Il y a deux documents d’orientation du MRNF (ainsi qu’une compilation de documents*) qui fournissent des lignes directrices en matière d’empoissonnement. Ce sont :

  • Guidelines For Stocking Fish In Inland Waters In Ontario (disponible en anglais seulement)
  • Walleye Stocking As A Management Tool – Percid Community Synthesis(disponible en anglais seulement)
  • Ontario Lake Trout Synthesis* (disponible en anglais seulement)

Ces documents sont conformes à la Stratégie provinciale relative aux pêches (MRNF, 2015b) et à Horizons 2020 (MRNF, 2015a), qui sont des documents d’orientation appuyant surtout les populations autonomes se reproduisant naturellement et la science connexe pour soutenir la prise de décisions sur les politiques et la gestion. La Stratégie provinciale relative aux pêches (MRNF, 2015b) reconnaît également que les pêches qui dépendent des stations piscicoles continueront, jusqu’à un certain point, de jouer un rôle dans les opportunités de pêche offertes en Ontario.

L’empoissonnement est un outil de gestion des pêches qui est utilisé pour les raisons suivantes :

  • introduire une population dans un nouveau plan d’eau
  • offrir des opportunités de pêche récréative qui dépendent des stations piscicoles
  • rétablir/remettre en valeur une population
  • réaliser des recherches et des évaluations

Pour pouvoir mettre en œuvre un programme d’empoissonnement pour une pêche particulière, le plan d’eau qui sera ensemencé a besoin de ce qui suit :

  • un habitat qui soutient la survie, la croissance et la reproduction potentielle (inventaire des habitats aquatiques)
  • un bon nombre de poissons-fourrages
  • une communauté halieutique simple ou une communauté halieutique avec une concurrence limitée
  • un accès pour les pêcheurs à la ligne
  • une évaluation environnementale (pour les empoissonnements qui introduisent une nouvelle population)

Empoissonnement avec le programme d’ensemencement-croissance-prise (ECP)

Le type d’empoissonnement qui fournit des opportunités de pêche qui dépendent des stations piscicoles fait partie du programme d’ensemencement-croissance-prise (ECP). On utilise souvent ce type d’empoissonnement pour transférer les pressions exercées sur des lacs pêchés excessivement. L’empoissonnement ECP devrait avoir lieu seulement dans les plans d’eau qui offrent des conditions d’habitat convenables pour appuyer la croissance et la survie des poissons, et où on ne compte pas sur la reproduction naturelle pour soutenir les pêches. S’il y a une population qui se reproduit naturellement dans le plan d’eau, on n’y effectuerait pas un empoissonnement ECP parce que ceci pourrait influer négativement sur la population se reproduisant naturellement en lui faisant concurrence. Les alevins qui sont ensemencés sont généralement plus gros que les alevins indigènes puisqu’ils sont élevés dans une station piscicole sous d’excellentes conditions et peuvent devenir les prédateurs ou concurrents des espèces indigènes. Par ailleurs, les poissons indigènes sont adaptés à l’environnement local et survivront mieux que les poissons d’ensemencement qui ont été élevés dans un milieu artificiel.

L’empoissonnement ECP devrait être évalué périodiquement pour déterminer si les conditions de l’habitat continuent d’être acceptables pour assurer la survie des poissons d’ensemencement, en plus de fournir des opportunités de pêche et de récolte.

Empoissonnement visant le rétablissement de populations

Ce type d’empoissonnement est utilisé pour aider à rétablir des populations se reproduisant naturellement qui ont été fortement réduites. Ces populations sont augmentées pendant quelques années pour favoriser la reproduction naturelle qui finira par assurer le maintien de ces populations. Les responsables de ce type d’empoissonnement devraient veiller à ce que le stock génétique le plus approprié soit utilisé pour rétablir les populations indigènes.

Il faut traiter la cause du déclin d’une population avant de commencer l’empoissonnement. Des changements de l’habitat, de la communauté halieutique et des pressions exercées sur les pêches peuvent limiter le rétablissement de la population et devraient être évalués avant l’empoissonnement. La présence d’un trop grand nombre de petits poissons-gibiers, d’achigans et de grands brochets peut empêcher le rétablissement en étant tous des prédateurs des jeunes poissons d’ensemencement.

S’il est déterminé qu’un empoissonnement est requis pour favoriser le rétablissement d’une population, un plan d’empoissonnement qui précise la durée de l’empoissonnement, les lignées/sources de poissons, l’âge/la taille, le taux d’empoissonnement, le marquage, les mesures de prévention du transfert d’espèces envahissantes/maladies, les méthodes d’empoissonnement et l’évaluation du succès du projet devrait être élaboré.

