Toutes les activités de sensibilisation, d’éducation et de participation du public liées aux objectifs de gestion des pêches sont résumées dans cette section, selon les stratégies de gestion des diverses espèces de poisson. Elles comprennent des stratégies qui seront des éléments clés de la mise en œuvre réussie du plan de gestion de la ZGP 18.

L’élaboration et la distribution de matériel éducatif est une étape importante pour obtenir l’appui du public concernant les mesures de gestion et sa participation à la mise en œuvre de ces mesures.

Les partenaires dans la production et la distribution du matériel éducatif pourraient comprendre les organismes de protection de la nature et les clubs de pêche, les propriétaires d’auberges, les conseils d’intendance, les rédacteurs d’articles sur le plein air, les associations touristiques, les chambres de commerce et les membres du conseil consultatif de la ZGP 18. Le matériel pourrait être distribué lors de salons de la pêche, à des médias locaux et dans des parcs provinciaux.

Une vaste gamme de sujets devraient être traités pour sensibiliser le public et l’aider à mieux comprendre la question. Ces sujets comprennent, entre autres, l’impact de l’introduction d’espèces envahissantes, le changement climatique et l’aménagement riverain.

Espèces envahissantes

Les moules zébrées ont été introduites dans plusieurs des lacs de la ZGP 18 et ont accru la limpidité de l’eau et réduit la quantité d’éléments nutritifs disponibles. Lorsque l’eau devient plus limpide, la quantité d’habitats pour des espèces sensibles à la lumière, comme le doré jaune, est réduite et la prédation des jeunes dorés jaunes est plus forte. On croit que la limpidité de l’eau a diminué la productivité du doré jaune dans les lacs intérieurs (Lester et. al., 2004).

Changement climatique

Le changement climatique rend les lacs plus accueillants pour les espèces qui préfèrent les eaux chaudes, comme l’achigan, et moins accueillants pour les espèces qui préfèrent les eaux tempérées ou froides, comme le doré jaune et le touladi respectivement. Ces types d’impacts ont causé des changements dans les communautés halieutiques et ont réduit la capacité de ces lacs de produire autant de dorés jaunes ou de touladis que dans le passé.

Touladi

Le cycle de vie et l’écologie du touladi – qui influent également sur la capacité des populations de touladis à réagir aux changements – ont besoin d’être communiqués au grand public. Le touladi vit très longtemps et atteint l’âge de maturité assez tard. Sa capacité de se remettre d’un déclin dans sa population est donc très limitée et les répercussions de changements dans son habitat ou les pratiques de récolte peuvent passer inaperçues pendant des décennies. Il est donc essentiel d’établir un plan de gestion à long terme des populations de touladis.

Achigan

Il faut éduquer le public sur les bienfaits offerts par la récolte d’achigans et de petits poissons-gibiers, spécialement dans les pêches qui sont gérées principalement en fonction du doré jaune ou du touladi, afin de rétablir l’équilibre dans plusieurs communautés halieutiques changeantes.

Les données scientifiques qui appuient la viabilité des tournois de pêche à l’achigan devraient également être diffusées davantage au public.

Petits poissons-gibiers

Pour obtenir l’appui du public concernant un règlement relativement récent sur la récolte des poissons, il est important d’éduquer celui-ci sur les avantages d’un système de récolte sélective et de la récolte de poissons-gibiers plus petits. Ces mesures aident non seulement à rétablir l’équilibre dans plusieurs populations changeantes de petits poissons-gibiers mais transfèrent également les pressions exercées par la récolte à d’autres espèces moins stressées par cette récolte.

Maskinongé

Les taux de prise et de remise à l’eau du maskinongé ont augmenté énormément au cours des derniers 30 ans à la suite de la combinaison d’une réglementation plus rigoureuse et d’actes volontaires des pêcheurs à la ligne. Les pêcheurs sportifs de maskinongés remettent généralement à l’eau plus de 99 % des maskinongés capturés en Ontario (Kerr, 2007).

