La présente section détaille l’analyse de 56 décès survenus lors de 29 incendies ayant eu lieu dans 20 communautés des Premières Nations de l’Ontario entre 2008 et 2017.

Tableau 1. Nombre d’incendies, de décès et de communautés touchées par catégorie géographique, 2008 2017

Tableau 1
Nombre (%) Incendies dans les communautés ayant un accès routier toute l’année et dotées d’une ESAT

N
Incendies dans les communautés ayant un accès routier toute l’année, mais pas d’ESAT

N
Incendies dans les communautés n’ayant pas un accès routier toute l’année

N
Nombre total (toutes les communautés des Premières Nations)

N
Nombre d’incendies mortels (% des incendies) 9 (31 %) 9 (31 %) 11 (38 %) 29
Nombre de décès (% du total des décès) 14 (25 %) 16 (29 %) 26 (46 %) 56
Nombre de communautés (% de l’ensemble des communautés) 6 (30 %) 7 (35 %) 7 (35 %) 20
  • Les communautés où est survenu un incendie mortel comptaient de 30 à 12 750 habitants; la majorité (soit 13 des 20 communautés) comptait moins de 1 000 habitants.
  • C’est dans les communautés n’ayant pas un accès routier toute l’année qu’a eu lieu le plus grand nombre et pourcentage d’incendies mortels (11, soit 38 % du total).
  • C’est dans les communautés n’ayant pas un accès routier toute l’année qu’on compte le plus grand nombre et pourcentage de décès par le feu (26, soit 46 % du total).
  • On compte 27 incendies résidentiels, 1 incendie dans un immeuble administratif et 1 incendie dans une remise.

Contexte actuel – Cause des incendies mortels

Aucune cause n’a pu être déterminée dans la plupart (55 %) des enquêtes sur un incendie mortel dans une communauté des Premières Nations. À titre comparatif, sur le reste du territoire de l’Ontario, ce pourcentage n’est que de 29 %.

C’est dans les communautés des Premières Nations n’ayant pas un accès routier toute l’année qu’on recense le plus haut pourcentage d’incendies dont la cause est inconnue : 73 %. Lorsqu’un incendie ravage une structure complètement ou presque, il est souvent impossible d’en déterminer la cause parce que les indices éventuels sont détruits. Il s’agit donc d’un facteur pouvant largement expliquer ce pourcentage élevé.

Figure 1 : Cause des incendies mortels dans les communautés des Premières Nations (N=29) et ailleurs en Ontario (N=725), 2008- 2017

Incendies mortels dans les communautés des Premières Nations

  • Accidentelle : 31 %
  • Volontaire : 14 %
  • Indéterminée : 55 %

Incendies mortels ailleurs en Ontario

  • Accidentelle : 56 %
  • Volontaire : 15 %
  • Indéterminée : 29 %

Note : Les données présentées pour les collectivités du reste de l’Ontario se limitent aux incendies résidentiels.

Figure 2 : Cause des incendies mortels dans les communautés des Premières Nations par catégorie géographique (N=29), 2008- 2017

Communautés ayant un accès routier toute l’année et dotées d’une ESAT (N=9)

  • Accidentelle : 34 %
  • Volontaire : 33 %
  • Indéterminée : 33 %

Communautés ayant un accès routier toute l’année, mais pas d’ESAT (N=9)

  • Accidentelle : 33 %
  • Volontaire : 11 %
  • Indéterminée : 56 %

Communautés n’ayant pas un accès routier toute l’année (N=11)

  • Accidentelle : 27 %
  • Volontaire : 0 %
  • Indéterminée : 73 %

Note : Les incendies mortels dits « volontaires » comprennent les incendies criminels, les homicides, les suicides et tout feu allumé volontairement ayant causé un ou des décès.

La cause d’un incendie est considérée comme indéterminée lorsque différentes théories se valent ou lorsque la preuve est insuffisante pour que l’on puisse tirer des conclusions. Dans plusieurs de ces cas, on perd des indices pouvant suggérer la cause de l’incendie en raison des dommages considérables. En effet, souvent lorsque la structure d’un bâtiment est complètement consumée, la plupart des indices le sont également.

Pour les incendies survenus dans les communautés des Premières Nations dont la cause est rapportée comme étant indéterminée (c.-à-d. pour lesquels aucun renseignement fiable ne permet de se prononcer) :

  • dans 13 cas sur 16, les structures avaient été entièrement détruites
  • dans 3 cas sur 16, les structures avaient été lourdement endommagées

Déclencheurs d’incendie

La plupart des incendies dont la cause est connue sont attribuables à l’utilisation d’une cuisinière ou de dispositifs de chauffage (poêle à bois, cheminée, foyer). Les trois incendies que l’on sait attribuables à ces causes ont eu lieu dans des communautés n’ayant pas un accès routier toute l’année.

