Aperçu

Le gouvernement de l’Ontario a terminé l’Examen des progrès réalisés en 2023 en vue de la protection et du rétablissement des espèces en péril de l’Ontario, qui comprend des rapports d’étape sur 11 espèces en péril et met en lumière les activités récentes entreprises dans le cadre du programme des espèces en péril de la province. L’Ontario s’est engagé à protéger et à rétablir ces plantes et animaux vulnérables afin que les générations futures puissent profiter de la riche biodiversité de notre province pour les années à venir.

En vertu de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition (LEVD), les examens des progrès réalisés en matière de protection et de rétablissement d’une espèce doivent être effectués au plus tard à la date spécifiée dans la réponse du gouvernement relative à chaque espèce menacée, en voie de disparition ou disparue, ou au plus tard cinq ans après la publication de la réponse du gouvernement si aucun délai n’est spécifié pour chaque espèce. 

Les progrès réalisés en vue de la protection et du rétablissement d’une espèce, tels qu’ils sont rapportés dans les examens, sont fondés sur les progrès accomplis dans la mise en œuvre des mesures définies dans la réponse du gouvernement visant l’espèce. De plus, selon les informations et les ressources disponibles au moment de l’examen, ce dernier peut également aider à identifier les lacunes dans la mise en œuvre ainsi que les possibilités pour ajuster les mesures de protection et de rétablissement afin d’atteindre l’objectif de rétablissement de l’espèce.

En 2023, des examens des progrès réalisés en matière de protection et de rétablissement sont requis pour 11 espèces pour lesquelles des réponses du gouvernement ont été publiées en 2018 :

Les progrès vers la protection et le rétablissement de ces 11 espèces sont signalés dans un total de dix rapports – neuf rapports propres à une espèce et un rapport sur plusieurs espèces. Le rapport sur les espèces multiples couvre les massasaugas, populations caroliniennes et des Grands Lacs et du Saint-Laurent.

Le présent rapport d’étape se compose d’une introduction, qui fait le point sur les activités récentes menées dans le cadre du programme ontarien sur les espèces en péril, et de dix chapitres, qui contiennent des renseignements détaillés sur les progrès réalisés pour la protection et le rétablissement des espèces énumérées ci-dessus.

Liste officielle des espèces en péril (LEP) en Ontario

Le 25 janvier 2023, le Règlement de l’Ontario 230/08 a été modifié pour apporter des changements à la Liste des espèces en péril (LEP) en Ontario afin de tenir compte des nouvelles classifications établies par le Comité de détermination du statut des espèces en péril en Ontario (CDSEPO) dans son rapport annuel de 2021 présenté au ministre de l’Environnement, de la Protection de la nature et des Parcs le 26 janvier 2022.

Deux espèces ont été ajoutées à la LEP en Ontario en tant qu'espèces en péril : Le polyspire rayé et le bourdon de Suckley. Quatre espèces ont été ajoutées comme menacées à la LEP en Ontario : le petit chevalier, la sauterelle de Davis, l’haploa inversé et la mulette verruqueuse. Le bourdon américain a été ajouté à la LEP en Ontario comme espèce préoccupante.

Plusieurs espèces ont été reclassées sur la LEP en Ontario. Le hibou des marais a été reclassifié d’espèce préoccupante à espèce menacée. Le sucet de lac a été reclassé de « menacé » à « en voie de disparition ». Le gomphe des rapides ainsi que l’aster soyeux ont été reclassés de « en voie de disparition » à « menacé ». L’hirondelle rustique et l'hyménoxys herbacé ont été reclassés d’espèce menacée à espèce préoccupante. Les efforts considérables déployés pour protéger l’habitat de l’espèce ont contribué à réduire les menaces.

Le bécasseau maubèche de la sous-espèce rufa a été évalué par le CDSEPO comme étant trois unités désignables distinctes : la population hivernante du nord-est de l’Amérique du Sud a été classée comme « préoccupante », alors que la population hivernante du sud-est des États-Unis, du golfe du Mexique et des Caraïbes ainsi que la population hivernante de la Terre de et de la Patagonie ont été classées comme « en voie de disparition ». Ces unités désignables se distinguent principalement par différentes aires d’hivernage, ainsi que par des différences de morphologie et de génétique.