Empoissonnement dans la ZGP 18

Six espèces de poissons sont ensemencées chaque année ou chaque deux ans dans la ZGP 18 (tableau 15). Des renseignements additionnels sur les espèces de poissons d’ensemencement dans les plans d’eau de la ZGP 18 sont disponibles dans le document intitulé Background Information to 2014 Fisheries Management Plan for Fisheries Management Zone 18 (MRN, 2014) (disponible en anglais seulement).

Tableau 15 : Empoissonnement dans la ZGP 18 – Nombre de plans d’eau ensemencés par espèce de poisson

Adapté du format tabulaire.

  • Touladi : 19
  • Omble de fontaine : 103
  • Truite brune : 12
  • Truite arc-en-ciel : 15
  • Truite moulac : 20
  • Doré jaune : 5

Les stratégies du programme d’empoissonnement dans la ZGP 18 sont les suivantes : Le MRNF et le conseil consultatif ont examiné le programme d’empoissonnement de chaque espèce ensemencée qui se trouve dans le tableau 15 lors de l’élaboration de buts et objectifs visant chaque espèce. L’empoissonnement a été identifié comme une mesure de gestion dans les stratégies de gestion de plusieurs espèces. En général, le conseil consultatif a recommandé que le programme d’empoissonnement qui est en vigueur présentement dans la ZGP 18 soit maintenu.

Les stratégies du programme d’empoissonnement dans la ZGP 18 sont les suivantes :

Doré jaune

  • Examiner, en fonction de chaque cas, si l’empoissonnement visant à rétablir des populations de dorés jaunes fortement réduites est une option appropriée.
  • Maintenir les lacs de dorés jaunes où se déroulent présentement des activités d’ensemencement-croissance-prise (ECP) lorsque ces mesures sont efficaces et étudier les possibilités de créer d’autres lacs où se dérouleraient ces activités.
  • Déterminer si la qualité de l’eau et des variables de l’habitat dans certains plans d’eau de la ZGP 18 suffisent pour fournir des possibilités d’ensemencement-croissance-prise (ECP) additionnelles dans des lacs d’espèces d’eaux tempérées.

Touladi :

  • Empoissonner les lacs à l’aide du programme d’ensemencement-croissance-prise (ECP) pour réduire les pressions exercées sur les pêches au touladi indigène.
  • Maintenir les lacs de touladis où se déroulent présentement des activités d’ensemencement-croissance-prise (ECP), lorsque ces mesures sont efficaces, pour créer d’autres possibilités de pêche à la ligne ainsi que des possibilités de pêche en hiver.
  • Réduire la récolte par les pêcheurs sportifs dans les lacs où les poissons se reproduisent naturellement en encourageant la récolte dans les lacs où se pratique l’ensemencement-croissance-prise (ECP) de touladis ou la récolte d’autres espèces.
  • Examiner, en fonction de chaque cas, si l’empoissonnement visant à rétablir des populations de touladis fortement réduites est une option appropriée.
  • Utiliser les stocks génétiques qui existent déjà lorsque l’on prévoit un empoissonnement pour rétablir une population.

Espèces d’eaux froides :

  • Surveiller les populations de poissons d’eaux froides pour évaluer la croissance et la survie des poissons d’ensemencement (SGÉ, IPZPFÉDAPDJF, IOFF, évaluations d’index modifiés de poissons pris au filet, protocole d’évaluation des ruisseaux de l’Ontario), selon les besoins.
  • Maintenir les lacs d’espèces d’eaux froides où se déroulent présentement des activités d’ensemencement-croissance-prise (ECP) lorsque ces mesures sont efficaces et étudier des options pour créer de nouveaux lacs où se dérouleraient ces activités.
  • Utiliser l’IOFF, l’IPZPFÉ, ou une version modifiée de l’IOFF ou de l’IPZPFÉ, l’IPZPFÉ, la SGÉ, le protocole d’évaluation des ruisseaux de l’Ontario ou d’autres relevés à l’aide de la pêche électrique pour déterminer l’état des pêches liées au programme d’ECP.
  • Fournir des possibilités de collaboration avec le public/des partenaires pour évaluer les pressions exercées sur les pêches et les taux de récolte en demandant au public de signaler leurs observations (comme avec des programmes bénévoles de journal du pêcheur) dans le cas des pêches liées au programme d’ECP.
  • Déterminer si la qualité de l’eau et des variables de l’habitat dans certains plans d’eau de la ZGP 18 suffisent pour fournir des possibilités d’ensemencement-croissance-prise (ECP) additionnelles dans des lacs d’espèces d’eaux froides ou tempérées.

Espèces envahissantes et maladies des poissons :

  • Permettre la collecte du frai du doré jaune dans la zone de gestion de la SHV seulement si ce poisson est ensemencé dans la zone ou s’assurer que les poissons (stock de géniteurs) sont testés, si la station piscicole n’est pas située dans la zone.