Le cadre de la planification de la sécurité et du bien-être dans les collectivités décrit dans la présente section servira à guider les municipalités, les Premières Nations et leurs partenaires dans l’élaboration de leurs plans locaux. Il est essentiel que tous les membres participant au processus de planification comprennent les quatre secteurs suivants pour s’assurer que les plans locaux sont aussi efficaces que possible à rendre les collectivités plus sécuritaires et en meilleure santé :

  1. développement social
  2. prévention
  3. intervention centrée sur le risque
  4. intervention en cas d’incident

Développement social

Promotion et maintien de la sécurité et du bien-être des collectivités

Le développement social nécessite des efforts et des investissements multidisciplinaires à long terme pour améliorer les déterminants sociaux de la santé (c’est-à-dire, les conditions dans lesquelles les gens naissent, grandissent, travaillent et vivent, ainsi que l’âge, y compris l’éducation, le développement au stade de la petite enfance, la sécurité alimentaire, l’accès à des logements de qualité, etc.) et ainsi réduire la probabilité de préjudices et de victimisation. Plus précisément, le développement social consiste en un grand éventail de secteurs, d’organismes et d’organisations apportant différents points de vue et expertises pour résoudre de complexes problèmes sociaux, comme la pauvreté, sous tous les angles. La clé de la réussite des initiatives de développement social est la collaboration de manière qui défie les hypothèses traditionnelles au sujet des limites institutionnelles et de la culture organisationnelle, en vue de s’assurer que les personnes, les familles et les collectivités sont en sécurité, en santé, éduquées et ont un logement, un emploi et des réseaux sociaux sur lesquels ils peuvent compter. Le développement social repose sur la planification et l’établissement de partenariats multisectoriels. Pour une collaboration efficace dans ce domaine, tous les secteurs doivent partager leurs données sur la planification et le rendement à long terme afin d’avoir une compréhension commune des problèmes locaux et systémiques. Des stratégies doivent être soutenues ou mises en place afin de cibler les causes profondes de ces problèmes. Le développement social en action sera réalisé lorsque tous les membres de la collectivité seront conscients des services qui leur sont offerts et pourront accéder facilement à ces ressources. Le fait de savoir avec qui communiquer (organisme communautaire ou premier intervenant) et quand communiquer avec eux (risque émergent ou incident de crise) permet aux collectivités de fonctionner dans un environnement où l’intervention correspond au besoin. Les collectivités qui investissent massivement dans le développement social en établissant des facteurs de protection par l’entremise d’améliorations dans des domaines comme la santé, l’emploi et les taux d’obtention de diplôme connaîtront les avantages sociaux de s’attaquer aux causes profondes de la criminalité et du désordre social.

Prévention

Réduction proactive des risques cernés

La planification dans le domaine de la prévention implique la mise en œuvre proactive de mesures, de politiques ou de programmes situationnels fondés sur des éléments probants afin de réduire les risques prioritaires identifiés à l’échelle locale pour la sécurité et le bien-être dans les collectivités avant qu’ils ne se transforment en crime, en victimisation ou en préjudices. Dans ce domaine, les membres de la collectivité qui ne sont pas des spécialistes en « sécurité et bien-être » pourraient devoir être mis à contribution selon le risque prioritaire, comme les propriétaires d’entreprise, si le risque est le vol dans les commerces de détail, et les gérants d’immeubles, si le risque survient dans leur immeuble. Les fournisseurs de service, les organismes communautaires et les organisations devront partager des données et des renseignements sur des sujets comme les actifs communautaires, les tendances de la criminalité et du désordre, les personnes et les lieux vulnérables, pour déterminer les risques prioritaires dans la collectivité afin de planifier et d’intervenir plus efficacement. Une planification réussie dans ce domaine pourrait indiquer si les gens participent davantage à des programmes axés sur le risque, se sentent en sécurité et moins craintifs, et qu’un plus grand engagement rend les gens plus confiants en leurs propres capacités à prévenir les préjudices. Bien que la planification dans ce domaine soit importante, les municipalités, les Premières Nations et leurs partenaires devraient concentrer leurs efforts sur l’élaboration et l’amélioration de stratégies dans le domaine du développement social pour s’assurer que les risques sont atténués avant qu’ils ne deviennent une priorité devant être traitée par la prévention.