Le chicot févier a été classé comme une espèce menacée dans son aire de répartition natale en Ontario, qui comprend les comtés d’Elgin, d’Essex, de Lambton, de Middlesex, de Norfolk et d’Oxford, ainsi que la municipalité de Chatham-Kent, et il n’a pas été classé comme étant à risque dans toutes les autres administrations de l’Ontario lorsqu’il est présent comme spécimen planté.

Trois espèces ont été retirées de la LEP en Ontario : la salamandre pourpre et le perce-tige d’Aweme, car on a constaté qu’il manquait de données (c.-à-d. qu’il n’y avait pas suffisamment d’information pour que le CDSEPO puisse prendre une décision sur la situation de ces espèces), ainsi que le béluga, car il a été évalué comme n’étant pas à risque en Ontario.

En date de décembre 2023, il y avait 125 espèces en voie de disparition, 65 espèces menacées, 59 espèces préoccupantes et 15 espèces disparues sur la LEP en Ontario, pour un total de 264 espèces inscrites.

Selon le statut de protection des espèces inscrites sur la LEP, la protection des espèces s’applique actuellement à 204 espèces inscrites comme étant en voie de disparition, menacées ou disparues. On protège l’habitat de 189 espèces en voie de disparition ou menacées.

  • 125
    en voie de disparition
  • 65
    menacées
  • 59
    préoccupantes
  • 15
    disparues

Mise à jour sur l’évaluation des espèces

Le Comité de détermination du statut des espèces en péril en Ontario (CDSEPO) est un organisme indépendant de spécialistes qui examinent quelles espèces de l’Ontario devraient être inscrites comme étant en péril (c.-à-d. préoccupantes, menacées, en voie de disparition ou disparues). Le CDSEPO a tenu deux réunions en 2022 pour effectuer des évaluations des espèces, où il a évalué un total de 17 espèces.

En plus de ces réunions d’évaluation, le 31 janvier 2023, le CDSEPO a présenté son rapport annuel de 2022 au ministre de l’Environnement, de la Protection de la nature et des Parcs, en communiquant ses décisions d’inscription, notamment la situation et la classification de chacune des 17 espèces évaluées en 2022. Les espèces évaluées comme étant en péril en Ontario sont ajoutées à la Liste des espèces en péril (LEP) en Ontario dans l’année suivant la date de réception du rapport annuel par le ministre. Par conséquent, la LEP en Ontario sera mise à jour d’ici le 31 janvier 2024.

Le registre provincial des espèces en péril

Le personnel du Centre d’information sur le patrimoine naturel (CIPN) du ministère des Richesses naturelles et des Forêts (MRNF) surveille les espèces en péril de l'Ontario en recueillant, en examinant et en gérant les informations sur les espèces, qui sont ensuite intégrées dans la base de données provinciale complète connue sous le nom d'Information sur les terres de l'Ontario (ITO). En date d’octobre 2023, l’ITO contenait 1 237 175 observations et renseignements sur 27 210 cas d’espèces en péril en Ontario.

Stratégies de rétablissement

Les programmes de rétablissement fournissent au gouvernement les meilleurs conseils scientifiques disponibles sur la protection et le rétablissement des espèces en péril. En décembre 2023, des programmes de rétablissement avaient été élaborés pour 173 espèces en péril. Des progrès sont réalisés dans l’élaboration de stratégies de rétablissement pour dix autres espèces en voie de disparition et menacées. Le gouvernement de l’Ontario collabore avec des organismes fédéraux à l’élaboration de la majorité de ces stratégies et il accorder la priorité à l’élaboration de stratégies de rétablissement dans le cadre de la LEVD pour les espèces restantes.

Réponses du gouvernement

Le gouvernement de l’Ontario publie une réponse du gouvernement pour déterminer et communiquer comment le gouvernement appuiera le rétablissement d’une espèce. La réponse du gouvernement est la politique propre à chaque espèce de l’Ontario sur ce qui est nécessaire pour protéger et rétablir l’espèce. La réponse du gouvernement pour une espèce comprend un objectif de rétablissement ainsi que des mesures que le gouvernement dirigera ou appuiera pour aider à atteindre cet objectif.

En date de décembre 2023, des réponses du gouvernement ont été publiées pour 174 espèces inscrites comme étant en voie de disparition, menacées ou préoccupantes sur la LEP en Ontario. 

Surveillance de la conformité et application de la loi

Le ministère de l’Environnement, de la Protection de la nature et des Parcs (MEPP) est responsable de l’administration et de l’application de la LEVD et de ses règlements. Le cadre de conformité et d’application de la loi axé sur le risque du ministère, notamment les réponses aux répercussions potentielles sur les espèces en péril et l’habitat protégé, ainsi que les activités proactives portent sur les titulaires d’approbation et les activités enregistrées.