Les maskinongés sont ciblés, de façon limitée lors des activités compétitives de pêche. Le MRNF, en collaboration avec Muskies Canada, a formulé une série de lignes directrices (MRN, 1999) concernant les événements compétitifs de pêche au maskinongé en Ontario. Ces lignes directrices devraient être utilisées dans le cadre de tous les événements compétitifs ciblant le maskinongé dans la ZGP 18.

Maladies des poissons

Les populations de grands brochets dans la ZGP 18 sont reconnues comme étant vulnérables à plusieurs agents pathogènes. Le lymphosarcome est une maladie virale qui affecte les ésocidés (maskinongé et grand brochet) en âge de frayer. La maladie est très contagieuse et tue généralement le poisson dans l’année qui suit son infection. On croit que le lymphosarcome se propage par contact direct avec la peau pendant le frai. Les taux d’infection actuels ne sont pas jugés poser un risque pour la viabilité des pêches mais il faut quand même continuer de surveiller la progression de cette maladie.

La septicémie hémorragique virale (SHV) est une maladie virale qui a été découverte assez récemment dans des poissons des Grands Lacs, y compris un certain nombre d’espèces du lac Ontario. La SHV est considérée comme un facteur ayant contribué à une mortalité massive du maskinongé dans le fleuve Saint-Laurent, le lac Sainte-Claire et la rivière Detroit. Bien que l’on ne sache pas encore jusqu’à quel point le grand brochet est vulnérable à cette maladie, la connexion de plusieurs des lacs de la ZGP 18 au lac Ontario/fleuve Saint-Laurent ainsi que la mobilité des pêcheurs à la ligne et plaisanciers augmentent le risque que ces lacs soient envahis par un agent pathogène. D’autres maladies des poissons pourraient également poser des risques pour la ZGP 18 et elles pourraient être transmises par des vecteurs similaires aux espèces envahissantes. La stratégie de gestion des espèces envahissantes et des maladies des poissons est décrite dans la section précédente.

Pêche commerciale

La pêche commerciale est durable et très réglementée. Des changements dans les dernières années causés par les espèces envahissantes, le changement climatique, l’aménagement riverain et les modifications des communautés halieutiques peuvent avoir accru la capacité de la plupart, sinon de toutes les pêches commerciales, de produire les espèces de poissons comestibles commerciales visées par les permis de pêche commerciale.

Il est important de bien renseigner le public sur la gestion des pêches commerciales pour obtenir son appui.

Espèces d’eaux froides

Il faut aussi éduquer le public sur les répercussions du changement climatique et les avantages de limiter ou de prévenir les répercussions qui nuisent aux habitats d’eaux froides très importants.

Le MRNF, avec l’aide du conseil consultatif, a élaboré un objectif et des stratégies pour aider à combler les besoins du plan de gestion en matière de sensibilisation, d’éducation et de participation du public à la gestion des pêches.

Cet objectif et ces stratégies ont été résumés dans le tableau 13.

Tableau 13 : Résumé de la sensibilisation, de l’éducation et de la participation du public à la gestion des pêches

Adapté du format tabulaire.

Objectif 1 :

Favoriser une meilleure sensibilisation, éducation et participation du public à la gestion des pêches.

Mesures du rendement :

  • nombre de matériel éducatif publié
  • nombre de projets d’intendance entrepris
  • nombre d’organismes à qui de l’information a été fournie
  • nombre d’opportunités créées
  • nombre d’intervenants participants

Évaluation des progrès :

Cycle 4 du programme de SGÉ

Stratégies

Stratégies pour toute les espèces :

  • collaborer avec des partenaires pour élaborer et distribuer du matériel éducatif sur : 
    • capacité productive réduite de certaines populations (comme le doré jaune ou le touladi)
    • avantages de la récolte sélective
    • avantages de nouveaux règlements
    • impact du changement climatique
    • impact des espèces envahissantes
    • avantages de signaler les abus des ressources naturelles à la ligne d’information du MRNF
    • récolte des espèces prédatrices/ compétitrices (comme l’achigan ou les petits poissons-gibiers)
    • gestion de diverses espèces, selon les besoins
    • données scientifiques qui appuient la viabilité des tournois de pêche à l’achigan
  • signaler les changements observés dans les écosystèmes aquatiques
  • promouvoir et encourager le signalement d’abus des ressources naturelles à la ligne d’information du MRNF
  • collaborer avec des partenaires et des personnes intéressées pour accroître l’accès des pêcheurs à la ligne à différentes pêches (comme rampes de mise à l’eau, panneaux indiquant l’emplacement des points d’accès, formulation d’ententes sur l’accès public, etc.)

