Chauve-souris pygmée
Photo : Ken Allison CC BY-NC

Information sur les espèces

Voici un rapport sur les progrès réalisés en vue de la protection et du rétablissement de la chauve-souris pygmée (Myotis leibii) en Ontario de 2007 à 2022, en fonction de la politique de rétablissement propre aux espèces de l’Ontario. Ce rapport répond à l’exigence législative d’un examen des progrès réalisés en vertu de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition (LEVD ou « la Loi »). La chauve-souris pygmée est inscrite comme espèce en voie de disparition sur la Liste des espèces en péril (LEP) en Ontario en vertu de la LEVD.

La chauve-souris pygmée a été inscrite comme espèce en voie de disparition en vertu de la LEVD le 27 juin 2014.

Depuis 2014, la chauve-souris pygmée est protégée contre les activités qui risquent de tuer, de nuire ou de harceler un individu, et il est interdit d'en capturer.

De plus, l’habitat de la chauve-souris pygmée est protégé contre les dommages ou la destruction depuis 2014.

La politique de rétablissement propre à l’espèce pour la chauve-souris pygmée, intitulée Déclaration du gouvernement de l’Ontario en réponse au programme de rétablissement de chauve-souris pygmée (réponse du gouvernement), a été publiée en 2018 et comprend l’objectif de rétablissement du gouvernement pour l’espèce ainsi que les mesures et les priorités qu’il a l’intention de diriger ou de soutenir pour aider à atteindre cet objectif. La réponse du gouvernement tient compte des conseils scientifiques fournis dans le programme de rétablissement (publié en 2017), comme la biologie des espèces, les besoins en matière d’habitat, les menaces à la survie, les lacunes dans les connaissances et les approches en matière de rétablissement lorsqu’il est question d’élaborer des mesures de rétablissement pour l’espèce. Comme le prévoit la Loi, cet examen vise à rendre compte des progrès réalisés dans la mise en œuvre des mesures de protection et de recouvrement prévues dans la réponse du gouvernement. L’examen peut également aider à déterminer les possibilités d’ajuster la mise en œuvre des mesures de protection et de rétablissement pour atteindre l’objectif de rétablissement de l’espèce.

2014 Inscription comme espèce en voie de disparition
 
2014 Protection de l'espèce
 
2014 Protection de l'habitat en vertu de la définition générale du terme « habitat » figurant dans la LEVD depuis 2014.
 
2017 Achèvement du programme de rétablissement
 
2018 Achèvement de la déclaration du gouvernement en réponse au programme de rétablissement
 
2023 Achèvement de l'examen
 

De plus amples renseignements sur la chauve-souris pygmée, notamment les menaces auxquelles elle est confrontée, et les mesures prises pour aider à protéger et à rétablir cette espèce, sont disponibles sur la page Web du gouvernement de l’Ontario pour la chauve-souris pygmée. Un résumé des progrès réalisés en matière de protection et de rétablissement de la chauve-souris pygmée et une mise à jour annuelle sur le programme plus vaste des espèces en péril (c.-à-d. l’introduction au rapport d’étape de 2023) est disponible sur la page Web Examen des progrès accomplis dans la protection et le rétablissement des espèces en péril en Ontario.

Instantané : Progrès vers la protection et le rétablissement de la chauve-souris pygmée

Progrès réalisés vers l’atteinte de l’objectif de rétablissement

  • L’objectif de rétablissement énoncé dans la Déclaration du gouvernement (réponse du gouvernement) pour la chauve-souris pygmée en Ontario est de « maintenir la persistance de l’espèce aux endroits existants en Ontario tout en comblant les lacunes des connaissances en matière de biologie, d’habitat, de présence et de gravité des menaces. » L’objectif à long terme est de soutenir une population provinciale autosuffisante de chauve-souris pygmée sur l’ensemble de son aire de répartition actuelle.
  • Des progrès ont été accomplis dans la mise en œuvre de toutes les mesures gouvernementales. Des progrès ont été réalisés dans la mise en œuvre de tous les objectifs de rétablissement soutenus par le gouvernement et de toutes les mesures associées. Voici des exemples de progrès :
    • l’identification, le recensement et la surveillance des sites de repos et de maternité pour la chauve-souris pygmée à diverses échelles
    • combler les lacunes dans les connaissances sur la répartition saisonnière et la sélection des perchoirs de la chauve-souris pygmée au moyen de la surveillance acoustique et de recensements des sorties des perchoirs
    • étude des effets du syndrome du museau blanc sur la survie de la chauve-souris pygmée
  • Conformément à la réponse, d’autres travaux sont requis pour :
    • maintenir et mettre à jour les protocoles de décontamination relatifs au syndrome du museau blanc, coordonner la surveillance de ce syndrome à l’échelle nationale et cerner les lacunes en matière de données et les besoins connexes en matière de gestion des données
    • collaborer avec d’autres organisations pour évaluer et, le cas échéant, mettre en œuvre une surveillance afin d’évaluer les effets potentiels du syndrome du museau blanc sur les hibernacles, et déterminer la faisabilité de la mise en œuvre d’une surveillance pour évaluer les effets de la maladie sur les sites de perchoirs d’été pour la chauve-souris pygmée

Occurrences et distribution

  • Quarante populations de chauves-souris pygmées ont été documentées à plusieurs endroits en Ontario, en particulier dans le sud de l’Ontario. À l’heure actuelle, 26 de ces populations existent, tandis que les 14 autres sont considérées comme historiques.
  • Vingt et une populations de chauves-souris pygmées ont été nouvellement recensées depuis 2008, tandis que cinq populations ont été reconfirmées comme étant existantes.
  • Depuis 2014, le Centre d’information sur le patrimoine naturel (CIPN) a reçu 128 mentions de l’espèce fondées sur des observations faites entre 1949 et 2022.

