ammannie robuste
Photo : Mihai Costea

Information sur les espèces

Voici un rapport sur les progrès réalisés en vue de la protection et du rétablissement de l’ammannie robuste (Ammannia robusta) en Ontario de 2007 à 2022, fondé sur la politique de rétablissement propre aux espèces de l’Ontario. Ce rapport répond à l’exigence législative d’un examen des progrès réalisés en vertu de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition (LEVD ou « la Loi »). L’ammannie robuste est inscrite comme espèce en voie de disparition sur la Liste des espèces en péril (LEP) en Ontario conformément à la LEVD.

L’ammannie robuste est classée comme une espèce en péril depuis 2004. Elle a d’abord été classée comme espèce menacée, puis a été reclassifiée et inscrite comme espèce en voie de disparition conformément à la LEVD lorsqu’elle est entrée en vigueur en juin 2008.

L’ammannie robuste est protégée contre les activités qui risquent de tuer, de nuire ou de harceler un individu, et il est interdit d'en capturer ou d'en prélever depuis 2008.

De plus, l’habitat de l'ammannie robuste est protégé contre les dommages ou la destruction depuis 2013.

La politique de rétablissement propre à l’espèce pour l’ammannie robuste, intitulée Déclaration du gouvernement de l’Ontario en réponse au programme de rétablissement d’ammannie robuste (réponse du gouvernement), a été publiée en 2018 et comprend l’objectif de rétablissement du gouvernement pour l’espèce ainsi que les mesures et les priorités qu’il a l’intention de diriger ou de soutenir pour aider à atteindre cet objectif. La réponse du gouvernement tient compte des conseils scientifiques fournis dans le programme de rétablissement (publié en 2017), comme la biologie des espèces, les besoins en matière d’habitat, les menaces à la survie, les lacunes dans les connaissances et les approches en matière de rétablissement, lorsqu’il élabore des mesures de rétablissement pour l’espèce. Comme le prévoit la Loi, cet examen vise à rendre compte des progrès réalisés dans la mise en œuvre des mesures de protection et de recouvrement prévues dans la réponse du gouvernement. L’examen peut également aider à déterminer les possibilités d’ajuster la mise en œuvre des mesures de protection et de rétablissement pour atteindre l’objectif de rétablissement de l’espèce.

2004 Inscription comme espèce en voie de disparition
 
2008 Protection de l'espèce
 
2013 Protection de l'habitat en vertu de la définition générale du terme « habitat » figurant dans la LEVD depuis 2013.
 
2017 Achèvement du programme de rétablissement
 
2018 Achèvement de la déclaration du gouvernement en réponse au programme de rétablissement
 
2023 Achèvement de l'examen
 

De plus amples renseignements sur l’ammannie robuste, notamment les menaces auxquelles la plante est confrontée, et les mesures prises pour aider à protéger et à rétablir cette espèce, sont disponibles sur la page Web du gouvernement de l’Ontario pour l’ammannie robuste. Un résumé des progrès réalisés en matière de protection et de rétablissement de l’ammannie robuste et une mise à jour annuelle sur le programme plus vaste des espèces en péril (c.‑à‑d. l’introduction au rapport d’étape de 2023) est disponible sur la page Web Examen des progrès accomplis dans la protection et le rétablissement des espèces en péril en Ontario.

Instantané : Progrès vers la protection et le rétablissement de l’ammannie robuste

Progrès réalisés vers l’atteinte de l’objectif de rétablissement

  • L’objectif de rétablissement énoncé dans la Déclaration du gouvernement (réponse du gouvernement) pour l’ammannie robuste en Ontario est de « maintenir la répartition de l’espèce aux endroits où elle se trouve en Ontario et, dans la mesure du possible, de permettre une augmentation naturelle de son abondance en réduisant les menaces pour l’espèce et son habitat. Le gouvernement appuie l’étude de la possibilité d’augmenter les populations situées sur les terres protégées, là où l’habitat convenable est disponible. »
  • Des progrès ont été réalisés dans la mise en œuvre de la majorité des mesures menées par le gouvernement. En particulier, des progrès initiaux ont été réalisés dans la mise en œuvre de tous les objectifs de rétablissement soutenus par le gouvernement et de plusieurs mesures connexes. Voici des exemples de progrès :
    • faire des relevés ciblés de l’ammannie robuste pendant les années de basses eaux au cours desquelles les populations sont en croissance dans les zones où elle a été signalée ou pourrait se trouver
    • mener des études pour mieux comprendre les conditions d’habitat exigées par l’ammannie robuste
    • effectuer des recherches sur la biologie de l’ammannie robuste, y compris des études sur l’écologie des graines, par exemple, les mécanismes de dispersion et les conditions de germination
  • Conformément à la réponse de gouvernement, d’autres travaux sont requis pour :
    • travailler en collaboration avec les propriétaires fonciers, les gestionnaires des terres et les municipalités pour élaborer, mettre en œuvre et évaluer des plans de gestion de l’habitat afin d’améliorer les conditions d’habitat de l’espèce. Les plans peuvent comprendre des pratiques telles que permettre les fluctuations naturelles ou artificielles du niveau de l’eau dans l’habitat de l’espèce
    • encourager les propriétaires fonciers et les gestionnaires des terres à identifier et à mettre en œuvre des approches pour réduire les impacts de l’aménagement riverain, des activités récréatives et d’autres utilisations des terres (par exemple, l’agriculture) sur l’ammannie robuste et son habitat
    • mener des études pour mieux comprendre les conditions d’habitat et les méthodes pour améliorer les conditions, notamment la restauration de perturbations hydrologiques adéquates (naturelles ou artificielles), l’élimination de végétaux concurrents ou de plantes envahissantes ou la modification de pratiques agricoles afin qu’elles soient compatibles avec la persistance de l’ammannie robuste