Figure 3 : Source d’inflammation des incendies mortels dans les communautés des Premières Nations (N=29) et ailleurs en Ontario (N=725), 2008- 2017

Incendies mortels dans des communautés des Premières Nations

  • Source indéterminée : 45 %
  • Cuisinière et ronds de poêle : 10 %
  • Chauffage (poêle à bois, cheminée, foyer) : 10 %
  • Allumettes et briquets : 7 %
  • Autre (sécheuse ou autre appareil électrique) : 7 %
  • Non déclarée : 7 %
  • Cigarettes : 0 %
  • Feu volontaire ou criminel : 14 %

Incendies mortels ailleurs en Ontario

  • Source indéterminée : 27 %
  • Cuisinière et ronds de poêle : 10 %
  • Chauffage (poêle à bois, cheminée, foyer) : 2 %
  • Allumettes et briquets : 4 %
  • Autre (sécheuse ou autre appareil électrique) : 16 %
  • Non déclarée : 0 %
  • Cigarettes : 26 %
  • Feu volontaire ou criminel : 15 %

Figure 4 : Source d’inflammation des incendies mortels dans les communautés des Premières Nations par catégorie géographique (N=29), 2008 2017

Communautés ayant un accès routier toute l’année et dotées d’une ESAT (N=9)

  • Source indéterminée : 22 %
  • Allumettes et briquets : 0 %
  • Cuisinière et ronds de poêle : 11 %
  • Chauffage (poêle à bois, cheminée, foyer) : 0 %
  • Autre : 22 %
  • Non déclarée : 11 %
  • Feu volontaire : 34 %

Communautés ayant un accès routier toute l’année, mais pas d’ESAT (N=9)

  • Source indéterminée : 56 %
  • Allumettes et briquets : 11 %
  • Cuisinière et ronds de poêle : 22 %
  • Chauffage (poêle à bois, cheminée, foyer) : 0 %
  • Autre : 0 %
  • Non déclarée : 0 %
  • Feu volontaire : 11 %

Communautés n’ayant pas un accès routier toute l’année (N=11)

  • Source indéterminée : 55 %
  • Allumettes et briquets : 9 %
  • Cuisinière et ronds de poêle : 0 %
  • Chauffage (poêle à bois, cheminée, foyer) : 27 %
  • Autre : 0 %
  • Non déclarée : 9 %
  • Feu volontaire : 0 %

Note : Il est souvent difficile de déterminer la source d’inflammation lorsque les dommages structurels sont importants (comme c’est le cas pour les causes de l’incendie).

Lieu des incendies et conditions de logement

La plupart des incendies ont eu lieu dans des maisons unifamiliales de plain-pied construites après 1975.

Figure 5 : Caractéristiques des structures où s’est déclenché un incendie mortel dans les communautés des Premières Nations (N=29)

Étages

  • Un étage : 93 %
  • Un étage et demi : 7 %

Type de propriété

  • Maison simple : 86 %
  • Autre (maison mobile, remise, etc.) : 14 %

Âge du bâtiment

  • Construit ou rénové après 1975 : 86 %
  • Construit ou rénové avant 1975 : 14 %

* Dans un cas, la structure (n’a pas été déclarée et a donc été exclue.

Construction ou rénovations en cours

  • Pas de travaux de construction ou de rénovation en cours : 93 %
  • Travaux de construction ou de rénovation en cours : 7 %

Note : Les données disponibles ne révélaient pas si les structures nécessitaient des rénovations ni quelle était l’année de leur construction.

Les ménages qui habitaient les résidences incendiées comptaient de 1 à 9 personnes. Au moment où s’est déroulé l’incendie, de 1 à 10 personnes étaient sur les lieux.

Figure 6 : Incendies par nombre de personnes composant le ménage et par nombre de personnes sur les lieux (N=26footnote 1), 2008 2017

Incendies par nombre de personnes composant le ménage

  • 1 personne : 7
  • 2 personnes : 2
  • 3 personnes : 4
  • 4 personnes : 6
  • 5 personnes : 2
  • 6 personnes : 0
  • 7 personnes : 3
  • 8 personnes : 0
  • 9 personnes : 2
  • 10 personnes : 0

Incendies par nombre de personnes sur les lieux

  • 1 personne : 10
  • 2 personnes : 2
  • 3 personnes : 4
  • 4 personnes : 3
  • 5 personnes : 2
  • 6 personnes : 1
  • 7 personnes : 0
  • 8 personnes : 1
  • 9 personnes : 2
  • 10 personnes : 1

Selon toute logique, plus il y a de personnes occupant une résidence, plus il y a d’effets personnels, et donc de matières potentiellement inflammables. Ce facteur peut aussi compliquer l’évacuation du bâtiment.