Projets d’intendance appuyés par le gouvernement

  • Dans le cadre du Programme d’intendance des espèces en péril, le gouvernement de l’Ontario a appuyé 21 projets (en fournissant 1 358 569 $ en financement) conçus pour contribuer à la protection et au rétablissement de plusieurs espèces en péril, notamment la chauve-souris pygmée. Vingt de ces projets ont été conçus pour procurer des avantages à de multiples espèces en péril (p. ex., restauration de l’habitat à l’échelle du paysage, sensibilisation et éducation axées sur un certain groupe d’espèces, comme celles présentes dans une région locale), tandis qu’un projet portait exclusivement sur la chauve-souris pygmée.
  • Le soutien du gouvernement a aidé ses partenaires d’intendance à faire participer 849 personnes qui ont consacré 12 038 heures à des activités de protection et de rétablissement d’espèces en péril, notamment la chauve-souris pygmée. La valeur estimée de ces contributions volontaires, ainsi que du financement supplémentaire et du soutien en nature est de 1 778 869 $.
  • Les partenaires d’intendance ont indiqué que, grâce à leurs mesures, environ 117 hectares d’habitat ont été améliorés pour la chauve-souris pygmée et d’autres espèces en péril qui habitent le même écosystème.
  • Les partenaires de l'intendance ont déclaré avoir sensibilisé 2 847 440 personnes à de multiples espèces en péril, notamment la chauve-souris pygmée.

Soutenir les activités humaines tout en apportant le soutien nécessaire au rétablissement de l’espèce

  •  Le gouvernement de l’Ontario a délivré dix-neuf permis pour cette espèce, soit deux permis pour « protéger la santé ou la sécurité des êtres humains » en vertu de l’alinéa 17(2)a), six permis de « protection ou de rétablissement » en vertu de l’alinéa 17(2)b), six permis pour un « avantage plus que compensatoire » en vertu de la division paragraphe 17(2)c)i)A) et cinq permis pour un « important avantage social ou économique » ont été délivrés en vertu du sous-alinéa 17(2)d)i) de la LEVD.
  • Cent vingt activités ont été enregistrées pour cette espèce. Les activités ont été enregistrées sous « Installations de drainage » (article 23.9), « Protection des écosystèmes » (article 23.11), « Disposition transitoire : activité en cours au moment où les interdictions commencent à s’appliquer » (article 23.13), « Puits d’extraction et carrières » (article 23.14), « Possession à des fins éducatives ou autres » (article 23.15)., « Activités de protection et de rétablissement des espèces » (article 23.17), « Menaces non imminentes pour la santé et la sécurité » (article 23.18) et « Centrales éoliennes » (article 23.20) conformément au Règlement de l’Ontario 242/08 pris en vertu de la LEVD.

Rapport sur les progrès réalisés en matière de protection et de rétablissement de la chauve-souris pygmée

Objectif de rétablissement

L’objectif du gouvernement pour le rétablissement de la chauve-souris pygmée est de maintenir la persistance de l’espèce à des endroits existants en Ontario tout en comblant les lacunes en matière de connaissances liées à la biologie de l’espèce, à ses besoins en matière d’habitat, ainsi qu’à la présence et à la gravité des menaces.

L’objectif à long terme est de soutenir une population provinciale autosuffisante de chauves-souris pygmées dans toute son aire de répartition actuelle.

La mise en œuvre de mesures pilotées et appuyées par le gouvernement démontre des progrès vers l’atteinte des objectifs souhaités et de l’objectif de rétablissement établi dans la réponse du gouvernement.

Progrès vers la mise en œuvre des mesures gouvernementales

Des progrès ont été réalisés dans la mise en œuvre de toutes les mesures prises par le gouvernement et définies dans la réponse du gouvernement. Voici des mesures communes que le gouvernement doit prendre en main pour atteindre l’objectif de rétablissement d’une espèce :

  • Sensibiliser les autres organismes et autorités participant aux processus de planification et d’évaluation environnementale aux exigences de protection en vertu de la LEVD.
  • Encourager la soumission des données sur la chauve-souris pygmée au dépôt central du ministère au Centre d’information sur le patrimoine naturel.
  • Entreprendre des communications et des activités de sensibilisation pour sensibiliser davantage le public aux espèces en péril en Ontario.
  • Continuer de protéger la chauve-souris pygmée et son habitat par l’entremise de la LEVD.
  • Appuyer les partenaires en conservation ainsi que les organismes, municipalités et industries partenaires et les collectivités autochtones, pour qu’ils entreprennent des activités visant à protéger et à rétablir la chauve-souris pygmée. Le soutien sera fourni au besoin au moyen de financement, d’ententes, de permis (y compris les conditions) ou de services consultatifs.
  • Encourager la collaboration et établir et communiquer des mesures prioritaires annuelles pour le soutien du gouvernement afin de réduire le dédoublement des efforts.

De plus, le gouvernement a pris directement les mesures suivantes pour chaque espèce :

  • Poursuivre la mise en œuvre du Plan d’intervention contre le syndrome du museau blanc de l’Ontario pour contrer la menace du pseudogymnoascus destructans sur la chauve-souris pygmée et coordonner les efforts de prévention, de surveillance et de suivi du syndrome avec d’autres efforts provinciaux, nationaux et internationaux, notamment la base de données nationale sur les maladies des espèces sauvages du Réseau canadien pour la santé de la faune (RCSF), le Programme nord-américain de surveillance des chauves-souris et les groupes de travail nationaux sur le syndrome du museau blanc.
  • Coordonner la recherche et la surveillance de la chauve-souris pygmée de l’Ontario, notamment les efforts soutenus par le gouvernement entrepris par les partenaires, et les intégrer aux efforts nationaux et internationaux (p. ex., le Programme nord-américain de surveillance des chauves-souris).
  • Évaluer l’efficacité des protocoles existants de recensement des chauves-souris pour la chauve-souris pygmée en particulier. En fonction de cette évaluation et, au besoin, élaborer un protocole à utiliser par les promoteurs et les partenaires pour déterminer la présence ou l’absence de la chauve-souris pygmée.
  • Continuer de mener des recherches et de surveiller la population de la chauve-souris pygmée dans les perchoirs d’hibernation connus, déterminer les perchoirs de repos potentiels et les sites d’essaimage, surveiller les perchoirs de maternité et mieux comprendre l’utilisation de l’habitat à différents stades de la vie.
  • Appliquer de multiples méthodes (y compris la génétique, les enquêtes de marquage et de recapture et l’analyse des tendances) pour estimer la taille de la population de la chauve-souris pygmée, les tendances au fil du temps et la réponse au syndrome du museau blanc.
  • Continuer de contribuer à la Base de données du Suivi des populations d'oiseaux et de chauves-souris relié à l'énergie éolienne d’Études d’Oiseaux Canada afin d’améliorer la compréhension des effets négatifs de l’énergie éolienne sur les chauves-souris.
  • Continuer d’entreprendre des activités de sensibilisation et de collaboration avec les intervenants de l’industrie minière et les groupes qui utilisent des cavernes afin d’accroître la sensibilisation et de réduire les répercussions des activités sur la chauve-souris pygmée et de prévenir la propagation du syndrome du museau blanc.