Occurrences et distribution

  • Neuf populations d’ammannie robuste ont été documentées en Ontario, toutes dans le comté d’Essex. À l’heure actuelle, huit de ces populations existent, tandis que la dernière répond aux conditions pour la considérer comme historiques. Depuis 2008, la présence de l’ammannie robuste a été confirmée à deux endroits après 12 et 16 ans, respectivement, à la suite d’études de banques de semences. Quatre populations d’ammannie robuste ont été identifiées depuis 2008.
  • Le Centre d’information sur le patrimoine naturel (CIPN) a reçu 47 déclarations sur l’espèce fondées sur des observations faites entre 1974 et 2022.

Projets d’intendance appuyés par le gouvernement

  • Dans le cadre du Programme d’intendance des espèces en péril, le gouvernement de l’Ontario a permis à ses partenaires d’intendance de mener dix projets (en fournissant un financement de 464 069 $) qui ont soutenu la protection et le rétablissement de plusieurs espèces, y compris l'ammannie robuste. Cinq projets (307 110 $) étaient axés sur plusieurs espèces en péril, notamment l'ammannie robuste (p. ex. projets de restauration de l'habitat à l'échelle du paysage, sensibilisation et éducation axées sur un certain groupe d'espèces comme celles présentes dans une région), tandis que les cinq autres projets (156 959 $) étaient exclusivement axés sur l'ammannie robuste.
  • Le soutien financier du gouvernement a aidé les partenaires d’intendance à faire participer 161 personnes qui ont consacré bénévolement 7 847 heures à des activités de protection et de rétablissement de plusieurs espèces en péril, dont l’ammannie robuste. La valeur estimée de ces contributions volontaires, ainsi que du financement supplémentaire et du soutien en nature, est de 404 259 $.
  • Les partenaires d’intendance ont déclaré que leurs interventions ont permis d’améliorer 188,8 hectares d’habitat pour l’ammannie robuste et pour d’autres espèces en péril qui habitent le même écosystème.
  • Les partenaires d’intendance ont fait état de mesures de sensibilisation au sujet de plusieurs espèces en péril, dont l’ammannie robuste, effectuées auprès de 26 114 personnes.

Soutenir les activités humaines tout en apportant le soutien nécessaire au rétablissement de l’espèce

  • Le gouvernement de l’Ontario a délivré trois permis pour cette espèce, tous trois des permis pour la « protection ou le rétablissement » conformément à l’alinéa 17(2)b) de la LEVD.
  • Une entente a été conclue pour l'ammannie robuste. Elle a été validée par le Règlement de l’Ontario 242/08 (avant les modifications du 1er juillet 2013).
  • Six activités ont été enregistrées pour l’espèce. Ces activités sont enregistrées sous « Activités de protection et de rétablissement des espèces » (article 23.17) et « Menaces non imminentes pour la santé et la sécurité » (article 23.18) conformément à au Règlement de l’Ontario 242/08 pris en vertu de la LEVD.

Rapport sur les progrès réalisés en matière de protection et de rétablissement de l’ammannie robuste

Objectif de rétablissement

L’objectif du gouvernement pour le rétablissement de l’ammannie robuste est de maintenir la répartition de l’espèce aux endroits où elle se trouve en Ontario et, dans la mesure du possible, de permettre une augmentation naturelle de son abondance en réduisant les menaces pour l’espèce et son habitat. Le gouvernement appuie l’étude de la possibilité d’augmenter les populations situées sur les terres protégées, là où l’habitat convenable est disponible.

