Cette section vise à relier le cadre de la planification de la sécurité et du bien-être dans les collectivités et les facteurs clés du succès de cette planification aux pratiques opérationnelles de l’élaboration, la mise en œuvre, la révision, l’évaluation et la mise à jour du plan. Il n’y a pas de première ou dernière étape bonne ou mauvaise. Les collectivités ont suggéré que l’élaboration d’un plan pouvait mettre de un à deux ans, et que les plus grandes avancées surviennent lorsque la municipalité ou le conseil de bande jouent un rôle de premier plan. Pour fournir des ressources et un soutien opérationnels supplémentaires, la section 6 comprend une boîte à outils qui fournit des documents d’orientation misant sur les concepts suivants et indique les outils particuliers dans chaque domaine pour examen :

  • obtenir un engagement de collaboration
  • créer une mobilisation
  • Mettre l’accent sur le risque
  • évaluer les forces de la collectivité et miser sur celles-ci
  • données probantes et évaluation
  • mettre le plan en action

Obtenir un engagement de collaboration

Un engagement profond de la gouvernance locale, qu’il s’agisse de la municipalité ou du conseil de bande, peut avoir un impact considérable sur la mobilisation multisectorielle, et est plus efficace s’il est exprimé dès le début du processus de planification. Ce type d’engagement peut être démontré de différentes manières : par une résolution du conseil, la présence aux réunions, la création d’un poste de coordinateur, le réalignement des ressources et la sensibilisation du personnel. La collaboration existe dans les collectivités en Ontario, qu’il s’agisse de solides partenariats bilatéraux ou entre plusieurs partenaires. Le processus de planification de la sécurité et du bien-être dans les collectivités exige que l’on mise sur les partenariats existants et que l’on en crée de nouveaux. Cela peut signifier de miser sur une entité existante, ou de créer une nouvelle structure pour élaborer, peaufiner ou réaffirmer les résultats, les stratégies et les mesures de développement social, de prévention, d’intervention axée sur le risque et d’intervention en cas d’incident. L’engagement de plusieurs secteurs se manifestera habituellement lorsque l’objet et les avantages de la planification de la sécurité et du bien-être dans les collectivités auront été compris. L’engagement peut être renforcé au moyen d’ententes sur les buts, les objectifs, la mesure du rendement et les rôles et responsabilités.

Voir l’outil 1 pour obtenir des conseils sur les participants, les rôles et les responsabilités, l’outil 2 pour des conseils sur le démarrage et l’outil 3 pour des conseils sur la cartographie des actifs.

Créer une mobilisation

Afin de s’assurer que tous les membres de la collectivité, les organismes et les organisations comprennent ce qu’est la planification de la sécurité et du bien-être dans les collectivités, et de commencer à obtenir la mobilisation des gens et à créer des partenariats, les municipalités, les Premières Nations et leurs partenaires pourraient choisir de commencer par élaborer du matériel de communication ciblé. Ils pourraient également vouloir rencontrer ou réunir des fournisseurs de services ou des membres de la collectivité et prendre le temps de leur expliquer le cadre de la planification de la sécurité et du bien-être dans les collectivités et les concepts importants ou obtenir leurs commentaires sur les risques locaux. La conception d’une identité visuelle et la création de matériel de marketing ou promotionnel pourraient aussi aider à obtenir une mobilisation multisectorielle et à permettre aux membres de la collectivité de s’identifier au plan.

Voir l’outil 4 pour obtenir des conseils sur la mobilisation.

Mettre l’accent sur le risque

Engager les membres de la collectivité et les fournisseurs de service à documenter les risques est la première étape. L’éventail de risques identifiés dépendra des sources de renseignements; il est donc important d’engager les parties prenantes, par différentes méthodes, comme par des entrevues en tête-à-tête avec des fournisseurs de service multisectoriels, des séances de discussion avec des groupes vulnérables ou des sondages à l’aide de boîtes publiques. L’identification et la priorisation des risques représentent les tâches suivantes qui devraient être accomplies en examinant les différentes sources de données et en les combinant avec les commentaires de la collectivité.

Voir l’outil 4 pour obtenir des conseils sur la mobilisation et l’outil 5 pour une analyse des risques communautaires.