L’application de la LEVD par le ministère est axée sur la conformité. Un ensemble d’outils d’application de la loi sont appliqués proportionnellement au risque d’infraction. L’éducation et la sensibilisation favorisent la compréhension des responsabilités en matière de protection des espèces en péril, les ordres d’arrêt de travail sont utilisés pour gérer les répercussions continues, et les poursuites dans les cas les plus graves dissuadent d’autres contrevenants potentiels.

Tout le monde est invité à signaler les activités qu’il observe et qui pourraient avoir une incidence sur les espèces en péril de l’Ontario ou leur habitat en :

Intendance, recherche et surveillance des espèces en péril dans les parcs de l’Ontario

Parcs Ontario est un partenaire clé dans la mise en œuvre de mesures qui contribuent à la protection et au rétablissement des espèces en péril en Ontario. Chaque année, le personnel de Parcs Ontario contribue à des projets comprenant :

  • la recherche et la surveillance
  • la création, la gestion et la restauration de l’habitat
  • l’éducation et la sensibilisation

Ces efforts contribuent à la réalisation des objectifs et des priorités en matière de rétablissement des espèces en péril.

Voici quelques-uns des projets de Parcs Ontario entrepris en 2022 pour soutenir les espèces en péril :

  • surveillance réussie du pluvier siffleur et protection des nids au parc provincial Presqu’île, le premier nid depuis 2016
  • inventaires détaillés des espèces en péril dans le parc provincial Sandbanks et la réserve de conservation Mount Moriah 
  • évaluation d’une nouvelle population de physconie pâle
  • activités de surveillance et de rétablissement du ginseng à cinq folioles dans le sud-est de l’Ontario 
  • aider à la recherche sur la tortue ponctuée et la tortue mouchetée dans les aires protégées

Parcs Ontario effectue régulièrement des inventaires des sciences de la vie dans les parcs et les aires protégées, notamment des recensements pour les chauves-souris, les tortues, les oiseaux, les insectes et les plantes. En 2022, des inventaires détaillés des espèces en péril ont été effectués dans le parc provincial Sandbanks et la réserve de conservation du mont Moriah. Des inventaires des sciences de la vie ont également été réalisés dans plusieurs zones protégées du centre de l'Ontario, enregistrant des espèces comme la petite chauve-souris brune, le frêne noir, le petit blongios, le martinet ramoneur, l’engoulevent bois-pourri, ainsi que des tortues en péril. Ces inventaires fournissent des informations actualisées que Parcs Ontario utilise pour éclairer la gestion des parcs et des zones protégées, et veiller à ce que les valeurs, notamment les espèces en péril, soient protégées.

Pour en savoir plus sur la recherche dans les parcs de l’Ontario, consultez le carnet Web de Parcs Ontario ou suivez @OntarioParks sur Facebook, Twitter et Instagram.

Appuyer la participation du public aux activités d’intendance des espèces en péril

L’intendance est une pierre angulaire de la LEVD. Le Programme d’intendance des espèces en péril offre un soutien financier aux collectivités, aux organisations, aux universitaires et aux peuples autochtones afin qu’ils participent directement à la protection et au rétablissement des espèces en péril de l’Ontario.

Depuis la création du Programme d’intendance des espèces en péril en 2007, l’Ontario a financé plus de 1 240 projets d’intendance qui ont soutenu la protection et le rétablissement des espèces en péril de la province. Ensemble, ces projets ont permis de mettre en œuvre des mesures de rétablissement sur le terrain pour plus de 200 espèces en péril. Les partenaires de l’intendance de l’Ontario ont indiqué que le soutien du gouvernement les a aidés à faire participer plus de 84 000 personnes qui ont consacré plus de 824 000 heures aux projets. Les projets financés par la province ont contribué à la restauration d’environ 150 000 acres hectares d’habitat pour les espèces en péril. Les partenaires d’intendance ont déterminé que des millions de personnes ont reçu de l’information sur les espèces en péril dans le cadre de leurs activités d’éducation et de sensibilisation.