Les principaux progrès réalisés dans la mise en œuvre de ces mesures sont décrits dans les sections suivantes.

Plan d’intervention de l’Ontario contre le syndrome du museau blanc

Le ministère des Richesses naturelles et des Forêts (MRNF) continue de mettre en œuvre le plan d’intervention contre le syndrome du museau blanc de l’Ontario (en anglais) afin de surveiller la menace que représente le champignon Pseudogymnoascus destructan pour les populations de chauves-souris. Un partenariat financé avec le RCSF assure la surveillance du syndrome du museau blanc. Le rapport national annuel sur la santé des chauves-souris de 2022 du RCSF (en anglais) indique que des autopsies ont été réalisées sur 349 spécimens de chauves-souris décédées, qui ont été collectés et fournis par des partenaires provinciaux, territoriaux, fédéraux et autres. La cause du décès a été déterminée pour 194 spécimens ; les traumatismes, causés principalement par la prédation de chats, étaient la cause la plus courante de décès (33,5 %), tandis que le syndrome du museau blanc représentait 2,1 % des décès. Le RCSF a conclu que le syndrome du museau blanc dans l’échantillon de cette année était relativement rare, mais qu’il est important de demeurer vigilant. Le partenariat du RCSF fournit également une foule d’outils et de renseignements pour appuyer la prévention et l’atténuation, ainsi que la gestion et l’intervention, qui sont disponibles en ligne sur le site Web du RCSF. De plus, l’Ontario diffuse des messages publics sur le syndrome du museau blanc sur le site Ontario.ca.

En particulier, le Programme de surveillance de la faune et de recherche du ministère des Richesses naturelles et des Forêts continue de mettre en œuvre le Plan de lutte contre le syndrome du museau blanc de l’Ontario pour la chauve-souris pygmée. Dans deux perchoirs de maternité du sud-ouest de l’Ontario, le Programme a permis de recueillir des données sur la survie et le succès de la reproduction à l’aide de diverses méthodes. Il s’agit notamment du comptage des sorties avant l’envol (avant que les chauves-souriceaux puissent voler) et après l’envol (lorsque les chauves-souriceaux commencent à voler), ainsi que de la capture et du marquage d'individus. Le personnel du Programme a également surveillé les dommages aux ailes et les anomalies de la peau causés par l'infection antérieure du syndrome du museau blanc chez les chauves-souris pygmées femelles adultes capturées. De même, le nombre de chauves-souris pygmées, ainsi que d’autres espèces de chauves-souris en péril, a été surveillé à un important site d’essaimage et d’hibernation près de ces perchoirs de maternité. Les individus capturés sont identifiés par leur sexe, bagués et évalués pour détecter les dommages causés par le syndrome du museau blanc avant d'être relâchés.    

Des données acoustiques sur les chauves-souris provenant de 15 emplacements le long de l’escarpement du sud du Niagara et des rives du lac Érié ont été recueillies en 2021 et en 2022 selon les protocoles de recensement du programme de surveillance des chauves-souris d'Amérique du Nord (NABat) des États-Unis. Des enregistrements de chauves-souris pygmées ont été obtenus à certains de ces sites. Ces données seront fournies au programme de surveillance du NABat une fois l’analyse terminée. Ce faisant, le Programme de surveillance de la faune et de recherche fait progresser les mesures menées par le gouvernement pour coordonner la recherche et la surveillance de la chauve-souris pygmée en Ontario en intégrant les efforts nationaux et internationaux par l’entremise de partenaires comme le programme de surveillance du NABat.                          

Recherche sur l’habitat de maternité de la chauve-souris pygmée

À l’aide de plusieurs techniques, le personnel de l’Ontario a effectué des recherches sur l’habitat de maternité de la province pour la chauve-souris pygmée, ce qui aide à éclairer l’évaluation et l’élaboration de protocoles de recensement des chauves-souris en péril. Les recensements des chauves-souris peuvent aider à déterminer la présence d’espèces et l’utilisation de la roche et de l’habitat de crevasses pour se reposer, à rétrécir la période pendant laquelle la chauve-souris pygmée est en hibernation et à fournir des conseils sur le moment des travaux dans ces habitats. Le Programme de surveillance de la faune et de recherche fournit des données et des renseignements à des partenaires comme les offices de protection de la nature, les universités et les groupes autochtones, afin d’appuyer les efforts locaux de surveillance et de conservation des chauves-souris.

Recherche, surveillance des populations et utilisation de l’habitat

Le Programme de surveillance de la faune et de recherche a continué de surveiller les perchoirs de maternité de la chauve-souris pygmée en 2021 et en 2022, ce qui a permis de dresser un portrait plus complet du nombre de chauves-souris et des niveaux d’activité tout au long de la saison de la maternité. Ces efforts ont donné lieu à des preuves de la fidélité du site entre les années chez les femelles (la tendance des femelles à retourner au même site chaque année) et de la philopatrie natale (les jeunes retournent au territoire où ils sont nés ou y restent) ainsi que la preuve que les femelles sont arrivées pour la première fois aux perchoirs de maternité très tôt (à la fin de mars) et qu’elles y reviendront de temps à autre jusqu’à la fin de novembre. On a découvert que les mâles restaient dans des sites d’essaimage et d’hibernation jusqu’en juin. Des recherches ont également été entreprises pour comparer les aires de repos anthropiques (créées artificiellement) et naturelles de la chauve-souris pygmée. Ces renseignements peuvent être utilisés pour déterminer les périodes pendant lesquelles les activités autorisées peuvent avoir une incidence sur les habitats de perchoir.

Depuis 2016, le Programme de surveillance de la faune et de recherche bague, marque et suit des adultes et des juvéniles dans deux perchoirs de maternité, et périodiquement dans un important site d’essaimage depuis 2018. Ces renseignements peuvent être utilisés pour suivre les tendances au fil du temps pour ces populations locales du sud de l'Ontario. Une surveillance supplémentaire dans d'autres parties de la province pourrait permettre d'estimer les tendances pour les chauves-souris pygmées à l'échelle provinciale.