Évaluer les forces de la collectivité et miser sur celles-ci

Parvenir à une collectivité qui soit sécuritaire et saine est un long chemin à parcourir; avant que les partenaires collaborant à l’élaboration d’un plan puissent tracer les grandes lignes de leur orientation, et la voie qu’ils suivront pour y arriver, ils devront connaître clairement leur point de départ. Il est important que les membres de la collectivité ne considèrent pas la planification de la sécurité et du bien-être dans les collectivités comme étant simplement un autre exercice de planification ou de création d’une entité. Il s’agit d’identifier les risques prioritaires locaux et d’examiner les stratégies actuelles dans une perspective globale afin de déterminer si les bons secteurs, organismes et organisations entrent en jeu ou si les services ou les programmes comportent des chevauchements ou des lacunes. Certaines collectivités pourraient constater qu’il y a un manque de coordination des stratégies existantes. À cet égard, elles devraient examiner les entités et les stratégies existantes et voir comment elles peuvent soutenir l’élaboration et la mise en œuvre du plan. D’autres collectivités pourraient découvrir des lacunes dans la prestation des services, et devraient faire de leur mieux pour combler ces lacunes, par exemple, en réalignant les ressources existantes. Puisque les besoins et les ressources diffèrent d’une collectivité à l’autre, il est bien connu que certaines collectivités, comme celles des Premières Nations, pourraient éprouver des difficultés à identifier les stratégies existantes en raison du manque de ressources. Ces collectivités pourraient alors avoir avantage à collaborer avec des municipalités ou des Premières Nations avoisinantes pour créer des plans conjoints de sécurité et de bien-être. Par exemple, lorsque les capacités et les ressources sont limitées, ou lorsque beaucoup de services offerts couvrent plus d’une municipalité, une collectivité pourrait tirer parti des ressources et des forces de ses voisines pour élaborer de concert un plan qui répondra aux besoins de la région.

Voir l’outil 3 pour obtenir des conseils sur la cartographie des actifs.

Données probantes et évaluation

Lorsque les risques ont été classés en ordre de priorité, si des lacunes dans les services ou les programmes sont découvertes dans l’un ou l’autre des domaines du plan, une recherche devrait être menée pour déterminer l’intervention fondée sur des données probantes la plus appropriée à mettre en place afin de traiter ce risque, tout en tenant compte de la capacité et des ressources locales. Il est possible qu’après avoir établi l’ordre de priorité des risques, on découvre que des stratégies fondées sur des données probantes sont en place et qu’elles répondent directement aux risques identifiés qui seront traités dans le plan. À l’étape de la planification, il est important d’établir les résultats souhaités de ces activités afin de mesurer le rendement et les progrès accomplis quant au traitement des risques identifiés par l’élaboration d’un modèle logique et d’un cadre de mesure du rendement. Certains résultats sauteront aux yeux immédiatement après la mise en œuvre des activités, d’autres prendront plus de temps avant d’être obtenus. Qu’il s’agisse de planifier en vue de promouvoir et de maintenir la sécurité et le bien-être dans les collectivités par le développement social, d’œuvrer pour diminuer les risques recensés, ou d’atténuer les situations à risque élevé ou les interventions en cas d’urgence, il est tout aussi important pour les partenaires de la planification d’établir et de mesurer leurs efforts par rapport à des résultats déterminés au préalable..

Voir l’outil 6 pour obtenir des conseils sur la mesure du rendement.

Mettre le plan en action

Il est important de s’assurer que les stratégies mises en place dans chaque domaine du plan et pour chaque priorité, peuvent être réalisées en fonction de la capacité et des ressources locales. Pour réussir, les bonnes personnes, les bons organismes et les bonnes organisations doivent participer, les résultats doivent pouvoir être mesurés et les responsabilités concernant l’évaluation doivent être déterminées. L’élaboration d’un plan de mise en œuvre aidera les municipalités, les Premières Nations et leurs partenaires à demeurer organisés en décrivant qui fait quoi, quand et, dans chaque domaine de la planification, qui relève de qui, et la chronologie de la progression et des rapports définitifs. La date du prochain cycle de planification de la sécurité et du bien-être devrait être harmonisée aux autres cycles de planification pertinents (p. ex. le cycle municipal) et aux activités de budgétisation afin d’assurer l’alignement des ressources et des stratégies des partenaires. Une fois le plan documenté et convenu par les partenaires multisectoriels, il est alors temps de le mettre en action par des activités périodiques de surveillance, d’évaluation et de mise à jour pour réaliser la sécurité et le bien-être dans les collectivités.

Voir l’annexe G pour obtenir un exemple de plan.

Conclusion

Les municipalités, les Premières Nations et leurs partenaires devraient songer à ces étapes lors de la planification de la sécurité et du bien-être dans les collectivités. Les points les plus importants à prendre en considération aux fins de la planification sont les suivants : le cadre doit être compris, les facteurs clés du succès doivent être présents en totalité ou en partie et le plan doit répondre aux besoins locaux de manière systémique et holistique.