Recherche sur l’esturgeon jaune en Ontario

Depuis plus de 25 ans, le spécialiste des pêches du MRNF, Tim Haxton, étudie l’esturgeon jaune en Ontario. Cette espèce en péril est l’un des poissons d’eau douce les plus gros et les plus anciens en Amérique du Nord. Il peut peser jusqu’à 180 kilogrammes et atteindre plus de deux mètres de long et il peut vivre plus de 100 ans. Historiquement, on l’a repéré dans de grands cours d’eau et lacs des bassins de la baie d’Hudson et des Grands Lacs, mais les populations se sont effondrées principalement en raison de la surpêche historique, ainsi que de la dégradation de l’environnement et de la construction de barrages dans de grands cours d’eau au début du XXe siècle. 

En travaillant en étroite collaboration avec des collègues du MRNF, d'autres chercheurs et biologistes des pêches provinciaux, ainsi que des chercheurs sur l'esturgeon de toute l'Amérique du Nord et de l'Europe, M. Haxton a récemment publié des études sur l'esturgeon jaune qui font progresser les connaissances en matière de science, de gestion et de rétablissement de cette espèce importante et unique.

L’évaluation des réponses de l’esturgeon jaune aux menaces passées et aux mesures d’atténuation peut faciliter les efforts de rétablissement et la gestion durable de l’espèce. Les données historiques sur la biomasse de l’esturgeon jaune recueillies dans le bassin du lac des Bois pendant la période de pêche commerciale, qui a pris fin en 1910, ont offert une occasion unique de modéliser la réponse de la population d’esturgeon jaune à l’effort de pêche, ce qui nous donne un aperçu de l’abondance historique et des effets de la pêche sur une population vierge. M. Haxton a également participé à une évaluation collaborative des structures de passage des poissons et des méthodes de déplacement de l’esturgeon jaune autour des barrages aux États-Unis et au Canada, fournissant des renseignements pratiques sur l’efficacité et les considérations opérationnelles pour ces outils d’atténuation potentiels. 

Une nouvelle étude décennale de télémétrie (en anglais) a été réalisée dans une rivière tributaire du nord-est de l’Ontario du lac Témiscamingue avec le bureau de district de Kirkland Lake du MRNF. Ce projet comprenait l’implantation de 52 esturgeons jaunes avec des émetteurs acoustiques et le suivi de leurs déplacements, ce qui a permis de constater que les poissons du lac se déplaçaient sur 54 km en amont pour frayer et utilisaient l’ensemble de l’affluent. Ce projet a démontré l’importance des affluents associés aux Grands Lacs pour les fonctions de frai et d’alevinage de l’esturgeon jaune. M. Haxton a également collaboré avec des chercheurs du Québec pour compiler les connaissances de plusieurs organismes sur les frayères et l’activité dans le fleuve Saint-Laurent et la rivière des Outaouais, mettant ainsi des données importantes sur les zones de frai de l'esturgeon jaune à la disposition de la communauté scientifique au sens large, afin que les biologistes de la conservation, les gestionnaires de la pêche et les intervenants puissent en tenir compte. De plus, l’information sur la diversité des espèces et l’importance historique de l’habitat continu et de la connectivité au sein des principaux réseaux hydrographiques où l’esturgeon jaune a évolué a été obtenue grâce à une étude génétique de conservation (en anglais). Cette recherche fournit des renseignements essentiels à l’appui des efforts futurs de gestion et de rétablissement de l’esturgeon jaune dans les grands réseaux fluviaux afin de minimiser les répercussions à l’avenir et de soutenir la durabilité à long terme de l’espèce. 

Enfin, M. Haxton et ses collaborateurs ont entrepris un examen complet des techniques d’évaluation pour les stades de vie de l’esturgeon (incluant les œufs, la dérive larvaire et les adultes), en fournissant de l’information sur leur utilité et leur succès. En plus d’appuyer la surveillance de la population d’esturgeons jaunes en Ontario, ce travail s’applique aux espèces d’esturgeons que l’on trouve dans l’hémisphère Nord, dont 80 % sont menacées d’extinction en raison de leur cycle de vie et de menaces semblables. Grâce au soutien de la World Sturgeon Conservation Society, ce travail contribuera à l’établissement de travaux de surveillance et de rétablissement de l’esturgeon à l’échelle mondiale. 

Recherche et surveillance des espèces en péril

Les programmes de recherche et de surveillance des espèces sauvages et aquatiques du MRNF entreprennent des recherches sur les espèces en péril en collaboration avec des universités et d’autres organismes gouvernementaux. Ils visent à concevoir et mettre en œuvre des études et des programmes qui portent sur les mesures décrites dans les réponses du gouvernement pour de multiples espèces en péril, allant des poissons et des moules aux amphibiens, aux reptiles, aux oiseaux et aux grands mammifères. Ces travaux contribuent à une meilleure compréhension de ces espèces et à l’amélioration des efforts de protection et de rétablissement.