Enfin, pour appuyer la recherche génétique à long terme sur les chauves-souris, le Programme de surveillance de la faune et de recherche a mis sur pied une banque de gènes d’uropatagium et d’échantillons de guano (excréments), recueillis à partir de matériel provenant de quelques centaines de chauves-souris pygmées provenant de perchoirs et d’hibernacles partout en Ontario.

Occurrences et distribution

Quarante populations footnote 1 de chauves-souris pygmées ont été documentées en Ontario. Vingt-six sont considérées comme existantes (c.-à-d. observées au cours des 20 dernières années), tandis que 14 sont considérées comme historiques footnote 2 . Les populations existantes sont situées à divers endroits en Ontario, en particulier dans le sud de l’Ontario, notamment dans les hautes terres de Kawartha, l’aire de conservation Rockwood et le parc provincial de la rivière Gibson. Depuis 2014, le dépôt central du gouvernement, le Centre d’information sur le patrimoine naturel (CIPN) a reçu 128 enregistrements d’observation de l’espèce. Ces données sont fondées sur des observations faites entre 1949 et 2022 et elles proviennent de diverses sources. Les dossiers présentés ont aidé à préciser où l’espèce est connue et où elle a été connue et peuvent fournir des renseignements supplémentaires sur l’habitat de l’espèce et les menaces qui pèsent sur elle.

Depuis 2008, 21 nouvelles populations ont été identifiées. Cinq populations identifiées en 2008 ont été reconfirmées comme existantes en 2023. Les populations locales nouvellement recensées sont probablement le résultat d’un effort de recherche accru et d’une sensibilisation accrue au sujet de la chauve-souris pygmée, ce qui pourrait ne pas représenter une augmentation réelle de la population, mais plutôt une connaissance accrue de la répartition de l’espèce.

Il est possible que des observations de la chauve-souris pygmée n’aient pas été présentées au gouvernement. La réponse du gouvernement prévoit notamment d'encourager la déclaration d'observations de cette espèce. La présentation d’observations d’espèces accroît notre connaissance de l’endroit où elles se trouvent et peut jouer un rôle important dans l’évaluation de la viabilité des populations d’espèces.

Toute personne est invitée à soumettre ses observations de chauve-souris pygmée et de toute autre espèce en péril au CIPN afin qu'elles soient intégrées au registre provincial des observations. La soumission des observations peut être requise par une autorisation ou une approbation.

  • 128
    signalements de ces espèces ont été communiqués au CIPN depuis 2014

Projets d’intendance financés par le gouvernement

Une mesure importante pilotée par le gouvernement dans le cadre de la réponse du gouvernement pour la chauve-souris pygmée consiste à aider les partenaires à entreprendre des activités pour protéger et rétablir l’espèce. Dans le cadre du Programme d’intendance des espèces en péril, le gouvernement a appuyé 21 projets (1 358 569 $) conçus pour contribuer à la protection et au rétablissement de plusieurs espèces en péril, dont la chauve-souris pygmée footnote 3 . Vingt de ces projets ont été conçus pour procurer des avantages à de multiples espèces en péril (p. ex., restauration de l’habitat à l’échelle du paysage, sensibilisation et éducation axées sur un certain groupe d’espèces, comme celles présentes dans une région locale), tandis qu’un projet portait exclusivement sur la chauve-souris pygmée. En plus du financement gouvernemental, ces partenaires ont indiqué qu’ils avaient réussi à obtenir des fonds supplémentaires (1 778 869 $) d’autres sources, notamment un soutien en nature sous forme de temps et d’expertise fournis par des volontaires.

Les partenaires d’intendance ont indiqué que le financement provincial les a aidés à obtenir un soutien en nature en faisant participer 849 personnes qui ont consacré 12 038 heures à des activités de protection et de rétablissement pour de multiples espèces en péril, notamment chauve-souris pygmée, dont la valeur est estimée à 414 664 $. Les partenaires ont également indiqué que, grâce à leurs efforts et à ceux de leurs volontaires pour mettre en œuvre la réponse du gouvernement, ils ont réussi à améliorer 117 hectares d’habitat qui profiteront à de nombreuses espèces en péril, notamment la chauve-souris pygmée. De plus, les partenaires de l'intendance ont déclaré avoir sensibilisé 2 847 440 personnes sur l’écosystème de multiples espèces en péril, notamment la chauve-souris pygmée.

Le reste de la présente section met en évidence trois projets appuyés par le Programme d’intendance des espèces en péril, ainsi que les mesures de rétablissement correspondantes appuyées par le gouvernement pour l’espèce.

Un projet de 2016 de Riverstone Environmental Solutions inc. portait sur la sensibilisation et l’éducation en faisant participer les élèves des écoles primaires et secondaires locales aux travaux de conservation des chauves-souris. Le projet a mis en œuvre trois mesures de rétablissement appuyées par le gouvernement, soit la réalisation de recherches visant à accroître les connaissances (c.-à-d. l’habitat, la biologie et l’écologie) de la chauve-souris pygmée (mesure 1 – hautement prioritaire) ; la coordination et la réalisation d'un inventaire et d'un suivi normalisés des populations de chauve-souris pygmée dans les lieux historiques, actuels et potentiellement habités, en collaboration avec les organisations qui participent actuellement à la surveillance et au suivi des chauves-souris pygmées (mesure 7 – hautement prioritaire) ; et la sensibilisation des gestionnaires et des propriétaires fonciers, de la communauté des spéléologues, des entreprises de retrait des animaux sauvages problématiques ou nuisibles et du grand public à la chauve-souris pygmée, à sa biologie, à son habitat et aux menaces qui pèsent sur l'espèce (mesure 9). On a enseigné aux élèves à reconnaître et à cartographier l’habitat des espèces de chauves-souris en péril, notamment la chauve-souris pygmée. Les étudiants ont également aidé à effectuer des recensements des chauves-souris et à construire des nichoirs à chauves-souris. De plus, le projet incluait plusieurs activités de sensibilisation, notamment des conférences sur les espèces de chauves-souris en péril, des ateliers éducatifs et des excursions.