La mise en œuvre de mesures pilotées et appuyées par le gouvernement démontre des progrès vers l’atteinte des objectifs souhaités et de l’objectif de rétablissement établi dans la réponse du gouvernement.

Progrès vers la mise en œuvre des mesures gouvernementales

Des progrès ont été réalisés dans la mise en œuvre de la majorité des mesures prises par le gouvernement et définies dans la réponse du gouvernement. Voici des mesures communes que le gouvernement doit prendre en main pour atteindre l’objectif de rétablissement d’une espèce :

  • Renseigner les autres organismes et autorités qui prennent part aux processus de planification et d’évaluations environnementales quant aux exigences de protection prévues à la LEVD.
  • Encourager la soumission de données sur l’ammannie robuste à l’entrepôt de données du ministère des Richesses naturelles et des Forêts, le Centre d’information sur le patrimoine naturel.
  • Entreprendre des activités de communication et de diffusion afin d’augmenter la sensibilisation de la population quant aux espèces en péril en Ontario.
  • Poursuivre les activités de surveillance des populations d’ammannie robuste et de leurs conditions d’habitat dans les aires protégées provinciales.
  • Continuer de protéger l’ammannie robuste et son habitat par l’entremise de la LEVD.
  • Appuyer les partenaires en conservation, et les organismes, municipalités et industries partenaires et les collectivités autochtones, pour qu’ils entreprennent des activités visant à protéger et rétablir l’ammannie robuste. Ce soutien prendra la forme de financement, d’ententes, de permis avec des conditions appropriées, et de services.
  • Encourager la collaboration, et établir et communiquer des mesures prioritaires annuelles pour l’appui gouvernemental afin de réduire le chevauchement des travaux.
  • Continuer à mettre en œuvre le Plan stratégique contre les espèces envahissantes de l’Ontario pour prendre en charge les espèces envahissantes (p. ex., la lysimaque nummulaire) qui menacent l’ammannie robuste.
  • Continuer à mettre en œuvre la Loi sur les espèces envahissantes de l’Ontario pour trouver des solutions au problème des espèces envahissantes identifiées dans la Loi (par exemple, le phragmite) qui menacent l’ammannie robuste en limitant l’importation, le dépôt, la mise en liberté, la reproduction, la culture, l’achat, la vente ou le commerce des phragmites.
  • Pour les populations qui se trouvent sur l’île Pelée :
    • explorer les possibilités de collaboration avec le canton de Pelée, incluant le comité consultatif sur l’environnement de l’île Pelée, le gouvernement fédéral et les partenaires locaux en conservation pour élaborer une approche intégrée (paysage/lieu) de gestion des espèces en péril en tenant compte de la valeur des écosystèmes et des ressources durables sur l’île Pelée. Cela peut inclure l’élaboration d’un plan stratégique pour les espèces en péril et leurs habitats sur l’île Pelée
    • explorer les possibilités de travailler en collaboration avec le canton de Pelée, incluant le comité consultatif sur l’environnement de l’île Pelée, le gouvernement fédéral et les partenaires locaux en conservation pour intégrer les approches d’intendance et de mise en œuvre des activités de rétablissement

Plus précisément, un chercheur biologiste du MRNF a participé au projet de thèse d'un étudiant en doctorat qui a fourni des conseils aux gestionnaires des terres qui contrôlent les phragmites envahissants situés à proximité de l'ammannie robuste. Ces conseils portent notamment sur (1) l'application par mèche footnote 1 de l'herbicide glyphosate sur les phragmites envahissants afin d'empêcher l'exposition de l'ammannie robuste à la dérive de pulvérisation, et (2) l'élimination des rhizomes morts de phragmites envahissants footnote 2 afin d'empêcher le lessivage du glyphosate et l'inhibition de la germination des graines de l'ammannie robuste. De manière plus générale, le MRNF, en collaboration avec des organisations et agences partenaires, a étudié les possibilités de lutte biologique contre les phragmites envahissants.

Les principaux progrès réalisés dans la mise en œuvre de ces mesures sont décrits dans les sections suivantes.

Loi de 2015 sur les espèces envahissantes de l’Ontario

La réponse du gouvernement pour l’ammannie robuste indique que les espèces envahissantes (p. ex., le phragmite commun) constituent une menace pour la survie et le rétablissement de l’espèce en Ontario. Le Plan stratégique contre les espèces envahissantes (2012) de l’Ontario et la Loi de 2015 sur les espèces envahissantes fournissent le cadre politique et législatif nécessaire pour empêcher l'arrivée et la survie de nouveaux envahisseurs en Ontario, pour ralentir et, si possible, inverser la propagation des espèces envahissantes existantes, et pour réduire les effets néfastes de ces dernières, notamment sur les espèces en péril. Ce cadre pourrait appuyer la mise en œuvre de mesures visant à réduire les menaces des espèces envahissantes.