Intervention centrée sur le risque

Atténuation des situations à risque élevé

La planification dans le domaine de l’intervention centrée sur le risque nécessite la collaboration de plusieurs secteurs afin de gérer les situations où il existe un risque élevé de préjudice - empêcher quelque chose de mal juste avant que ça se produise. L’intervention centrée sur le risque se veut immédiate et vise à prévenir un incident, qu’il s’agisse de criminalité, de victimisation ou de préjudices, tout en réduisant la nécessité d’une intervention en cas d’incident, de même que la dépendance systémique à une telle intervention. Il a été démontré que la collaboration et le partage de renseignements entre les organismes, sur des points comme les types de risque, créent des partenariats et permettent une analyse collective des données fondées sur le risque, qui peuvent contribuer à définir des stratégies dans les domaines de la prévention et du développement social. Pour déterminer la réussite des stratégies dans ce domaine, les mesures de rendement recueillies peuvent démontrer le meilleur accès aux mesures de soutien social et la plus grande confiance qu’elles suscitent, la baisse des taux de victimisation et le nombre de visites aux services d’urgences. Les municipalités, les Premières Nations et leurs partenaires devraient concentrer leurs efforts sur l’élaboration ou l’amélioration de stratégies dans le domaine de la prévention pour s’assurer que les personnes n’atteignent pas le point de nécessiter une intervention immédiate centrée sur le risque.

Intervention en cas d’un incident

Intervention immédiate suite à un incident urgent

Ce domaine représente ce qui vient habituellement à l’esprit lorsqu’on fait référence à la criminalité et à la sécurité. Il comprend des interventions réactives immédiates qui peuvent susciter un sentiment d’urgence telles que l’intervention des services de police, d’incendie et d’urgence médicale, le retrait d’un enfant de son foyer par une organisation de protection de l’enfance, l’arrestation d’une personne en vertu de la Loi sur la santé mentale ou l’expulsion d’un élève par un directeur d’école. Bon nombre de collectivités investissent une quantité considérable de ressources dans l’intervention à la suite d’un incident et, bien que cet aspect soit important et nécessaire, il est souvent réactif et de dominance répressive. La planification devrait aussi être faite dans ce domaine pour mieux collaborer et partager des renseignements pertinents, comme les types d’occurrences et de victimisation, afin de s’assurer que le fournisseur de services le plus compétent intervient. On ne peut se fier uniquement aux initiatives dans ce domaine pour accroître la sécurité et le bien-être dans les collectivités.

Recentrage autour de la collaboration, du partage des renseignements et de la mesure du rendement

Afin que les plans locaux réussissent à rendre les collectivités plus sécuritaires et en meilleure santé, les municipalités, les Premières Nations et leurs partenaires doivent recentrer leurs ressources et leurs efforts existants de manière plus stratégique et percutante pour améliorer la collaboration, le partage des renseignements et la mesure du rendement.

Ce recentrage peut se faire en identifiant les secteurs, les organismes et les organisations qui doivent intervenir, en déterminant les renseignements et les données nécessaires, et en cernant les résultats pour mesurer les incidences du plan. La collaboration, le partage de renseignements et la mesure du rendement prendront différentes formes selon chaque domaine de planification (c’est-à-dire, le développement social, la prévention, l’intervention centrée sur le risque et l’intervention en cas d’incident). Les intervenants du plan devraient songer continuellement à la manière dont leurs activités respectives de planification stratégique organisationnelle et de budgétisation pourraient appuyer davantage les stratégies dans le plan.

Conclusion

La planification devrait être faite dans les quatre domaines, mais la plupart des investissements, du temps et des ressources devraient être consacrés à l’élaboration et/ou à l’amélioration de stratégies concernant les développement social, la prévention et l’intervention centrée sur le risque afin de diminuer le nombre de personnes, de familles et de collectivités qui finissent par avoir besoin d’une intervention à la suite d’un incident. L’élaboration de stratégies préventives et non réactives assurera l’efficacité et la viabilité de la prestation de services de sécurité et de bien-être en Ontario. Il importe également d’explorer des façons plus efficaces de fournir les services, y compris des interventions de première ligne en cas d’incident, afin de s’assurer que les personnes en crise reçoivent le soutien adéquat de la part du fournisseur de services le plus approprié. En gardant à l’esprit l’accent sur le cadre de la planification de la sécurité et du bien-être dans les collectivités, la section suivante soulignera les facteurs clés qui assureront le succès de cette planification.