Un projet réalisé en 2017 par Natural Resource Solutions inc. visait à combler des lacunes importantes en matière de connaissances sur l’habitat de la maternité et la répartition estivale de la chauve-souris pygmée et à sensibiliser les propriétaires fonciers aux besoins de conservation de l’espèce. Le projet a mis en œuvre trois mesures de rétablissement appuyées par le gouvernement, soit la réalisation de recherches visant à accroître les connaissances (c.-à-d. l’habitat, la biologie et l’écologie) de la chauve-souris pygmée (mesure 1 – hautement prioritaire) ; la coordination et la réalisation d'un inventaire et d'un suivi normalisés des populations de chauve-souris pygmée dans les lieux historiques, actuels et potentiellement habités, en collaboration avec les organisations qui participent actuellement à la surveillance et au suivi des chauves-souris pygmées (mesure 7 – hautement prioritaire) ; et la sensibilisation des gestionnaires et des propriétaires fonciers, de la communauté des spéléologues, des entreprises de retrait des animaux sauvages problématiques ou nuisibles et du grand public à la chauve-souris pygmée, à sa biologie, à son habitat et aux menaces qui pèsent sur l'espèce (mesure 9). Le projet a fait appel à des techniques de surveillance telles que des recensements au filet japonais, des recherches visuelles et des recensements par radiotélémétrie. Les chercheurs ont photographié, bagué, marqué et enregistré des données morphométriques (notamment le poids, le sexe, la classe d’âge, la longueur de l’avant-bras et les preuves de maladie) des individus capturés. Onze chauves-souris pygmées ont été étiquetées à l’aide d’émetteurs radio pour faciliter les recensements par radiotélémétrie. Une enquête sur les perturbations et les activités humaines a également été distribuée aux propriétaires fonciers dont le terrain abrite des perchoirs confirmés de chauves-souris pygmées.

Un projet mené en 2020 par Land Care Niagara visait à déterminer l’habitat de repos potentiel et confirmé, à mener des activités de sensibilisation et d’éducation, et à créer des habitants essentiels ou à en améliorer pour de nombreuses espèces en péril, notamment la chauve-souris pygmée et d’autres chauves-souris. Le projet a mis en œuvre quatre mesures de rétablissement appuyées par le gouvernement, soit la réalisation de recherches visant à accroître les connaissances (c.-à-d. l’habitat, la biologie et l’écologie) de la chauve-souris pygmée (mesure 1 – hautement prioritaire) ; la coordination et la réalisation d'un inventaire et d'un suivi normalisés des populations de chauve-souris pygmée dans les lieux historiques, actuels et potentiellement habités, en collaboration avec les organisations qui participent actuellement à la surveillance et au suivi des chauves-souris pygmées (mesure 7 – hautement prioritaire) ; la sensibilisation des gestionnaires et des propriétaires fonciers, de la communauté des spéléologues, des entreprises de retrait des animaux sauvages problématiques ou nuisibles et du grand public à la chauve-souris pygmée, à sa biologie, à son habitat et aux menaces qui pèsent sur l'espèce (mesure 9) ; et travailler avec les propriétaires fonciers locaux et les partenaires communautaires pour appuyer la protection de l’habitat de la chauve-souris pygmée par des programmes existants de sécurisation et d'intendance des terres (mesure 10). Les étudiants diplômés ont utilisé le logiciel du Système d’information géographique (SIG) pour produire des cartes de l’habitat potentiel de repos des chauves-souris, et des données de surveillance visuelle et acoustique d’espèces de chauves-souris en péril ont été recueillies et analysées. De plus, environ 57 acres d’arbres ont été plantés afin d’accroître la disponibilité de l’habitat de repos, d’alimentation et de nidification pour les chauves-souris en péril, notamment la chauve-souris pygmée. L’équipe du projet a également mené des activités de sensibilisation, comme des campagnes éducatives dans les médias sociaux, des visites de sites sur des propriétés privées contenant des habitats de chauves-souris en péril et la fourniture de matériel et de ressources de sensibilisation aux volontaires, aux propriétaires fonciers et aux organismes environnementaux locaux.

Programme d’intendance des espèces en péril

  • 20

    projets incluant la chauve-souris pygmée

  • 1

    projet pour la chauve-souris pygmée exclusivement

  • 1 358 569 $

    pour des projects visant plusieurs espèces, dont la chauve-souris pygmée

  • 1 778 869 $

    en appui et financement supplémentaires

  • 849

    bénévoles

  • 12 038

    heures de bénévolat

  • 2 847 440

    personnes atteintes par la sensibilisation

  • 117

    hectares d'habitat amélioré

Soutenir les activités humaines tout en apportant le soutien nécessaire au rétablissement de l’espèce

Soutenir les partenaires au moyen d’autorisations et de leurs conditions connexes est une mesure importante pilotée par le gouvernement.

Dix-neuf permis ont été délivrés pour la chauve-souris pygmée depuis que l’espèce a été protégée en vertu de la LEVD, soit deux permis pour « protéger la santé ou la sécurité des êtres humains » en vertu de l’alinéa 17(2)a), six permis pour « la protection ou le rétablissement » en vertu de l’alinéa 17(2)b), six permis pour un « avantage plus que compensatoire » en vertu de l’alinéa 17(2)c) et cinq permis pour un « important avantage social ou économique » conformément au sous-alinéa 17(2)d)i).

Les permis de « protection ou de rétablissement » sont délivrés si l’activité vise à aider à la protection ou au rétablissement d’une espèce en péril. Des six permis pour « la protection ou le rétablissement », les six ont été délivrés pour plusieurs espèces, notamment la chauve-souris pygmée. Ces permis ont permis à diverses organisations d’entreprendre des activités telles que l’amélioration des conditions de l’habitat, l’accroissement des connaissances sur la répartition et l’habitat en effectuant des recensements et la surveillance de la mortalité des chauves-souris causée par les éoliennes.