Par exemple, pour prévenir sa propagation et son introduction, le phragmite a été inscrit sur la liste des espèces réglementées en vertu de la Loi sur les espèces envahissantes en 2016. L’importation, le dépôt, la mise en liberté, la reproduction, la culture, l’achat, la vente ou le commerce des phragmites sont maintenant illégaux en Ontario. Il est également illégal d’amener une espèce à accès restreint dans un parc provincial ou une réserve de conservation et de posséder, de transporter, de déposer ou de libérer une espèce dans ces aires protégées.

Occurrences et distribution

Neuf populations d'ammannie robuste ont été répertoriées en Ontario. Huit sont considérées comme existantesfootnote 3 et une remplit les conditions pour être considérée comme historiquefootnote 4. Toutes les populations sont situées dans le comté d'Essex et six des populations existantes connues se trouvent sur l'île Pelée. Depuis 2008, le dépôt central du gouvernement, le Centre d’information sur le patrimoine naturel (CIPN) a reçu 47 enregistrements de l’espèce. Ces données sont fondées sur des observations effectuées entre 1974 et 2022 et proviennent de diverses sources. Les dossiers présentés ont aidé à préciser où l’espèce est connue et où elle a été connue et peuvent fournir des renseignements supplémentaires sur l’habitat de l’espèce et les menaces qui pèsent sur elle.

Depuis 2008, quatre populations précédemment inconnues d'ammannie robuste ont été documentées sur l'île Pelée, dont une après 2018. La présence de l'ammannie robuste a été reconfirmée sur deux sites continentaux après 12 et 16 ans, respectivement, à la suite d'études sur les banques de semences. Dans un troisième site, sur l'île Pelée, l'ammannie robuste n'a été détectée que dans la banque de semences. Aucune étude de banque de semences n'a été entreprise sur le site de la population historique, où il pourrait encore y avoir de l'ammannie robuste.

Les populations locales nouvellement identifiées sont probablement le résultat d'un effort de recherche accru, de l'utilisation d'autres méthodes d'étude (c'est-à-dire la collecte de carottes de sol et les essais sur les banques de semences) et d'une plus grande sensibilisation à l'ammannie robuste ; elles ne représentent peut-être pas des augmentations réelles de la population, mais plutôt une meilleure connaissance de la répartition de l'espèce.

Il est possible que des observations de l'ammannie robuste n’aient pas été soumises au gouvernement. La réponse du gouvernement prévoit notamment d'encourager la soumission d'observations de cette espèce en tant que mesure dirigée par le gouvernement. La présentation d’observations d’espèces accroît notre connaissance de l’endroit où elles se trouvent et peut jouer un rôle important dans l’évaluation de la viabilité des populations d’espèces.

Toute personne est invitée à soumettre ses observations d’ammannie robuste et de toute autre espèce en péril au CIPN afin qu'elles soient intégrées au registre provincial des observations. La soumission des observations peut être requise par une autorisation ou une approbation.

  • 47
    signalements de ces espèces ont été communiqués au CIPN depuis 2008

Projets d’intendance financés par le gouvernement

L’une des mesures importantes prises par le gouvernement dans le cadre de la réponse du gouvernement pour l’ammannie robuste consiste à aider les partenaires à entreprendre des activités de protection et de rétablissement de l’espèce. Dans le cadre du Programme d’intendance des espèces en péril, le gouvernement a appuyé dix projets conçus pour contribuer à la protection et au rétablissement de plusieurs espèces en péril, notamment l’ammannie robuste. Cinq de ces projets (307 110 $) ont été conçus pour bénéficier à plusieurs espèces en péril (par exemple, des projets de restauration de l'habitat à l'échelle du paysage, des mesures de sensibilisation et d'éducation axées sur un certain groupe d'espèces comme celles présentes dans une région), tandis que cinq autres (156 959 $) portaient exclusivement sur l'ammannie robuste.

En plus du financement gouvernemental, les partenaires qui travaillaient exclusivement sur l’ammannie robuste ont indiqué qu’ils avaient réussi à obtenir des fonds supplémentaires (77 911 $) d’autres sources, de même que les partenaires dont les projets sont conçus pour bénéficier à plusieurs espèces en péril, notamment l'ammannie robuste (326 348 $). Ces montants comprennent un soutien en nature sous forme de temps et d’expertise fournis par des volontaires. 