Construction et chauffage des bâtiments

Les matériaux couramment utilisés comme revêtement de plafond et de plancher diffèrent selon la catégorie géographique des communautés. Dans celles qui n’ont pas d’accès routier toute l’année, on utilise davantage le bois pour les murs (55 %) et les tuiles en fibres pour le plafond (55 %), tandis que les panneaux de plâtre sont plus courants dans les communautés ayant un accès routier toute l’année.

Figure 7 : Matériaux de finition intérieure utilisés dans les communautés des Premières Nations par catégorie géographique (N=29), 2008- 2017

Communautés ayant un accès routier toute l’année et dotées d’une ESAT (N=9)

  • Bois : 22 %
  • Panneaux de plâtre : 67 %
  • Autresfootnote 2 : 11 %
  • Inconnus : 0 %

Communautés ayant un accès routier toute l’année, mais pas d’ESAT (N=9)

  • Bois : 11 %
  • Panneaux de plâtre : 56 %
  • Autresfootnote 2 : 33 %
  • Inconnus : 0 %

Communautés n’ayant pas un accès routier toute l’année (N=11)

  • Bois : 64 %
  • Panneaux de plâtre : 9 %
  • Autresfootnote 2 : 18 %
  • Inconnus : 9 %

Figure 8 : Matériaux de finition de plafond utilisés dans les communautés des Premières Nations par catégorie géographique (N=29), 2008 - 2017

Communautés ayant un accès routier toute l’année et dotées d’une ESAT (N=9)

  • Tuiles en fibre : 0 %
  • Panneau de plâtre : 56 %
  • Autresfootnote 2 : 22 %
  • Inconnus : 22 %

Communautés ayant un accès routier toute l’année, mais pas d’ESAT (N=9)

  • Tuiles en fibre : 11 %
  • Panneau de plâtre : 45 %
  • Autresfootnote 2 : 33 %
  • Inconnus : 11 %

Communautés n’ayant pas un accès routier toute l’année (N=11)

  • Tuiles en fibre : 55 %
  • Panneau de plâtre : 0 %
  • Autresfootnote 2 : 11 %
  • Inconnus : 34 %

Notes : L’utilisation de certains matériaux de construction peut accroître la quantité de matière inflammable dans une structure et, conséquemment, la vitesse de propagation du feu. Le bois et les matériaux en fibres, par exemple, sont plus inflammables que le plâtre.

C’est dans les communautés n’ayant pas un accès routier toute l’année qu’on recense la plus forte proportion (73 %) d’incendies mortels dans les bâtiments où la source de chauffage principale était un poêle à bois.

Le quart de ces structures étaient équipées d’une source de chauffage d’appoint (plinthe chauffante, radiateur au propane, cuisinière, etc.).

Figure 9 : Principale source de chauffage dans les communautés des Premières Nations par catégorie géographique (N=28footnote 3), 2008- 2017

Communautés ayant un accès routier toute l’année et dotées d’une ESAT (N=9)

  • Poêle à bois : 25 %
  • Autre (électrique, gaz, huile ou propane) : 62 %
  • Indéterminée : 13 %

Communautés ayant un accès routier toute l’année, mais pas d’ESAT (N=9)

  • Poêle à bois : 56 %
  • Autre (électrique, gaz, huile ou propane) : 44 %
  • Indéterminée : 0 %

Communautés n’ayant pas un accès routier toute l’année (N=11)

  • Poêle à bois : 73 %
  • Autre (électrique, gaz, huile ou propane) : 18 %
  • Indéterminée : 9 %

Moment où se déclarent les incendies

Plus de 70 % des incendies mortels (21 sur 29) ont eu lieu durant les mois plus froids, une tendance que l’on observe également dans le reste de l’Ontario.