Six permis pour un « avantage plus que compensatoire » ont été délivrés pour la chauve-souris pygmée. Sur les six permis, un a été délivré exclusivement pour la chauve-souris pygmée et cinq ont été délivrés pour de multiples espèces, y compris la chauve-souris pygmée. Plusieurs des conditions incluses dans les permis ont été conçues pour mettre en œuvre les mesures appuyées par le gouvernement définies dans la réponse du gouvernement pour la chauve-souris pygmée, notamment :

  • la restauration de l’habitat et l’amélioration de l’habitat par la plantation d’arbustes et d’arbres indigènes
  • créer des caractéristiques de l’habitat, comme des nichoirs à chauves-souris

Voici d’autres conditions conçues pour minimiser les impacts :

  • former le personnel pertinent à l’identification, à la manipulation et à l’utilisation appropriées des chauves-souris
  • veiller à ce que les chauves-souris blessées soient recueillies par un biologiste qualifié et, au besoin, traitées par un membre de l’Ordre des vétérinaires de l’Ontario possédant une expérience appropriée
  • effectuer une surveillance et produire des rapports sur toutes les activités entreprises conformément au permis

Le Registre environnemental de l’Ontario fournit des renseignements plus détaillés sur les permis pour un « avantage plus que compensatoire » pour cette espèce.

Cinq permis pour un « important avantage social ou économique » (17(2)d)) ont été délivrés pour de multiples espèces, y compris la chauve-souris pygmée, dans le cadre du processus d’autorisation de plusieurs projets d’expansion du transport en commun.

Bien que le but principal d’une activité autorisée par un permis en vertu de l’alinéa 17(2)d) ne soit pas de contribuer à la protection ou au rétablissement de l’espèce, le ministre doit être d’avis que l’activité procurera un avantage social ou économique important à l’Ontario. Le ministre doit également être d’avis que l’activité ne compromettra pas la survie ou le rétablissement de l’espèce en Ontario, que des solutions de rechange raisonnables ont été envisagées, et que des mesures raisonnables visant à réduire au minimum les effets négatifs sur les individus de l’espèce sont requises par les conditions du permis.

Dans ces permis, les conditions générales visant à minimiser les effets négatifs sur l’espèce comprennent :

  • s’assurer qu’une copie du permis est conservée dans la zone d’étude lorsque les activités du projet ont lieu et la mettre à la disposition des personnes qui travaillent dans la zone d’étude aux fins d’examen
  • signaler toute espèce observée dans la zone d’étude pendant les activités du projet au Centre d’information sur le patrimoine naturel dans les 10 jours ouvrables suivant son observation

Les permis comprenaient également des conditions plus détaillées, notamment :

  • s’assurer qu’un professionnel qualifié effectue des recensements dans les zones d’étude afin de déterminer la présence de chauves-souris, de structures de repos de maternité et d’habitats boisés en péril
  • mettre en œuvre des mesures d’atténuation propres aux espèces, des mesures de compensation de l’habitat, des mesures de surveillance et des mesures correctives dans l’éventualité où les activités du projet entraîneraient l’élimination de la structure de repos de la maternité ou de l’habitat boisé

Renseignements d’inscription

Cent vingt activités qui peuvent avoir une incidence sur la chauve-souris pygmée ou son habitat ont été enregistrées aux fins du Règlement de l’Ontario 242/08, Dispositions générales, pris en vertu de la LEVD. Cinquante-sept activités ont été enregistrées sous la rubrique « Menaces pour la santé et la sécurité, non imminentes » (article 23.18) ; vingt-neuf activités ont été enregistrées sous la rubrique « Protection des espèces, activités de rétablissement » (article 23.17) ; vingt et une activités ont été enregistrées sous la rubrique « Centrales éoliennes » (article 23.20) ; six activités ont été inscrites sous la rubrique « Disposition transitoire : activité en cours au moment où les interdictions commencent à s’appliquer » (article 23.13) ; quatre activités ont été inscrites sous la rubrique « Puits d’extraction et carrières » (article 23.14) ; une activité a été inscrite sous la rubrique « Protection des écosystèmes » (article 23.11) ; une activité a été inscrite sous « Installations de drainage » (article 23.9) ; et une activité a été inscrite sous « Possession à des fins éducatives ou autres » (article 23.15). Ces enregistrements exigent que l’inscrit se conforme à toutes les conditions du règlement, notamment :

  • aider à réduire ou à éviter les effets négatifs sur l’espèce
  • prendre des mesures raisonnables pour minimiser les effets négatifs de l’activité sur une espèce et son habitat
  • déclarer des observations d’espèces à l’aide du Formulaire de déclaration d’observation des espèces en péril de l’Ontario et présentation de ces observations au CIPN
  • 5
    permis pour raison d’avantage social ou économique
  • 2
    permis pour protéger la santé et la sécurité des êtres humains
  • 6
    permis pour raison de protection ou de rétablissement
  • 6
    permis pour avantage plus que compensatoire
  • 120
    enregistrements

Progrès réalisés dans la mise en œuvre des mesures appuyées par le gouvernement

Les mesures appuyées par le gouvernement sont organisées en fonction d’objectifs de rétablissement globaux. Des progrès ont été réalisés en vue d’atteindre tous les objectifs de rétablissement appuyés par le gouvernement et de mettre en œuvre toutes les mesures connexes indiquées dans la réponse du gouvernement pour la chauve-souris pygmée.

Objectif : Réduire les menaces pour la chauve-souris pygmée en accroissant les connaissances sur la biologie de l’espèce, ses besoins en matière d’habitat et la gravité et le présent des menaces.