Stratégies pour des espèces spécifiques :

Touladi, maskinongé et grand brochet
  • Améliorer les communications avec d’autres organismes participant à la gestion des pêches et de l’habitat des poissons et intégrer les connaissances des groupes communautaires locaux.
  • Décourager la récolte des poissons de grosse taille qui vivent longtemps.
Achigan, maskinongé, grand brochet et espèces d’eaux froides
  • Promouvoir la prise et remise à l’eau ainsi que les techniques de manutention qui sont sans danger pour le poisson auprès du grand public et des écoles.
Touladi, maskinongé, grand brochet et espèces d’eaux froides
  • Faire rapport sur l’état des pêches et des écosystèmes aquatiques (impact du changement climatique, espèces envahissantes, etc.).
Touladi, achigan et petits poissons-gibiers
  • Utiliser des données scientifiques pour mieux faire comprendre au public les décisions de gestion des espèces et obtenir son appui.
Espèces d’eaux froides et poissons-fourrages
  • Promouvoir des pratiques optimales en matière de manutention, de transport et d’élimination des poissons d’appât.
Doré jaune
  • Faire participer les clubs de pêche à la récolte d’écailles, d’épines et de données sur le sexe des poissons.
  • Collaborer avec les Premières Nations pour mettre en œuvre des pratiques de gestion optimales pour récolter le doré jaune.
Touladi
  • Intégrer des données scientifiques sur l’écologie du touladi ainsi que les menaces et les défis de gestion dans le matériel éducatif.
  • Faire participer les clubs de pêche et les associations de propriétaires de chalet à la collecte de données et renseignements généraux (comme les journaux de pêcheurs bénévoles).
Petits poissons-gibiers
  • Collaborer avec des partenaires/personnes intéressées pour éduquer les pêcheurs à la ligne sur la biologie reproductive des crapets.
  • Collaborer avec des partenaires/personnes intéressées pour créer des produits éducatifs pour promouvoir les possibilités de pêche et la gestion des crapets.
Espèces d’eaux froides
  • Collaborer avec des partenaires/personnes intéressées pour souligner l’importance de prévenir l’introduction de poissons dans des communautés halieutiques simples d’eaux froides.
Poissons-fourrages
  • Collaborer avec des partenaires/personnes intéressées pour mieux faire connaître l’importance des poissons-fourrages pour les poissons-gibiers.
Pêche commerciale
  • Collaborer avec des partenaires/personnes intéressées pour éduquer les associations de propriétaires de chalet et le public concernant la réglementation des permis de pêche commerciale.
Espèces envahissantes et maladies
  • Collaborer avec des partenaires/personnes intéressées pour encourager la prévention et la réduction de la prolifération des espèces envahissantes et des agents pathogènes (maladies) parmi les divers utilisateurs des ressources.
  • Continuer à appuyer le Programme de sensibilisation aux espèces envahissantes et le Programme de surveillance des espèces envahissantes, et à collaborer avec leurs représentants à l’échelle locale.
  • Collaborer avec des partenaires/personnes intéressées pour distribuer du matériel d’information sur les espèces envahissantes et les agents pathogènes lors d’événements publics et d’initiatives de consultation.
  • Collaborer avec des partenaires/ personnes intéressées pour encourager la distribution de matériel d’information sur les espèces envahissantes et les agents pathogènes aux écluses le long de la voie navigable Rideau.
  • Communiquer les règles et règlements portant sur les introductions non autorisées.
  • Encourager les pêcheurs à la ligne à utiliser des appâts vivants capturés dans le bassin versant où ils pêchent (achat d’appâts locaux).