Figure 10 : Incendies mortels dans les communautés des Premières Nations (N=29) et ailleurs en Ontario selon le mois, 2008- 2017

Nombre d’incendies dans les communautés des Premières Nations

  • Janv. : 6
  • Févr. : 2
  • Mars : 3
  • Avr. : 0
  • Mai : 2
  • Juin : 6
  • Juill. : 0
  • Août : 0
  • Sept. : 1
  • Oct. : 3
  • Nov. : 1
  • Déc. : 5

Moyenne d’incendies pour le reste de l’Ontario

  • Janv. : 8
  • Févr. : 7
  • Mars : 9
  • Avr. : 6
  • Mai : 7
  • Juin : 4
  • Juill. : 4
  • Août : 5
  • Sept. : 4
  • Oct. : 6
  • Nov. : 8
  • Déc. : 9

Figure 11 : Incendies mortels selon le mois et la catégorie géographique des communautés des Premières Nations (N=29), 2008- 2017

Communautés ayant un accès routier toute l’année et dotées d’une ESAT (N=9)

  • Janv. : 3
  • Févr. : 0
  • Mars : 0
  • Avr. : 0
  • Mai : 0
  • Juin : 3
  • Juill. : 0
  • Août : 0
  • Sept. : 0
  • Oct. : 1
  • Nov. : 0
  • Déc. : 2

Communautés ayant un accès routier toute l’année, mais pas d’ESAT (N=9)

  • Janv. : 1
  • Févr. : 2
  • Mars : 0
  • Avr. : 0
  • Mai : 0
  • Juin : 1
  • Juill. : 0
  • Août : 0
  • Sept. : 0
  • Oct. : 2
  • Nov. : 1
  • Déc. : 2

Communautés n’ayant pas un accès routier toute l’année (N=11)

  • Janv. : 2
  • Févr. : 0
  • Mars : 3
  • Avr. : 0
  • Mai : 2
  • Juin : 2
  • Juill. : 0
  • Août : 0
  • Sept. : 1
  • Oct. : 0
  • Nov. : 0
  • Déc. : 1

Note : Aucune tendance ne semble s’observer dans les six incendies mortels survenus en juin.

On n’a établi aucun lien entre la source de chauffage et les mois où sont survenus des incendies mortels.

Figure 12 : Source de chauffage des résidences incendiées selon le mois de l’incendie (N=29), 2008 -2017

Bois

  • Janv. : 2
  • Févr. : 2
  • Mars : 3
  • Avr. : 0
  • Mai : 2
  • Juin : 1
  • Juill. : 0
  • Août : 0
  • Sept. : 0
  • Oct. : 1
  • Nov. : 1
  • Déc. : 1

Autre source

  • Janv. : 2
  • Févr. : 0
  • Mars : 0
  • Avr. : 0
  • Mai : 2
  • Juin : 4
  • Juill. : 0
  • Août : 0
  • Sept. : 0
  • Oct. : 1
  • Nov. : 0
  • Déc. : 4

Non déclarée

  • Juin : 1
  • Sept. : 1

Note : Aucun lien ne semble se dégager entre la source de chauffage d’une résidence et la cause de l’incendie, un constat qui s’explique peut-être par le grand nombre d’incendies dont la cause est indéterminée.

Ce sont 70 % des incendies mortels qui sont survenus durant la nuit, soit entre 21 h et 6 h. On observe une tendance semblable dans les autres collectivités de l’Ontario. Enfin, aucun lien ne ressort entre l’heure d’un incendie mortel et le nombre (singulier ou multiple) de décès.

Figure 13 : Nombre d’incendies selon le nombre de décès et l’heure de survenue (intervalles de 3 heures) (N=29), 2008 -2017

Cette figure démontre que la plupart des incendies mortels surviennent entre 21 h et 3 h, et qu’on observe la plus faible proportion de décès entre 12 h et 18 h.

La tendance provinciale démontre que la majorité des incendies surviennent entre 24 h et 6 h.

Importance d’une mise en garde rapide

Dans 50 % des incendies mortels survenus dans une communauté des Premières Nations, aucun avertisseur de fumée n’était présent; dans 7 % des cas, l’avertisseur présent n’était pas fonctionnel; et dans 29 % des cas, la présence d’un l’avertisseur était indéterminée ou non déclarée (le tout représentant 86 % des incendies mortels recensés sur ces territoires). À titre comparatif, pour ce qui est des incendies résidentiels mortels dans les autres collectivités de l’Ontario, il y avait absence d’avertisseur dans 15 % des cas; avertisseur non fonctionnel dans 28 % des cas; et pas de certitude ou d’information quant à la présence d’un avertisseur dans 27 % des cas (pour un total de 70 % des incendies mortels dans le reste de l’Ontario).

Dans les incendies analysés, ce sont les communautés n’ayant pas un accès routier toute l’année qui présentaient le taux d’absence d’avertisseur de fumée le plus élevé, soit 73 %.