  • Mesure 1 (hautement prioritaire) – Mener des recherches pour accroître les connaissances sur la chauve-souris pygmée, y compris des études sur :
    • l’habitat de l’espèce (p. ex., caractéristiques de l’habitat d’hivernage, caractéristiques et aire de répartition de l’habitat de perché et d’alimentation en été, répartition spatiale des types d’habitats)
    • la biologie et l’écologie de l’espèce (p. ex., la structure de la population, la fidélité au site, l’utilisation de l’habitat à différents stades biologiques, l’écologie de l’hibernation, l’écologie d’été, y compris la période de maternité, les tendances de la composition alimentaire)
  • Mesure 2 (hautement prioritaire) – Élaborer, mettre en œuvre et évaluer des méthodes pour différencier la chauve-souris pygmée des autres chauves-souris pendant les relevés et améliorer la facilité de détection durant la surveillance de la mortalité éolienne.
  • Mesure 3 (hautement prioritaire) – Entreprendre des recherches des effets du syndrome du museau blanc et en incorporer les résultats dans l’élaboration et la mise en œuvre de nouveaux outils et mécanismes pour réduire les impacts et atténuer les effets du syndrome du museau blanc, selon ce qui est approprié et faisable.
  • Mesure 4 – Étudier les effets du syndrome du museau blanc sur la survie et le succès reproducteur des chauves-souris pygmée et ses répercussions à l’échelle de la population.
  • Mesure 5 – Travailler en collaboration avec le Réseau canadien pour la santé de la faune en maintenant et en tenant à jour les de protocoles de décontamination du syndrome du museau blanc, à la coordination de la surveillance du syndrome du museau blanc à l’échelle nationale et à l’identification des lacunes dans les données et des besoins de gestion connexes.
  • Mesure 6 – Étudier les menaces autres que celles du syndrome du museau blanc qui pèsent sur la chauve-souris pygmée ainsi que les méthodes ayant le potentiel de réduire les menaces reconnues, et, le cas échéant, mettre en œuvre des méthodes visant à réduire ces menaces, notamment :
    • travailler en collaboration avec les secteurs industriels (p. ex. mines, agrégats, enlèvement des animaux nuisibles ou suppression des problèmes qu’ils causent, énergie éolienne) en vue de développer, de mettre en œuvre et d’évaluer les pratiques de gestion exemplaires dans le but de minimiser les répercussions des activités et des opérations industrielles

Dans le cadre de cet objectif, des progrès considérables ont été réalisés à l’égard des mesures 1, 2, 3, 4 et 6, tandis que des progrès préliminaires ont été réalisés à l’égard de la mesure 5.

La mesure 1 a été mise en œuvre grâce à 10 projets appuyés par le Programme d’intendance des espèces en péril (PIEEP), dans le cadre d’efforts de recherche comme la détermination de méthodes de recensement appropriées, la cartographie de l’emplacement des perchoirs observés, accroître les connaissances sur l’utilisation de l’habitat le long de l’escarpement du Niagara et dans les structures anthropiques, et effectuer des analyses génétiques chez les chauves-souris exposées au syndrome du museau blanc.

La mesure 2 a été mise en œuvre grâce à trois projets appuyés par le PIEEP, à l’aide de techniques d’identification pendant les recensements au filet japonais et l’analyse des recensements acoustiques afin de différencier la chauve-souris pygmée des autres espèces de chauves-souris. La surveillance de la mortalité causée par des éoliennes a été mise en œuvre au moyen d’un permis pour « la protection ou le rétablissement ».

Les mesures 3 et 4 ont été mises en œuvre grâce à trois projets soutenus par le PIEEP, dans lesquels les activités comprenaient la surveillance du syndrome du museau blanc chez la chauve-souris pygmée, l’élaboration de plans de gestion ciblant la propagation du syndrome du museau blanc et l’utilisation de marqueurs génétiques pour étudier les effets de la propagation du syndrome du museau blanc à l’échelle de la population.

La mesure 5 a été mise en œuvre dans le cadre d’un projet appuyé par le PIEEP par l'exécution et l'amélioration des protocoles de décontamination du syndrome du museau blanc à Rockwood Caves.

La mesure 6 a été mise en œuvre dans le cadre d’un projet soutenu par le PIEEP axé sur les entreprises de contrôle des animaux sauvages sans cruauté afin d'élaborer une pratique exemplaire de gestion pour gérer les populations de chauves-souris qui se perchent dans des structures anthropiques, ainsi que par des conditions des permis délivrés conformément à la LEVD.

Objectif : Répertorier et surveiller les populations de chauves-souris pygmées en Ontario afin d’accroître les connaissances sur les tendances démographiques et les effets du syndrome du museau blanc.

  • Mesure 7 (hautement prioritaire) – Coordonner et effectuer un inventaire standard et suivre les populations de chauves-souris pygmées dans les emplacements historiques, actuels et potentiellement habités, en collaboration avec les organismes qui participent actuellement à la surveillance et au suivi des chauves-souris, ce qui comprend :
    • mettre en œuvre des protocoles et des outils normalisés de relevé et de surveillance ciblant la chauve-souris pygmée
    • déclarer l’information associée avec les chauves-souris qui sont marquées avec les bagues ou les transpondeurs passifs intégrés au MRNF
    • identifier les habitats d’été et d’hiver
    • faire des inventaires des hibernacles et des sites de perché potentiels de l’espèce
    • surveiller les tendances et la répartition de l’espèce, les menaces, les préférences en matière d’habitat et la prévalence de leur utilisation
  • Mesure 8 – Collaborer avec d’autres organismes pour étudier et, le cas échéant, mettre en œuvre un suivi visant à évaluer l’incidence potentielle du syndrome du museau blanc sur les hibernacles et déterminer la faisabilité de mettre en œuvre une surveillance pour évaluer les impacts de la maladie sur les sites de perché estivaux de la chauve-souris pygmée.

Dans le cadre de cet objectif, des progrès considérables ont été réalisés à l’égard de la mesure 7, tandis que des progrès préliminaires ont été réalisés à l’égard de la mesure 8.

La mesure 7 a été mise en œuvre grâce à 13 projets appuyés par le PIEEP, notamment la mise en œuvre de protocoles et d’outils normalisés de recensement et de surveillance qui ciblent spécifiquement la chauve-souris pygmée, l'identification des habitats saisonniers, la réalisation d'inventaires des hibernacles et des sites de repos potentiels, et la surveillance des tendances démographiques, de la distribution, des menaces, des préférences en matière d'habitat et de la prévalence de l'utilisation de l'espèce.

La mesure 8 a été mise en œuvre dans le cadre d’un projet financé par le PIEEP, en collaboration avec le Programme de surveillance de la faune et de recherche du MRNF, qui utilise des données génétiques pour déterminer si la chauve-souris pygmée a connu une baisse importante (95 %) à la suite de l’introduction du syndrome du museau blanc.

Objectif : Accroître la sensibilisation du public à l’espèce, à son habitat et à ses menaces et protéger les habitats appropriés disponibles pour la chauve-souris pygmée.