Les partenaires d’intendance ont indiqué que le financement provincial les a aidés à obtenir un soutien en nature en faisant participer une personne qui a consacré 340 heures à des activités de protection et de rétablissement de l’ammannie robuste dont la valeur est estimée à 13 025 $. De plus, 160 personnes ont consacré bénévolement 7 507 heures à des activités de protection et de rétablissement pour de multiples espèces en péril, y compris l’ammannie robuste, dont la valeur est estimée à 227 373 $. Les partenaires ont également indiqué que, grâce à leurs efforts et à ceux de leurs volontaires pour mettre en œuvre la réponse du gouvernement sur l’ammannie robuste, ils ont réussi à améliorer 188,8 hectares d’habitat qui profiteront à de nombreuses espèces en péril, y compris l’ammannie robuste. Par ailleurs, les partenaires d'intendance ont déclaré avoir sensibilisé 190 personnes à l'ammannie robuste, ainsi que 25 924 personnes à des activités de sensibilisation axées sur l'écosystème portant sur de multiples espèces, notamment l'ammannie robuste.

Le reste de la présente section met en lumière un projet appuyé par le Programme d’intendance des espèces en péril, ainsi que les mesures de rétablissement correspondantes appuyées par le gouvernement pour l’espèce.

Un projet entrepris par le département de Biologie de l'Université Wilfrid Laurier de 2016 à 2019 a permis de faire avancer les mesures soutenues par le gouvernement pour effectuer des relevés ciblés de l'ammannie robuste et pour mener à bien des recherches visant à améliorer la compréhension de l'écologie des graines de l'ammannie robuste et des conditions d'habitat requises par la plante. Les études ciblées comprenaient notamment des transects de végétation et le prélèvement de carottes de sol pour l'analyse des banques de semencesfootnote 5 dans des lieux où des populations avaient déjà été signalées et dans des lieux identifiés comme propices à l'habitation. Les essais sur les banques de graines se sont avérés être la méthode d'enquête la plus fiable, car ils ont permis de détecter l'ammannie robuste dans tous les endroits où elle était déjà connue, à l'exception d'un seul. Plusieurs populations et sous-populations inconnues auparavant ont été découvertes. Les conditions de l'habitat ont été documentées au cours des relevés. Des quadrats ont été établis dans lesquels la richesse et l'abondance de l'espèce ont été caractérisées et le pourcentage d'ouverture de la couverture végétale a été estimé. Des carottes de sol ont été prélevées afin de mesurer la texture, l'humidité et le pH et de déterminer la teneur en nutriments. Par ailleurs, des graines ont été collectées et des essais ont été réalisés dans une serre afin de déterminer les effets de l'intensité lumineuse, de la durée d'éclairage et de la température sur les taux de germination. Les résultats de ces études indiquent que l'ammannie robuste est répandue dans la banque de semences où les populations sont établies, et que la germination des graines n'est pas inhibée par les niveaux d'exposition à la lumière ou les températures à ces endroits. Les chercheurs de l'Université Wilfrid Laurier ont conclu que les faibles taux de germination des graines dans certaines populations d'ammannie robuste peuvent être dus à d'autres facteurs, comme les effets allélopathiquesfootnote 6 des plantes envahissantes.

Programme d’intendance des espèces en péril

  • 5

    projets incluant l’ammannie robuste

  • 5

    projets pour l’ammannie robuste exclusivement

  • 307 110 $

    pour des projects visant plusieurs espèces, dont l’ammannie robuste

  • 156 959 $

    pour l’ammannie robuste exclusivement

  • 404 259 $

    en appui et financement supplémentaires

  • 161

    bénévoles

  • 7 847

    heures de bénévolat

  • 26 114

    personnes atteintes par la sensibilisation

  • 189

    hectares d'habitat amélioré

Soutenir les activités humaines tout en apportant le soutien nécessaire au rétablissement de l’espèce

Soutenir les partenaires au moyen d’autorisations et de leurs conditions connexes est une mesure importante pilotée par le gouvernement.

Trois permis ont été délivrés pour l’ammannie robuste depuis que l’espèce a été protégée conformément à la LEVD, les trois étant des permis de « protection ou de rétablissement » (alinéa 17(2)b)).