Figure 14 : Présence et état des avertisseurs de fumée pour les incendies mortels survenus dans les communautés des Premières Nations (N=28footnote 4) et ailleurs en Ontario (N=725), 2008- 2017

Incendies dans les communautés des Premières Nations

  • Présents et fonctionnels : 14 %
  • Présents et non fonctionnels (ou fonctionnement indéterminé) : 7 %
  • Aucun avertisseur : 50 %
  • Présence indéterminée : 21 %
  • Présence non déclarée : 7 %

Incendies résidentiels ailleurs en Ontario

  • Présents et fonctionnels : 30 %
  • Présents et non fonctionnels (ou fonctionnement indéterminé) : 28 %
  • Aucun avertisseur : 15 %
  • Présence indéterminée : 21 %
  • Présence non déclarée : 6 %

Figure 15 : Présence et état des avertisseurs de fumée dans les communautés des Premières Nations par catégorie géographique, 2008- 2017

Communautés ayant un accès routier toute l’année et dotées d’une ESAT (N=8)

  • Présents et fonctionnels : 12 %
  • Présents et non fonctionnels : 12 %
  • Aucun avertisseur : 38 %
  • Indéterminés (dommages trop importants) : 38 %
  • Non déclarés : 0 %

Communautés ayant un accès routier toute l’année, mais pas d’ESAT (N=9)

  • Présents et fonctionnels : 34 %
  • Présents et non fonctionnels : 11 %
  • Aucun avertisseur : 33 %
  • Indéterminés (dommages trop importants) : 11 %
  • Non déclarés : 11 %

Communautés n’ayant pas un accès routier toute l’année (N=11)

  • Présents et fonctionnels : 0 %
  • Présents et non fonctionnels : 0 %
  • Aucun avertisseur  73 %
  • Indéterminés (dommages trop importants) : 18 %
  • Non déclarés : 9 %

Note : Un cas a été exclu de l’analyse parce que l’utilisation d’un avertisseur n’était pas requise pour le type de structure..

Note : La présence d’un avertisseur de fumée pourrait ne pas avoir été relevée en raison de l’ampleur des dommages causés par l’incendie.

Les bâtiments dotés de poêles à bois étaient moins susceptibles d’être équipés d’un avertisseur de fumée.

Figure 16 : Source de chauffage et présence d’un avertisseur de fumée dans les communautés des Premières Nations (N=26footnote 5), 2008- 2017

Bois

  • Avertisseur : 13 %
  • Aucun avertisseur : 60 %
  • Présence inconnue : 20 %
  • Présence non déclarée : 7 %

Autre (gaz, électricité, huile ou propane)

  • Avertisseur : 36 %
  • Aucun avertisseur : 36 %
  • Présence inconnue : 18 %
  • Présence non déclarée : 9 %

Capacité à évacuer

Dans la plupart des cas, les gens connaissaient leur environnement, et les bâtiments avaient plusieurs portes, donc plusieurs issues. Certaines d’entre elles étaient cependant inutilisables parce qu’elles avaient été obstruées avant que ne survienne l’incendie pour, par exemple, minimiser les pertes de chaleur. Dans certains cas, les issues ont été bloquées par les flammes ou par de la fumée.

Figure 17 : Décès selon le degré de familiarité avec la structure (N=56), 2008 -2017

  • Plus de 3 mois : 80 %
  • Moins de 3 mois : 4 %
  • Non déclaré ou non applicable : 17 %

Différents facteurs peuvent empêcher un adulte d’évacuer un bâtiment : une déficience motrice, des obstacles entravant les issues, la présence de flammes ou de fumée, etc.

Figure 18 : Facteurs ayant empêché les occupants de sortir (N=54footnote 6), 2008- 2017

  • Âge (moins de 5 ans) : 28 %
  • Âge ou autre limitation physique : 6 %
  • Fumée ou flammes : 11 %
  • Non déclarés ou indéterminés : 56 %

Il y a eu au moins un survivant dans 41 % des incendies analysés (12 des 29 cas). La plupart des incendies comptant des survivants ont eu lieu entre 22 h et 7 h, et n’affichent aucune corrélation avec la présence d’un avertisseur de fumée. Dans 41 % des incendies (12 des 29 cas), les personnes décédées habitaient seules, et dans 17 % (5 des 29 cas), on dénombre plus d’un décès et aucun survivant.

Figure 19 : Nombre de décès et de survivants par incendie (N=29)

Il y a eu au moins un survivant dans 12 des 29 incendies analysés.

Dans 12 des 29 incendies analysés, les personnes décédées habitaient seules.

Dans 5 des 29 incendies analysés, on dénombre plus d’un décès et aucun survivant.

On note la présence d’un avertisseur de fumée fonctionnel dans trois des incendies où la victime habitait seule, et dans un incendie où l’un des trois occupants de la résidence a survécu. On n’a pu confirmer la présence ou l’absence d’un avertisseur de fumée dans deux incendies où la victime habitait seule, dans deux incendies où l’un des trois occupants de la résidence a survécu, et dans un incendie où les deux occupants ont perdu la vie.

