Rowan Stringer jugeait qu’il était possible qu’elle ait subi une commotion cérébrale, mais n’en était pas certaine. Comme bon nombre d’Ontariens, elle ne savait pas quoi faire, à qui s’adresser, ni où obtenir plus information au sujet des commotions cérébrales.

Elle n’était pas au courant des conséquences graves pouvant survenir lorsqu’une commotion cérébrale n’est pas prise en charge convenablement. Fait peut-être plus important encore, Rowan faisait partie d’une culture, présente dans le sport amateur, qui fait en sorte qu’on hésite à « lever la main » lorsqu’on subit une commotion cérébrale, ou que quelqu’un de son entourage en subit une.

Le présent rapport et le rapport de l’enquête du coroner sur lequel il est fondé ont été rédigés en raison de tout ce qu’on ne savait pas le jour où Rowan a joué son dernier match. Le Comité propose une nouvelle loi ainsi que plusieurs règlements, politiques, programmes et pratiques exemplaires ayant pour objet de veiller à ce que nous en sachions tous davantage au sujet des traumatismes crâniens et des commotions cérébrales—soit comment les prévenir, les reconnaître et en assurer la prise en charge. Nous estimons essentiel que les 21 mesures que nous recommandons soient considérées comme un tout et que chacune d’entre elles soit mise en oeuvre, si nous voulons parvenir à mettre au point un système de prévention et de prise en charge des commotions cérébrales de calibre mondial.

Les membres du Comité consultatif de la Loi Rowan souhaitent voir plus de gens, jeunes et moins jeunes, s’amuser sur le terrain, la patinoire ou le court. Pour rendre le tout possible, il faudra rendre les sports visés plus sécuritaires. De plus, il faudra instaurer une culture de la sécurité, une culture au sein de laquelle les jeunes athlètes sentent qu’ils peuvent signaler la situation s’ils croient qu’ils ont peut-être subi une commotion cérébrale ou qu’un de leurs coéquipiers en a peut-être subi une.

Il fut un temps où le comportement des gens par rapport à l’alcool au volant était sensiblement le même qu’aujourd’hui par rapport aux commotions cérébrales. Il en est de même de l’emploi de la ceinture de sécurité et du tabagisme. Un changement de culture est possible. Il suffit d’être au fait des risques, de la marche à suivre pour les réduire et des mesures qui peuvent être prises pour faire en sorte qu’il soit plus facile et plus acceptable socialement de faire ce qu’il convient.

Les membres du Comité souhaitent que la Loi Rowan soit plus qu’une simple loi. Nous tenons à ce qu’il s’agisse d’une manière de pensée. Nous tenons à ce qu’il s’agisse d’une marque non seulement en Ontario, mais également partout ailleurs au Canada. Une multitude d’initiatives remarquables visant à assurer la prise en charge des traumatismes crâniens et des commotions cérébrales sont mises en oeuvre aux quatre coins du pays. La culture est déjà en cours de transformation. Mais nous pouvons accélérer cette transformation. Comme l’a souligné Son Excellence le gouverneur général David Johnston, nous pouvons faire mieux. Nous pouvons pratiquer des activités sportives, et envoyer nos enfants en pratiquer, en sachant que nous sommes tous protégés par un système grâce auquel nous savons tous ce en quoi consistent un traumatisme crânien et une commotion cérébrale, nous avons fait tout ce qui était en notre pouvoir pour réduire leur risque de survenue et nous sommes en mesure d’intervenir immédiatement et efficacement le cas échéant. C’est ce que nous tenons à ce que soit la Loi Rowan.