Une entente a été conclue pour l'ammannie robuste. Cette entente a été autorisée par l’entremise du Règlement de l’Ontario 242/08 (avant les modifications du 1er juillet 2013). Les conditions des ententes comprennent la mise en œuvre des mesures prévues dans le plan d’atténuation, notamment :

  • construire une nouvelle zone d'habitat pour l'ammannie robuste sur des terres appartenant à Conservation de la nature Canada et gérées par l’organisation
  • enlever la couche supérieure du sol de la zone qui sera touchée par l'activité autorisée, où l'ammannie robuste a été observée, et la déposer à l'endroit où le nouvel habitat a été construit
  • documenter la façon dont les mesures précédentes ont été réalisées et fournir la documentation au ministère de l'Environnement, de la Protection de la nature et des Parcs

Sept activités pouvant avoir une incidence sur l’ammannie robuste ou son habitat ont été enregistrées aux fins du Règlement de l’Ontario 242/08, Dispositions générales, pris en vertu de la LEVD. Six activités ont été inscrites sous « Menaces pour la santé et la sécurité humaines, non imminentes » (article 23.18) et une activité a été enregistrée sous « Activités d’exploration minière initiale » (article 23.10). Ces enregistrements exigent que l’inscrit se conforme à toutes les conditions du règlement, notamment :

  • donner au ministère de l’Environnement, de la Protection de la nature et des Parcs un avis de l’activité avant que l’activité ne commence
  • avoir un plan d’atténuation préparé par une personne ayant de l’expertise sur l’ammannie robuste afin de faciliter l’évitement ou la minimisation des effets négatifs sur l’espèce pendant l’exécution de l’activité
  • prendre des mesures raisonnables pour réduire au minimum les effets néfastes sur l’ammannie robuste pendant l’exécution de l’activité
  • 1
    accord
  • 7
    enregistrements
  • 3
    permis pour raison de protection ou de rétablissement

Progrès réalisés dans la mise en œuvre des mesures appuyées par le gouvernement

Les mesures appuyées par le gouvernement sont organisées en fonction d’objectifs de rétablissement globaux. Des progrès ont été réalisés en vue d’atteindre tous les objectifs de rétablissement appuyés par le gouvernement et de mettre en œuvre plusieurs des mesures connexes indiquées dans la réponse du gouvernement pour l’ammannie robuste.

Objectif : Maintenir ou améliorer la qualité de l’habitat pour les populations d’ammannie robuste et accroître la sensibilisation au sujet de l’espèce.

  • Mesure 1 (Hautement prioritaire) – Travailler en collaboration avec les propriétaires fonciers, les gestionnaires des terres et les municipalités pour élaborer, mettre en œuvre et évaluer des plans de gestion de l’habitat afin d’améliorer les conditions d’habitat de l’espèce. Les plans peuvent comprendre des pratiques telles que :
    • permettre les fluctuations naturelles ou artificielles du niveau de l’eau dans l’habitat de l’espèce, à des moments appropriés pour l’espèce, lorsque cela est possible
    • éliminer la végétation concurrente et les plantes envahissantes (p. ex. les phragmites), qui constituent une menace directe pour l’ammannie robuste, tout en veillant à ce que les méthodes utilisées ne nuisent pas à l’espèce
  • Mesure 3 – Sensibiliser les propriétaires fonciers, les gestionnaires des terres et les utilisateurs des terres au sujet de l’ammannie robuste en mettant à leur disposition de l’information sur :
    • l’identification de l’espèce
    • les besoins en matière d’habitat de l’espèce
    • les protections accordées à l’espèce et à son habitat en vertu de la LEVD
    • les mesures qui peuvent être prises pour éviter les impacts sur l’espèce et son habitat ou les minimiser

Dans le cadre de cet objectif, des progrès initiaux ont été réalisés pour faire avancer les deux mesures.

Les deux mesures ont progressé grâce à des projets soutenus par le Programme d'intendance des espèces en péril. Bien qu'aucun plan de gestion n'ait été élaboré pour améliorer les conditions de l'habitat de l'ammannie robuste, un projet de lutte contre les plantes envahissantes dans l'habitat de la salamandre à nez court sur l'île Pelée comprenait des zones où l'ammannie robuste est présente. Les chercheurs de l'Université Wilfrid Laurier ont distribué des renseignements sur l'ammannie robuste aux propriétaires fonciers de l'île Pelée afin de les sensibiliser et de les faire participer à leur projet de recherche.

Objectif : Accroître les connaissances sur la répartition, l’abondance et les conditions d’habitat de l’espèce en Ontario.