Intervention d’urgence et résultats

Si, dans 15 des 20 communautés analysées (70 %), un service de sécurité incendie est intervenu, la réaction des services d’intervention et l’extinction de l’incendie ont à elles seules une influence limitée sur la survie des occupants; par conséquent, il est vital que ceux-ci soient mis en garde et évacuent les lieux rapidement. Même si la plupart des communautés peuvent compter sur des services de sécurité incendie, ça ne signifie pas nécessairement que l’intervention sera à la hauteur ni que l’équipement aura été correctement entretenu.

Ainsi, dans ces 15 communautés, on a relevé quatre camions-incendies ou autopompes qui n’étaient pas pleinement fonctionnels (ex. : pompes ou lances gelées, camion en panne, réservoir d’autopompe vide). Bien que les renseignements soient incomplets, on sait que dans trois cas où il y avait des bornes d’incendie, l’approvisionnement en eau était déficient (en raison de la météo, de la pression ou de la distance).

Dans 31 % des incendies (8 des 29 cas analysés), les premiers intervenants – policiers ou pompiers – ont tenté un sauvetage.

Figure 20 : Proportion des communautés où un service incendie est intervenu, par catégorie géographique (N=20), 2008 -2017

Communautés ayant un accès routier toute l’année et dotées d’une ESAT (N=6)

  • Intervention d’urgence : 100 %
  • Aucune intervention d’urgence : 0 %

Communautés ayant un accès routier toute l’année, mais pas d’ESAT (N=7)

  • Intervention d’urgence : 71 %
  • Aucune intervention d’urgence : 29 %

Communautés n’ayant pas un accès routier toute l’année (N=7)

  • Intervention d’urgence : 43 %
  • Aucune intervention d’urgence : 57 %

Note : Il y a variation dans le sens du terme « service de sécurité incendie » comme dans les ressources d’intervention disponibles : il peut être autant question d’un chef des pompiers agissant seul que d’un service des pompiers municipal complet.

On relève 29 incendies, qui ont eu lieu dans 20 communautés, et les données précisent si une intervention a eu lieu ou non pour chacun. Si une même communauté a subi plus d’un sinistre, les données associées à l’intervention de services de sécurité incendie dans chaque cas ont été compilées séparément.

Groupes les plus à risque

On constate la plus forte mortalité chez les enfants des Premières Nations de moins de 5 ans.

De façon générale, on observe un nombre de décès semblable chez les adultes des deux sexes, bien qu’on en compte un peu plus chez les hommes dans la tranche des plus de 50 ans.

Au chapitre des incendies résidentiels ayant fait plusieurs victimes dans les communautés des Premières Nations, on compte davantage de décès chez les enfants de moins de 10 ans, tandis qu’on dénombre davantage de pertes de vie chez les personnes âgées de 75 ans et plus dans les incendies n’avait fait qu’une victime.

Figure 21 : Nombre de victimes des incendies dans les communautés des Premières Nations par groupe d’âge et par sexe (N=56), 2008- 2017

Femmes

  • 0 à 4 ans : 7
  • 5 à 9 ans : 3
  • 10 à 14 ans : 0
  • 15 à 19 ans : 2
  • 20 à 34 ans : 5
  • 35 à 49 ans : 7
  • 50 à 64 ans : 1
  • 65 à 74 ans : 1
  • 75 ans et plus : 0

Hommes

  • 0 à 4 ans : 8
  • 5 à 9 ans : 3
  • 10 à 14 ans : 0
  • 15 à 19 ans : 0
  • 20 à 34 ans : 5
  • 35 à 49 ans : 6
  • 50 à 64 ans : 4
  • 65 à 74 ans : 2
  • 75 ans et plus : 2

Figure 22 : Nombre de victimes selon les groupes d’âge et le nombre (singulier ou multiple) de décès par sinistre (N=56), 2008- 2017

Une victime

  • 0 à 4 ans : 2
  • 5 à 9 ans : 0
  • 10 à 14 ans : 0
  • 15 à 19 ans : 1
  • 20 à 34 ans : 4
  • 35 à 49 ans : 5
  • 50 à 64 ans : 2
  • 65 à 74 ans : 1
  • 75 ans et plus : 2

Plusieurs victimes

  • 0 à 4 ans : 13
  • 5 à 9 ans : 6
  • 10 à 14 ans : 0
  • 15 à 19 ans : 1
  • 20 à 34 ans : 6
  • 35 à 49 ans : 8
  • 50 à 64 ans : 3
  • 65 à 74 ans : 2
  • 75 ans et plus : 0

À titre comparatif, le nombre de pertes de vies dans des incendies chez les moins de 10 ans était considérablement plus élevé dans les communautés des Premières Nations que dans le reste de l’Ontario; on recense aussi dans ces communautés davantage de victimes chez les 20 à 49 ans, mais moins de victimes chez les 50 ans et plus.

