rétablissement de l’espèce, surtout en ce qui a trait aux mesures que la Déclaration désigne comme hautement prioritaires. Les recommandations sur la mise en oeuvre de la Déclaration proposées ci-dessous visent à aller plus loin dans la protection et le rétablissement du méné long :

  • étudier à quel point les travaux de restauration de l’habitat effectués ont été efficaces est un élément essentiel d’une mesure hautement prioritaire mentionnée dans la Déclaration (mesure no 4). Comme les travaux de restauration de l’habitat sont importants pour le rétablissement de l’espèce, il faudrait accomplir davantage de progrès dans l’étude de l’efficacité des projets achevés afin d’informer les prochains travaux de restauration de l’habitat du méné long et d’améliorer leur taux de réussite
  • malgré les progrès accomplis dans la mise en oeuvre du premier volet du programme de surveillance à grande échelle, il serait avantageux de mettre en place des mesures relatives au second volet qui portera sur des sites représentatifs et visera, d’une part, à évaluer les changements dans le temps sur le plan de l’abondance de la population ainsi que les conditions de l’habitat qui résultent des mesures de restauration, et d’autre part, à comparer les conditions des sites perturbés et non perturbés, comme l’indique la mesure hautement prioritaire décrite dans la Déclaration (mesure no 6)
  • dans l’élaboration du prochain plan de mise en oeuvre, il faudrait soutenir les mesures pour lesquelles les progrès étaient limités, à savoir : appuyer la protection des terres dans les bassins hydrographiques où se trouvent des populations de méné long et qui présentent un potentiel de survie très élevé par l’entremise des programmes actuels de protection et d’intendance des terres (mesure no 1); étudier les impacts de l’introduction d’autres espèces de poisson sur le méné long et sur les cours d’eau où ils vivent (mesure no 9)

Plus tard, la protection et le rétablissement du méné long feront encore l’objet d’une responsabilité partagée qui nécessitera la participation d’un grand nombre de particuliers, d’organismes et de collectivités. Le Fonds d’intendance des espèces en péril, le Fonds de recherche sur les espèces en péril en Ontario ou le Programme d’encouragement des exploitants agricoles à la protection des espèces en péril pourraient assurer un soutien financier pour la mise en place des mesures. Le Ministère pourrait aussi donner des conseils sur la possible nécessité d’obtenir une autorisation en vertu de la LEVD ou d’autres lois avant d’entreprendre un projet. Un travail concerté permettra d’accomplir d’autres progrès pour la protection et le rétablissement du méné long en Ontario.

Résumé des progrès accomplis vers la protection et le rétablissement du méné long en Ontario (de 2007 à 2014)

Situation provinciale

  • Le méné long est désigné espèce en voie de disparition en vertu de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition (LEVD). Avant son insertion dans la LEVD, le méné long était inscrit sur la liste en tant qu’espèce menacée. Après une réévaluation, le CDSEPO l’a désigné espèce en voie de disparition, et a modifié son statut dans la Liste des espèces en péril en Ontario en 2009. L’espèce bénéficie d’une protection qui empêche quiconque de la tuer, de la blesser, de la harceler, de la capturer ou de la prendre depuis 2008, et son habitat est protégé contre les dommages et la destruction depuis 2009.

Documents et directives propres à l’espèce publiés par le gouvernement

Projets d’intendance appuyés par le gouvernement

  • Par l’entremise du Fonds d’intendance des espèces en péril, le ministère des Richesses naturelles et des Forêts (le « Ministère ») a permis à ses partenaires d’intendance de mettre en oeuvre un total de 40 projets qui ont favorisé la protection et le rétablissement de plusieurs espèces en péril, dont le méné long. Dix-neuf projets (310 803 $) ciblaient exclusivement l’espèce, alors que les 21 autres (875 095 $) portaient sur de multiples espèces en péril, dont le méné long.
  • Le soutien financier du Ministère a aidé ses partenaires d’intendance à faire participer 3 243 personnes qui ont travaillé bénévolement pendant 15 234 heures à des activités de protection et de rétablissement de multiples espèces en péril, dont le méné long. La valeur estimée de ces participations bénévoles et de l’appui non financier s’élève à 1 758 590 $.
  • Les partenaires d’intendance ont indiqué que leurs mesures avaient permis d’agrandir de 120 hectares l’habitat du méné long et d’autres espèces en péril qui vivent dans le même écosystème.
  • Ils ont en outre signalé avoir procédé à une sensibilisation écosystémique à de multiples espèces (y compris le méné long) auprès de 197 690 personnes.

Soutien d’activités humaines, tout en apportant le soutien nécessaire au rétablissement de l’espèce

  • Le Ministère a émis 81 permis pour cette espèce : 2 « permis pour la santé ou la sécurité des êtres humains » en vertu de l’alinéa 17(2)a), 53 « permis destinés à la protection et au rétablissement » en vertu de l’alinéa 17(2)b) et 26 « permis pour procurer un avantage plus que compensatoire » en vertu de l’alinéa 17(2)c).
  • Au total, six ententes ont été conclues pour le méné long avant la modification du Règlement de l’Ontario 242/08.
  • Cinquante-trois activités ont été enregistrées aux fins du Règlement de l’Ontario 242/08 de la LEVD pour cette espèce. Les activités sont inscrites dans les catégories « Espèces aquatiques » (article 23.4), « Protection des écosystèmes » (article 23.11) et « Menaces non imminentes pour la santé et la sécurité » (article 23.18). Quarante-neuf rapports sur les mesures d’atténuation ont été approuvés conformément aux exigences de l’article 23.1 « Travaux d’aménagement et infrastructure : méné long ».

Occurrences et répartition

  • La présence du méné long semble persister dans 17 bassins versants de l’Ontario. Treize de ces 17 bassins versants affichent un déclin, 4 ont des populations réputées stables, tandis que des activités additionnelles de relevé ont montré une répartition plus vaste du méné long dans un affluent de la rivière Credit. Depuis 2008, on a découvert depuis peu la présence du méné long dans un autre bassin versant du ruisseau Gully Sud, dans le comté Huron.

Références et renseignements connexes


Notes en bas de page

  • note de bas de page[1] Retour au paragraphe Cela comprend un bassin versant connu comme un ruisseau de la région de Niagara, mais le signalement à cet endroit n’est pas fiable.