  • Mesure 4 (Hautement prioritaire) – Travailler en collaboration avec les propriétaires fonciers, les gestionnaires des terres et les chercheurs pour élaborer, mettre en œuvre et évaluer des protocoles d’étude et de surveillance normalisés qui tiennent compte des différences dans la capacité de détecter les végétaux à différentes étapes de leur cycle biologique pour :
    • faire des relevés ciblés de l’ammannie robuste pendant les années de basses eaux au cours desquelles les populations sont en croissance dans les zones où elle a été signalée ou pourrait se trouver
    • déterminer s’il existe un habitat convenable dans les zones reliant l’habitat des populations connues
    • effectuer une surveillance régulière des populations connues afin d’évaluer les tendances de la population, y compris l’abondance, l’étendue, la variabilité démographique (taille du réservoir de semences par rapport à l’abondance des plantes matures) et la vigueur des plantes. Comparer les données avec les conditions d’habitat, la présence des menaces pour l’espèce et leur importance

Dans le cadre de cet objectif, des progrès initiaux ont été réalisés dans la mise en œuvre d'une composante de la mesure 4. Des relevés ciblés ont été effectués pour l'ammannie robuste à certains endroits où sa présence a été signalée et à quelques endroits où on prévoyait qu'elle serait présente.

Les progrès réalisés dans la mise en œuvre de la mesure 4 ont été soutenus par le Programme d'intendance des espèces en péril.

Objectif : Accroître la connaissance des exigences en matière d’habitat et de la biologie de l’ammannie robuste.

  • Mesure 5 – Mener des études pour mieux comprendre les conditions d’habitat exigées par l’ammannie robuste et les méthodes pour améliorer les conditions de l’habitat, notamment :
    • l’emplacement, les niveaux d’eau, le moment et la durée des crues qui se produisent dans l’habitat des populations connues
    • les effets de la fluctuation des niveaux d’eau dans une même année ou d’une année à l’autre sur l’ammannie robuste et sur son abondance à toutes les étapes de son cycle biologique (p. ex., germination, croissance et floraison) et la relation entre les niveaux d’eau (par exemple, localisation, niveau, calendrier et durée de l’inondation) et l’abondance à tous les sites
    • les effets de la végétation concurrente et envahissante sur les conditions d’habitat requises par l’ammannie robuste
    • les effets des pratiques agricoles sur les conditions d’habitat requises par l’ammannie robuste
    • élaborer et évaluer des méthodes pour améliorer les conditions de l’habitat, telles que la restauration de perturbations hydrologiques adéquates (naturelles ou artificielles), l’élimination de végétaux concurrents ou de plantes envahissantes ou la modification de pratiques agricoles afin qu’elles soient compatibles avec la persistance de l’ammannie robuste
  • Mesure 6 – Effectuer des recherches sur la biologie de l’ammannie robuste, y compris des études sur :
    • la dynamique et la viabilité de la population
    • l’écologie des graines (par exemple, les mécanismes de dispersion et la distance, la durée de viabilité, les conditions de germination)
    • la biologie des fleurs (par exemple, les mécanismes de pollinisation)
    • le réservoir de semences, à savoir s’il est limitatif pour la persistance des populations

Dans le cadre de cet objectif, des progrès initiaux ont été réalisés en vue de la mise en œuvre des deux mesures. La plupart des progrès ont porté sur l'amélioration de la compréhension de l'écologie des semences et sur la question de savoir si les populations d'ammannie robuste sont limitées par l'approvisionnement en semences. Une étude sur l'élimination de la concurrence a échoué en raison du faible taux de germination des graines dans les parcelles étudiées.

Ces deux mesures ont été mises en œuvre dans le cadre d'un projet soutenu par le Programme d'intendance des espèces en péril.

Résumé des progrès réalisés vers l’atteinte de l’objectif de rétablissement

L’objectif de rétablissement de l’ammannie robuste est de « maintenir la répartition de l’espèce aux endroits où elle se trouve en Ontario et, dans la mesure du possible, de permettre une augmentation naturelle de son abondance en réduisant les menaces pour l’espèce et son habitat. Le gouvernement appuie l’étude de la possibilité d’augmenter les populations situées sur les terres protégées, là où l’habitat convenable est disponible. » Les efforts déployés à l’égard des mesures prises et appuyées par le gouvernement pourraient avoir contribué à faire des progrès vers l’atteinte de cet objectif. Par exemple, un projet du Programme d'intendance des espèces en péril visant à contrôler le phragmite commun dans le lac Henry, à l'extrémité nord de l'île Pelée, peut avoir réduit les impacts réels ou potentiels sur la population d'ammannie robuste à cet endroit. 

Recommandations

Comme il est indiqué dans la réponse du gouvernement, cet examen des progrès peut être utilisé pour déterminer si des ajustements à la mise en œuvre des mesures prévues dans la réponse du gouvernement sont nécessaires pour assurer la protection et le rétablissement de l’espèce. Compte tenu des progrès réalisés à ce jour, l’orientation générale fournie dans la réponse du gouvernement pour l’ammannie robuste, en particulier la mise en œuvre des mesures jugées hautement prioritaires, devrait continuer d’orienter la protection et le rétablissement de l’espèce.