De façon globale, pour la période 2008 -2017, le taux de mortalité par le feu est 10 fois plus élevé dans les communautés des Premières Nations qu’ailleurs en Ontario.

Chez les enfants de moins de 10 ans de ces communautés, le taux de mortalité associé aux incendies résidentiels est quant à lui 86 fois plus élevé que celui du reste de l’Ontario.

Figure 23 : Comparaison de la proportion par groupe d’âge des décès par le feu dans les incendies résidentiels entre les communautés des Premières Nations (N=56) et le reste de l’Ontario (N=725), 2008 -2017

Communautés des Premières Nations (N=56)

  • Moins de 10 ans : 38 %
  • 10 à 19 ans : 4 %
  • 20 à 49 ans : 41 %
  • 50 ans et plus : 18 %

Reste de l’Ontario (N=725)

  • Moins de 10 ans : 3 %
  • 10 à 19 ans : 5 %
  • 20 à 49 ans : 27 %
  • 50 ans et plus : 64 %

Figure 24 : Taux de mortalité (annualisé et par groupe d’âge) associé aux incendies résidentiels dans les communautés des Premières Nations et dans le reste de l’Ontario, 2008- 2017

Communautés des Premières Nations

  • Moins de 10 ans : 14,3 par 100 000
  • 10 à 19 ans : 1,2 par 100 000
  • 20 à 49 ans : 5,3 par 100 000
  • 50 ans et plus : 4,3 par 100 000
  • Global : 5,7 par 100 000

Reste de l’Ontario

  • Moins de 10 ans : 0,17 par 100 000
  • 10 à 19 ans : 0,24 par 100 000
  • 20 à 49 ans : 0,38 par 100 000
  • 50 ans et plus : 0,91 par 100 000
  • Global : 0,54 par 100 000

Différence entre le taux de mortalité dans les Premières Nations et dans le reste de l’Ontario

  • Moins de 10 ans : 86 x
  • 10 à 19 ans : 5 x
  • 20 à 49 ans : 14 x
  • 50 ans et plus : 5 x
  • Global : 10 x

Voir l’annexe 3 pour les calculs.

Note : Les différences connues entre le profil d’âge des communautés des Premières Nations et celui du reste de la population ontarienne n’expliquent pas le grand nombre de victimes d’incendies chez leurs enfants et adolescents.

Lorsqu’un membre des Premières Nations meurt dans un incendie hors de sa communauté, son décès est comptabilité parmi ceux survenus dans le reste de la population ontarienne.

Activité au moment de l’incendie

Dans près de 40 % des cas, les occupants de la structure étaient éveillés lorsque le feu s’est déclaré.

Activités des occupants au moment d’un incendie mortel

  • Ils dormaient (31 % des occupants).
  • Ils vaquaient à leurs occupations – regardaient la télévision, jouaient, etc. – (38 % des occupants).
  • On ignore ce qu’ils faisaient (38 % des occupants).

Note : Il peut arriver qu’on ne puisse déterminer ce que faisait chaque occupant en l’absence de survivant pouvant renseigner les enquêteurs.

Dans près de 60 % des incendies touchant les communautés des Premières Nations, un des occupants avait des antécédents de tabagisme. Parmi les victimes de plus de 15 ans des Premières Nations, 49 % avaient déjà fumé, un pourcentage semblable à celui que l’on observe dans le reste de l’Ontario (56 %). Lorsque la source d’un incendie a pu être déterminée, le tabagisme n’était pas en cause. En revanche, on ne peut pas l’exclure dans les 55 % des cas où la cause est restée inconnue.

Figure 25 : Antécédents de tabagisme des victimes d’incendies âgées de plus de 15 ans dans les communautés des Premières Nations (N=56) et dans le reste de la population ontarienne (N=725), 2008- 2017

Victimes d’incendie dans les communautés des Premières Nations (N=35)

  • Antécédents de tabagisme : 49 %
  • Aucun antécédent de tabagisme : 3 %
  • Antécédents de tabagisme inconnus : 43 %

Victimes d’incendie dans le reste de l’Ontario (N=693)

  • Antécédents de tabagisme : 56 %
  • Aucun antécédent de tabagisme : 26 %
  • Antécédents de tabagisme inconnus : 18 %

Note : Les données quant aux antécédents de tabagisme dans les communautés des Premières Nations viennent du BCI.