  • Mesure 9 – Accroître la sensibilisation des gestionnaires des terres, des propriétaires fonciers, de la communauté de spéléologie récréative, des entreprises d’enlèvement d’animaux nuisibles ou de problèmes qu’ils causent et du public en général au sujet de la chauve-souris pygmée, sa biologie, son habitat et les menaces pour l’espèce, ce qui comprend :
    • l’importance des colonies de maternités et les méthodes pour réduire les menaces durant cette étape du cycle biologique
    • les méthodes pour réduire la propagation du syndrome du museau blanc (p. ex., promotion des protocoles de décontamination des cavernes, développement et installation de la signalisation, et, le cas échéant, gestion de l’accès)
    • les exigences en matière d’habitat de l’espèce
    • les protections accordées à l’espèce et à son habitat en vertu de la LEVD, y compris la gestion appropriée des rencontres entre humains et chauves-souris
    • la participation aux projets scientifiques sur les chauves-souris et leur signalement
  • Mesure 10 – Lorsque les occasions se présentent, travailler avec les propriétaires fonciers locaux et les partenaires de la collectivité pour favoriser la protection de l’habitat de la chauve-souris pygmée grâce à des programmes existants de protection des terres et d’intendance.

Dans le cadre de cet objectif, des progrès considérables ont été réalisés en vue de la mise en œuvre de toutes les mesures.

La mesure 9 a été mise en œuvre grâce à 13 projets soutenus par le PIEEP. Parmi les exemples d’activités de sensibilisation, mentionnons la promotion de la sensibilisation par l’entremise des médias sociaux, l’enseignement de techniques d’identification et la construction de caractéristiques de l’habitat auprès d’élèves du primaire et du secondaire, la tenue de visites sur des lieux où se trouvent des chauves-souris et de conférences connexes, et la création de vidéos éducatives adaptées aux programmes d’études scientifiques de la 4e à la 10e année. 

La mesure 10 a été mise en œuvre dans le cadre de trois projets appuyés par le PGEP, permettant aux propriétaires fonciers et à d’autres collectivités de devenir des intendants de la chauve-souris à petite patte et d’autres espèces en péril.

Résumé des progrès réalisés vers l’atteinte de l’objectif de rétablissement

L’objectif de rétablissement de la chauve-souris pygmée est de « maintenir la persistance de l’espèce à des endroits existants en Ontario tout en comblant les lacunes en matière de connaissances liées à la biologie de l’espèce, à ses besoins en matière d’habitat, ainsi qu’à la présence et à la gravité des menaces. L’objectif à long terme est de soutenir une population provinciale autosuffisante de chauves-souris pygmées dans toute son aire de répartition actuelle. »

Les efforts déployés à l’égard des mesures prises par le gouvernement et appuyées par le gouvernement ont permis de réaliser des progrès vers l’atteinte de l’objectif de rétablissement. Par exemple, des efforts de restauration continus ont été déployés dans l’habitat de la chauve-souris pygmée. Le PIEEP a également contribué au financement de plusieurs projets de recherche visant à combler des lacunes importantes en matière de connaissances sur la biologie, l’écologie, la répartition et les répercussions du syndrome du museau blanc de la chauve-souris pygmée. De plus, des efforts de sensibilisation et d’éducation à grande échelle ont contribué à accroître la sensibilisation aux besoins de conservation de la chauve-souris pygmée. D’après les données sur l’occurrence, l’espèce persiste généralement dans les zones où on sait qu’elle existe, et depuis 2003, on l’observe à des endroits où on ne savait pas qu’elle existait et à des endroits qu’on croyait historiques.

Recommandations

Comme il est indiqué dans la réponse du gouvernement, cet examen des progrès peut servir à déterminer si des ajustements sont nécessaires à la mise en œuvre des mesures prévues dans la réponse du gouvernement afin d'assurer la protection et la reconstitution de l'espèce. Selon les progrès réalisés à ce jour, l’orientation générale fournie dans la réponse du gouvernement pour la chauve-souris pygmée, en particulier la mise en œuvre des mesures jugées hautement prioritaires, devrait continuer d’orienter la protection et le rétablissement de l’espèce.

Des progrès initiaux aient été réalisés en vue de 1) maintenir et mettre à jour les protocoles de décontamination du syndrome du museau blanc, de coordonner la surveillance du syndrome du museau blanc à l’échelle nationale et de cerner les lacunes en matière de données et les besoins connexes en matière de gestion des données ; et de 2) collaborer avec d’autres organisations pour évaluer et, le cas échéant, mettre en œuvre une surveillance afin d’évaluer les effets potentiels du syndrome du museau blanc dans les perchoirs d’hivernage et déterminer la faisabilité de la mise en œuvre d’une surveillance pour évaluer les effets de la maladie sur les perchoirs d’été dans les perchoirs de chauve-souris pygmée, toutefois d’autres travaux sont encore nécessaires pour mettre en œuvre pleinement ces mesures.

La protection et le rétablissement de la chauve-souris pygmée demeureront une responsabilité partagée qui nécessitera la participation de nombreuses personnes, organisations et collectivités. Un soutien financier pour la mise en œuvre des mesures peut être offert par l’entremise du Programme d’intendance des espèces en péril. Le gouvernement peut également indiquer si des autorisations en vertu de la LEVD ou d’autres lois peuvent être nécessaires pour entreprendre un projet. En travaillant ensemble, nous pouvons continuer de réaliser des progrès en vue de protéger et de rétablir la chauve-souris pygmée en Ontario.


Notes en bas de page

  • note de bas de page[1] Retour au paragraphe Aux fins du présent rapport, une population est définie comme une superficie de terre et/ou d’eau sur/dans laquelle un élément (p. ex., frasère de Caroline) est (ou était) présent. Il s’agit notamment d’une ou de plusieurs observations dans une zone qui a une valeur pratique en matière de conservation, car elle est importante pour la conservation de l’espèce. L’occurrence d’un élément est le terme technique utilisé pour décrire cette situation.
  • note de bas de page[2] Retour au paragraphe Une population est considérée comme historique si elle n’a pas été observée au cours des 20 dernières années. Les populations historiques existent peut-être encore, mais les renseignements à jour ne sont pas disponibles.
  • note de bas de page[3] Retour au paragraphe Il est possible que des permis aient été nécessaires à la réalisation de certains projets soutenus par le Programme d'intendance des espèces en péril, conformément à l'alinéa 17(2)(b) de la LEVD. Par conséquent, quelque permis délivrés en vertu de l’alinéa 17(2)b) mentionnés dans le présent rapport pourraient avoir été délivrés pour autoriser ces projets.