En 2022, de nombreux projets de recherche et de surveillance ont été entrepris pour les espèces aquatiques en péril, sous la direction du chercheur scientifique du MRNF, Scott Reid, notamment un échantillonnage ciblé au moyen d’un chalut de surface du méné camus afin d’évaluer la situation de ce poisson dans les terres humides côtières de l’est du lac Ontario. L’échantillonnage sur le terrain a également été effectué à l’appui de projets de surveillance à long terme visant à évaluer la réaction des poissons des milieux humides en péril à la lutte contre le phragmite envahissant dans la baie de Long Point, ainsi que le succès d’un effort de conservation de l’anguille d’Amérique dans le lac Ontario et le cours supérieur du fleuve Saint-Laurent. Enfin, un échantillonnage ciblé avec une tresse d’espèces de moules en péril dans et le long d’habitats non franchissables de trois rivières du sud-ouest de l’Ontario (Ausable, Sydenham et Thames) a été effectué.

M. Brent Patterson, chercheur scientifique au MRNF, continue de participer à des recherches concertées sur le loup de l’Est (anciennement le loup Algonquin) en Ontario, alors qu’il a récemment recueilli des échantillons et aidé à mettre au point des méthodes génétiques améliorées pour surveiller la répartition du loup et du coyote au fil du temps, notamment en ce qui concerne les aires protégées et l’élaboration d’une base de données provinciale pour stocker des données génétiques sur le loup de l’Est et d’autres canidés de l’Ontario. 

Joe Northrup dirige la recherche sur l’ours blanc au sein du MRNF et participe à une vaste gamme de travaux sur les sous-populations du sud de la baie d’Hudson (qui comprend la baie James) et de l’ouest de la baie d’Hudson, en collaboration avec des chercheurs du Canada, du Nunavut, du Québec, du Conseil de la faune de la région marine d’Eeyou et plusieurs universités canadiennes. Il s’agit notamment des projets pluriannuels visant à évaluer la fidélité des ours à différentes zones côtières et à recenser les populations d’ours blancs, une étude en cours sur les déplacements des ours et leur sélection d’habitats, et l’examen de l’écologie de la population d’ours blancs dans la baie James. 

Christina Davy, chercheuse scientifique, a dirigé une étude de recherche collaborative sur la maladie fongique émergente du serpent « ophidiomycose » afin d’évaluer la gravité de cette menace pour les serpents de l’Ontario, et elle a constaté que, bien que le pathogène soit assez envahissant, il n’entraîne pas une mortalité généralisée. Des recherches plus poussées ont permis d’examiner la couleuvre fauve de l’Est et d’autres serpents dans le parc provincial Rondeau relativement à la maladie fongique et de constater que, bien que la maladie ait atteint son apogée au printemps, elle était en grande partie résolue à la fin de l’été, alors que les serpents sont entrés en hibernation en bonne santé. Cette recherche aide à mieux comprendre cette menace pour les espèces en péril de la couleuvre de l’Ontario.

Le MRNF est un partenaire du troisième Atlas des oiseaux nicheurs de l’Ontario, un projet de partenariat de cinq ans auquel participent des ornithologues bénévoles de toute la province pour recenser et cartographier la répartition et l’abondance des 300 espèces d’oiseaux nicheurs de l’Ontario. Les observations d’espèces d’oiseaux en péril seront stockées et gérées dans la base de données du MRNF sur les espèces importantes.

Les chercheurs provinciaux continuent d’étudier les espèces de chauves-souris en péril en Ontario et de mettre en œuvre le Plan de lutte contre le syndrome du museau blanc de l’Ontario pour lutter contre cette maladie qui a causé la mortalité massive des chauves-souris en hibernation. La surveillance continue des populations de chauves-souris se poursuit dans le sud-ouest de l’Ontario. Les travaux de surveillance à long terme le long de l’escarpement du Niagara et des rives du lac Érié portent sur l’utilisation et les tendances de l’habitat des chauves-souris d’une saison à l’autre, appuyant la cartographie de l’habitat et l’élaboration d’estimations du nombre et de l’activité des chauves-souris. Des études collaboratives sont également en cours sur les facteurs qui influent sur les perchoirs de maternité des chauves-souris, le comportement de repos en forêt et le rôle de la température dans l’utilisation des nichoirs à chauves-souris. Les scientifiques provinciaux ont également collaboré à une étude (en anglais) portant sur des espèces en péril de chauves-souris et d’hirondelles, montrant les différences entre les espèces et la façon dont les variations de la hauteur de vol peuvent influer sur les risques de collision avec des éoliennes – une étape importante pour orienter les opérations respectueuses de la faune.