Pour tous les incendies mortels survenant en Ontario, une analyse toxicologique des victimes a lieu. On a ainsi décelé de l’alcool dans le corps de 15 des 35 victimes âgées de plus de 15 ans relevées par le présent rapport; un autre 40 % des victimes n’en présentaient aucune trace. Aucune comparaison de données n’a été faite avec les victimes d’incendies du reste de l’Ontario puisque ces données ne figuraient pas dans les sources de référence.

Figure 26 : Nombre de victimes d’incendie de plus de 15 ans selon les résultats de l’analyse toxicologique pour l’alcool (N= 35)

15 à 19 ans

  • Alcool révélé à l’analyse : 1
  • Aucune trace d’alcool : 1
  • Aucune analyse : 0

20 à 34 ans

  • Alcool révélé à l’analyse : 4
  • Aucune trace d’alcool : 2
  • Aucune analyse : 4

35 à 49 ans

  • Alcool révélé à l’analyse : 7
  • Aucune trace d’alcool : 6
  • Aucune analyse : 0

50 à 64 ans

  • Alcool révélé à l’analyse : 3
  • Aucune trace d’alcool : 1
  • Aucune analyse : 1

65 ans et plus

  • Alcool révélé à l’analyse : 0
  • Aucune trace d’alcool : 4
  • Aucune analyse : 1

Note : Aucune analyse toxicologique n’a lieu lorsqu’il est impossible d’obtenir un prélèvement adéquat en raison, notamment, de la gravité des blessures.

Facteurs causant les décès lors des incendies

Dans 88 % des cas, l’inhalation de fumée est une cause directe du décès, une proportion semblable à celle que l’on observe dans le reste de la province (73 %).

Figure 27 : Comparaison de la cause des décès par le feu dans les communautés des Premières Nations (N=56) et dans le reste de l’Ontario (N=725), 2008- 2017 

Incendies mortels dans les communautés des Premières Nations

  • Inhalation de fuméefootnote 7 : 84 %
  • Inhalation de fumée et brûlures : 4 %
  • Brûluresfootnote 8 : 5 %
  • Autre : 0 %
  • Indéterminée : 7 %
  • Non déclarée : 0 %

Incendies mortels dans le reste de l’Ontario

  • Inhalation de fumée : 73 %
  • Inhalation de fumée et brûlures : 0 %
  • Brûlures : 13 %
  • Autre : 3 %
  • Indéterminée : 3 %
  • Non déclarée : 8 %

Si la majorité de ces décès sont classés comme accidentels (52, soit 93 %), on recense aussi un suicide (2 %), deux homicides (3 %) et un décès de mode indéterminé (2 %). Ces pourcentages sont semblables à ceux du reste de l’Ontario, où les accidents représentent 86 % des cas; les suicides, 7 %; les homicides, 3 %; et les incendies inexpliqués, 4 %.

Figure 28 : Comparaison des modes de décès par le feu dans les communautés des Premières Nations (N=56) et dans le reste de l’Ontario (N=614 [BCC]), 2008- 2017

Communautés des Premières Nations

  • Accident : 93 %
  • Homicide : 3 %
  • Suicide : 2 %
  • Mode indéterminé : 2 %

Reste de l’Ontario (N=614)

  • Accident : 86 %
  • Homicide : 3 %
  • Suicide : 7 %
  • Mode indéterminé : 4 %

Note : Les données sur les modes de décès proviennent du BCC.


Notes en bas de page

  • note de bas de page[1] Retour au paragraphe Les données excluent 3 incendies : dans un cas, les données n’étaient pas disponibles, dans les deux autres, il ne s’agissait pas d’incendies résidentiels.
  • note de bas de page[2] Retour au paragraphe Comprend les solives de bois exposées, les revêtements de bois et les tuiles de fibres minérales.
  • note de bas de page[3] Retour au paragraphe Une habitation a été exclue puisqu’elle n’était pas chauffée.
  • note de bas de page[4] Retour au paragraphe Un cas a été exclu de l’analyse parce que l’utilisation d’un avertisseur n’était pas requise pour le type de structure.
  • note de bas de page[5] Retour au paragraphe Deux cas ont été exclus de l’analyse parce que la source de chauffage n’a pas été rapportée et un autre cas parce que l’utilisation d’un avertisseur ne s’appliquait pas à la structure.
  • note de bas de page[6] Retour au paragraphe Deux cas ont été exclus.
  • note de bas de page[7] Retour au paragraphe Comprend un décès aussi attribuable à des blessures.
  • note de bas de page[8] Retour au paragraphe Comprend un décès aussi attribuable à une cardiopathie ischémique.