Les données récoltées pour chaque décès ont été regroupées pour permettre leur analyse. Les constatations ont été décrites et rapportées pour afin de dégager d’éventuelles tendances au chapitre des incendies mortels dans les communautés des Premières Nations. Lorsque des données comparables recueillies dans le reste de la province pouvaient être utilisées, elles ont été présentées pour illustrer les différences ou les similarités. Cependant, puisqu’aucune analyse statistique complexe n’a été menée, il y a des limites aux constats que l’on peut tirer.

La présente analyse est aussi limitée en raison de l’indisponibilité de renseignements exhaustifs pour les années précédant la décennie étudiée. Certaines informations – p. ex. les données démographiques, les ressources disponibles lors du sinistre et la population des communautés touchées – n’ont pas été recueillies rigoureusement parce qu’elles n’étaient pas essentielles aux enquêtes sur les décès ou incendies survenus dans les communautés des Premières Nations.

D’autres renseignements analysés ici proviennent de sources fédérales, qui ont leurs propres limites. Par exemple, étant donné que le nombre de personnes vivant sur des réserves en Ontario a été estimé à partir du Registre des Indiens (qui ne recense que les Indiens inscrits aux termes de la Loi sur les Indiens), les chiffres pourraient ne pas refléter le nombre exact de membres d’une communauté donnée.

On peut aussi penser aux limites sur le plan des données quant à l’âge et à l’état des structures analysées : les enquêtes menées par le BCI précisent si une structure a été construite avant ou après 1975 (l’année où le Code du bâtiment de l’Ontario est entré en vigueur), mais pas si elle avait besoin d’entretien ou de réfections majeures.

On a par ailleurs analysé ici seulement les incendies mortels. De l’information a été mise de côté parce qu’elle rendait compte d’incendies non mortels. Or, puisque les facteurs ayant favorisé la survie dans ces cas seraient bons à connaître pour améliorer les pratiques visant à prévenir les décès par le feu, on pourrait envisager de produire un rapport étudiant les incendies non mortels.

La quantité de données recueillies et la validité des conclusions tirées pourraient avoir été affectées par la petite taille de l’échantillon – 29 incendies et 56 décès recensés pour la décennie étudiée. Les constats et les statistiques doivent être interprétés avec prudence, puisque les données pourraient être minées par des erreurs de classification, ou, dans le cas des statistiques, par la grande proportion de valeurs inconnues ou indéterminées. À titre d’exemple, mentionnons la variation entre les données associées à l’heure des incendies mortels dans les deux populations comparées. L’analyse révèle une augmentation continue des décès dans les incendies survenus entre 21 h et 6 h dans les collectivités hors réserve de l’Ontario, tandis que dans les communautés des Premières Nations, on note une augmentation entre 21 h et 3 h, puis une diminution jusqu’à l’approche de 6 h. Il est impossible de déterminer ici si cette différence est attribuable à la taille de l’échantillon ou si d’autres facteurs entrent en jeu durant cette période pour cette population.

Les communautés des Premières Nations ont ici été divisées en trois groupes d’après leur accès à des centres de services par voie routière et le fait qu’elles soient ou non dotées d’une entente de service avec un tiers. L’établissement de ces catégories visait à rendre compte de l’isolement de certaines populations et du degré d’accessibilité des ressources influant sur le nombre de décès, mais a pu potentiellement limiter la présente analyse.

On a analysé ici 29 incendies mortels survenus dans 20 communautés qui ont chacune leur propre réalité : leur population va d’environ 30 à 12 750 personnes et leur superficie, de moins de 2 à 239 kilomètres carrés. Or, la présente analyse n’a pas pu déterminer, considérer et illustrer la pleine étendue de ces réalités uniques. En étudiant les données, il est donc important de garder les différences en tête et de comprendre qu’une foule de facteurs peuvent influencer la situation d’une communauté.