Les travaux se poursuivent sur les priorités pour d’autres espèces en péril en Ontario, notamment l’hirondelle de rivage, l’engoulevent bois-pourri, les salamandres et le caribou boréal. Les scientifiques et les partenaires provinciaux ont également entrepris des recherches sur plusieurs des espèces dont il est question dans les rapports de cette année, notamment les massasaugas, l’ammanie robuste et la chauve-souris pygmée. La recherche sur les espèces en péril dans les provinces peut améliorer la compréhension de ces espèces et contribuer à éclairer les décisions en matière de conservation. Pour obtenir les plus récentes mises à jour sur les projets et les programmes de recherche du MRNF, suivez @ONresources sur Facebook, Twitter et Instagram.

Coordonner les efforts de protection et de rétablissement des espèces en péril par l’entremise de l’Agence pour l’action en matière de conservation des espèces

Dans le cadre de nos efforts continus pour rendre le programme des espèces en péril plus efficace, l’Agence pour l’action en matière de conservation des espèces a été créée en septembre 2021 pour administrer le Fonds pour la conservation des espèces en péril (le Fonds) et financer des mesures stratégiques, à grande échelle et coordonnées visant à soutenir des résultats plus positifs pour certaines espèces en péril désignées en tant qu'espèces du Fonds de conservation.

Le Fonds offre aux entreprises, aux municipalités et aux particuliers un autre moyen de protéger et de rétablir les espèces visées par le Fonds de conservation. Conformément à cette option, les entreprises, les municipalités et les particuliers sont toujours tenus de prendre des mesures pour éviter et minimiser les répercussions sur les espèces en péril et leur habitat. L’Agence utilisera le financement commun recueilli par l’entremise du Fonds pour protéger et rétablir les espèces à l’échelle de la province en gardant à l’esprit l’intérêt à long terme de ces espèces.

Entente de conservation du caribou boréal en Ontario

En avril 2022, l’Ontario et le Canada ont signé une entente de conservation bilatérale de cinq ans pour le caribou boréal. La santé de la population du caribou boréal est importante pour la biodiversité des forêts boréales de l’Ontario. La protection du caribou boréal et la conservation de son habitat, tout en tenant compte des besoins uniques du nord de l’Ontario et des collectivités autochtones, sont des questions que l’Ontario prend très au sérieux. L’entente fournit un cadre global pour l’établissement d’engagements de collaboration, notamment des activités de planification, de protection et de restauration de l’habitat de la part des gouvernements fédéral et provincial pour protéger et rétablir la population de caribou boréal.

Pour appuyer la protection du caribou boréal et de son habitat, l’Ontario investit 29 millions de dollars sur quatre ans pour la restauration, la protection et d’autres activités de conservation de l’habitat sur le terrain, notamment la surveillance, la science et la recherche. Les collectivités et les organisations autochtones, les groupes de conservation, le milieu universitaire, les municipalités et les secteurs des forêts, de l’exploration et de la mise en valeur des minéraux, de l’énergie et du tourisme, ainsi que d’autres intervenants participent à la mise en œuvre de l’entente, notamment par la participation d’un groupe de travail et la contribution aux plans de mise en œuvre. Au cours de la première année de l’entente, la province a également entrepris des travaux de surveillance du caribou boréal, et des recensements de la population ont été effectués dans quatre aires de répartition. Des travaux sont en cours pour aider à mieux comprendre la population actuelle, l’état de la répartition et les tendances futures du caribou boréal à l’échelle de l’aire de répartition afin de soutenir les efforts de rétablissement, comme les activités de restauration de l’habitat. Afin d’éclairer la conservation du caribou, l’Ontario a investi dans des projets d’intendance portant sur la diversité génétique du caribou boréal de l’aire de répartition de Churchill et sur l’utilisation de l’habitat et les besoins de l’espèce dans six aires de répartition supplémentaires. L’Ontario appuie également l’élaboration et le perfectionnement de méthodes de préservation du matériel génétique du caribou boréal, à titre d’outil de rétablissement novateur.