Des progrès initiaux ont été réalisés en ce qui concerne les mesures visant à mener des relevés et à surveiller les populations et l'habitat de l'ammannie robuste, à étudier l'écologie des graines de l'ammannie robuste et les caractéristiques de son habitat, à comprendre les effets de la concurrence du phragmite commun et de la lutte contre le phragmite commun à l'aide d'herbicides, et à améliorer les conditions de l'habitat où l'ammannie robuste est présente (notamment sur les terres agricoles). Toutefois, des travaux supplémentaires sont nécessaires pour mettre pleinement en œuvre ces mesures et d'autres mesures apparentées.

Bien que l’on ait beaucoup mis l’accent sur la progression d’autres mesures, les mesures suivantes nécessitent un soutien supplémentaire pour aider à la protection et au rétablissement de l’espèce :

  • Mesure 2 (Hautement prioritaire) – Encourager les propriétaires fonciers et les gestionnaires des terres à identifier et à mettre en œuvre des approches pour réduire les impacts de l’aménagement riverain, des activités récréatives et d’autres utilisations des terres (par exemple, l’agriculture) sur l’ammannie robuste et son habitat, notamment :
    • mettre en place des pratiques exemplaires de gestion de l’utilisation des terres propres au site afin de maintenir ou d’améliorer les conditions d’habitat de l’espèce
    • installer une signalisation pour alerter les utilisateurs de la présence de l’espèce et si nécessaire et approprié, installer des barrières physiques (par exemple, des clôtures) pour protéger l’espèce contre le piétinement par les humains, les véhicules ou le bétail
    • installer une signalisation pour avertir les exploitants de bateaux de la présence de l’espèce et de la nécessité de minimiser le sillage des embarcations et d’éviter de tirer les bateaux à terre dans l’habitat de l’espèce
  • Mesure 7 – Étudier la possibilité d’augmenter les populations d’ammannie robuste sur les terres protégées, là où un habitat propice pour l’espèce est disponible

Comme il est indiqué dans la réponse du gouvernement, cet examen des progrès peut être utilisé pour déterminer si des ajustements sont nécessaires pour assurer la protection et le rétablissement de l’espèce. Compte tenu des progrès réalisés à ce jour, l’orientation générale fournie dans la réponse du gouvernement pour l'ammannie robuste devrait continuer de guider la protection et le rétablissement de l’espèce, en particulier pour les mesures jugées hautement prioritaires dans la réponse du gouvernement.

La protection et le rétablissement de l’ammannie robuste continueront d’être une responsabilité partagée qui nécessitera la participation de nombreuses personnes, organisations et collectivités. Un soutien financier pour la mise en œuvre des mesures peut être offert par l’entremise du Programme d’intendance des espèces en péril. Le gouvernement peut également indiquer si des autorisations en vertu de la LEVD ou d’autres lois peuvent être nécessaires pour entreprendre un projet. En travaillant ensemble, nous pouvons continuer de progresser vers la protection et le rétablissement de l’ammannie robuste en Ontario.


Notes en bas de page

  • note de bas de page[1] Retour au paragraphe C'est-à-dire les applications effectuées à l'aide d'un applicateur manuel à mèche, au moyen duquel une corde à mèche saturée d'herbicide est versée dans le manche de l'applicateur, puis placée en contact direct avec la plante visée.
  • note de bas de page[2] Retour au paragraphe Tige horizontale souterraine.
  • note de bas de page[3] Retour au paragraphe Une population est considérée comme existante si elle a été observée au cours des 20 dernières années ou à un intervalle approprié pour l’espèce en question. Les populations existantes peuvent avoir disparu du pays, surtout si les observations ne sont pas récentes et que l’information à jour n’est pas disponible.
  • note de bas de page[4] Retour au paragraphe Une population est considérée comme historique si elle a fait l’objet de plusieurs relevés appropriés et n’a pas été détectée au cours des 20 dernières années ou à un intervalle approprié pour l’espèce. Autrement, elle est considérée comme historique si elle n’a pas fait l’objet de relevés appropriés et si elle se trouve à un endroit où la perte ou la dégradation générale de l’habitat est connue ou n’a pas été observée depuis 40 ans ou plus. Les populations historiques existent peut-être encore, mais les renseignements à jour ne sont pas disponibles.
  • note de bas de page[5] Retour au paragraphe Un essai est une procédure par laquelle le contenu d'une carotte de terre est ajouté à des plateaux de semis contenant un milieu de croissance, où les graines sont germées dans des conditions contrôlées et les semis sont identifiés.
  • note de bas de page[6] Retour au paragraphe Il s'agit d'effets sur la germination des graines causés par la libération de substances biochimiques dans le sol.